Chapitre 6 : The Burden of a Sibling

1976

Chapter 6 : The Burden of a Sibling

— Donc vous êtes amis avec Sirius ? demanda James.

— Non, répondit Camille. On s'est rencontré à la Répartition.

— Qui a dit que j'étais ami avec Black ? s'indigna Thomas.

— Personne mon chéri ne t'inquiète pas, le rassura Charlie en jouant avec son cordon de sweat.

— Vous êtes tous américains ? À part Camille qui est anglaise du coup, les coupa Marlène. Dites-moi est-ce que l'un de vous vient du Texas ?

— Je t'arrête tout de suite je n'ai pas une paire de bottes de cow-boy en cuir, prévint William.

— Un mythe qui s'effondre...

— J'en ai trois, continua William avec un sourire.

— Y'en a même une avec des paillettes, dénonça Thomas.

— Ma préférée, intervint Camille. Y'a même des strass sur le co...

— Bon, bon on a compris, grommela James en se redressant. Alors comme ça on est simplement « ami » avec Sirius ?

Camille jeta un coup d'œil à Sirius qui se contenta d'hausser les épaules. Ses yeux effectuèrent des va-et-viens entre les deux Gryffondors avant qu'elle ne comprenne enfin la situation.

— Non, fit dramatiquement Camille en attrapant la main de Sirius. Évidemment que non ! Bien sûr que non ! Ce n'était pas évident pour nous deux ?

— De quoi ?

— C'est mon meilleur ami, déclara-t-elle en regardant James droit dans les yeux.

— N'importe quoi, s'emporta James. Sirius n'est pas ton meilleur ami !

— James...

— C'est moi son meilleur ami, ajouta le Gryffondor hors de lui. Tu m'as menti Patmol !

— Et puis moi alors ? C'est moi ton meilleur ami, rappela avec indignation Aleks.

— T'es vraiment une fouteuse de merde, tu le sais ça ? soupira Sirius. Je te déteste.

— Évidemment. Attends non... Tu m'aimes quand même, hein ?

— Bof... Là maintenant pas trop.

Camille lui frappa l'épaule en fronçant avec mauvaise humeur ses sourcils, lui arrachant un sourire moqueur face à sa force. James et Aleksander commencèrent à se disputer, l'un accusant Sirius, l'autre le défendant.

— On se calme, ce n'est pas ma meilleure amie ! Évidemment, je la supporte pas plus qu'un quart d'heure.

— Menteur, lança Camille en se réinstallant dans le fond du canapé.

Aleksander et James, qui avaient commencé à s'empoigner par leurs pulls, se tournèrent vers lui, le regard suspicieux. Lily roula les yeux en soupirant. James Potter n'était qu'un abruti fini. Remus leva les yeux au ciel. Aleksander Brand n'était qu'un gosse immature. Les deux intéressés se détachèrent lentement et dévisagèrent une Camille qui souriait d'un air coupable, assise sur Sirius.

— C'est bien que tu t'en rendes compte Black, fit Aleks en se rasseyant près de Remus.

— Bien évidemment vu que c'est moi ! s'agaça James. Serpy, tu m'as entendu ? Sirius est mon meilleur ami !

— J'ai entendu Jaimie, soupira Camille en enlevant une peluche imaginaire de son jean.

— C'est Jam... Oh et puis zut ! Appelles-moi Jaimie si tu veux, grommela James.

— Parfait Potty.

— Potter, corrigea machinalement James alors que Lily lâchait un ricanement.

— Toi je t'aime bien, lâcha Lily en direction de Camille. Je l'accepte, Marley.

— Merci, moi aussi je m'aime bien. Comment tu t'appelles ? Et c'es quoi ce badge ? Il ressemble à celui de Sophie.

— Lily Evans, c'est mon badge de préfète. Ta sœur en a un similaire vu qu'elle est Préfète-en-Chef. Je suis à Gryffondor en sixième année. Et je dois avouer que j'ai bien aimé votre coup pour la bande d'Evan Rosier, complimenta Lily.

— On peut mieux faire, assura America.

— Ah oui carrément... Préfète-en-Chef, j'avais oublié. Sophie, la fierté familiale, maugréa Camille avec une pointe d'admiration et d'exaspération.

— Je ne savais pas que tu étais capable d'entendre une infraction au règlement sans te mettre à hurler Evans, bougonna James.

— Ça c'est seulement quand c'est toi qui enfreint le règlement Potty, répliqua Lily. Comment c'est à Ilvermony ? Il y a une forêt aussi ? Un lac ? De quelle taille est votre bibliothèque ? Qu'est-ce qu'il y a dedans ?

— C'est grand, répondit Thomas en haussant les épaules.

— Le château est plus petit que Poudlard mais le domaine est gigantesque et la bibliothèque est immense. Mais c'est parce qu'elle sert de dépotoir au MACUSA. En plus des livres on a une section d'archive. Il y a des documents classés confidentiel, surtout des documents ministériels auprès desquels on a même pas le droit de respirer. C'est assez impressionnant, admit Camille avec des étoiles dans les yeux. Je suis presque déçu d'avoir du partir cette année, ils viennent d'installer une section de littérature moldue. On a quelques classiques. Shakespear, Dickens, Victor Hugo...

