Chapitre 36 : Aleksander's Saviors
1972/1976
Chapter 36 : Aleksander's Saviors
1972
Albus Dumbledore n'aimait pas Sainte Mangouste. À vrai dire il détestait les endroits bondés de monde et surtout de blessés, cela lui rappelait de mauvais souvenirs. Le souvenir d'un homme aux cheveux blancs et aux yeux dépareillés, un sorcier de Durmstrang qui avait été expulsé pour des actes criminels. Un simple adolescent qui avait mal tourné.
À bien des égards cette visite à Sainte-Mangouste lui rappelait Grindelwald et la guerre qu'il avait provoqué. Elle lui rappelait également la propre guerre qui menaçait d'éclater en Angleterre.
Car Albus espérait pouvoir empêcher un autre mage noir de naître aujourd'hui.
Il tourna au bout du couloir et rejoignit l'aile des « Cas de magie instable ». Le professeur remarqua immédiatement le nombre réduit de portes dans le couloir. Il y avait beaucoup moins de patient de ce côté de l'hôpital sorcier. Ce n'était pas surprenant, le petit garçon qu'Albus allait visiter aujourd'hui était très spécial. Très dangereux également. Albus avait été chanceux de rentrer en contact avec sa mère avant que le Ministère ne puisse envoyer un de ses propres hommes, il savait que c'était préférable qu'il se charge de cette histoire.
Après tout c'était Albus Dumbledore, le sorcier le plus puissant au monde. Il avait l'habitude d'entraîner des sorciers puissants.
Le professeur s'arrêta devant la porte « 1987 » et toqua avec entrain. Il n'obtint aucune réponse et décida d'entrer sans autorisation. L'intérieur de la chambre était saturée en magie, des sorts protecteurs semblaient tapisser la pièce de bout en bout. La chambre en elle-même était assez étroite, elle contenait une large armoire, une chaise et un lit blanc sur lequel était recroquevillé un adolescent de douze ans. Cette chambre aussi réveillait de vieux souvenirs chez Dumbledore tout comme le garçon brun.
Le petit sorcier releva la tête en entendant des bruits de pas, les sourcils froncés et l'air défensif.
— C'est bon ? Vous allez m'enfermer chez les fous maintenant ? demanda-t-il sombrement.
— Je ne suis pas venu t'enfermer Aleksander, s'amusa Albus. Est-ce que tu sais qui je suis ?
Aleksander Brand le dévisagea avec scepticisme. Il était assis contre un mur, ses jambes ramenées contre son torse et ses bras les encerclant avec force. Le professeur pouvait voir les hématomes qui couvraient ses bras et ne manqua pas de pincer les lèvres en remarquant le bandage qui encerclait son front et l'arrière de sa tête.
— Non. Mais je peux vous dire que vous avez oublié d'enlever votre robe de chambre.
Albus sourit d'un air tranquille à l'adolescent morose et se contenta de lisser les plis de son habit.
— C'est une robe de sorcier de la dernière mode. Ma bonne amie Madame Guipure m'a même fait une...
— Comment se fait-il que vous parliez ma langue ? le coupa Aleksander. Personne ici ne la parle. Vous êtes un envoyé de Durmstrang ?
Son ton transpirait de méfiance mais Albus ne pouvait pas le blâmer d'être aussi craintif. Aucun adulte ne l'avait suffisamment bien traité pour que cet enfant lui accorde directement sa confiance. En tant que professeur, Albus trouvait cela révoltant. Les enfants devaient pouvoir s'appuyer sur les adultes, ils n'étaient pas supposés en avoir peur. Cette méfiance finissait par créer un sentiment de rébellion chez ces adolescents malmenés qui se traduisait par un sérieux problème avec l'autorité et une perpétuelle paranoïa. Il en avait suffisamment fait les frais avec le jeune Black.
— Je peux parler toutes les langues imaginables Aleksander. Je suis un sorcier après tout, fit remarquer Albus. Comme toi.
— Et comme toutes les personnes dans ce maudit hôpital. Vous n'êtes pas spécial, vous êtes comme tout les autres qui sont venus me parler... Je ne voulais pas brûler le visage de Lukas, déclara subitement Aleksander. Juste lui faire peur pour qu'il...
Une étincelle de peur brilla dans ses yeux avant que la colère ne déforme à nouveau ses traits.
— Je n'ai pas fais exprès !
— Pour qu'il arrête de t'embêter ? devina Albus. C'est lui qui t'as blessé, n'est-ce pas ?
— Non ! Je sais me défendre, je... Je ne suis pas faible !
— Je ne pense que tu sois faible, Aleksander. Au contraire je pense que tu es plus fort que les autres. Tu es spécial, très spécial.
— Vous dites ça parce que je suis un bâtard, hein ? Lukas et Doris n'arrêtent pas de me le répéter. C'est pour ça que je me suis énervé. Mais... Je pensais pas que je les brûlerais ou que je détruirais le dortoir... Je vais aller en prison, hein ? À Nuremgard ? C'est là où les autres monstres sont.
— Tu n'es pas un monstre...
— Ilmondstret. Monstre de feu. C'est comme ça qu'on nous appelle, lui apprit Aleksander.
— Tu es différent, Aleksander. Différent. Ce n'est pas une mauvaise chose. Ce qu'il te faut c'est du contrôle. Tu n'es pas obligé de laisser tes émotions guider tes flammes, tu peux apprendre à les contrôler par toi-même. C'est comme la magie.
— Il y a des gens qui disent qu'on peut éliminer ma magie, tenta l'adolescent. Qu'on peut faire disparaître les flammes...
— Hum... Des gens, n'est-ce pas ? Et toi, veux-tu t'en débarrasser ? Un tel pouvoir ce n'est pas forcément une malédiction, ça peut aussi être une bénédiction.
— Si je les garde je vais finir chez les fous... Ou en prison.
— Pas si tu apprends à contrôler ta magie.
— Personne ne sait comment faire ça. J'essaie depuis que j'ai sept ans.
— Moi je sais comment faire. C'est pour ça que je suis venu aujourd'hui. Je peux t'aider Aleksander. Je peux t'apprendre à contrôler ta magie.
— Vous n'êtes pas comme moi... Personne ne l'est, répéta l'adolescent avec amertume.
— Mais ce pouvoir Aleksander c'est une partie de toi. Le détestes-tu vraiment ? Veux-tu vraiment t'en débarrasser ?
Aleksander le dévisagea avec surprise. Cela devait sûrement être la première fois qu'on lui demandait son avis sur sa magie.
— Ta mère m'a dit que ton père avait une réserve de dragons et que tu aimais t'y rendre, enchaîna Albus avec un sourire. Tu aimes les dragons, n'est-ce pas ?
Albus avait menti, ce n'était pas sa mère qui l'avait renseigné sur la réserve. Il avait lu le dossier de l'enfant et celui de tout les membres de sa famille et en avait tiré certaines conclusions. Comme le fait qu'Aleksander serait attiré par les dragons, ces créatures puissantes et ininflammable. Mais Albus ne pouvait décemment pas lui dire qu'il avait fouillé son dossier, ce n'est pas comme ça qu'il obtiendrait sa confiance.
— Oui, j'aime bien nos dragons... Je ne peux pas les brûler eux.
— Mais si ton pouvoir disparaissait tu perdrais ta connection avec eux. Est-ce que c'est ce que tu veux ?
— Non...
— Et quand tu utilises ta magie comment te sens-tu ?
— Bien...
— Alors pourquoi voudrais-tu t'en débarrasser ?
