Chapitre 35 : Complex Family
1976
Chapter 35 : Complex Family
Regulus se tenait depuis dix minutes devant la porte fermée de son frère, incapable de faire le moindre mouvement. Sa mère lui avait ordonné d'aller le chercher car leurs oncles et tantes n'allaient pas tarder à arriver mais il n'avait pas trouvé la force d'affronter Sirius.
Regulus trouvait ça tellement ironique que sa famille se réunisse pour le réveillon de Noël, une fête typiquement moldue, et maudissait ses ancêtres pour avoir ancré cette tradition chez les Black. Il détestait les soirées en famille autant que Sirius détestait leur famille.
— Tu vas rester longtemps figé devant ma porte ? lança une voix irritée.
Regulus se renfrogna quand il se rendit compte que son frère aîné avait senti sa présence depuis sa chambre. Priant pour que Sirius n'ait pas déjà installé des sorts de protection autour de sa chambre, il posa sa main sur la poignée de la porte et la poussa. Il fut accueilli par une forte odeur de nicotine et un air de musique entraînant.
Sirius ne releva même pas les yeux de la lettre qu'il écrivait et ne prit pas la peine d'éteindre son tourne-disque quand Regulus entra dans son antre.
— Que puis-je faire pour toi, Regulus ? demanda Sirius en levant finalement la tête.
Regulus se contenta de rester immobile au milieu de la pièce alors que la porte se fermait seule et brutalement dans son dos. Sirius était torse nu et le regard du Serpentard restait accroché aux bleus qui coloraient les épaules de son frère, bleus dont il avait écopé pour avoir refusé de porter un toast en l'honneur de leur grand-père lors de la soirée du solstice d'hiver. Regulus lui-même pouvait toujours sentir la plaie sur son épaule le démangeait furieusement, celle qu'il avait reçu pour avoir ignoré Bellatrix et son mari toute la soirée. Du moins ses parents considéraient qu'il les avait ignoré mais Regulus avait été simplement terrifié par l'idée de les approcher.
— Les invités vont arriver. Walburga veut que tu t'habilles et descendes.
Sirius eut un sourire amer alors qu'il reposait son parchemin et un instrument étrange sur sa table de chevet.
— Qu'est-ce que c'est ? ne put s'empêcher de demander Regulus.
Sirius lui adressa un regard surpris avant que ses yeux ne s'éclairent. Il s'empara de l'instrument étrange et le lui tendit. Regulus l'attrapa avec curiosité.
— C'est un stylo-plume, déclara fièrement Sirius. C'est l'équivalent non-magique de la plume...
Regulus lâcha le stylo-plume comme s'il l'avait brûlé.
— C'est moldu ? paniqua-t-il.
Il jeta un rapide coup d'œil derrière lui, pour s'assurer que la porte était bien fermée et que Walburga n'avait pas pu les entendre. Sirius lâcha un ricanement méprisant et se pencha pour attraper sa plume moldue.
— Hé oui... Un objet hautement maléfique, ironisa-t-il en le rangeant dans sa poche.
— Sirius si Walburga voit...
— Qu'est-ce qu'elle va faire ? Me jeter un sort ? défia Sirius en boutonnant sa chemise. Ce serait une nouveauté tiens. Décrispe-toi Regulus, la mégère refuse de s'approcher à moins d'un mètre de "mon antre" depuis que j'ai collé ces posters...
— Posters ridicules d'ailleurs, maugréa Regulus en lorgnant d'un œil mauvais les affiches lubriques.
Sirius se contenta de lui offrir un sourire narquois en coiffant ses cheveux en arrière à l'aide d'un élastique.
— Peu importe, ils ont eu l'effet escompté. La harpie ne vient plus me punir jusque dans ma chambre.
— En parlant de ridicule, c'est quoi cette musique ?
— Ridicule ? s'offensa Sirius. Non mais je dois t'introduire à mon véritable amour Regulus.
Sirius se leva de son lit et d'un mouvement de baguette fit tourner son disque de quelques tours. Puis il vint se poster à côté du poster d'un moldu à la coiffure étrange et à l'œil maquillé.
— David Bowie soit l'être le plus parfait qui n'ait jamais existé, clama Sirius. Le chanteur le plus incroyable qui n'ait jamais foulé cette Terre. Écoute cette chanson, puis regarde-moi dans les yeux et ose me dire que ce n'est pas un génie de la musique !
Regulus émit un bruit entre le scepticisme et le mépris, il restait très sceptique quant aux goûts de son frère qu'ils soient vestimentaires, capillaires ou musicaux. Cependant après quelques secondes d'écoute il ne put s'empêcher d'être impressionné par le rythme joyeux et la voix remarquable qui sortait du tourne-disques. Sirius retint un sourire triomphant face au silence de Regulus.
— C'est génial, hein ?
— Passable, déclara Regulus en gardant une expression indéchiffrable.
— Menteur.
— Je ne suis pas un menteur...
Sirius s'apprêtait à répliquer quand la porte grinça. Immédiatement l'attitude nonchalante des frères s'évanouie. Sirius agita précipitamment sa baguette pour arrêter la musique et ranger la plupart des objets moldus qui recouvraient son lit. Orion Black entrait dans la chambre lorsque le dernier tube d'eye-liner disparaissait dans un coin.
Leur père les toisa avec un regard suspicieux alors que les deux frères faisaient de leur mieux pour apparaître impassibles.
— Descendez immédiatement, votre mère me rend folle à s'agiter dans tout les sens, ordonna-t-il. Et Sirius enlève ça de tes cheveux, c'est grotesque et tu ressembles à Alphard. Tu devrais te couper les cheveux, c'est trop loin pour un homme. Regulus garde un œil sur lui, veux-tu ? Je ne peux plus gérer une autre crise de colère de Walburga.
Sirius enleva son élastique en jetant un regard noir à son père. Orion l'ignora et sortit de la pièce, le dégoût s'imprimant sur ses traits alors que son regard effleurait les murs couverts de bannières Gryffondors.
Regulus quant à lui fixa la nuque de leur paternel avec des yeux brûlants. Il trouvait totalement hypocrite de la part d'Orion de se plaindre des crises de colère de Walburga alors que c'étaient ses fils qui récoltaient les fruits de sa fureur.
Néanmoins il obéit et sortit à sa suite, ravalant ses remarques acides. Il pouvait voir que Sirius avait plus de mal à se contenir.
— Comment va ton épaule ? demanda ce dernier.
— Bien, mentit Regulus. Mieux grâce à tes sorts en tout cas... Et toi ? C'est toi qui a en reçu le plus.
— Ça va, j'ai l'habitude.
— Bellatrix sera encore là ce soir...
Le visage de Sirius se ferma et Regulus fut certain d'apercevoir une lueur haineuse danser dans ses yeux. Il comprenait cette haine, Bellatrix la méritait. Pourtant le Serpentard n'arrivait pas à haïr Bellatrix. Sirius n'en avait pas conscience mais elle restait la raison pour laquelle ils avaient été protégés du Seigneur des Ténèbres si longtemps. Regulus lui en était reconnaissant même si sa cousine le terrifiait.
— Cette salope, grogna son frère.
— Sirius, soupira Regulus.
— Ne t'attends pas à ce que je sois poli après ce qu'elle a fait !
— Regulus ! Sirius ! Descendez les garçons ! ordonna la voix de leur tante Druella.
Regulus fit la grimace alors que Sirius s'engageait à pas traînants dans l'escalier.
