Chapitre 23 : Beauxbâtons Ball 2/3
1976
Chapter 23 : All Hell Breaks Loose
Dorcas Meadowes scruta la salle de bal du haut de son balcon, les yeux alertes et son corps tendu. Cela faisait plusieurs heures qu'ils étaient là et toujours rien à signaler. Pour l'instant en tout cas. La sorcière commençait à sentir le poids des minutes qui s'écoulaient sur ses épaules... Pourtant tout se déroulait comme elle l'avait prévu, Bazin était en sécurité au milieu de la piste de danse, valsant avec sa fille, celle qui étudiait toujours à Beauxbâtons.
De là où elle était, Meadowes pouvait voir Black et Light parler non loin de là, souriant et riant mais surtout surveillant le Premier Ministre du coin de l'œil. Prewett se trouvait près de l'entrée Nord, discutant avec le fils aîné des McKinnon tout en promenant un regard alerte sur la foule. Marlène se trouvait à côté d'elle, la Chef officieuse de cette mission, observant tour à tour certaines personnes sur demande de Dorcas. Brand se trouvait à l'entrée Sud, installé sur une chaise, une main dans sa poche et un verre dans l'autre. Il semblait s'ennuyer à mourir. Meadowes espérait au moins qu'il retenait chaque visage et les analysait, cherchant comme eux tous l'espion.
Edgar discutait avec le Prévôt en personne, Octavius LeGourriec. Dorcas aurait du se trouver avec eux mais rien n'était plus important que la mission à ses yeux et surtout pas les ordres de cet idiot de Minchum. Elle préférait observer la salle et réfléchir depuis son balcon.
Les révélations de Light venaient troubler son plan, parce que bien qu'elle ait douté de la loyauté des Light envers l'État Sorcier Français, jamais ils ne lui avaient semblé être les plus suspects.
Dorcas serra la rambarde fermement, la mâchoire contractée et ses yeux brillants de colère. Tout était parfait avant que ces satanés Light ne s'en mêlent ! Elle avait bien sûr encore des doutes sur l'identité de l'espion mais elle pouvait au moins affirmer n'hésiter qu'entre trois personnes... Maintenant, les Light se rajoutaient à la liste de suspects majeurs. Doge et Bones devaient d'ailleurs suivre leur clan de près désormais et McKinnon gardait toujours un œil sur eux.
Mais pour l'instant tout allait bien. Dans deux heures, son plan serait enfin finalisé et tout se mettrait en place. Il suffisait de faire confiance au cours des événements... Tout allait bien.
Dorcas laissa son regard traîner sur les invités avant de se détacher du balcon.
— Je dois contacter un ami, garde un œil sur Dolohov. Il sera au centre du plan d'attaque. S'il bouge, tu préviens Prewett grâce aux bracelets.
Marlène hocha la tête sans même la regarder, ses yeux toujours fixés sur la foule, alternant entre Dolohov, les Light, William et les Black.
Dorcas serra les poings, le visage dur. Ces maudits Light n'allaient pas tout gâcher, gâcher des semaines de travail et d'observation. Elle allait leur donner une bonne raison pour qu'ils laissent Bazin tranquille. Mais pour cela, elle devait parler à un de ses « amis ».
Tout le monde détestait les journalistes, pourtant Dorcas les trouvait très utiles. Surtout une.
***
Sirius ria une énième fois alors que Camille se contentait de sourire. Des deux élèves c'était la seule qui ne semblait pas distraite par l'effervescence de la foule.
Elle observait attentivement Bazin, cherchant à éloigner ses pensées du cri de sa mère et du regard déchiré de son père. Bon sang, qu'attendaient-ils d'elle par Merlin ? Elle ne comprenait pas leurs réactions et cela l'énervait fortement. Heureusement, elle fut rapidement distraite par autre chose.
Du coin de l'œil, la Serpentard aperçut Dolohov s'éloigner de son oncle Ulysse à qui il faisait la conversation pour rejoindre Augustus Rockwood, un sang-pur irlandais réputé pour sa cruauté et dureté. Elle serra brièvement les doigts de Sirius pour attirer son attention.
— Dolohov et Rockwood, marmonna-t-elle. Et ta cousine visiblement.
En effet Bellatrix Black, récemment devenue Lestrange, se dirigeait vers les deux hommes, son mari Rodolphus dans son sillage.
Bellatrix était belle, c'était indéniable, mais sa beauté était quelque peu éclipsée par l'éclat de folie qui brillait constamment dans ses prunelles grises, la rendant plus effrayante qu'attrayante.
Son mari, un homme brun de grande taille au menton soigneusement rasé, la suivait attentivement du regard, comme s'il avait peur qu'elle s'enfuit. Il avait sûrement raison de s'inquiéter avec une lunatique comme Bellatrix on ne savait jamais à quoi s'attendre. Et son nom et talent ne faisait qu'ajouter à son charme, elle était très convoitée malgré son mariage.
Rockwood avait des cheveux blonds paille et des yeux bruns froids. C'était sûrement le plus jeune des quatre. Quant à Antonin Dolohov, il était sans aucun doute le plus âgé et le plus expérimenté des Mangemorts, un homme à la tignasse noire épaisse et au regard bleu froid. Il aurait fait ses classes aux côtés de Tom Jedusor, Voldemort, en personne. De même les cicatrices qui ornaient ses joues le rendaient plus intimidant et menaçant.
— Il faut prévenir Gideon. C'est quatre-là ensemble, ce n'est pas bon signe pour nous, décréta Sirius après un temps de silence.
Il observait sa cousine qu'il détestait tant avec un froncement de sourcil soucieux. Se battre contre elle n'allait pas être simple, c'était une des sorcières les plus douées de la décennie et une duelliste aguerrie. Camille finit par le sortir de son observation, l'entraînant par la main vers le côté de la piste. Elle lui intima de rester ici et de surveiller Bazin pendant qu'elle allait chercher Gideon. Elle paraissait anormalement agitée.
Sirius comprenait. Les Mangemorts n'étaient pas censés se saluer et se parler comme si de rien n'était au milieu de la salle. Ils allaient passer à l'action. Or, selon le plan et les informations de Dorcas, ils étaient censé interagir dans une heure pas dès maintenant. Il devait avoir eu un problème... Un changement d'horaire de dernière minute.
Seulement les changements de dernières minutes n'avaient de cesse de se multiplier depuis une heure. D'abord la possibilité que l'espion soit un Light. Ensuite l'arrivée avancée des Carrow et l'apparition inopinée de la fille de Bazin qui se révélait désormais être une possible cible. Finalement, la rencontre entre le couple Lestrange et Dolohov qui devait avoir lieu à vingt-trois heures et qui avait été déplacée d'une heure en avance.
Leur plan si parfait était doucement en train de vaciller et de perdre en efficacité.
Mais le pire pour Sirius restait le garçon aux cheveux en bataille qu'il avait aperçu quand il dansait. Il s'était à moitié étouffé sur sa salive en le voyant.
Cela faisait une demi-heure qu'il évitait habilement son meilleur ami, James Potter.
Quand il l'avait remarqué à l'autre bout de la salle, Sirius avait trébuché, les yeux écarquillés. Depuis il se traitait mentalement d'idiot en boucle. Son meilleur ami lui avait pourtant annoncé se rendre à un bal important avec ses parents cette semaine et comme un imbécile, Sirius n'avait pas fait le rapprochement avec le bal important auquel il devait lui-même assister.
Il n'avait même pas informé Camille de la présence de James, elle semblait déjà assez irritée par le bordel qu'était en train de devenir leur plan... Et Sirius craignait de la voir s'énerver contre lui.
Normalement, James ne l'avait pas vu. Tout comme ses parents, le couple Black si célèbre, arrivés environ une heure auparavant, qu'il évitait soigneusement. Mais les complications se multipliaient et Sirius commençait à être nerveux, toujours à surveiller ses alentours, à dissimuler son visage avec un verre.
Sur la piste il bougeait suffisamment rapidement pour que personne ne puisse fixer assez longtemps son visage mais sur le côté, debout au milieu d'autres invités, il se sentait étrangement observé, comme s'il était nu et que tout le monde le dévisageait à cause de cela.
Au loin, Sirius vit James parler avec une jeune fille brune qu'il reconnut après un temps d'arrêt comme étant Emmeline Vance. Évidemment, ses parents avaient du être invités. Bien. Il fallait que Vance garde James occupé pour ne pas qu'il remarque son meilleur ami à quelques mètres de lui. Même si Sirius devait l'avouer, il n'aimait pas la façon dont Emmeline ébouriffait les cheveux de son ami. Et la façon dont James lui souriait.
Sirius secoua la tête et reporta son regard sur Bazin. Bazin qui dansait toujours avec sa fille aînée, Ombeline. Cette fille était un vrai mystère et une épine dans le pied de chaque membre de cette mission. Seuls les élèves de Beauxbâtons âgés de dix-sept ans au minimum pouvaient normalement assister au bal. Or elle en avait quatorze. Et cela n'avait rien à voir avec le fait que son père était le Premier Ministre car même le Prévôt n'avait pas fait entrer son fils adoré, Aurélien LeGourriec. Tout comme chaque Chef de l'État Sorcier. Non, sa présence était un mystère et un gros problème.
Maintenant les Mangemorts avaient un atout dans leur manche, menacer sa fille pour que Bazin soit plus coopératif... Par Merlin, quel foutoir. Et les criminels qui ne respectaient même pas les horaires que Sturgis avait si soigneusement extirpés de la mémoire d'Augustus Rockwood, un de ses collègues. S'ils comptaient commettre un meurtre et ignorer la loi, ils pouvaient au moins le faire dans les temps qu'ils avaient planifié !
Sirius vit du coin de l'œil Bellatrix se détacher de son mari et de ses associés pour laisser son regard vagabonder dans la salle. Avant qu'il n'ait pu songer à se retourner ou dissimuler son visage, son regard croisa celui rayonnant de Bellatrix. Sa cousine cligna des yeux, surprise. Sirius en profita pour se retourner et disparaître dans la foule, mais trop lentement. Il aperçut brièvement un sourire carnassier se former sur les lèvres de la sorcière.
Sirius fendit la foule à grands pas, passant une main dans ses cheveux pour qu'ils retombent en boucles désordonnées sur son front, cherchant désespérément à dissimuler ses traits. Une ironie pour lui, Sirius Black, le garçon le plus convoité de Poudlard. Mais de toute façon, Sirius haïssait son visage. Surtout ses yeux.
Tu as les yeux de ta mère, lui avait-on dit.
Il avait été tenté de se rendre aveugle juste pour ne pas les voir quand il se regardait dans un miroir.
Sirius attrapa habilement un verre de champagne sur le plateau d'un serveur et avala une longue gorgée. Il aurait du faire comme Aleksander et boire pour supporter cette soirée. Personne ne savait pourquoi le Serpentard était d'aussi mauvaise humeur et si nerveux, et personne n'osait lui demander. Quant à Camille, elle savait, mais Sirius n'avait pas cherché à connaître les tourments qui agitaient son ami, trop occupé à jongler avec ses propres problèmes.
Oh oui, quel foutoir cette soirée.
***
— Je te jure Emmy, il va se mettre en colère si un jour il te voit m'ébouriffer les cheveux comme ça.
— Tu as vraiment une relation étrange avec ton meilleur ami, Jaimie... Quoi, tes cheveux sont sa propriété maintenant ?
— Et bien... Oui.
Gideon leva les yeux au ciel en soupirant légèrement. Les adolescents devenaient de plus en plus étranges au fil des années... Un fétichisme des cheveux, quelle idée ! Enfin bon, l'Auror avait plus important à gérer pour l'instant. Il voulait actuellement étrangler la personne qu'il devait protéger.
Il était tout simplement stupide, c'était incroyable à quel point il était idiot... Comment un imbécile pareil devenait Premier Ministre ? Même Minchum semblait plus raisonnable aux yeux de Gideon.
Bazin était la cible de dangereux mages noirs et tout ce qu'il trouvait à faire c'était d'entraîner sa fille dans toute cette affaire. Quel père exemplaire !