— Je peux venir dans votre école ? demanda Lily avec sérieux. Ici le livre le moins sorcier qu'on ait c'est le manuel pour l'Etude des Moldus.

Remus semblait également très intéressé. Il s'était légèrement avancé, l'air de vouloir poser la même question. Aleksander fronça les sourcils en remarquant cela. Il l'attrapa discrètement par la cape et le tira en arrière, calant son bras autour des épaules de son ami.

— Désolé Lupin mais tu restes coincé avec moi, soupira-t-il.

— Malheureusement, rétorqua Remus.

— Pas cool Lupin. Pas cool.

— On a aussi une forêt plus grande et beaucoup plus sécurisée que la vôtre selon ce que j'ai lu mais avec autant de créatures magiques, s'exclama Charlie avec enthousiasme. On a des Demiguises, des Oiseaux du Tonnerre et même un dragon ! Certes on n'a pas le droit de l'approcher sans un professionnel depuis qu'il a failli manger un quatrième année mais qu'est-ce qu'il est beau ! Un Magyar à pointes, ils sont tellement rares ! Vous avez déjà vu des Sombrals ? Apparemment il y en a toute une horde ici ! J'ai toujours voulu en revoir un, ils sont si majestueux ! J'étais dans la maison du Puckwoodgenie, la maison des Guérisseurs.

— J'étais à Womatou, lança William. Et sept ans plus tard, je ne sais toujours pas c'est quoi comme animal.

— Oiseau du Tonnerre, intervint Thomas. Un Womatou c'est pas une sorte de chat ?

— Rien à voir. J'étais un Serpent Cornu, fit Camille. Au départ je pensais finir à Serdaigle du coup... Mais me voilà Serpentard. C'est maman qui va être fière...

— Ouais... Une Serpentard, répéta James en la dévisageant. Aurais-tu déjà participé à des activités probablement illégales et mortellement dangereuses ?

— Quoi ? fit Camille, piquée au vif. Non ! Quasiment pas ! Mais c'est quoi cette question ?

— C'est juste que les Serpentards ont tendance à être louche. Prends Aleks comme exemple.

— Je ne peux pas nier, avoua Aleks.

— Oh comme si les Gryffondors n'étaient pas aussi louches. Prends Sirius comme exemple. Vous êtes aussi irresponsables que susceptibles !

— N'importe quoi, s'exclama James. Je ne suis pas susceptible !

Lily émit une quinte de toux prononcée et James se tourna vers elle, l'air irrité.

— Touché James, lança Sirius depuis son fauteuil. Je ne suis certainement pas un modèle de citoyen sorcier exemplaire et toi non plus !

James lui envoya un regard furieux, clairement déçu que son meilleur ami ne prenne pas son parti. Elle était Serpentard quand même ! Jusqu'à l'année dernière Sirius les détestait tous de tout son cœur. Mais il s'était passé quelque chose l'année dernière et cet été. Durant toute l'année Sirius avait progressivement changé et il était rentré de ce mois d'août, l'air exténué et masquant des grimaces de douleur lorsqu'il effectuait des mouvements brusques.

D'ailleurs James ne devait pas oublier de l'amener à l'infirmerie, lui et Regulus. Il devait prendre ses potions de Madame Pomfresh de toute façon.

James avait beau être hyperkinétique, il n'était pas aveugle et il voyait bien que Sirius avait l'air plus fatigué, las même, et constamment engagé dans un conflit contre lui-même. En fait maintenant qu'il le remarquait James voyait la même chose chez Light et Aleksander.

Les mêmes yeux cernés, la même maigreur, les mêmes sourires qui n'atteignaient pas forcément leurs yeux, la même colère sourde qui faisait rage en eux... Une rage qui remontait à la surface sous forme de plaisanteries à l'air inoffensives mais qui cachaient une grande douleur. Il l'avait vu quand elle avait été appelée à la Répartition, cette colère à l'entente de son nom et des réactions qui l'entouraient.

Il avait vu ses jambes trembler sous l'effet des centaines de regards posés sur elle. Elle souffrait de son nom comme Sirius en souffrait. Elle le haïssait comme Sirius le haïssait. Mais c'était son nom et cela ne changerait jamais.

***

Sirius devait l'admettre son amie ne savait pas se tenir. Il voyait les regards pleins de fureur qu'elle jetait à James et il les lui rendait bien. C'était le problème quand de deux de ses plus proches amis étaient très possessifs. La jalousie brillait dans les yeux de Camille. Quant à James, il n'avait pas l'habitude d'être relégué au second au plan par quelqu'un. Après tout, il était fils unique, capitaine de l'équipe de Quidditch, brillant poursuiveur qui avait fait gagner de nombreux matchs à Gryffondor, d'habitude il était toujours premier. Et jusqu'à présent personne n'avait pu mettre en péril le lien fraternel qui unissait James et Sirius, même Regulus n'y était pas parvenu.

Alors la tension avait rapidement escaladé jusqu'à se transformer en dispute générale. Même Remus s'était même mis à crier contre James pour lui dire d'arrêter de se comporter comme « une maman hippogriffe ».