— Allez courage... Plus qu'un dîner barbant.
— Tu oublies le Nouvel An.
Sirius gémit en laissant retomber sa tête contre la rambarde. Ce désespoir visible arracha un sourire à son frère qui dépassa le Gryffondor dans les escaliers, assénant une tape sur son épaule au passage. Sirius se dégagea en sifflant de douleur, sa main se portant instinctivement à son épaule toujours endolorie des sorts de sa mère. Regulus se figea.
— Oh désolé...
— Pas grave, pas grave, dit précipitamment Sirius. Ça ne fait presque plus mal.
Regulus se détourna, retenant une autre bouffée de colère à l'encontre de Walburga. Il acheva de descendre les escaliers, suivit de près par son aîné et fut soulagé d'atteindre le premier étage. Il détestait ces escaliers, il avait toujours l'impression que les yeux de ces elfes de maison empaillés le suivaient, l'accusant injustement du comportement de ses ancêtres. À la mort de Kreattur, Regulus ferait tout son possible pour qu'il puisse être enterré dignement comme un être vivant.
— Ce n'est pas trop tôt. Nous avons failli attendre, plaisanta Druella. Comme vas-tu Regulus, mon garçon ?
— Comme un charme, Druella. Tu es radieuse aujourd'hui, salua Regulus.
— Ton fils est si charmant Walburga, s'extasia Druella.
— Je les ai bien éduqué, déclara simplement Walburga.
Cette remarque lui valut un regard noir de la part de Sirius et arracha un sourire cynique à Orion bien que le reste de la famille ne semble pas s'en rendre compte. Bellatrix apparut derrière sa mère, entourée de son mari et son père. Rodolphus lui retira sa cape en velours des épaules, son visage aussi inexpressif que celui de Regulus. Cygnus vint placer un baiser sur la joue de Walburga, saluant sa sœur avec peu d'enthousiasme.
— Vraiment ? Comme un charme ? releva Bellatrix avec un sourire mauvais. Toi et Sirius aviez pourtant l'air bien pâles quand vous êtes partis dimanche dernier...
Regulus n'eut pas besoin de se retourner pour deviner la fureur de son frère et son corps qui se tendait. Il lui écrasa discrètement le pied pour le faire revenir dans le monde présent et l'empêcher d'attaquer leur cousine aînée.
— C'est vrai que vous n'aviez pas l'air en forme...
— Probablement juste un rhume mère, coupa Narcissa. Il faisait frais la semaine dernière.
— Surtout dans la forêt, commenta Bellatrix.
Narcissa lui adressa un regard d'avertissement qui eut pour simple effet d'agrandir son sourire. Lucius Malfoy plissa ses yeux, ne comprenant pas cette échange entre les deux sœurs, jusqu'à une autre voix ne vienne interrompre le silence.
— Balivernes ! Les Black ne tombent pas malades, aboya Pollux Black.
— Mais bien sûr, il ne compte pas la folie Black comme une maladie ? murmura Sirius à l'oreille de Regulus.
— Sirius viens ici, ordonna Pollux.
Regulus retint un soupir alors que Sirius se renfrognait et se dirigeait à contrecœur vers leur grand-père à moitié fou. Ce dernier restait toujours assis dans son imposant fauteuil en velours vert, incapable de se lever seul.
— Mon digne petit-fils. Le charme et la puissance des Black, clama Pollux en s'appuyant sur Sirius pour se mettre debout.
La plupart des personnes dans le salon levèrent les yeux au ciel en entendant les remarques saugrenues du grand-père Pollux. Même son cousin Arcturus le dévisageait avec ennui depuis sa place au milieu du salon. Ils avaient le même âge pourtant Arcturus se tenait debout avec pour seul point d'appui sa cane adorée.
— Le portrait craché de tes parents.
— Seulement physiquement, commenta Walburga en prenant une gorgée de vin rouge.
— L'héritier du nom Black !
Regulus ne put retenir un sentiment de malaise face à ces mots. Il n'aurait pas voulu être à la place de son frère en cet instant. D'ailleurs Sirius avait l'air malade, autant que Bellatrix avait l'air irritée.
— C'est vrai. Sirius est l'héritier, répéta Lucius d'un air songeur.
— Tiens pourquoi ne ferais-tu pas le toast familial lors du Nouvel An cette année ? proposa Cygnus. Si Arcturus et Walburga veulent bien te céder leur place bien évidemment.
Walburga s'apprêtait à protester quand la voix grave d'Arcturus retentit, attirant les regards de sa famille. Le patriarche des Black avait le don d'attirer l'attention de tous grâce à un simple mot.
— Sirius vient d'avoir dix-sept ans. Il me semble qu'il serait temps pour lui d'assumer son rôle d'héritier, annonça-t-il dans un silence total. Tu porteras le toast cette année. N'es-tu pas d'accord Orion ?
Orion releva la tête d'une de ses lettres, un sourcil élégamment levé. Il ne répondit pas et se contenta d'avaler une gorgée de son whisky sous le regard agacé de sa femme et de Cygnus.
— Orion. Le temps n'est-il pas venu pour ton aîné d'assumer ses responsabilités ? répéta Arcturus avec une pointe d'impatience dans la voix.
Les lèvres d'Orion s'étirèrent en un sourire narquois.
— Bien sûr Arcturus. Sirius n'est plus un enfant même si son comportement démontre parfois le contraire. Ma chérie, je suis d'avis que tu devrais lui céder ta place.
Les yeux de Walburga étincelèrent de colère mais elle ne fit aucun commentaire et se renfonça dans le mur en masquant son expression furieuse avec son verre à vin. Regulus savait qu'elle ferait payer cela à Sirius plus tard, bien que ce ne soit en aucun cas de sa faute. Mais elle ne pouvait pas s'attaquer à son oncle ou à son mari. Il ne lui restait plus que ses fils.
Cependant alors que les hommes pensaient cette conversation achevée, une autre voix indignée retentit.
— Sirius va porter le toast familial ? Pourquoi pas Kreattur ? cracha Bellatrix. Il va encore nous ridiculiser ! Il déshonore notre nom à la moindre occasion ! Nos ancêtres se retourneront dans leur morgue si ce traître à son sang prononce le moindre...
— Bellatrix ! s'exclama Druella avec choc.
— Tout le monde le sait mère ! Sirius est un traître. C'est pourtant visible, non ? C'est un Gryffondor et il fréquente des êtres répugnants, des traîtres à leurs sangs et des sangs-de-bourbes... Et ce n'est rien comparé aux autres rumeurs qui circulent.
— Quelles autres rumeurs ? coupa sèchement Arcturus.
Regulus et Sirius se jetèrent le même regard glacé. Ils pensaient tout les deux à la même chose. Mais si Bellatrix révélait l'implication de Sirius avec Dumbledore, les conséquences seraient catastrophiques.
— Franchement Bellatrix si tu y tiens tant, on peut le faire ensemble ce toast, suggéra Sirius en masquant habilement sa panique. Nul besoin de se ridiculiser en s'enflammant comme tu le fais...
— Oh mais je pense justement que c'est le parfait moment pour s'enflammer mon cher cousin, rétorqua Bellatrix.
— Vous pensiez vraiment qu'on ne vous démasquerait pas ? ricana Rodolphus. Ma cousine et toi, vous vous pensez si rusés... Peut-être que vous nous prenez pour des imbéciles.
