Chapitre 38 : De Grandes Nouvelles

1977

Chapter 38 : De Grandes Nouvelles

Sirius ne s'excusa pas quand il écrasa pour la dixième fois le pied d'un élève, il continua d'avancer en ignorant ses cris indignés. Pour sa défense, les couloirs du Poudlard Express restaient relativement exiguës et quand on faisait partis des plus âgés c'était particulièrement dur de se déplacer à bord du train.

Quand Sirius atteignit finalement le compartiment qui l'intéressait il s'attira des regards surpris. Peu de Gryffondors s'aventuraient de ce côté du train, surtout un des Maraudeurs. Mais Sirius se contenta d'ouvrir la porte sans se soucier des réactions qu'il provoquait.

— Merlin tout puissant ! jura une fille.

Elle était enfoncée dans la banquette et se redressa en posant une main sur son cœur.

— Tu ne sais pas toquer Black ? Les Gryffondors je vous jure, râla-t-elle. Regulus c'est pour toi...

Le reste des personnes dans le compartiment fixèrent tous avec surprise le nouveau venu. Regulus finit par détourner le regard de la fenêtre pour dévisager froidement son aîné. À côté de lui Barty Croupton dissimulait un sourire crispé derrière un livre de potions alors que Jezebel Montague soupirait de son côté.

— J'avais deviné Lucinda... Qu'est-ce que tu veux ? claqua la voix froide de Regulus.

— Jouer au Quidditch. À ton avis ? Je veux te parler Regulus. Seul à seul.

Sirius vit la mâchoire de son frère tressauter derrière son écharpe, néanmoins il finit par accepter et se leva de sa place. Lucinda et Jezebel se penchèrent en avant avec un regard préoccupé pour leur ami mais Regulus leur intima d'un geste de rester à leurs places.

— Tout va bien, on va juste parler.

Ses paroles rassurantes ne réussirent pas à rassurer ses amis qui le regardèrent disparaître derrière la porte avec inquiétude. Regulus suivit son grand frère à travers les couloirs pour rejoindre un compartiment vide et éloigné. Il referma la porte derrière lui et se tourna vers Sirius. Ce dernier ne réussit pas à déchiffrer son expression et resta un instant figé devant lui à essayer de comprendre ce qu'il ressentait.

— Qu'est-ce que tu veux ? répéta Regulus.

— Comment... Comment tu vas ?

— Comment est-ce que tu veux que j'aille ?

— Je ne sais pas...

Sirius s'interrompit et fourra ses mains dans ses poches, gêné. Un sentiment de malaise se répandit en lui alors qu'il se tenait face à son frère sans rien dire et ce fut à ce moment que cela frappa Sirius : leur incapacité à tenir une conversation. Ils ne savaient plus comment se parler. Regulus avait du s'en rendre compte bien avant lui parce qu'il n'avait pas l'air gêné, simplement résigné.

— Si c'est tout ce que tu es venu me dire tu peux partir, soupira ce dernier en se retournant.

— Pourquoi tu ne m'as pas suivi ? laissa échapper Sirius.

Regulus se figea et envoya un regard incrédule au Gryffondor. La colère s'imprima un instant sur son visage avant qu'il ne redevienne inexpressif.

— C'est une plaisanterie ?

— On aurait pu partir. Nous deux ensemble.

— Partir où, Sirius ? Chez ton Saint Potter ? cracha Regulus. Oh ne me regarde pas comme ça. Tu croyais vraiment que Walburga et Orion ne découvriraient pas où tu te cachais ? Grandis un peu Sirius...

— Grandir ? Ce n'est pas moi qui est incapable de quitter papa et maman, rétorqua cyniquement Sirius.

— Ne les appelle pas comme ça, grimaça Regulus. C'est bizarre...

— Et tu trouves ça normal ? répliqua Sirius.

Regulus ne répondit pas.

— Par Merlin Regulus t'es un vrai idiot ! On aurait pu leur échapper. On aurait pu leur échapper ensemble ! Par Godric pourquoi tu ne m'as pas accompagné Regulus ? On aurait pu quitter ensemble ce foutu Square Grimmaud ! Pourquoi tu n'es pas parti avec moi !

— Parce que c'est chez moi !

— Tu te fous de ma gueule Regulus ? Cet endroit n'est pas chez toi ! Ce n'est même pas une...

— Alors où ? le coupa Regulus.

— Où quoi ?

— Où est-ce que c'est chez moi Sirius ? demanda Regulus d'une voix étonnement calme. Si la demeure ancestrale des Black n'est pas chez moi, qu'est-ce qui l'est ?

— Je...

Sirius s'interrompit dans sa phrase, cherchant ses mots. Il se rendit bien vite compte qu'il ne savait pas comment répondre. Regulus esquissa un sourire amer.

— C'est bien ce que je pensais... Au revoir Sirius.

— Attends Reg, appela Sirius en lui attrapant l'épaule.

— Ne me touche pas ! siffla le Serpentard en se dégageant prestement.

Son écharpe descendit de quelques centimètres sur son visage et Sirius s'immobilisa en remarquant un large hématome sur la mâchoire de son frère.

— C'est Orion ou Walburga qui a fait ça ? pesta Sirius en approchant sa main de son visage.

Regulus lui attrapa le poignet en vol, l'air soudainement furieux.

— Ne. Me. Touche. Pas, répéta-t-il. D'accord ? Tu n'as aucun droit de venir me parler ! De venir me faire la morale ! De me toucher !

— Je suis ton frère, s'agaça Sirius.

— Oh maintenant tu es mon frère ?

— Évidemment !

— Tu es parti ! rappela Regulus avec incrédulité.

— Et tu ne m'as pas accompagné.

— Ne rejette pas la faute sur moi, c'est toi qui est parti.

— Mais tu as entendu ce que Walburga a dit ?Tu sais ce qu'elle aurait fait si j'étais resté !

— Oh crois-moi j'ai entendu Sirius. J'ai tout entendu. Le Square Grimmaud c'était une prison pour toi. Tu hais notre famille. Les Black sont horribles, des monstres sortis de nos cauchemars ! Et bien figure-toi que cette prison, cette famille de monstres, c'est tout ce que j'ai moi.

— Tu m'as moi !

— Non ! Tu es parti Sirius ! Walburga t'a brûlé de la tapisserie, tu as été rayé de notre famille... Tu n'es même plus mon frère, souffla Regulus. Tu es parti Sirius.