Gideon secoua la tête. Son beau-frère, Arthur Weasley, avait beau être complètement excentrique au moins c'était un bon père, responsable et aimant. Jamais il ne lui viendrait l'idée de mettre en danger ses trois fils. Et puis de toute façon, Molly ne le laisserait jamais faire.
— Gideon, appela une voix à côté du roux.
L'Auror se retourna et fronça les sourcils en voyant Camille qui était supposée se trouver à l'autre extrémité de la salle avec Sirius.
— Light, qu'est-ce que tu fiches ici ?
— Les Lestrange, Rockwood et Dolohov, au milieu de la piste de danse. Je croyais qu'ils devaient se rencontrer à vingt-trois heures ? débita-t-elle d'une voix rapide. Ça change tout le plan si leur rencontre a été avancée.
— Attends, sur la piste ? Devant tout le monde ?
— Pas loin du Prévôt, affirma Camille.
— Va chercher Aleksander, on avance le plan. Vous restez ensemble tout les trois ensemble avec Sirius, et vous ne quittez pas Bazin des yeux, c'est clair ? dit Gideon, le regard alerte.
Camille hocha brièvement la tête avant de disparaître à nouveau dans la foule. Gideon la suivit un bref instant du regard, puis porta son poignet à ses lèvres.
— Meadowes, on a un problème... Meadowes. Meadowes. Dorcas bordel réponds ! s'énerva Gideon à voix basse. Tu nous donnes ces bracelets immondes et tu ne réponds même pas ?
Il devait probablement avoir l'air ridicule à crier à voix basse sur un bracelet en cuir mais il s'en moquait bien. Surtout quand il entendit finalement une voix résonner dans ses oreilles, émanant du bracelet qui était relié à son appareil auditif.
— Prewett, j'étais en train de parler avec Davies, qu'est-ce qu'il y a ? Si c'est pour me proposer de valser encore une fois tu peux te...
— Dolohov, Lestrange et Rockwood, près du Prévôt, milieu de la piste, dit simplement Gideon.
— Quoi ? Mais il n'est que vingt-une heure moins le quart ! Par Merlin, qu'est-ce qui se passe ?
— Les Mangemorts ont peut-être décidé qu'ils en avaient rien à faire de suivre un emploi du temps strict ? railla Gideon. On n'est pas à Poudlard ici.
— Ne fais pas le malin, Prewett. Envoie Brand, Light et Black suivre Bazin.
— Déjà fait ! Tu te ramollis Meadowes.
— La ferme, Prewett ! Je réfléchis... Toi aussi tu ne lâches pas Bazin du regard. Vous devenez son ombre. Il ne doit pas rester seul une minute, est-ce que c'est compris ?
— Limpide Meadowes. Oh et Dorcas ?
— Oui ?
— Pourquoi Davies ?
— Juste une petite surprise pour occuper les Light, il ne faut pas qu'ils soient dans nos pattes. Ils peuvent tout gâcher.
— J'imagine donc que tu vas entraîner Castiel dans tout ça...
— Tu lis dans mon esprit Prewett.
— Tu es le diable personnifié Meadowes. Ah aussi, Bazin est un imbécile fini. Pourquoi on perd notre temps et talent à le protéger ?
— Réfléchis un peu Prewett. Je suis sûre que derrière toute cette inconscience se cache un cerveau...
— Parce que... Parce qu'il est riche ?
— Parce que c'est un symbole ! C'est l'un des seuls dirigeants du monde sorcier qui cherche activement à améliorer la situation des nés-moldus. Voldemort a tout intérêt à supprimer un homme de sa trempe. Il inspire beaucoup de sorciers et c'est la voix des nés-moldus au sein de la communauté sorcière française. Tue Bazin, tu élimines le plus grand défenseur des nés-moldus vivant après Albus. Tue Bazin, Voldemort gagne en puissance et influence... Tue Bazin, Voldemort gagne.
***
— C'est clairement la merde. Qu'est-ce qu'elle fiche au juste notre chef ? maugréa Aleksander en sirotant son verre de champagne.
— Elle réfléchit, lança Camille légèrement amusée par l'attitude de son meilleur ami. Contrairement à toi visiblement. Tu devrais faire plus confiance à Meadowes, Aleks, c'est un véritable génie. Elle a toujours un plan alors c'est sûr qu'elle va tout arranger.
— Je pense que même pour la Marraine la Bonne Fée c'est impossible.
— La Ma... Qui ? demanda Sirius, perdu.
— Rien, référence moldu, soupira le Serpentard en craquant ses jointures de doigts.
— Sandrine aux haillons, devina fièrement Camille.
— Cendrillon, corrigea Aleksander avec un sourire.
— C'est pareil.
Camille sirota une gorgée de champagne tout en serrant de façon possessive sa boisson. Quelques instants plus tôt Sirius avait tenté de lui voler son verre, prétextant qu'elle était trop jeune pour boire. Elle avait du lui écraser le pied pour récupérer sa coupe et depuis elle faisait très attention à ce que personne ne lui arrache à nouveau son verre.
Les yeux de la Serpentard ne quittaient pas Julius Bazin et sa fille alors qu'Aleksander ne leur prêtait aucune attention. Il ne les aimait pas et ne comprenait pas pourquoi il était supposé les protéger. Beaucoup trop insouciants et naïfs à son goût. Il préférait regarder Sirius admirer discrètement sa meilleure amie, un sourire railleur aux lèvres, ou fixer Camille qui observait avec émerveillement la salle de bal par de rapides coups d'œils.
Aleksander pouvait accorder ce point aux français, ils avaient le sens du spectacle.
Si déjà le marbre blanc l'avait renseigné sur le goût des français pour le luxe, cette salle avait achevé de le convaincre qu'ils étaient incroyablement prétentieux.
La salle bâtie dans la même pierre que le reste du château était aussi large que la Grande Salle. Mais c'était surtout sa hauteur qui était impressionnante. Les murs s'élevaient jusqu'à quarante mètres et s'achevaient sur un plafond en verre. La salle de bal était située au quatrième étage et au-dessus on pouvait apercevoir le reste des niveaux se succéder en spirales.
Aleksander savait d'ailleurs que la salle de bal était considérée comme le centre du château et que les étages s'organisaient tout autour pour qu'on puisse toujours voir le plafond depuis la piste de danse.
Mais ce qui captait vraiment le regard n'était pas le luxe flamboyant de la salle, c'était les larges pierres qui flottaient en l'air.
Si le Serpentard avait bien compris les plans et les explications de Meadowes, ces pierres flottaient dans le vide jusqu'à ce qu'un élève ne se positionne au bout d'un couloir. Les blocs se repositionnaient alors pour former des passerelles sur lesquelles l'élève pouvait marcher. C'était ainsi que les élèves se rendaient en cours, les salles de classes étant situées à l'opposé des dortoirs.
Ingénieux et impressionnant, les pierres devaient être sous l'emprise d'un enchantement puissant pour qu'elles puissent agir d'elles-même et se calquer sur les mouvements et la direction des élèves. En tant qu'ensorceleur et enchanteur, Aleksander devait avouer être admiratif.
— Sirius, Aleks vous ne pouvez pas vous concentrer au moins une minute ? s'agaça Camille. Je ne suis pas supposée surveiller les Bazins seule !
Sirius cligna des yeux, visiblement perdu. Il la dévisageait depuis tout à l'heure, sans faire attention au reste.
— Hein ?
— Je te demande de m'aider Black ! Au lieu de regarder n'importe quoi... Quoi, j'ai un truc sur la figure ?
— Non. Tu es juste belle.
— Oh toi alors ! Arrête de boire Sirius et concentre-toi, râla Camille. Et toi aussi Aleks. Surveille Bazin au lieu de ricaner comme un abruti.
Cela eut le mérite de faire taire son ami qui se renfrogna et croisa obstinément les bras sur sa poitrine.
— Il se passe rien là. Vous croyez vraiment qu'il va se faire attaquer devant toute une foule ? Devant des représentants magiques du monde entier ?
— Pas forcément agresser. Mais on peut lui jeter un Impérium discrètement, l'entraîner lui ou sa fille à l'écart en usant de ruse ou de menace, le faire disparaître... Beaucoup de choses peuvent se produire si on n'est pas attentifs. Et puis on a beau avoir affaire à des sorciers rusés et ingénieux, ils restent fous pour la plupart et totalement imprévisibles, conclut Camille.
Aleksander hoqueta et sourit. L'alcool commençait à faire tourner le monde devant ses yeux. Rejetant la tête en arrière, il ria à gorge déployée. Camille s'assombrit et elle lui offrit un signe vulgaire de la main avant de se retourner vers Bazin.
— Tu as trop d'imagination, ria Aleksander. Et tu es aussi folle qu'eux !
— Ça peut se révéler utile, rétorqua la Serpentard sans lui adresser le moindre regard. Et par Morgane, arrête de boire espèce de débile.
— À tes ordres chef, accepta-t-il en buvant une longue gorgée.
D'un coup de baguette, Camille fit apparaître le verre de son meilleur ami dans sa main et en versa le contenu dans sa propre coupe. Aleksander la regarda faire avec indignation alors que Sirius se retenait de rire. Il ne put contenir son sourire narquois quand il trinqua avec la blonde.
— Je vous hais, maugréa Aleksander.
— On t'a énervé le farfadet ? ricana Sirius.
— C'est elle le farfadet. Rends service à tout le monde et ferme-la, Black.
— Pour le coup, il a raison.
— Sérieux, prince charmant ? Tu te mets de son côté ?
— Je ne me mets du côté de personne, je veux juste que vous arrêtiez tout les deux de parler et de boirre comme des trous.
Les deux sorciers lui adressèrent le même regard vexé qui lui fit lever les bras en l'air d'exaspération.
— Vous me rendez folle, vous êtes deux gamins insupportables !
— C'est Sainte-Mangouste qui se fout de la charité...
— Camille, Camille, Camille ! s'écria une voix à côté.
Camille eut juste le temps de grimacer qu'une silhouette blonde se jetait sur elle avec un petit cri de joie. S'écartant, le nouvel arrivé prit la Serpentard par les épaules et la dévora du regard.
— Comme tu as grandi !
— Bonsoir Capucine, oui je vais bien merci de l'avoir demandé...
— Vraiment ? Pourtant Narcisse m'a raconté ton coup d'éclat avec le reste de la famille et ton altercation avec Théo et Mel ! Ils ne t'ont pas trop amochée, j'espère ?
— Non, Capu. Je vais bien... Tu as vu Narcisse ?
— Oh oui, il était hilare ! Apparemment il te trouve tellement inconsciente et stupide qu'il en rit aux larmes.
— Mon cousin adoré, un trésor venu des cieux, railla Camille en se tournant vers ses amis. Aleks, Sirius. Voici Capucine Fontaine, en septième année à Beauxbâtons.
— Yep déjà la septième année ! Plus que deux ans à tenir ! Franchement j'en ai marre de l'école, vivement que je puisse prendre mon envol !
— C'est ma cousine, spécifia Camille.
— Deux ans à tenir ? Mais tu es en septième, releva Sirius.
— Ah mais malheureusement en France nous devons supporter l'école une année de plus. On finit nos études à dix-neuf ans, dix-huit si on est doué comme Camille ! La majorité sorcière n'est pas la même en Angleterre et en France. Pour nous c'est dix-huit ans, expliqua Capucine avec entrain.
Elle avait passé son bras sous celui de sa petite cousine, babillant joyeusement sans s'arrêter. À part leur couleur de cheveux, les deux filles n'avaient rien en commun. Capucine avait un visage en forme de cœur, au menton pointu et aux pommettes très relevées. En contradiction avec le visage carré et moins joufflu de l'anglaise. De même ses yeux vert pomme tranchaient avec le bleu orageux qui colorait les prunelles de Camille.
— Enfin bref. Sirius Black, n'est-ce pas ? Et Aleks...?
— Aleks tout court.
— Compris, tu n'aimes pas ton nom de famille ! Je comprends pourquoi tu t'entends avec Camille et Black.
— Ce n'est pas que je n'aime pas ma famille mais... Commença Camille pour se justifier.
— ...mais tu la détestes, finit Capucine avec un sourire résigné. Sauf Castiel et moi. Évidemment Emma aussi, c'est toujours ta préférée...