Aleksander avait commencé à faire la tête à Camille. Elle-même n'était pas emballée par America qui lui avait aussi crié d'arrêter d'être aussi chiante qu'un Niffleur dans une bijouterie. Camille avait fini par trouver un allié dans la personne de Marlène McKinnon avec qui elle semblait être proche. Lily en avait profité pour glisser quelques remarques dédaigneuses sur James, ce qui avait fait réagir Sirius au quart de tour.

Au bout de trois quart d'heures les seuls qui n'avaient rien à voir avec la dispute restaient Charlie, Thomas et William. Ce fut Remus, énervé par une énième remarque de Sirius et James sur son « lapin mal-élevé », qui mit finalement fin à ces absurdités.

Pris dans un accès de colère et la douleur de sa migraine brouillant sa vision, il avait donné un violent coup de pied à la table. À la surprise générale la table avait été projeté contre un mur par la force du loup sommeillant dans Lupin. Les disputes s'étaient immédiatement tues. Remus avait blêmi en avisant l'état de la table et il s'était rassis dans le canapé, agrippant sa tête douloureuse entre ses mains scarifiées.

— Taisez-vous, vous allez me donner un mal de tête. Toutes vos disputes sont franchement ridicules !

Sirius avait été le premier à réagir, avisant la souffrance sur le visage de son ami. Visiblement son mal de tête était déjà présent et devait être horriblement douloureux. Sirius allait s'approcher de son ami quand Aleks se glissa à ses côtes, un pli soucieux barrant son front.

James s'éloigna de Camille, rangeant sa baguette d'un air coupable. Cette dernière semblait déçue comme si elle avait espéré pouvoir se battre. Elle avait d'ailleurs déjà commencé en frappa la mâchoire de James après une énième remarque désobligeante sur sa Maison.

Serpentard avait beau ne pas être sa Maison favorite, elle faisait désormais partie de son identité et de celles de ses amis. Hors de question qu'un prétentieux sang-pur de Gryffondor ne salisse son honneur. Pour qui il se prenait à la juger ? Qu'il se retrouve à Serpentard, chez une famille sang-pure traditionnelle dans la peau d'une femme après il pourrait la critiquer.

Camille savourait à présent de voir un hématome se former sur sa mâchoire parfaite. Sirius l'avait engueulé quand il l'avait vu mais lui aussi elle ne prenait pas ses critiques en ce moment. Ils devaient parler tout les deux.

Néanmoins malgré la grimace de douleur que James affichait et le regard incrédule que Sirius lui adressait, ce fut la tête de Remus Lupin qui lui fit ravaler son grand sourire. Le Gryffondor n'avait rien fait pour l'énerver, il avait même été adorable avec elle. Camille avait bien remarqué que c'était le seul qui arrivait à retenir ses amis. Il ne lui avait pas adressé le moindre regard de travers, ni la moindre réplique désobligeante auxquels elle avait souvent le droit lors de ses premières rencontres. En plus normalement elle agissait de manière plus civilisée qu'aujourd'hui.

Mais maintenant Remus se massait les tempes en essayant de masquer un rictus de douleur. Ses cicatrices marquaient trois profondes lignes blanches sur son visage. Camille n'était pas sûre de vouloir savoir comment il les avait reçues. Bon, c'était un mensonge. Elle mourrait d'envie de savoir mais elle détestait apparaître sans gêne ou mêle-tout. Et surtout, elle avait peur d'apprendre que ses cicatrices était du à son sang, qu'il soit né-moldu ou enfant de né-moldus.

Elle rangea donc sagement sa baguette dans sa ceinture et croisa les bras sur sa poitrine. Lily fut la première à s'en aller, ignorant les protestations de James Potter. Elle attrapa Remus par le bras et le fit sortir avec une patience et douceur qui surprirent tout le monde. Dire qu'il y avait une poignée de minutes, elle donnait un coup de pied dans le tibia de Marlène pour l'avoir forcé à venir. Les deux Gryffondors furent immédiatement suivis par Aleksander et Marlène qui boitait avec exagération pour faire culpabiliser Lily.

America décida qu'elle allait guider Fred jusqu'à leur Salle Commune et Charlie s'était tellement plainte de devoir dormir seule chez les Poufsouffles que Lily lui avait proposé de dormir avec elle dans leur dortoir pour la première nuit, ce que l'américaine avait accepté avec joie. Le reste des personnes allaient sortir quand une voix fusa derrière eux.

— Hé Sirius, lança Camille. On peut discuter s'il te plaît ?

Sirius la dévisagea, puis accepta d'un hochement de tête. William le dépassa et lui adressant une tape d'encouragement sur l'épaule. James grogna mais s'en alla sans faire de commentaire. Thomas envoya un regard d'avertissement par dessus son épaule puis s'en fut avec Peter qui l'observait avec crainte. Il faut dire que Thomas faisait deux Peter.

Alors prince charmant, on peut pas se passer de moi ? dit Sirius, mais le cœur n'y était pas.

Un bref sourire apparut sur les lèvres de Camille alors que la porte se refermait. Sirius pu enfin l'observer complètement. Il se rendit compte qu'elle avait grandi et qu'elle s'était coupée les cheveux. Ses beaux cheveux blonds, qui brillaient au soleil et apparaissaient presque blanc quand ils étaient encore petits, lui arrivaient désormais au milieu du cou. Elle avait l'air plus âgée comme cela, plus mûre. Ses cernes, sa peau blanche et ses lunettes, vertes pour l'ironie, la rendaient aussi plus vieille.