— Tu aurais pu venir avec moi, je t'ai offert une possibilité. Tu aurais pu quitter tout ça, la violence, leurs discours...

— La ferme, tu ne sais pas de quoi tu parles ! Tu ne comprends pas ! Tu n'as jamais rien compris !

— Compris quoi ? Que tu préfères les gens qui t'ont fait ça à ton propre frère ? répliqua Sirius en désignant l'hématome de son frère.

— Tu sais pourquoi ils ont fait ça Sirius ? Parce que quelqu'un devait payer pour ton inconscience ! C'est toujours pareil ! Tu déshonores notre nom, nous ridiculises et c'est moi qui doit... C'est moi qui doit...

— Je ne t'ai jamais demandé de réparer mes conneries Regulus. C'est toi qui veut à tout prix protéger notre famille, rétorqua Sirius.

— Tu nous as tous abandonné cette nuit-là Sirius. Quelqu'un devait réparer tes conneries.

— Saint Regulus le protecteur des Black ! Et moi alors ? J'étais un Black aussi. Et tu m'as laissé seul cette nuit-là Regulus.

— Parce que c'est de ma faute maintenant ?

— Je ne pouvais pas rester ! s'enflamma Sirius. Je ne pouvais pas faire cette maudite cérémonie et tu le sais !

— Oh oui je sais...

— Vraiment ? J'avais pas l'impression. Mais après si devenir un Mangemort ne te semble pas si terrible, prends ma place Regulus. Je suis sûr que le Seigneur des Ténèbres serait ravi de savoir que tu répares mes conneries, persiffla Sirius.

Regulus le fixa, le teint pâle et les yeux brillants.

— Tu ne sais pas de quoi tu parles...

— Alors explique-moi. Puisque tu es un expert tu peux m'expliquer comment massacrer des gens innocents et torturer des nés-moldus va redorer le blason des Black ? Pourquoi tu les défends encore ? Ce sont des cinglés ! Et les Mangemorts sont pires encore !

— Tais-toi Sirius ! cria Regulus.

Le cri avait jailli de sa gorge sans qu'il ne puisse s'en empêcher et Sirius s'interrompit dans son discours, surpris par le ton de son frère et son expression furieuse.

— Tu as ruiné ma vie Sirius, souffla Regulus avec ressentiment.

Les yeux de Sirius s'agrandirent sous l'effet du choc. Regulus dégagea son bras de l'emprise de son frère et serra son poing. Sirius vit ses épaules s'affaisser sous le poids d'un fardeau invisible.

— Tu as ruiné ma vie.

— Tu aurais pu venir...

— Mais je ne suis pas venu. Parce que moi je ne fuis pas mes responsabilités comme un lâche. Moi je n'ai pas abandonné ma famille face à...

Regulus s'interrompit et Sirius vit ses yeux se perdre un instant dans le vide.

— C'est moi l'héritier maintenant, reprit Regulus d'une voix dénuée de toute émotion. Je ne peux pas fuir mes responsabilités comme tu l'as fais. Je ne peux pas abandonner ma famille, c'est tout ce que j'ai. Toi tu t'es enfuis et tu es devenu un traître... Moi je ne veux pas fuir Sirius. Ce n'est pas comme ça qu'on devient libre.

— Ça n'a rien à voir avec de la fuite, grinça Sirius entre ses dents.

— Continue à te dire ça si ça t'aide à dormir la nuit. Mais ça ne change rien au fait que tu sois parti et que tu es un traître maintenant. Moi je n'abandonnerai personne, et je ne serai jamais un traître... D'ailleurs on ne peut plus nous voir ensemble.

— Quoi ?

— C'est pourtant simple, non ? Si tu n'es pas un des nôtres, tu es un de nos ennemis. Ça a toujours fonctionné comme ça pour nous Sirius.

— Oui mais pour nous deux Reg'. C'était nous deux contre eux.

— Non. C'était toi contre eux. Moi je voulais juste la paix.

— Mais...

— Ne m'adresse plus jamais la parole. Tu es mort à mes yeux Sirius.

Regulus s'en alla en évitant le regard choqué de son frère et la voix qui grondait dans ses oreilles.

« Quel courage Regulus. »

Regulus sentit son estomac se tordre et une soudaine envie de vomir le submergea. Si Sirius ne comprenait pas la gravité de la situation alors Regulus ferait en sorte qu'il ne soit plus concerné par la situation. Les Black et Voldemort ne devaient plus s'intéresser à lui, plus jamais. Il prendrait sa place et honorerait leur nom. Il faisait cela pour leur bien à tous.

Sirius le regarda partir, figé sur place. Il savait que Regulus lui en voudrait d'être parti, ou s'en voudrait de ne pas être parti avec lui... Jamais il n'avait envisagé que leur relation se dégraderait au point que Regulus ne puisse plus le supporter. Mais c'était fini. Son petit frère aussi le détestait maintenant.

Il n'y avait plus de frères Black.

***

Remus était fier de ses amis. Pour la première fois depuis de nombreuses années le trajet de retour à Poudlard fut relativement calme. Si l'on excepte le cri de surprise que poussa Camille devant les calèches et les réactions qui le suivirent. Mais malgré ce petit incident ils s'étaient quand même améliorés et Remus devait leur accorder cela. Même s'il suspectait que ce brusque changement de comportement devait être le résultat de la présence de Lily et Mary et pas de ses longs sermons sur le calme.

— Qu'est-ce qui se passe ? s'exclama Sirius.

Le cri de Camille avait fait sursauter tout le monde mis à part Aleksander et sous le coup de la surprise, Sirius avait dégainé sa baguette et s'était mis à tourner sur lui-même pour repérer une éventuelle menace.

— Qu'est-ce que c'est que ce truc ? demanda Camille d'une voix paniquée.

— Ce truc quoi ? s'irrita Victory. Il n'y a rien Camille...

— Mais si ! Les squelettes ailés qui tirent la calèche, s'impatienta Camille en désignant le devant de la calèche. Ils sont juste là ! Vous êtes encore plus bigleux que moi ou quoi ?

— Tu les vois toi aussi ? demanda une voix rauque.

— Oui ! Tu les vois toi Peter ?

— Ouais... Ce sont des sombrals, expliqua-t-il d'une voix mal à l'aise.

— Des sombrals ? répéta Mary. Qu'est-ce que c'est que ça encore ?