Capucine s'arrêta subitement, coupée dans son élan. Elle sembla se rendre compte de son erreur et ses yeux se perdirent un instant dans le vide. Elle resta à peine une seconde dans cet état de trouble avant que son expression déchirée ne soit remplacée par un sourire rayonnant.
— Enfin, elle était ta préférée mais bon ressasser le passé ne sert à rien. Tu n'as jamais rien eu contre Fleur non plus et tu as toujours apprécié mes parents même si mon frère peut se révéler incroyablement pédant...
— Capucine, où as-tu trouvé ce collier ? l'interrompit subitement Camille.
Capucine s'arrêta et son regard tomba sur son cou où brillait un médaillon en or orné d'émeraudes formant la lettre S. Camille l'observait avec horreur et incompréhension, son regard passant de Capucine au médaillon pour ensuite aller se perdre dans la foule d'invités.
— Oui ? Qu'y a-t-il ? demanda plus sèchement Capucine en serrant le médaillon dans sa main.
Son ton était devenu étrangement agressif et elle resserra son poing de manière possessive autour du collier. Aleksander la dévisagea avec un air renfermé alors que Sirius esquissait un rictus moqueur. On aurait dit sa cousine Bellatrix quand elle était rentrée avec une petite coupe en or cet été...
Elle n'arrêtait pas de s'y accrocher et d'adresser des regards menaçants à quiconque l'approchait. Son manège s'était arrêté le lendemain quand elle l'avait déposée dans son nouveau coffre de Lestrange. Sirius se souvint d'ailleurs que son père avait rit aux larmes en entendant que son coffre était maintenant gardé par un dragon, Orion trouvait cela paranoïaque et complément ridicule. Qui pourrait voler le coffre des Lestrange, l'une des pièces les mieux gardées de Gringotts ?
— Je veux juste savoir où tu l'as trouvé, clarifia Camille en retenant un mouvement agacé. Pas besoin de monter sur ton grand hippogriffe...
— Oh. Désolé. Je suis sûrement un peu nerveuse ! C'est père qui me l'a offert pour fêter ma majorité ! Il est beau, hein ? Père l'aurait acheté à un elfe en fuite à moitié sénile... Hokey je crois.
— Comme le sport ? lança Aleksander, perplexe.
— Il y a un sport qui s'appelle hokey ?
— Oui enfin c'est hockey mais... Laisse tomber, soupira le danois.
— À un elfe sénile ? répéta Camille, peu convaincue.
— À moitié sénile. Et en très mauvais état, on aurait dit qu'il s'était pris quelques sorts... Il fuyait l'Angleterre quand père l'a trouvé. Il lui a acheté ce magnifique médaillon pour quinze gallions, beaucoup moins que ce qu'il vaut apparemment. Selon père, les armoiries pourrait correspondre à celles de Salazar Serpentard, une rareté incroyable ! Mais bon, nous ne pensons pas que ce soit celui du mage en personne, plus une sorte de copie peut-être... Il vaut quand même une fortune et qu'est-ce qu'il est magnifique ! s'extasia Capucine. Parfois si je tends l'oreille je pourrais presque l'entendre chanter... Peut-être qu'il est ensorcelé. En tout cas, je ne m'en sépare plus depuis trois semaines !
Elle caressa le bijou avec un sourire ravi sous les yeux horrifiés de sa cousine.
— Capucine... Tu dois enlever ce collier, dit doucement Camille.
— Non ! refusa sa cousine en posant ses mains sur le médaillon d'un geste protecteur.
— S'il te plaît, écoute-moi. Il y a des gens dangereux ici ce soir, retire-le et cache ce collier...
— Camille, la coupa Aleksander d'une voix sérieuse. Elle n'est pas supposée savoir...
— Ils voudront te prendre le médaillon, s'il te plaît ! Il y a Bella...
— Ne me touche pas ! C'est mon collier ! siffla Capucine. Tu te prends pour qui ? Tout ça parce que tu es la préférée de mamie, tu te crois tout permis ? Hein ? Parce que tu es Camille Light, le génie, la jolie, l'incroyable... Tout sourit à Camille ! Mais toute la famille te déteste tu sais ça ? Tu n'es qu'une ingrate ! s'exclama Capucine en se dégageant.
Camille la dévisagea, éberluée. Son expression se durcit soudainement et elle tendit la paume.
— Donne-moi ce putain de collier Capucine.
— Tu es juste jalouse ! C'est toujours pareil ! Je me demande si c'est pas toi qui a assassiné Emma !
— Mais t'es tombée sur la tête ou quoi ? Tais-toi tu ne sais pas de quoi tu parles idiote ! Donne-moi ce collier il te pourrit le cerveau !
— Non, il est à moi !
— Capucine, je ne rigole pas ! Tu joues avec le feu, ce collier est dangereux bordel ! Tu crois que j'inventerai une histoire aussi ridicule juste pour te prendre un collier que j'aurais facilement pu te voler d'un sort ? C'est vrai j'ai toujours été plus douée que toi. C'est pour ça que tu dois m'écouter et que tu ne dois pas...
La tirade de la Serpentard fut interrompue par le bruit terrifiant d'une explosion retentissante. Des hurlements de terreurs emplirent soudainement la salle alors que toutes les fenêtres de l'étage explosaient en des milliers d'éclats de verres. Ces morceaux tranchants atterrirent sur la foule d'invités, provoquant un véritable mouvement de panique et Capucine en profita pour s'échapper en courant vers l'autre côté de la salle. Camille lui hurla de revenir mais sa cousine l'ignora et disparut dans la foule.
— Camille ! Où est Bazin ? beugla Sirius. Tu le vois ?
— Ils ne font pas dans la dentelle aujourd'hui, commenta Aleksander en retirant des morceaux de verre de son avant-bras.
Pour la première fois Camille fut relativement soulagée qu'ils aient tout les trois bu autant. Au moins les vapeurs de l'alcool détourneraient momentanément leurs cerveaux de la douleur.
— Gideon le couvre ! le renseigna Camille en apercevant Gideon et les Bazin repliés sous le bouclier magique de l'Auror.
Les cris s'intensifièrent soudainement quand des silhouettes masquées apparurent aux quatre coins de la pièce. Heureusement les premiers sorts n'atteignirent personne, ce n'étaient que des sorts d'intimidation destinés à semer le trouble et la peur. Malheureusement cela eut l'effet escompté et les invités se ruèrent tous en même temps vers les sorties alors que les Gendarmes se matérialisaient aux quatre coins de la pièce, hurlant des ordres par dessus le vacarmes de la foule terrifiée.
— Meadowes ! hurla Camille sur son bracelet.
— Je sais, hurla une autre voix dans ses oreilles. J'ai la situation sous contrôle, juste obéissez-moi ! Vous rejoignez Prewett et vous mettez vos masques, vous ne laissez aucun geste trahir votre identité et vous masquez votre voix ! William a été déplacé au sixième étage à l'intersection entre la statue de Flamel et le tableau de Balfour le Sage, Doge est au troisième étage juste en dessous de vous ! Défendez-vous et les civils, n'engagez pas le combat, vos boucliers restent dépliés à tout instant ! Vous amenez Bazin au point d'extraction et vous vous occupez de sa fille aussi !
— D'accord mais les Lestrange risquent de nous recon...
Mais le bruit d'une nouvelle explosion engloutit à nouveau la voix de Camille. Les trois élèves s'accroupirent en protégeant leurs visages avec leurs bras alors qu'un des balcons de la salle s'effondrait dans un boucan infernal. Camille releva la tête, les yeux grands ouverts, pour voir Marlène accrochée à une rambarde d'une main, tenant Dorcas de l'autre. La Chef les fit transplaner sur un balcon intact.
Déjà Sirius se précipitait vers Gideon et les Bazin, toujours recroquevillés derrière la protection magique de l'Auror, alors que Prewett aboyait des sorts. La moitié atteignirent sur les mages noirs ennemis alors que le reste étaient neutralisés en l'air. Camille leva sa baguette pour l'aider et son sort atteignit un sorcier en pleine poitrine, l'envoyant valser contre un mur. À sa droite, Sirius lui tendit un masque que lui-même et Aleksander avaient déjà revêtu.
Des éclairs colorés jaillissaient à travers la pièce, sans qu'on ne sache de qui ils venaient spécifiquement, Sirius n'eut pas le temps de dresser un bouclier au-dessus d'eux avant qu'un sort l'atteignait dans la cuisse. Du sang commença à couler le long de sa jambe.
Une brève grimace de douleur tordit ses lèvres et son sort vacilla légèrement. Camille en profita pour attaquer l'agresseur de Sirius d'un maléfice en plein visage. Son masque explosa et Camille reconnut le sourire fou de son cousin, Rabastan Lestrange. Elle se figea un instant, surprise. Il se contenta d'essuyer le sang qui coulait de son nez et ignora les trois sorciers pour se focaliser sur Gideon. Camille s'empressa d'enfiler son masque mais avant qu'aucun des élèves n'aient pu esquisser le moindre geste, Rabastan criait un sortilège qui brisa le bouclier de Gideon.
L'Auror se tourna vers le mage noir, la baguette tendue mais fut stoppé dans son élan quand un sort explosa au dessus de sa tête. Une épaisse fumée noire se déploya autour de lui, brouillant sa vue et le faisant tousser.
Les yeux larmoyants, Prewett essaya de se rapprocher de ceux qu'il devait à tout prix protéger. À sa plus grande horreur, ses doigts ne rencontrèrent que du vide quand il tenta de les rejoindre et il tourna sur lui-même, essayant de localiser le Premier Ministre. Mais la fumée l'empêchait de voir à moins d'un mètre devant lui et tout ce qu'il entendait n'était que rires, menaces et bruit d'éclaboussures.
Gardant son sang-froid, il appela finalement Meadowes dans son bracelet. Il reçut pour toute réponse un cri dans les oreilles et les échos d'une bataille acharnée. Étonnamment ce fut la voix d'Aleksander qui le sortit de ce brouillard. Le Serpentard hurla une sort et l'instant suivant une bourrasque de vent balaya le nuage de fumée, créant un entonnoir de smog que Camille précipita sur les mage noirs. Un éclair fendit l'air et atteignit la tornade qui diminua jusqu'à atteindre la taille d'une bille.
L'air finalement nettoyé, Gideon put enfin observer la salle et les dégâts. Ce qu'il vit le fit jurer bruyamment et ses doigts se resserrèrent autour de sa baguette. Autour de lui et de trois silhouettes masquées, qu'il reconnaissait comme étant les deux Serpentards et Sirius, des sorciers drapés de capes noires et de masques argentés tenaient en joue quatre Bazin et deux Ombeline terrifiées. D'autres se tenaient en retrait, se battant contre des Gendarmes avec acharnement. Seuls quatre mages noirs avaient la prétention de ne pas arborer de masques et se tenaient devant eux, visages à découvert.
Bellatrix Lestrange semblait se régaler de son effet alors qu'elle pointait sa baguette sur la gorge d'Ombeline avec un sourire ravi. La fille de Julius murmurait des supplications, tremblante contre le torse de la sorcière.
À ses côtés, Rabastan et Roldophus tenaient tout les deux en joue deux Julius Bazin. Ces derniers se tournaient tout les deux vers Ombeline, l'air paniqués par son sort.
Derrière les membres de l'Ordre, à l'opposé des Lestrange, le même schéma était présent. Une Ombeline menacée par un mage noir et deux Bazin tenus par deux autres Mangemorts, l'un étant Rockwood et son visage aux traits fou.
— Prewett, petit Prewett, chantonna Bellatrix en enfonçant plus profondément sa baguette dans la gorge d'Ombeline, la faisant gémir. Sauras-tu trouver le véritable papa et sa petite fille chérie ? Où tomberas-tu sur l'un de nous déguisés ? Peut-être même que ce sera un simple civil qui passait par là ! Fais attention, tu ne sais pas qui est qui...
— Je te l'avais dit. Totalement imprévisible, marmonna Camille derrière l'Auror.
— Tu trouves vraiment que c'est le moment ? rétorqua Aleksander à voix basse.
— Faut bien je te nargue tant que je suis toujours vivante, non ?