— Non, non... Nous ne te prenons pas pour un imbécile, Rodolphus. Nous savons que tu en es un, rétorqua Sirius. Nuance.
— Sirius !
— Mais voyons Sirius, se révolta la grand-mère Irma. Ce n'est pas une façon de s'adresser à sa famille.
— Quelles sont ces rumeurs Bellatrix ? demanda à nouveau Arcturus en s'avançant.
— Bella, prévint Sirius dans un murmure menaçant.
— Les rumeurs sur le grand ami de Sirius, déclara Bellatrix. Albus Dumbledore et sa petite résistance.
Ce nom provoqua des murmures méprisants chez tout les Black présents dans la pièce, même si aucun ne pouvait rivaliser avec le dégoût de Lucius Malfoy. Sirius fixait Bellatrix, pâle comme la mort. Sa cousine soutenait son regard perçant, la haine brûlant dans ses yeux onyx.
— Apparemment il aurait créé un ordre pour s'opposer à notre Seigneur des Ténèbres. Rien de surprenant, il a toujours eu des idées naïves et farfelues... Mais à qui a-t-il proposé une place dans cet Ordre ? À notre cher héritier. Dis-nous Sirius, quelle a été ta réponse ?
— Tu délires Bella...
— La réponse Sirius !
— Sirius. Qu'as-tu répondu ? interrogea Arcturus d'une voix glaciale.
Sirius se figea et Regulus vit la panique le submerger. Le Serpentard se déplaça discrètement derrière ses oncles et tantes, tentant d'atteindre son frère avant que la bombe n'explose. Tout les regards étaient rivés sur le Gryffondor, l'incompréhension et le choc flottant sur les visages parfaits des Black. Regulus se demanda un instant ce que dirait le monde magique s'il voyait leur royauté dans cet état...
C'était la première fois que Regulus voyait sa famille aussi désemparée, même le départ d'Andromeda n'avait pas causé une telle déroute chez eux. Sirius était en danger, dès que Bellatrix révélerait qu'il s'était battu contre elle, toute la famille se soulèverait contre lui. Regulus devait trouver le moyen de l'aider.
Mais alors que le Serpentard commençait à paniquer également, son cerveau tournant à toute vitesse pour trouver une échappatoire, un allié inattendu vint à la rescousse de son frère.
— Il a accepté c'est évident. Une erreur de jeunesse. Sirius a trop longtemps échappé à son rôle d'héritier et il a fréquenté des choses qui lui ont retourné le cerveau, déclara Walburga d'une voix remplie de dégoût. Mon fils a trop longtemps jouit d'une liberté néfaste. Mais tout prend fin aujourd'hui, son allégeance déshonorante à Dumbledore et son comportement de traître... Tout disparaîtra ce soir.
Walburga vint se poster à la droite de son aîné, posant une main sur son épaule toujours blessée et la pressant légèrement. Regulus aperçut l'incompréhension dans les yeux de Sirius. Le Serpentard s'arrêta. Il ne comprenait pas un traître mot de ce qui sortait de la bouche de leur mère. D'ailleurs il n'était pas le seul, tout le reste des Black la dévisageait comme si elle était folle. Bellatrix en particulier la fixait avec rage, furieuse de ne pas avoir pu acculer Sirius.
— Que va-t-il se passer ce soir ma chère ? interrogea Orion.
— Nous allons accueillir un invité spécial, sourit Walburga. Lucius et Antonin ont réussi à organiser une rencontre avec le Seigneur des Ténèbres en personne.
Orion se redressa immédiatement, adressant un regard incrédule à sa femme. Sirius s'était complètement figé et pendant un instant Regulus se demanda s'il avait arrêté de respirer. Lui-même avait du mal à fonctionner correctement, la peur lui pressant douloureusement les entrailles.
— Le Seigneur des Ténèbres va venir ? Ici ? répéta Bellatrix, sa voix à peine plus haute qu'un murmure.
— As-tu perdu la tête Walburga ? siffla Orion. Sais-tu seulement ce qu'on risque si ça venait à se savoir que nous invitons le Seigneur des Ténèbres chez nous ?
— Personne ne le saura. C'est un homme discret mon cher, mais ça je pense que vous le savez... Cela fait trop longtemps que nous évitons cette rencontre mais l'heure est venue pour Lord Voldemort de rencontrer la famille Black. La famille la plus pure de toute l'Angleterre !
— Vous ne regretterez pas, assura Lucius. Rencontrer un sorcier comme lui change votre vie.
— Mais surtout il est temps pour Sirius d'assumer ses responsabilités en tant qu'héritier. Bellatrix honore déjà notre nom en portant fièrement la marque des Ténèbres tout comme Rodolphus et Lucius. Il est temps pour mon fils de les rejoindre et il est temps pour moi d'honorer la promesse que j'ai faite au Seigneur des Ténèbres, il a de cela six ans. La promesse que l'héritier des Black se battrait à ses côtés pour la gloire des sangs-purs ! Ce soir j'honore ma parole. Ce soir Sirius passera sa cérémonie d'initiation et rejoindra les rangs du Seigneur des Ténèbres, clama Walburga.
Regulus avait l'impression de se noyer. Ce n'était pas possible, ce n'était pas en train d'arriver... Il allait rencontrer le Seigneur des Ténèbres, le mage noir qui terrorisait toute la Grande-Bretagne depuis dix ans. Et Sirius allait devoir le rejoindre. Ce n'était pas possible, ce n'était pas en train d'arriver... C'était impossible... Il n'allait pas rencontrer le Seigneur des Ténèbres...
— Non.
Regulus fut réveillé par la voix froide de Sirius, tranchante et catégorique. Il releva la tête pour voir son aîné défier du regard tout les membres de leur famille. Walburga se figea un instant puis se retourna avec lenteur, les yeux brûlants de fureur et ses doigts s'enfonçant plus profondément dans l'épaule du Gryffondor.
— Non ? répéta-t-elle dans un souffle.
Un silence de mort s'abattit sur la pièce, tout les membres de la famille retinrent leur souffle alors que Sirius se dégageait de la prise de sa mère. Regulus le vit lever son menton et fixer Walburga dans les yeux avec plus de bravoure qu'il n'avait jamais montré face à elle.
— Non, refusa Sirius. Vous m'entendez tous ? Mère ? Jamais ! Jamais je ne rejoindrai Voldemort, jamais je ne toucherai à la magie noire ! Jamais je n'assassinerai le moindre innocent, vous m'entendez ? Plutôt crever que m'engager chez les Mangemorts ! Je suis resté silencieux trop longtemps mère mais c'est vrai je suis un traître ! J'ai rejoins Dumbledore et je ne changerai pas de camp. J'affronterai chaque personne dans cette pièce s'il le faut mais je ne rejoindrai pas les Mangemorts ! Vous m'entendez mère ? Jamais !
— Tu parles comme si tu avais le choix Sirius, siffla Walburga. Mais le Seigneur des Ténèbres est déjà en route et tu ne peux pas lui échapper. Tu n'as pas le choix. Tu es l'héritier des Black, la famille la plus pure, et ce soir tu remplis enfin ton rôle, celui dont tu as hérité à ta naissance ! Celui que je t'ai offert !
— Je n'en veux pas de ce rôle ! Je n'ai jamais voulu de cette foutue pureté de sang ! Donnez ce rôle à Bellatrix ou gardez-le pour vous mère mais moi je n'en veux pas ! Je hais cette famille !
— Sirius ! s'exclama Irma.
