Chapitre 28 : Padfoot's Secret Life
*** : Voir commentaires pour résumé du chapitre précédent.
** : Chansons que je recommande d'écouter.
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Chapter 28 : Padfoot's Secret Life
— C'est de la barbarie, de la barbarie pure, gronda Madame Pomfresh. Oser s'en prendre à des enfants de la sorte. Une honte !
Camille et Aleksander échangèrent un regard à travers l'infirmerie. Les adolescents présents dans l'infirmerie se retinrent de faire remarquer qu'ils avaient pour la plupart engagé le combat. Tous évitèrent de regarder l'infirmière, tous sauf Sirius qui râlait depuis que Madame Pomfresh avait posé de force une attelle sur sa jambe. Il avait réussi à masquer habilement ses grimaces de douleur à chaque pas trop brusque mais il s'était relâché quand Madame Pomfresh avait commencer à l'examiner. Il avait laissé échapper un gémissement de douleur quand elle avait effleuré sa jambe de sa baguette ce qui avait résulté en une potion au goût atroce et une semaine d'attelle.
— Je ne sais pas qui vous a réparé ça mais ça n'a fait qu'aggraver les choses ! avait-t-elle remarqué avec indignation. Il aurait fallu simplement déplacé l'os brisé puis le ressouder, c'était une brisure nette et simple.
— C'est ce que j'ai fait, avait déclaré triomphalement William.
— Et bien quelqu'un d'autre a du saccager votre travail, ils auraient du vous faire confiance jeune homme ! Quelle barbarie... Heureusement qu'ils vous ont donné une potion contre la douleur, Sirius. Vous n'auriez pas été capable de marcher sinon.
— Une semaine d'attelle, désespéra Sirius.
— Quel bébé, souffla Camille. Ça va une semaine, c'est pas la mort.
— Moi je dois me la coltiner pendant dix jours mon attelle, fit remarquer avec humeur Aleksander.
— Vous en aurez peut-être besoin plus longtemps, lâcha l'infirmière du bout des lèvres. Le médicomage qui vous a traité n'était pas sûr, il m'a dit de vérifier très régulièrement l'avancée de votre guérison. Ce genre de blessures... Je dois avouer que cela m'ait peu familier. Bien, Miss Light vous devriez finir votre potion désormais.
Madame Pomfresh retourna vérifier l'état de Thomas, toujours prostré dans un des lits, son visage blanc et en sueur. Apparemment le maléfice que Benji Fenwick avait déclaré bénin était affreusement douloureux et complexe. L'américain avait passé la nuit à l'infirmerie et il y avait peu d'avancée dans son état. Madame Pomfresh semblait toujours complètement perplexe quant à la provenance de ce sortilège mais le professeur Dumbledore avait du lui demander de fermer les yeux sur l'état spécial de ses nouveaux patients. Thomas avait été le seul touché, Charlie et Alice n'avaient pas une seule égratignure tout comme America.
Voyant que Madame Pomfresh avait le dos tourné, Camille lui tira la langue en s'emparant de son verre remplie d'une potion turquoise.
— C'est bon ? s'enquit Sirius.
— Non, c'est dégueulasse, se plaignit-elle en fixant d'un regard noir le liquide bleu.
— Miss Light, buvez cette potion entièrement sinon vous sentirez tout quand je ressouderai entièrement vos côtes.
La Serpentard blêmit et jeta un dernier coup d'œil dégoûté à la potion avant d'obtempérer à contrecœur. Elle vida son verre d'un trait et esquissa une série de grimaces une fois le récipient vidé.
— J'ai jamais bu un truc aussi infect, hoqueta-t-elle en retenant un haut-le-cœur. Dégueulasse. Répugnant.
— Ça vous forge le caractère ce genre de potion, déclara l'infirmière avec satisfaction en disparaissant dans sa réserve.
— Vieille harpie, jura Camille en effectuant un geste grossier de la main à la porte.
Ce geste arracha un éclat de rire à Sirius et Marlène. Camille se tourna vers cette dernière avec un air désolé et la Serdaigle se renfrogna immédiatement, détournant son regard.
— Marl' je suis désolé mais je ne pouvais pas te le dire ! Ce n'était pas mon secret, se justifia Camille.
— C'était pas celui de Black non plus.
— Tu sais bien que Sirius a un problème avec le concept d'intimité...
— Elle a raison, appuya Sirius. Il faut me dire quand m'arrêter. Par exemple hier soir ou plutôt ce matin je suis rentré dans les toilettes et y'avait Camille qui vomi...
— Stop, stop Sirius ! arrêta Camille.
— Merci.
— Okay donc Sirius n'aurait peut-être pas du me le dire mais de toute façon j'étais à l'autre bout du monde. Je t'assure qu'à Ilvermony si je laissais échapper que... Que Tu-sais-Qui est tu-sais-quoi...
— C'est ça parlez-en comme si j'étais pas là, râla Thomas.
— Tu vas pas t'y mettre toi aussi Tom... Bref comme j'étais à Ilvermony ce n'était pas grave que je sache le secret vu que je ne pouvais rien faire avec de toute façon. Alors qu'ici tu le connais, ici c'est dangereux pour la personne que trop de gens sachent... Tu comprends ?
— Mouais. Mais je t'en veux encore. Pendant une semaine. Après c'est bon.
— Tu vas pas lui faire la gueule pendant une semaine McKinnon, soupira Aleksander.
— Toi aussi je te fais la gueule. Camille était pas la seule à savoir, vous saviez tous !
— Moi je savais pas, protesta William. Mais honnêtement je m'en fiche. Qu'est-ce que ça change qu'il soit tu-sais-quoi ? Moi je pensais qu'il faisait parti d'un gang à la base. Je crois que je préfère cette version, j'ai une mauvaise histoire avec les gangs.
— Et moi je sais toujours pas, grogna Thomas. Et je m'en fous royalement.
— Voilà tout le monde est content, conclut Camille.
— Je réduis ta peine à seulement quatre jours Camille et j'allonge celle d'Aleks à dix.
Aleksander retomba dans son lit avec un grognement frustré qui arracha un rictus à sa meilleure amie.
— Et pourquoi ? maugréa le Serpentard.
— Parce que Camille était à Ilvermony quand elle l'a su. Toi tu as du l'apprendre à Poudlard et tu ne me l'as pas dit.
— C'est vrai d'ailleurs, comment tu l'as appris ? demanda Sirius avec curiosité.
— Une nuit l'année dernière j'étais dehors lors d'une... Lors de « l'événement spécial du mois » et je l'ai vu se retransformer, lâcha Aleks face au silence pesant que la question avait créé. C'était en avril je crois. Mais je ne veux pas en parler.
Sirius hocha la tête, l'air d'avoir avaler une couleuvre désormais. Normalement Remus se transformait seulement dans la Cabane Hurlante, le seul moment où il s'était changé dehors c'était lors de l'incident du Saule Cogneur avec Rogue. Aleksander avait vu Remus transformé le seul soir de sa vie où il avait attaqué un humain. Et cette attaque c'était entièrement de la faute de Sirius.
— C'est de ma faute, lâcha-t-il brusquement. C'est de ma faute si... Enfin tu dois savoir. C'est moi qui lui ai dit de venir. Jamais tu-sais-qui... Jamais il n'aurait fait ça. C'était de ma faute.
— Je ne l'ai jamais blâmé, déclara doucement Aleksander. C'est tu-sais-qui après tout... Il était dans sa forme spéciale il ne pouvait rien faire, il ne contrôlait rien. On ne peut pas lutter contre sa nature.
Les autres personnes dans la salle évitèrent de se joindre à la conversation ou même de poser des questions. Cela se voyait qu'aucun des deux sorciers ne voulaient s'épancher sur ce sujet. Madame Pomfresh en profita pour ressortir de la réserve à ce moment-là, plusieurs flacons dans ses mains. Elle en posa plus de la moitié sur la table de chevet d'Aleksander qui les observa avec une rancoeur peu dissimulée. Il frotta son avant-bras avec dégoût.
— Je sais qu'il y a beaucoup de flacons mais pour la plupart une seule goutte suffit à votre traitement, le rassura Madame Pomfresh. Bon Monsieur Sunner, Miss McKinnon vous n'avez qu'une fiole à prendre et vous pourrez partir. Vous aurez juste à revenir demain pour que je vérifie si les potions font effet sur votre organisme. Heureusement vous n'avez pas été beaucoup touché. C'est le flacon noir avec l'étiquette violette, trois gouttes sous la langue et c'est bon. Bien maintenant Sirius vous allez enlever votre chemise, Monsieur Dearborn m'a demandé de vérifier votre dos dans sa lettre. Ne vous inquiétez pas vos rideaux resteront fermés. Pareil pour vous Miss Light. Je vais les ressouder une bonne fois pour toute vos côtes.
— Youpi, marmonna la Serpentard.
D'un coup de baguette les rideaux des deux élèves se refermèrent sur le visage sombre de Sirius et la mine déconfite de Camille. Sirius n'avait aucune envie de se faire examiner une énième fois le dos, découvrir que tout l'Ordre connaissait déjà son état ne l'avait pas enchanté et il détestait la pitié qui brillaient dans les yeux de l'infirmière à chaque fois qu'elle le soignait.
À chaque retour de vacances, James finissait toujours par le traîner de force à l'infirmerie avant d'aller chercher Regulus, ce que ce dernier détestait. Le cadet Black jetait toujours des regards haineux à James quand il le poussait dans l'infirmerie. Les blessures n'étaient pas si graves : des bleus, des coupures mal-soignées, parfois un os mal replacé après une dislocation... Mais jamais Madame Pomfresh n'avait vu son dos.
Quand elle tira légèrement les rideaux pour rentrer dans son carré, Sirius sentit son cœur tomber dans sa poitrine, la gêne et l'anxiété lui coupèrent la respiration. Elle essaya de lui offrir un sourire encourageant mais quand elle se saisit de sa baguette Sirius tressaillit contre son gré. Remarquant son geste, l'infirmière pinça les lèvres et leva sa baguette vers les rideaux.
— Akouolencio, lança Madame Pomfresh. Voilà comme ça personne ne pourra nous entendre. Je ne vais pas te faire de mal Sirius.
