Chapitre 39 : La Gazette Maudite
1977
Chapter 39 : La Gazette Maudite
PARTICIPANTS AU TOURNOI INTERMAGIQUE :
1– DANEMARK [D]
Gloria Sidorski.
Aleksander Brand.
2– ALLEMAGNE [D]
Edmund Rockfort.
Berenice Haarde.
3– ITALIE [B]
Dorothée Delacour.
Michael Charpentier.
4– FRANCE [B/P]
Sirius Black.
Juliette Beylier.
5– ÉCOSSE [P]
Lily Evans.
Evan Rosier.
6– ÉTATS-UNIS [I]
Thomas Graves-Winsky.
Charlinia Abbott.
7– CANADA [I]
William Sunner.
Victory Wile.
8– POLOGNE [D/I]
Camille Light-Lestrange.
Cibor Dolohov.
9– ANGLETERRE [P]
Regulus Black.
Alice Weasley.
10– ESPAGNE [B]
Noah Rolzhou-Hernandez.
Rosie Dice.
P = Poudlard
I = Ilvermorny
B = Beauxbâtons
D = Durmstrang
Commentateurs :
• James Potter
• Emmeline Vance
• Lukas Stockert
• Julie Rioder
Juges :
• Minerva McGonagall
• Lancelot Fleming
• Madeleine Millefeuille
• Tzvetan Krum
Arbitres :
• Alyssia O'Brian
• Marlène McKinnon
• Igor Karkaroff
• Narcisse Fontaine
Élèves remplaçants :
• Edward Curphy et Lucinda Taylor (P)
• Julie Rioder et Luke Turner (I)
• Jan Brand et Gabriela Frappuccino (D)
• Florent Duras et Angela Branden (B)
Liste lue et approuvée par le corps professoral de Poudlard, Durmstrang, Beauxbâtons et Ilvermony.
Document vérifié et signé par le Département des Jeux et Sports Magique, et le Département de la Coopération Magique Internationale du Ministère de la Magie britannique, français, espagnol, italien, suisse, russe, danois, bulgare, polonais, américain, canadien et allemand.
***
— Ils ont mis James en commentateur, désespéra Remus.
— J'en reviens pas que McGo ait laissé passer ça, avoua James.
— Pourquoi... Gémirent Aleksander, Camille et Sirius.
— Oh arrêtez de vous plaindre ! Ça va être amusant, lança Victory. Pensez plutôt à Lily qui est coincée avec Rosier.
— Probablement deux cents personnes qui viennent d'Écosse dans cette école et je me retrouve avec le pire sang-pur suprémaciste du lot ! rageait Lily à leur droite.
— Ça aurait pu être pire, relativisa James. Tu aurais pu finir avec Servilus...
James s'interrompit en se rappelant qu'il ne discutait pas avec un de ses amis mais avec une Lily Evans très remontée. La rousse le fusilla du regard et s'éloigna à grands pas, rapidement suivie par Mary qui tentait de lui remonter le moral. Victory leur emboîta le pas en lançant un regard exaspéré à James.
— J'ai rarement vu quelqu'un avec si peu de tact. Tu devrais figurer dans le Guinness Book, Potter, lança Camille.
— La ferme. Pourquoi tu représentes la Pologne toi d'ailleurs ?
Camille haussa les épaules.
— Une partie de ma famille paternelle est polonaise mais honnêtement je trouve que Dumbledore est allé chercher un peu loin.
— Certains de mes ancêtres étaient français mais c'est pas une raison pour que je représente la France, protestait Sirius à sa droite. Pourquoi c'est Regulus qui a l'Angleterre ?
— Et d'ailleurs je savais pas que t'étais danois Aleks ! lança James en se tournant vers le Serpentard toujours accroché à Remus.
— On est ami depuis deux ans James, lui rappela le Serpentard avec un regard mauvais.
— Mais tu nous l'as pas dis.
— Si. Plusieurs fois même.
— Mais non, insista James.
— Que tout ceux qui savaient que j'étais danois lève la main ! cria Aleksander à la cantonade.
Remus, Camille, Sirius, Peter, William, Regulus, Alice Weasley, Edward Curphy, Thomas Graves, Charlinia Abbott, Bobby Blue, Michel Charpentier, Sophie Light, Miss Teigne et la moitié des sorciers dans le Hall levèrent la main. Aleksander les désigna d'un vague geste avec un regard entendu pour James.
— Okay d'accord... Ça a peut-être glissé de ma mémoire, admit James. Mais pour ma défense tu n'as jamais eu d'accent.
— Il en avait un à Ilvermorny, dénonça Camille en frappant le bras de son meilleur ami avec son livre de Métamorphose. Ce qui a causé quelques problèmes. On comprenait pas la moitié de ce qu'il disait et il ratait tout ses sortilèges à cause de sa mauvaise prononciation. En seulement deux semaines il a réussi à entièrement brûler ses sourcils et les miens au passage.
— J'ai réussi à te les faire repousser, rétorqua Aleksander. Arrête de me frapper.
— Ils étaient vert !
— C'est pas de ma faute si tu n'as aucune originalité...
— C'est pas une question d'originalité mais de goût. C'est moche le vert !
— Tu es à Serpentard.
— J'ai jamais dit que j'étais contente d'y être !
Aleksander lui adressa un regard profondément indigné et Camille finit par s'excuser avec un soupir, lui assurant qu'elle adorait sa Maison.
— En tout cas s'ils voulaient un bon commentateur, ils ont sonné à la bonne porte, déclara James en craquant ses doigts.
— Tu sais qu'être commentateur ça veut dire que tu restes assis sur un banc à décrire ce que tu vois ?
— Oh non ! Pas avec moi Lunard !
— Je le sens mal, marmonna Peter.
— Moi j'irai sur le terrain !
— Ouais... C'était bien ce que je pensais, soupira Peter alors que Remus dévisageait James avec exaspération.
— C'est une très mauvaise idée...
— C'est une super idée ! dit Sirius en même temps. T'auras qu'à rester avec moi. C'est là où tout sera le plus intéressant de toute façon.
— Je ne suis pas sûr que McGonagall approuve.
— Depuis quand ça nous arrête ?
— Minnie n'a jamais été un obstacle pour nous !
— Vraiment ? Je devrais peut-être doubler le nombre de vos punitions alors, suggéra la voix facilement reconnaissable du professeur McGonagall. Et rappelez-vous Monsieur Black que je fais partie du jury... Je doute que vous attirer mes mauvaises grâces en infiltrant Monsieur Potter sur le lieu des épreuves vous fasse gagner le Tournoi.
— Ah mais professeur si je gagne, je gagne la gloire éternelle pour Gryffondor !
— Miss Evans pourrait facilement vous ravir ce privilège si vous ne prenez pas la compétition et les règles au sérieux Black.
— Vous aussi vous préférez Evans ? Mais c'est une épidémie ou quoi ?
— Non. Du simple bon sens Monsieur Black. J'ose espérer que vous en ferez preuve lors du Tournoi, ça me dérangerait de devoir exclure un des mes meilleurs élèves de la compétition. C'est déjà dommage que Monsieur Potter et Lupin ne puissent pas participer pour des problèmes personnels.
Le professeur McGonagall adressa un regard sévère au groupe alors que Sirius la dévisageait avec une bouche à moitié ouverte, stupéfait par le demi-compliment dont elle venait de le gratifier. À sa droite James affichait un sourire idiot alors que Remus fixait ses pieds avec gêne.