— C'est un piège, hein ? Je vais dire que j'aime bien ça et vous allez m'arrêter ?
— Non. Non je veux vraiment t'aider Aleksander. Et je pense que faire disparaître ta magie serait un vrai gâchis.
— Pourquoi ? Je suis dangereux ! Tout le monde me le dit ! Vous croyez que je n'ai pas senti le sortilège qui m'enferme dans la pièce ? Les soigneurs qui entrent se comportent comme si j'allais exploser au moindre mouvement. Et honnêtement ? Je ne peux pas leur en vouloir parce que je ne comprends rien à ma magie et parfois elle prends le dessus et je ne contrôle rien et... Je détruis tout. Je brûle tout. Je déteste ça et en même temps... En même temps je me sens bien. Ce sont les seuls moments où je me sens bien... Et je déteste ça, marmonna Aleksander en rapprochant ses genoux de son torse. Je déteste aimer ça...
— Senti ? Tu as senti le sortilège ? s'étonna Albus.
— Oui. C'est le même que Johan utilise pour les enclos des Magyars, marmonna Aleksander.
Décidément cet enfant était de plus en plus surprenant.
— Je vais t'apprendre à contrôler ta magie Aleksander.
Ce dernier soupira et se mit à craquer nerveusement ses doigts, son regard noir fixé sur ses draps.
— Personne ne vous laissera faire... Ils vont venir m'enfermer c'est sûr, les parents de Lukas veulent que j'aille à Nuremgard... Et dans le meilleur des cas je retournerai à Durmstrang et je... Si je retourne là-has j'exploserai à nouveau...
— Et si je te disais que tu n'iras ni à Nuremgard, ni à Durmstrang ?
— Je vous demanderai si vous êtes tombé sur la tête, rétorqua Aleksander.
— Je suis Albus Dumbledore, se présenta finalement le professeur. Directeur de l'école de sorcellerie Poudlard.
Dans d'autres circonstances Albus aurait peut-être laissé échapper un rire face aux yeux écarquillés et la mine stupéfaite de l'enfant, mais il se contenta de lui sourire.
— Albus Dumbledore ? répéta Aleksander avec choc. Mais...
— Tu comprends maintenant pourquoi je fais ce que je veux et pourquoi tu ne retourneras pas dans le Nord si je refuse. Je n'ai malheureusement pas réussi à t'avoir une place à Poudlard, le Ministère de la Magie te considère trop... Instable. J'ai donc tiré quelques ficelles pour te trouver une place quelque part d'autre et ma bonne amie, le professeur Graves, a soumis ton dossier à la directrice d'Ilvermorny. Sais-tu ce qu'est Ilvermorny ?
Aleksander secoua la tête, toujours sonné par la révélation que le vieil homme en robe de chambre était l'éminent Albus Dumbledore, le sorcier que sa mère louait à chaque fois qu'il passait un mois chez elle. Ce qui n'arrivait qu'une fois par an malheureusement. Le reste du temps il était coincé chez Johan avec sa satanée belle-mère. Il n'aurait eu aucun remord à la brûler elle...
— Ilvermorny est la principale école de magie des États-Unis. Bien sûr ce pays est tellement grand qu'il y en a une multitude d'autres mais elles font toutes pâles figures face à Ilvermorny. Tu verras que les gens là-bas sont beaucoup plus souples qu'à Durmstrang.
— Il y aura des nés-moldus du coup ? À part ma mère je n'en ai jamais rencontré...
— Bien sûr. L'école a même été fondé en partie par un moldu ! Incroyable, non ?
Aleksander hocha la tête, l'air intéressé désormais.
— Et... Ils ont accepté de me prendre malgré ce que j'ai fais ?
— Disons que... J'ai modifié certains faits enregistrés dans ton dossier. Personne n'a mentionné que tu avais utilisé ta magie pour te défendre, déclara Albus en désignant le bandage autour de sa tête. Ta mère m'a dit que tu voulais simplement te défendre face à d'autres enfants. Ce sont des circonstances atténuantes qui n'ont pas été pris en compte par le Ministère. Mais la directrice d'Ilvermony, le professeur Hicks, a décidé de te prendre à l'essai. Nous allons nous entraîner ensemble cet été et à la rentrée tu entreras en troisième année à Ilvermorny. Par chance tu pourras suivre le curriculum ouvert à partir de dix ans pour les sorciers précoces, ce qui veut dire que tu ne seras pas en avance par rapport aux autres. À Ilvermony on commence généralement à étudier à onze ans mais certains le font à dix ans comme les élèves de Durmstrang.
— Onze ans ? Pourquoi onze ans ? Dix ans c'est plus logique.
— Cela a été décidé il y a des siècles mon garçon.
— Et si j'explose à nouveau ? Comment je ferai ? La directrice m'expulsera ?
— Tu « n'exploseras » pas. Tu vas apprendre à contrôler ta magie avec moi pendant trois mois.
— Mais si je n'y arrive pas...
— Tu verras que je suis un excellent professeur, Aleksander. Et tu es un sorcier très doué. Je pense qu'avec une combinaison pareille tu t'en sortiras très bien. Et à Ilvermorny, personne ne s'en prendra à toi pour ton statut de sang... Ta magie n'aura plus besoin de te défendre, dit gentiment le professeur. Bien le temps passe malheureusement trop vite, Aleksander, mais je dois désormais m'absenter. J'ai une école à diriger et les élèves de Poudlard ne sont pas de tout repos... Envoie-moi une lettre à cette adresse quand tu sortiras. N'hésite pas à m'en envoyez autant que tu veux, j'aime bien avoir du courrier.
Albus lui tendit un morceau de parchemin plié dont le garçon s'empara avec surprise.
— Quand je sortirai ?
— Oh oui. J'ai tout arrangé, ne t'inquiète pas. Demain soir ta mère viendra te chercher. Bien, nous nous reverrons bientôt, Aleksander. Très bientôt. Je veux que tu commences tes leçons le plus rapidement possible.
Albus était sur le point de partir quand Aleksander bondit de son lit et l'interpella.
— Attendez !
Le professeur s'arrêta et se retourna pour voir l'adolescent immobile face à lui, son poing serrant le morceau de parchemin et son regard suspicieux examinant le vieux sorcier.
— Johan dit toujours de ne rien faire gratuitement et surtout de ne jamais oublier une dette. Pourquoi faites-vous ça Albus ?
Albus. Cela devait faire des années que Dumbledore n'avait pas entendu un enfant s'adresser à lui par son prénom.
— Parce que ce serait un gâchis terrible que tu finisses enfermé, mon garçon. Tu as un incroyable potentiel. Si tu étais entraîné et guidé par les bonnes personnes tu pourrais devenir un sorcier mémorable.
« Tu pourrais devenir un bon sorcier, un génie comme aurait pu l'être Gellert et Tom », pensa amèrement le professeur Dumbledore.
— Mais qu'est-ce que vous voulez de moi ? Qu'est-ce que je vais devoir faire en échange ?
— Je pourrais te mentir et te dire que je n'attends rien de plus que ta bonne volonté. Mais tu es plus intelligent que ça, n'est-ce pas ? sourit le professeur. Bien... Ce que je vais te dire ne doit pas sortir de cette pièce, c'est bien compris Aleksander ?
L'adolescent plissa les yeux mais hocha la tête.
— Depuis deux ans, un mage noir nommé Voldemort a sournoisement lancé une guerre civile au coeur du Royaume-Uni. C'est une menace grave qui reste malheureusement sous-estimée par notre Ministère de la Magie. J'ai donc décidé de prendre les choses en main avec une organisation que j'avais déjà créé auparavant. Le WORLD.