— Je sais, rétorqua immédiatement Sirius.
— Je vais juste m'occuper de ton dos.
— Il ne me fait pas mal, mentit-il effrontément. Vraiment je ne sens rien.
— Tu me mens à chaque rentrée, j'arrive à le remarquer maintenant Sirius, réprimanda Madame Pomfresh. Tu préfères que je commence par t'examiner sans baguette ?
— Je m'en fiche, marmonna-t-il en baissant le regard.
Madame Pomfresh posa sa baguette sur la table de chevet bien à sa vue et lui demanda de s'avancer sur le lit, d'enlever son pull et sa chemise et de se redresser. Sirius s'exécuta avec lenteur, essayant de retarder le moment fatidique autant qu'il pouvait. Une fois son dos barré de cicatrices visible, il se redressa avec raideur. Madame Pomfresh l'examina en silence et lui demanda à un moment s'il était assez comfortable pour qu'elle puisse reprendre sa baguette. Il hésita avant d'accepter et se morigéna d'avoir douté. Ce n'était plus un enfant par Merlin. Il pouvait se faire examiner le dos sans sursauter à chaque sort ou mouvement.
L'infirmière fut rapide et efficace, au bout de quelques minutes Sirius ne sentait plus aucun élancement ou brûlures dans son dos. Il pouvait même bouger ses épaules sans gémir.
— Parfait, c'est comme neuf. Enfin c'est une façon de parler... Ce n'est pas exactement comme neuf je n'ai pas pu effacé les cicatrices, j'ai simplement réduit la douleur et la profondeur de tes blessures, se corrigea l'infirmière avec gêne. Le saignement est complètement arrêté mais s'il reprend tu me préviens immédiatement, entendu ?
Sirius acquiesça mollement et s'empressa de remettre sa chemise. Madame Pomfresh se releva, les yeux remplis de sympathie et de compassion. Le Gryffondor évita à tout prix son regard.
— Sirius, appela doucement l'infirmière. Si tu veux en parler... Je sais que tu ne l'as jamais fait... Mais si tu veux en parler mon bureau te sera toujours ouvert. Celui du professeur McGonagall aussi si tu te sens plus à l'aise avec ta directrice de Maison. Nous sommes là pour vous aider.
— Sans vouloir vous offenser Madame à part me soigner vous ne pouvez pas faire grand-chose, rétorqua Sirius d'un ton mordant.
Madame Pomfresh ne répondit pas. Elle lui offrit un énième regard bienveillant avant d'ouvrir ses rideaux. Elle se dirigea vers ceux de Camille à côté de son lit. Quand elle ouvrit les rideaux Sirius détourna le regard à la dernière minute, se rappelant soudainement qu'elle était torse nue. Ses joues devinrent roses quand malgré lui il aperçut un instant l'intérieur de son carré.
— Je te jure si tu as regardé Black, gronda Thomas, toujours affalé sur son côté gauche.
— Non. Bien sûr que non, soupira Sirius en levant les yeux au ciel.
Aleksander ne réagit même pas, farfouillant toujours dans les nombreuses potions, l'air sombre. Il consultait du coin de l'œil un morceau de parchemin, sûrement les instructions de Dearborn et Goldstein. Il releva la tête en sentant le regard scrutateur de Sirius sur lui et plongea son regard sombre dans le sien.
— On va leur faire regretter chaque blessure, promit-il.
Sirius ne put retenir un pauvre sourire face à la rage froide imprimée sur les traits du Serpentard.
— Pas juste les blessures.
***
— Non ! Impossible non, tu ne peux pas me faire ça Brand ! s'écria une voix furieuse.
Aleksander sursauta dans son lit et Remus fronça les sourcils au son de la voix. Il glissa un regard suspicieux à son petit-ami qui se contenta de secouer la tête.
— J'ai rien fait, protesta-t-il. Presque rien...
— Aleksander Brand ! hurla à nouveau la voix. J'espère que les rumeurs sont fausses parce que si t'es alité je vais te faire bouffer mon badge de Capitaine !
— Axel Yaxley n'a pas l'air du même avis, s'amusa Remus en se laissant aller contre sa chaise.
— Bonne chance Aleks, encouragea Camille.
— Toi aussi t'es alitée !
— Je sors demain et je suis dans l'équipe de réserve, sourit-elle vicieusement.
Aleksander grogna au moment où le Capitaine des Serpentard faisait irruption dans l'infirmerie d'un pas furieux.
— Trois mois qu'on s'entraîne pour le foutu match d'entrée et Aleksander Brand trouve le brillant moyen de se blesser à une semaine de l'échéance ! Dis-moi que c'est une plaisanterie et que tu sors demain mec ? Comment je vais faire sans toi ? s'exclama furieusement Axel.
— Monsieur Yaxley ! appela Madame Pomfresh en sortant précipitamment de son bureau. Qu'est-ce que c'est que ce raffut ! Vous n'avez même pas le droit d'être ici !
— Madame on parle de Quidditch, se justifia Axel en pointant Aleksander. Dites-moi que cet idiot sort demain ?
— Monsieur Brand passera la semaine ici contrairement à vous qui allez partir dès main...
— Par Merlin, Brand ! gémit Axel en recouvrant son visage de ses mains. Comment je te trouve un remplaçant correct en une semaine moi ? C'est pas cette buse de Mucilber qui fera l'affaire ! Tu peux pas me faire ça, toi et Black êtes les membres les plus importants ! Et puis avec Nott qui... Oh non. Non. Ne me dites pas...
Axel se retourna subitement, l'air horrifié et Camille se plaqua contre ses cousins avec appréhension. Le Capitaine la fixa avec désespoir alors qu'elle optait pour un sourire de salutation timide qu'elle espérait attendrissant.
— Mais c'est pas possible ! gémit-il à nouveau. Nott s'est fait bannir de l'équipe, j'ai besoin de toi Light !
— Je sors demain, s'empressa-t-elle de dire.
Axel interrompit ses lamentations désespérées un instant et la fixa avec incrédulité. Un immense sourire vint éclairer son visage et il se dirigea à grands pas vers le lit de la blonde.
— Mais c'est fantastique ! Enfin une bonne nouvelle depuis cette attaque de merde ! célébra Axel avec enthousiasme. Toi et moi Light on va causer stratégie ! Je veux que tu concentres sur MacDonald lors des attaques de groupe, c'est la moins puissante mais la plus coordonnée. Elle fait le lien entre les deux autres poursuiveurs alors...
— Dehors Monsieur Yaxley, maintenant ! menaça Madame Pomfresh qui était ressortie en trombe de son bureau après y avoir récupérée sa baguette.
— Mais Madame, le Quidditch...
— Il n'y a pas de Quidditch qui tienne ! Déguerpissez ou je vous traîne dehors moi-même.
— Elle en est capable. Cette attelle elle l'a posé contre mon gré ! révéla Sirius avec un regard sombre pour l'infirmerie.
— Croyez-moi je serai la première ravie quand vous prendrez vos blessures au sérieux Sirius, soupira Madame Pomfresh. Ou celle des autres. Dehors Yaxley ou je vous mets une retenue le jour du match.
Axel dévisagea l'infirmière avec horreur puis s'empressa de sortir de l'infirmerie. Il ouvrit la porte à la volée, heurtant le visage d'un élève qui allait rentrer, et un cri de douleur retentissant fit grimacer Remus. Avec l'approche de la pleine Lune son ouïe était particulièrement sensible aux sons aigües ce qui lui causait d'horrible migraine. Madame Pomfresh soupira en retournant dans son bureau.
— Désolé Pettigrew, s'excusa brièvement Yaxley.
Sirius se redressa soudainement et son visage s'éclaira quand il avisa les deux nouveaux arrivés.
— Cornedrue !
— Sirius Black, appela James d'une voix lente et furieuse. J'étais mort d'inquiétude ! Par tout les mages, qu'est-ce qui t'es passé par la tête ?! Un coup t'étais à côté de moi et la minute qui suit tu disparais complètement ! J'ai même pas pu aller te chercher parce que maman nous a fait transplané dès qu'elle m'a vu ! Où t'es passé bordel ?
Ce fut au tour de Sirius de se tasser piteusement dans ses coussins, se recroquevillant un peu plus à chaque mots accusateur de son ami. Derrière lui Peter l'observait avec inquiétude et soulagement.
— Loué soit Merlin, Patmol ! On a tous reçu une Gazette sur l'attaque, quand Cornedrue nous a dit que tu étais au bal mais que tu n'étais pas là ce matin au petit-déjeuner...
— Ça ne va pas de nous faire une frayeur pareille ! gueula James.
— Remus, appela Peter d'une petite voix. Essaie de calmer James s'il te plaît...
— Non, je pense que Black a besoin d'entendre ça, affirma Remus en croisant les bras. Peut-être qu'après il y réfléchira à deux fois avant de se jeter dans la bataille comme une tête brûlée...
— Mais il est blessé. On ne va pas l'engueuler alors qu'il est blessé.
— Moi on m'a engueulé alors que j'étais blessé, grommela Aleksander.
— Toi aussi t'es un idiot. La prochaine c'est Light, menaça Remus.
Camille continua de s'esclaffer malgré la promesse de Remus.
— Sirius ? appela James, les sourcils levés. Tu vas m'expliquer tout ce bordel maintenant ? J'ai passé trois heures devant la statue de Dumbledore pour pouvoir lui demander ce que tu fichais au bal et tout ce qu'il m'a dit c'est d'aller te voir, alors maintenant tu vas m'expliquer !
— Là maintenant ? Alors que tout le monde peut entendre ? intervint Camille. Quelle merveilleuse idée, espérons que Rosier passera pile à ce moment-là devant l'infirmerie. Ou alors on peut faire ça dans la Grande Salle c'est plus convivial.
— Assurdiato, lança James en agitant sa baguette avec un regard incendiaire pour la Serpentard.
Camille se contenta d'applaudir poliment. Remus asséna une énième tape derrière la tête d'Aleksander en marmonnant un autre « espèce d'idiot ». Le Serpentard soupira en se frottant la nuque. James se tourna vers Sirius, décidé à avoir des réponses maintenant qu'ils étaient à l'abris des oreilles indiscrètes.