— Bellatrix, appela Gideon, sa main tendue dans un geste d'apaisement. La fille n'a rien à voir...
— Oh que si Prewett ! C'est une fille de moldu, cracha-t-elle avec dégoût. Et d'un immonde traître à son sang... Elle mérite ce qu'il va lui arriver. Pourquoi crois-tu que notre homme l'ait laissé entrer dans la salle ?
Gideon ferma brièvement les yeux, les mots s'ancrant en lui. L'espion faisait partie des effectifs qui surveillaient les invités qui entraient... Un Gendarme donc. Et seul un suspect de Meadowes était un Gendarme.
— Impossible pour un civil de faire entrer un élève de Beauxbâtons qui n'a pas l'âge requis dans la salle de bal, avança Gideon.
— Ne joue pas à ça avec nous, Prewett ! rugit une voix derrière, celui qui tenait le deuxième Bazin. Tu sais très bien qu'il fait partie du Prévôté !
— Un Gendarme, n'est-ce pas ?
— Un Gendarme, c'est tout ? déclara une voix, celle de la personne entre Rockwood et l'autre mage noir.
— Pas n'importe lequel s'il a réussit à faire rentrer la fille du Premier Ministre sans éveiller les soupçons, décréta Camille d'une voix basse et peu reconnaissable. Un des chefs.
— La fille est perspicace, c'est déjà ça pour vous. J'ai l'impression que Podmore et Meadowes se ramollissent, ils n'ont même pas remarqué que mes souvenirs étaient falfisiés, ricana Rockwood en appuyant son genou dans le dos de Bazin.
— J'aurais espéré mieux de l'agent qui a infiltré le Prévôté et dénoncé Toussaint, intervint l'homme à ses côtés. Podmore a failli tout faire rater...
— On s'en fiche ! Où est le collier ? cria Bellatrix en agrippant Ombeline par les cheveux.
— Personne n'a de collier, assura Gideon, sa paume toujours levée. On se calme...
— Oh bien sûr ! rit Bellatrix. Ne me mens pas Prewett ! C'est cette salope de Light qui l'avait ! Je l'ai vu, cette blonde qui tripotait son collier avec ses sales doigts de traître à son sang !
— Donnez-nous le collier, ordonna le mage noir de l'autre côté de Rockwood. Ou sinon, c'est le Ministre qui y passe.
Pour appuyer ses dires, le sorcier enfonça son pied dans l'épaule de Bazin et le plaqua à terre d'un coup de pied puissant. Un horrible craquement suivis d'un cri de douleur résonna dans la salle.
— On a pas votre foutu collier ! cria Sirius en s'approchant.
Camille lui attrapa le bras et le tira en arrière, Sirius leva sa baguette. Immédiatement les baguettes des mages noirs se tournèrent vers le Gryffondor et tout autour d'eux des sorciers aux masques en fer affluèrent vers le groupe.
Aleksander bloqua un sort destiné à Sirius et Camille contrattaqua d'un maléfice de Blocjambe suivis d'un Stupéfix.
— Nous n'avons pas de collier, affirma Gideon. Vous trois baissez immédiatement vos baguettes !
— Obéissez ! intervint une voix.
Edgar apparut, tenant un homme aux cheveux brun que Gideon reconnut vaguement comme étant un employé du Ministère nommé MacNair, un sorcier cruel que peu de personne fréquentait. Son visage émacié ne faisait pas justice à la folie qui brillait dans ses yeux hagards. Quant à Edgar, il tenait le sorcier à bout de bras, d'une poigne forte alors qu'une grimace dégoûtée venait déformer ses lèvres face au spectacle qui s'offrait à lui.
— T'en prendre à un pauvre elfe avec Dolohov ne t'as pas suffit Jugson, maintenant tu t'en prends à une pauvre gamine sans défense ? railla Edgar en pointant sa baguette sur MacNair.
— Walden, gronda Rockwood.
— C'est Bones, se justifia MacNair en crachant des gouttelettes de sang.
— Trois pauvres sous-fifres, c'est tout ce que vous m'envoyez maintenant ? tenta Edgar. Relâchez Son Excellence et sa fille ou c'est MacNair qui prend.
— Comme si un type dans ton genre pouvait tuer qui que ce soit, ricana Rabastan en resserrant son emprise autour du cou de Bazin. Tu es un bon petit soldat de Dumbledore, Bones...
— Moi, non. Mais je connais des gens qui n'auraient pas autant de scrupules, menaça le juriste d'une voix doucereuse.
Son regard s'attarda sur la chevelure blonde de Light puis sur la tignasse bouclée de Brand qui dépassaient de leurs masques. Puis son visage de marbre se tourna vers les Lestrange.
— Qui se cache derrière ces masques ? demanda Rodolphus avec un rictus.
— Je ne pense pas que vous seriez ravis de le savoir.
— À ton avis Rodolphus ? C'est notre salope de cousine, lâcha Rabastan, le regard sombre.
— Vraiment ? Et tu ne nous salues même plus Camille ? s'étonna Rodolphus avec un sourire narquois. Me voilà, déçu.
Camille l'ignora.
— J'aurais tendance à dire que la déception qui me sert de cousin l'accompagne, intervint Bellatrix. Je l'ai aperçu sur le côté de piste, qui nous regardait... Pourquoi nous regardais-tu Sirius ? Te languis-tu des véritables sang-purs ? Les traîtres à leurs sangs ne sont-ils plus à ta convenance ?
— C'est drôle, mon père m'a dit quelque chose de similaire il n'y a pas longtemps, lâcha Camille. Comme quoi, les enflures sortent tous les mêmes discours...
— Tu oses me comparer à un Light, traître à ton sang ? gronda Bellatrix, le regard haineux.
— Je ne fais que relever l'ironie de la chose.
Le sort de Bellatrix lui frôla la joue, traçant une ligne rouge sang sur sa joue découverte. Camille se recula légèrement, portant la main à son visage avec un grand sourire.
— Et c'est nous qui nous ramollissons ? Où as-tu appris à viser Bellatrix ?
— Tu crois vraiment qu'on va les relâcher comme ça, Bones ? ricana Jugson. Je veux le collier d'abord !
— On n'a pas votre collier !
— Menteur. Prewett a protégé le voleur ! Évidemment que vous l'avez !
— L'elfe ? s'étonna Gideon.
— Oui, l'elfe ! Cette pourriture a volé Dolohov ! Mais rendez le collier sans histoire et on envisagera de lui laisser la vie sauve, lança la personne tenant la deuxième Ombeline.
— Bien sûr ! Et vous nous laisserez repartir en nous souhaitant bonne continuation ? railla Sirius.
— Le collier, rugit Bellatrix. Le Maître le veut.
Camille pâlit à ses mots. Elle avait bien raison, Capucine était bien la fille de son rêve tout comme Bellatrix. Dans quelle merde sa cousine s'était-elle encore fourrée ? Heureusement, ils semblaient croire que c'était eux qui étaient en possession du collier. Sa cousine restait hors de danger.
— Mais... Il parle du collier de ta cousine Camille ? lança Aleksander en fronçant les sourcils. Ça coïncide...
— Quoi ? Quel collier ? mentit Camille en lui adressant un regard incendiaire. Il n'y a pas de collier bordel !
— Mais si le médaillon en or avec un S en émeraude de Fontaine, vous vous êtes disputées à propos de ça avec ta cousine !
Camille et Sirius lui adressèrent le même regard incrédule.
— Qu'est-ce que tu fous Aleks ? lui murmura Camille, perdue.
— Elle aussi était blonde, ajouta le Serpentard.
— Ne me dis que tu as confondu ma cousine avec l'autre dégénérée des Fontaine ? lança Rabastan d'un ton plein de dégoût à Bellatrix.
— Elles sont toutes les deux blondes, j'étais loin... Peu importe. Trouvez Fontaine, trouvez le médaillon ! ordonna Bellatrix. Je m'en fiche si vous devez l'arracher de son cadavre, le Maître doit récupérer ce collier !
Les mages noirs échangèrent un regard entendu entre l'appréhension et l'excitation. Ils disparurent pour réapparaître aux différentes sorties, leurs otages toujours tenus en joue. Leurs rires se firent entendre par tout le monde. Jurant, Edgar assomma MacNair d'un sort et le ligota. Camille se tourna vers son meilleur ami, le regard brûlant.
— Par le caleçon de Merlin, Aleks ! Qu'est-ce qui t'as pris ! Pourquoi t'as balancé ma cousine ?
— Ils allaient tuer le Premier Ministre, Camille, lui dit Aleksander.
— Tu l'as fais exprès ?
— Évidemment, tu me crois si stupide ? Au moins maintenant ils ne nous menacent plus et ils se sont séparés...
— Tu me... T'es vraiment un enfoiré, Brand. Je prends Rabastan et Rockwood ! cria Camille en s'élançant vers une des sorties.
— Parfait. Je prends Jugson et Bellatrix avec Black. Gideon tu t'occupes de Rodolphus et l'indéterminé. Brand suis Light ! ordonna Edgar. Gideon, si tu pouvais aider Dorcas et McKinnon aussi...
— Je m'en occupe ! lui dit Gideon en disparaissant.
Aleksander s'était déjà mis à la poursuite de sa meilleure amie. Edgar tendit son bras à Sirius qui l'observait avec un sourcil haussé.
— Je pensais qu'on ne pouvait pas transplaner à l'intérieur de Beauxbâtons.
— Ils ont trafiqué les sorts de protections. Je suis prêt à parier que c'est l'espion qui s'en est chargé. De même c'est lui qui a jeté les sorts de brouillages sur les visages des Mangemorts, impossible d'en réaliser à l'intérieur d'une zone protégé par Salveo Maleficia sinon...
— Des sorts de brouillages ?
— Ils sont sans effets sur toi ou sur moi parce qu'on a déjà fréquenté les personnes brouillées, expliqua Edgar. Trop compliqué à expliquer, ce sont des sorts d'une finesse incroyable... Mais les Mangemorts en sont tous couverts pour ne pas qu'on les reconnaisse et qu'on n'ait pas de preuves de leur implication lors des attaques. Il y a des sorts brouilleurs sur vos visages aussi. Maintenant prend mon bras, Black. Et prépare-toi à te battre.
Sirius s'en empara et immédiatement ils tournèrent sur eux-mêmes. Ils atterrirent dans le hall Nord. Edgar se détacha de Sirius et entreprit de se frayer un chemin à travers la foule en panique. Sirius lui emboîta rapidement le pas, essayant d'éviter le plus possible les civils. Tournant sur lui-même, il surveillait les ouvertures, guettant sa cousine et celle de Camille. Ils devaient absolument trouver Capucine avant les Mangemorts.
Heureusement, l'arrivée de sa cousine ne se fit pas discrètement. Les colonnes qui ornaient le hall explosèrent, faisant hurler les invités. Edgar et Sirius ainsi qu'une poignée de sorciers toujours lucides pointèrent leurs baguettes sur les blocs de pierres qui tombaient, les faisant disparaître ou léviter. Les cris de la foule redoublèrent quand Bellatrix se matérialisa au milieu d'une colonne qu'elle avait bombardé au préalable et qui avait diminué de moitié en taille.
Mais ce fut surtout le fait qu'elle tienne en joue une adolescente à l'air aussi juvénile qu'innocente qui attisa la peur des invités. Les étincelles de Jugson, perché sur une autre colonne, n'arrangèrent rien. Surtout quand il mit en évidence le Premier Ministre français prostré à ses genoux.
— Fontaine ! Nous voulons la fille Fontaine ! hurla Bellatrix. Ou les Bazin meurent !
Pour appuyer ses propos, elle tira les cheveux d'Ombeline et fit basculer sa tête en arrière, sa baguette appuyée contre sa gorge. À l'opposé, Jugson encerclait le cou du père avec son bras, son arme dirigée contre son crâne. Son regard se posa sur Edgar et il lui sourit derrière son masque en resserrant sa prise.
Un sort provenant d'une extrémité de la pièce eut pour mérite de distraire momentanément les deux Mangemorts qui se tournèrent vers l'origine de l'éclair doré. Une jeune femme brune et un grand homme blond levaient leurs baguettes d'un geste menaçant. Même de loin, Sirius pouvait reconnaître Castiel Light, qui se tenait en hauteur sur l'un des balcons avec une jeune fille. C'était sûrement les seuls renforts dont ils allaient bénéficier.