— Est-ce que vous venez de m'insulter ou de me complimenter professeur ? bredouilla Sirius avec perplexité.
— Aucun des deux. Je reste une professeur impartiale Monsieur Black, le coupa sèchement la Directrice des Gryffondors. Ne soyez pas en retard en cours ou je vous reverrai en retenue demain soir.
Sur ces douces paroles le professeur McGonagall s'éloigna à grands pas vers la Grande Salle, une liasse de papier glissée sous son bras et une main réajustant ses lunettes sur son nez. Sirius la regarda s'en aller avec stupéfaction avant de se tourner vers ses amis.
— Dites-moi que je n'ai pas rêvé... Minnie vient bien de me faire un compliment ?
— Pourquoi ça te surprends ? Je croyais que tu étais l'amour de sa vie, taquina Camille.
— Bien sûr que je suis l'amour de sa vie, se reprit Sirius. Minnie et moi c'est inscrit dans les étoiles.
— Bien sûr... Allez viens tu m'as promis de m'aider à réviser la Métamorphose !
— Ah bon ? J'ai promis ça moi ? fit innocemment Sirius en évitant le regard de son amie.
— Oui. Et tu es un homme de parole, non ?
— Je sais... Parfois je déteste ça, soupira Sirius.
— Parfait !
Camille prit la main de Sirius et l'entraîna vers la Grande Salle sans prendre en compte sa grimace de dépit. Néanmoins quand il se retourna pour crier à James qu'il le retrouverait en Divination, il souriait inexplicablement.
— Ah les jeunes et les hormones, désespéra James en se tournant vers Remus et Peter. Sirius nous jette pour une fille, vous vous rendez compte ? Inacceptable ! Vous m'abandonnerez pas vous deux, hein ?
— En fait moi et Aleks on comptait aller à la bibliothèque en attendant l'Arithmancie, lui apprit Remus avec gêne.
James s'étrangla d'indignation avant de fusiller du regard Aleksander. Ce dernier fronça les sourcils et leva ses mains en signe d'apaisement.
— Du calme Potter...
— Non seulement tu nous piques Remus mais en plus tu le fais travailler ?
— C'est lui qui me fait travailler ! protesta le Serpentard.
— Oui, oui je suis un tyran despotique qui vous oblige à vous comporter comme des élèves normaux... Allez la bibliothèque ouvre dans cinq minutes Aleks, appela Remus en s'éloignant à grands pas.
Aleksander grogna avant de finalement emboîter le pas à son copain.
— Ça m'apprendra à sortir avec un préfet...
— Et votre petit-déjeuner ?! cria James.
— Pas faim ! répliqua Remus en disparaissant au bout d'un couloir avec Aleksander.
— Ces gosses je vous jure...
— Je viens de me rendre que tu es désormais le seul célibataire des Maraudeurs James, lança Peter.
— Quoi ? s'alarma James en se tournant vers lui. Pas possible !
— Mais si. Sirius est en bonne voie avec Camille, Remus est avec Aleks et je sors avec Mary. Toi tu es tout seul.
James dévisagea Peter, sa bouche s'ouvrant sous le choc de cette révélation. Il avait toujours cru que Sirius serait le dernier à se caser... Il était tellement volage. Mais finalement c'était James qui se retrouvait à la ramasse. Non. Ça ne pouvait pas se passer comme ça. Pas si James avait son mot à dire.
— Viens Peter ! Suis-moi !
— On va pas manger ?
— Non !
— Mais pourquoi...
— Parce que je ne serai pas le seul Maraudeur célibataire !
— Je savais que j'aurais du me taire...
***
Effectivement Peter aurait dû se taire. S'il s'était tu, trois Gryffondors auraient pu savourer leur petit-déjeuner en paix au lieu de finir dans le bureau du professeur McGonagall.
— Monsieur Potter, Pettigrew et Miss Evans, soupira cette dernière en se massant une tempe. Je ne suis même plus surprise...
— Vraiment ? Zut alors je deviens prévisible...
— Silence Potter ! Je ne sais pas ce que je vais faire de vous ! Quant à vous Miss Evans je m'attendais à mieux de votre part. Vous êtes préfète vous devriez être au-dessus de ces enfantillages ! Pettigrew... Vous pouvez partir. Je doute que vous ayez eu un réel rôle dans ce qu'il s'est passé.
— Ne lui enlevez pas son mérite, il a quand même tenu les banderoles.
— Monsieur Potter j'hésite déjà entre vous faire récurer les toilettes avec Rusard ou vous faire nourrir les veracrasses avec Hagrid. Mais si vous continuez je suis sûre de pouvoir trouver bien pire comme punition.
Cela eut pour mérite de faire taire James et Peter lui adressa un regard entre la pitié et l'encouragement avant de sortir. Lily de son côté fixait la fenêtre sans accorder la moindre attention à son voisin, tremblante de rage et de honte.
— Très bien... Alors Monsieur Potter, quelle excuse avez-vous dégoté pour justifier le fait que Monsieur Rogue et Avery se trouvent à l'infirmerie et qu'une partie du couloir principal du troisième étage soit désormais inaccessible ?
— Il n'a pas besoin d'excuse, il fait ce qu'il lui plaît, marmonna Lily.
— Miss Evans étant donné que vous êtes en partie coupable de la dégradation du couloir et de l'état du visage de Monsieur Potter et de Monsieur Avery ainsi que de la mise en panique de plusieurs premières années, je vous prierai de vous passer de commentaire.
Lily rougit alors que James affichait un rictus triomphant. Il pouvait récolter n'importe quelle punition, il s'en ficherait. Voir Evans péter les plombs et s'engager dans un duel contre lui, Avery et ce maudit Servilus valait toutes les réprimandes du monde. En plus il avait une bonne raison pour avoir refait le portrait à ces deux connards de Serpentards.
— Déjà je veux que vous m'expliquiez en détail ce qu'il s'est passé. Pourquoi diable vous êtes-vous tout les quatre engagés dans un duel en plein milieu d'un couloir ?!
— Et bien voyez-vous professeur, expliqua James d'un air sérieux, tout a commencé le jour où Lily Evans a donné un coup dans l'entrejambe de Mulciber parce qu'il avait insulté son amie Mary MacDonald.
— Comment ?!
— C'était il y a trois ans ! protesta Lily. Ça n'a aucun rapport !
— Si y'en a un. C'est le jour où j'ai décidé que tu serais la femme de ma vie Evans.
— La femme de... ? répéta Lily en fronçant les sourcils avant de comprendre. Oh mon dieu tu es insupportable !
— Peut-on revenir à notre problème ?!
— J'y viens professeur. Je disais donc que ce jour-là j'ai décidé que je l'épouserai et j'ai aujourd'hui décidé de lui faire la demande !
— Vous avez demandé Miss Evans en mariage ? répéta le professeur McGonagall avec incrédulité.
Lily enfouit son visage brûlant dans ses mains, la honte la dévorant de l'intérieur.
— Exactement parce que je trouve que cette histoire traîne un peu ! Donc j'ai créé des banderoles avec nos noms, j'ai piqué deux bagues à Sirius et j'ai demandé à Peter de porter le tout ! Puis j'ai fait ma proposition à Evans. Qui ne l'a visiblement pas très bien pris, grimaça James en frottant sa joue endolorie.
— Et c'est à cause de ça que vous avez commencé un duel avec Monsieur Rogue et son ami ? dit lentement McGonagall. Parce que... Vous, Potter, avez demandé Miss Evans ici présente en... mariage.