— Ça va être long James. Aussi, il est possible que tu me détestes à la fin de cette histoire...
— Ridicule, grommela James. Jamais je pourrai te détester Sirius.
— T'es prêt à le jurer sur un Serment Inviolable ? demanda très sérieusement Sirius.
— Bordel accouche Sirius sinon James va vraiment péter un câble, intima Peter.
— Bon vous devriez vous asseoir....
— Je ne veux pas m'asseoir, s'impatienta James en faisant tournoyer nerveusement sa baguette. Je veux comprendre !
Sirius le fixa avant d'hocher lentement la tête. Ce n'était pas seulement le ton pressant de James qui acheva de convaincre Sirius qu'il devait parler, c'était la façon dont son pied tressautait. C'était aussi sa baguette qui tournoyait nerveusement entre ses doigts et l'étincelle apeurée qui brillait dans ses yeux à chaque fois que son regard s'attardait sur la jambe de son meilleur ami.
James méritait de savoir ce qu'il faisait, ce qu'il se passait.
— Ça a commencé en quatrième année, lâcha-t-il un peu abruptement. Juste après les vacances de Pâques et... Enfin c'est l'année où mes parents ont appris qu'Andy avait eu une fille et évidemment j'ai eu la bonne idée de dire que c'était une bonne nouvelle...
James eut l'air si soulagé qu'il ait commencé à parler que Sirius se demanda pourquoi il avait attendu autant de temps. Après tout c'était James il pouvait tout lui dire.
— Je me souviens, dit silencieusement James. Tu avais une tête à faire peur quand t'es revenu...
— Oui, c'est ça le problème... Tu n'es pas le seul à l'avoir remarqué James. Est-ce que... Enfin ça fait longtemps mais est-ce que vous vous souvenez une semaine après la rentrée je me suis fait convoqué par Dumbledore ? Je vous ai dit que c'était parce que j'avais collé la table des Serpentards à un mur avec un sort. J'ai... Hum. En fait j'ai menti.
— Tu ne l'as pas fait ? le coupa James soudainement déçu. C'était un de tes meilleurs coups avec Lunard !
— Si bien sûr que je l'ai fait. Tu me prends pour qui Corny ? Mais Minnie m'a juste mis une semaine de retenue avec Rusard ou Pince... Bref c'est pas important. S'ils voulaient me parler c'était parce que plusieurs professeurs et même des préfets étaient venus leur parler de mon état et du fait que je boitais beaucoup.
Sirius déglutit légèrement alors que Peter se mordait nerveusement la lèvre.
— Alors je me suis retrouvé devant Dumbledore et McGonagall et... J'ai en quelque sorte paniqué. Je n'ai pas réussi à trouver d'excuses suffisamment convaincantes alors j'ai fini par tout balancer... Par Merlin Corny j'ai cru que Minnie allait se mettre à enlever des points à mes parents, je ne l'ai jamais vu aussi en colère. Dumbledore lui n'a pas eu l'air surpris. Enfin un Mangemort pourrait faire une gigue devant lui, il garderait son calme... Je leur ai tout dit, je croyais que ce serait fini après. Mais Dumbledore a commencé à me parler de la guerre. Des mages noirs et surtout de Voldemort. Il m'a demandé si je voulais apprendre à me battre contre eux.
James comprit tout de suite. En un instant il devina tout ce que son meilleur ami lui avait caché l'année dernière. Il comprit ce que Sirius avait fait ou plutôt ce qu'il avait accepté de faire. Et il le dévisagea comme si une toute nouvelle personne était apparue devant ses yeux. Sirius détestait ça. Son meilleur ami le fixait comme s'il avait brusquement complètement changé. Mais il n'avait absolument pas changé. Sirius restait Sirius, qu'il se batte ou non.
— Tu as accepté. Tu t'es engagé dans l'armée de Dumbledore.
— Évidemment. Je suis un stupide Gryffondor, Cornedrue.
— Mais tu avais quatorze ans ! s'exclama Peter.
— Quatorze ans, répéta James d'une voix incrédule.
— Quinze en fait. Mais ce n'est pas important. Oui évidemment que j'ai tout de suite accepté. J'en avais tellement marre, Corny. De ne pas pouvoir me défendre face aux sorts tordus de ma mère ou face à mon père parce qu'il est plus fort que moi... Évidemment que j'ai accepté, murmura Sirius. Je n'avais pas d'autre solution... Dumbledore a commencé à me parler de cette organisation qu'il avait créé. Le W.O.R.L.D, Wizarding Organisation Rallying to Light the Darkness. Une organisation clandestine qu'il a créé après la guerre contre Grindelwald, une organisation pour maintenir la paix dans le monde sorcier. Ça fait plus de trente ans que Dumbledore recrute des sorciers dans le monde entier pour se battre contre la magie noire. Ils neutralisent des mages noirs qui gagnent trop de puissance et d'influence. Et récemment Dumbledore a aussi créé une nouvelle organisation focalisée sur le Royaume-Uni pour se battre contre Voldemort, l'Ordre du Phénix si je m'en souviens bien. Il t'en a parlé Lunard.
Remus hocha la tête, le regard sombre.
— Tu en fais partie de cette organisation, hein ? demanda James après un temps de silence.
— Je ne fais que parti du WORLD, l'Ordre est plus récent. Mais oui, depuis l'année dernière. Au départ j'apprenais juste à me battre, à me défendre contre la magie noire. Mais à la fin... Oui je me suis engagé. En janvier dernier. Je ne pouvais pas... Tu sais comment c'était l'année dernière James, soupira Sirius, des morts et des attaques pratiquement tout les jours, Mary qui se fait agresser par ce bâtard de Mulciber en avril. Cette sang-mêlée qui a du partir de l'école parce que sa famille s'est faite massacrée par une bande de Mangemorts... Je ne pouvais pas ne rien faire. J'étais doué en duel, je suis doué en duel, je ne pouvais pas rester les bras croisés ! Quand Dumbledore m'a proposé de me battre contre Voldemort je ne pouvais pas dire non. Bordel Corny je savais sacrément bien me battre à ce moment-là. Je sais me battre bordel ! Et pas grâce au premier sorcier venu. C'est des forces de la nature nos instructeurs, même si j'ai l'impression que Prewett se considère comme notre coach de vie la plupart du temps.
— Prewett ? Fabian Prewett ? s'exclama soudainement James. Le Fabian Prewett ?
Sirius cligna des yeux, surpris par ce brusque changement de ton. Un sourire finit par étirer ses lèvres en voyant l'expression de pure admiration sur le visage de James. Ses yeux brillaient à nouveau mais d'excitation cette fois-ci. Il préférait largement le voir dans cet état plutôt qu'inquiet pour lui.
— En fait je parle plus de son petit frère, Gideon Prewett, corrigea Sirius avec un sourire. Fabian ne fait pas vraiment partie de mes fans.
— Qu'importe, ils sont tout les deux incroyables ! C'est eux qui ont réussi à introduire une licorne dans le bureau de Rusard, des légendes ! Minute. Pourquoi il ne t'aime pas Fabian ? s'indigna subitement James.
— Tout le monde n'est pas ravi de m'avoir dans leurs rangs, avoua Sirius.
— C'est ridicule, certes tu as un humour un peu spécial mais tu restes un Maraudeur !
— Ce n'est pas à cause de mon humour James. C'est plutôt parce que je m'appelle Black.
— Oh, fit James en s'interrompant un instant. C'est quand même un abruti fini. Légende mon cul. On va lui montrer ce que peut faire un Black Gryffondor Patmol, décida Cornedrue avec détermination.
— Y'a qui d'autre dans ton organisation ? interrogea Peter avec une sincère curiosité. À part les personnes présentes dans cette infirmerie je veux dire.
— Je n'ai pas droit de dévoiler l'identité des membres, désolé Queudver. C'est confidentiel et c'est pour leur sécurité.
— Allez juste un, enjoignit James. On ne les connait probablement pas de toute façon.
— Ce n'est pas totalement vrai. En fait, il y a une personne que tu connais particulièrement bien James.
— Ah bon ? Je parie sur Frank, ce gars c'est un pur génie ! Évidemment qu'il a été recruté par Dumbledore.
— Non, enfin si. Frank en fait partie. Merde j'étais pas supposé dire ça... Bon tant pis. Je parlais de ton père en fait.
Sirius pinça les lèvres en attendant la réaction de son ami. Il n'était pas supposé dire ça, on le lui avait interdit mais c'était James... Et c'était son père. C'était différent. Peter laissa échapper une exclamation de surprise alors que James se figeait. Le Gryffondor se tut un instant, l'air de digérer l'information, avant de finalement hausser nonchalamment les épaules.
— Je m'en doutais, avoua-t-il
— Vraiment ? s'étonna Sirius.
— Papa se barre tout le temps et à chaque fois ses raisons sont de plus en plus fumeuses. Cet été il a paniqué et m'a dit qu'il trompait ma mère, soupira James. Évidemment c'était idiot vu qu'il y avait Alastor Maugrey, son second, qui partait avec lui. J'ai toujours su qu'il se battait contre Voldemort quand il s'absentait mystérieusement, je ne savais juste pas comment ou avec qui. Bon je ne m'attendais pas à ce qu'il le fasse avec mon meilleur ami, c'est sûr...
— Je n'ai jamais fais partie d'une mission avec ton père. Il ne part qu'avec Maugrey.
— Et du coup le bal c'était une mission de ta fameuse organisation ? intervint Peter.
— Ma première en fait, se rengorgea Sirius. Enfin ma première contre des Mangemorts dangereux.
— Est-ce que tout les Mangemorts ne sont pas dangereux au fond ? grimaça Peter.
— Crois-moi il y a une grande différence entre un apprenti Mangemort et les Lestrange. Bats-toi contre un véritable mage noir avec une Marque et une large connaissance de la magie noire puis viens me dire que c'est pareil que de se battre contre Rosier ou Servilus, ironisa Sirius.
— Il y avait les Lestrange au bal, fit remarquer James.