Sans laisser le temps à la foule de reprendre ses esprits, Edgar tourna sur lui-même et réapparut en face de Jugson. Avant que ce dernier n'ait pu esquisser le moindre geste, Bones le frappa d'un puissant coup à la mâchoire. Jugson vacilla en arrière surpris que le sorcier l'attaque à la moldu. Edgar en profita pour lui asséner un coup dans le nez avant de le faire basculer en arrière d'une main. Tenant son nez à deux mains, Jugson avait relâché Bazin qu'Edgar retenu in extremis avant que le Mangemort ne tombe en arrière.
Pendant ce temps, Sirius s'était frayé un passage dans la marée humaine qu'était devenue la foule d'invités paniqués, à coup de sorts qui repoussaient les sorciers sur le côté. Il arriva finalement devant le pilier où se tenait sa cousine, toujours au prise avec Castiel et son amie qui ne cessaient de lui envoyer des sortilèges lumineux et des maléfices puissants.
Mais Bellatrix ne semblait pas en mauvaise posture, elle paraît chaque coup avec une nonchalance presque insultante et les bombardait de sorts avec un sourire fou. Elle ne remarqua même pas que son cousin avait déjà entrepris d'escalader le pilier, se balançant de prise en prise avec une agilité déconcertante. Pour peu il aurait presque remercié James de le forcer à faire des dizaines de pompes à chaque entraînement.
Il arriva bien vite au sommet, qui n'était plus très haut maintenant que Bellatrix avait démoli la colonne de moitié. Sirius se hissa sur le rebord où se trouvait sa cousine et, d'un coup de pied dans le dos, la poussa dans le vide. Elle hurla et jura, Sirius la rattrapa d'un sort avant qu'elle ne touche le sol, se rappelant subitement qu'elle tenait Ombeline contre elle.
Mais avant que Sirius n'ait pu les ramener à lui, sa cousine disparut dans un éclat de fumée noire. Elle apparut au milieu du hall, faisant subitement reculer plusieurs dizaines d'invités qui se pressaient toujours contre les portes fermées avec panique. Son regard brillant examina la foule avant qu'un léger sourire carnassier n'étire ses lèvres.
— Il y a quatre Premier Ministre français ce soir dans ce château. Un est ici avec vous. Les autres sont poursuivis. Et il y a deux Ombeline Bazin. J'en tiens une dans mes bras. L'une d'entre elles va mourir... Et trois Premier Ministre vont mourir. Bien sûr il n'y a qu'un vrai, les autres sont de simples sorciers, peut-être un de vos amis, quelqu'un de votre famille... Livrez-nous Capucine Fontaine ! Cette fille nous a dérobé une de nos possessions, nous voulons la récupérer ! Maintenant c'est à vous de choisir, livrez-nous cette voleuse sans morale ou ces quatre pauvres sorciers mourront ! décréta Bellatrix en enfonçant plus profondément sa baguette. Ne comptez pas sur vos pauvres Gendarmes pour vous sauver, il est désormais impossible d'entrer ou de sortir de ce château ! Et ces portes resteront fermées tant que nous n'aurons pas ce que nous voulons ! Quant aux otages, ils ont tous été gavés d'une potion réalisée par un des meilleurs potionistes de notre génération. Dans une heure, ils seront tous morts. La voleuse pour l'antidote ! Vous n'avez pas beaucoup de temps, décidez-vous rapidement !
***
Aleksander et Camille se plaquèrent contre un mur, leurs baguettes sorties et leurs doigts les serrant fermement. Ils avaient suivi Rockwood et Rabastan jusqu'au Grand Salon du septième étage où ils s'étaient dissimulés derrière une porte entrouverte. De l'autre côté de cette porte, les deux Mangemorts discutaient avec deux autres silhouettes sombres. Les otages se tenaient recroquevillés dans un coin, ligotés et bâillonnés.
— Ce n'est pas Light qui avait le médaillon donc...
— Non. Capucine Fontaine, introuvable par nos hommes mais Bellatrix va la faire sortir de sa cachette.
— Et le bâton d'enchanteur ? Le Maître en a besoin également.
— Personne ne sait où il est, on le cherche toujours. Peut-être que Rolland peut...
— Je m'occupe déjà de Bazin je ne peux pas tout faire. J'ai chargé quelqu'un de le trouver.
— Si c'est la même rengaine que quand tu as engagé Light...
— Non. C'est quelqu'un de confiance. Enfin, il a besoin de moi s'il veut revoir sa sœur en entier en tout cas.
— Parfait. Prévenez-moi quand vous l'aurez trouvé, rappelez-vous que nous n'avons qu'une heure avant Son arrivée et si nous ne sommes pas prêts, attendez-vous au pire...
— Ça va. Ce n'est pas nous qui avons perdu l'un de Ses trésors, Dolohov. D'ailleurs fais attention quand on t'auras redonné le médaillon... Ce serait dommage de se le faire voler à nouveau. Il n'y aura bientôt plus de place pour les cicatrices sur ton corps et après tu sais ce qui arrive quand le Maître s'énerve...
— N'oublie pas ta place, Lestrange, l'interrompit froidement Dolohov. Je donne les ordres ici, vous êtes sous mon commandement. Mais les accidents sont si fréquents sur les champs de batailles... Alors ne me donne pas de prétexte pour que je commence à creuser ta tombe.
— Mais c'est que tu es énervé ce soir ! Serait-ce à cause de cette chère Meadowes ? Ou peut-être est-ce la faute de Prewett ? Ne t'aurait-il pas fait cadeau de cette charmante cicatrice à la tempe ? Fais attention, il pourrait recommencer sur l'autre.
— Prewett n'est qu'un désagrément pour notre mission. Je fais confiance à ton frère et aux Carrow pour s'en occuper. En attendant occupez-vous de garder intact les sorts sur les portes et le champ de protection autour du château ! Personne n'entre, personne ne sort tant que nous n'avons pas le médaillon du Maître !
De vagues grognements lui répondirent, les Mangemorts semblaient peu enchantés par la perspective de devoir simplement surveiller des sorts.
— Que fais-tu des Light ? lança Rabastan avec ennui. Ils devaient être des otages et faire pression sur l'Ordre de Dumbledore, mais ils sont tous partis donc...
— Partis ? Comment ça « partis » ? rugit Dolohov.
— Ils ont quitté le château il y a environ un quart d'heure. Tout les Light, tout les Bagnold, Delacour, Cieslak, Médicis, Delacroix... Seuls les Fontaine et les Belby sont restés.
— On pense que c'est du à l'arrivée de Castiel Light et d'une journaliste nommée... Euh...
— Davies. Katherine Davies.
— C'est cela. Il y a eu une sorte d'esclandre dans le Hall Sud quand le couple Light les a croisés... Il n'a suffit que de quelques mots de la part de Davies pour que toute la famille parte en furie apparemment. C'est Goyle qui nous a prévenu. En tout cas tu dois utiliser d'autres personnes pour atteindre le pré...
— Je sais, j'ai compris ! l'interrompit Dolohov. Je dois parler avec Amycus, surveillez les otages et surtout surveillez les sorts !
Aleksander et Camille se recroquevillèrent derrière la porte, toujours recouverts par un puissant sortilège de Désillusion, alors qu'Antonin Dolohov sortait de la salle. Sa longue silhouette s'éloigna à grands pas, son ombre engloutissant les deux Serpentards cachés. Quand il disparut finalement au bout du couloir, Aleksander fit mine de se relever. Mais Camille lui intima de rester à sa place en le poussant à terre d'une main sur son épaule. Elle se retourna vers l'entrebâillement de la porte, tendant l'oreille.
— « Surveillez les otages ! », « surveillez les sorts », « assurez nos arrières ! »... Il n'y a aucun honneur à jouer les babysitter et moniteurs.
— Tu veux vraiment affronter Bones, Meadowes et Prewett ?
— Nous sommes en supériorité numérique et nous avons Dolohov et Bellatrix. Qu'est-ce qui pourrez nous arriver ? Ce sont des gosses qui les accompagnent. Et puis ici nous avons Rabastan également.
— Sauver ta peau est la dernière de mes priorités Augustus, gronda Rabastan. Je préférerais donner une leçon à mon idiote de cousine... Je pensais qu'après la mort de Cieslak, elle aurait compris. Le Maître gagne toujours.
Camille enfonça ses ongles dans ses genoux, le plus douloureusement possible pour se calmer.
— J'aurais peut-être dû lui envoyer une fiole rempli de ses cris et ses gémissements... Je dois avouer j'ai encore des frissons en y repensant, Bellatrix a un don pour faire hurler. Je suis admiratif. Cieslak l'a supplié pendant des heu...
La fin de sa phrase fut interrompu par le sort de Light qui explosa la porte du Grand Salon. Les éclats de bois transpercèrent la peau de Rabastan au visage, faisant crier de douleur le sorcier. Il se retourna vers la sortie en arrachant un morceaux de sa joue, écumant de rage. Il n'eut pas le temps de lever sa baguette que déjà Camille l'envoyait valser contre un mur d'un sort. Les deux autres Mangemorts durent se heurter au bouclier et aux maléfices d'Aleksander qui couvrait son amie. Elle avait visiblement beaucoup de mal à retenir sa colère.
Crachant à terre de la salive mêlée à son sang, Rabastan se redressa en évitant un sort de sa cousine. Il lui jeta une malédiction au passage mais Camille l'évita de justesse et contrattaqua rapidement, lançant sort sur sort avec un acharnement effrayant. Les maléfices se multipliaient, passant d'un simple Expelliarmus à de plus virulents Diffindo ou Bombarda. Un mur derrière Rabastan se fêla de tout son long quand un éclair de la Serpentard l'atteignit.
De son côté, Aleksander avait du mal à se battre en même temps contre deux Mangemorts expérimentés tout en maintenant un bouclier. Résultat, le charme de protection fut bien vite rompu et Rockwood n'hésita pas. Il se jeta sur Camille en la frappant en plein ventre, manquant son diaphragme de peu. Son souffle coupé, Camille réagit avec lenteur, sa main frappant la joue de Rockwood avec un temps de retard. Le mage noir lui sourit avant de tourner sur lui-même, l'emportant avec lui.
Les deux blonds se retrouvèrent non loin de la salle de bal, trois étages au-dessus pour être exact. Camille cligna des yeux avec hébétude avant de lâcher un gémissement quand le poing de Rockwood atterrit sur son ventre à nouveau puis sur son œil. Sa tête violemment tournée vers la droite, Camille mit un temps à reprendre ses esprits durant lequel Rockwood en profita pour lui asséner d'autres coups.
La bonde finit par riposter d'un coup de coude dans la gorge du Mangemort, ce dernier se mettant à émettre des gargouillements quand elle le frappa à nouveau au même endroit. Galvanisée par cette réaction, Camille lui donna un coup à la mâchoire, le faisant légèrement reculer avant de le frapper à la cheville puis au diaphragme ce qui le fit plier en deux. Elle lui envoya son genou dans la figure, atteignant don nez, et un horrible craquement suivi d'un cri de douleur retentit.
Rockwood se releva, le nez en sang et un énorme hématome sur la mâchoire, pantelant. Camille grimaça. Normalement si on frappait assez fort sur la mâchoire, on pouvait assommer son adversaire en un coup. Mais Camille n'avait pas assez de force.
Le mage noir riposta. Il aurait pu utiliser sa baguette après cette petite altercation à la moldu, mais maintenant c'était une question d'honneur. Il n'allait pas se faire battre physiquement par une fillette.
Un horrible craquement retentit à nouveau quand Augustus brisa le nez de la Serpentard puis la frappa à la joue, sur un hématome qui commençait à se former. Son autre poing atteignit son ventre puis son diaphragme ce qui la fit tousser et cracher. Ce coup fut suivi d'un autre sur sa hanche, d'un coup de genou dans la cuisse, un coup de pied dans la cheville. Un autre poing atteignit ses côtes et sa tête bascula en arrière suite à la violence de l'impact alors qu'elle essayait de reprendre son souffle.