— Qu'est-ce qui se passe avec Regulus ?

Regulus... Sirius s'immobilisa. Le sourire qui dansait sur ses lèvres se figea. Une colère froide s'imprima sur son visage. Si Camille savait qu'il ne la frapperait jamais, elle aurait presque eu peur. Mais Sirius malgré son tempérament explosif ne frapperait jamais ses amis. Camille l'observa, passant une main dans ses cheveux puis jouant avec sa bague.

Quoi Regulus ? demanda Sirius d'une voix froide.

— Qu'est-ce qui se passe avec lui Sirius ?

Rien !

— Tu sais c'est justement ça le problème. Il ne se passe rien, reprocha-t-elle. Vous ne vous parlez même plus c'est ça ? Vous vous ignorez tout les deux ? Ce n'est pas ce que tu m'écrivais Sirius !

Oui évidement que je ne t'écrivais pas ça. Je n'avais pas franchement envie d'évoquer le fait que mon frère me déteste. Mais bon si on doit forcément en parler... Alors ? Qu'est-ce que tu veux je fasse, hein ? Dis-moi ce que je dois faire. Tu n'es en aucun en position de me faire une leçon sur les liens familiaux quand on voit ta relation avec tes parents aussi, rétorqua amèrement Sirius.

Mais quel est le rapport ? On parle de ton frère pas de mes parents.

Mais il est comme eux Camille ! Ils se comportent de la même façon !

— Mais espèce de génie... C'est pour ça qu'il a besoin de toi ! Comment tu veux qu'il s'en sorte sans toi ?

Oh comme s'il allait m'écouter... Tu crois vraiment que je n'ai pas déjà essayé de lui parler ? Il est complètement endoctriné ! On croirait parler à Serpentard lui-même quand on engage la conversation avec lui ! « Nous devons protéger notre famille Sirius, blah-blah, l'honneur familial, blah-blah-blah... »

— Oh franchement Sirius ! Je sais que vous êtes tout les deux aussi têtus l'un que l'autre mais il faut savoir réussir à mettre sa fierté de côté de temps en temps ! Il n'a pas à choisir cette voie si tu l'aide à s'en sortir Sirius. Il a juste besoin de son grand frère, assura Camille d'un ton péremptoire.

Il ne me veut même pas pour frère ! protesta Sirius.

— Ça c'est parce qu'il est idiot et immature, il ne le sait pas mais il a besoin de toi. Pour prendre les bonnes décisions. Il est persuadé qu'il est trop tard mais il a tort. Vous avez tout les deux tort. Il n'a pas encore la Marque, non ? Il a seulement quinze ans ! Rien n'est fait. Il a juste besoin de toi ! De son grand frère, répéta-t-elle.

— Je n'ai pas eu besoin de grand frère moi. Toi tu n'as pu compter sur ta grande soeur.

— Oh oui crois-moi je le sais. Tu crois que je n'en ai pas souffert ? Bien sûr que si. J'adorais ma grande sœur, c'était tout pour moi. La personne que j'aimais le plus. Et elle m'a laissé tomber pour nos parents. Toi tu n'as pas d'aîné, essaie d'imaginer... Imagine la personne que tu admires le plus te tourner le dos c'est juste... Horrible. Ignoble comme sensation. Sirius tu ne vas pas l'abandonner. C'est un gamin ! Un gamin sans aide ni protection comme celles qu'on avait ! Regulus a besoin aussi d'être aidé. Après cet été tu devrais t'en rendre compte, non ? Si tu as pu fugué cet été c'est parce que tu avais une personne vers qui te tourner. Regulus n'a pas ça, il n'a que toi ! J'aurais tellement aimé que ma sœur m'aide Sirius et c'est toujours douloureux qu'elle ait juste abandonné. Alors je refuse de te voir lui tourner le dos, aide ton putain de petit frère Black. Moi je vais aider ma petite sœur !

Regulus et moi c'est complètement différent. Regarde ta petite sœur franchement... Fleur t'adore Camille. Mais Reg... Il est différent. Je ne sais pas s'il croit vraiment mes parents mais en tout cas je sais qu'il ne me croit pas moi. Moi. Il ne me croit pas moi. Je suis son grand frère, j'ai... Je veux l'aider tu le sais, hein ? Mais lui il... Il ne m'écoute pas. Il est complètement pendu aux lèvres de nos parents ! C'est devenu leur chien obéissant et jamais il ne m'écoute, jamais ! Parce qu'il m'en veut... Je... Il me déteste, il me méprise. Il me déteste Camille, tu le sais n'est-ce pas ? Il me hait, répéta Sirius d'une voix atone. Je n'arrive plus à essayer... J'essaie ! Je suis revenu cet été ! Mais à chaque fois y'a Walburga entre nous... Elle lui monte la tête, finit par réussir sa petite manipulation et on recommence à se détester. J'en ai juste tellement marre d'essayer et de voir tout mes efforts gâchés ! J'arriverai jamais à gagner contre elle...

Sirius se figea une nouvelle fois mais cette fois ce fut à cause de sa joue, soudainement humide. Il porta une main à son visage avec stupeur et essuya une larme sur sa joue. Il observa ses doigts mouillés en sentant une détresse indescriptible s'emparer de lui. Il avait finalement échappé au Square Grimmaud, pourquoi était-il obligé de se remémorer ces deux mois d'enfers qu'il avait vécu ?