— Ouais. Avec Bella. Il y avait beaucoup de Mangemorts importants hier soir Cornedrue, c'était presque effrayant de les voir évoluer normalement dans une foule alors que ce sont des putains de meurtriers. Robert Jugson, les Carrow et le second de Voldemort, Dolohov. Que des pointures. Et ils parlaient et dansaient tranquillement comme n'importe qui. Quand je t'ai vu dans la foule Cornedrue... Tu étais si près de Jugson en plus et je ne pouvais pas aller te voir, te dire de foutre le camp le plus rapidement possible avec ta famille parce que je n'avais juste pas le droit de te dire ce que je faisais là ! ragea Sirius. Tu étais à portée de baguette des alliés les plus puissants de Voldemort et je ne pouvais rien faire !
— Dumbledore vous a laissés vous battre contre eux seuls ? s'horrifia Peter.
— Quoi ? Non, bien sûr que non ! Par Merlin, on serait mort si c'était le cas Pete ! s'esclaffa Sirius. On ne fait clairement pas le poids en duel seuls face à eux ! Il n'y avait pas que le WORLD hier soir, y'avait des Aurors français et des Aurors du Ministère. Le père de James y était en personne ! Et nous, on n'était pas seuls. On était accompagnés par Edgar Bones, Gideon Prewett et Dorcas Meadowes.
— Dorcas Meadowes, siffla admirativement James. Alors elle par contre c'est une vraie légende.
— Elle est terrifiante, confirma Sirius. Priez pour ne jamais devoir l'affronter en duel même si c'est juste un entraînement. Ou alors qu'elle s'infiltre dans votre esprit.
— Elle s'est infiltrée dans ton esprit ? répéta Peter avec choc. Genre, elle a vu ce qu'il y avait dedans ?
— Sûrement pas grand-chose. C'est Sirius après tout, lança tranquillement Camille depuis son lit. Il ne dure pas longtemps ton charme Potter. Tu devrais plus articuler quand tu le lances.
— « Il ne dure pas longtemps ton charme Potter », une phrase sûrement maintes fois usée par les anciennes copines de James, récita Aleks depuis son lit.
— Tiens Light. Parlons-en de charme ! As-tu déjà entendu parler des charmes de bouclier ? Parce que ça aurait pu t'être utile à toi et à mon imbécile de meilleur ami qui t'as poursuivi dans tout Beauxbâtons ! Tu n'es même pas capable de protéger Sirius ? gronda James. Regarde-le sérieux !
— J'ai pas besoin qu'elle me protège, protesta Sirius.
— Bien sûr. En entendant elle sort demain et toi dans deux jours, fit remarquer Aleksander.
Il s'attira le regard noir de Sirius et Camille, cette dernière toujours scrutée par les yeux remplis d'indignation de James.
— Ce n'est pas de ma faute si vous êtes des têtes brûlées imprudentes, vous les Gryffondors, se défendit Camille. Je ne suis pas responsable des impulsions de Sirius.
— C'est un peu à cause de toi si on a fini sur ce toit à Londres quand même, remarqua Aleks.
— Je ne vous ai pas demandé de me suivre !
— Non je crois que tes mots exacts étaient « Ramène ton cul Black ».
Camille se tut pour la plus grande surprise des personnes dans la salle. Son regard se porta sur l'attelle que Sirius portait et la cicatrice qui partait de sa mâchoire pour finir à sa clavicule.
— Vous avez raison. Vous n'auriez pas du venir.
— Ah bon ? s'étonna Aleks en fronçant les sourcils.
Sirius fit de même, fixant son amie avec un étonnement non-dissimulé. Il pensait qu'elle serait la première à défendre son idée de suivre les Mangemorts sur le toit. Elle semblait si sûre d'elle quand elle leur avait dit de la rejoindre. Et maintenant elle refusait de les regarder, jouant avec sa couverture et sa baguette, affichant un air légèrement coupable.
— Aleks aurait du aller se faire soigner le bras, Sirius aurait du se faire examiner la jambe et c'était beaucoup trop dangereux... Vous auriez pu mourir tout les deux... En plus ça n'a servi à rien.
— À rien ? répéta Aleks. Ça sert à rien qu'on est sauvé cette fille ?
— On a fait de notre mieux, continua Sirius. Milles gargouilles, tu as vu l'état de tes cousins ? Ils vont mettre des semaines à se remettre !
— Ce ne sont pas les seuls qui ont fini gravement blessé. Regardez-vous bordel, vous êtes enroulés dans des bandages et des attelles !
— Toi aussi !
— Tu parles, je sors demain ! Et cette fille qu'on a soi-disant « sauvée » elle va devoir vivre avec le fantôme de son frère toute sa vie ! On a ruiné sa vie.
— Tu as essayé de le sauver. Ce n'est pas de ta faute s'il ne t'a pas écouté.
— C'est Jugson qui a jeté le sort, c'est lui qui a ruiné sa vie.
— Il y aurait eu plus de morts si on n'avait pas sauté dans ce portail.
Camille se replia contre ses cousins, ses genoux repoussés contre sa poitrine.
— Je n'ai plus envie d'en parler, déclara-t-elle d'une voix fatiguée. Je préfère oublier cette nuit.
— Oublier. C'est un peu facile, rétorqua James.
— Honnêtement Potter j'en ai rien à faire. Traite-moi de froussarde ou de fuyarde, je m'en fiche.
Cela parut surprendre suffisamment James pour qu'il se taise une seconde. Une seconde avant qu'il n'en rajoute une couche.
— Wow. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé hier soir mais ils t'ont bien foutu en l'air, décréta James en fronçant les sourcils.
— James, soupira Sirius.
— Regarde-la. Elle me répond même plus. On dirait qu'elle est cassée !
— Ta gueule Potter, lança Camille d'un ton mordant. Quand on a passé la nuit bien protégé chez maman on la ferme !
— Oui bien sûr ! Bien protégé. Ironique quand notre Manoir est probablement le plus visé par les Mangemorts en ce moment ! J'ai passé la nuit à penser que Sirius était mort parce qu'il t'avait suivi ! Ou alors à penser que c'était fini, c'est bon c'est la dernière bataille de mon père ! Si ça c'est bien protégé Light je ne veux pas savoir ce que c'est d'être en danger.
— Non effectivement tu ne veux pas savoir, siffla-t-elle. Pauvre petit sang-pur au grand Manoir ! Pauvre petit garçon qui a toujours ses deux parents là pour lui ! Pauvre petit James Potter bien à l'abri en Angleterre !
— Non mais ça suffit ! gronda Sirius.
— Tu veux vraiment qu'on parle de parents Light ? Où étaient tes parents ? En fait, parlons-en de ta famille ! Est-ce que c'est pas tes cousins qui ont massacré le plus de gens hier soir ? Et qui ont blessé Aleks selon Dumbledore ?
— Laisse-moi et les Lestrange en dehors de ça, James, le coupa Aleks d'une voix furieuse.
— Vous arrêtez tout les deux maintenant ! ordonna Sirius. Vous êtes putains de...
— Tu veux vraiment qu'on parle de mes cousins, Potter ?!
— Je ne sais pas, honnêtement si tu veux éviter le sujet ça ne me dérange pas ! Après tout tu as admis être une froussarde toi-même, non ? Que tu te défiles ne me surprendrait absolument pas !
— Moi au moins je me suis battue ! Je suis pas allée me cacher dans les jupons de ma mère !
— Est-ce que tu pourrais seulement faire ça ? Aller voir ta mère ?
Cette fois-ci James sut qu'il était allé trop loin quand il vit les larmes commencer à couler sur les joues de la Serpentard. Mais il ne pouvait pas s'arrêter. Même s'il le voulait il ne pouvait pas et il se détestait pour ça. Il était juste tellement en colère à cet instant, qu'il ne comprenait même plus ce qu'il disait. Il avait l'impression de perdre le contrôle de son corps, la partie toujours furieuse de son esprit le contrôlant entièrement et il n'arrivait simplement pas à s'arrêter. Il détestait ça, détestait ce manque de contrôle. Là maintenant tout ce qu'il attendait c'était que quelqu'un vienne le sortir, le débrancher de cette boucle infernale.
— Est-ce que ta mère veut seulement de toi Light ? Est-ce que tu peux aller te cacher dans ses jupons ? Non, hein ? Moi j'ai plutôt l'impression que tu es une déception pour toute ta famille. Mais c'est une bonne chose, non ? Au moins tu ne finiras pas Mangemort comme eux. Franchement c'est presque impressionnant, tu es une froussarde sur bien des points mais je peux reconnaître que tu as eu du cran avec ta famille ! Faire en sorte qu'ils te détestent tous, de ne plus avoir aucun lien... Tu es une vraie petite héroïne de guerre, non ? Refuser de devenir Mangemort, se battre contre sa famille... On était sur une si bonne voie. Et puis après tu te lances dans la bataille comme si tu étais la seule impliquée, tu prends des risques inconsidérés ! Tu envoies Sirius à l'infirmerie alors que moi je suis coincé chez moi et je ne peux rien faire ! Toi tu pouvais faire quelque chose, toi tu étais avec lui, tu aurais pu faire en sorte que rien ne lui arrive ! Regarde dans quel état lui et Aleks...
— La ferme Potter ! cingla une voix froide.
Ce n'était pas Camille qui venait d'arrêter James ou même un de ses amis qui l'avait ramener sur Terre. À la surprise générale c'était Sophie Light qui se tenait à quelques pas du groupe. James cligna furieusement des yeux alors qu'il recouvrait ses esprits. Il lui fallut un instant pour se rappeler où il était.
Il était à l'infirmerie, oui. Il était venu voir Patmol, ça il s'en souvenait. Sirius lui avait tout avoué, ça aussi il s'en rappelait.
— T'es complètement taré ou quoi ? s'emporta Sophie en venant se poster à côté de sa sœur cadette. T'as vu dans quel état elle est ?! T'es vraiment malade Potter !
— Je vais bien, sanglota Camille en pressant ses mains contre ses oreilles.
Elle ramena ses jambes contre sa poitrine en posant sa tête contre ses genoux. Elle essayait de noyer le son de la pièce, les voix trop bruyantes et menaçantes, et les éclats verdâtres des lumières. Elle haïssait le vert.
— Tu as intérêt à foutre le camp immédiatement Potter, menaça Sophie d'une voix acide. Ça fait longtemps que je n'ai pas ensorcelé un stupide Gryffondor.