Rockwood en profita pour tirer sa tête en arrière, lui arrachant quelques cheveux au passage. Il la fixa droit dans les yeux avec un rictus satisfait. Camille avala la salive et le sang accumulés dans sa bouche et faillit s'étouffer en essayant de reprendre son souffle. Rockwood l'examina du regard, le dégoût tordant ses traits. Si Camille avait pu elle lui aurait craché au visage.
— C'est... C'est tout ce... Ce que t'as à me proposer ? Frappe-moi... Plus fort enfoiré, haleta-t-elle.
Rockwood perdit son sourire victorieux et la frappa à nouveau au ventre. Elle se plia en deux et leva son genou pour tenter d'atteindre son entrejambe. Mais le blond vit le coup venir et immobilisa sa jambe d'une main, l'autre vint encercler son cou et serrer.
Camille se mit à suffoquer, cherchant de l'air. Elle inspira par le nez et essaya de le frapper à la gorge. Rockwood ne lui laissa pas le temps, il la poussa jusqu'au rebord du balcon, la plaquant contre la rambarde, leurs corps pressés l'un contre l'autre. Dans d'autres circonstances Camille aurait sûrement grimacer en se rendant compte de leur promiscuité. Mais l'instant présent elle ne pouvait rien faire d'autre que d'essayer désespérément de détacher les mains de Rockwood qui serraient fermement sa gorge.
Elle enfonça ses ongles dans la peau du mage noir, se débattant avec la force qui lui restait. Mais le manque d'oxygène commença à lui monter à la tête après un minute et le monde se mit à tourner. Voyant cela, la Serpentard cracha et se débattit plus fort, frappant de toutes ses misérables forces le Mangemort. Crachant, suffoquant, elle cherchait une simple goulée d'air frais.
Elle essaya de s'appuyer sur la rambarde pour le faire reculer et le déstabiliser mais Rockwood restait planté sur ses appuis, un sourire dément aux lèvres. Des points noirs commencèrent à danser devant ses yeux et elle s'affaissa légèrement dans les bras du Mangemort, suffoquant.
Son sauveur fut un cri.
— Aleks non ! Camille est sur ce putain de balcon !
— Bombarda Maxima !
Camille et Augustus sentirent en même temps le sol se fissurer et se dérober sous leurs pieds. L'une l'accueillit avec soulagement, l'autre avec panique. Rockwood essaya de transplaner, mais ne réussit visiblement pas à se concentrer suffisamment et tomba avec la Serpentard, la lâchant par la même occasion.
Alors qu'elle chutait avec les débris du balcon, Camille inspira finalement une goulée d'air pur et soupira. Son dos se heurta à un bloc de pierre et elle gémit. Glissant de blocs en blocs, elle dut se fêler au moins une côte mais elle ne put s'arrêter de sourire en sentant l'air remplir ses poumons douloureux. Sa tête se heurta à un morceau de marbre et un voile noir vint un instant recouvrir sa vision avant que le monde ne lui apparaisse à nouveau lumineux.
Elle sentit à peine quand quelqu'un la prit dans ses bras. Cette personne sauta pour finir par s'écraser par terre, tenant Camille contre son torse pour la préserver de la chute. La sorcière resta un instant immobile, reprenant son souffle et calmant son cœur affolé. Quand elle sentit le force revenir dans son corps elle se releva avec difficulté. Elle remercia d'un grognement William puis se mit à claudiquer vers la silhouette sombre de Rockwood qui se tenter de se relever.
Avant qu'il n'ait pu se redresser complètement, Camille se jeta sur lui. D'un coup de pied dans le dos, elle l'envoya rejoindre les gravats par terre. Puis le tournant de façon à ce qu'il repose sur son épaule, elle envoya son pied sur son nez, sa bouche, son entrejambe pour finir dans ses côtes. Finalement elle atteignit son visage à nouveau, l'écrasant du plat de son pied de toutes ses forces.
Une fois sa rage passée, Camille sortit sa baguette et le pétrifia. Elle le fixa un instant avant de s'accroupir à côté de son visage défiguré et couvert de sang. Plongeant ses yeux bleus clairs dans les prunelles marrons brillant de rage de Rockwood, elle lui sourit avec méchanceté.
— C'est qui qui va aller à Azkaban ? Hein c'est qui ? C'est qui ? Mais c'est toi ! Salaud.
Elle partit d'un grand rire avant de se relever en toussant et crachant. Elle boitait légèrement, sa cheville sûrement tordue ou cassée et grimaçait à chaque fois que son pied touchait le sol. William la fit s'asseoir par terre et fouilla sa sacoche redevenue visible.
— Je l'ai défoncé, pouffa Camille. Quel nul...
— Je crois plutôt que sans Aleks, tu ne respirerais plus maintenant, grommela William.
— Détail, marmonna Camille. Je maîtri... AÏE ! T'es malade ou quoi ?
Elle s'écarta du mouchoir de William en criant. Ce dernier lui adressa un regard ennuyé puis passa sa main sur sa nuque et reposa son mouchoir sur son œil gonflé malgré ses protestations et grimaces de douleurs.
— Donc, quand tu te fais tabasser tu ris comme une démente mais quand je fais diminuer de moitié la taille de ton œil tu cries comme un bébé ? Mauviette.
— Il est bien plus amoché que moi, ricana Camille en se laissant faire finalement. On s'en fiche de mon œil, juste répare mon nez et ma cheville que je puisse repartir !
— Le s'il te plaît est resté coincé dans ta gorge ? grogna William. Ne viens pas te plaindre de ton œil plus tard alors.
Il entreprit de palper ses côtes et Camille laissa échapper un petit cri quand il en toucha une. Agitant sa baguette, William soupira.
— Deux côtes fêlées, tiens bois moi ça puis je...
— Pas le temps, ils sont sûrement en train de se faire charcuter. Je dois juste pouvoir me déplacer alors arrange ma cheville. Et mon nez, c'est désagréable. S'il te plaît.
— Parce que deux côtes fêlées c'est agréable pour toi ?
— C'est une douleur agréable.
— Ça n'existe pas les douleurs agréables...
— Bon, tu veux que je te pète deux côtes pour te montrer ou tu fais ton travail et tu me rafistole ?
— Espikey, lança William en pointant sa baguette sur le nez de Camille.
— Milles gargouilles des Sept Damnés, grogna Camille en s'agrippant le nez.
— Mieux ?
Pour toute réponse, Camille tendit sa cheville devant elle. D'un coup de baguette sur sa jambe, William la remit en place avec un craquement sonore. Camille mordit sa main pour s'empêcher de crier puis ravala des larmes de douleurs en se remettant debout. Elle vacilla légèrement et testa sa cheville prudemment. Ne sentant plus aucune douleur, elle leva son pouce vers William puis se dirigea vers la rambarde du balcon. Elle observa les étages du dessous.
Au cinquième, juste au-dessus de la salle de bal, elle voyait des silhouettes s'affronter. Devinant que Dorcas et Marlène se trouvaient parmi les combattants, Camille s'écarta et leva sa baguette. D'un sort d'attraction, elle attira une des pierres volantes à elle. Avant de monter dessus, elle se retourna pour voir William transporter le corps de Rockwood dans l'air.
— Will ! Où est Aleks ? cria-t-elle.
— Il se battait avec Lestrange juste ici, mais ils ont transplané quand ton balcon a explosé.
— Juste avec Lestrange ?
— Oui. Pourquoi ils sont combien ?
— Ils étaient trois, je me suis occupé de Rockwood et Aleks se battait contre Rabastan et un mec... Rolland je crois, oui Rolland.
— Rolland ? Okay, si je croise Bones ou Prewett je leur dirais. Et Camille ?
— Oui ? dit-elle en se retenant de justesse de tomber.
William eut l'air d'hésiter un instant avant de lâcher du bout des lèvres.
— Fais attention.
Camille lui répondit par le biais d'un sourire, son visage toujours bleu et gonflé par endroits, des traces de sang séché parcourant son menton et ses joues.
— T'en fais pas Willy. Je maîtrise la situation.
William leva les yeux au ciel en soupirant quand Camille se jeta dans le vide, se rattrapant à une pierre en dessous d'elle.
— Si elle meurt je ne la soignerai pas, marmonna-t-il. Espèce de tarée...
***
Camille n'eut pas à attendre longtemps avant de replonger dans la bataille. Un Mangemort essaya de l'ensorceler alors qu'elle sautait maladroitement de pierre en pierre pour atteindre le balcon de Meadowes. Sursautant et jurant spontanément, Camille se reçut le sort en pleine épaule. Elle ralentit le temps de s'assurer que rien d'étrange n'arriverait à son bras et fut soulagée de constater que le sort n'était pas grave.
Malheureusement, elle se trouva à court de pierre alors que le balcon se trouvait à seulement trois mètres du balcon.
Elle recula pour prendre de l'élan puis s'élança dans le vide, sautant de toutes ses forces. Elle se rattrapa d'une main à la rambarde et entreprit de se hisser rapidement, aidée par un inconnu. Cet inconnu se trouva être un Mangemort qui l'avait prise pour un allié, la Serpentard le remercia d'un coup dans le nez qui le fit reculer et gémir. Elle poussa même la gentillesse à lui envoyer son genou dans l'entrejambe. Le mage noir s'effondra à terre, plié en deux.
— Stupéfix. Incarcerem.
Reprenant son souffle, une main sur le ventre, la blonde analysa la scène qui se déroulait sous ses yeux. Meadowes était au prise avec une femme et un homme, vu leurs physionomies, sûrement les Carrow qu'avait mentionné Dolohov. Ce dernier était introuvable. Marlène se battait en duel avec un homme à la chevelure blond platine, sûrement Malefoy c'était le seul avec des cheveux de cette couleur chez les Mangemorts, et un autre que Camille ne réussit pas à identifier.
Elle finit par retirer son masque qui était presque entièrement détruit à ce stade. Toute la partie gauche était brisée et la droite était fêlée par endroit, il ne faisait que la gêner désormais. Elle le jeta par terre, profitant de n'être attaquée par personne pour rattacher ses cheveux et faire apparaître des tennis. Elle avait enlevé ses chaussures au cours de sa course poursuite avec Rabastan et Rockwood, mais les gravats sur le sol commençaient à la gêner et lui faire mal. Enfilant rapidement ses converses, elle garda sa baguette à portée de main.
Cela se révéla salvateur quand un sortilège la cueillit en pleine poitrine, l'envoyant valser contre la rambarde du balcon. Ses doigts se refermèrent instinctivement sur sa baguette et elle encaissa le choc en serrant les dents. Elle leva néanmoins sa baguette durant son envol, désarmant son adversaire par la même occasion. Elle attrapa la baguette en orme du Mangemort et au lieu de la ranger, décida de la briser en deux. Par mesure de sécurité elle jeta les morceaux dans le vide sous les yeux horrifiés de leur utilisateur.
Camille se retourna vers lui, le regard sombre, grimaçant de douleur en se frottant le dos. Elle le pétrifia et le ligota également, profitant de son hébétude suite à la perte de sa baguette adorée. Quand elle passa près son corps inerte, la Serpentard lui écrasa le nez du plat de son pied.
— Pour mon dos enfoiré !
— Tu veux pas m'aider plutôt ? hurla une voix.
Camille se tourna pour voir Marlène acculée contre un mur par Malefoy, son autre adversaire gisant au sol, inconscient. Camille fit un ample geste de la main et visa Malefoy, mais elle le manqua de peu. Malefoy se tourna vers elle, affolé, et tourna sur lui-même, transplanant immédiatement.
— Malefoy ! Espèce de lâche ! éructa Marlène, sa baguette tendue en tournant sur elle-même.
— Marlène ! À ta droite, prévint Camille.
McKinnon évita de justesse un éclair rouge qui fit exploser le mur derrière elle, et cueillit son adversaire d'un sort dans la gorge. Puis d'un autre dans son ventre. Le Mangemort s'effondra à terre.
— T'en as mis du temps, se plaignit Marlène en se tournant vers elle. Wow. Qu'est-ce qui t'es arrivée ?
— J'ai défoncé Rockwood, déclara Camille en croisant les bras avec un sourire satisfait.
— Lui aussi t'as défoncé, fit remarquer Marlène en tendant sa paume de main.