Il ne voulait plus penser à Walburga Black, plus jamais, ne plus jamais en parler. Voir les cicatrices sur son corps était déjà un rappel suffisamment douloureux du vrai visage de sa mère. Les sorts et les coups c'étaient peut-être à cause de cela que Regulus détestait tellement Sirius. Après tout c'était lui qui mettait en colère leur mère mais Sirius n'était pas le seul à payer pour son insolence.

Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas pleuré devant quelqu'un. Il releva la tête pour observer Camille qui le fixait avec émotion. Lentement les larmes de Sirius se mirent à couler.

Il essaya de se retenir, il ne voulait pas apparaître si faible face à son amie. Mais à chaque fois qu'il en essuyait une, d'autres la remplacer jusqu'à ce qu'il finisse par sangloter sans pouvoir se contrôler. Camille s'avança prudemment et tendit les bras maladroitement pour les nouer autour de la taille de Sirius.

Le Gryffondor répondit à son étreinte après une seconde de surprise et enfouit son visage dans ses cheveux blonds. Il se rendit compte qu'après toute ses années séparées, sans se voir... Il ne savait toujours pas quel shampoing elle utilisait pour rendre ses cheveux si doux.

Mais c'était toujours le même, il reconnaissait l'odeur des jours où ils jouaient ensemble dans le salon des Black ou dans le jardin des Light. Ils étaient si différents à l'époque.

C'était le temps où Camille croyait toujours ses parents. La période où elle aimait inconditionnellement sa famille, ne remettait jamais en doute leurs paroles, ne s'affirmait pas... Elle était encore petite et innocente, sans aucune idée de ce qu'il se passait dans le monde extérieur. Sans aucune idée que sa famille n'avait rien d'une famille saine et aimante. Leur première année dans une école Sirius et Camille l'avaient passé à découvrir à quel point leurs parents étaient tordus.

Sirius se souvenait encore de l'horreur et du dégoût de James quand il avait vu les blessures sur son corps.

« — C'est ta mère qui t'a fait ça ?

— Évidemment idiot ! Comment tu veux qu'elle me punisse quand j'ai fais une bêtise sinon ?

— Mais... Non ! Elle a pas le droit de faire ça ! C'est pas normal Sirius ! »

Non ce n'était pas normal. Sirius avait mis du temps à s'en rendre compte.

Je sais ce que ça fait de perdre son aîné et de vouloir protéger son cadet. Je sais combien c'est difficile d'essayer de changer Sirius surtout avec nos...

Camille s'interrompit avant de se dégager de l'étreinte de Sirius et de le fixer.

— Ta mère est foncièrement atroce et tu fais comme tu peux avec Regulus... Juste... Essaie de faire plus.

Sirius ne répondit rien.

On fait la paire tout les deux, hein ? ria-t-il en passant une main sur ses yeux. Les rejetés de leurs putains de familles...

Au moins on est pas seuls. On devrait former un club, suggéra-t-elle très sérieusement. On leur enverrait des Beuglantes anonymes ce serait marrant.

Un sourire se dessina sur les lèvres de Sirius. Bien sûr que ce serait marrant. Camille n'était jamais plus drôle que quand elle insultait ou critiquait les autres, surtout sa famille. Il ne comptait plus le nombre de lettres d'insultes qu'elle lui avait envoyé, les gribouillis détaillant comment elle tuerait tel imbécile, comment elle humilierait tel sang-pur prétentieux...

À part Aleksander, Sirius était sûrement la personne qui la connaissait le mieux. Et Camille avait plus de démons qu'elle ne laissait paraître. Toutes ses plaisanteries c'était sa façon de se convaincre qu'elle allait bien. Si les gens riaient, elle allait bien. Sinon...

Sirius comprenait ce besoin de se faire accepter et apprécier. Encore plus depuis l'épisode du Saule Cogneur et son exclusion temporaire des Maraudeurs. Par Merlin, il faisait encore des crises de panique à l'idée de revoir la déception sur le visage de ses amis — déception dont il était responsable. C'était ce qu'il aimait chez Camille, jamais elle ne l'abandonnerait, elle comprenait que certaines personnes fassent des bourdes naturellement, sans faire exprès. Parfois, ils manquaient tout les deux cruellement de tact. C'était dur pour eux de  se rappeler que tout le monde prenait ce qu'ils disaient au sérieux. Ils passaient leur temps à rire et faire rire, au bout d'un moment ils ne savaient même pas s'ils devaient se prendre au sérieux eux-mêmes.

Camille comprenait. Elle lui pardonnait et lui il l'aimait.

Sirius détestait ce constat.

C'était assez énervant de se dire qu'après toutes ses années à repousser ce sentiment aussi problématique et attachant que l'amour, il finisse par le rattraper.

Il ne savait pas aimer. C'était triste à dire mais il n'en avait aucune idée. Quand il voyait ce qu'il était advenu de ses parents, oncles, tantes et même grand-parents, il avait du mal à s'imaginer aimer quelqu'un. C'était les parents de James qui lui avait donné espoir. Ils s'aimaient vraiment. C'était fascinant pour Sirius de les voir se prendre simplement la main, juste pour avoir un geste tendre, pas forcément pour apparaître comme un couple heureux sur les couvertures de journaux.