— Pourquoi est-ce qu'on ne les voit pas nous ? geignit James.

— Parce que seuls ceux qui ont vu la mort peuvent les voir, expliqua Peter d'une petite voix.

— Quoi ?

— C'est complètement tordu...

Un petit silence s'installa alors que Mary et Lily lançaient des regards incrédules à l'avant de la calèche où se trouvaient les Sombrals, tout en s'éloignant avec anxiété. Peter fut rapidement entouré par ses amis, comme une barrière protectrice. Victory se contenta de laisser échapper un long sifflement et Camille fixa les chevaux décharnés avec une soudaine envie de vomir.

— Oh...

— Tu as vu quelqu'un mourir Peter ? s'enquit Mary d'une voix douce.

— Ouais...

Mais le Maraudeur ne s'épancha pas sur le sujet, son visage se ferma et il montra bien qu'il ne voulait pas en parler. Il tourna sur ses talons et alla s'installer dans la calèche sans un mot. James l'accompagna en essayant de lui remonter le moral. Camille resta figée devant les sombrals, incapable de bouger. Ce fut Sirius qui la fit réagir, il s'empara de son coude et la tira à sa suite.

— Mais..., protesta-t-elle.

— Je pense que c'est mieux que tu ne les fixes pas trop longtemps. Ça va te rendre folle.

— Mais... Okay d'accord, accepta Camille à contrecœur en avisant le regard sérieux de Sirius. Tu... Tu sais qui Peter a vu mourir ?

— Son père. Il était malade, il est mort à Sainte-Mangouste il y a trois ans.

— C'est horrible.

— Il n'aime pas en parler. Il est déjà assez renfermé mais là-dessus c'est une vraie tombe. Il ne nous a jamais dit qu'il pouvait voir ce qui tirait les calèches par exemple.

— Crois-moi il vaut mieux ne pas en parler.

— À quoi ils ressemblent ?

— À des chevaux ailés zombies. Ce n'est pas très réjouissant comme spectacle.

— En même temps vu les conditions pour les voir... Tu vas bien ?

— Oui...

— Vraiment ?

— Oui je vais bien. Arrête de t'inquiéter.

Sirius savait qu'elle mentait mais il savait aussi qu'il n'avait aucune leçon à lui donner sur la franchise. Lui-même avait tendance à mentir quand on lui posait la même question. Alors il l'aida simplement à hisser sa malle dans la calèche et monta à sa suite. Si elle n'allait vraiment pas bien, elle viendrait lui en parler. Il en était sûr. Après tout c'était ce qu'il faisait avec James.

***

Quand leur groupe arriva dans la Grande Salle, Sirius capta immédiatement l'instant où McGonagall découvrit qu'ils étaient de retour. Le Maraudeur retint un sourire en avisant son expression exaspérée. Elle devait déjà s'imaginer vider le sablier des Gryffondors à cause de leurs nombreuses infractions. Cette année encore Gryffondor ne gagnerait pas la Coupe, les Maraudeurs faisaient toujours en sorte qu'ils perdent au grand désespoir du reste de leurs camarades et surtout d'Evans.

La prochaine personne sur qui le regard de Sirius s'arrêta le surprit parce que c'était un parfait inconnu, un sorcier aux traits tirés et aux cheveux cendrés. Sirius n'avait jamais vu cet homme à Poudlard.

— Qui c'est lui ? demanda Sirius à voix haute.

— Qui ?

— Le nouveau à la table des profs.

— Hé mais c'est Fleming ! reconnut Victory avec surprise.

— Quoi ? paniqua William quelques places plus loin. Fleming est là ? Merde, je suis dans la merde !

— Il m'avait manqué lui, lança Aleksander avec un sourire nostalgique.

— Si Aleksander apprécie un professeur, je ne suis pas sûr de pouvoir faire confiance au-dit professeur, déclara immédiatement Remus avec un regard suspicieux.

Aleksander se contenta de ricaner ce qui fit rouler les yeux du Maraudeur.

— Qu'est-ce que tu lui as fais Sunner ? lança Victory avec curiosité.

— Alors ce n'est qu'une rumeur hein, mais il se pourrait, il se pourrait que j'ai passé mon oral de cinquième avec lui en étant stone. Et il se pourrait que j'ai fais exploser une potion de métamorphose lorsqu'il passait près de moi l'année dernière, déglutit William avec appréhension. Et donc selon les rumeurs il me déteste...

— Je m'en souviens ! Fleming a gardé l'apparence d'un garçon de dix ans pendant huit jours, ricana Thomas devant lui.

— Fleming est tellement positif. Son aura est si pur, déclara tranquillement Charlie. J'ai rarement vu ça.

— C'est toi qui a transformé mon oncle en gamin ? s'étrangla Julie Rioder sur le banc derrière eux.

— Par accident, maugréa William.

— Je veux dire ce n'est pas comme si tu avais fait exploser une tour mais c'est quand même très impressionnant, félicita Victory avec un regard appuyé pour Camille.

— Je n'ai pas fait exploser cette putain de tour !

— Mangez vos patates, ordonna James depuis sa place. Elles vont refroidir.

— Deux semaines à Godric's Hollows et il se transforme en Euphemia Potter, soupira Sirius.

— Sirius. Patates.

Sirius obéit et se mit à manger ses pommes de terre.

— Remus ? menaça James en pointant sa fourchette vers le loup-garou.

— Ça va, j'ai pas faim.

— Remus tu devrais plus manger, conseilla Lily avec un regard réprobateur. Tu fais deux fois notre taille, tu dois te nourrir deux fois plus que nous.

— Si Lily-jolie est d'accord avec moi alors c'est un signe du destin. Mange ton poulet Lupin.

— On sait qui sont les parents du groupe, commenta Camille.

Lily et James tournèrent la tête vers elle sans comprendre et la Serpentard les désigna de son couteau avec un regard appuyé. Lorsqu'ils comprirent enfin son sous-entendu, Lily rougit alors que James souriait avec ravissement.

— Et on sait tous qui est l'enfant, continua Aleksander en pointant Sirius.

Remus rit dans son assiette alors que Sirius déviait le doigt d'Aleksander vers Peter.

— Je suis le seul qui mange tout seul ici ! s'indigna ce dernier. Light ne mange toujours pas d'ailleurs !

— J'ai mangé beaucoup de bonbons, se justifia-t-elle.