— Si vous pouviez enlever ce bout d'information dans la lettre que vous enverrez à mes parents ça m'arrangerait, demanda James avec une mine soucieuse. Ma mère est très intrusive quand on en vient à ma vie amoureuse...
— Je n'en ai strictement rien à faire Potter ! aboya la Directrice des Gryffondors. Vous avez détruit une partie d'un couloir et envoyé deux de vos camarades à l'infirmerie à cause d'une stupide blague ?
— Non, la coupa soudainement James avec un sérieux rare. Evans m'a juste envoyé un Chauve-Furie mais c'est tout ce qu'il s'est passé... Jusqu'à ce que Rogue et Avery arrivent.
Lily ne manqua l'animosité qui transpira dans la voix de Potter quand il cracha presque les deux noms. Elle serra les poings. Certes Potter l'énervait au plus haut point et elle avait voulu l'étriper quand il l'avait demandé en mariage au milieu d'un couloir devant toute une foule mais ce que Rogue et Avery avaient dit était ignoble.
— Que s'est-il passé au juste ?
— Est-ce que vous avez lu La Gazette de ce matin professeur ? demanda James après un temps de silence.
Une lumière de compréhension brilla dans les yeux du professeur quand elle comprit de quoi toute la situation retournait. Lily ne put s'empêcher de sentir la curiosité se répandre en elle.
— Est-ce que... Enfin je n'ai pas lu la Gazette mais j'ai à peu près compris, bredouilla Lily. Est-ce que je pourrais la lire ?
— C'est qu'un ramassis de conneries, pesta James avec colère.
— Je doute que ce soit le meilleur moment Miss Evans mais... Je pense que vous méritez de savoir ce qu'il se passe.
Le professeur McGonagall tendit un exemplaire de La Gazette négligemment plié sur son bureau à la préfète qui s'en empara avec anticipation. Dès le titre elle sentit son cœur sombrer dans sa poitrine...
« Confrontation explosive entre Walburga Black et le Chef du Bureau des Aurors, Fleamont Potter
Hier soir alors que Gringotts s'apprêtait à fermer ses portes, une violente dispute aurait éclaté entre la femme du directeur de l'entreprise des Black, Walburga Black, et le célèbre Chef du Bureau des Aurors, Fleamont Potter. Le coffre des Black aurait subi une inspection et perquisition d'éventuels objets de magie noire de la part de l'Auror et de son second, Alastor Maugrey, ce qui a évidement fortement déplu à Madame Black, outrée par ces accusations. Seulement le sujet de la dispute s'est rapidement éloigné de cette perquisition pour se concentrer sur une autre personne... Nul autre que Sirius Black, fils aîné d'Orion et Walburga Black, élève de Poudlard en sixième année et héritier de la fortune des Black... En tout cas jusqu'à récemment. Mais il semblerait que l'élève de dix-sept ans soit tombé en disgrâce car si Walburga Black était présente à Gringotts c'était bien pour rayer son aîné de son testament...»
— Rayé de son testament ? Sirius s'est fait déshérité ? releva Lily avec choc.
— Oh si ce n'était que ça Evans...
« ... aurait quitté la Maison Black. En effet lors de la dispute Fleamont Potter aurait laissé échapper que Sirius Black avait désormais élu domicile chez lui et que Walburga n'avait plus aucun droit sur lui. La femme d'Orion aurait alors quitté les lieux non sans crier « qu'une famille de fous pouvait bien ramasser à la rue un autre dérangé ». Ce n'était un secret pour personne que le jeune Sirius entretenait depuis longtemps une relation tumultueuse avec sa famille mais nous pouvons nous demander ce que le jeune homme a bien pu faire pour s'attirer la haine de sa propre mère. Il est désormais logé et entretenu par la famille Potter et représente un sujet de conflit évident entre les deux familles. Pour plus de détails voyez la page 3, avec L'affrontement des Potter et des Black... »
Lily parcourut rapidement du regard la page trois, retenant des exclamations étranglées en lisant l'échange enflammé des deux adultes. Walburga Black semblait n'avoir gardé aucun amour maternel pour son fils et crachait de véritable horreurs sur son aîné alors que Fleamont défendait le meilleur ami de son fils en accusant les Black d'être une honte à la paternité et maternité et des adorateurs de magie noire. Le pire fut peut-être de lire la mention d'un Sirius « blessé et rongé par vos idéaux et maléfices infâmes » ou la longue tirade de Walburga sur la famille Potter qui représentait « la honte de la communauté sorcière avec désormais deux fils ratés et deux parents au potentiel gâché ».
— Ils ont le droit de publier des horreurs comme ça ? s'indigna Lily. Il ne faut pas l'accord des personnes concernées avant de publier un article sur eux ?
— Même s'ils avaient besoin d'un accord ces rapaces s'en ficheraient royalement, siffla James. Tout ce qu'ils veulent c'est des scoops... Et Sirius leur en a procuré un.
— Monsieur Rogue et Avery ont mentionné le journal j'imagine ? soupira le professeur McGonagall.
— Oh pas que. Ils l'ont cité et ont rajouté leurs propres commentaires comme quoi « les privilégiés chutaient enfin de leur piédestal »... Je veux bien qu'on m'appelle privilégié, je m'en fiche royalement professeur, mais vous savez très bien que Sirius est... Ce qu'il a subi... Je n'allais pas les laisser dire tout ça sur Sirius sans rien faire ! Surtout quand Rogue a commencé à...
James s'étrangla sur ses mots, le visage rouge de colère et plus étonnamment de honte.
— À quoi ?
— Il a évoqué la famille de James, intervint Lily. Tu veux que j'en parle ou...?
James croisa le regard de la préfète et détourna précipitamment le regard ce qui la pris de court. Potter ne détournait jamais le regard. Il fixait toujours ses interlocuteurs dans les yeux. D'ailleurs ça devait être la première fois qu'elle voyait James perdre ses moyens.
— Il a juste évoqué mon grand-père, marmonna James en essayant d'ignorer la boule qui s'était formée dans sa gorge. Il a rappelé que c'était le premier d'une bande de cinglés parce que mon grand-père était un malade mental qui ne méritait que d'être enfermé à Sainte-Mangouste. J'imagine que ça a du être mentionné dans l'article quand ils ont détaillé avec minutie pourquoi ma famille était considérée si bizarre... Pourquoi Sirius réussirait si bien à s'acclimater.
Le professeur McGonagall dût se retenir de se pencher en avant pour arracher le journal des mains de sa préfète et le déchirer en petits morceaux. Non seulement voir un article rempli de propos ignominieux sur un de ses élèves l'avait déjà bien remonté mais toute cette affaire avait achevé de mettre Minerva dans un état de colère sourde. Elle détestait qu'on s'en prenne à ses élèves et elle détestait La Gazette.
De plus Minerva savait à quel point le sujet de son grand-père devait être sensible pour Potter, étant donné que c'était de lui qu'il avait hérité sa bipolarité. Bien sûr très peu de personne connaissait la condition de James mais entendre ces mots haineux écrits sur un journal être répétés par un de ses camarades devait être très douloureux pour lui. Elle comprenait mieux désormais son emportement et l'état dans lequel elle l'avait retrouvé.
— Je suis prêt à récolter n'importe quelle punition professeur, déclara soudainement James, mais sachez que je ne regrette aucun de mes actes.
