Chapitre 21 : Going on an Adventure


1976

Chapter 21 : Going on an Adventure

Sirius n'était pas quelqu'un de matinal. C'était même le contraire d'une personne matinale. Le Gryffondor préférait traîner au lit pendant des heures plutôt que de se lever et de faire quelque chose de productif de sa matinée. Il n'y avait qu'un matin dans l'année où Sirius se levait avant tout le monde, même avant James qui se réveillait souvent vers six heures, et c'était le jour de son anniversaire. Car Sirius, tout sérieux et dramatique qu'il était, redevenait un enfant impatient la veille et le jour de son anniversaire. Surtout que cette année, Sirius était majeur. Depuis ses sept ans, il rêvait de pouvoir faire de la magie librement, depuis sa première manifestation de magie pour être précis. Alors en cette matinée de novembre, le 3 novembre 1976, Sirius était intenable.

— James ! Lève-toi Cornedrue ! Je suis majeur ! Potter ! Lunard ! Queudver ! Curphy ! C'est mon anniversaire ! C'est mon anniv' ! Levez-vous ! ordonna Sirius en bondissant sur son lit.

— J'aurais du le stupéfixier hier soir, grogna James dans son oreiller.

— Sirius ferme-la, grommela Remus depuis sa couette. J'ai toujours besoin d'un cobaye pour réviser le sortilège de mutisme...

— On s'en fiche de ton anniv...

— T'auras pas de cadeau si tu continues, menaça Peter d'une voix ensommeillée.

Sirius poussa un couinement horrifié et s'assit précipitamment sur son lit, reprenant une posture sage. Les trois autres endormis remercièrent Peter en grognant leur approbation. Peter esquissa un petit sourire, fier d'avoir réussi à calmer Sirius alors que normalement seul James y arrivait le jour de sa naissance. Mais le calme fut de courte durée.

— Psst... Psst James ! Corny ! Tu m'as pris quoi comme cadeau ? demanda Sirius.

— Tu ne le sauras pas si tu me laisses pas dormir...

— Je vais voir dans la Salle Commune !

— Sirius... Il est sept heures...

— J'y vais ! lança Sirius en s'approchant de la porte.

Avant qu'il n'ait pu y parvenir, la porte s'ouvrit à la volée et deux personnes s'engouffrèrent dans la pièce. America se jeta sur Sirius, l'enveloppant dans ses bras en lançant un claironnant « Joyeux anniversaire ». Edward poussa un petit cri de dépit et enfouit sa tête dans son oreiller, désespéré par la situation. Peter tomba de son lit, surpris par la brusque arrivée de deux Serpentards. America se détacha rapidement de son ami et alla déposer un paquet sur la pile de cadeaux de Sirius alors que James se redressait dans son lit en grognant.

Camille se présenta alors, étouffant ses bâillements dans ses mains, avant de nouer ses bras autour de la taille du Maraudeur. Elle marmonna un "bon anniv" endormi, s'endormant à moitié dans les bras de son ami qui la dévisagea avec surprise. Elle ne le lâcha pas, bien que la limite du câlin habituel soit dépassée, laissant sa tête tomber sur l'épaule du batteur.

Le prochain à entrer dans le dortoir fut un Aleksander passablement irrité d'avoir été réveillé si tôt par ses deux amies. Maintenant qu'il était debout, James aussi s'agitait, toujours aussi débordant d'énergie.

Camille avait les yeux fermés et serrait son ami à s'en casser les bras mais refusait de le lâcher ce qui énerva James qui voulait aussi saluer proprement son meilleur ami le jour de son anniversaire. Sirius leva les yeux au ciel alors que la Serpentard ignorait le Capitaine, accrochée résolument. Il se pencha en avant et embrassa James sur la joue pour éviter les jaloux. Mais Potter bougonna en arguant que les rôles entre lui et Light étaient inversés.

Posant une main sur la tête de Camille, l'autre attrapant maladroitement le cadeau qu'elle avait fait tomber par terre pour le jeter sur sa pile, Sirius observa à la dérobée Aleks qui s'était assis sur le lit de Remus. Ce dernier avait tout de suite l'air plus réveillé mais Sirius ne put qu'être amusé devant le sourire timide qu'il adressa à Aleks en réajustant ses couvertures. Le Serpentard lui répondit avec un grand sourire et un haussement de sourcils qui fit rouler les yeux de Remus.

Sirius avait passé deux jours à convaincre son ami qu'il n'avait aucun problème avec sa relation concernant Brand, il était même heureux pour eux. Ça n'avait pas été facile et le loup-garou n'était toujours pas rassuré mais Remus lui avait quand même avoué qu'il était soulagé que Sirius sache. Seulement il lui avait interdit de dire quoique ce soit à James et Peter, paniqué d'être découvert si tôt. Sirius avait accepté à contrecoeur, détestant mentir à ses meilleurs amis, surtout James.

— Désolé... Je me suis couchée tard et America m'a réveillé trop tôt, se plaignit Camille.

— C'est pas grave, assura Sirius mais avec une certaine gêne. Juste... Je sais pas si tu sais... Mais je n'ai pas eu le temps de mettre de chemise...

— J'ai vu, marmonna Camille en se séparant à contrecoeur, les joues légèrement colorées.

— Oh.

Les deux amis se regardèrent avec gêne, les joues rouges avant que James ne se jette sur Sirius en criant « Mais c'est qu'il se fait vieux notre Patmol ! » d'une voix moqueuse.

— Tu es plus rouge que mon Souafle favori, ricana James dans son oreille.

— Oh tais-toi abruti, rétorqua Sirius en répondant à l'embrassade de son meilleur ami.