— Et moi c'est toi que je hais ! hurla Walburga faisant taire les exclamations indignées de leur famille. Fils indigne et ingrat, incapable de respecter notre famille ! Tu ne te rends pas compte de ta chance ! Tu es né l'héritier des Black, tu te rends compte de cette chance Sirius ? Tu as le monde magique dans la paume de ta main, le sang le plus pur dans les veines et tu jetterais tout ? Tu es tellement ingrat ! J'ai tout sacrifié pour toi et ton frère ! J'ai gâché ma vie pour vous ! Je ne voulais pas d'enfant, je ne voulais même pas de mariage mais je l'ai fais pour l'honneur des Black ! Je t'ai mis au monde pour l'honneur des Black ! Et maintenant tu rejettes ce même honneur ?
— Mais de quel honneur parlez-vous mère ? Il n'y a plus d'honneur chez les Black ! Juste des préjugés et de la cruauté. Le nom Black est sali par des siècles de crimes et de persécution. J'ai honte d'être un Black !
— J'aurais du t'étouffer dans ton berceau, murmura Walburga.
— Je regrette que vous ne l'ayez pas fait, rétorqua Sirius. J'aurais préféré mourir plutôt que d'être élevé par vous. Bien qu'au final le résultat soit le même, dans les deux cas je suis coincé en Enfer avec le diable en personne !
— Tu me dois tout Sirius. J'ai tout sacrifié pour toi, je t'ai donné la vie...
— La seule chose que je vous dois sont les cicatrices sur mon dos mère, la coupa Sirius.
— Tu me devras bientôt la gloire éternelle, quand tu rejoindras le Seigneur des Ténèbres.
— Non. Je vous l'ai déjà dit, je ne le rejoindrai pas. Ni aujourd'hui, ni demain. Jamais ! Parce que c'est fini mère, je m'en vais.
Le silence revint sur le salon alors que toute sa famille le dévisageait avec horreur. Regulus sentit un sentiment de terreur l'envahir en avisant la détermination sur le visage de son frère et la baguette qu'il avait sorti durant son échange avec Walburga.
— Quoi ? s'étrangla Narcissa.
— Je m'en vais mère. Je quitte cette maison de fous. D'ailleurs ça n'a jamais été une maison, juste une prison. Je refuse de m'engager chez Voldemort et je refuse de rester une minute de plus avec vous !
— Tu n'iras nul part Sirius ! s'écria Walburga en lui barrant la route, baguette levée. J'ai fais une promesse au Seigneur des Ténèbres, tu le rejoindras que tu le veuilles ou non. Si tu pars, tu creuses notre tombe !
— Vous l'avez creusé seule cette tombe mère.
Sirius la dépassa, le visage tordu de fureur, et se dirigea vers la porte. Personne n'osa le retenir, ils étaient trop stupéfaits par tout ces cris. Cygnus et Pollux se décalèrent même pour le laisser passer. Mais Regulus savait que Walburga n'abandonnerait pas si facilement, elle n'abandonnait jamais la partie si son honneur et Sirius étaient en jeu.
Son maléfice cuisant atteignit Sirius au dos. Et un autre. Et encore un.
Regulus savait à quel point ce maléfice était douloureux, il avait cru que Sirius s'immobiliserait. Mais le Gryffondor n'arrêta pas de marcher.
Regulus le regarda encaisser un à un chaque sort que sa mère envoyait, sans gémir, sans supplier. Il tressaillît à peine. Des années de souffrance l'avaient préparé à ce moment, Sirius savait masquer sa douleur désormais.
Il traversa le salon, le menton haut, jusqu'au couloir qui menait à l'entrée. Les Black l'observèrent avancer dans le couloir sans réagir. Ils étaient tous trop sonnés pour penser à l'arrêter.
— Impero ! s'écria Walburga.
Sirius s'arrêta à quelques pas de la porte. Il se retourna et fixa le visage triomphant de Walburga d'un regard vide. Mais le maléfice se rompit presque immédiatement et Sirius adressa un sourire amer à sa génitrice.
— C'est dommage mère, vous l'avez trop utilisé... Ça ne marche plus sur moi maintenant.
Walburga le dévisagea avec des yeux écarquillés. Sirius s'apprêtait à poser la main sur la poignée de porte quand il s'interrompit. Il se redressa subitement, faisant fi de ses blessures pour chercher du regard quelqu'un. Ses yeux lourds de fatigue se posèrent sur Regulus qui arrêta un instant de respirer quand Sirius tendit sa main.
— Regulus ? Tu viens ?
Regulus le dévisagea avec horreur.
— Regulus ne bouge pas ! hurla Walburga. Sirius viens ici !
— Regulus, insista Sirius. On peut partir. On peut être libre.
— Ne bouge pas Regulus, ordonna Orion en posant une main sur son épaule.
Sirius lui adressa un regard suppliant et Regulus aurait voulu pouvoir lui expliquer, lui expliquer pourquoi il ne pouvait pas le suivre. Il aurait voulu lui dire de s'enfuir, de se sauver. Il aurait voulu lui hurler de ne pas l'abandonner ici, de ne pas le laisser seul avec Walburga et Orion. Mais son visage resta inexpressif et son corps raide.
Le visage de Sirius se ferma et Regulus sentit le désespoir s'abattre sur lui lorsque son frère ouvrit la porte et sortit en la claquant violemment derrière lui.
— Sirius !
Les Black fixèrent la porte fermée d'un air interdit, un lourd silence planant sur le Square Grimmaud. La honte d'avoir été insulté brillait dans les yeux de Bellatrix, Pollux et Irma mais dans le reste des regards c'était la peur qui dominait. Mais Regulus n'en avait rien à faire, le monde s'était dérobé sous ses pieds quand Sirius avait refermé cette porte, disparaissant à tout jamais derrière. Son monde s'était écroulé en entendant la porte claquer.
Sirius était parti. Sirius était parti sans lui.
— Bon débarras, cracha Bellatrix. Le seul service qu'il pourrait rendre à notre famille c'est de mourir dans une ruelle abandonnée.
— Tais-toi Bellatrix, ordonna Cygnus d'une voix blanche. C'est une catastrophe...
— Regarde ce que tu as fais Walburga, gronda Orion. Qu'allons-nous dire au Seigneur des Ténèbres maintenant ?
Le silence revint. Les doigts d'Orion s'enfonçaient douloureusement dans l'épaule de Regulus mais le Serpentard ne réagit pas. Il continuait de fixer la porte fermée d'un air presque hagard.
— Il va prendre personnellement le départ de Sirius, devina Narcissa d'une voix atone.
— Le Seigneur va se retourner contre nous, murmura Druella.
— Non, le Seigneur ne se retournera pas contre vous si vous lui donnez ce que vous lui avez promis et vous lui avez promis un Black. Il suffit de lui offrir un autre héritier, déclara Rodolphus.
Il s'attira l'attention des Black qui se mirent à murmurer entre eux. Arcturus le dévisagea d'un air songeur, son regard vagabondant dans la pièce, effleurant chaque membre de sa famille. Il s'arrêta sur une personne précise et le regard de tous les Black se tourna alors vers Orion et ce qu'il tenait sous sa main. Regulus sentit une vague de nausée déferler sur lui lorsqu'il remarqua que tout le monde le regardait avec l'air d'attendre quelque chose de lui. Merlin, s'attendaient-ils à ce qu'il remplace Sirius ?