James fronça les sourcils en avisant le visage baigné de larme de Camille et sentit une vague de désespoir s'abattre sur lui. Est-ce que c'était lui qui l'avait fait pleurer ? Bordel qu'est-ce qu'il avait dit encore ? Il se souvenait de quelques mots, disséminés ça et là. Mais impossible de se rappeler de son discours en entier.
Sophie ferma sèchement les rideaux autour du lit de sa sœur et jeta un assurdiato. James se remit à faire tournoyer sa baguette, se sentant complètement perdu et désemparé. Il fixait les rideaux de Light sans pouvoir détourner le regard.
— Bordel Potter ça va pas la tête ? lâcha Aleks avec choc. C'était super violent !
James tressaillit.
— Vraiment ? J'ai... Qu'est-ce que j'ai dis ? s'inquiéta James.
— Comment ça qu'est-ce que tu as dis ? Tu te fous de moi là ? s'agaça Aleks.
— Aleks ce n'est pas le moment, intima Remus en adressant un regard inquiet à son ami.
— Tu ne vas pas le défendre quand même ? s'indigna Aleks. Là c'était carrément cruel ce qu'il lui a balancé !
James continua à fixer les rideaux, soudainement incapable de faire autre chose que de compter le nombre de plis que les différents tissus faisaient.
— James, appela calmement Sirius. Tu ne te rappelles vraiment pas ?
Ce pli avait l'air d'un visage quand il penchait la tête sur le côté ou alors d'une giraffe. James n'arrivait pas à se décider.
— James, rappela Peter en posant une main sur son coude.
Potter sursauta bruyamment.
— Bordel tu m'as fait peur Pete, se plaignit-il. Qu'est-ce que tu disais ?
— On te demandait si tu te rappelais de ce que tu as dis à Camille, répéta Sirius.
— Non. C'est moi qui l'a fait pleurer alors ? s'inquiéta James. Bordel je suis désolé... Je ne voulais vraiment pas Patmol... C'est juste... Je... Je ne me souviens plus vraiment de ce qu'il s'est passé. C'est juste devenu rouge pendant un instant.
— Quoi ? C'est revenu ton truc ? lâcha Peter.
— Peter, râla Remus.
— Non, protesta précipitamment James. Ça fait longtemps que j'ai pas eu d'épisode !
— Ce n'est pas quelque chose qui part avec le temps James. Ce n'est pas un rhume, c'est une condition, affirma Remus en fusillant du regard Peter.
— Oui, oui... Désolé mec c'est mal sorti, se rattrapa Peter. Mais ça fait longtemps que tu n'as pas fait de crise aussi...
— Mais non et chut ! Non, je n'ai pas eu de crise ! désespéra James. Mais si Pomfresh vous entends elle va prévenir Elphias ! Et Elphias va vouloir reprendre le traitement.
— James t'en as peut-être besoin de ce traitement, glissa prudemment Sirius.
— Non. Non je vais bien, je vais parfaitement bien, assura James. C'est... C'est juste sous le coup de l'émotion sûrement avec toute l'adrénaline d'hier soir et toute ton histoire... Oui c'est ça ! Je vais bien ! Je vous jure !
— Tu ne veux pas en parler à Pomfresh ? suggéra Remus. Juste pour être...
— Non Remus, vraiment je me sens parfaitement bien, le coupa James avec un sourire un peu trop enjoué pour être sincère. C'est Sirius qui s'est cassé la jambe ! Je m'excuserai auprès de Light après. Vraiment désolé les gars. Même si je ne me souviens vraiment plus de ce que j'ai dis bordel...
À vrai dire ce n'était pas tout à fait vrai. Il se rappelait à peu près de ses dernières phrases et elles ressemblaient étrangement à ce que sa mère lui avait dit la veille quand ils étaient rentrés au Manoir. Elle lui avait crié dessus, avait pleuré et l'avait serré dans ses bras. Mais surtout elle lui avait bien répété à quel point il avait été irresponsable et à quel point il s'était mis en danger, non seulement lui mais Sirius aussi. Puis elle l'avait ramené immédiatement à Poudlard. Bordel si le début de son discours avait été aussi atroce que la fin, il méritait bien tout les sorts que Sophie lui infligerait.
Mais Sirius ne semblait pas le moins du monde en colère contre lui. Il se contentait de lui sourire, l'air délivré d'un poids après toutes ses révélations. Seulement James le connaissait mieux que personne et décelait parfaitement l'inquiétude de son meilleur ami.
— Je sais très bien que ce n'était pas de ta faute James. C'est comme pour Lunard. Tu ne le contrôles pas.
Oui mais non. Ça n'avait rien à voir. La supposée bipolarité et hyperkinésie qu'Elphias Doge lui avait diagnostiqué il y avait de cela deux ans n'avait rien à voir avec la lycanthropie. Rien ne clochait chez Remus, c'était juste une victime d'un loup-garou. Alors que James était convaincu d'être juste détraqué. C'était James Potter, le sorcier parfait. Et pourtant rien n'allait chez lui.
***
« Je te l'ai pourtant montré Light. Pourquoi ne m'as-tu pas écouté ? Tu aurais pu éviter la mort de Capucine. Tant de potentiel gâché, les Light sont si fascinants. »
— Je te hais, murmura Camille dans son oreiller. Je te hais tellement... Tais-toi.
« Ah. Tu m'entends enfin ? C'est bien, nous faisons des progrès. Peut-être que... Que... Que... »
Camille ne pouvait pas dormir. Elle ne voulait pas revivre les images de cette nuit, elle ne voulait pas revoir ce prisonnier effrayant qui la rendait folle. Et elle ne voulait pas être seule.
Elle tourna la tête et fixa le lit en face du sien, son regard tombant sur les boucles noires de Sirius et son visage crispé.
Aucun d'eux ne dormait bien dans cette infirmerie.
Aleksander vomissait souvent la nuit et était pris de sueurs froides, Pomfresh devait se lever régulièrement pour lui administrer la même potion. Camille détestait cette ambiance, elle détestait les hôpitaux, elle détestait être impuissante et elle détestait être malade.
Pourtant en observant Sirius, Camille réussit petit à petit à se rendormir. Elle n'était pas seule dans le noir au moins, ils étaient là eux. Elle n'était plus seule, plus jamais. Plus jamais. Plus jamais...
Elle sombra de nouveau dans un sommeil agité, peuplé d'éclairs verts et rouges et de cris.
« Tu n'as jamais été seule, Camille. Je suis là moi. »
***
James Potter se levait tôt, tout le monde dans la Tour de Gryffondor le savait, mais c'était particulièrement grave les jours de match de Quidditch. En ce samedi matin, les Maraudeurs furent tirés de leurs lits à huit heures par un Capitaine de Quidditch surexcité. Bien sûr ils ne réagirent pas aux premières tentatives du Poursuiveur et se contentèrent d'enfouir la tête dans leurs oreillers pour masquer sa voix.
— Allez Lunard ! Toi aussi tu te lèves tôt d'habitude !
— Merlin, Potter ! Il est huit heures et on est samedi, gémit Remus. Je n'ai aucune envie de me lever.
— Allez c'est le match d'Emmy aujourd'hui ! Serdaigle contre Serpentard ça va être intéressant !
— C'est du sport, râla Peter. Un samedi matin à dix heures.
— T'entends ça Sirius ? Sirius ! En tant que batteur tu devrais t'indigner avec moi !
Sirius grogna sous sa couverture. James se dirigea finalement vers son lit, quittant le chevet de Remus en lui volant son oreiller.
— Mon oreiller ! s'indigna ce dernier.
— Sirius.
— Encore cinq minutes Lunard, marmonna Sirius.
— C'est James qui te parle crétin !
Sirius sursauta et frissonna quand son meilleur ami lui arracha sa couette. Il se redressa sur ses coudes en fusillant du regard James.
— Me regarde pas comme ça, le match est dans une heure ! Allez debout ! Sinon on ira voir le match sans manger de petit-déjeuner.
— Je suis debout, je suis debout, déclara Peter en se relevant dans son lit.
— Je vais prendre une douche, vous avez intérêt à tous être réveillés et habillés quand je ressors ! menaça James.
— Si on saute le petit-déjeuner on peut dormir plus longtemps ? maugréa Sirius en retombant sur son lit.
— On ne saute pas le petit-déjeuner, c'est le repas le plus important de la journée, décréta James en fronçant les sourcils. On ne va pas ravoir cette discussion une quatrième fois Sirius.
— Je déteste quand il est si responsable, grommela Sirius dans son oreiller. Même toi Lunard t'es pas aussi chiant le matin...
— La ferme, Black.
— On devrait se lever quand même.
— Non, refusa Remus en s'enfouissant sous sa couverture.
— C'est la Maison de ton petit-ami qui joue, chuchota Sirius avec un sourire narquois.
— Aleks ne joue pas aujourd'hui grâce à vos prouesses de têtes brûlées. Par contre ton frère et ta copine seront dans le match, se moqua Remus.
— C'est pas ma copine, protesta Sirius.
— Mouais. Bien sûr. Bonne nuit...
— Lunard réveille-toi sinon James va vraiment s'énerver, intima sagement Peter. Et ta copine ne sera pas contente si tu arrives en retard à son match Patmol.
— C'est pas ma copine !
Remus soupira avant d'abdiquer et de se lever à contrecœur. Sirius mit plus de temps à sortir de son lit mais finit par capituler, désormais trop énervé par les remarques de ses amis pour se rendormir paisiblement. Il pesta contre James et Remus alors qu'il enfilait ses habits. Quand James sortit de la douche, Remus et Sirius mettaient leurs chaussures pour son plus grand bonheur.
— Je savais que vous m'écouteriez !
— J'ai écouté Peter, toi j'ai arrêté de t'écouter depuis que tu m'as demandé de caresser McGonagall sous sa forme d'animagus, rétorqua Remus en finissant ses lacets.
— Je voulais juste savoir si elle ronronnerait, se défendit James.
— Patmol tu vas vraiment sortir dans cette tenue ?
— Qu'est-ce qu'elle a ma tenue ? s'offusqua Sirius.
Peter désigna la veste en cuir de Black d'un mouvement vague.
— Ma veste est parfaite, dit ce dernier sur la défensive.
— On est en Novembre Sirius.