— Tiens ! Je voulais justement que tu ouvres mon cadeau en premier ! s'exclama James en se détachant.

Pendant ce temps, Camille était allée s'asseoir à côté de son meilleur ami sur le lit de Remus, fixant la pile de cadeaux pour éviter que son regard ne retombe sur le torse de Sirius. Ce n'était pas qu'elle avait honte mais... Si en fait.

— Tu baves, murmura Aleks.

— La ferme, gémit Camille.

C'était mal. Parce que ce genre de pensées, elles étaient interdites. Ne jamais, jamais se projeter avec un ami. C'était sa règle sacrée.

— Au lieu de te concentrer sur moi, concentre-toi sur ton copain à moitié à poil à côté de toi.

Un sourire intéressé vint étirer les lèvres d'Aleksander alors que son regard se tournait vers son petit-ami. Remus avait laissé tomber ses couvertures en riant quand James s'était tourné vers les cadeaux, l'air très fier de lui avant de regarder la pile avec horreur. Il s'était rendu compte avec effroi qu'il ne se souvenait plus quel paquet était le sien. Cela faisait déjà une minute qu'il examinait tous les présents minutieusement sous les rires de ses amis, les ronflements d'Edward et le regard amusé de Sirius.

Aleksander détailla du regard le loup-garou qui lui rendit son regard avec perplexité. Remus finit par regarder son torse et constata avec horreur qu'il était à moitié visible. Il réajusta précipitamment son t-shirt pour que ses cicatrices disparaissent de la vue de son petit-ami, paniqué. Mais le batteur se contenta de lui adresser un regard inquiet.

— Elles te font mal ? Tes cicatrices ? lui demanda-t-il.

— Euh... Non, fit Remus, surpris par la question. Enfin, bien sûr... Sur le moment ça a fait mal mais après ça va mieux... C'est juste des cicatrices quoi.

— Tant mieux, sourit Aleksander en s'allongeant sur le lit.

Remus haussa un sourcil, attendant l'habituel « comment tu t'es fait ça ? » qui n'arriva jamais. Aleksander se contenta de lui raconter d'une voix plaintive comment il s'était fait maltraité par ses deux amies ce matin. Petit à petit, Remus se détendit en se rendant compte que son copain n'allait pas l'interroger plus que cela sur ses cicatrices. Peut-être qu'il avait senti que Remus ne voulait pas en parler ou peut-être qu'il s'en fichait... Au fond c'était mieux comme ça, Remus ne voulait pas lui mentir.

— Trouvé ! Celui-là c'est le mien Patmol, s'écria triomphalement James en émergeant des cadeaux. Enfin, c'est de ma part et de celle de mes parents. De la famille Potter en somme.

— De tes parents ? s'étonna Sirius.

— Oui, enfin... Ouvre, tu verras, dit simplement James en haussant les épaules.

Sirius lui adressa un regard curieux en s'emparant du paquet. Il le déchira fébrilement, impatient. Il se figea en voyant le couvercle d'une boîte couverte des armoiries des Potter ainsi que du prénom de Sirius inscrit en lettres dorées. Sirius déglutit, soudain conscient de ce qu'il risquait de trouver dans cette boîte.

Il l'ouvrit avec des gestes lents et délicats, veillant à ne pas l'abîmer. Il sourit en avisant le contenu de la boîte : une magnifique montre en or et bronze, finement ouvragée et aux fines aiguilles. Les heures étaient gravées en runes. Sirius fixa la montre, une boule dans la gorge. Autour de lui, ses amis s'étaient tus en découvrant le cadeau de James. Les yeux écarquillés, ils dévisageaient le Capitaine avec étonnement. Camille sourit doucement, consciente comme tous de l'importance de ce geste pour Sirius.

— Si tu ne l'aimes pas, on peut en trouver une autre plus neuve, proposa James face au silence de son meilleur ami en passant une main nerveuse dans ses cheveux. C'est la montre de mon grand-père donc elle n'est plus toute jeune... Mais moi et mes parents on tenait à te l'offrir parce que... Ben on ne savait pas si tu allais en recevoir une de tes parents alors...

— Merci James, le coupa Sirius avec un regard brillant. Mais je peux pas l'accepter, c'est ta montre...

— Oh non ! Ce n'est pas la mienne, ria James. C'est celle de l'aîné de la famille et tu es plus vieux que moi donc elle te revient...

Sirius l'interrompit dans son explication en le serrant dans ses bras, lui coupant le souffle par la même occasion.

— Merci, répéta-t-il.

Remus les observa, une lueur d'approbation dans les yeux, et Peter eut un énorme sourire. Deux semaines plus tôt, James leur avait exposé son idée de cadeau, incertain de la réaction de Sirius, et les deux Gryffondors lui avaient assuré que c'était une merveilleuse idée. Désormais les deux amis échangeaient un regard entendu, ravis d'avoir eu raison.

— Comment on est supposé passer après ça, Potter ? plaisanta Camille. Tout nos cadeaux, c'est de la daube à côté.

— Parle pour toi le farfadet, intervint Aleksander. Je lui ai dégoté un de ses cadeaux... Il en pleurera de joie.

Sirius ricana mais le son s'étrangla dans sa gorge alors qu'il essayait de refouler ses émotions. James tira la langue aux Serpentards et donna une tape dans le dos de Sirius.

— Vous pourrez jamais mieux faire que son propre frère, railla James.

Sirius fronça les sourcils avant de se rendre compte que le frère en question n'était pas Regulus mais James. À nouveau, il se figea un instant puis sourit à son meilleur ami en le remerciant à nouveau.

— Arrête de me remercier ! C'est normal ! sourit James.