— Si t'es impressionnée par mon état alors évite d'aller voir celui de Rockwood, je veux pas que tu fasse de cauchemar.
— Sérieusement, ça va ? lui demanda Marlène, plus soucieuse.
— Oui, William m'a réparé le nez et la cheville. Et apparemment il a fait diminuer mon œil de moitié même si je ne vois pas la différence, grimaça-t-elle. J'ai deux côtes fêlées aussi et je crois que je me suis ouvert la joue en la mordant trop fort...
— Merlin, mais qu'est-ce que t'as foutu ?
— Rockwood et moi on en est venu aux mains. Puis on a fait une chute d'un étage à cause d'Aleks alors que je me faisais étrangler...
— Étrangler ?
— Oui, très désagréable, avoua Camille en passant une main sur sa gorge. Mais je lui ai pété le nez et des côtes. Et j'espère qu'après mon coup dans ses couilles, il ne pourra plus se reproduire...
— Oh Merlin, tu as vraiment...
Marlène n'eut pas le loisir de finir sa phrase, sa voix se perdant dans les bruits d'explosions et les hurlements. Les deux blondes se retournèrent pour voir Dorcas se tenant juste devant un trou béant dans le balcon. Faisant tournoyer sa baguette, elle lança un regard mauvais au trou, au fond duquel se trouvait les Carrow et un autre Mangemort. Mais Meadowes n'était pas la principale responsable des explosions et des cris, tout le balcon pouvait entendre les invités hurler plus loin dans le château.
— Qu'est-ce qui se passe ?
— Message d'Edgar, les portes ont été ouvertes dans le Hall Nord, annonça Dorcas. Il a récupéré un Bazin alors que Black, Castiel et Davies affrontent Bellatrix et un autre Mangemort. Jugson a disparu, apparemment Edgar lui a cassé le nez et il a fait une chute de plusieurs mètres.
— Vous allez lancer une mode, lança Marlène en donnant un coup de coude à son amie.
— Aïe ! Mes côtes abrutie !
— Une mode ?
— Rien, ne vous inquiétez pas Madame. Aleks s'occupe de Rabastan, Rockwood est hors service je m'en suis chargée. Et il manque un homme qui s'appelle Rolland.
— Rolland ? répéta Dorcas en réfléchissant. C'est familier.
— C'est assez répandu, les Rolland sont une grande famille sang-pure. Si les sorts ont été annulés c'est soit grâce à Gideon, soit grâce à Aleks.
— Parfait... Bon si on en a fini ici alors on se sépare... Marlène va rejoindre Prewett, je vais aider Aleks et trouver ce Rolland.
— Rolland a deux Bazin en otages, lui apprit Camille.
— Le dernier c'est Rodolphus qui l'a donc... Il faut...
Camille empêcha sa supérieure de finir sa phrase en la poussant en arrière, elle reçut à sa place un sort dans son épaule gauche qui la fit grincer des dents. Se relevant au ralenti, aidée par Marlène, elle croisa le regard haineux de son cousin Rodolphus. Sans que Dorcas n'ait pu leur donner le moindre ordre, Camille s'élança vers son cousin, aussi vite que sa piètre vitesse et ses côtes lui permettaient.
— Attire-le dans le Hall Nord, murmura la voix de Dorcas, émanant du bracelet, dans ses oreilles.
Camille hocha simplement la tête, économisant son souffle pour la course et disparaissant au détour d'un couloir. Rodolphus était certes rapide mais il était aussi ralenti par le poids de Julius Bazin qu'il tenait et trainait par le cou. Camille agita sa baguette, visant du mieux qu'elle pouvait en courant, et le manqua d'un cheveux.
Ce fut un mouvement au coin de l'œil qui la sauva, Camille aperçut brièvement une silhouette se mouvoir derrière elle et évita de justesse un éclair rouge en se retournant à la dernière minute. Ne perdant pas un instant, elle brandit sa baguette en lançant un éclair doré explosif. Le mage noir ne l'évita que grâce à la réactivité de son coéquipier qui le poussa sur le côté. Camille se rendit compte qu'ils étaient au moins trois à sa poursuite et repartit en courant, créant un bouclier autour d'elle.
Les sortilèges fusèrent, rebondissant sur son charme de protection et des cris la suivirent. Elle dévalait les escaliers et glissait lors des fins de couloirs, pantelante et de plus en plus à court de souffle. Les poumons en feu, elle tentait de les semer en zigzaguant dans les couloirs, hésitant à droite puis partant brusquement vers la gauche. Au détour d'un long passage, Camille bifurqua soudainement à droite lors d'un carrefour.
Elle essaya de jeter un bref coup d'œil pour s'assurer qu'elle n'était plus suivie, rageant d'avoir perdu la trace de Rodolphus et Bazin par la même occasion. Mais elle reporta son regard droit devant elle quand un maléfice effleura son bouclier, continuant à courir toujours plus vite.
Avec horreur, elle se rendit compte que ce couloir était un cul-de-sac se termina par une grande fenêtre en verre. Elle se retourna pour chercher une issue mais ses yeux ne rencontrèrent que ceux des trois Mangemorts qui s'approchaient avec des ricanements et exclamations excitées, des étincelles jaillissant du bout de leurs baguettes. Camille calcula rapidement dans sa tête. Elle était tombée du septième balcon pour atterrir sur le sixième avec Rabastan, puis elle avait utilisé les pierres pour se rendre au cinquième. Elle avait ensuite emprunté plusieurs escaliers, ce qui faisait qu'elle se trouvait maintenant au deuxième étage. Oui, ça le faisait.
Camille se retourna subitement puis, appuyant de toutes ses forces sur ses jambes, se mit à courir le plus rapidement qu'il lui était physiquement possible vers la fin du couloir. Elle ignora les cris et le bruit des pas des Mangemorts qui redoublaient d'intensité. Visant à l'aveuglette, Camille leur envoya un Bombarda avant de plier ses genoux et de prendre une grande impulsion contre le sol.
Camille se jeta contre la fenêtre de toutes ses forces, le verre se brisant sous son poids, et elle bascula dans le vide.
***
Depuis quelques minutes les Mangemorts affluaient en nombre dans le Hall Nord maintenant que les portes avaient finalement cédé et Sirius n'arrivait plus à distinguer ses alliés de ses ennemis. Il savait juste que Davies et Castiel se battaient contre Bellatrix dans son dos. Cette dernière était désavantagée par le poids d'Ombeline Bazin mais cet handicap était pallié par la présence d'un deuxième Mangemort contre lequel se battait Sirius. Cela devait faire une poignée de minutes qu'ils étaient engagés dans un duel acharné et Sirius commençait à fatiguer, la sueur ruisselant sur son front.
Son adversaire était coriace et Sirius n'arrêtait pas de trébucher sur le sol inégal de la Cour de la Fontaine. Ses chaussures glissaient contre les pierres humides qui pavaient le sol, et les trous dans ce dernier n'arrangeaient en rien le Gryffondor. Le seul point positif était que le mage noir en face de lui semblait lui-même dépassé par les événements et apeuré malgré sa puissance magique impressionnante. Sirius avait fait exploser son masque d'un maléfice et il pouvait désormais discerner ses traits encore enfantins, sa chevelure blonde en épis et ses pommettes saillantes. Il ne devait pas être bien plus vieux que lui.
Sirius réussit finalement à immobiliser le blond d'un sort assez audacieux dont Sirius lui-même doutait de l'efficacité. Mais le Mangemort bascula en arrière, évanoui, et sa tête heurta le sol dans un bruit sourd. Sirius grimaça en se passant une main dans les cheveux, s'excusant silencieusement auprès du jeune homme qui n'avait pas vraiment l'air ravi par toute cette situation.
Soupirant, Sirius retira son masque pour essuyer la sueur de son front. Pestant contre les maudits Mangemorts qui ne respectaient pas leurs horaires et faisaient n'importe quoi... À peu près au même moment, un homme apparut devant lui.
Avant que Sirius n'ait pu s'emparer de sa baguette, un poing rentra en contact avec son visage. Laissant échapper un grognement de douleur, Sirius bloqua le bras de son assaillant qui brandissait sa baguette, et lui asséna son coude dans le visage. Il enchaîna par un coup au diaphragme puis posa une main sur la nuque du mage noir et entraîna son visage vers son genou. Avec un craquement sonore, le nez du Mangemort rencontra le genou de Sirius qui l'assomma d'un coup dans la nuque.
L'homme s'affaissa à terre et Sirius reconnut brièvement le visage émacié de Walden MacNair. D'un mouvement de baguette il le ligota fermement, pour éviter qu'il ne défasse ses liens à nouveau.
Réajustant ses manches et laissant tomber son masque à terre, Sirius observa ses alentours. Il se tourna pour éviter un sort de Bellatrix et leva les yeux au ciel quand un Mangemort se jeta sur lui sans même lui envoyer un sort. Sirius l'immobilisa sans problème, et dévia un maléfice d'un autre mage noir. Il se retourna pour cueillir un homme d'un coup en plein visage. L'homme se recula en se tenant l'œil d'une main, sa baguette tournée vers le sol. Sirius l'attrapa par la gorge et d'une ferme poigne le plaqua au sol en enfonçant son coude dans son diaphragme.
— Sirius ? Par Merlin, qu'est-ce que tu fous !
Paniqué, Sirius se retourna pour voir son meilleur ami à quelques mètres de lui, baguette sortie et l'air stupéfait.
Le mage noir qu'il plaquait en profita pour le frapper dans la mâchoire et Sirius le relâcha brièvement en jurant. Se relevant habilement, le Mangemort le frappa d'un genou au visage mais Sirius lui attrapa la jambe, déstabilisant l'homme qui retomba. Sirius se releva en frappant l'homme dans le ventre, le faisant tousser et cracher. D'un moulinet de baguette, le Gryffondor désarma le sorcier et le stupéfixia.
Passant une main nerveuse dans ses cheveux, Sirius se retourna vers James Potter.
— James je...
— Tu... Tu viens de le battre à la moldue là ? Par Merlin, c'est lui qui t'as fait ça au visage ?! s'horrifia James en agrippant le visage de son ami au menton.
— Non c'est un autre mais...
— Un autre ? Mais t'en as affronté combien ?Milles gargouilles, qu'est-ce que tu fous ici Sirius ?
— Lui c'était mon cinquième. Je dois...
— Cinq ! s'écria James, indigné.
— Écoute James, tu dois aller te mettre en sécurité ! C'est dangereux ici alors...
— Oh parce que pour toi c'est une promenade de santé ? Hors de question que je te laisse seul ici ! Cinq par Merlin... Tu es vraiment inconscient ! Se battre sans moi, non mais...
— Par Merlin, Cornedrue va te mettre à l'abris !
— Tu me demandes vraiment ça ? s'indigna James.
— Tu risques de te blesser ou...
— Je ne vais pas te laisser te battre seul ! Et tout les autres aussi ! Non je reste ! Et tu as intérêt à me dire ce que tu fiches ici Patmol... Baisse-toi ! lui intima soudainement James en se jetant sur lui.
Ils tombèrent à terre, un éclair violet frôlant leurs crânes de peu.
— Tu vois tu as besoin de moi !
Sirius le fit basculer sur la droite alors qu'un sort explosait à côté de leurs têtes, là où ils reposaient un instant auparavant, créant un cratère dans la terre. Black haussa un sourcil dans la direction de son meilleur ami.
— C'est bon me regarde pas comme ça abruti, grommela James en se relevant.
— Si tu restes, tu ne me quittes pas, lui ordonna Sirius.
— Oh parce que tu as tellement d'expérience en attaques de... De cagoules bizarres ?
— Ce sont des Mangemorts, lui rappela Sirius. Et oui. Alors écoute-moi et pour une fois ne fonce pas dans le tas tout seul...
James le fixa, la bouche légèrement entrouverte avant de se redresser en soupirant.
— Lunard avait raison, tu fais vraiment partie d'un truc louche... Bon, alors c'est quoi le plan ?
— On fonce dans le tas à deux, décréta Sirius en se relevant.
James grimaça et accepta la main que son meilleur lui tendait. Sirius le releva et lui asséna une tape sur l'épaule, s'assurant au passage que James avait bien sa baguette.