— Et je n'ai pas froid. Lunard non plus il n'a pas de manteau !
— Les avantages d'être un loup-garou. Je n'ai jamais attrapé de rhume de ma vie, lâcha distraitement Remus.
— Mets au moins une écharpe Sirius, conseilla James.
— Vous pouvez vraiment être horriblement responsables quand vous le voulez, maugréa Sirius en roulant des yeux. D'accord je vais mettre une écharpe maman.
— Souvenez-vous j'accepte de venir seulement si on prends des places dans le fond où je pourrais lire, rappela Remus en réajustant sa sacoche.
Peter et James échangèrent un regard consterné en observant Sirius farfouiller dans sa malle à la recherche d'une écharpe et Remus organiser les livres dans son sac.
— Remus, appela James prudemment.
— Oui ?
— Tu es au courant que tu fais partie des commentateurs aujourd'hui ?
Remus se figea et releva brusquement la tête en direction de ses amis. Peter hocha la tête alors que Sirius commençait à rire dans sa malle.
— Quoi ?!
— Tu as été sélectionné lors des sélections de commentateurs, tu te rappelles ? Tu commentes avec Pandora Van Houten aujourd'hui. Je t'ai donné ton planning le mois dernier.
— Merde, j'ai complètement oublié ! Merde c'est qui les équipes qui jouent ?
— Lupin, soupira piteusement James. Serdaigle contre Serpentard. Je dois avoir la liste des équipes quelque part je vais la chercher... Comment tu fais pour oublier que t'es commentateur sérieux ?
— Figure-toi que c'est très simple quand tu t'en fous royalement du Quidditch et que tu ne voulais même pas être commentateur à la base, rétorqua Remus en croisant les bras sur son pull.
— Là tu as fait très fort Lunard, commenta Sirius.
— Oh la ferme. C'est pas moi qui a carrément oublié un match en cinquième année.
— On rentrait des vacances, j'avais complètement zappé le planning, se justifia Sirius.
— Sirius. Tu étais dans l'équipe par Merlin.
— Et toi tu es dans les commentateurs.
— Vous allez vraiment commencer à vous disputer à huit heures du matin ? fit remarquer Peter en croisant les bras.
— Oui ! rétorquèrent-ils.
— C'est à cause de ce branleur que je dois commenter ces stupides match !
— Excuse-moi d'essayer de t'aider à surmonter ta peur du public !
— Je n'ai pas de peur du public !
— James dis-leur d'arrêter !
Peter se tourna pour apercevoir James qui contemplait son bureau d'un air perdu. Il passait une main nerveuse dans ses cheveux en fixant ses affaires, l'air d'essayer de concentrer. Sirius arrêta de fusiller Remus du regard quand Peter désigna discrètement James du doigt. Remus fronça les sourcils alors que Sirius allait se poster à côté de son meilleur ami, les mains dans les poches.
— Ça va mon vieux ? demanda-t-il.
— Je sais que je dois faire quelque chose ici. Mais j'ai oublié quoi, admit James en fixant avec concentration son bureau.
— La liste des équipes James, lui rappela patiemment Sirius. Tu cherchais la liste des équipes.
— Ah oui !
James se remit à fouiller son bureau distraitement, son regard s'égarant parfois sur des notes et Sirius devait le rappeler à l'ordre à chaque fois que cela se produisait.
— Il faut vraiment que je range ce bureau, décida James. C'est le bordel. Mon armoire aussi, je n'arrive plus à trouver mes pulls... Hé ! Mes notes ! Je croyais que je les avais laissé dans mon livre ! On a un devoir à faire en Métamorphose ? Mince je vais pas pouvoir le faire, j'ai entraînement de Quidditch demain puis j'ai promis à Madame Bibine de l'aider pour les séances de vols supplémentaires. Hé ! Patmol on pourrait peut-être...
— La liste James.
— Ah oui. Oui... Je l'ai ! Serdaigle contre Serpentard. Par contre j'ai perdu les anciens scores... Désolé... Mais bon anticipe la prochaine fois Remus, conseilla James en lui fourrant un morceau de parchemin froissé dans sa main.
Remus ne protesta même pas, suivant avec un regard inquiet son ami. James fit semblant de ne pas le remarquer et alla chercher son manteau.
— On va manger maintenant ? s'enquit Peter.
— Ouais Pete. Ah Sirius tu...
— Oui j'ai trouvé une écharpe Cornedrue, gronda Sirius. Maintenant allons voir ce maudit match et finissons-en.
— Maudire le Quidditch, s'outra James.
— Il ne le pensait pas, allons manger ! déclara précipitamment Peter en poussant James vers la porte.
James et Peter disparurent derrière la porte. Sirius s'apprêtait à les suivre quand Remus le retint par l'épaule. Sirius se tourna vers lui en fronçant les sourcils.
— Ça arrive beaucoup en ce moment ? Ses absences et ses pertes de mémoires ? demanda Remus. Avec toutes les réunions de préfets et l'examen d'Arithmancie je n'ai pas passé beaucoup de temps avec James cette semaine.
— Il oublie souvent des détails, c'est normal. C'est juste que... Bon avant-hier il a cherché pendant dix minutes le nom de notre Maison et le mot « Quidditch », soupira Sirius en se frottant les yeux. Le pire c'était en Divination. Il a parlé pendant trente minutes de son rêve sans pouvoir s'arrêter, c'est moi qui ai du l'arrêter. En plus il parlait tellement vite qu'on ne le comprenait presque pas.
— Ça s'aggrave, non ? s'inquiéta Lunard. Il est en train de rechuter ?
— Non, j'ai été parlé à Pomfresh elle m'a dit que c'était normal. Avec tout le stress qu'il a ressenti les derniers jours, il a plus de mal à se canaliser. Tu sais on peut trouver des moyens pour rendre son quotidien plus facile mais il aura toujours des changements d'humeurs et ce genre d'effets. Léger trous dans la mémoire, perte de concentration, trop d'énergie... Pomfresh m'a dit que c'était normal. Elle m'a même dit que James ne faisait pas parti des cas les plus graves que Doge avait pu rencontré.
— Le week-end où tu étais à l'infirmerie il a oublié deux repas, se rappela soudainement Remus. C'est Peter qui me l'a dit.
— Quoi ?! Tu ne l'as pas surveillé ? s'indigna Sirius.
— James est hyperkinétique mais il n'a pas non plus besoin d'être surveillé, rétorqua Remus.
— C'est justement parce qu'il est hyperkinétique, et bipolaire d'ailleurs, qu'il a besoin d'être surveillé !
— On ne va pas le couver...
— Il a oublié de manger bordel Lupin ! Bien sûr qu'il a besoin que quelqu'un soit là pour faire en sorte qu'il redescende sur Terre parfois ou alors pour le forcer à se lever quand il n'a plus aucune énergie !
— Ouais et c'est ton rôle normalement ! Mais non toi t'étais à l'infirmerie, grâce à tes prouesses d'héros de guerre ! s'emporta Remus.
— Bon sang, tu m'en veux encore pour ça Lunard ? Ce n'est pas comme si c'était prévu qu'on se blesse !
— Peut-être que si tu n'étais pas précipité dans le feu de l'action comme un stupide Gryffondor tu n'aurais pas passé deux jours à l'infirmerie ! Tu penses aux conséquences avant de te lancer dans un duel avec des putains de Mangemorts ? Tu vois si tu n'avais pas fini à l'infirmerie en premier lieu, James n'aurait jamais rechuté comme ça ! Il serait resté dans son "état stable".
Sirius pâlit à ces mots.
— T'avais pas besoin de suivre Light à travers ce portail ! Je sais que tu essaies de prouver... Je sais pas moi, que tu n'es pas de leur côté ! Mais Seigneur vous n'avez rien à prouver ! C'est bon on le sait que vous allez vous battre contre Voldemort, pas besoin de vouloir en faire toujours plus ! Pas besoin de frôler la mort !
— Ce n'est pas pour ça qu'on a sauté !
— Oh vraiment ? Marlène et Sunner ne vous ont pas rejoins sur ce foutu toit, Aleks m'a raconté. Non, y'a que les trois enfants de mages noirs qui ont décidé de se jeter dans un danger mortel ! Sirius ça ne sert à rien de risquer ta vie à tout bout de champs, Dumbledore ne t'aurait pas pris s'il n'avait pas confiance en toi déjà !
— Vraiment ?!
— Vraiment !
— Alors explique-moi Lupin ! Explique moi pourquoi on est toujours les moins informés, pourquoi ils nous ont recruté si jeunes ?Explique moi pourquoi ils ne nous traitent pas comme les autres recrues ! Weasley, Londubat, McKinnon... Ils sont arrivés après nous et pourtant c'est nous qui sommes toujours en période d'essai ! Ils nous ont pris jeunes pour être sûr qu'on puisse bien leur obéir, qu'on ne soit pas des menaces pour l'Ordre, affirma Sirius d'un ton ironique. Parce qu'ils ont besoin de personne comme nous, des enfants de mages noirs, mais ils ne peuvent pas faire confiance à des adultes remplis d'idées malsaines ! Donc ils nous ont choisi en premier pour qu'on pense qu'ils nous fassent confiance ! Mais la vérité c'est qu'ils ont peur de nous, qu'ils nous détestent ! Pourquoi tu crois que Dumbledore a choisi de te parler à toi avant James ?
Sirius lança un regard sombre à son ami, fourrant ses mains dans ses poches.
— Ils vont mettre un paquet de temps avant de faire confiance à un loup-garou.
Remus sentit son regard s'assombrir dès que les mots quittèrent la bouche de son ami.
— Fais attention Sirius, prévint-il avec un calme qui le surprit lui-même.
— Je fais très attention Remus contrairement à toi, rétorqua Sirius. J'ai l'impression que tu n'as rien compris à Dumbledore. Ce vieux ne fait rien sans raison, si tu fais partie des premiers à qui il parle avant James et Peter, des personnes déjà dignes de confiance selon leurs critères, c'est pour que tu lui fasses confiance.
— Et pourquoi ne pas le faire en même temps que toi si je suis si indigne de confiance ? gronda Remus.
— Dumbledore t'a déjà sauvé, non ? Tu lui es déjà éternellement reconnaissant. Il t'a offert une place dans cette école.