Mais non, ce ne l'était pas. Pour Sirius cette montre c'était plus qu'un simple passage à l'âge adulte, qu'un simple héritage. C'était la preuve qu'au fond ce n'était pas un Black, mais un Potter. Et pour lui il n'y avait pas de plus beau cadeau que d'être dépouillé de son nom de famille. S'approchant à pas plus légers de sa pile de cadeaux, Sirius attrapa un paquet.

— C'est le mien, annonça Remus.

Sirius déchiqueta l'emballage avec une fébrilité enfantine et fit la grimace en avisant le cadeau. Il se tourna d'un air accusateur vers James.

— C'est le cadeau de Lunard ! Pas le mien, se défendit le Capitaine.

— Vous savez très bien que je déteste ce savon ! Il rend mes cheveux raides. Et on peut savoir pourquoi tu m'offres un kit de rasage Lunard ?

— Pour que James arrête de me réveiller en te criant dessus parce que tu lui voles son rasoir, dit sagement Remus.

— Mouais, marmonna Sirius.

— Oh arrête de râler et ouvre le mien, s'impatienta America en lui tendant un long paquet rectangulaire.

À l'intérieur d'un long étui, Sirius découvrit une nouvelle batte et un vernis renforçant sa résistance aux Cognards. Peter lui avait acheté boîtes de Chocogrenouilles et de nouveaux gants en cuir pour le Quidditch, Edward lui offrit des assortiments de bonbons moldus et sorciers ainsi qu'un livre sur la mécanique moldu et les moteurs de voitures.

Aleksander se prit un coussin enchanté dans la figure quand Sirius découvrit des bons gratuits pour le salon de thé de Madame Piedoddu avant que Sirius ne déballe les restes des cadeaux du Serpentard. Le batteur découvrit un vieux grimoire en cuir sur les métamorphoses humaines qui fit hausser un sourcil à l'ensemble des Maraudeurs.

— Franchement me faire agresser comme ça pour un cadeau aussi génial...

— C'est quoi ça Aleks ? demanda Sirius en brandissant le grimoire.

— Hein ? Oh ça. On m'a dit que tu avais l'air passionné par les animagi en Métamorphose alors voilà, s'expliqua Aleksander avec un sourire sournois. Jan l'a piqué dans la bibliothèque de notre père et me l'a envoyé. Il exige que tu transformes au moins une personne en hamster.

— Jan ?

— Mon demi-frère.

— Pour le hamster ça dépendra du comportement de Servilus, lança Sirius avec un sourire mauvais. Alors les derniers...

— Le petit c'est le mien ! décréta Camille en se redressant.

Sirius ouvrit d'abord le plus gros ce qui indigna la Serpentard. C'était un ensemble de vinyles moldus, constitué d'albums de Queen et d'ABBA. Quand Sirius se retrouva finalement face au cadeau de Camille, il fronça les sourcils. C'était un écrin de bijou. Angoissé à l'idée de le casser s'il était trop brusque, Sirius passa dix minutes à essayer de l'ouvrir et il se figea en découvrant son contenu. Un anneau orné d'un triskel, lui-même étant entouré de petites pierres rouges identiques, trônait à l'intérieur de l'écrin. Tout les Gryffondors adressèrent un regard incrédule à la blonde.

— Sirius comprends, se contenta de répondre Camille. À moins que sa mémoire ne lui joue des tours... Ça arrive avec l'âge.

— C'est juste une tradition, expliqua Sirius avec un regard noir pour son amie. Chez les sang-purs français on offre des bagues avec un signe distinctif aux héritiers. C'est la bague que je voulais quand j'étais un gosse... Mais... Il est d'accord ? Ça ne le dérange pas ?

— Oh tu parles ! Castiel était ravi de te la refiler, tu sais qu'il déteste les traditions et les héritages surtout que c'est un cadeau de notre grand-père.

— C'est la bague de Castiel ? s'étonna Aleksander.

— Il ne l'a jamais vraiment porté... Quelques fois lorsqu'il avait quinze ans et à chaque fois que Sirius la voyait, il bavait dessus... Mais le triskel c'était le signe distinctif de mon grand-père donc mon cousin détestait cette bague. Ça fait des années qu'il ne la met plus alors quand je lui ai demandé de me l'envoyer pour Sirius, il a sauté sur l'occasion.

— Et c'est toi qui a rajouté les pierres ?

— C'est pas moi qui les ai rajoutés. Enfin c'était mon idée mais j'ai eu de l'aide... C'était un cadeau de groupe en fait. J'ai demandé à Andromeda lesquels te ferait le plus plaisir entre la tourmaline et le rubis. Elle m'a dit rubis et elle est allé les chercher... Ton oncle Alphard aussi a financé... Et euh... Ils m'ont donné deux lettres à te faire passer.

Camille fouilla ses poches d'uniformes en évitant de croiser le regard stupéfait de Sirius. Le Gryffondor s'était tendu à l'entente du nom de sa cousine, ses sourcils se fronçant légèrement.

— Andromeda ? Ta cousine Andromeda ? intervint James. Je croyais que vous n'étiez plus en contact depuis des années.

— Depuis le Noël de mes douze ans quand elle a claqué la porte de Square Grimmaud en hurlant qu'on était des déchets humains avant de s'enfuir avec Ted Tonks, c'est exact, confirma Sirius d'une voix amère. Elle n'avait pas tort.

— Je suis sûr qu'elle ne te comptait pas dans le lot Sirius, lui assura Remus.

Mais Sirius se contenta d'hausser les épaules et ne répondit pas à son ami. Finalement Camille lui tendit deux lettres cachetées. Voyant que Sirius n'amorçait aucun geste pour s'en emparer, elle se leva et les déposa directement dans sa main.