— Bien... Je vous enverrai ce soir un billet contenant les motifs de votre punition. Vous pouvez partir Potter. Ah aussi... Je pense que vous devriez rester avec Monsieur Black aujourd'hui. Histoire que vous vous changiez tout les deux les idées. Vous en aurez besoin.
James hocha la tête, toujours cet air honteux sur le visage avant de finalement sortir sans même saluer Lily. La rousse se retrouva seule face à sa Directrice de Maison, La Gazette froissée entre ses mains crispées et le cœur au bord des lèvres. C'était la première fois qu'elle voyait James Potter si démuni.
Et étonnamment pour la première fois de sa vie Lily en voulut à Severus plutôt qu'à Potter. Bien sûr elle savait que Severus avait simplement commencé à citer La Gazette pour faire enrager James après qu'il l'ait vu demander en mariage son ancienne meilleure amie. Severus avait toujours détesté la façon dont le Gryffondor tentait de sortir avec Lily. Mais jamais elle ne l'aurait cru capable de ressortir des mots pareils par simple jalousie. Son Sev' était bien mort, il ne restait qu'un sorcier aigri rongé par la magie noire et la jalousie.
« — On dirait bien que les privilégiés chutent de leurs piédestaux, hein Potter ? Si ça se trouve tu finiras à Sainte-Mangouste comme ton cinglé de grand-père ! Le premier d'une vraie bande de cinglés lui, hein ?
— Oh ce n'est pas sûr qu'il atteigne un âge si avancé Severus... Si les Potters continuent à accueillir des traîtres chez eux, ils ne risquent pas de survivre longtemps vu ce qu'il se passe dehors... Ta pauvre maman sera peut-être la première à disparaître Potter ! Ça apprendra à ton père à ne pas manquer de respect aux sang-purs avec ses perquisitions ! »
Lily avait toujours du subir les insultes depuis qu'elle était à Poudlard mais elle savait bien que James n'y était pas habitué. Il avait pris l'habitude d'être intouchable, d'être le roi de l'école. Alors entendre sa famille se faire ainsi traîner dans la boue, son meilleur ami traité de dérangé et sa mère menacée de mort, ça avait du être un sacré choc.
Mais ce qui semblait l'avoir plus marqué c'était quand Severus avait mentionné Sainte-Mangouste. Peut-être l'avait-elle imaginé mais elle était quasiment sûre de l'avoir vu reculer d'un pas comme si on venait de le frapper. Elle était même certaine d'avoir vu de la peur sur son visage. Elle se demandait pourquoi, Potter avait toujours été si confiant en son futur et en ses capacités. Il clamait haut et fort que plus tard il deviendrait un grand joueur de Quidditch et un sorcier respecté. Alors pourquoi diable aurait-il peur de finir à Sainte-Mangouste ?
***
Contrairement à ses camardes Serpentards qui n'arrêtaient de se plaindre, Regulus n'était pas énervé par le fait d'avoir été mis en binôme avec Alice Weasley pour le Tournoi. Certes les Weasley étaient des traîtres à leurs sangs et cette Alice était à Poufsouffle, mais Regulus avait entendu dire qu'elle était assez douée et le plus important pour lui c'était quand même de gagner. Lui-même avait été assez surpris de voir son nom affiché, il faisait partie des rares cinquièmes années à participer avec Edmund Rockfort.
Mais s'il devait être honnête, le Tournoi était de moindre importance à ses yeux vu ce qu'il s'était passé le matin-même dans la Grande Salle... Sirius avait vraiment le don d'attirer la lumière des projecteurs quoique qu'il fasse.
— Merlin, jura Regulus à voix basse. Cet abruti...
— T'as dis quelque chose Regulus ? demanda Lucinda Taylor à côté de lui.
— Non. Le cours de Slughorn est juste ennuyeux à mourir.
— Ah ne m'en parle pas, désespéra la Serpentard. En plus je comprends rien aux instructions du livre, le programme des BUSES n'est que pure souffrance...
— C'est parce que t'es à la mauvaise page Luce, lui expliqua Jebezel avec calme. C'est 394, pas 414.
— Quoi ? Non ! Ça veut dire que depuis le début je prépare la mauvaise potion ? Par Merlin c'est décidé l'année prochaine j'arrête cette foutue matière !
— T'aurais pu lui dire Reg', rabroua Jebezel.
— Mais ce serait beaucoup moins marrant.
— Ecoute on comprends que le Tournoi et la Gazette combinés ce soit beaucoup de pression et tout... Mais arrête de tirer la tronche et travaille un peu ! râla Barty Junior.
— Non.
— Merlin ce que tu peux agaçant quand tu t'y mets, soupira Lucinda. C'est encore à cause de Sirius ?
Regulus détourna le regard du chaudron qu'il partageait avec Barty pour la fusiller du regard.
— Okay d'accord, c'est à cause de l'article sur Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom ? J'en conviens que ça doit être énervant que...
— Que quoi ? Que tout le monde sache à quel point il méprise notre famille ? Qu'il ait préféré s'enfuir chez "une bande de dérangés" plutôt que de rester avec nous ? Que ma mère ait essayé de le déshériter ?
— Évidemment si tu le dis comme ça, marmonna Barty en remuant leur philtre de paix.
— Je le dis comme c'est. Sirius s'est barré pour rejoindre les traîtres à leurs sang...
— Oui, oui on comprends c'est vache, le coupa Lucinda avec un regard étincelant. Mais n'en profite pour pouvoir te comporter comme un connard en toute impunité. Comme ensorceler un pauvre gosse dans les couloirs juste parce qu'il t'a bousculé...
— Il m'a aussi marché sur le pied, marmonna Regulus.
— Oh mon dieu mais quel monstre ! On devrait l'enfermer au cachot !
— Ce que Lucinda essaie de dire Regulus c'est que tu devrais essayer de te contrôler, intervint Jebezel alors que les deux amis se jetaient des regards assassins. On sait que t'as le sang chaud et les nerfs à vif depuis l'article de la Gazette mais évite de nous prendre pour ton punching-ball, nous ou n'importe quel autre élève. Tu fais partie du Tournoi maintenant, tu dois avoir un comportement exemplaire.
— Après tu peux récolter autant d'heures de retenue que tu veux. Je prendrai volontiers ta place au sein de la compétition, le rassura Lucinda avec un sourire doucereux.
— Nan ça te ferait trop plaisir.
— De toute façon je suis en bonne voie pour te remplacer vu les deux heures de retenue dont tu as écopé avant Étude de Runes...
— Regulus ! s'indigna Jebezel en se tournant vers lui.
— T'es vraiment une sale balance Taylor...
— Deux heures de retenue ? répéta Jebezel avec un regard étincelant. Qu'est-ce que tu as encore fait ?
— Et voilà maintenant j'ai le préfet sur les bras, grogna Regulus en laissant sa tête sombrer dans ses bras.
— Regulus Arcturus Black qu'est-ce tu as fait ?
Regulus marmonna quelques mots indistincts dans ses bras qui firent ricaner Barty.
— Il a dit à Jugson d'aller se faire mettre quand il lui a posé une question sur Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom avant de lui jeter un Chauve-Furie.
— Oh Merlin, soupira Jebezel en passant une main sur son visage. Mais qu'est-ce que je vais faire de vous trois ?
— Ben quoique tu fasses, tu veux bien commencer par essayer de rattraper ma potion ? supplia Lucinda.
— Je vais essayer mais... Ouais non en fait oublie. C'est irrattrapable ce truc, jura le préfet en s'éloignant brusquement du chaudron. C'est quoi cette odeur ?!