— Le monde ?
— Pas exactement, c'est bien une organisation mondiale mais son nom est le W.O.R.L.D, corrigea Albus. Wizarding Organization Rallying to Light the Darkness. Nous neutralisons des mages noirs et d'autres criminels magiques dangereux à travers le monde. Nous soutenons les Aurors en somme mais mondialement.
— Et vous voulez que je rejoigne cette organisation ?
— Disons que c'est plus un échange. Je sauve ta vie et tu m'aideras à en sauver d'autres.
— Vous voulez que moi, le pyromane qui a mis le feu à une bonne partie de Durmstrang et qui a blessé des gens à vie, vous aide à sauver des vies ?
Albus hocha la tête.
— Vous allez être déçu...
— Oh non. Je pense que je vais être surpris. Tu es quelqu'un de très spécial Aleksander. Et tu possèdes un grand pouvoir. Apprends à le contrôler et sauve des vies avec, repends-toi de tes crimes en m'aidant à arrêter Voldemort.
— Je n'ai pas le choix de toute façon, non ? Soit je me fais enfermé aujourd'hui, soit je meures en combattant pour votre « monde » plus tard.
— Ce n'est pas sûr que tu meurs en te battant. Par contre c'est sûr que sans ma protection tu seras enfermé ou tu retourneras à Durmstrang. Tu es un garçon intelligent, Aleksander. Tu sais que je t'offre une autre chance, une meilleure chance.
Aleksander le dévisagea avec des sourcils froncés, l'admiration et la colère se livrant une bataille acharnée dans ses yeux. Est-ce qu'il devrait être reconnaissant au professeur pour ce marché ? Ou est-ce qu'en acceptant il vendait son âme au diable déguisé en ange ? Son poing serré se desserra lentement et il finit par tendre sa main en avant.
— J'espère pour vous que je ne mourrai pas. Parce que si c'est le cas mon fantôme reviendra vous casser les pieds pour le restant de vos jours et je peux être très énervant.
— Nous avons un marché alors, sourit Albus en serrant la main du sorcier. Bienvenue dans le W.O.R.L.D, Aleksander.
***
1976
— Aleks ? Mais qu'est-ce que tu fiches ici ? s'exclama Camille en ouvrant un peu plus la porte.
— Je passe un joyeux Noël. Je me suis fais viré par mon père et je me suis engueulé avec ma mère.
— Merlin, ton œil, s'horrifia Camille en remarquant l'œil au beurre noir de son ami. C'est ton père qui...
— Il a trouvé la photo que tu as prise de moi et Remus. Il n'a pas été ravi par la nouvelle, la coupa-t-il amèrement.
— Je suis désolée Aleks, je ne pensais pas que... Rentre, je vais te chercher de la glace, déclara Camille en s'interrompant dans sa phrase.
— Tu es sûre ? Et tes parents ?
— Ils sont à la maison, pour une fois. Mais rentre Aleks, je gère mes parents... En plus Belvina n'est pas là tu as de la chance.
Aleksander s'exécuta de mauvaise grâce, redoutant sûrement de se retrouver devant un nouvel adulte en colère. Camille le guida à travers les couloirs du Manoir Lux, une antiquité qui datait du début du dix-huitième siècle. La maison avait été racheté par l'arrière-arrière-grand-père de Charles Light pour des raisons de commerce. C'était désormais la demeure des seuls Light résidant en Angleterre.
Camille détestait cette maison. Elle préférait largement l'appartement de Castiel à Londres, petit, sobre et confortable. Ce manoir était gigantesque, trop grand pour être agréable à vivre quand il n'était habité que par six personnes. Elle avait passé son enfance à être effrayée par le moindre craquement de bois, le moindre hurlement de vent. Elle s'était promis de vivre en colocation dans un appartement modeste dès qu'elle serait majeure. Maintenant qu'elle y pensait, ce serait génial qu'elle et Aleksander finissent ensemble à Londres.
— Qui est-ce ? appela Gemma depuis la salle à manger.
— Un ami, maman, répondit Camille en entrant dans la pièce. Tu sais Aleksander Brand, je t'en ai parlé...
— Ah oui. Le danois d'Ilvermony, se souvint Gemma.
— Le danois d'Ilvermony ? répéta Aleksander en suivant son amie.
— Laisse tomber, soupira Camille en fourrant ses mains dans ses poches.
— Que fais-tu ici mon garçon ? demanda Gemma avec un doux sourire.
Sourire qui se fana quand elle vit le visage d'Aleksander. Le regard de la mère se remplit d'horreur en remarquant son œil grisâtre, sa cicatrice marron et son œil recouvert d'un large hématome. Elle se tourna vers Camille, les yeux grand ouverts d'une façon presque comique. Fleur laissa échapper un glapissement alors que Sophie croisait ses bras sur sa poitrine.
— Camille qu'est-ce que...
— Aleks a eu des problèmes avec ses parents.
— Des problèmes ? s'étrangla Gemma.
— Je ne compte pas rester ici longtemps madame, l'interrompit Aleksander. J'ai pris une chambre au Chaudron Baveur le temps de... De digérer certaines nouvelles. Je voulais juste voir votre fille.
— Mais...
— Maman, tout va bien. Je vais juste soigner son visage puis on sortira. Je ne voudrais pas ruiner ton Noël.
— Sortir où ? claqua une voix.
Le visage de Camille se figea un instant et son sourire ironique disparut de ses lèvres. Charles Light apparut derrière sa femme, les sourcils froncés et les bras croisés sur son torse. Ses cheveux châtains cendrés étaient coupés au ras de la tête, la coiffure réglementaire des membres de la Brigade Magique. Il faisait la même taille qu'Aleksander, fait surprenant considérant la taille gigantesque du Serpentard, et il arborait une cicatrice à la mâchoire et à la tempe. Pour une fois Aleksander comprit pourquoi son amie était tellement intimidée par son père, Charles Light était aussi impressionnant que froid.
Mais ce qui surpris définitivement Aleksander ne fut pas sa carrure mais ses yeux d'un incroyable bleu électrique. Le Serpentard avait l'impression que le père de son amie pouvait voir jusqu'à son âme quand il le fixait. Et il avait raison. Aleksander se rendit rapidement compte que quelque chose clochait chez Charles quand il ressentit un léger élancement à l'arrière de son crâne.
Le Serpentard se retint de fusiller du regard le le père de son amie quand il se rendit compte que Charles était probablement en train d'essayer de fouiller sa tête. Camille l'avait prévenu qu'il était Legilimens. Mais l'ancien Auror allait avoir une sacrée surprise en découvrant que son esprit était impénétrable. Johan s'était mis en tête de le former avec son frère lorsqu'ils étaient enfants et Sturgis Podmore avait achevé sa formation l'année dernière. Aleksander était peut-être lamentable pour résister à l'Imperium, fait que Dearborn avait adoré exploiter pour lui faire faire des claquettes, mais il était assurément un remarquable Occlumen.
Le Serpentard tourna la tête pour observer son amie. Camille évitait le regard de son père, la mine pâle et renfrognée, les yeux brillants. Il se demanda si elle se battait contre l'esprit de son père. Est-ce que c'était légal pour Charles d'essayer de forcer l'esprit d'enfants, même celui de sa fille ? Au Danemark la Legilimencie n'était pas répréhensible par la loi car il y en avait de moins en moins mais Aleksander était presque sûr que c'était vu comme de la magie noire au Royaume-Uni.