Camille, elle, avait une vision plus radicale. L'amour c'était des conneries. Les seules personnes qu'elle aimait c'était ses amis. Et malgré son envie désespérée d'être aimée complètement et entièrement par quelqu'un, elle n'y croyait pas. Elle ne comprenait pas le concept non plus. En quoi était-ce différent de l'amitié ? De toute façon elle n'était pas très emballée par la perspective. Son coeur se mettrait à battre trop vite, ses joues rougiraient, elle n'arrêterait pas de penser à « l'élu(e) de ton coeur »... Cela ressemblait plus à une crise de panique selon elle.

Sirius ne savait pas comment lui dire que lui il y croyait à l'amour depuis peu. Qu'il avait envie d'essayer... Avec elle de préférence. Il voulait lui montrer que le monde n'était pas constitué d'unions forcées et désastreuses, que l'amour te rendait pas forcément plus vulnérable. Plus faible. Elle ne serait pas considérer comme faible si elle était amoureuse.

Sirius ? appela Camille.

Elle le fixait de ses yeux clairs le regard gris de son ami. Il l'observait avec impassibilité, jaugeant sa réaction s'il avouait qu'il voulait rendre sa vie meilleure. Qu'il voulait l'aimer. Le pire, ce serait qu'elle croirait soit à une blague, soit elle paniquerait. Alors Sirius haussa simplement les épaules et s'essuya les yeux.

Ouais, ça va, répondit Sirius.

— Tu viens de pleurer plusieurs mois de rage, de désespoir, dit-elle avec un faux air dramatique. Je doute que tu ailles bien. Mais au moins on est deux.

— Plusieurs années en fait. Mais non, je... Je repensais juste à notre conversation. Franchement je suis crevé, soupira-t-il en passant une main dans ses cheveux déjà emmêlés.

Elle le regarda faire avec un sourire crispé entre l'amusement et l'exaspération. Elle l'accusait toujours de se donner en spectacle quand il se recoiffait d'une main, tendant ses muscles inconsciemment. Elle trouvait cela « incroyablement prétentieux, limite ridicule ». À la réflexion elle ne manquait quand même jamais une occasion de le remettre à sa place...

Je vais t'accompagner à ta Salle Commune, décida Sirius.

— Oui c'est peut-être mieux. Sinon je vais m'endormir sur toi. Ce serait incroyablement inapproprié.

Elle était allée chercher sa veste moldue, la lissant avant de l'enfiler. Elle s'esclaffa silencieusement face à l'air perplexe de son ami et passa une main nerveuse dans ses cheveux avant de s'emparer de la poignée de porte.

— Ça va, je rigolais... On y va ?

Plongé dans ses pensées, Sirius fut ramener à la réalité en entendant la voix de Camille. Il lui offrit néanmoins son meilleur sourire, masquant sa gêne et son trouble derrière cette mascarade qui s'installait entre eux. Ils essayaient tout les deux d'ignorer ce qu'il s'était passé. Regulus n'était pas la raison de la venue de Camille en Angleterre, ils devaient avant tout essayer de rester concentrer sur leur objectif. Sirius passa devant Camille et ouvrit la porte.

Allons-y, prince charmant.

L'amour a beau apporter énormément de bonheur, il apportait aussi tellement de souffrance... Et l'amour rendait idiot. Hors il était hors de question que Sirius Black passe pour un idiot !

Les couloirs étaient sombres, Camille jeta un lumos pour les éclairer. Ils avancèrent silencieusement, repensants à leur conversation. Un goût amer remplit la bouche de Sirius alors qu'il y songeait. Évidemment qu'il voulait protéger son frère. Mais avec sa famille ce n'était pas évident, surtout que Regulus ne voulait pas de son aide. Il croyait que tout ce qui sortait de sa bouche était un poison qu'il ne fallait pas écouter. Évidemment, ce n'était pas facile...

Ce fut Camille qui rompit le silence qui commençait à être pesant.

Alors que dis-tu d'une petite farce aux Serpentards pour leur souhaiter une bonne rentrée ? proposa-t-elle avec légèreté pour détourner l'esprit de Sirius de sa famille. À moins que ton légendaire courage gryffondorien n'ait disparu Sirius...

Tu veux faire saboter ta propre maison ? Dearborn avait raison en fait, tu es bien une vipère...

Ah non ! Ne me compare pas à ces... Trucs ! frissonna-t-elle.

Sirius s'esclaffa ce qui lui valut un regard noir de sa part. Elle se mit inconsciemment à jouer avec son pendentif doré. Sa peur des serpents le faisait toujours autant rire. Avec son caractère vicieux et sa tendance à se faufiler partout, on pourrait penser que c'était son animal totem. Sauf que Camille en avait une peur bleue et frissonnait de dégoût à chaque fois qu'une personne ne faisait ne serait-ce que mentionner la créature.

Une Serpentard qui a peur des serpents on aura tout vu, pouffa-t-il.

Et toi alors ? T'es bien dans la maison des chats alors que tu les considère comme tes ennemis mortels.