— Ouais moi aussi je trouvais ça bizarre de mettre autant de veracrasses émincés.
— Émincés... Oh Merlin c'est épluchés, pas émincés ! On n'émince jamais un veracrasse Lucinda !
— C'est mal écrit en même temps !
— Quelle mauvaise foi, ricana Regulus. Assume juste ta nullité Taylor.
— Toi le sang-pur grincheux ferme-la. T'aurais pu m'aider au lieu de me laisser préparer la mauvaise potion !
— Certes. Mais j'ai décidé de ne pas être sympa aujourd'hui.
— Tu n'es jamais sympa...
— Oh taisez-vous et échange de place avec moi Lucinda, ordonna Jebezel en se levant. C'est dingue j'ai l'impression d'être votre mère parfois...
— Oh crois-moi tu n'as rien à voir avec ma mère, commenta sombrement Regulus.
— En tout cas on sait de qui tu hérites ton mauvais caractère Black, lança Lucinda en s'asseyant à l'opposé de Jebezel.
— Lâche-le un peu Luce, rabroua ce dernier.
— De toute façon t'es toujours de son côté Eli...
— Bon alors Reg. Qu'est-ce qui se passe ? demanda Jebezel. C'est pas juste l'article, non ? Ça a un rapport avec la conversation que tu as eu avec Sirius dans le train ?
Regulus lui jeta un regard noir qui ne fit pas reculer son ami. Parfois l'attrapeur détestait à quel point son meilleur ami était perspicace et clairvoyant. Évidemment qu'il était de mauvaise humeur à cause de La Gazette mais c'était surtout le regret qui le faisait agir comme un véritable salaud. C'était simple : Regulus regrettait amèrement les mots qu'il avait jeté à Sirius à bord du Poudlard Express. Bien sûr que non il n'était pas mort à ses yeux et l'idée de ne plus jamais pouvoir lui parler lui était étrangement horripilante.
— Entre autres, grinça-t-il. Je ne veux pas en parler.
— Comme d'habitude, non ? Fais-moi signe quand t'es prêt.
— Arrête de te comporter comme un Saint et aide plutôt la catastrophe en Potions à ta droite Jay, marmonna Regulus en s'empourprant.
— Non mais je t'emmerde Black !
— Ça faisait longtemps que tu m'avais pas appelé Jay, releva Jebezel avec un sourire avant de se tourner vers Lucinda. Arrête de remuer ta potion tu ne fais qu'empirer les choses. De toute façon ça ne va pas tarder à sonner, tu ferais mieux d'abandonner.
— De toute façon les Potions ça ne sert à rien !
— Dis Regulus, c'est censé être de quelle couleur notre potion à la fin ? demanda Barty en fronçant les sourcils.
— Couleur nacre. Mais vu que tu as oublié de baisser l'intensité de ton feu avant de rajouter l'éllébore et que tu as remué deux fois dans le sens des aiguilles d'une montre au lieu de trois, notre potion est probablement bleu turquoise et émet des vapeurs vertes à l'heure qu'il est.
— Putain t'es doué.
— Elle est vraiment turquoise ? s'étonna Lucinda.
— Ouais... Bleu turquoise. Avec des vapeurs vertes. Et même en étant un génie des Potions, il refuse de m'aider en cours !
— Tu savais tout ça et tu ne lui as pas dit ? soupira Jebezel.
— Je ne savais pas que je devais lui rappeler de bien lire et de respecter les principes élémentaires d'ajouts d'ingrédients végétales, grommela Regulus. C'est quand même évident...
— T'as vraiment décidé d'être détestable toi aujourd'hui. Heureusement qu'on aura plus à te supporter ce soir vu que monsieur a encore trouvé le moyen de finir en retenue.
— J'ai l'impression que tu passes plus de temps en colle que dans la Salle Commune, remarqua Jebezel avec un regard sévère. Tu ne veux pas faire un effort ?
— Je ferai un effort, capitula Regulus. Mais je ne promets rien.
***
— Est-ce qu'on peut rester ici pour toujours ? grommela Sirius.
— Ce serait cool mais c'est malheureusement impossible princesse... Il faudra bien qu'on aille ne serait-ce qu'aux toilettes un de ces jours.
Sirius grogna et ferma les yeux. Lui et Camille avaient élu domicile dans une classe vide après le désastre qu'avait été l'arrivée de La Gazette. Les élèves avaient laissé échapper des exclamations choquées en lisant le titre de la Une et la plupart s'étaient réunis derrière une copie pour lire en groupe le scandale du départ de Sirius. La plupart lui avait jeté des regards en coin, murmurant entre eux. D'autres, surtout des Serpentard, s'étaient levés sur les tables pour lire à voix haute les longues tirades de Walburga sur l'échec qu'était son aîné et la honte qu'était la famille Potter.
Sirius était resté silencieux, trop choqué et sonné pour penser à répliquer. Il ne s'était pas attendu à ce que son départ fasse autant de bruit, ni même à ce que sa mère ose ainsi insulter sa chair et son sang. Il savait que tôt ou tard les gens finiraient par l'apprendre mais... Pas si violemment, pas aussi tôt.
C'était Camille qui avait pris les choses en main. Elle avait arraché La Gazette des mains de Sirius, l'avait forcé à se lever et l'avait poussé jusqu'à la sortie en fusillant du regard les élèves qui ricanaient. Sirius avait eu tout juste la présence d'esprit de la suivre, l'air absent, et de s'effondrer sur le canapé qu'ils avaient trouvé dans une salle abandonné.
Camille l'avait regardé s'effondrer en silence, tremblant toujours de colère envers Walburga et tout les élèves qui avaient ri en lisant les insultes. Elle ne trouvait pas ça drôle du tout, c'était même le contraire. Cette situation était enrageante au possible. Camille voulait dire deux mots à ces fichus reporters et aux employés de Gringotts qui ne s'étaient pas privés de divulguer des informations personnelles... Mais surtout elle voulait étriper Walburga Black.
— Tu peux t'asseoir tu sais, marmonna Sirius depuis sa place sur le canapé.
Le Gryffondor fixait le mur en face de lui avec un air sombre et une mine revêche qui n'avait rien d'accueillant. Mais Camille avait l'habitude de ce genre d'expression avec le grinch qui lui servait de meilleur ami. Elle alla s'asseoir à côté de Sirius. Le Gryffondor lui adressa un regard vide qui lui arracha un sourire dépité et elle ne put s'empêcher de passer une main distraite dans ses cheveux sombres. Quelques mèches retombaient tristement sur le visage du Gryffondor et Camille les remit derrière ses oreilles. Sirius était toujours bien coiffé.
Sirius soupira et cala sa tête contre les cuisses de la Serpentard, un grognement lui échappa quand elle se remit à coiffer ses cheveux. Camille ne put s'empêcher de sourire, pouvoir jouer avec ses cheveux dont il était si fier était une petite victoire pour elle.
— Je comprends pas, marmonna Sirius.
— Qu'est-ce qu'il y a ?
— Walburga... Je comprends pas pourquoi elle s'est emportée comme ça... Elle s'emporte jamais en public d'habitude, elle attend toujours qu'on soit au Square Grimmaud pour se lâcher...
Camille se raidit en entendant ça. Elle savait très bien que « se lâcher » ne faisait pas seulement référence aux insultes mais aussi à bien pire. Elle retint le soupir qui lui monta aux lèvres. Bon sang ce qu'elle ne donnerait pas pour pouvoir gifler Walburga Black...