— Tu déconnes complètement Black, affirma Remus mais une once de doute faisait trembler sa voix. J'avais onze ans, la guerre venait à peine de commencer ! T'es complètement parano.
— Dumbledore ne fait jamais rien au hasard, Remus. Je veux que tu saches ça avant de rentrer dans l'Ordre. J'ai l'impression que personne ne l'a compris ! Aleks par exemple est complètement mordu de lui, il ferait tout pour lui... C'est dangereux d'être aussi loyal.
— Tu es y rentré toi, le coupa Remus. Dans le W.O.R.L.D.
— Oui mais moi je m'en fiche honnêtement. Les Prewett peuvent me juger autant qu'ils veulent, moi je sais que je suis de leur côté. Mais toi... Ils sauraient pour ta lycanthropie, Remus. Et ils... Enfin tu sais qu'on ferait tout pour toi et que jamais, jamais on ne te verra pour autre chose que notre préfet parfait préféré. Mais dans l'Ordre tu vas... Les premiers mois ne vont pas être agréables. Ils vont même être détestables. Dès qu'ils connaîtront ta condition, ils te regarderont de travers. On va te faire croire que tu n'as rien à faire dans notre camp. Mais c'est faux. On est autant à notre place que n'importe qui dans cet Ordre ! Moi je vais faire en sorte qu'ils le comprennent ! Non je ne prends pas cette guerre pour un jeu, non je ne suis pas un futur Mangemort. Et oui je suis prêt à risquer ma vie pour gagner !
— Sirius, c'est...
— C'est ce qu'ils veulent. Qu'on soit capable du pire pour eux. C'est le minimum qu'ils attendent des personnes comme nous.
— Ils sauront tous ? murmura Remus, le regard fatigué.
— Ils ont tous su ce qu'il se passait chez moi en tout cas. Il est probable qu'ils sauront tout de toi aussi, avoua Sirius en passant sous silence que certains comme Gideon ou Goldstein savaient déjà.
Remus eut soudainement l'air malade. Il vacilla un instant sur ses jambes et Sirius l'attrapa par le coude pour le soutenir. Le loup-garou se dégagea précipitamment de sa poigne et alla s'asseoir sur le lit le plus proche. Sirius essaya de masquer du mieux qu'il pouvait l'éclat blessé qui traversa son regard et se tint à distance respectueuse. Remus se tenait la tête dans les mains, fixant avec insistance le sol du dortoir.
Sirius l'observa se torturer les méninges avec tout ce qu'il lui avait dit, en silence. Quand Remus réfléchissait il préférait le silence.
— Ils auront raison de ne pas me faire confiance, marmonna-t-il.
— Lunard...
— Je suis classé créature XXXXX dans mon livre de Soins des Créatures Magiques, Patmol. Une fois par mois on apprends qu'une nouvelle famille s'est faite tuée par un loup-garou sanguinaire. Évidemment qu'on aurait peur de moi. Juste... Bordel, je n'ai aucune envie qu'ils sachent tous...
— Hé Remus. On s'en fout de ce qu'il pense, nous on sait...
— Sirius tu te souviens de ce que tu viens de me dire ? Que tu t'es mis en danger de mort pour simplement prouver ta valeur ? Évidemment que c'est important ce qu'ils pensent...
— Non. Non évidemment... Remus si j'ai fais ça c'est pour qu'on me fasse confiance. Pour qu'on me donne des missions. Je ne l'ai pas fais pour que Sturgis Podmore commence à m'apprécier, je m'en contrefiche ! Alors oui tu vas devoir faire plus que les autres Remus pour qu'ils te fassent confiance. Mais on s'en fiche de ce qu'ils pensent tant qu'ils t'acceptent dans l'Ordre, tant qu'ils reconnaissent ton talent ! C'est Dumbledore et Maugrey que tu vas devoir convaincre en premier. Et le reste va finir par t'accepter, crois-moi. Mais pour qu'ils commencent à t'apprécier tu ne pourras te reposer que sur ton charme dévastateur de Maraudeur mystérieux.
Cela arracha un éclat de rire à Remus qui malgré lui releva la tête pour observer son ami. Sirius se tenait appuyé contre un pilier, les bras croisés sur la poitrine en un modèle de nonchalance arrogante. Mais son visage était un masque de sérieux et de culpabilité.
Cela faisait des années que Remus savait discerner le mensonge, et le discours de Sirius transpirait l'hypocrisie. Si Sirius Black haïssait vraiment quelque chose c'était le fait qu'on ne l'aime pas. Il était obsédé par ce que les autres pensaient de lui. Ses prouesses à Beauxbâtons n'étaient qu'un des nombreux exemples auxquels Remus pouvait penser. Donc son soi-disant discours sur le fait de ne pas se soucier de ce qu'ils pensent... C'était un ramassis d'hypocrisies.
Mais Remus ne voulait pas évoquer le sujet avec lui, surtout maintenant. Parce qu'éventuellement la conversation déboucherait sur la véritable raison pour laquelle il voulait tant qu'on l'adore. Et Sirius détestait parler de ses parents.
Même James n'avait pas le droit d'aborder le sujet sans son accord. Il se braquerait. Il laisserait échapper des mots qu'il regretterait. Remus s'emporterait à son tour et cela prendrait une tournure désastreuse. Mieux valait éviter le sujet pour l'instant.
— Je n'ai aucun charme mystérieux, affirma-t-il en se relevant.
— Bien sûr que si. C'est ce qui te rend irrésistible. Tes cicatrices, tes nombreuses absences... Ton regard d'artiste torturé.
— Je n'ai pas de regard d'artiste torturé, protesta Remus en réajustant sa sacoche sur son épaule.
— De poète ? En tout cas il y a quelque chose de torturé dans ton regard. C'est sûrement pour ça qu'Aleks a craqué, assura Sirius.
— Tu devrais tenter le regard torturé alors, peut-être que ça accélérait le processus avec Light.
— Il n'y a pas de processus.
— Bien sûr et je ne suis pas gay.
Sirius s'étrangla de surprise et Remus sourit ironiquement.
— Quoi ? Tu m'as vu embrassé Aleks. Tu t'attendais à quoi ?
— Pas à ce que tu l'annonces sans prévenir comme ça !
— Prude, soupira Remus en levant les yeux au ciel.
Sirius s'insurgea face à cette insulte et se mit à râler dans le couloir. Lupin en profita pour commencer à lire la précieuse liste que Potter lui avait confié, murmurant les noms et numéros de chaque joueurs à voix basse. Ils évitèrent tout les deux soigneusement de repenser à leur conversation, Remus se sentait toujours malade et Sirius était rongé par la culpabilité de mentir ainsi à son ami. Bien sûr que ce que l'Ordre pensait d'eux importait.
Ils retrouvèrent Peter et James qui les attendaient devant les escaliers. Peter fixait d'un air sombre James qui défendait avec véhémence les Canons de Chudley.
— Qu'est-ce que vous foutiez ? grommela Peter. Cornedrue est bloqué sur ce sujet depuis vingt minutes et je commence à en avoir marre de l'entendre se plaindre du gardien !
— C'est Remus. Il m'a demandé de l'aide pour séduire son copain secret, mentit Sirius.
— N'importe quoi, soupira Remus.
— Je dois avouer avoir été un peu gêné quand il a sorti la lingerie, mais vous me connaissez je suis un très bon ami...
— Par Merlin, tais-toi !
— L'heure de descendre, Emmy va m'attendre ! annonça James alors que Remus et Sirius recommençaient à se chamailler.
Peter entraîna James dans les escaliers, décidé à manger une bonne fois pour toute. Sirius commença à lire la liste de Remus par dessus son coude alors qu'ils se mettaient à les suivre, levant un sourcil quand ses yeux atterrirent sur un nom particulier.
— Mulciber joue ? Ce babouin sans aucune once de talent ? En tant que batteur ?!
— Il remplace mon copain secret, lui apprit Remus avec un rictus ironique. Aleks a interdiction de jouer au Quidditch pendant deux semaines encore.
— Par la barbe de Godric, ils sont foutus, ricana Sirius. En quatrième année Mulciber a assommé son propre Capitaine, épique et ridicule à la fois.
— Oui mais Regulus reste invaincu alors que ça fait quatre ans qu'il joue au poste d'attrapeur.
— Incroyable tu te souviens de quelque chose en rapport avec le Quidditch ?
— Je m'en souviens parce qu'Aleks adore le rappeler à James. Principalement pour le faire redescendre sur Terre en lui rappelant qu'en troisième année il se faisait battre tout le temps par un gosse de douze ans, décréta Remus en haussant légèrement la voix.
— Je n'ai pas perdu ! affirma James d'une voix tonitruante sans même se retourner. Je me suis pris un cognard alors que j'allais l'attraper !
— C'est quand même Regulus qui l'a eu du coup.
— Mais ça ne compte pas ! insista James. De toute façon maintenant je suis poursuiveur. Plus besoin de s'inquiéter du Vif d'Or. Mon principal adversaire reste cette harpie de Summerby à Poufsouffle. Je n'ai jamais vu une gardienne aussi agile et rapide. Un moment l'anneau est vide et l'instant d'après elle apparaît comme par magie pour intercepter le Souafle ! Je vous jure elle disparaît carrément parfois ! Et cette feinte lors du dernier match était totalement déloyale !
Remus et Sirius se mirent à ronfler bruyamment s'attirant le regard indigné de Potter.
— Tu devrais prendre des notes Lupin. Tu commentes, rétorqua le Capitaine en haussant un sourcil.
— Oh Merlin... Pourquoi je vous ai écouté ? J'aurais jamais du y aller à cette sélection ! râla Remus en replongeant dans sa liste. Et je comprends rien aux numéros...
— C'est simple. Le gardien c'est le numéro 1, puis les deux batteurs, 2 et 3, après les poursuiveurs, 4, 5 et 6, et finalement l'attrapeur en numéro 7, rappela Peter. James nous les a fait apprendre en troisième année.
— C'est plus simple pour suivre le match, se justifia Potter.
— D'habitude j'ai pas besoin de suivre le match vu que le commentateur le fait pour moi, grogna Remus.