— Light ! appela James. Mange ou tu recevras un coup de spatule !

— Pourquoi une spatule ?

— C'est la méthode Euphemia, rétorqua le Gryffondor.

— Elle marche vraiment, renchérit Sirius.

Il fut appuyé par les hochements de têtes de Peter et Mary alors que Remus se frottait l'arrière du crâne en grimaçant. C'était toujours lui qui recevait le plus de coup de spatules, parce qu'il ne se resservait pas assez et maigrissait à vue d'œil, ce qu'Euphemia Potter trouvait révoltant.

— Ça fait plus mal qu'il n'y parait une spatule, soupira Mary.

— Je crois que ta mère est mon idole Potter, complimenta Victory.

— Je croyais que c'était Dorcas Meadowes ? intervint Aleksander.

— Et moi Marlène McKinnon ? soupira Lily.

— Et Cassiopeia Bones ! lança William.

— Et David Bowie.

— Je n'ai jamais dis que David Bowie était mon idole, protesta immédiatement Victory.

— Je sais, dit Sirius en mastiquant un bout de poulet. Je pense juste que tout le monde devrait avoir Bowie pour idole.

— Je préfère Freddy Mercury.

Sirius, Aleksander et Camille laissèrent échapper une exclamation indignée. James se pencha sur la table pour frapper dans la main tendue de Victory.

— Ça c'est du bon goût !

— Remus ! appela Aleksander pour le prendre à partie alors que Victory se rabattait sur Lily.

— Led Zeppelin, décida Remus. Et T Rex.

— Toi et tes goûts obscures qui ne sont d'aucune aide...

— Les Rolling Stones, marmonna Lily pour rester neutre.

— Mary ? Peter ?

— ABBA, décréta Mary sans réfléchir.

— Euh... Les Rolling Stones ? hésita Peter qui essayait également de rester neutre.

— Très bon choix Peter, complimenta Lily.

— Oh donc maintenant je suis le seul que tu appelles par son nom de famille ! s'indigna James.

— Ouais. Dommage, hein ? Mange tes patates Potter.

James grommela dans sa barbe et piqua dans sa saucisse alors que Sirius et Remus dissimulaient leurs ricanements. Camille de son côté fixait Lily avec émerveillement, impressionnée par cette démonstration de force.

— Si tu continues à la fixer comme ça je risque d'être jaloux, lui glissa Sirius.

— Tu aurais raison. Evans est incroyable.

— Oh non tu vas pas t'y mettre toi aussi, râla le Gryffondor.

— Ne t'inquiète pas, tu restes mon Gryffondor préféré princesse.

— Évidemment...

***

Le reste du dîner se passa dans le calme même si Sirius s'était mis à citer Bowie à chacune de ses phrases à la grande exaspération de Remus.

— Et comme là un jour dit Bowie : l'alcool ne règle pas nos problèmes mais après tout l'eau non plus ! Et donc...

— Milles gargouilles, s'énerva Remus, Bowie n'a jamais dit ça Patmol !

— Qu'est-ce que t'en sais ? T'es sa secrétaire ? Donc comme je disais si l'eau ne résout pas nos problèmes, je ne vois pas pourquoi je ne devrais boire que ça au petit-déjeuner.

— Les mecs sont stupides, grommela Lily en se tournant vers Camille. Tu comprends un traître mot de ce que ton ami dit ?

— Non. Fascinant n'est-ce pas ? On dirait une autre espèce.

— Hé ! Les filles sont encore plus bizarres que nous, protesta James.

— Vraiment ? Et pourquoi ça ?

— Parce qu'on est polie et civilisée. Ça leur coupe le sifflet. Eux ils ne s'expriment que par des cris et des coups, c'est navrant...

Aleksander et Sirius lui adressèrent le même regard indigné.

— Oh ne me regardez pas comme ça. J'ai raison. Comme toujours.

Ils admirent à contrecœur qu'elle avait bien raison et retournèrent à leur conversation alambiquée.

— C'est vrai ça, remarqua Peter en fronçant les sourcils. Les filles et Remus ont toujours raison.

— Pourquoi tu m'impliques dans tout ça ? protesta le lycanthrope.

— Parce que tu es un enfoiré qui a toujours raison, railla Sirius en citant Peter.

— Et toi t'es un enfoiré qui a toujours tort.

— Peut-être. Mais j'ai de super cheveux.

— Et pour la centième fois Sirius, ce n'est pas un argument, soupira le préfet.

— Alors là je ne suis pas d'accord. Les cheveux de Sirius sont toujours le parfait argument pour gagner un débat.

Sirius sourit d'un air narquois à son ami loup-garou et joua avec une mèche qui lui tombait sur la joue.

— Tu vois Lunard ? Mes cheveux sont incroyables, même Camille le dit.

— Camille dit n'importe quoi.

— Faux !

— Chut ! Taisez-vous vous tous, intima Lily. Dumbledore va parler. 

En effet l'éminent professeur s'était levé de son fauteuil pour venir se placer derrière son pupitre et il attendait désormais que le silence revienne pour prendre la parole. Il observa ses élèves avec son habituel air calme, mains croisées devant lui et un chapeau pointu festif posé sur la tête.

— Tout d'abord je vous souhaite à tous une bonne année et mes meilleurs vœux ! Espérons que l'année 1977 nous soit plus favorable que l'année passée. Et espérons tous qu'elle nous apportera une lueur d'espoir pour que nous puissions laisser derrière nous le mal et les horreurs du quinze novembre 1976. 

Le sourire de Sirius, Camille et Aleksander se fana.

— Sans plus tarder je vais tâcher d'égayer cette soirée de rentrée en vous annonçant que les délégations de Durmstrang et Beauxbâtons arriveront le quinze janvier, soit dans une semaine. J'ose espérer que vous serez sur votre trente-et-un pour cette occasion. Le professeur McGonagall m'a chargé de vous rappeler que toute personne se comportant comme un babouin empoté sera sanctionné. Pour continuer sur cette lancée, je vous demande à tous d'accueillir le professeur Fleming ! Professeur Fleming nous vient tout droit d'Amérique, où il enseigne les Potions à Ilvermony. Pour des raisons de santé il n'a pas pu accompagner la délégation d'Ilvermony en début d'année mais servira tout de même de guide aux élèves d'Ilvermony et les encadrera. Ce qui m'amène à ma troisième nouvelle... Et oui décidément que de rebondissements ce soir. La liste des élèves de Poudlard et d'Ilvermony sélectionnés pour le Tournoi sera affichée dans le Hall à partir de vendredi.