La Serpentard prit délicatement l'écrin et fixa la bague pendant une seconde avant la sortir de sa boîte. Sirius la regarda faire sans comprendre.

— Castiel trouvait ça stupide de continuer nos anciennes traditions familiales mais... C'est notre propre tradition les bijoux en cadeaux, non ?

Le silence autour d'eux s'était fait religieux alors que Camille triturait sa propre bague, gênée. Sirius finit par répondre à son sourire, observant la bague de la blonde et son collier.

— Effectivement... Et je n'ai pas le droit à un baiser ? C'est un peu une sorte de tradition aussi, non ? plaisanta Sirius.

Camille sourit et vint déposer un baiser sur la joue du Gryffondor. Sirius cligna des yeux, surpris, alors que le sourire de la Serpentard s'agrandissait.

— Lis-les, lui conseilla son amie en désignant les lettres.

— Bon maintenant que c'est fini je vais prendre mon petit-déj ! décréta Aleksander en fauchant le coude de sa meilleure amie au passage.

Camille protesta alors que le Serpentard l'entraînait vers la porte déjà ouverte, America et Edward sur les talons. Ce dernier avait rendez-vous avec Emilie à huit heures et voulait y être en avance. Une fois la porte refermée, les Maraudeurs éclatèrent de rire, excepté James qui faisait la tête parce que Camille lui volait la vedette.

— Oh ne boude pas James ! Ton cadeau était largement le meilleur, lui assura Sirius toutefois.

— Vraiment ?

— Bien sûr.

James lui adressa un sourire rayonnant avant de le prendre par les épaules.

— Écoute Sirius, tu es mon meilleur ami. Tu es mon frère, mon âme, je ferais tout pour toi... Mais efface ce sourire de tes lèvres !

— Mais attends on a bien vu la même chose ? Elle m'a embrassé, non ?

— Sur la joue.

— Peut-être mais un baiser reste un baiser. Est-ce qu'Evans t'embrasse sur la joue pour ton anniversaire ?

— Oh Merlin ! Tu t'es comparé à Cornedrue et Evans, s'horrifia Peter.

— La descente aux Enfers, marmonna Remus.

— Me dit pas que t'es amoureux de Light ? s'indigna James en croisant les bras.

— Aucune idée. Il n'empêche qu'elle m'a embrassé...

— Oh par pitié ne commence pas à faire ton James ! S'exaspéra Peter.

— Hé !

— Je n'atteindrai jamais ce niveau de niaiserie.

— Je suis à deux doigts d'envoyer une lettre à mes parents pour retirer ton cadeau, menaça James.

— Tu n'oserais pas.

— Est-ce un défi ?

— J'intercepterai toutes tes lettres.

— Haha ! Mais je les vois dans deux semaines !

— Merde. Tu dois aller à un espèce de bal c'est ça ?

— Oui pour la fondation d'un grand truc je crois. Le centième anniversaire de quelque chose. J'ai pas bien suivi... Tout ce dont je me souviens c'est que ça se passe en France et qu'on est invité pour le poste de mon père. Pourquoi ils m'emmènent ? Qui sait ! Ils veulent peut-être m'éviter la retenue que m'a donné McGonagall ce jour-là !

— Je doute vraiment que ce soit pour ça...

— Mais on est bien d'accord qu'elle m'a embrassé sur la joue ?

— Oh Merlin ! Anniversaire ou non, si tu continues je te jette par la fenêtre Patmol ! menaça Remus.

***

— Suis-je obligé de te faire remarquer que tu rougis toujours ?

— Je ne rougis pas.

— Alors... On n'a pas besoin de reprendre notre conversation ?

— Je préférais qu'on ne le fasse pas.

— D'accord.

— Bien.

— Parfait...

Aleksander et Camille continuèrent leur marche silencieusement jusqu'à la Grande Salle. Mais arrivé devant l'entrée, Aleksander s'arrêta et Camille, par habitude, s'arrêta aussi et lui lança un regard ennuyé. Son meilleur ami la fixa avec un sourire triomphant.

— J'avais raison : tu l'aimes. La noble Camille qui est au-dessus du couple et des stupides crush a chuté de son piédestal !

— Ta gueule Aleks.

— Oh non... Sûrement pas. Je vais m'en donner à cœur joie ! Tu en pinces pour Sirius Orion Black. Par Merlin moi qui pensais que tu serais au-dessus de tout ça. Ton mythe s'effondre Light.

— Oh la ferme ! Toi t'es une guimauve pour Lupin, je te ferais remarquer ! répliqua Camille avec des joues rouges.

— Pas besoin d'être si gênée, il t'aime lui aussi.

— Je sais... C'est mon ami. Bien sûr qu'il m'aime.

— C'est pas ce que je voulais dire et tu le sais.

— Tu n'as aucune idée de ce qu'il se passe dans la tête de Sirius. Il ne prend presque rien au sérieux... Alors je n'essaierai rien avec lui. Je refuse d'être jetée.

— Oh... On y reviens toujours à ça, hein ? Personne ne va t'abandonner tu sais. On n'est pas comme eux nous.

— Je sais... Je suis désolée, je veux pas être désagréable Aleksander... Emma me manque c'est tout.

Aleksander soupira et craqua nerveusement ses doigts en cherchant maladroitement quoi dire.

— C'est pas une honte d'éprouver des sentiments pour quelqu'un tu sais... Ou même d'éprouver des sentiments tout court.

— Tu comprends pas de toute façon...

— Non c'est vrai, je ne comprends pas. Alors explique-moi. C'est toi le génie après tout.