— Ne va pas chez les moldus, Camille. C'est interdit. Si tu me désobéis, je le saurai, compris ?
— Oui...
— Oui qui ?
— Oui père, grinça Camille entre ses dents.
— Très bien. Amuse-toi bien avec... Lui. Soit de retour avant dix-huit heures ma chérie, ta grand-mère vient nous rendre visite.
Aleksander pouvait voir les joues de Camille rougir de colère et de honte, et il se retint de soupirer. Pourquoi est-ce que tout les parents qu'il connaissait étaient si terribles ? Quoique Gemma avait l'air gentille même si elle le fixait toujours comme si c'était un alien.
— Viens Aleks, on va mettre de la glace sur ton œil...
— Ravi d'avoir fait votre connaissance, salua Aleksander sans masquer son ton ironique.
Il emboîta le pas à son amie, la suivant jusque dans la cuisine. Elle lui dit de s'asseoir sur une chaise tandis qu'elle sortait un paquet de glace d'un placard enchanté pour rester froid. Aleksander s'était toujours dis qu'avoir un réfrigérateur, comme celui de sa mère, serait plus simple qu'installer et entretenir tout ces sorts. Mais les sangs-purs n'y connaissaient rien à l'électricité. Ils s'électrocuteraient probablement en mettant leur baguette dans une prise électrique.
— Tiens mets ça sur ton œil.
— Tes parents sont charmants, commenta Aleksander en posant le paquet de glace sur son visage.
— Oh ils ne font que s'échauffer... Mon père ne s'est même pas encore mis à insulter des nés-moldus. Et ma mère...
Camille soupira et se massa distraitement la tempe. Aleksander l'examina avec inquiétude.
— Ils me rendent folle...
— Camille, tu m'as déjà dit que ton père était Legilimens...
— Il a essayé de forcer ton esprit ? s'alarma-t-elle.
— Il n'a pas réussi.
Elle eut l'air tellement soulagée d'apprendre ça qu'Aleksander se demanda à quel point la sensation était désagréable, voire douloureuse.
— Camille... Est-ce que ton père force ton esprit ?
Camille pinça ses lèvres et croisa les bras sur la table, posant son menton dessus.
— Pas tout le temps... Juste quand il veut récupérer une information.
— Ce n'est pas illégal ?
— Oh si, très illégal. Il pourrait finir à Azkaban pour ça mais il considère que ce n'est pas «grave» quand il l'utilise sur ses filles, marmonna Camille. Après tout nous sommes son sang... Et il veut nous tenir « prêtes » au cas où une de nous manifesterait le gène.
— Ce serait cool que tu manifestes le gène. Comme ça je serais plus le seul avec une bizarrerie magique, soupira Aleksander en s'appuyant contre le mur.
— Même si j'ai le gène, il ne se développera pas avant la fin de mes études. Tu resteras le seul à Poudlard. Et de toute façon tu resteras le seul avec une bizarrerie tout court. La Legilimencie c'est peut-être rare mais toi ta magie c'est carrément inexistant au Royaume-Uni. Si ça se trouve, t'es peut-être même le seul de ton espèce...
— Non y'en a plusieurs enfermés à Nurmengard, protesta Aleksander.
— Oh. Quelle chance...
— Y'en a aussi pas mal en Asie, se rattrapa Aleksander. Surtout en Inde. Mais la plupart vivent comme des reclus ou meurent quand ils sont jeunes... Mais une minute, on peut revenir à ce que tu me disais avant ?
Camille grogna et garda son regard gris rivé sur le mur, la mine sombre.
— On est obligé ? Je déteste en parler.
— Mais c'est grave...
— Pas tellement. Ce n'est pas comme s'il me frappait, rétorqua-t-elle en le désignant avec son menton.
Aleksander serra le paquet de glace plus fermement.
— Il n'empêche c'est quand même grave...
— Comment est-ce que ton père a vu la photo ? l'interrompit Camille en changeant de conversation. Je pensais que tu la planquerais au fond de ta malle.
Aleksander abandonna en la voyant dévier le sujet si implacablement. Il réessaierait plus tard.
— C'est ce que j'ai fais. Mais il est rentré quand je refaisais ma valise pour aller chez ma mère. Je l'avais mise sur mon lit pour pas l'abîmer... Quel imbécile je suis, ricana Aleksander. Tu aurais du voir la tête de mon père... Il est resté planté là sans réagir pendant deux bonnes minutes. Le coup est parti tout seul après...
— Je suis désolée Aleks, je n'aurais pas du la prendre.
— Ce n'est pas de ta faute. C'est moi qui a fait n'importe quoi.
— Mais pourquoi tu t'es engueulé avec ta mère ? Elle n'a pas pu être en colère pour ça, non ? En tout cas pas au point de te mettre dehors...
— C'est moi qui suis parti, l'interrompit brutalement Aleksander. Je ne pouvais pas rester avec elle.
Aleksander savait que son ton féroce, la façon dont il avait craché le dernier mot, allait surprendre son amie. Parce qu'il adorait sa mère. Vraiment. C'était la personne la plus merveilleuse au monde à ses yeux, indépendante et forte mais aussi d'une gentillesse incroyable. Aleksander vénérait sa mère, quand il parlait d'elle il laissait toujours transpirer sa fierté dans sa voix.
Mais c'était pour ça que ça faisait si mal. C'était pour ça qu'il ne pouvait plus la regarder dans les yeux maintenant, pas après ce que lui avait dit son père.
« Et maintenant tu oses déshonorer notre sang... Je me suis battu pour que tu sois mon héritier, pour que tu portes mon nom ! Sans moi tu ne serais rien, juste un bâtard qui aurait été arrêté ou tué pour la magie qu'il possède. Tu penses que je suis le vilain de l'histoire ? For satan, réveille-toi Aleksander ! Ta mère n'est pas ton sauveur ! C'est moi, ça a toujours été moi ! Tu penses qu'elle a essayé de te récupérer ? De te protéger des méchants Brand ? Mais Aleksander... Ta mère n'a jamais voulu de toi. Tu dis qu'elle te protégerait et pourtant elle est venue me supplier à genoux de t'élever, parce que même enceinte elle ne voulait pas de toi. Elle t'a menti, hein ? Dis que c'était moi qui t'avais arraché à elle, que c'était moi le méchant de l'histoire ? Et bien surprise fiston ! Des deux parents je suis sûrement celui qui t'aime le plus. Le seul qui en avait quelque chose à faire de toi. Et c'est comme ça que tu me remercies ? En déshonorant... »
Aleksander était resté figé un long moment après avoir entendu ça, l'incompréhension et le choc le paralysant.
Ça ne pouvait pas être vrai. Sa mère l'aimait, sa mère l'avait toujours protégé... Si elle avait pu elle l'aurait arraché à son père, toute sa vie elle lui avait promis qu'un jour elle y arriverait. Toute sa vie il s'était raccroché à cette promesse. Un jour il serait libre des entraves de son père, des griffes de sa belle-mère aigrie.
Aleksander avait refusé de le croire mais quand il était arrivé chez sa mère, il n'avait pas pu s'empêcher de vérifier la véracité des propos de son père. Sa mère avait été tellement surprise par sa question qu'elle n'avait pas réussi à nier.
— Ma mère ne voulait pas de moi. Elle n'a jamais voulu de moi, je suis juste un fardeau. Ses promesses qu'un jour on serait ensemble ? Que je pourrais quitter ce putain de Manoir ? Que j'aurai le droit à une vie normale ? Que des conneries. Pendant des années elle m'a bassiné avec des conneries. Elle n'a jamais fait la moindre démarche pour récupérer ma garde. Elle s'en foutait. Pour elle tout va bien. Je suis mieux avec eux !