— J'imagine qu'elle n'a pas du bien prendre ton départ et comme elle était venue te... Tu sais...
— Me rayer de son testament ? compléta Sirius en citant l'article.
— Ouais... Elle venait te déshériter alors évidemment voir l'homme qui t'héberges, l'homme chez qui tu t'es réfugié et qui en plus inspecte son coffre... Ça l'a fait péter un plomb. Elle a balancé tout ce qu'elle avait sur le cœur.
— Hum... Pas sûr qu'elle en est un de cœur...
— C'est faux ce qu'elle dit tu le sais ça, Sirius ?
Sirius grommela quelques mots indistincts avant de se relever. Il passa une main lasse sur son visage et se tourna vers la droite pour que Camille ne puisse pas voir son expression défaite.
— Honnêtement vu le nombre de fois où elle m'a sorti des trucs comme ça je commence à douter...
— Mais c'est faux ! Ne joue pas son jeu Sirius, tu sais très bien que tu n'es pas un... « Dérangé » ou n'importe quel autre conneries qu'elle dit !
— Un jeu ? Ouais... Peut-être que c'est ce que c'est... Un simple jeu. Et comme j'ai abandonné en fuyant, elle a gagné. Suffit de lire l'article pour le voir...
— Pour la dixième fois : tu n'as pas fuis ! Tu t'es échappé, corrigea Camille.
— Non. On n'échappe jamais aux Black. La Gazette l'a bien prouvé.
— Tu sais ce qu'il dit aussi l'article ? rétorqua Camille en dépliant le journal à la page trois pour le lire. Il dit que la famille Potter est la honte de la communauté sorcière. Tu penses que c'est vrai ça ?
Sirius serra les dents mais ne répondit pas. Évidemment que non la famille Potter n'était pas la honte de la communauté sorcière, loin de là. Qu'est-ce qu'ils feraient tous sans Fleamont Potter, le si célèbre Chef des Aurors qui gérait la crise Voldemort depuis des années ? Sans Euphemia Potter, une potioniste et chercheuse en remèdes à Sainte-Mangouste ? Personne ne pouvait nier que le nom Potter était auréolé de prestige même s'il ne figurait pas sur le liste des 28 familles sacrées. Walburga se voilait la face en prétendant que son aîné avait atterri chez des moins-que-rien.
— Sirius... Tu devrais peut-être lire ça, souffla la voix de Camille.
— Quoi ? Une énième insulte snobinarde ?
— Non... C'est de Fleamont. Tu dois lire ça Sirius.
Le Gryffondor finit par capituler face au ton pressant de la Serpentard. Presque à contrecœur il se rapprocha d'elle et se pencha pour lire ce que Camille désignait du doigt. D'abord réticent il se rendit peu à peu compte de ce qu'il lisait... Il se figea quand il déchiffra finalement ce qu'il y avait d'écrit.
« Ne t'avise plus jamais d'insulter ma femme ou mes fils Walburga ! Contrairement à toi, je tiens à ma famille ! »
— Mes fils, releva Sirius dans un murmure. Il a dit mes fils. Ses fils...
— Malheur à moi j'ai désormais deux Potter à supporter, désespéra Camille derrière lui.
Mais sa voix était plus empreinte d'amusement que de moquerie. Cela fit sourire Sirius. Sourire qui s'évanouit quand ses yeux tombèrent sur une autre ligne de l'article...
« Bonne à chance à vous Fleamont. Vous en aurez besoin avec le fardeau dont vous avez hérité. Mais après tout vous devez y être habitué, avec votre père, Charlus et votre idiot de fils... Sirius vient juste achever votre collection.»
Avec un grognement et une mine sombre, Sirius se laissa tomber en arrière dans le canapé et sa tête heurta l'épaule de Camille.
— T'as lu le reste, hein ? soupira Camille avec défaitisme.
— Qu'est-ce que tu voulais que je fasse d'autre ? Tu m'as mis le journal sous les yeux !
— Pour que tu arrêtes de faire la gueule ! Je voulais te remonter le moral !
— C'est réussi tiens, railla Sirius.
— Pourquoi tu pouvais pas juste lire ce que disait Fleamont ?
— Parce que j'aime pas faire ce qu'on attend de moi...
— Merlin, Sirius ! râla Camille.
À la surprise de Sirius, la Serpentard le repoussa et se leva. Elle froissa le journal en une grosse boule de papier alors que Sirius chutait à la renverse dans le canapé.
— Hé !
— Tu sais quoi Sirius ? Oublie l'article et tout ce qu'il dit ! Fleamont et Walburga ne te connaissent pas, moi je te connais. Je connais tes qualités comme tes défauts. Alors n'écoute pas La Gazette, écoute-moi, ordonna Camille d'une voix autoritaire accompagnée d'un regard incendiaire.
Elle était montée sur la table basse installée en face du canapé et toisait Sirius de toute sa hauteur, un doigt accusateur pointé dans sa direction. Le Gryffondor resta figé en travers du canapé et la fixa avec des yeux ronds.
— Bien. Sirius Black, bientôt Potter s'il est finalement adopté par son idiot de meilleur ami, élève de dix-sept ans à Gryffondor, est une tête de mule, imprévisible, inconsciente, jalouse, fière mais est loin d'être dérangé...
— Tu sais si bien me remonter le moral...
— Si je t'insulte avant ça donne plus de poids à mes compliments.
— Oh parce que je vais avoir le droit à des compliments ?
— Pas si tu m'interromps sans cesse, tu ruines mon effet !
— Pardon, je t'en prie reprends.
— Je disais donc que Sirius était une tête de mule...
— Tu recommences avec les insultes !
— Mais tais-toi à la fin ! Très bien : Sirius Black est un des meilleurs sorciers que je connaisse, content ? Il est doué, pas si bête quand il fait un effort, drôle, beau, loyal et tolérant. Il fait un effort pour ne plus se comporter comme un connard avec les Serpentards, il peut être gentil quand il y met du sien et il ramène le sourire à tout le monde dans le château — à part McGonagall. Le Sirius qu'on connaît tous n'est pas le dérangé dont La Gazette parle. C'est le Sirius qui est tombé d'un arbre en essayant de faire descendre le crapaud d'une deuxième année qu'on aime.
— C'est faux, McGo adore mes blagues ! Et je savais que tu me lâcherais jamais pour l'histoire du crapaud...
— Tu as été naïf de croire le contraire, rétorqua Camille avec un sourire avant de reprendre d'un air sérieux. On ne se souviendra de toi pour avoir été un Black et dérangé, loin de là Sirius. On se souviendra de toi parce que tu es un merveilleux sorcier, droit et loyal. Alors ne dis plus jamais que Walburga a raison parce que premièrement ça m'énerve et deuxièmement c'est faux ! Elle ne te connaît pas. Par contre Potter, Remus, Peter, Aleks et même Lily et Vic, te connaissent. Moi je te connais. On sait que tu n'as rien à voir avec ce stupide article... Tu es génial, Sirius.
— Ça fait beaucoup de compliments d'un coup, souffla Sirius en se redressant.
Il fit de son mieux pour soustraire au regard autoritaire de Camille ses joues rougies et ses yeux brillants. Ça devait être la première fois qu'on le complimentait autant et il devait admettre que ça lui montait un peu à la tête. Il sentait son orgueil s'agiter en lui mais surtout il se sentait bien. Merveilleusement bien. Ça faisait longtemps qu'il ne s'était pas senti aussi bien... Cette sensation de paix qu'il éprouvait était presque effrayante.