Des murmures et des exclamations excitées jaillirent dans la salle. Le professeur Dumbledore sourit avec bienveillance à ses élèves. Ces derniers prédisaient déjà qui serait élu et jetaient des coups d'œils aux élèves les plus talentueux. Les Maraudeurs en particulier reçurent beaucoup d'œillades, au grand damne de Lily qui devait maintenant supporter leurs sourires suffisants.

— Je félicite d'avance les élèves sélectionnés et je vous rappelle que tout refus de participer sera accepté. Contrairement au véritable Tournoi des Trois Sorciers, vous n'êtes pas liés magiquement à cette compétition et vous êtes libre de vous focaliser sur vos études. Néanmoins les élèves qui participeront seront exemptés d'examens et ce sera une chance qui ne se répétera pas deux fois dans votre vie ! Réfléchissez-y bien. Sur ce je vous souhaite une bonne nuit et surtout une bonne rentrée !

Le brouhaha des élèves reprit immédiatement et se trouva même être plus bruyant après l'annonce du directeur. Lily se réjouissait déjà de pouvoir rencontrer des personnes de Beauxbâtons tandis que Victory grommelait contre les élèves qui s'étaient mis à crier. De son côté Camille jouait avec ses pommes de terre, tout excitation envolée après le rappel brutal du quinze novembre.

Aleksander tentait de maintenir son calme alors qu'il imaginait déjà sa rencontre catastrophique avec les élèves de Durmstrang. La plupart se souviendrait de lui et il se préparait déjà à encaisser leurs sorts. Après tout il avait bien mis le feu à la moitié de leur école... Sans faire exprès certes, mais ils s'en ficheraient royalement de ses raisons.

Sirius quant à lui observait discrètement la table des Serpentards. Il était presque sûr que Regulus participerait au Tournoi, c'était le petit génie des cinquièmes années selon les dires de Walburga et Sirius pouvait lui faire confiance pour avoir raison sur ça. La harpie ne complimentait jamais quelqu'un qui ne le méritait pas. Elle préférait rabaisser les gens plutôt que les féliciter. Sirius se demanda comment il réagirait s'il devait se battre en duel avec son frère ou une autre fantaisie du genre. Ça ne dérangerait probablement pas Regulus maintenant que Sirius était définitivement classé dans la case « traître à son sang déshérité ». Merlin, Regulus pouvait vraiment être un imbécile.

— Qu'est-ce que ça va être les épreuves à votre avis ? demanda Mary d'un air songeur.

— Moi je me demande qui va participer...

— Toi en tout cas tu participeras ne t'inquiète pas Lily, la coupa Mary avec exaspération. Contrairement à moi...

La préfète lui renvoya un regard désolé et ses joues rougirent quelques peu.

— Moi je participe en tout cas, lança Sirius.

— Et comment pourrais-tu possiblement savoir ça ? s'exaspéra Lily.

— J'ai mes sources. Oh et aussi : je suis incroyable. Si James et moi on est pas dedans, c'est qu'il y a un sérieux problème dans le recrutement.

— Vous êtes tellement arrogants, dit Lily avec dégoût en se levant.

— Mais j'ai rien dit ! protesta James alors que la rousse s'éloignait à grands pas.

Elle fut rapidement suivie par Victory qui en profita pour asséna un coup de coude sur le crâne de Sirius. Mary finit par capituler et se leva à leur suite en déposant un baiser sur la joue de Peter. Le Maraudeur rosit immédiatement alors que le reste de la tablée leur envoyait des regards incrédules.

— Tu l'as fais partir Patmol !

— C'est pas de ma faute, se défendit ce dernier. Elle ne digère pas qu'on soit meilleur qu'elle, c'est tout !

— De toute façon je peux même pas participer à ce fichu Tournoi ! s'irrita James.

— Quoi ? Pourquoi ?

— Les Préfets-en-Chefs et Capitaines n'ont pas le droit de participer. On servira de personnel supplémentaire non-payé. McGo nous a prévenu avant les vacances, soupira James en suivant Lily du regard. Et elle me déteste encore une fois...

— Quand est-ce qu'elle a arrêté de détester déjà ? demanda Remus en croquant dans une part de tarte au chocolat.

— T'es censé me consoler Lunard, pas me tailler...

— Mais c'est injuste ! protesta Sirius. Pourquoi tu ne pourrais pas participer sous prétexte que tu es Capitaine ?

— Trop de travail apparemment... Et je te dis, ils ont aussi besoin d'arbitres, de commentateurs et d'autres trucs dans le genre... C'est comme ça, c'est tout.

— Non ! C'est inacceptable de nous séparer Cornedrue ! Je vais faire la grève pour plaider votre cause.

— Tu sèches déjà la moitié de tes cours, rappela Camille. Ça ne changera rien. Et de toute façon tu crois qu'ils en auront quelque chose à faire ?

— Ils en auront quelque chose à faire quand je réunirai tout les elfes de maisons pour qu'ils manifestent avec moi dans les couloirs.

Camille éclata de rire à cette image alors que le visage de James s'éclairait.

— Et mais...

— Non Cornedrue, le coupa Remus. Je l'ai déjà dit en troisième, quatrième et cinquième année et je le redirai maintenant : on n'implique pas les elfes de maisons dans nos coups.

— Mais Lunard... Je peux même pas participer au tournoi !

— Quel est le rapport ?

— Y'a pas de rapport. J'essaie de te faire culpabiliser en te rappelant à quel point les professeurs sont injustes avec moi.

— Ça ne marchera pas.

— Quel cruauté Mumus... Évidemment comme toi tu peux participer tu ne peux pas comprendre ma douleur alors évidemment...

— Je ne peux pas participer non plus, rappela Remus avec un regard sombre.

— Ah bon ? Pourquoi ? s'enquit Aleksander.

Remus eut subitement l'air gêné. Il ne pouvait pas participer à cause de sa lycanthropie mais ça le Serpentard ne pouvait pas le savoir. Heureusement ses amis vinrent immédiatement à sa rescousse.

— Dumbledore a trop peur que notre Mumus gagne toutes les épreuves, déclara immédiatement James.

— Son charme de Casanova couplé à son incroyable cerveau de Maraudeur sont trop dangereux, embraya Sirius. Ce ne serait pas juste pour les autres élèves.