« Aleks je suis ta mère, tu es mon fils... Évidemment que je t'aime. Mais imagine comment c'était pour moi de me rendre compte à vingt ans que j'étais enceinte ? Enceinte d'un homme qui me méprisait ? Je venais de trouver un travail dans le monde magique et je suis née-moldu, tu imagines à quel point c'était difficile ? Je ne pouvais pas élever un enfant ! Je suis désolée, Aleks, je suis tellement désolée... Je n'avais pas d'autre choix que de te donner à ton père ! Et les années ont passé et je me disais que c'était mieux ainsi... Quand Dumbledore est intervenu en ta faveur je me suis dis que tout s'arrangerait et c'est vrai ! Ça s'est arrangé ! Sorscha n'essaie même plus de te blesser, non ? Tu étais mieux avec eux plutôt qu'avec moi Aleksander... Tu as vécu dans un manoir gigantesque avec des dragons ! Tu mangeais à ta faim chaque jour et tu avais un frère. Tu étais mieux avec eux. C'était mieux comme ça... »
Aleksander serra le paquet de glace jusqu'à ses jointures lui fassent mal.
Sa mère avait osé lui dire que tout allait mieux alors qu'il se tenait devant elle avec un œil au beurre noir et un visage défiguré. Bien sûr, la cicatrice venait de Rabastan Lestrange mais sa mère ne le savait pas ça. D'ailleurs aucun de ses parents n'avaient demandé d'explications pour son visage. Seul Jan en avait eu quelque chose à faire. Et Gemma Light avait eu l'air plus horrifiée en deux minutes que ses deux parents combinés.
— Les adultes sont des putains d'égoïstes, siffla Aleksander. Ils font des enfants et après ils n'en ont rien à foutre... Pourquoi ? S'ils ne veulent pas de nous autant se débarrasser de nous dès le début ! Ne fais pas miroiter de fausses promesses pendant des années ! Je les hais ! Tout les deux...
Camille le fixait, l'air toujours stupéfaite par la révélation d'Aleksander. Pourtant quand elle se redressa son ami put voir qu'elle était aussi en colère que lui.
— Mais quelle salope ! Elle t'a laissé pourrir des années avec ta tarée de belle-mère et avec des cinglés à Durmstrang et elle ose dire que c'est pour le mieux ? Mais quelle... Rappelle-moi ton adresse que j'aille lui dire deux mots et lui péter la gueule ! Je suis sérieuse Aleks, quelle connasse ! Comment tu vas faire maintenant ?
Aleksander esquissa un sourire malgré lui face à la réaction enflammée de la Serpentard et secoua légèrement la tête.
— Laisse tomber, je me suis barré. C'est mieux comme ça... Et j'ai toujours accès au coffre des Brand à Gringotts vu que je suis le seul qui vit en Grande-Bretagne. Et je serai majeur en mars, je pourrai vivre seul légalement. C'est mieux comme ça... Je ne veux plus les voir ni elle, ni Johan... Plus jamais.
— Je t'offrirai bien de rester mais...
— Mais chacun ses propres problèmes, finit Aleksander sur un ton amer. Je comprends totalement. Je, j'avais juste besoin de te voir...
Camille sourit en entendant ça avant de se redresser précipitamment dans sa chaise.
— Hé mais c'est bien Noël aujourd'hui ! Ça veut dire que je peux t'offrir ton cadeau. Ça tombe bien pour toi, je ne les ai toujours pas envoyés... Viens j'espère que ça va te remonter le moral.
— Tu ne les as toujours pas envoyé ? Sirius va s'impatienter, rappela Aleksander en se levant à la suite de son amie. Par contre j'ai laissé mes sacs au Chaudron Baveur, je n'ai pas ton cadeau sur moi...
— Pas grave, dit Camille en ouvrant la porte de la cuisine. Tu me l'offriras au Nouvel An. Tu viens toujours à la soirée chez les Potter ?
— Évidemment. La mère de James cuisine divinement bien, je viens chaque année pour ça.
— J'en reviens pas qu'il m'est invité...
— Tu sais il n'a pas mauvais fond. S'il était si méfiant avec toi c'était à cause de Sirius.
— Mais je suis amie avec Sirius !
— James avait du mal à y croire c'est tout. Il a l'habitude de tout savoir sur Sirius et le fait qu'il ne te connaisse que sous le pseudonyme « correspondante d'Ilvermony » l'a rendu suspicieux... Surtout que les Light ne sont pas connus pour leur amour des Black. Il avait juste peur pour son meilleur ami.
— Il déteste les Serpentards aussi, remarqua-t-elle avec défaitisme. Mais bon comme la moitié de l'école.
— Pas la moitié, protesta Aleksander en s'engageant dans l'escalier.
— Tu sais Aleks tu ne réussiras pas réhabiliter à la réputation de Serpentard en un an et demi surtout avec tout les Mangemorts qui en viennent...
Aleksander grommela dans sa barbe contre les préjugés qui entouraient sa Maison. Lui-même en était très fier et il niait toutes les rumeurs qui disaient que le Choixpeau avait hésité avec Gryffondor lors de sa Répartition, rumeur qui se révélait être vraie au grand désespoir du Serpentard. Mais Aleksander avait toujours voulu atterrir dans la Maison des verts-et-d'argents comme... Comme sa mère.
Aleksander sentit son cœur tombait dans sa poitrine lorsqu'il réalisa cela et il s'immobilisa un instant. La principale raison pour laquelle il était si fier de sa Maison était sa mère.
— On y est presque... Pourquoi il y a autant d'escalier dans cette baraque ? pesta Camille. Je jure sur Merlin que je ne vivrai que dans des appartements sans étage dès que j'aurai un travail !
— Hum...
Aleksander la suivit, enlevant le sac de glace de son visage au passage. Sa bonne humeur passagère était retombée. Il n'était même plus enjoué par la perspective de recevoir son cadeau ou de découvrir la demeure de sa meilleure amie. En quatre ans d'amitié il n'était jamais entré dans le Manoir des Light et maintenant ses parents avaient réussi à ruiner son enthousiasme.
— C'est toi Aleksander ? l'interpella une petite voix.
Aleksander sortit de ses pensées en l'entendant. Il baissa la tête et aperçut une petite fille brune qui le fixait avec des sourcils froncés.
— Oui. Et tu es... Attends laisse-moi deviner. Fleur ?
— Oui ! Camille parle de moi ?
— Tout le temps. Mon histoire préférée reste celle où tu as fait explosé le paquet de farine à la figure de Sophie.
— C'était un accident, se défendit immédiatement Fleur. C'est elle qui a commencé et je ne contrôle pas bien ma magie...
— Oh tiens, remarqua Aleksander, moi non plus au départ. Et maintenant je suis le meilleur sorcier de Poudlard.
— Vraiment ?!
— Non. Ne l'écoute pas Fleur, il raconte n'importe quoi, lança Camille depuis l'entrée de sa chambre.
— Remus a dit que je serais le meilleur élève si je travaillais, s'indigna Aleksander.
— Oui mais déjà tu ne travailles pas et en plus Remus est biaisé.
— On n'est pas biaisé l'un par rapport à l'autre. On reconnaît nos valeurs respectives, bougonna Aleksander en suivant son amie dans sa chambre.
— Peut-être que j'y croirais quand vous arrêterez de vous fixer avec des regards languissants.
— Il me regarde avec un regard languissant ?