— D'abord ils ne sont pas nets, ça se voit pourtant. Ils sont vicieux et veulent toujours plus d'attention ! Je suis sûr qu'ils jouent aux idiots pour qu'on baisse notre garde près d'eux.

— Un peu comme toi en fait, fit remarquer Camille.

— Haha. Très drôle. Miss Teigne et le chat de Finn dirigent les opérations, assura Sirius. D'ailleurs arrête de rire comme un lutin de Cornouailles, Rusard va nous entendre...

Camille n'arriva pas à s'arrêter de rire alors que la vision d'un Sirius fuyant des chatons qui miaulaient férocement s'imposait à elle. Sirius qui venait d'entendre des bruits de pas non loin  d'eux plaqua sa main contre la bouche de son amie pour masquer son fou rire. Camille continua de rire contre sa main avant d'attraper fermement son poignée pour l'éloigner de sa bouche.

— Beurk... Je suis sûre que tu ne t'es pas lavé les mains après avoir mangé...

Bon alors cette farce ? demanda-t-il.

— Eh bien tu ne trouves pas que le vert c'est un peu... Déprimant ? déclara la Serpentard en haussant un sourcil. Après tout qui aime les brocolis ? Les frites par contre...

***

Lily avait fini par laisser Remus avec Aleksander qui avait réussi — après de nombreux échecs — à faire rire le Gryffondor. Elle marchait désormais avec Charlie Abbott et Marlène, et la rousse comprenait maintenant pourquoi Charlie s'était retrouvée à Poufsouffle. La canadienne débordait de joie de vivre et elle était tellement gentille que même Marlène se sentait coupable de la faire marcher. En même temps, l'américaine était vraiment crédule. Elle croyait toutes les histoires de Marlène, de la célèbre « Dumbledore s'appelle en fait Chad » à « les Maraudeurs sont en fait des lutins gavés de Polynectar » et ce malgré les regards exaspérés que Lily envoyait à sa meilleure amie.

Charlie ressemblait beaucoup à Alice — l'incroyable naïveté en moins évidemment — mais un peu plus dans les nuages et rêveuse. Cela ne l'empêchait de très bien converser, son fétichisme des créatures bizarre et de Norbert Dragonneau rendant leur conversation assez comique. Elle n'arrêtait pas de mentionner une nouvelle créature étrange toutes les deux secondes, à tel point que Lily la soupçonna de les faire marcher également. Mais malgré toutes les qualités de son interlocutrice, Lily ne put s'empêcher de se détacher de la conversation quand elle entendit des bouts de la discussion entre Potter et Remus.

C'est quand même dingue qu'ils soient amis, fit remarquer Potter.

Une Light et un Black. Sirius veut vraiment tout faire pour faire enrager sa famille, soupira Remus. Et ça va encore lui retomber dessus aux vacances... Il aurait du rester chez toi Cornedrue, franchement.

— Hum, excusez-moi ? interrompit Lily.

Les deux garçons relevèrent la tête vers la rousse. Remus la regarda avec surprise tandis que James relevait la tête, l'espoir se peignant sur son visage. Lily savait déjà ce qui allait suivre.

Tu veux sortir avec moi Lily-jolie ? demanda-t-il des étoiles dans les yeux.

Non Potter, soupira-t-elle. Je voulais savoir pourquoi c'est si surprenant que Black et Light soient amis ?

Remus et James se regardèrent. Finalement le préfet se tourna vers son amie, son visage affichant une expression gênée. Il se frotta la nuque avant d'ouvrir la bouche.

Tu connais les Black et leur histoire ? Ainsi que leur devise « Toujours purs » ? demanda-t-il finalement.

Lily hocha affirmativement la tête, sa gorge nouée à présent. Les Black l'avaient toujours un peu effrayée. Lily les comparait souvent aux méchants dans les contes des Frères Grimm ou à Hitler qui avait déjà exposé son avis quant à la pureté de la race. Dans son esprit, l'eugénisme et l'obsession de pureté du sang étaient affreusement similaires. Remus reprit rapidement.

— Et bien les Light sont à peu près pareils, sinon pires selon les points de vues. Ils font partis des familles les plus anciennes, avec les Black justement. Mais n'appartiennent pas au registre parce qu'à l'origine c'est une famille sang-pur française. Leur nom originel était « Fontaine » mais bon ce n'est pas le plus important pour l'instant. Bien que je trouve que ça les décrédibilise quand même beaucoup... Bref les Black et les Light se battent depuis quelques décennies pour recevoir le titre de sang le plus pur. Ils vont même jusqu'à s'entretuer. Je trouve ça très stupide personnellement. La devise de la famille Light c'est « la famille avant tout ». La famille c'est la seule chose qui importe à leurs yeux. Ce sont des personnes atroces. Peut-être pas tous mais la plus grande partie en tout cas. Ils haïssent les nés-moldus et les Black. La nouvelle Préfète-en-Cheffe — tu sais on l'a rencontré dans le compartiment des préfets — c'est aussi une Light. L'aînée de la fratrie en fait. Elle fréquente Rosier, ce qui n'est pas forcément rassurant... Mais sa petite sœur... Elle doit être différente.