— Et en plus il doit s'occuper de son lapin, intervint Peter.

— Remus n'a pas de lapin, protesta Aleksander en fronçant les sourcils.

— C'est un lapin sauvage. Il vit dans la Forêt Interdite.

— Moi j'ai un mini-dragon !

— On le sait Light, s'exaspéra James. Tu n'as parlé que de ça durant tout le trajet !

— Il est mignon mon dragon, hein ?

— Pas autant que mon chien ! rétorqua James.

— Tu as chien toi maintenant ? Je croyais que c'était Sirius qui avait un chien ?

— On a la garde partagé, sourit malicieusement Remus. Il faut bien trois personnes pour le surveiller et l'empêcher de faire n'importe quoi. Ce n'est pas le chien le plus intelligent...

— Peut-être mais il a un beau poil, rétorqua Sirius.

— Bof j'ai vu mieux...

James et Peter laissèrent échapper une exclamation choquée à ces mots alors que Sirius frappait ses mains contre la table et se levait.

— Retire-ça immédiatement Lupin !

— Sinon quoi ? Il va manger mon devoir ? Oh non, déjà fait.

— Hé ! Je me suis déjà... Le chien s'est déjà excusé pour ça ! Il avait faim, défendit Sirius.

— Et bien il aurait pu aller se faire un sandwich dans la cuisine au lieu de détruire mon devoir de Sortilèges.

— La cuisine était loin !

— Et c'est nous qu'on trouve bizarre, commenta Aleksander alors que Camille observait la scène avec perplexité.

— On vous a déjà dit que vous passiez trop de temps ensemble ? lança-t-elle.

— Jalouse ? rétorqua Sirius en posant son pied sur la table.

— Très. J'adorerai que ton chien mange mon devoir.

— Ça peut s'arrange... Aïe Remus !

— Tu ne mangeras pas son devoir ! Enfin je veux dire, ton chien ne mangera pas son devoir !

— Je croyais que c'était votre chien ?

— Je comprends rien à vos histoires ! Je vais me coucher.

— Quoi ? Déjà ? s'étonna Sirius avec un air déçu.

Camille se retourna dans l'allée et lui adressa un regard entre l'exaspération et l'amusement quand elle vit son copain accroupi sur la table des Gryffondors.

— On a cours demain Sirius.

— Comme si ça t'empêchait de sortir d'habitude.

— Et bien je me sens l'âme d'une bonne élève ce soir. Bonne nuit.

— Attends tu vas vraiment te coucher ?s'indigna le Maraudeur.

— Oui ! Je suis une bonne élève ce soir !

— Je déteste ces soirs-là, marmonna Sirius.

— Monsieur Black ! Descendez de cette table immédiatement ! hurla la voix du professeur McGonagall.

— Donc je peux rien faire de ce que je veux ce soir ! s'indigna Sirius en levant les bras au ciel.

— Monsieur Black tant que vos désirs ne seront pas d'être un élève impeccable et un camarade exemplaire, non vous ne pourrez pas faire ce que vous voulez !

— Vous parlez d'une prison, râla-t-il en croisant les bras et en s'asseyant sur la table.

— Black descendez immédiatement !

***

Peter dut retenir un soupir alors qu'il se retrouvait une fois de plus en arrière dans les couloirs à essayer de couvrir le vacarme que faisait ses amis. Ce n'était pas que ça le dérangeait — après tout Peter était doué pour dissimuler toutes traces de leur passage — mais il était actuellement une heure du matin et il aurait préféré dormir.

De plus Remus avait été infernal depuis que Sirius l'avait réveillé trente minutes plus tôt en prétextant un incendie dans la Salle Commune. Le loup-garou était tellement agacé et grognon à cause de ce réveil en panique qu'il avait décidé se séparer de ses amis pour réaliser sa part de leur blague tout seul. Résultat : Peter se retrouvait donc à surveiller que James et Sirius ne finissent pas en retenue tout seul.

— Les gars moins fort ! Vous allez réveiller tout le château !

Sirius se retourna vers Peter et releva la visière de son casque de chevalier en lâchant un « hein ? ». À côté de lui James essayait de décoincer sa main d'un gantelet de fer qu'il avait tenté d'ensorceler. Peter retint un éclat de rire malgré lui face à ce spectacle désolant avant de poser un doigt sur ses lèvres pour leur intimer de se taire. James répondit en levant son pouce — toujours coincé dans l'armure — en l'air.

— Vous pensez que ces armures servent vraiment à quelque chose ? demanda-t-il en tirant sur son bras en fer. Genre une armée ?

— Nan, fit Sirius en enlevant son casque. C'est juste pour donner un genre mystérieux au château. Les sorciers adorent tout ce qui est vieux et inutile, regarde nos plumes.

— Vous avez trouvé le sort pour ensorceler les armures ? les interrompit Peter en vérifiant une énième fois sur la Carte que Rusard était occupé ailleurs.

— Ben en fait c'est Remus qui l'a trouvé, avoua James. Et il est parti s'occuper du hall tout seul.

— Mais ça doit pas être bien compliqué ! affirma Sirius en brandissant sa baguette. Bouge armure à l'esthétique douteux !

Rien ne se passa si ce n'est que l'armure croisa les bras sur son buste, vexée.

— Bon ça va plus dur que je ne le pensais, admit Sirius.

— Est-ce que quelqu'un sait comment enlever ce truc ? finit par s'énerver James en triturant son gantelet. Ça pèse une tonne !

— Mais pourquoi tu l'as mis ? soupira Peter alors que Sirius tirait de toutes ses forces sur le bras de son ami.

— Ça avait l'air cool !

— Remus me manque.

— Attends Cornedrue j'ai une idée ! déclara triomphalement Sirius en disparaissant au bout du couloir.

Peter déposa la cape d'invisibilité à terre et se dirigea vers les armures, ignorant James qui secouait son bras dans tout les sens. Plus vite ils auraient trouvé comment ensorceler ces monstres de fer, plus vite Peter pourrait retourner se coucher. Il voulait être en forme pour demain, le jour où les noms des participants du Tournoi seraient annoncés.

— Corny ! J'ai trouvé comment t'aider ! cria Sirius en réapparaissant.

— Cool merci mon vieux... Aaaah !