— Regulus est trop jeune, s'indigna immédiatement Narcissa. On ne peut l'offrir au Seigneur des Ténèbres c'est trop dangereux.
— Ne dis pas n'importe quoi Narcissa, il n'est jamais trop tôt pour faire ses preuves, protesta Lucius en prenant la main de sa femme dans la sienne. Regulus sait se servir de sa baguette, si moi et Bellatrix commençons à le former il pourrait survivre...
— Regulus ? Il ne survivrait pas deux semaines, s'exclama Bellatrix. Je peux m'occuper de calmer la fureur du Seigneur, père. Il me fait confiance, je le sers depuis de nombreuses années...
— Quatre ans Bellatrix, rappela nerveusement Cygnus. Ce n'est pas assez. Ce n'est pas du tout assez. Regulus est peut-être notre seul espoir...
— Narcissa a raison, Regulus est trop jeune, refusa Druella. Ce serait l'envoyer à sa mort ! Il ne sait pas se battre correctement !
— Regulus ne veux-tu pas honorer notre famille ? demanda Walburga en se rapprochant de son fils, prenant ses mains dans les siennes. Sauve notre honneur mon fils.
— Je... Je ne sais pas...
— C'est un enfant !
— Nous l'entraînerons, promit Lucius. Bellatrix, Rodolphus et moi-même nous l'entraînerons.
— Nous étions tous des gamins et regardez jusqu'ou nous sommes arrivés Druella, déclara Rodolphus d'une voix railleuse. Si Regulus nous obéit, il survivra. La cérémonie d'initiation n'est pas compliquée, il faut juste avoir des tripes. Tu as déjà vu un cadavre, petit ?
— Non, répondit Regulus d'une voix vide.
— Prépare-toi alors. Mais ce n'est pas si terrible. Le pire c'est d'écouter les justiciers qu'on capture déblatérer sur les Ténèbres et la Lumière, la morale et tout le reste... Selwyn nous a bien cassé les oreilles. C'est presque une délivrance de les faire taire !
— Selwyn ? Aurelius Selwyn ? lança Orion avec un regard inquiet.
— Non, Llewelyn Selwyn. Un traître qui s'est allié avec Dumbledore. Il aurait plu à votre fils tiens, ironisa Rodolphus.
— Mais c'était un sang-pur.
— C'était un traître !
— Ne t'inquiète pas Regulus. Tu n'auras pas à tuer beaucoup de sang-purs, la principale menace restent les sang-de-bourbes, rassura Lucius.
— Et éliminer quelques moldus fait toujours du bien au moral, commenta Bellatrix en examinant ses ongles. Mais je maintiens ce que j'ai dis. Regulus ne survivrait pas deux semaines chez les Mangemorts, il n'a ni l'audace, ni la puissance de Sirius.
— Il est trop jeune !
— C'est un enfant, il ne sait pas se battre...
— Regulus est trop douillet, il ne réussira pas à tuer quoique ce soit.
— Le Seigneur va nous punir à cause de tes actions irresponsables, Walburga !
— Je ne t'ai pas vu m'aider, Orion, quand notre fils se révoltait contre...
— Silence ! tonna Arcturus.
La sonnette retentit, l'estomac de Regulus fit un soubresaut et il se figea sur place. Le reste des protestations s'évanouit dans l'air, le regard des Black se tournant vers l'entrée du salon.
— Kreattur, appela Arcturus.
— Oui Maître ?
— Va chercher notre meilleure bouteille de Whisky puis va ouvrir.
— Tout de suite Maître, croassa Kreattur en disparaissant.
Arcturus se tourna vers sa famille, le regard lourd et solennel.
— Regulus n'est pas prêt, il faut retarder le moment de l'initiation. Mais si ça ne convient pas au Seigneur des Ténèbres, il nous faudra peut-être aller chercher Sirius et le ramener de force. Dans tout les cas préparez-vous et cessez vos disputes immédiatement. Nous sommes les Black et Square Grimmaud reste notre demeure, tâchez de vous rappeler de cela.
Au moment où Arcturus achevait son discours, Kreattur réapparut dans l'entrée. Il guidait deux grandes silhouettes élancées et encapuchonnés. Elles se débarrassèrent en même temps de leurs capes, rabattant leurs capuchons sombres derrière eux. Le premier homme était un ami de longue date des Black, Antonin Dolohov. Quant au deuxième... Regulus se demanda s'il était humain.
Au premier regard, Lord Voldemort réussit à immobiliser la moitié des personnes dans la pièce. Son aura magique rivalisait facilement avec celles de tout les grands sorciers que Regulus avait pu rencontrer. Même celle de Dumbledore lui avait paru moins imposante.
Mais alors que Dumbledore offrait une comparaison rassurante avec un grand-père bienveillant, Lord Voldemort était tout simplement glaçant. Oh bien sûr, il restait fascinant et tout à fait charmant. Il irradiait de puissance et de confiance. Pourtant quelque chose dans ses yeux rouges et sa peau d'une pâleur cadavérique faisait frissonner Regulus.
L'adolescent semblait être le seul dans la pièce à remarquer cette aura malsaine qui émanait du sorcier, cette magie inhumaine. Regulus avait toujours été un sorcier sensible et il regarda avec horreur sa famille fixer cet être terrifiant avec révérence et admiration. Il ne les comprenait pas. Ne sentaient-ils pas cette magie malsaine ? Cette puissance qui n'avait rien d'humain ? Peut-être avait-il passé trop de temps en présence de sorciers rendus fous par la magie noire mais Regulus ne voyait qu'un monstre lorsqu'il observait le Seigneur des Ténèbres.
Ce dernier se détacha lentement de l'ombre pour rejoindre le milieu du salon, son regard rougeâtre scrutant chaque visage. Un sourire ourla ses lèvres minces lorsqu'il reconnut les Lestrange et Lucius. Pourtant ce ne fut pas devant un des ses partisans qu'il s'arrêta mais devant Walburga Black.
Regulus recula légèrement alors que Walburga s'approchait d'un pas, la fascination déformant ses traits. Même Orion semblait impressionné par cet homme si puissant.
— Madame Black, salua Voldemort avec un sourire charmeur.
Regulus aurait presque pu croire qu'il était humain en cet instant, ce sourire transpirait de politesse et de respect. Presque. Aucun sourire ne pouvait effacer cette magie infâme qui entourait le mage noir. Regulus avait l'impression de suffoquer dessus. Pourquoi diable était-il le seul à avoir peur ?
— Vous m'avez fait une promesse il y a plusieurs années. Une promesse que je n'ai pas oublié, rappela Voldemort. La gloire éternelle pour le nom Black en échange de votre héritier. J'ai accepté. J'aurais été idiot de refuser d'ailleurs, le nom Black est légendaire. Alors...
Lord Voldemort se retourna, faisant face aux Black. Un masque inexpressif avait recouvert son visage à la beauté cruelle et inhumaine.
— Où est Sirius Black ? demanda-t-il avec froideur.
Walburga baissa la tête, honteuse. Arcturus jeta un coup d'œil à Regulus, nota son regard terrifié et secoua la tête. Il s'avança d'un pas, claudiquant à l'aide de sa cane.
— Mon petit-fils... Nous a quitté, déclara-t-il avec amertume. Il est parti.
— Il est... Parti ? répéta Voldemort avec lenteur. Puis-je savoir où ?
— Nous ne le savons pas, admit Arcturus.
— Vraiment ? Comme c'est regrettable. Et comment comptez-vous remplir votre promesse alors ? Walburga.