— Non tu es le seul qui fait ça. Je disais ça pour que tu te sentes mieux. Remus te regarde plutôt avec exaspération. La moitié du temps en tout cas.
— Oh...
— Joyeux Noël kretyn, chantonna-t-elle en lui tendant un sac.
Aleksander haussa un sourcil et s'en empara. Il fronça les sourcils quand il en ressortit un carnet.
— Un carnet ?
— Mieux. Un carnet magique. Ouvre.
Aleksander lui adressa un regard sceptique et l'ouvrit. Il se rendit alors compte que ce n'était pas un carnet. C'était un agenda. Alors qu'il le feuilletait, le Serpentard remarqua que de nouvelles pages apparaissaient au fur et à mesure qu'il avançait.
— Les pages se rajoutent à l'infini.
— Oh... Euh merci ?
Camille ria.
— Ce n'est pas terminé, je ne t'aurais pas fais un cadeau aussi pourri qu'un agenda infini. Pointe ta baguette sur une des premières pages.
Aleksander obéit, toujours un peu sceptique. Il posa sa baguette sur le premier septembre 1972, Camille esquissa un léger sourire en remarquant cela.
— Bon choix...
— Et maintenant qu'est-ce que...
Aleksander s'interrompit quand quelque chose apparut sur le papier. Ses yeux s'écarquillèrent quand il reconnut les deux personnes qui s'étalaient sur l'agenda et la scène qui se rejouait devant ses yeux.
— C'est...
— Le jour de notre rencontre, oui. C'est un carnet à souvenirs. Pas de magie noire dans celui-là par contre ! prévint-elle avec une mine soucieuse. Je n'ai pas utilisé de maléfices pour le créer, juste un enchantement et l'aide de ma grand-mère.
— La Legilimens ?
— Ouais, j'avais besoin d'elle pour extraire certains souvenirs, dit Camille en pointant un doigt sur sa tempe. Je me souviens pas de tout exactement.
Devant les yeux stupéfaits d'Aleksander se rejouait en boucle le jour où ils s'étaient rencontrés. Il voyait une version plus jeune de lui et une Camille d'onze se jetaient des regards gênés, aucun des deux n'osant faire le premier pas. Jusqu'à ce que la blonde ne tende timidement sa main en avant. Aleksander voulut frapper sa plus jeune version qui fusilla du regard la sorcière. Mais alors que Camille allait retirer sa main, il s'en empara et la secoua légèrement.
« — Je suis Aleksander. Pourquoi tu as retiré ta main si tôt ?
— Parce que tu me regardais bizarrement... Moi c'est Camille.
— Je t'évaluais juste. Tu sais pourquoi on nous a mis ensemble ? Toi aussi t'as fait quelque chose de mal le farfadet ?
— Je n'ai rien fais de mal ! C'est juste que comme moi j'ai sauté une année on m'a mis avec toi, le nouveau, vu qu'on est les derniers arrivés...
— Oh... C'est dommage je pensais qu'on était pareil, marmonna Aleksander en calant son menton sur ses bras. On aurait pu faire un bon duo de criminel avec ta bouille de bonne élève.
— Moi aussi je pensais qu'on était pareils... On nous a dit que tu étais un génie...
— Ah donc on est le duo des surdoués ? grogna le sorcier.
— Si tu veux l'appeler comme ça. À deux je suis sûre qu'on peut battre tout les autres...
— Battre tout les autres ? T'es drôlement compétitive pour une gamine de onze ans...
— Tu n'as qu'un an de plus moi tu sais. Et pourquoi tu es là d'ailleurs ?
— Un échange culturel.
— Bien sûr. C'est ce que je disais au départ quand mes parents m'ont viré ici. Mais tu m'as demandé ce que j'avais aussi fait de mal donc j'ai du mal à y croire... Oh, s'exclama Camille avec un air faussement suspicieux. Serais-tu un criminel ? Un dangereux sorcier en cavale ?
— Si je dis oui est-ce que tu voudras partir ?
— Si tu dis oui je ne te croirai pas. Je faisais une blague... Un criminel n'aurait jamais serré ma main.
— Pourquoi pas ?
Camille haussa les épaules.
— Je ne suis sûrement pas le genre des criminels... Je refuse catégoriquement de finir en retenue pour une quelconque infraction par exemple.
Aleksander esquissa un sourire.
— Tu sais tu n'es pas obligé de finir en colle pour « une quelconque infraction »... Tu es une sorcière, tu peux te cacher.
Camille se tourna vers lui, soudainement intriguée.
— Vraiment ?
— Ne pas se faire attraper c'est la clé. On peut causer autant de dégâts qu'on veut, tant que personne ne sait que c'est nous qui l'avons fait, affirma Aleksander en se redressant. On ne peut pas finir en retenue sans preuve, non ?
— Mais pourquoi on ferait des dégâts ?
— Parce que les adultes sont des enfoirés, rétorqua-t-il. Ils le méritent.
Camille laissa finalement échapper un maigre sourire.
— Pas faux...
— Alors le farfadet ? Tu ne penses toujours pas que je suis criminel ?
— Je le croirai quand je le verrai. En attendant tu devrais ouvrir ton livre, la prof vient de rentrer. Mon premier objectif reste d'être première. On verra après pour causer des dégâts...
— Roh la barbe... Si je t'aide, tu m'aides ?
— Pourquoi je ferais ça ?
— Parce qu'être ami avec des gens puissants est toujours utile.
Camille lui offrit un regard dubitatif et pointa sa plume vers lui.
— Tu as douze ans, lui rappela-t-elle, ou maximum treize. Calme-toi. Si tu veux qu'on soit amis, fais en sorte qu'on ne s'attire pas des ennuis dès le jour de la rentrée. Donc ne parle pas si fort.
— D'accord. Mais en échange je veux avoir un partenaire en crime.
— Deal. Mais on ne se fait pas prendre.
— Tu me prends pour un amateur, le farfadet ? »
— Tu pointes ta baguette sur n'importe quelle page et tu auras des souvenirs, lui apprit Camille en tapotant le carnet. Tu peux aussi en rajouter si tu veux, j'ai écris les formules nécessaires sur la première page.
— Merci... C'est tout simplement génial, s'extasia Aleksander en déclenchant d'autres souvenirs.
Il avait toujours du mal à comprendre comment c'était possible et feuilleta brièvement la page d'explication. Ça ressemblait plus à du charabia qu'à autre chose mais Aleksander trouvait cela incroyable tout de même.
— Et tu sais Aleks je te faisais marcher avec Remus tout à l'heure... La moitié du temps Remus te regarde comme si tu étais la chose la plus incroyable au monde, l'informa Camille en s'asseyant à côté de lui. Qui aurait cru que le loup-garou et le pyromane seraient si niais ? Vous pouvez être affreusement mignons...
Aleksander releva la tête et cligna des yeux. Il laissa échapper un discret sourire. Ses parents étaient peut-être des enflures mais au moins il les avait eux.
— Merci Camille, remercia silencieusement Aleksander en fixant le souvenir de leur rencontre. Pour tout.
***
— Tu sais James ce n'est pas parce que tu le fixes comme un psychopathe qu'il va se réveiller...
— Peut-être, peut-être pas, marmonna distraitement James.
Peter soupira et s'écarta pour aller se poster dans un coin de la pièce. Il savait que Sirius n'apprécierait pas de se réveiller et de se retrouver face à deux visages le scrutant intensément. Il s'assit sur la chaise du bureau de James et réorganisa son plateau d'échecs. Il aimait les échecs. C'était stratégique, prévisible... Et pourtant il y avait des millions de combinaisons possibles, rien n'était final. Mais surtout les pions revenaient toujours à la vie et ça rassurait le Gryffondor.