— Si Sirius est ami avec elle, alors elle doit aussi renier les idées familiales... Ou alors il le fait pour énerver ses parents, continua James en fronçant les sourcils avant de se tourner vers Lily. Évite de les approcher Evans. Les Light ont souvent été mêlés aux génocides de moldus et surtout de nés-moldus. On dit même que les Light auraient quelque chose à voir avec la seconde guerre mondaine, ils étaient aux côtés de Grindelwald à l'époque.

Mondiale James, guerre mondiale, corrigea Remus.

Je peux me débrouiller Potter. Mais la Seconde Guerre Mondiale ? Vraiment ? C'était une vraie horreur. Inhumaine. Une des pires horreurs que les moldus ont jamais causé, raconta Lily avec dégoût. Je me suis toujours dit qu'au moins les sorciers n'étaient pas capable de telles choses mais là... Comment de tels être humains peuvent-ils exister ? Ça ça me dépasse !

La nature nous surprendra toujours, lança Marlène qui s'était jointe à la conversation avec Charlie. Mais parfois pas de la bonne façon.

Camille n'est pas comme eux, asséna Charlie. Elle nous a toujours aidé qu'importe notre statut !

— Enfin pas tout le temps, lâcha William avec rancoeur.

Lily fut la seule à l'entendre et elle lui adressa un regard interrogateur. Le texan la fixa quelques instants avant de détourner le regard et l'ignora soigneusement.

On te croit, Camille a l'air... Plus gentille, plus ouverte.

Pas vraiment, elle a un coeur de pierre, lança Marlène.

— Dites, il vaudrait mieux rejoindre notre dortoir avant que Rusard ne nous attrape, rappela soudainement Lily.

Mais d'ailleurs il est où Patmol ? demanda James en regardant autour de lui.

Il va se faire engueuler par Camille, répondit Thomas avec un sourire presque satisfait.

Mais pourquoi ?

Aucune idées. Ce n'est pas les raisons qui manquent. C'est un vrai abruti.

James commença à défendre son meilleur ami et Thomas entreprit de lui prouver que c'était faux et qu'il avait raison. Le reste les ignora et marcha rapidement, essayant de remonter le moral de Remus qui avait toujours l'air fatigué, toujours en train de souffrir. Après une poignée de minutes, ils arrivèrent enfin devant le portrait de la Grosse Dame. Lily donna le mot de passe et le tableau se leva. Ils pénétrèrent un par un dans la Salle Commune. William et Charlie émirent des sifflements admiratifs en avisant la pièce. La Salle Commune n'avait pas changé. Toujours la même cheminée dans laquelle crépitait un feu douillet, toujours la même table basse qui servait surtout de repose-pied, toujours les mêmes fauteuils rouge et d'or aux motifs en forme de lion et toujours les mêmes tableaux d'illustres Gryffondors accrochés partout.

— Toi tu m'as manqué ! lança Potter en ouvrant grand les bras.

Bizarrement cette vision attendrit Lily qui ouvrit les yeux avec horreur en comprenant ses pensée déplacées, qui avaient associé le terme mignon à Potter. Elle ne pouvait pas s'en empêcher, elle aussi adorait leur Salle Commune... La rousse se mit à rougir légèrement en fixant le Maraudeur. James finit par tourner la tête et haussa un sourcil en la voyant le dévisager, un sourire moqueur retroussant ses lèvres. Lily détourna immédiatement le regard et se tourna brusquement vers Remus, affichant une expression enjouée.

Remus tu prends en charge William et Thomas ?

Il hocha la tête distraitement et marmonna un « suivez-moi » en montant les escaliers qui menaient au dortoir des garçons, Potter sur ses talons. Arrivé en haut des marches, il ce dernier se retourna et regarda Lily un instant, hésita puis disparut en soupirant.

Lily soupira également avant de faire signe aux filles de la suivre. Elles montèrent les escaliers avec lenteur, la fatigue prenant le dessus. Arrivée en haut, Lily tourna à droite et monta encore d'interminables escaliers avant de finalement ouvrir la porte de son dortoir. Elle laissa d'abord passer Charlie qui émit encore une fois un sifflement admiratif en découvrant la chambre. Cette dernière était remplie de cris féminins enragées.

Évidemment Mary et Alice se disputaient et Emilie soupirait dans un coin. Assises sur son lit, leurs dernières colocataires Jina Jordan et Georgina Finnigan observaient la scène en commentant. Normalement Mary et Alice auraient du être dans leurs dortoirs respectifs chez Serdaigle et Poufsouffle. Mais le jour de la rentrée, les filles avaient pour habitude de se réunir dans la chambre de Lily, vu qu'elles n'étaient que trois à la partager. À ce moment-là, Marlène surgit derrière la préfète et râla en voyant les deux sorcières se disputer.

— Elles sont insupportables !

Les filles, appela Lily.

Quoi ? crièrent-elles, agacées.

Elles s'arrêtèrent immédiatement en reconnaissant Charlie à côté et la dévisagèrent avec surprise. Cette dernière se balançait d'avant en arrière sur ses pieds en examinant le chat de Jina. Les mains fourrées dans ses poches, elle releva la tête pour saluer les filles.

— Je m'appelle Charlie ! Enchanté les filles !

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Hey fuckers !
How you doing ?

Je suis désolé pour toutes les fautes qui ont pu vous faire soupirer mais bon, je fais de mon mieux hein.

Sinon, j'espère que vous avez aimé.

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