— Et encore je n'ai rien dit sur tes cheveux, lança Camille en croisant les bras sur sa maigre poitrine.
Sirius laissa échapper un éclat de rire et fixa son amie. Il détailla du regard son sourire fier et narquois, ses yeux d'un bleu clair pur qui étincelaient et ses mèches folles qui retombaient sur son front. Tout ses petits détails qui effaçaient les imperfections de son visage aux yeux de Sirius. Elle ressemblait à un ange prêt à l'arracher aux griffes de l'Enfer en cet instant.
— Et pourtant mes cheveux sont un de mes plus grands atouts, sourit Sirius en se levant.
Camille s'apprêtait à répondre quand Sirius l'interrompit d'un baiser. La Serpentard s'immobilisa, surprise par la sensation des lèvres de Sirius posées sur les siennes, avant de finalement se détendre. Le Gryffondor posa une main sur sa nuque pour approfondir le baiser et Camille vint poser ses mains sur ses joues, grisée par cette sensation qui se répandait en elle.
Pendant longtemps elle avait trouvé le concept de baiser assez dégoûtant et peu hygiénique, elle ne comprenait tout simplement pas où se trouvait l'attrait dans le fait de fourrer sa langue dans la bouche de quelqu'un d'autre... Lors de son premier baiser l'année passée, elle avait failli vomir. Le deuxième n'avait pas été mieux... En début d'année avec Tom c'était plus tolérable même si elle n'irait pas jusqu'à dire que c'était une sensation merveilleuse...
Avec Sirius c'était mieux, beaucoup mieux. Peut-être que c'était dû à sa plus grande expérience ou quelque chose comme ça mais en tout cas l'embrasser ne donnait pas envie à Camille de régurgiter son repas et elle lui en était reconnaissante. La Serpentard trouvait même la sensation plaisante — pas autant qu'on lui avait décrit mais suffisamment pour qu'elle fasse durer le baiser.
Au bout d'un certain moment elle finit quand même par le briser pour respirer.
— C'est dingue même quand je t'embrasse j'ai l'impression que ton cerveau tourne à cent à l'heure, commenta Sirius.
— Va falloir faire mieux que ça pour éteindre mon cerveau princesse.
— C'est très bien ce que j'ai fais, protesta Sirius.
— Sûrement... En fait je n'ai pas beaucoup d'expérience dans la matière donc je ne pourrais pas te dire...
— C'était mieux qu'Hollander ?
Camille éclata de rire.
— Oui, Sirius, c'était mieux que Tom... Mais en même temps lui il préférait discuter.
Satisfait, Sirius l'aida à redescendre par terre avant de passer un bras autour de sa taille et de se pencher pour l'embrasser à nouveau. Camille ne put s'empêcher de se faire la réflexion que Sirius était un poil trop compétitif et qu'elle aurait dû le rajouter dans son monologue.
— Alors j'ai éteins ton cerveau ? demanda Sirius en se détachant avec un air fier.
Camille secoua la tête, un sourire amusé aux lèvres, et Sirius grogna de dépit.
— Vraiment ? Je ferai mieux la prochaine alors...
— Honnêtement c'est pas de ta faute, c'est dur de m'empêcher de réfléchir.
Venant d'une autre personne, Sirius aurait pu être vexé de ce manque de réaction mais il savait que Camille disait la vérité. Elle avait tendance à réfléchir jusqu'à ce que son cerveau soit en surchauffe et à s'égarer dans les méandres de son esprit de bibliothèque sur pattes. Si ça se trouve elle récitait la liste de tout les sortilèges qu'elle connaissait dans sa tête quand il l'embrassait, qui pouvait savoir avec elle ? Mais Sirius ne désespérait pas de réussir à lui faire lâcher prise un jour.
Soupirant, le Gryffondor picora un dernier baiser sur ses lèvres avant de se pencher pour ramasser ses affaires par terre.
— T'es mignon, commenta Camille en le regardant faire avant d'aller récupérer ses livres.
Sirius se releva brusquement, certains de ses manuels tombant de ses bras par la même occasion.
— Quoi ?
— Rien, répondit précipitamment Camille en se rendant compte de ce qu'elle avait dit.
— T'as dit que j'étais mignon ? répéta Sirius.
— Non !
— Si. Tu as dit que j'étais mignon, insista le Gryffondor alors qu'un sourire incrédule se formait sur ses lèvres. On dirait que tu n'es pas si insensible que ça à mon charme Light ! Ça doit être embarrassant...
— On sort ensemble Sirius.
— Ouais mais quand même. T'as dit que j'étais mignon !
— De tout les compliments que t'as reçu, c'est celui que tu retiens ? T'es vraiment bizarre.
Sirius allait répliquer quand la porte de la salle s'ouvrit. Les deux élèves portèrent la main à leur baguette en même temps et se tournèrent vers la porte avec méfiance. Mais la personne dans l'encadrement de la porte n'avait rien de menaçant.
— Patmol ! T'aurais pu aller te cacher plus près du bureau de McGonagall, j'ai passé trente minutes à te chercher, râla James en rentrant dans la pièce.
— Cornedrue ! Elle a dit que j'étais mignon, dénonça Sirius en pointant Camille du doigt.
Cette dernière leva les bras au ciel.
— Tu comptes le dire à toute l'école abruti ?!
— Parfaitement.
— Mais qu'est-ce qui m'as pris de sortir avec un imbécile pareil...
— Un imbécile mignon, corrigea Sirius avec triomphe.
— J'ai loupé un truc ? lança James avec perplexité.
— Non !
— Si, Light a enfin succombé à mon charme ravageur !
— T'en a mis du temps dis donc, lança James en direction de la Serpentard.
— Non mais je rêve ! Mêlez-vous de ce qui vous regarde !
— Ah mais si Sirius est impliqué, ça me regarde. C'est une règle d'or Light ! Jamais l'un sans l'autre ! C'est ça les Maraudeurs.
— Quelle horreur...
— Hey ! protestèrent les deux Gryffondors.
— Vous êtes insupportables.
***
Remus froissa rageusement une copie de La Gazette du Sorcier entre ses mains, la colère et l'inquiétude bouillonnant en lui. Il savait que ce journal pouvait parfois publier des articles à scandales mais jamais il n'aurait cru qu'ils s'attaqueraient aux Black et aux Potter, le gratin de la société. Il n'imaginait même pas dans quel état James et Sirius devaient être... Remus ne les avait pas vu depuis le matin, ses deux amis avaient séché toute la journée. Camille lui avait cependant glissé avoir réussi à remonter le moral de Sirius et avait ajouté que James l'avait accompagné pour une balade et un pique-nique dans la Forêt Interdite. Mais pour le coup Remus ne savait pas si c'était une bonne nouvelle ça...
— J'en reviens presque à regretter la censure de nos journaux dans le Nord, commenta Aleksander à sa droite en jetant la boulette de Remus dans la cheminée. Personne n'ose s'attaquer aux membres importants de nos gouvernements là-bas...
— C'est un torchon ce journal franchement ! Ils ne peuvent pas se focaliser sur des trucs importants ? Comme la guerre ? s'agaça Remus.
— En même temps tu as vu qui l'a écrit Remus ? lança Jina Jordan depuis son fauteuil.
— Non...
— Rita Skeeter.