— Je ne sais pas, Seigneur, murmura-t-elle.
Regulus n'avait jamais vu sa mère aussi désemparée, aussi faible. Toute amabilité quitta le visage de Voldemort.
— Et bien, c'est très simple pourtant. Vous allez le retrouver et vous allez me l'apporter, ordonna-t-il sur un ton glacial. Retrouvez Sirius Black et apportez-le moi. Je ferai en sorte qu'il me prête allégeance et nous rejoigne. Sinon vous savez quel sort nous réservons aux traîtres... Je suis surpris que vous ne l'ayez pas puni vous-même.
Regulus sentit son souffle se bloquer dans sa gorge. Il allait tuer Sirius. Voldemort et ses partisans allaient tuer Sirius. C'était un cauchemar, ça ne pouvait pas arriver, Sirius ne pouvait pas mourir... Parce que Regulus savait que Voldemort attraperait son frère s'il le traquait. C'était le plus grand mage noir qui n'ait jamais existé après tout. Mais Sirius n'accepterait jamais de devenir un Mangemort, il préférerait mourir. Regulus ne pouvait pas le laisser mourir.
Alors qu'il regardait Voldemort aboyer des ordres à sa famille, Regulus prit sa décision. Une décision qui le hanterait probablement toute sa vie mais il n'avait pas le choix. Il n'allait pas laisser Sirius mourir. C'était Sirius... C'était son frère.
« Ce n'est pas nous les Mangemorts ! »
— Seigneur, appela Regulus.
Il fut surpris par le son de sa propre voix, dénuée de toute émotion mais étrangement vibrante. Voldemort fronça les sourcils et se tourna vers lui avec intérêt. Walburga lui adressa un regard d'avertissement.
— Et qui pourrais-tu bien être jeune homme ?
— Regulus Black. Je suis... J'étais le frère de Sirius.
— Étais ? releva Voldemort.
— Oui Seigneur. Étais. Sirius est un traître, affirma Regulus. Il ne mérite ni son rang, ni son nom. Il n'a rien d'un Black et il ne vous serait d'aucune utilité. Vous voulez le véritable héritier de notre famille ? Oubliez Sirius. Prenez-moi.
Voldemort pencha légèrement la tête alors que son regard froid scrutait le Serpentard. Regulus réussit à maintenir une façade indéchiffrable. Un léger sourire vint étirer les lèvres du Seigneur des Ténèbres.
— Quel courage Regulus, déclara Voldemort en s'approchant du Serpentard.
Regulus fixa le mage noir dans les yeux, à la fois terrifié et hypnotisé par le rouge de ses prunelles. Il pouvait sentir Voldemort tenter de briser ses barrières d'occlumen. Elles tinrent bon, il pouvait remercier Walburga pour ça.
— Très impressionnant, ricana Voldemort. J'espère pour toi que tu es aussi résistant que tes barrières petit roi. Les faibles ne survivront pas à la guerre.
— Je suis un Black, je ne suis pas faible.
— Tant mieux. Parce que j'attends de grandes choses de toi, Regulus Black.
***
James adorait le réveillon de Noël. Ses parents organisaient toujours une petite fête en comité réduit, ils invitaient leurs amis proches et quelques voisins. James avait l'autorisation d'inviter des amis mais des trois seules personnes qu'il souhaitait voir seulement une était disponible en général.
Sirius n'avait plus le droit de venir chez lui depuis que Walburga avait appris que les Potter militaient pour abolir le statut de sang et Remus se reposait toujours lors du réveillon car la pleine Lune avait lieu aux alentours de Noël. Au moins il pouvait toujours compter sur Peter, le seul Maraudeur toujours à l'heure.
— James, c'est toi mon garçon ?
— Oui c'est le fils de Fleamont et Euphemia !
— Comme tu as grandis ! Tu es devenu un beau jeune homme...
— Ah... Oui, je suppose, admit James sur un ton évasif.
— Tu dois en faire tourner des têtes à Poudlard.
— Croyez-moi il est courant. Notre p'tit James est déjà suffisamment arrogant, rétorqua la voix bourrue de Bathilda Tourdesac.
— James, appela Euphemia. Quelqu'un a sonné à la porte de la cuisine, peux-tu aller ouvrir s'il te plaît ? Je dois aller accueillir les Taylor.
— Tout de suite maman !
— Oh et il est si bien élevé...
— Responsable et présentable !
James s'engouffra dans la cuisine aussi vite que possible, Peter sur ses talons, et claqua la porte derrière lui.
— Sauvé par ma mère ! Ces mégères vont me rendre fou, soupira James.
— Au moins elles sont sympas, relativisa Peter. Ta grande-tante Yvonne m'a même offert des scones fait maison.
— Ne les mange pas si tu ne veux pas finir à Sainte-Mangouste. Yvonne est autant cuisinière que Lunard est joueur de Quidditch professionnel.
Peter laissa immédiatement retomber son scone dans la boîte qu'Yvonne lui avait donné. À ce moment-là la sonnette retentit à nouveau. James se dirigea vers la porte alors que Peter se hissait sur un tabouret de la table haute.
— C'est qui ? demanda Peter.
— Aucune idée... Les invités arrivent par la porte d'entrée d'habitude. Surtout qu'il pleut des cordes ce soir, c'est un détour inutile de passer par derrière...
— Tiens ta mère a fait sa tarte au chocolat et aux marrons ?
— Évidemment chaque année tu la complimentes dessus pendant une demi-heure, rappela James en ouvrant la porte. Bonsoir !Vous vous êtes tromp... Sirius !
James sentit Peter sursauter derrière lui et se tourner précipitamment vers la porte. Mais James ne lui accorda aucune attention, trop stupéfait par ce qu'il voyait.
Sirius se tenait devant lui, trempé jusqu'aux os, le teint maladif et les jambes tremblantes. James le dévisagea avec des yeux écarquillés alors que Sirius le fixait d'un air hagard et perdu.
— Merlin Sirius qu'est-ce qui s'est passé ? Mais rentre bon sang tu vas attraper la crève, tu n'as même pas mis de cape !
Sirius continua de le fixer sans bouger. James finit par le tirer par l'épaule et l'entraîna de force à l'intérieur de sa cuisine. Mais Sirius trébucha sur ses propres pieds et tomba à genoux, le visage tordu de douleur. James allait l'aider à se relever quand il remarqua les blessures sur son dos. Son estomac se tordit lorsqu'il avisa les traces de brûlures et les marques boursouflées sur sa peau et James resta immobile un instant. Sans prévenir, Sirius eut un haut-le-cœur et se mit à vomir sur le carrelage immaculé de la cuisine.
— Peter va chercher ma mère !
Peter hocha la tête et bondit hors de sa chaise, l'air horrifié par l'état de leur ami. James n'attendit pas d'être sûr qu'il avait bien quitté la cuisine pour s'agenouiller à côté de Sirius. Son ami avait arrêté de vomir et s'était redressé autant qu'il pouvait mais il avait désormais l'air à deux doigt de s'évanouir.
— Sirius ? Sirius tu m'entends ?
— Parti, balbutia le Gryffondor. Reg... Parti James...
— Tu es parti de Square Grimmaud ? Pourquoi ? Qu'est-ce qui s'est passé ? C'est Walburga qui t'a fait ça ? Bellatrix ?
— Parti... Voldemort... Il veut...
— Voldemort ? s'alarma James. Il y avait Voldemort ?