Le hurlement de James ramena Peter à la réalité et il se retourna précipitamment. Il retint un cri à son tour en voyant Sirius brandir une hache au-dessus du bras de James. Par un quelconque miracle, Cornedrue réussit à se décoincer du gantelet au moment où la hache s'abattait dessus.

— Sirius espèce de psychopathe ! beugla James en serrant de toutes ses forces son bras contre son torse.

— Quoi ? Ça a marché, non ? fit remarquer Sirius en relevant la hache.

— J'ai failli perdre mon bras abruti !

— Oh ça.

— Espèce de...

— J'ai trouvé comment faire ! s'exclama triomphalement Peter alors qu'une armure se mettait à bouger toute seule.

Sirius et James s'empressèrent de le rejoindre, mettant de côté leur dispute ridicule pour se focaliser sur leur blague encore plus ridicule. Peter affichait un air fier, satisfait d'avoir trouvé le sort tout seul.

— Il suffit d'utiliser le sort des citrouilles !

— Hein ? fit Sirius, perplexe.

— Ah mais si ! fit James avec un grand sourire. On a déjà ensorcelé des citrouilles l'année dernière pour Halloween pour qu'elles dansent ! T'as la mémoire courte Patmol.

— La ferme, moi au moins je me suis pas coincé le bras dans une conserve. C'était quoi le sort déjà ?

— Locomotor, rappela Peter avec un sourire suffisant. Et il suffisait de trouver le mot clé pour que le sort atteigne les armures ! Et Remus me l'a donné avant-hier, c'est « eques ». Après il suffit de vocaliser ton ordre en pointant ta baguette sur eux.

— Génial Queudver bien joué ! félicita James en lui donnant une tape sur l'épaule. Il suffit de rajouter le compte à rebours pour que le sort se déclenche demain après-midi ! Enfin cet après-midi.

Peter rougit de plaisir en entendant le compliment alors que Sirius s'amusait à faire voleter sa hache, un pouce en l'air levé dans sa direction pour le féliciter.

— Allez Sirius, au boulot ! 

— J'ai hâte de voir la tête de Minnie, gloussa le batteur en se tournant vers une rangée d'armures.

Il fit retomber sa hache juste à côté de James qui sursauta et le fusilla du regard. Sirius l'ignora et entreprit d'ensorceler le plus d'armures possible, leur donnant des ordres de plus en plus ridicules. De son côté James essayait de réaliser une pyramide humaine avec ces pantins de fer, au grand désespoir de Peter qui craignait que ce raffut ne rameute Rusard et tout le corps professoral en quelques minutes. Mais avant que le blond n'ait pu s'interposer, une autre personne s'en chargea.

— Je peux savoir ce que vous faites vous trois ?! s'exclama une voix furieuse.

Lily Evans en personne se tenait au bout du couloir, les bras croisés sur la poitrine et l'air sévère.

— Lilyyyyyyyyy !

— Oh merde Evans...

— Qu'est-ce que vous avez fait avec les armures ? s'emporta Lily en se rapprochant à grands pas des trois amis.

— Une recherche pour le devoir de Flitwick ? bredouilla Peter qui essayait de trouver une excuse pour ne pas que la préfète lui crie dessus.

— De l'art ma chère Lily ! s'exclama James en ruinant les efforts de Peter. Regarde-moi cette merveille de pyramide, ma Lily !

— Ta Lily ? répéta Lily avec incrédulité. Je ne t'ai même pas donner l'autorisation de m'appeler par mon prénom et tu oses utiliser « ma » ? Ton audace surpasse peut-être ta stupidité en fin de compte Potter...

— Merci, merci... Allez viens admirer mon œuvre d'art !

Sur ces mots James attrapa Lily et la souleva dans ses bras comme une princesse. La préfète le dévisagea, les yeux écarquillés et la bouche entre ouverte. Le Gryffondor lui rendit son regard et lui sourit d'un air charmeur.

— Mais... Mais non ! protesta soudainement Lily. Repose-moi immédiatement... Arrête de sourire comme ça et repose-moi Potter ! Je te jure si tu ne me lâches je te colle jusqu'à la fin de l'année espèce de macaque !

— Macaque ! répéta Sirius en s'esclaffant. Oh Merlin, je retire tout ce que j'ai pu dire ! Evans n'est pas si mal finalement !

— Tu crois que j'en ai quelque chose à faire des retenues quand j'ai une si belle fille dans les bras, Evans ? Le calamar géant pourrait venir m'avaler là maintenant et je mourrais heureux.

— Je ne suis même pas consentante ! aboya Lily avec un regard furieux. Repose-moi !

— Non ! Je vais te montrer le poème qu'on a écrit dans le Hall ! s'exclama joyeusement le poursuiveur.

— Je m'en fous de ton stupide poème ! Je suis toujours en train de faire mes rondes idiot !Repose-moi immédiatement ! cria Lily en se débattant.

— Non !

— Potter tu m'énerves !

— Non !

— Alors si je t'assure que tu m'énerves. Maintenant repose-moi.

— Hum... Non.

— Potter !

— Attends tu fais tes rondes là Evans ? s'étonna Sirius.

— Évidemment crétin ! Qu'est-ce que je ferais d'autres ?!

— Une Bataille explosive avec les elfes de maison ? Un bain de minuit dans le Lac Noir ? Une petite promenade digestive ? Honnêtement les possibilités sont infinies et faire des rondes est sûrement celle la plus barbante et inintéressante... Comme toi préfète parfaite.

— La ferme Black ! Moi au moins je ne suis pas stupide au point de croire qu'ensorceler des armures est amusant !

— Ça c'est parce que les gens stupides sont souvent beaucoup plus amusants que les petits génies ! Oh attendez... Ne dites pas à Camille que j'ai dis ça, elle le prendrait mal, s'inquiéta soudainement Sirius en regardant autour de lui.

— Je vous hais tous, vous et vos stupides cerveaux de faisans ralentis ! Vous êtes tous collés pour le reste de l'hiver ! Et Potter si tu ne me lâches pas, je prolongerai la punition jusqu'à l'été !

— Mais je voulais juste te montrer notre poème Lily-chérie...

— Arrête avec les surnoms ! s'énerva Lily en rougissant furieusement. Comment tu fais pour trouver des surnoms si ridicules ? Je n'ai pas envie de voir votre poème idiot ! Et je n'ai pas envie de vous voir vous blesser à force de jouer avec des armures de dix kilos ! Alors repose-moi à terre pour que je vous raccompagne à la Tour, comme ça je n'aurai plus à supporter vos cris d'imbéciles surexcités !