Peter retournait toujours à son échiquier quand il sentait une situation lui échapper. À chaque fois qu'il reprenait ses pions il entendait encore son père dans son lit d'hôpital lui apprendre à jouer alors qu'il avouait avec honte qu'il avait raté son examen de Sortilèges de deuxième année.
« Tu sais Pete les notes et l'école c'est bien beau, cavalier en E4, mais pour connaître la véritable valeur d'un sorcier mets-le devant un plateau d'échecs. Oh joli coup Pete ! C'est la beauté des échecs, ce n'est pas un jeu de chance ou de hasard. C'est une leçon de stratégie, de ruse. Tu n'es peut-être pas le premier à Poudlard, Pete, mais tu es fort aux échecs. Ça veut tout dire. J'ai un garçon ingénieux et débrouillard et je préfère mille fois ça à une encyclopédie vivante ! »
Merlin ce que ces moments partagés avec son père lui manquait. Peter replaça les pièces, rejouant une partie contre un adversaire invisible, imaginant la voix rieuse de son père le féliciter pour un coup particulièrement vicieux.
— Tu veux que je joue avec toi Pete ? demanda la voix ensommeillée de James.
— Si tu veux perdre oui.
— Un jour tu verras je gagnerai ! prédit James en se levant. Patmol dort toujours de toute façon et je commence à me lasser de ses ronflements...
— Je ne ronfle pas, protesta une faible voix.
L'attention de James dévia tout de suite de Peter pour retourner vers son meilleur ami désormais réveillé. Peter esquissa un petit sourire.
— Patmol ! Enfin debout !
— J'ai dormi combien de temps ?
— Euh...
— Presque vingt heures. Un record, s'amusa Peter en se relevant.
— Vraiment vingt heures ? s'étonna James. Ça semblait moins long...
— Ça c'est parce que tu as refusé de dormir. Je suis presque sûr que tu vas pas tarder à halluciner.
— Tu n'as pas dormi, Cornedrue ? soupira Sirius.
— Comment tu voulais que je dorme après ce qui s'est passé ? se défendit James. D'ailleurs qu'est-ce qui s'est passé ?
Le regard de Sirius s'éclaira soudainement et il se redressa dans son lit en panique. James le retint de justesse de sortir du lit.
— Hé ! Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce qui t'arrives ?
— Regulus, laissa échapper Sirius. Regulus est toujours là-bas...
— Et qu'est-ce que tu comptes faire ? Le kidnapper en pleine soirée ? raisonna James. Tu n'es même pas en état de sortir de cette chambre Sirius... Qu'est-ce que tu veux faire franchement ?
— Je l'ai laissé seul, murmura Sirius d'un air absent. Il est seul là-bas. Il a refusé de venir avec moi...
Peter ressentit une pointe de compassion pour son ami, dont le dos était gravement blessé et qui pourtant avait l'air plus heurté par le constat que son petit frère ne l'avait pas suivi. Peter ne connaissait pas ce sentiment, celui de perdre un frère, mais il savait à quel point perdre un membre de sa famille était douloureux. Il comprenait la réaction de Sirius bien plus que James ne comprendrait jamais. Ce dernier fixait son ami comme s'il disait n'importe quoi, perplexe quant à sa réaction.
Le Capitaine continua de tenir Sirius par les épaules, le regard aussi intransigeant que celui d'Euphemia Potter. Peter remarqua néanmoins que sa jambe tressautait nerveusement et que ses mains tremblaient. Sa mère avait beau lui avoir glissé une forte potion pour le calmer, il semblait toujours trop nerveux.
— Tu ne l'as pas laissé Patmol, rassura-t-il. Il a fait son choix comme tu as fais le tien...
— Il est...
— Écoute-moi Sirius, Regulus serait venu s'il l'avait vraiment voulu ! Tu n'as rien à te reprocher, tu m'entends ?
Sirius le dévisagea un instant et hocha la tête à contrecœur mais une étincelle coupable brillait toujours dans ses yeux. Peter trouvait toujours incroyable comment certaines personnes pouvaient être des livres ouvert.
Il savait qu'il possédait lui-même un talent d'acteur surprenant qui lui avait sauvé plusieurs fois la mise face aux professeurs. James de son côté était carrément une bibliothèque, il accentuait chacune de ses émotions au maximum possible pour un être humain. Remus était illisible par contre. Il possédait ce genre de regard neutre assez exaspérant. Quant à Sirius... Curieusement c'était assez facile de savoir ce qu'il pensait. Son visage n'était peut-être pas facile à déchiffrer à première vue mais ses yeux étaient incroyablement expressifs et de discrets tics agitaient sans cesse son visage. Il suffisait juste de l'apprivoiser et il devenait un véritable livre ouvert.
— Maintenant dis-moi comment ça va. Comment va ton dos ? Tu veux que j'aille chercher ma mère ? demanda James d'un air soucieux. Je vais chercher ma mère...
— Non je vais bien ! Je vais bien... Juste... Pas d'adulte. Pas d'adulte...
James hésita un instant avant d'accepter de se rasseoir sur sa chaise. Peter se posta juste à côté.
— Salut Patmol...
— Queudver ! Excuse-moi si je ne me lève pas mais Corny risque de m'attacher au lit sinon.
— Maman a dit que ton dos avait subi des brûlures au premier degré, Sirius. Sortir de ton lit ne ferait que prolonger ton séjour dans le-dit lit... C'est un miracle que tu aies réussi à atteindre notre maison ! Comment t'as fait d'ailleurs ?
— Magicobus. Puis j'ai marché... J'ai beaucoup marché mais je m'en souviens pas bien...
— Ça c'est le choc. Madame Potter a dit que tu as du te diriger au hasard vers un endroit auquel tu te sentais attaché.
Sirius eut subitement l'air gêné mais cette réaction ne fut accueillie que par le sourire ravi de James.
— Je suis désolé de vous avoir dérangé, s'excusa Sirius. Dès que mon dos est guéri j'irai chez Andy...
— Quoi ? Pas question ! s'indigna James. Tu oserais me laisser seul ? C'est chez toi ici et tu devrais t'y habituer parce que mes parents t'ont déjà adopté !
— D'ailleurs je pense pouvoir affirmer que tu es leur préféré Patmol, glissa Peter.
— Imagine tout ce qu'on va pouvoir faire ! s'excita James. On pourra utiliser les ingrédients bizarres de mon père pour nos expérimentations ! Et on pourra utiliser le terrain vague pour jouer au Quidditch et...
— Je suis là depuis vingt heures, réveillé depuis dix minutes, et il me parle déjà de Quidditch, se lamenta Sirius en se laissant retomber en arrière.
Il dut regretter son geste car il se releva précipitamment, le visage tordu de douleur. James arqua un sourcil moqueur alors que Peter riait légèrement. Sirius leur adressa le même regard sombre.
— Faux amis...
— Faux ami qui t'héberges, rappela James. Donc je me disais qu'on pourrait demander à la vieille Bathilda d'arbitrer et Peter pourrait être notre cheerleader !
— Bien sûr. Et Lunard sera l'attrapeur star du match, railla Peter.
— Je suis sûr que tu aurais l'air phénoménal en costume de cheerleader Queudver.
— Sirius c'est toi qui devrais faire la cheerleader. Tu as plus de sens du rythme que moi.