— Déjà je suis avec Tom, je ne suis pas censée vouloir d'un autre garçon. Ensuite, ce garçon est supposé être un de mes meilleurs amis. Je n'ai pas envie de le perdre, j'adore Sirius... Tu serais prêt à perdre Remus toi ?

Le visage du loup-garou envahit les pensées d'Aleksander et il secoua lentement la tête.

— Ben c'est pareil pour moi Aleks... C'est déjà suffisamment de stress d'être plongés en plein dans la guerre alors si je rajoute ça en plus... J'ai besoin de ce genre de problèmes là maintenant. On se focalise déjà sur le fait de rester en vie et après on verra.

— Oui, je vois...

— Tu sais Aleks j'ai besoin que d'une personne pour survivre à cette guerre... Et ce n'est pas Sirius.

— Je sais, lui assura son ami en resserrant sa prise autour de Camille. Je sais kretyn... On est le duo de choc ?

— Le duo des surdoués, corrigea Camille avec un sourire nostalgique. Je suis presque sûre qu'un jour on se retrouvera en Enfer, tout les deux, prédit Camille avec une grimace.

— On se retrouvera en Enfer, murmura le Serpentard en s'engouffrant dans la Grande Salle.

La grimace figé du cadavre d'Emma dansa dans son esprit à ses mots. Oh oui. Aleksander était bien parti pour aller en Enfer.

***

— Point positif : on loupe Histoire de la Magie, lança Marlène.

Deux groupes étaient rassemblés dans le Grand Hall en cette heure tardive. D'un côté Aleksander, William, Camille, Marlène et Sirius patientaient ensemble en chahutant. De l'autre America, Thomas, Charlie et Alice râlaient parce qu'ils rataient le bal du siècle.

En cette veille du quinze novembre, les adolescents tentaient du mieux qu'ils pouvaient de se détendre avant leur première soirée en tant que membres officiels du W.O.R.L.D. Le lendemain soir le groupe de Beauxbâtons accompagneraient leurs mentors pour la première fois en mission. Demain soir des vies importantes seraient en jeux... Par Merlin c'était des vies en jeux, songea Sirius.

Il n'aurait pas dû être surpris. C'était la guerre, il s'attendait à cela depuis le début. Il y aurait forcément des morts. Il y en avait déjà eu, Emma ce n'était pas un accident... C'était un meurtre ignoble. Pourtant en s'imaginant que demain des personnes qu'il connaissait aller possiblement mourir, Sirius sentit un sentiment de peur indescriptible.

— Parle pour toi Marlène. Moi j'aime bien le chapitre qu'on étudie en Histoire en ce moment. La montée de Grindelwald c'est super intéressant. Si seulement ça avait pu tomber sur le jour où on a Botanique, maugréa Camille.

— Chourave est adorable ! Ces cours sont géniaux, défendit Alice.

— Alice tu as trouvé le Snargalouf adorable, intervint Thomas.

— Et pourtant j'ai toujours dit que Binns et Slughorn étaient des personnes atroces. Ça veut tout dire, non ?

— Elle marque un point. Je peux sacquer ni l'un, ni l'autre.

— Vous vous rendez quand même compte qu'on va en France là ? lança William.

— Le pays de la gastronomie, de la mode, de l'amour...

— C'est la classe, résuma Aleksander.

— La ville des pigeons surtout. J'aurais préféré visiter la Pologne. Ma grand-mère en vient... Oh ! Le Japon ! J'adorerais visiter le Japon !

— Hélas, ce sera pour une prochaine fois, déclara sagement une voix au timbre familier.

— Bon sang Light ! On part pas faire du tourisme ! rugit une voix qui fit sursauter l'ensemble du groupe.

— Ce n'est pas une raison pour crier, se plaignit une autre personne. Tu sais Alastor, certaines personne ont ce qu'on appelle des tympans. J'aimerais garder les miens.

— Pourquoi est-ce que Fabian ne peut pas s'en charger ? Je garde déjà des gamins à longueur de journée, je suis professeur je vous rappelle ! Pas besoin de me les imposer en mission, râla un autre.

— Subis ma douleur, Fenwick. Je les supportes à longueur de journée. Je suis crevée.

— Oh ma pauvre chérie. Tu veux un lit douillet et un oreiller en plumes d'hippogriffes ?

— La ferme Fenwick.

— Oh non, elle vient elle ? marmonna Marlène.

Les élèves observèrent les adultes qualifiés qui les encadreraient sans avoir l'air impressionnés, jusqu'à ce qu'ils croisent le regard sombre et reconnaissable entre milles de Dorcas Meadowes. Immédiatement les adolescents se redressèrent, pris de court par la présence de la célèbre Chef du Département des Mystères. Il était de notoriété publique que Dorcas était une sorcière remarquable et une femme très importante au sein de la communauté sorcière. Les membres du W.O.R.L.D la voyaient très rarement.

— Madame ?

— Dorcas ! salua William avec un grand sourire.

La sorcière se contenta d'un hochement de tête de salutation.

— Pourquoi ils ne s'adressent pas à nous avec autant de respect ? s'indigna Gideon Prewett.

— On ne joue pas dans la même cour que Meadowes, commenta Helen McKinnon.

— Parce que c'est l'une des sorcières les plus respectées du Royaume-Uni, rétorqua Benji Fenwick. Contrairement à toi Prewett.

— Fais attention à ce que tu dis, Fenwick. Tu ne voudrais pas mettre ta fiancé en colère, non ? railla Gideon.

— La prochaine fois je prends l'autre Prewett, grogna Alastor. Black ! J'espère que t'as réussi à maîtriser le bouclier à la perfection depuis la dernière fois ! Puisque tu es si décidé à te jeter dans la bataille j'espère au moins que tu sauras te défendre.