— Ouais mais t'inquiète pas Lunard, tu seras pas le seul commentateur. Y'aura cette fille... Pandore Van Truc.
— Pandora Van Houten. Je crois que c'est une cousine, se remémora James en fronçant les sourcils.
— Oui bien sûr, je vais compter sur la fille qui voit des créatures imaginaires partout !
— Qu'est-ce qui te dis que les Nargoles n'existent pas ? attaqua Peter.
— Le bon sens Peter. Le bon sens, répondit Sirius.
— Moi je trouve ça intéressant ce qu'elle dit, protesta James. Vous saviez qu'il y avait dix espèces différentes de Ronflex Biscornus ?
— Par la barbe de Merlin, ça n'existe pas les Ronflex ! s'écria Remus.
— Rien ne l'a jamais prouvé !
— Rien n'a prouvé qu'ils existaient !
— Vous parlez des Ronflacks Cornus de Lovegood ? s'enquit une voix derrière le groupe.
Les Maraudeurs se retournèrent pour voir Aleksander guider une Camille stressée jusqu'à la table des Gryffondors. Les quatre garçons s'assirent et Aleksander vient se glisser à la droite de Remus, le séparant de Sirius par la même occasion. Camille resta debout, l'air malade.
— Aleks, merci Godric, dis-leur que ça n'existe pas, soupira Remus.
— Qu'est-ce qui te dit qu'ils n'existent pas ?
— Oh mon dieu, grommela Remus.
— Ça n'existe pas ces machins, marmonna Camille.
— Ah voilà ! Enfin quelqu'un doué d'un peu de sens, soupira Remus en se retournant.
— Alors Light ? Prête pour ce premier match ? demanda James avec enthousiasme.
La Serpentard et Sirius s'accordèrent pour lui jeter le même regard surpris. Ça devait être la première fois que le Gryffondor lui adressait la parole civilement. Camille gémit en se laissant tomber à côté de Sirius, lâchant son balai sur le banc et prenant son visage dans ses mains.
— Elle est comme ça depuis que Yaxley l'a réveillé, leur apprit Aleks en mordant dans une tartine de confiture.
— C'est normal le stress avant le premier match, assura James. Je me souviens encore de mon premier match à Poudlard.
— Le jour de ton premier match tu es arrivé sur le terrain en criant « Vous devriez me donner la Coupe directement, ça vous évitera de pleurer pendant des mois ! », rappela Peter en coupant ses œufs.
— Certes.
— Il fait le malin sur le terrain mais lors de son premier match en tant que Capitaine, James a failli pleurer quand Londubat a oublié son balai au dortoir, lança Sirius avec un sourire narquois.
— Au final c'est lui qui a pleuré alors, marmonna Camille.
— Ça va ? s'enquit Sirius en la dévisageant.
— Je ne suis pas supposée faire ce match ! Je ne veux pas ouvrir la saison, paniqua-t-elle. On va perdre parce que je vais laisser passer le Souafle à chaque tir !
— Mais non voyons. Tu es très douée.
Camille laissa échapper un rire à cette phrase.
— Ouais bien sûr !
— Mais tu es douée.
— Qu'est-ce que t'en sais ? T'es batteur !
— James dis-lui qu'elle est douée.
— Oh non Morgane. Pas des compliments de pitié, grogna la Serpentard. Surtout de lui.
— Tu ne mérites pas ma pitié de toute façon, bougonna James.
— James.
— C'est elle qui a commencé !
— Très mature Potter. T'as quel âge ? Cinq ans ?
— Tu vois !
Sirius haussa les sourcils et soutint le regard de son meilleur ami jusqu'à ce qu'il cède et roule les yeux. Son verre de jus citrouille matinal dans la main, James se tourna vers Light à contrecœur.
— Non ! Pas de pitié ou je t'assène mon balai sur la tête, menaça Camille.
— Relax. J'ai trois meilleurs amis qui détestent la pitié, crois-moi j'ai arrêté depuis longtemps. Donc en toute honnêteté, tu n'es pas une des meilleures gardiennes que j'ai vu. Loin de là. Le jour où tu arriveras à la cheville de Summerby tu pourras mourir en paix, j'ai hâte qu'elle parte l'année prochain elle. Bref tu n'es définitivement pas la meilleure. Mais...
James soupira face au regard sombre de la Serpentard.
— Mais ? dit-elle sèchement.
— Tu n'es pas trop nulle, admit-il.
— Vraiment ? Oh merci ! Merci Potter, ça va beaucoup m'aider ça !
— Hé ! J'essaie de t'aider.
— Pardon, je m'excuse. Retourne à hésiter trois ans avant d'avouer que je ne suis « pas trop nulle ».
— Tu es douée. Par rapport à Nott franchement Yaxley y a gagné au change. Il aurait du te prendre dans l'équipe principale. Nott c'est plus de muscles que de cervelle et de talent réunis. Et l'équipe d'Emmeline n'est pas brillante même si Emmy l'est. Le gardien est une vraie buse, Darebones est une catastrophe ambulante... Les poursuiveurs ne valent rien sauf quand ils laissent MacDonald prendre les commandes. Boot est fort mais lent. Crickett est rapide mais faible. Mary fait la liaison.
— Ta copine ne va pas s'énerver si tu me briefes comme ça sur son équipe ? demanda Camille en fronçant les sourcils.
— Pas ma copine. Et tout ce qui compte pour Emmeline c'est de faire une belle performance, surtout qu'aujourd'hui les recruteurs des Harpies et des Tornades se sont déplacés. Ça veut dire qu'elle va devoir faire quelques pirouettes, des feintes impressionnantes et surtout, surtout battre enfin Regulus. Parce que ça devient vraiment frustrant de le voir attraper le Vif d'Or à chaque match.
— Chaque match ? sourit Camille. Alors c'est pour ça que Yaxley le traite comme son joyau.
— Depuis son entrée dans l'équipe personne ne l'a jamais battu, lâcha Sirius. Et il y est rentré en deuxième année.
Camille lui jeta un regard agréablement surpris en discernant une pointe de fierté dans sa voix. James lui adressa le même regard et Sirius se mit à fixer à son assiette, s'emparant distraitement de sa fourchette.
— Bon. S'ils sont si nuls, ça devrait aller alors, dit prudemment Camille. Juste faire gaffe à MacDonald. Euh... C'est bien la blonde canon, l'amie de Lily avec les yeux verts ?
— Canon ? releva Peter en fronçant les sourcils.
Camille rougit légèrement face au regard étonné de Pettigrew. Sirius la dévisagea en faisant la moue.
— Oui. Enfin elle est pas mal, corrigea Camille en se raclant la gorge.
— Ce n'est rien comparé à ma Lily, affirma James.
— Ce n'est pas ta Lily, Potter. Ce n'est même pas ta copine, corrigea Camille.
— On verra ça, Light.
— Vous ne verrez rien du tout. James j'aimerais que tu arrêtes de harceler mon amie, lança une voix amusée.
— Oi Mary ! Prête pour le match ? lança James en ignorant la remarque sur Lily.
— Comme d'habitude, répondit Mary. Même si j'ai l'impression que tu es plus préparé que moi alors que tu ne joues même pas. Bref, je suis venue pour que tu viennes parler à Emmeline. Elle est complètement stressée et elle nous rends folle... Light, comment tu te sens avant ce premier match ? Pas trop envie de vomir ?
Camille la fixa un instant, son regard s'arrêtant sur ses yeux incroyablement vert et sur son sourire excité. Son ventre se tordit brusquement. Elle haïssait vraiment le vert.
Maudit Avada Kedavra. Maudits yeux verts.
— J'en ai déjà marre, avoua-t-elle avec lassitude.
***
Hey fuckers !
Comment allez vous ?
Bon alors je crois que ce chapitre mérite quelques explications, surtout pour le personnage de James. Je sais que ça a sûrement été surprenant de lire tout ça, James qui est bipolaire et hyperkinétique. Mais sachez que je ne me lance pas là dedans sans préparations. Je vais vraiment faire de mon mieux pour retranscrire les effets et les symptômes tout en sachant qu'ils sont encore dans les années 1970. La bipolarité est reconnue depuis ces années-là justement quant à l'hyperkinétique on appelle ça l'hyperactivité aujourd'hui. Plus spécifiquement James serait diagnostiqué du Trouble et Déficit d'Attention avec ou Hyperactivité (TDAH). J'ai toujours imaginé que James serait hyperactif, par contre bipolaire c'est une idée récente. Le fait qu'Elphias soit dans mon imagination un personnage un peu excentrique qui est fasciné par la sociologie et les comportements humains, mais surtout qu'il soit un psychomage très investi ça renforce le diagnostique de James.
Alors évidemment c'est ma version et libre à vous d'imaginer James Potter comme vous voulez. Mais quelqu'un qui apparaît soit comme une brute d'harceleur, soit comme un héros... Ça fait réfléchir. C'est juste une version de l'histoire des Maraudeurs évidemment.
Deuxième point : vous avez pu le remarquer j'aborde des sujets un peu difficiles dans cette fanfiction. Des pensées suicidaires, de l'homophobie, maltraitances familiales, troubles de personnalités et traumatismes... Mais la plupart sont plus courant qu'on ne le pense, surtout chez les adolescents. Même la bipolarité est un trouble de personnalité assez répandu.
De plus en temps de guerre on a tendance à vite sombrer dans la dépression ou dans d'autres troubles émotionnels et mentales. Alors oui ma fanfiction va parfois être dure à lire ou à digérer, ça fait partie de la guerre et de ses conséquences psychologiques. On le voit bien chez Harry par exemple qui a des cauchemars, des hallucinations et des accès de rage (atteint de PTSD = Post Traumatic Stress Disorder).
Bon ce que je tiens surtout à vous dire c'est que si certains de ces sujets vous trigger NE LISEZ PAS. Je m'en fiche, vous ne continuez pas à lire si ça réveille de mauvaises pensées en vous ! Je ne veux pas faire de mal donc si ça vous mets mal, ne continuez pas la lecture s'il vous plaît.
Voilà c'était surtout ces trois points que je voulais aborder.
Si vous avez aimé, n'oubliez pas de voter et de laisser un commentaire. Si vous avez des questions j'y répondrai volontiers.
À dans deux semaines !
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