— En même temps ce n'est pas très dur... Tu as dansé la Macarena sur du Rolling Stones, se moqua James.
— Moi au moins je n'ai pas tenté de danser sur un balai pour impressionner Evans.
— Quoi ? C'était quand ça ? Je ne me suis pas moqué de toi sur ça, s'indigna Sirius.
— Pete a une copine ! dénonça immédiatement James.
— James ! protesta Peter.
— Quoi ? Depuis quand ? Tu nous l'as pas dit ! s'indigna à nouveau Sirius. Je ne suis au courant de rien ou comment ça se passe ?
— Toutes les fois où il disparaissait mystérieusement de la Carte c'est parce qu'il la rejoignait en secret dans la Salle sur Demande ! continua James avec un grand sourire.
— Ben alors Pete... Je ne te croyais pas comme ça. Et qui est l'heureuse élue ?
Peter garda le silence, ses joues rougissant. Il ne savait pas vraiment comment leur annoncer qui était « l'heureuse élue », c'est pour ça qu'il ne les avait pas prévenu qu'il était en couple. Il appréhendait surtout la réaction de Sirius, il aurait tout les droits de lui en vouloir quand il saurait avec qui il sortait.
— Allez Pete ! Ça fait trois jours que j'ai deviné et tu m'as toujours pas dit qui c'était...
— On a très envie de savoir pour se moquer... Je veux dire pour la rencontrer, se corrigea Sirius.
— Vous la connaissez déjà, marmonna Peter en jouant avec ses pouces.
— Vraiment ? Oh non ! Ce n'est pas Wile quand même ? s'horrifia Sirius.
— Quoi ? Non, protesta Peter. Bien sûr que non.
— Ouf...
— Lily ? s'horrifia James.
— Non !
— Euh... Jordan ?
— Elle m'a cassé une dent avec sa batte en troisième année. Donc non.
— Vance !
— Finnigan !
— Mais bien sûr que non !
— Bon je commence à manquer de filles là...
— T'es sorti avec des filles toi, protesta James. T'en as forcément d'autres.
— Ben je suis sorti avec Jordan et Wile... Même s'il ne faut jamais reparler de ces périodes, rappela gravement Sirius.
— Bien sûr mon vieux. C'est deux périodes sombres de ta vie.
— Y'avait aussi Summerby. C'est tout. Ah non ! Mary bien sûr...
— T'as un truc pour les joueuses de Quidditch toi dis donc, releva James en arquant un sourcil. Alors Pete qui c'est ?
— Vous l'avez dit.
— Tu sors avec Summerby ?! Bonne chance Queu...
— Je sors avec Mary, le coupa Peter.
— Oh.
Sirius le dévisagea avec une expression entre la stupeur et le choc.
— Mary ? MacDonald ?
— Tu n'es pas sorti avec trente-six milles Mary... Je suis désolé j'aurais du te demander si ça ne te dérangeait pas avant, s'excusa précipitamment Peter. J'aurais du et j'y pensais vraiment ! J'ai essayé mais... Mais je ne voulais pas que tu te mettes en colère et tu avais déjà d'autres problèmes, je suis désolé et...
— Pete ! Stop Pete, l'interrompit Sirius avec un sourire. Pas besoin de t'excuser, ce n'est pas grave.
— Mais... On ne sort pas avec les ex. C'est une règle universelle...
— On est les Maraudeurs, on a nos propres règles ! intervint James.
— Écoute Corny, Peter. Notre règle universelle à nous c'est : pas touche à Evans.
— Ouais ! Attends non... C'est ça notre règle ? s'étonna James en se tournant vers Sirius.
— C'est une de nos règles en tout cas. Pas touche à Evans, Aleks, Eddie, Camille, Alice, Reg, énuméra Sirius en s'interrompant un instant sur le dernier nom. Ils sont hors limite. Que ce soit blague ou drague.
— De toute façon ce n'est pas comme si on allait s'attaquer à Eddie, c'est notre coloc', fit remarquer James.
— Certes. Mais tu vois Peter, les ex ne font pas partie de la liste... Et puis Mary et moi c'est différent. Après coup on est resté potes, c'est pas vraiment une ex... Ça me dérange absolument pas que tu la vois. Je te plains juste parce que si un jour James réussit son coup avec Evans, tu te retrouveras sûrement entraîné dans un double date.
— Comment ça "si" ? s'insurgea James. Evans et moi c'est le destin ! Évidemment qu'on va finir ensemble !
— Par contre depuis quand ça dure cette histoire ? continua Sirius en ignorant son meilleur ami. Parce que si nos règles ne précisent rien sur les ex, elles disent spécifiquement qu'on est pas censé se cacher des nouvelles aussi percutantes.
— Oh... Ça ne fait pas si longtemps... Ça a commencé juste après le bal... On a fini ensemble pour Halloween parce qu'elle ne pouvait pas y aller avec Mulciber et qu'il y avait un problème avec moi. On a parlé et... Ça s'est fait naturellement, marmonna Peter en continuant de jouer avec ses pouces. Elle est vraiment super...
— Super, hein ? Écoute-moi ça Cornedrue !Notre p'tit Queudver est amoureux !
— Ils grandissent si vite...
— Dis tu penses qu'il va se mettre à vomir des cœurs ? Ou se transformer en guimauve ?
— Voilà c'est aussi pour ça que je ne vous ai rien dit, se rappela Peter en retenant un grommellement.
— On te charrie mais on est content pour toi Pete, assura James.
— Et donc qu'est-ce que vous faisiez tout les deux seuls dans la Salle sur Demande ? demanda Sirius avec un sourire suggestif. Je suis prêt à parier que vous « jouiez au Scrabble».
— Si ça trouve parfois certaines personnes jouent vraiment au Scrabble... Je parie que Remus joue vraiment au Scrabble, commenta James.
— Alors toi tu ne l'as clairement jamais vu avec Aleks, grimaça Peter. Je ne crois pas qu'ils pensent au Scrabble dans ces moments-là...
— C'est son côté bestial de loup-garou qui ressort à Lunard, railla Sirius. Notre p'tit louveteau a grandi lui aussi James, faut se faire à l'évidence...
— Hé oui... J'ai l'impression que c'est l'année dernière encore que Peter et Remus faisaient leur première blague en versant du poil à gratter sur la veste de Rusard, soupira James. Comme le temps passe vite... Les voilà maintenant qui gambadent joyeusement dans Poudlard sans chaperons...
— Mais quel petit vieux... Se moqua Sirius.
— Hé ! C'est toi qui a commencé !
— Je m'attendais à une blague salace, pas à un moment de nostalgie maternel.
— Tu es toujours aussi touchant Patmol... Hé mais c'est Noël aujourd'hui, se rappela subitement James. Joyeux Noël les gars !
— Toi et ta passion de Noël...
— C'est génial Noël.
Peter leva les yeux au ciel mais un discret sourire vint ourler ses lèvres. Sirius avait regagné toute son énergie et sa gaieté habituelle et Merlin ce que ça faisait du bien après l'avoir vu aussi effondré la veille... Peter sentit son cœur se gonfler de fierté et de reconnaissance alors que Sirius et James riaient aux éclats. Il n'avait peut-être plus beaucoup de famille, mais il avait toujours trois merveilleux frères.
— Joyeux Noël les gars.
***
Hey fuckers !
Après relecture y'a quand même pas mal de backstory j'ai l'impression dans ce chapitre... En tout cas j'espère que ce retour dans le passé vous aura plu !
N'hésitez pas à voter ou à commenter, ça me fait toujours très plaisir !
À dans deux semaines !
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