— Éloigne-toi James, il est en état de choc, ordonna la voix d'Euphemia.
— Voldemort ? répéta celle de Fleamont. Qu'est-ce qui se passe James ?
James s'éloigna à contrecœur de Sirius quand sa mère l'écarta de force. Son meilleur ami était toujours recroquevillé sur lui-même et son regard perdu restait fixé dans le vide. Euphemia nettoya le sol de la cuisine d'un mouvement de baguette et s'agenouilla devant Sirius. Fleamont vint se poster à côté de son fils.
— Il a dit qu'il y avait Voldemort ? James réponds-moi c'est important. Est-ce qu'il a dit qu'il avait vu Voldemort ?
— Je sais pas... Je... Il répétait juste qu'il était « parti » et puis il a commencé à parler de Voldemort, il a dit qu'il voulait quelque chose...
— Fleamont ? Tout va bien ? appela la voix bourrue d'Alastor Maugrey.
— Monty ne le laisse pas entrer ! prévint Euphemia avec un regard furieux. Sirius est déjà sous suffisamment de stress sans que ton collègue n'en rajoute avec ses interrogatoires !
— Tout va bien Alastor ! cria Fleamont. Ne t'inquiète pas !
— Vous êtes sûr ?
— Fleamont sort et distrais-le. James aide-moi à soulever Sirius, on va le porter dans la chambre d'ami, décréta Euphemia.
Fleamont sortit avec un regard inquiet pour la silhouette prostrée de Sirius et alla rassurer son second tandis que Euphemia aidait James à hisser le bras de Sirius sur ses épaules. Le trio partit en claudiquant vers les escaliers. Peter hésita un instant avant de les suivre.
— Je suis désolé James, murmura Sirius.
— C'est pas grave Sirius. Je suis content que tu sois venu ici.
— Je, je pouvais pas rester...
— Je sais Sirius.
— Tu es le bienvenu ici Sirius, le rassura Euphemia alors qu'ils atteignaient le premier étage. Pour aussi longtemps que tu le voudras.
— Merci...
— Pas besoin de nous remercier ! C'est à ça que sert un frère, non ?
Le regard de Sirius se tourna vers le visage souriant de James. Sirius lui rendit son sourire, l'air fatigué.
— Allez Sirius, on va soigner ton dos puis tu dormiras, d'accord ? Demain matin tu nous raconteras ce qu'il s'est passé, proposa Euphemia avec douceur.
James ne manqua pas la façon dont Sirius tressaillit en entendant ces mots. À nouveau il se demanda ce que diable il avait pu se passer. Sirius avait-il rencontrer Voldemort ? Était-ce lui qui l'avait ainsi blessé ? Ou alors était-ce la douleur et la fatigue qui le faisaient délirer ? D'une façon ou d'une autre, James était quand même soulagé de savoir que Sirius avait choisi de s'enfuir de chez lui. C'était peut-être horrible de souhaiter que son meilleur ami coupe définitivement les ponts avec ses parents mais James en avait assez de voir Sirius se faire maltraiter par les Black.
— Tu es en sécurité maintenant Sirius. Je te le jure, promit James. Tu es à la maison.
Les Potter ne firent aucune remarque sur les larmes qui brillaient dans les yeux de Sirius. Ils ne voulaient pas retourner le couteau dans la plaie.
— Merci...
***
Camille fixait le papier que venait de lui apporter son hibou Archimède depuis déjà plusieurs minutes.
« Sirius est arrivé hier soir, tout va bien. Il est en état de choc mais guérit rapidement. N'envoie pas trop de hiboux, on essaie de rester discret. On se voit au Nouvel An. — J. Potter »
La Serpentard ne savait pas si elle était soulagée ou non par ce message. D'une part savoir que Sirius avait pris son ordre au sérieux et quitté les Black lui faisait du bien. D'autre part ça voulait dire que quelque de chose de grave était arrivé et elle ne savait pas comment cela affecterait son ami. Il était déjà tellement fragilisé par des années de mauvais traitement. Elle ne pouvait qu'espérer que James réussirait à l'aider. Sirius avait une chance d'enfin être heureux et d'avoir une famille aimante chez les Potter.
— Camille, le petit-déjeuner est prêt... Tu viens ?
— Oui, oui j'arrive, répondit Camille en rangeant le morceau de parchemin dans sa poche de jean.
— Cool ! On a des crêpes aujourd'hui, c'est maman qui les a faites, lui apprit joyeusement Fleur en sortant de sa chambre.
— Attends Fleur ! Viens ici.
Fleur fit demi-tour et lui adressa un regard surpris que sa grande sœur ignora. Camille alla chercher un paquet cadeau posé sur son bureau en équilibre précaire sur une pile de livres bancal.
— Joyeux Noël.
— Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle curieusement en déchirant le paquet cadeau.
Elle en sortit une petite montre.
— Woah !
— Attends je vais te l'accrocher... Ce n'est pas qu'une montre.
— Ah bon ?
— Si tu presses ce bouton deux fois de suite, je reçois un message sur ma propre montre. Tu vois ?
— N'importe quel message ?
— Non un message d'alerte. Tu ne presses ces boutons que si tu as vraiment besoin de moi, si tu es danger.
— En danger ? Mais pourquoi...
— Parce qu'en ce moment l'Angleterre c'est dangereux, la coupa Camille en finissant de l'accrocher.
— Et tu t'inquiètes pour moi ?
— Ne dis pas de bêtises. Évidemment que je m'inquiète, bougonna Camille en s'écartant.
— C'est pour ça que tu as ces cicatrices ? demanda Fleur timidement.
Camille porta une main à sa joue et détourna le regard.
— Peut-être...
— Papa n'était pas content...
— Depuis quand est-ce qu'il est content lui ?
— Maman a pleuré aussi.
Camille serra les poings.
— Tant mieux.
— Ils s'inquiètent pour toi tu sais. On s'inquiète tous.
— Je vais très bien.
— Non, tu ne vas pas bien... Les parents ont peur pour toi. Sophie aussi. Ils disent que tu fais n'importe quoi.
— Nos parents sont très mal placés pour me dire que je fais n'importe quoi. Moi au moins je ne soutiens pas un psychopathe. Allez viens on va manger.
— Tu me raconteras pour tes cicatrices ?
— Non.
***
— Tu vas nous faire la tête pendant toutes les vacances, ma chérie ?
— Ma chérie ? Vraiment ?
— Camille tu es sortie de mon ventre, tu resteras ma chérie toute ta vie.
— C'est tellement hypocrite, soupira Camille en renversant la tête en arrière.
— Nous n'avions pas le choix.
— Oh vraiment ? Vous n'aviez pas le choix quand vous m'avez fiancé de force à mon cousin ? Quand vous avez demandé à mon petit-ami de me surveiller ? Quand vous avez forcé Sophie à rejoindre les Mange...
— Ne prononce pas ce mot Camille, souffla Gemma Light. On ne parle pas de la guerre à cette table.
— Ils n'empêchent que vous l'avez forcé à ruiner sa vie comme vous me forcez à ruiner ma vie. Et que toi, l'éternelle romantique, me force à épouser mon cousin c'est vraiment dégueulasse...
— Nous te l'avons déjà dit, c'est votre grand-père qui vous a fiancé quand vous étiez petit sans nous prévenir. Tu crois que si nous avions été au courant nous l'aurions laissé faire ? Ça ne fait que depuis tes quinze ans que nous sommes au courant !