— C'est qui celle-là ? demanda Edward et Lily l'appuya d'un hochement de tête.
— C'est une nouvelle journaliste qui fait déjà pas mal de dégâts, leur apprit Emilie. En octobre elle a carrément traîné dans la boue la réputation de l'ancien Directeur des Transports Magiques en révélant qu'il couchait avec toutes ses secrétaires et qu'il avait une fille illégitime. Ça a fait scandale au point qu'il a dû donner sa démission. Elle a aussi écrit une biographie ridicule d'Armando Dippet l'année dernière. Skeeter adore s'en prendre aux familles riches et aux célébrités, pas étonnant qu'elle est sautée sur l'occasion pour cracher sur les Potter et les Black.
— Mais comment elle a fait pour obtenir ces informations ? Normalement y'a pas plus discrets que les Gobelins de Gringotts. Comment elle a pu avoir accès à toute la dispute en exclusivité ?
— Chantage peut-être, supposa Edward. Si elle aime la presse à scandale, elle doit avoir pas mal d'informations privées dans sa manche...
— Quelle harpie, jura Jina. Comment si c'était pas déjà assez compliqué toute cette histoire, elle devait publier ces horreurs... Ça a du être dur pour Black de lire ça.
— Pour Potter aussi, marmonna Lily en achevant la conclusion de son devoir de Botanique.
Remus et le reste des personnes agglutinées devant le feu de la Salle Commune des Gryffondors fixèrent la rousse avec surprise. Lily finit par relever la tête en sentant des regards peser sur elle et adopta un air défensif en les voyant la dévisager de la sorte.
— Quoi ?
— Depuis quand tu en as quelque chose à faire de James ? s'étonna Émilie.
— Depuis jamais. Mais cette Skeeter a vraiment publié un tas d'horreurs sur sa famille. Je suis pas sans cœur, ça doit être dur pour lui... Mais Potter reste un abruti, ajouta Lily avec un regard farouche, et s'il me redemande en mariage, je l'envoie rejoindre Avery à l'infirmerie.
— J'arrive toujours pas à croire que tu aies participé à un duel avec le Capitaine, sourit Jina. Ça ressemble pas à notre préfète responsable. C'est comme quand Remus s'est battu... Remus ? Tu vas où ?
Le préfet s'était levé du canapé et avait abandonné son livre par terre pour se diriger dans un coin de la pièce. Aleksander ramassa le livre avant que quelqu'un ne puisse marcher dessus, il savait que Remus en ferait un infarctus sinon.
— Rem' ? appela Aleksander à sa suite.
Mais le loup-garou l'ignora et alla se poster devant deux troisièmes années qui riaient derrière un exemplaire de La Gazette. Jina et Lily retinrent une exclamation surprise lorsque Remus arracha sèchement le journal de leurs mains. Les deux élèves poussèrent des exclamations indignées avant de se figer face au regard furieux du préfet.
— Je peux savoir ce qui vous fait rire vous deux ? demanda-t-il d'une voix froide.
Les conversations se turent dans la Salle Commune et tout les regards se tournèrent vers Remus et les troisièmes années. Les autres Gryffondors les fixèrent avec anticipation et étonnement. Les élèves face à Remus échangèrent un regard apeuré mais le loup-garou n'en avait rien faire.
— Allez ! N'ayez pas peur, qu'est-ce qui vous faisait rire ? L'article sur la championne du Tournoi de Bavboules ? Celui sur le fameux vol de baguette de Noël ?
Les troisièmes années baissèrent honteusement le regard sans répondre.
— Non ? C'est peut-être la page trois qui vous faisait rire alors ? L'article sur James Potter et Sirius Black, deux membres de votre propre Maison dont votre Capitaine de Quidditch ? Non c'est sûrement pas ça... Il n'a rien de drôle cet article, déclara Remus d'une voix glaciale.
— On est désolé Remus, murmura un des deux garçons. On voulait pas être méchant...
— Oui on est désolé Remus...
— C'est pas à moi qu'il faut présenter vos excuses, répliqua le préfet d'un ton sec. Que je vous ne reprenne plus à parler de cette histoire.
Les troisièmes années durent prendre ça comme une invitation à partir et détalèrent à toute vitesse vers leur dortoir. Le reste de la Salle Commune fixa Remus en silence, retenant presque son souffle. Finalement le loup-garou se tourna vers eux, le regard étincelant, et froissa la Une de La Gazette sous leurs yeux.
— Si je vois la moindre personne lire l'article sur Sirius et James et en rire, je la colle jusqu'à la fin de l'année, promit-il avec un regard intransigeant.
— Tu peux pas, c'est de l'abus de pouvoir ça Lupin ! protestèrent certains septièmes et cinquièmes années.
— Vous préférez que je vous le fasse regretter façon Maraudeur du coup ? rétorqua immédiatement Remus avec un air menaçant.
La clameur de protestations s'éteignit brusquement et Remus fusilla du regard ceux qui y avaient participé jusqu'à ce qu'ils retournent à leurs activités. Le préfet regagna finalement sa place sur le canapé après avoir jeté dans le feu les Gazettes qui traînaient et il dût faire face aux regards éberlués de ses amis. Il se contenta de reprendre son livre des mains d'Aleksander et cacha son visage derrière.
— Arrêtez de me regarder comme ça, marmonna Remus après quelques minutes de silence.
— Mais Remus... Tu...
— Je ne sais même pas quoi dire, avoua Jina, ça doit être la première fois que je te vois t'énerver Remus...
— Ce que tu viens de faire Remus, commença Lily avec choc, c'était...
— Génial, tout simplement génial, s'extasia Aleksander.
— C'est pas ce que j'allais dire, protesta Lily. Je voulais qu'il sache que...
— Qu'il est génial et c'est pour ça que je t'aime préfet parfait, murmura Aleksander en passant un bras autour des épaules de Remus.
Remus piqua un fard derrière son livre alors que Lily ouvrait des yeux ronds, elle qui était la seule assez proche pour les entendre. D'abord rendu stupéfaite par toute cette scène, la préfète finit par détailler du regard le regard qu'Aleksander adressait à Remus. Il le regardait avec ravissement, comme s'il n'arrivait pas à croire qu'il était bien réel ce qui semblait surréaliste pour Lily. Aleksander lui avait toujours apparu comme ce Serpentard impassible, un peu flippant qui traînait avec les Maraudeurs, jamais comme un élève qui pourrait être en pâmoison devant un préfet.
Décidément toutes les convictions de Lily s'écroulaient aujourd'hui... Elle avait appris que Potter pouvait perdre ses moyens, que Black n'était pas sûr de lui en toutes circonstances, que Remus était capable de s'énerver et maintenant qu'Aleksander Brand avait un cœur. Oui, toutes ses convictions s'effondraient... Mais peut-être que c'était pour le mieux.
Les Maraudeurs n'étaient pas aussi parfaits qu'ils le laissaient paraître et Lily avait l'impression de mieux les comprendre maintenant. Tout n'était pas que rire et blagues avec les quatre garçons, ils cachaient tous une part plus sombre d'eux. Et cette part de secret avait attisé la curiosité de Lily.
***
Hey !
J'espère que votre rentrée c'est bien passée et que tout ceux qui ont passé des épreuves de bacs ou autre sont satisfaits de ce qu'ils ont fait. Je vous soutiens mentalement et j'espère que ce chapitre vous a remonté le moral !
N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé et à voter, ça fait toujours plaisir
À dans deux semaines !
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