— Oui chef, maugréa Sirius. Il n'empêche, je suis sûr que j'attaque assez vite pour ne pas avoir à dépendre de boucliers...

— Les boucliers, c'est la base et l'atout le plus important lors d'un duel, affirma Dorothy Goldstein.

Sirius croisa les bras sur sa poitrine avec effronterie. Camille lui donna un léger coup de coude dans les côtes et lui glissa de surveiller son attitude. Sirius soupira mais obéit et laissa retomber ses bras le long de son corps.

Aleksander avait quant à lui rejoins Gideon Prewett et échangèrent quelques mots qui firent sourire l'Auror. Dorcas se tenait en retrait avec le professeur Dumbledore, observant le groupe avec attention.

Alastor Maugrey se mit immédiatement à aboyer des ordres à un Sirius renfrogné et une Camille livide. Benji Fenwick discutait avec Marlène et Alice, une main protectrice posée sur le dos d'Helen McKinnon, sa fiancée. L'aînée des McKinnon avait, quant à elle, entrepris la conversation avec America, lui demandant des nouvelles de son père, un vieil ami de famille.

L'air perplexe, Dorothy répondait à toutes les questions de Charlie concernant le célèbre magizoologiste Norbert Dragonneau, qui se trouvait être son oncle par alliance. Thomas se tenait en retrait, amusé par l'avidité curieuse qui imprégnait les paroles de sa petite-amie. William parlait avec Yuri Sato, le seul autre né-moldu.

— Décidément Aleks tu m'impressionnes ! éclata la voix rauque de Gideon.

Aleksander esquissa un sourire orgueilleux, comme à chaque fois que les frères Prewett complimentaient sa maîtrise des Sortilèges, la seule matière avec l'Arithmancie auquel il accordait un tant soit peu d'attention. Fabian, bien que Briseur de Sort, était aussi connu pour avoir créer certains sorts désormais utilisés par la plupart des Aurors. Il collaborait souvent avec des professeurs d'universités sorcières comme celles d'Oxford ou de Cambridge. Quant à Gideon c'était un Auror estimé qui faisait parti de la Brigade de Maugrey.

Aleksander et Gideon parlaient d'un sort duplicateur quand ils furent interrompu par un autre passionné de sortilèges.

— Qu'est-ce que c'est que ce sort ? interrogea Benji avec intérêt.

— Quel sort ? demanda Camille en se rapprochant.

— Un sort duplicateur...

— Oh, vous parlez de Gemini ?

— Comment tu fais pour te souvenir de tout ses sorts ? lui demanda Sirius, interdit.

— Je lis, Sirius. J'apprends. Et comme c'est intéressant je mémorise... Essaie d'aller à la bibliothèque de temps en temps, ça t'aiderait beaucoup.

— Mais ça impliquerait que je me retrouve dans la même pièce que Pince et elle m'a menacé d'aller chercher un ordre de restriction chez la Brigade Magique si jamais je revenais. Elle me déteste, décréta Sirius avec fatalisme.

— Peut-être que si tu n'avais pas renversé trois étagères, dont une sur sa tête, elle t'aimerait plus, lança America.

— Trois ? répétèrent Benji et Albus.

— Bien joué gamin, félicita Gideon. Cette vieille pie nous a toujours détesté Fabian et moi.

— Quel plaie cette bibliothécaire, ajouta Helen.

— Une vraie dragonne. Je ne comprends pas pourquoi tu la gardes, Albus.

— Je ne suis pas cruel au point de priver une dragonne de ses œufs, glissa Albus Dumbledore malicieusement.

— Professeur ! protestèrent Alice et Dorothy.

— Oh pardonnez-moi, je pensais que nous faisions des traits d'esprits...

L'air malicieux et légèrement penaud du directeur arracha quelques sourires dans le Hall. La plupart apparaissaient tendus malgré tout, les adolescents étaient nerveux.

— Sérieux c'est quoi ce sort ? demanda à nouveau Camille.

— On parlait juste d'un sort que Fabian a inventé lors de sa septième année avec l'aide de McKinnon et d'Andy... Enfin d'Andromeda, lâcha Gideon en jetant un coup d'oeil à Sirius.

Ce dernier n'intervint mais sa main se porta d'un geste instinctif sur sa poitrine où il avait dissimulé les deux lettres de son oncle Alphard et de sa cousine préférée, Andromeda. Deux personnes dont il n'avait pas eu de nouvelles depuis des années. Sirius savait qu'Andy était aller à Poudlard avec les Prewett, ils étaient même devenus amis. Mais il n'en parlait pas beaucoup avec eux, cherchant à éviter à tout prix les remarques sur sa famille...

Déjà que Fabian le regardait de travers tout au long des séances d'entraînement, notamment lorsqu'il résistait si bien à l'Imperium et à la Legilimencie ou lorsqu'il débitait des informations sur des objets de magie noires. La Main de la Gloire, les Carnets de Souvenirs, les Inferis, des poisons, des sorts noirs... Tout ce que lui avait appris sa mère Walburga et son grand-père Arcturus en tant que pédagogues. Des informations sur de la magie si noire que Fabian crachait chaque mots qu'il leur enseignait.

Cela tranchait avec Caradoc Dearborn ou même Camille qui en parlaient avec un certain intérêt, une curiosité presque malsaine. Ils lui avaient déjà affirmé que la magie noire n'existait pas, il n'y avait que la magie, que la baguette et son sorcier. Tout dépendait de ce qu'en faisait le sorcier. La magie pouvait faire des merveilles, accomplir des miracles et réaliser des choses magnifiques. Mais elle pouvait également être dure et cruelle, froide et sombre... Hélas sans un des deux côtés, ce n'était pas équilibré. Un mage accompli maîtrisait les deux côtés, le véritable sorcier savait utiliser chaque facettes et nuances de la magie pour être le plus performant, pour libérer son talent... Pour gagner une guerre.