— Personne ne s'est dit « oh tiens est-ce qu'on ne devrait pas surveiller ce que fait le vieux sénile ? » ? Vous l'avez laissé faire n'importe quoi alors qu'il était complètement lunatique !
— Camille n'insulte pas...
— Je vais me gêner. Ce n'est pas toi qui doit subir les conséquences des actions d'un dérangé. C'est tellement injuste ! Pourquoi moi ? Pourquoi pas Sophie ou Fleur ? Pourquoi c'est toujours moi qui me prends tout ?
— Excuse-moi mais ce n'est pas toi qui a des jambes inutilisables à cause de ce vieux fou, rétorqua Fleur depuis sa place en désignant son propre fauteuil roulant.
— Tu vois maman ? Ce fou a blessé Fleur à vie et vous l'avez laissé signer un contrat avec mon sang. Ce n'est pas ce que j'appelle être un parent responsable !
— Est-ce qu'on ne pourrait pas manger notre petit-déjeuner en paix mes chéries ? C'est Noël.
— Mais qu'est-ce qu'on en a foutre de Noël, maman ? s'exclama Camille. Hein ? C'est une fête moldue en plus, pourquoi vous la fêtez ? Vous détestez les moldus ! Tu crois vraiment que je vais petit-déjeuner avec des gens qui ont laissé Lycoris me fiancer à mon cousin, maman ? C'est mon cousin ! s'horrifia Camille.
— On ne peut rien y faire...
— C'est plutôt que vous ne voulez rien y faire, corrigea Camille. Papa s'en fiche complètement d'ailleurs ! Il est sûrement ravi de pouvoir se débarrasser de moi. D'ailleurs est-ce que ce n'est pas ce que vous cherchez à faire depuis des années ? D'abord vous me fiancez à un Black à ma naissance, puis vous m'envoyez en Amérique et maintenant vous me mariez à mon propre cousin. C'est ça, non ? Vous me détestez et vous voulez vous débarrasser de moi, affirma Camille d'une voix amère. Quelle remarquable mère tu fais maman...
— Camille ça suffit immédiatement ! s'emporta violemment Gemma Light. Mange ton petit-déjeuner et tais-toi ! Tu n'as aucune idée de ce qu'il se passe, d'accord ? Tu n'es encore qu'une enfant et je suis ta mère ! En ce moment le monde dangereux et nous cherchons à te protéger ! Alors maintenant tu te calmes, tu manges en silence et... Et je suis désolée ma chérie mais c'est peut-être préférable que tu épouses Castiel. Ce mariage pourrait te protéger de ce qu'il se passe dehors... Je suis désolée ma chérie. Maintenant mange, tu es toute maigre... Tu n'auras pas perdu du poids ?
Camille lui adressa un regard féroce pour toute réponse et se leva de table en ravalant ses remarques acides.
— Camille. Camille ! Camille reviens ici immédiatement, gronda Gemma.
La Serpentard s'immobilisa dans l'entre-bâillement de la porte et finit par rebrousser son chemin. Elle se rassit à sa place, bouillonnante de rage mais n'osant pas désobéir ouvertement à sa mère. De leur côté Sophie jetait des regards noirs à leur mère et Fleur traînait ses œufs brouillés dans son assiette en silence. Elles maudissaient toutes les trois silencieusement le comportement de leur mère.
— Je suis désolée d'avoir crié mes anges, s'excusa-t-elle. Camille, nous en reparlerons plus calmement avec ton père, d'accord ?
Entendre cela ne réjouit pas Camille.
— Et toi Sophie pourquoi ne nous raconterais-tu pas ta vie en tant que Préfète-En-Cheffe ?
— Oh oui, marmonna Camille en jouant avec son morceau de pain. Sainte Sophie raconte-nous une histoire...
Sa remarque arracha un sourire à Sophie que leur mère ne remarqua pas.
— Je n'en reviens toujours pas que tu aies été nommée ! continua Gemma. Enfin si, tu es brillante mon cœur évidemment... Et tu es...
— Très bien, ça se passe très bien maman, la coupa Sophie. Ça fait beaucoup de travail mais ça va. Mon homologue est... Très détendu. Gentil mais bizarre. Et je suis presque sûre qu'il essaie de me faire rejoindre une sorte de secte, il n'arrête pas de parler d'un Comité... J'ai envoyé mes candidatures pour Oxford et l'INSA aussi.
— Et à part le travail, ma chérie ? Quelque chose d'autre te trouble-t-il ? Ou quelqu'un ? glissa Gemma avec un regard pétillant.
Camille leva les yeux au ciel alors que Sophie se renfrognait. Fleur esquissa un petit sourire et envoya un regard espiègle à sa sœur aînée.
— Non, dit Sophie en fronçant les sourcils. Je ne vais pas rentrer à l'université en un claquement de doigt maman.
— Il faut aussi savoir t'amuser...
— Je sais m'amuser, s'indigna Sophie. Vous ne savez même pas ce que je fais à Poudlard !
— Donc tu as un petit-ami ?
— Non. Mais je ne vois pas le rapport honnêtement. Pourquoi est-ce qu'avoir un petit-ami voudrait dire que je m'amuse ? C'est juste une dose de stress supplémentaire, non ? Regarde toi et papa.
— Moi j'avais un petit-copain, intervint Camille. Tu sais celui que tu as payé pour me surveiller.
— Nous ne l'avons pas payé, protesta Gemma.
— Oh... Voilà qui excuse tout alors.
— Tu vois maman, renchérit Sophie. Comment veux-tu que je trouve un petit-ami en qui je peux avoir confiance si toi et papa faites des choses comme ça derrière notre dos ?
— C'était l'idée de votre tante...
— Celle qui me hait ? suggéra Camille.
— Elle ne te hait pas. Elle est juste un peu froide.
— C'est une vraie connasse ...
Gemma s'apprêtait à rabrouer sa fille à nouveau lorsque la sonnette retentit. Camille sauta sur l'occasion et bondit de sa chaise en déclarant qu'elle allait ouvrir. Sophie lui adressa un regard irrité, frustrée d'avoir manquée son échappatoire. Sa sœur retint un sourire victorieux lorsqu'elle sortit de la salle à manger.
De toute façon il était préférable qu'elle sorte de la pièce, sinon elle aurait fini par jeter son bol à la tête de sa mère. Camille était reconnaissante pour cette distraction plus que nécessaire.
— J'arrive ! cria-t-elle quand la sonnette retentit à nouveau.
Elle se débattit avec le verrou magique quelques instants avant de finalement réussir à déverrouiller la porte. Elle l'ouvrit, l'air triomphante, et sentit sa bouche s'ouvrir en grand en découvrant qui était le nouvel arrivé.
— Que... Comment ? balbutia-t-elle.
— Surprise, marmonna Aleksander en retirant sa capuche. Je t'ai manqué ?
***
Hey fuckers !
Ah malheureusement les vacances ont passé et nous voici de retour dans notre système éducatif perpétuellement stressant...
Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?
Ce chapitre ça doit être un des premiers auxquels j'ai pensé honnêtement. J'avais extrêmement hâte de l'écrire ! J'avais originellement prévu de le faire du point de vue de Sirius mais je trouve que ça fait plus de sens que Regulus le raconte en fait...
J'espère que l'annonce d'hier ne vous a pas trop troublé et que ça ne gênera pas trop votre lecture.
N'hésitez pas à voter ou à commenter, ça me fait toujours plaisir !
À dans deux semaines !
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