James roula les yeux et reposa la préfète à terre avec un visage impassible, refusant de montrer à quel point il était blessé et déçu par son refus. Il voulait juste lui montrer leur poème. En plus James lui avait dédié toute une strophe, strophe qu'il avait passé plus d'un quart d'heure à rédiger. Trouver des rimes en -li était plus dur qu'il n'y paraissait.

— Très bien, accepta James avec froideur. On va aller se coucher mais seulement parce qu'on a fini nos préparatifs... Tu sais Evans un jour il faudra vraiment que tu commences à t'amuser.

— Et toi il faudrait vraiment que tu apprennes les bases du tact et de la politesse. On ne soulève pas quelqu'un sans lui demander son accord !

Sirius s'étouffa sur sa salive en entendant cela et se mit à rire incontrôlablement sous les regards perplexes des trois autres Gryffondors.

— On ne soulève pas quelqu'un, répéta Sirius entre deux éclats de rire. Oh Evans tu es hilarante en fait !

— Mais de quoi il parle ? demanda Lily, perplexe.

James l'ignora, toujours vexé. En plus il n'avait pas bien compris ce qui avait fait rire son ami... Sirius quant à lui dût être soutenu par Peter pour ne pas s'écrouler de rire par terre. Au bout d'une minute il parvint finalement à se calmer et afficha un air grave lorsqu'il s'adressa aux Gryffondors.

— Blagues à part, il est vrai que le consentement est très important. Surtout quand on... Quand on soulève quelqu'un...

Sirius repartit dans son fou rire alors que Lily l'observait dans la plus grande des confusions. James, lui, avait enfin compris la sous-entendu de son ami et rougissait furieusement. Il se racla la gorge et passa une main nerveuse dans ses cheveux ébouriffés. Lily leva les yeux au ciel en remarquant ce geste et détourna le regard d'un air désapprobateur.

— Réflexion faite, je pense qu'on ferait mieux d'aller se coucher... Sirius pète souvent un plomb quand il est fatigué, dit James avec des joues rouges.

— Hum... Il ne doit pas beaucoup dormir alors.

James s'immobilisa en entendant cela et manqua de s'étouffer sur sa salive. Lily lui jeta un regard incendiaire alors que le poursuiveur se retenait du mieux qu'il pouvait de rire. Il se tourna vers la jeune fille, très amusé par sa pique. La rousse l'ignora et aboya à Sirius d'arrêter de faire le guignol et de la suivre jusqu'à la Salle Commune. James obéit, son irritation complètement envolée après le sous-entendu inapproprié de Sirius et la pique de Lily. Merlin ce que cette fille pouvait être géniale.

C'était dans ces moments-là que le Gryffondor se rappelait pourquoi il courrait après Evans avec autant d'acharnement. Cette fille pouvait être aussi douce et gentille qu'acerbe et brutale, aussi calme qu'énergique. Ça le fascinait. Lily Evans était le mystère que James passerait sa vie à tenter d'éclaircir.

***

Remus n'avait pas assez dormi, c'était une certitude, mais la liste des élèves sélectionnés trônant dans le Hall réussit à le remettre sur pieds et alerte. Tout autour de lui des élèves bavardaient avec entrain, certains félicitaient les nouveaux participants tandis que d'autres s'indignaient de ne pas figurer sur la liste. Remus quant à lui s'était arrêté devant l'affiche et fronçait les sourcils en l'examinant. Évidemment Sirius y était ainsi que...

— Remus ! gémit une voix à côté de lui.

— Salut Aleks, t'as bien dormi ? Et félicitation même si ce n'est surprenant que tu sois sélectionné...

— Je vais aller me jeter de la Tour d'Astronomie Rem', gémit Aleksander en se laissant tomber contre le Gryffondor. Et je vais assassiner celui qui a fait cette putain de liste...

Remus rattrapa maladroitement le Serpentard qui enfouit sa tête contre l'épaule de son copain, gémissant pathétiquement.

— Pourquoi... Pourquoi ils ont mis avec elle...

— Tu parles de ton duo ? C'est qui cette Gloria...

— Ne prononce pas le nom de cette salope, grogna Aleksander. Je la hais. Et je hais toute cette branche de ma famille d'ailleurs.

— Oh...

— Je veux pas les revoir Remus. Je les déteste...

— Tiens on a une autre loque ici ! lança une voix. C'est dingue, à part Dice aucun participant n'est content !

— Salut Mary, salua Remus avant de froncer les sourcils. Attends comment ça aucun participant n'est content ?

— Ils tirent tous la tronche à cause de leurs binômes. Regarde par toi-même Remus !

Remus releva la tête et remarqua avec surprise que la quasi-totalité des élèves sélectionnés fusillaient du regard le panneau d'affichage.

***

— On est littéralement vingt mais évidement ça devait tomber sur ce crétin !

— Une sang-de-bourbe ? Je suis avec une sang-de-bourbe ?

— Génial je suis avec Noah ! J'adore ce mec !

— Ça pourrait être pire j'imagine...

— Je vais mourir avant la fin de ce maudit tournoi.

— Dis-moi c'étaient quoi les probabilités pour qu'on se retrouve coincés avec eux au juste ?

— On a oublié de prendre en compte le sens de l'humour douteux de Dumbledore dans nos calculs Sirius.

— Dumbledore est la personne la plus sadique que je connaisse.

— Je sais vraiment pas quoi dire...

— Moi ça va je suis avec Charlie. Mais s'ils changent, je me barre de ce pays où il pleut tout le temps...

— Wow. Mettre Aleks et Sidorski ensemble c'est cruel.

— Oh non pas cette pimbêche... Je pouvais pas être avec Emmeline ?

— Ça va être six long mois...

— Ça va être six mois d'enfer !

***

Hey fuckers !
JE SUIS EN VACANCES ! WOUHOU !
Bon j'ai des examens à la rentrée mais essayons d'ignorer ça...

Si vous voulez essayer de deviner qui fait partie des élèves sélectionnés n'hésitez pas à mettre vos suppositions ici =>
Ça me fera rire.

Sinon je vous souhaite une bonne rentrée ou de bonne vacances en fonction de votre secteur et vous dis à dans deux semaines ! (Peut-être moins si j'arrive à reprendre de l'avance cette semaine)

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