Ils n'allaient pas gagner une bataille acharnée en lançant des Expelliarmus ou des Stupéfix, pas quand la magie offrait tant de possibilités. Il fallait que les deux côtés usent des deux faces de la magie pour que ce soit équilibré. Pour qu'un côté gagne. La magie « noire » était aussi utile que la magie « blanche » mais moins facile à utiliser et à appréhender parce que cela rebutait certaines personnes.

Sirius faisait partie de ces personnes. Il haïssait cette magie. Jamais, jamais tant qu'il vivrait, il n'userait de cette magie. Il en avait assez subi les effets dévastateurs, il en avait assez souffert pour comprendre que cette forme de magie ne devrait pas exister. Entre les mauvaises mains, elle laissait des cicatrices sur le dos d'un enfant de neuf ans.

— C'est vrai que ça ressemble beaucoup au sort de duplication Gemini mais il est plus développé et évolué. Une réplique peut se comporter comme son enchanteur sans ordre précis. Leurs consciences sont liées jusqu'à l'annulation du sort. Un parfait clone, idéal pour l'espionnage ou l'infiltration...

Aleksander s'étrangla subitement et se mit à tousser bruyamment, les joues rouges, en défaisant son noeud de cravate. Gideon ricana en le frappant dans le dos, récoltant un regard irrité de la part du Serpentard.

— Un contre-coup du sort gamin ? railla-t-il. Tu te ramollis...

— Non juste ma salive... Entre nous deux c'est pas moi le vieux.

— Respecte tes aînés sale gosse, le somma Gideon en le frappant à l'arrière de la tête.

Aleksander se frotta la nuque en jetant un regard incendiaire à son mentor. Camille se tourna à ce moment-là d'un pas chancelant vers l'endroit où se tenait Dumbledore et Meadowes, deux doigts sur la tempe, le nez et les sourcils froncés.

— Dites Madame, commença Camille d'une voix grimaçante qu'elle força à rester sonore. Vous pourriez arrêter de me violer l'esprit s'il vous plaît ?

Dorcas eut un petit rire étouffé et le professeur Dumbledore esquissa un sourire désolé.

— Alastor m'a demandé de vérifier ton esprit petite, se justifia Dorcas sans paraître désolée pour deux noises. Excuse-moi j'ai peut-être un peu poussé... Mais honnêtement tes protections devraient être renforcées. Tu laisses des failles à plusieurs endroits du côté de ta mémoire... Au moins tes pensées ne filtrent pas contrairement à Weasley et William. Tu m'as habitué à mieux, Will. Par contre Light a réussi à deviner une présence dans son esprit et elle a trouvé qui était à l'origine de l'intrusion. Contrairement à Black qui ne s'est même pas rendu compte que j'étais dans son esprit... Bien sûr, il est tellement fermé que c'est dur de s'infiltrer mais il y avait un petit maillon faible dans le centre nerveux et un fois à l'intérieur... C'est open bar comme disent les moldus. Quant à Brand... Je n'ai pas réussi à entrer. Qui est-ce qui t'as entraîné ?

— Sturgis Podmore. Comme pour nous tous.

— Évidemment, ça je le sais, balaya Dorcas d'un geste de la main. Sturgis travaille pour moi en tant que Langue-de-Plombs, c'est un expert en Occlumancie... Non, toi tu as été entraîné avant ses cours. Et pas par n'importe qui vu ton niveau de résistance. Bien que comme Black, tu ne te sois pas rendu compte de ma présence. C'est sûrement un Occlumen de naissance qui t'as entraîné. Mais qui ?

Aleksander ne répondit pas, soutenant son regard sombre qui faisait écho à ses propres yeux noir encre. Contrairement aux nombreuses personnes qui détournaient la tête face aux yeux calculateurs et analytiques de Meadowes, le Serpentard se plongea dans son regard. Il ressentit alors un léger élancement à l'arrière de son crâne.

— Rien, strictement rien, murmura Dorcas. Fabuleux... Et dangereux.

— C'est mon père qui m'a entraîné, lâcha Aleksander du bout des lèvres. Johan Brand.

— Ah, cela explique tout. Johan Brand... Le sang-pur danois dresseur de dragons. Arrogant, imbu de lui-même mais bourré de talent et beaucoup trop intelligent à mon goût... Tu lui ressembles beaucoup.

— Je ressemble à ma mère, rétorqua Aleksander le regard incendiaire.

— Qui est-ce ?

— Elizabeth Carter.

— Membre du Département de la Coopération Magique, en collaboration directe avec Bones, récita immédiatement Dorcas Meadowes. Une née-moldu talentueuse.

— Qu'est-ce que ça peut vous foutre qu'elle soit née-moldu ?

— Aleks, prévint Gideon. Language. Respect.

— Tu as son tempérament explosif à ce que je vois, s'amusa Dorcas. Je trouve ton ascendance passionnante Brand. C'est surprenant que ton père ce soit lié à une née-moldu vu ses... Penchants. Et sa femme. Sorscha Sidorski ?

Aleksander se tut en entendant le nom de sa belle-mère, une sensation de malaise le traversant de bout en bout. Son silence fut évocateur.

— Carter est une sorcière remarquable, j'espère que tu finiras comme elle.

«Et pas comme ton père» était suffisamment sous-entendu pour qu'Aleksander détourne finalement le regard en tâchant d'apparaître impassible.