— J'aime mieux ça, rétorqua James.
Ils se retournèrent tout les deux vers la foule en panique et les silhouettes en cagoules noires qui étaient apparues. Le champ de protection n'étant toujours pas tombé, aucun invité ne pouvait transplaner et ils étaient tous coincés dans la Cour. Certains cherchaient avec rage cette Capucine Fontaine responsable de tout leurs problèmes.
Alors que les deux Gryffondors se jetaient dans la mêlée, les regards de la foule furent attirés par une explosion de verre plus haut. Ils observèrent tous dans un silence quasiment religieux une silhouette dégringoler les étages, entourée d'éclats de verres et tombant à grande vitesse. À côté de James, Sirius poussa un grand soupir désespéré alors que la personne tombait avec fracas dans la Fontaine.
— Qu'est-ce qu'elle a encore foutu...
— Tu le connais ? Il faut aller l'aider, s'exclama James avec inquiétude.
— C'est sûrement Camille. Par Merlin, trois étages...
— Elle a du se casser quelque chose, on doit l'aider !
Sirius fixa avec étonnement son meilleur ami si déterminé à aider la Serpentard qu'il n'appréciait pourtant pas.
C'est bien James, pensa Sirius en coursant son meilleur ami qui avait disparu dans la foule.
James Potter qui avait sauvé la vie de son pire ennemi sans la moindre hésitation, James Potter qui se jetait dans la bataille pour sauver de parfaits inconnus, James Potter qui le suivait sans hésitation.
James Potter, son meilleur ami pour qui il crèverait sans double pensées.
Sirius s'élança à sa poursuite avec un grand sourire.
***
Durant sa chute, les pensées de Camille étaient essentiellement constituées de "espèce d'idiote tu vas crever douloureusement !" et de "c'est géniaaaaaaal !".
Quel ne fut son soulagement de constater qu'elle atterrirait dans la Fontaine par un merveilleux concours de circonstances, s'évitant par la même occasion une chute horriblement douloureuse qui se serait sûrement soldée par une paralysie permanente. Même si quand son corps rencontra l'eau froide, Camille eut affreusement mal.
Le choc de l'impact se répercuta dans tout son corps, faisant trembler tout ses os. Le froid de l'eau transperça ses vêtements, faisant claquer ses dents. Le tranchant des éclats de verre s'enfonça dans sa peau, faisant saigner ses bras et jambes. Elle se débattit pour remonter, son coude heurtant le fond de la fontaine dans son agitation. La Serpentard se plia en boule, agrippant son coude d'une main, le visage tordu par la douleur. Tout son corps la faisait souffrir.
Pourtant rien que l'idée d'avoir survécu à cette chute et d'avoir semé ces trois Mangemorts lui remonta le moral. Camille se redressa dans l'eau et utilisa ses dernières forces pour se propulser vers le haut, battant vigoureusement des jambes et des bras. Elle émergea en inspirant bruyamment et des cris de surprise jaillirent autour d'elle. Fatiguée, essoufflée, Camille les observa à travers ses paupières à demi-closes.
Elle rejoint le bord en quelques mouvements et essaya de se hisser hors de l'eau. Elle retomba mollement dans le bassin, glacée jusqu'aux os. Ce furent deux mains puissantes qui la sortirent de la fontaine. Paniquée que ce soit un autre Mangemort, Camille brandit précipitamment sa baguette, enfonçant le bout dans le cou de son sauveteur.
— Du calme, prince charmant.
— Ouais, évite de blesser mon meilleur ami, Light.
Camille soupira quand elle reconnut les voix et visages de Sirius Black et James Potter, se laissant aller dans les bras du batteur. Ses dents claquaient et elle essaya de se soustraire à la brise glaciale en prenant les bras de Sirius comme remparts. Ricanant, le Gryffondor lui ébouriffa les cheveux.
— Thermostia, marmonna James.
Aussitôt, les vêtements trempés de Camille se séchèrent et une sensation de chaleur s'empara de la Serpentard. Soupirant d'aise, elle remercia le Gryffondor d'un hochement de tête. Sirius, lui, l'observa avec une mince soucieuse.
— Qu'est-ce qui s'est passé ?
— Coursée par trois Mangemorts. J'ai fait plusieurs chutes avant celle-ci aussi... Et Rockwood se bat comme un moldu à la perfection...
— Rockwood ? Tu t'es battu avec Rockwood ?
— Je lui dédie mon œil enflé, mon nez cassé, ma cheville tordue et mes deux côtes fêlées.
— Milles gargouilles, comment tu tiens debout ? s'horrifia James.
— Je peux encaisser quelques coups Potter. Je ne suis pas une fragile... Et William m'a réparé la cheville et le nez.
— Regarde tes bras ! s'affola Potter. Couverts de verre !
— Oh ça, grimaça Camille.
Sirius lui prit le bras et retira quelques éclats en ignorant les protestations et exclamations de douleur de son amie.
— Sauter d'une fenêtre...
— J'ai toujours rêvé de le faire !
— C'est pas une raison ! s'emporta Sirius. Tu as de la chance d'être encore entière après ta chute de trois étages !
— Trois ?
— Oui trois ! Tu es tombée du deuxième et là on est au rez-de-chaussée !
— Le rez-de-chaussée ? Par Merlin, j'ai oublié de le compter celui-là.
— T'es complément inconsciente ma parole !
— Non mais quel culot ! Tu oses me faire la morale, Monsieur le Gryffondor imprudent ?
— En attendant moi j'ai pas sauté du troisième !
— Je trouve ça bien dommage ! Tu devrais vraiment essayer, c'est génial comme sensation.
— Complètement tarée, gémit Sirius en l'attirant brusquement dans ses bras.
Camille cligna des yeux contre le torse de Sirius qui la serrait entre ses bras avec force. Derrière elle, James les observait avec de grands yeux ouverts et un air perplexe. Fermant brièvement les yeux, Camille laissa sa tête reposer un instant contre son ami, savourant son embrassade et nouant ses bras derrière son dos. Ils restèrent ainsi enlacés une poignée de secondes, avant de se séparer, baguettes en main et l'air tout les deux exténués et bien amochés.
— Au moins, la Fontaine m'a donné une idée, lança subitement Camille, jouant nerveusement avec sa baguette.
Elle se retourna vers cette dernière, puis grimpa sur le rebord sous les regards stupéfaits des deux Gryffondors. Cherchant le bon équilibre, Camille brandit sa baguette vers la statue de bronze. D'un ample mouvement de bras, récitant une formule, la Serpentard enchanta la jeune automate. Cette dernière se tourna vers la sorcière, son expression désormais indéchiffrable. Brandissant sa baguette en l'air, la statue suivit le mouvement de la blonde, brandissant son amphore.
— Aguamenti, lança la Serpentard.
— Protego ! beugla immédiatement Sirius en attirant James près de lui.
Un raz-de-marée jaillit de l'amphore, noyant la Cour de la Fontaine dans l'eau. Camille appréciait l'ironie. La statue de bronze suivait ses mouvements, dirigeant l'eau là où elle pointait sa baguette, c'est-à-dire sur les attroupements de Mangemorts. Seulement, une fois la première surprise passée, l'eau ne les gêna pas outre mesure et ils se dirigèrent vers Camille, furieux.
La Serpentard se contenta de diriger sa baguette sur le flot d'eau qui leur coulait toujours dessus. Elle effectua un ample mouvement de bras, comme si elle faisait un ricochet et cria une formule
— Elektra !
Un éclair jaillit de sa baguette et atterrit dans l'eau qui se mit à grésiller. Bien vite un courant d'électricité se répandit dans toute l'eau pour atteindre les mages noirs. Ces derniers hurlèrent et tentèrent de se protéger de l'eau par des Protego, mais l'eau avait envahi leur bouclier et l'électricité passa ainsi leur protection. Certains tombèrent à terre alors que d'autres disparaissaient, transplanant ailleurs dans le château. Les mages noirs proférèrent des menaces et des malédictions qui ne firent ni chaud ni froid à la blonde. Elle se contentait de les observer, très satisfaite d'elle-même et se sentant rempli d'une rage à leur égard qui l'empêchait de se sentir mal.
En attaquant ce château rempli de parfaits innocents, d'enfants même, ils l'avaient mérité. Ils avaient mérité tout les maléfices et coups qu'elle avait distribué. Elle ne sentait étrangement rien en les voyant se tortiller sur le sol, pataugeant dans l'eau et gémissant. Baissant sa baguette, elle descendit souplement du rebord. Elle s'agrippa immédiatement son coude dans lequel elle ressentit une douleur lancinante.
— Tu aurais pu prévenir, grommela Sirius en évitant l'eau. Il y avait sûrement des gens de notre côté dans cette cour aussi...
— Les gens de notre côté sont des sorciers très expérimentés qui savent se protéger d'un pauvre jet d'eau électrique. Et les autres, moins expérimentés, sont tous dans le château avec des taches précises.
— Tu appelles ça un pauvre jet d'eau ? s'étrangla James.
— Peut-être pas... J'ai tout déchiré, non ?
— Un peu trop, grommela Sirius. Toujours dans l'excès, n'est-ce pas ?
— Je pense que vous êtes tout les deux très mal placés pour me faire la morale sur l'excès. J'attendrai que Meadowes et Prewett m'engueulent.
— Meadowes ? Dorcas Meadowes ? Vous êtes avec la Chef du Département des Mystères ?
— Oui. Sirius ne t'a pas expliqué ?
— Non !
— J'ai pas eu le temps, se défendit Sirius. Je le ferai à Poudlard...
— Oh non, tu vas t'expliquer tout de suite, Sirius.
— J'ai pas le temps !
— Trouve du temps !
— Tu peux pas me demander ça, je n'ai pas...
— Te voilà toi ! Tes cousins te cherchent par tout !
La blonde cligna des yeux brièvement avant suffoquer brusquement quand un bras vint enserrer son cou, appuyant sur sa gorge et l'étranglant partiellement.
Robert Jugson tourna sur lui-même, entraînant la blonde avec lui alors que Sirius et James les dévisageaient avec des yeux éberlués.
Camille apparut de l'autre côté de la Fontaine, au milieu de la foule qui s'écarta brusquement à la vue de Jugson. Les mains de la Serpentard se refermèrent sur le bras de Jugson, cherchant à desserrer sa prise en lui donnant des coups de coudes dans l'estomac. Le mage noir ne broncha même pas et se contenta de ricaner en envoyant des étincelles rouges dans l'air.
— Votre attention à tous et surtout à toi Capucine Fontaine ! Nous avons ta cousine chérie et tu nous connais nous adorons faire couler le sang ! Surtout ceux de traîtres qui chérissent les sangs de bourbes ! C'est simple, je sais que tu es dans cette cour, tu as cinq minutes avant que je ne t'égorge ta cousine ! Je t'attends patiemment, ne t'inquiète pas.
Ce ne fut que quand Bellatrix apparut devant elle que Camille comprit enfin. Comprit pourquoi cette cour et cette maudite fontaine lui avaient paru familières. Ses entrailles se serrèrent et elle essaya de crier, de prévenir sa cousine qu'elle ne devait pas venir. Mais Jugson la serrait avec une poigne de fer. Camille se débattit plus fort, cherchant à hurler à sa cousine de ne pas s'approcher de cette maudite fontaine. De ne pas les laisser s'approcher de ce putain de collier. De fuir à tout prix Bellatrix Lestrange.
Elle devait fuir l'endroit qui aller devenir sa tombe.
***
Holà amigos !
(Bon okay, j'avoue, je fais allemand LV2. Pire décision de ma vie sûrement.)
Bon, bon... James Potter est l'invité surprise, personne n'est surpris bla-bla-bla...
Pour ceux qui ont relu le chapitre 11, j'espère que vous avez deviné ce qui se passera au début du prochain chapitre. *wink wink*
Ceux qui n'ont pas eu besoin de relire pour deviner, choixpeau à vous !
Bon. Je crois que c'est tout...
Au programme pour la semaine prochaine : du drama, du sang, des couteaux et des morts...
Pour bien se mettre dans l'ambiance de la rentrée !
Allez à dans une semaine !
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top