— Vous autres, entraînez-vous plus assidûment sur vos barrières mentales. Light fixe-moi la cape trouée qu'est ta mémoire. Et toi ne ris pas McKinnon, tu es une pire passoire que le gardien des Chudley Canons. Weasley et William retenez vos pensées par pitié et toi Graves masque tes émotions. Wile, Abbott ce n'est pas trop mal. Mais c'est faible comme boucliers. Black corrige moi ce défaut dans ton centre nerveux. Et érige des boucliers entre chaque parties de ton cerveau. C'est les dernières défenses une fois qu'un Legilimens a pénétré ton esprit, souvent ce sont les plus utiles. Je demanderai à Sturgis d'être plus exigeant.

— Parce que la dernière fois il était pas exigeant ? s'outra Sirius à voix basse.

— Il reste un saint homme à côté de Maugrey... Je crois que j'ai encore des bleus des séances de parcours de cet été, grimaça Camille.

— Du parcours ? Vous avez fait du parcours sans moi ? s'indigna Sirius à voix haute.

Lui était resté cloîtré à Square Grimmaud tout l'été si ce n'était pour le week-end qu'il avait passé chez James en faisant croire qu'il allait chez Axel Yaxley. Le Capitaine des Serpentards avait accepté de le couvrir en échange de plusieurs séances d'entraînements de Quidditch. Les mardis et vendredis soirs étaient désormais à lui au grand malheur de James. Bref, Sirius s'était ennuyé chez lui pendant les grandes vacances, malheureux comme un poisson rouge dans un bocal. Il y avait aussi la semaine en août où il s'était enfui de chez lui pour rejoindre les Potter... Mais il était revenu une semaine plus tard, un sentiment de culpabilité immonde lui tordant le ventre quand il pensait à Regulus.

— Tu peux t'estimer chanceux, c'était l'horreur, gémit Camille.

— Light est effroyablement nulle en parcours, confirma Alastor.

— C'était pas catastrophique non plus...

— Je pense que tu devrais te concentrer sur les duels et éviter les courses poursuites Camille, dit sagement Dorothy. Mais bon ce n'est rien comparé au désastre des sprints.

Camille croisa les bras sur sa maigre poitrine, vexée comme en témoignait ses joues rouges.

— Mais tu as une bonne endurance, se rattrapa Goldstein. Et puis par rapport à Brand tu étais correct.

— Hé !

— Alice et William aussi étaient nuls.

— J'ai des pieds délicats, se défendit la Poufsouffle.

— La course c'est pour ceux qui sont pas doués avec leur baguette, argua William. Prenez Thomas par exemple. Il a une bonne foulée mais niveau puissance magique c'est pire qu'une moule.

— Non mais je t'emmerde Sunner ! s'exclama Thomas.

— Et Sirius est un imbécile imprudent, continua le Gryffondor. Il vit pour l'adrénaline donc le sprint et le parcours c'est Noël en avance pour lui. C'est pour ça que je ne le laisse pas s'approcher de mes potions d'ailleurs.

— Charlie aussi est rapide, tu vas nous dire qu'elle aussi est nulle ?

— Mais pourquoi j'insulterais Charlie ? C'est la seule personne correcte ici.

— Charlie est parfaite, défendirent Camille et Thomas.

— Seuls les phénix sont parfaits, commenta Charlie d'une voix rêveuse. Les oiseaux du tonnerre également... Frank est d'une beauté époustouflante.

— Frank ? répéta Sirius.

— Laisse tomber, lui conseilla Camille.

— Je peux vous assurer Miss Abbott que les phénix sont loins d'être parfaits. Ce sont de vraies têtes de mule qui ont une véritable problème avec l'autorité, soupira le professeur Dumbledore.

— Tiens comme Sirius, lança Camille.

— Mais moi je suis parfait, protesta Sirius.

— La bonne blague. Tu es aussi parfait que je suis gentille.

— Alors ça, c'est dur.

Camille lui offrit un sourire carnassier en retour.

— Le Portoloin part dans sept minutes. Nous devrions nous mettre en route, déclara la voix posée du directeur.

— Où est le Portoloin au juste ?

— Près de la Cabane d'Hagrid, enfin le premier en tout cas. Madame Bones nous attends aux deux Portoloins suivants avec Elphias.

— Je déteste les Portoloins et je dois en prendre trois ? désespéra Camille.

— Tu veux que je te tienne la main pendant le trajet ? railla Sirius.

— Oui je veux bien, accepta Camille en lui offrant sa main.

Sirius la contempla, bouche-bée avant de déglutir et d'attraper sa main pour nouer leurs doigts ensemble.

— Ça va mieux ? demanda-t-il au bout d'un certain moment.

— Oh moi ça va toujours très bien.

— Alors pourquoi tu continues de me tenir la main ?

— J'aime bien te tenir la main.

— Pourquoi ?

Camille haussa les épaules.

— Aucune idée... Peut-être parce que je sais que rien ne t'arrivera si tu es avec moi.

— C'est pas moi qui est supposé te protéger ? répliqua Sirius. Je suis le plus âgé.

— Mais t'es surtout le plus imprudent. Je suis là pour te protéger de toi-même autant que des autres Sirius.

Sirius cligna des yeux.

***

— Très joli hôtel, commenta Sirius.

— Ça c'est un kiosque à journaux Sirius, marmonna Camille, le teint verdâtre après deux trajets en Portoloin.

Marlène n'avait pas manqué de se moquer de son air livide après son premier voyage et c'était avec joie que la Serpentard avait appris qu'elle n'avait à prendre que deux Portoloins. Le premier les emmenait à Londres dans le QG principal du W.O.R.L.D, en dessous de l'Hôtel Ministériel des représentants des Ministères étrangers. Le deuxième les avaient envoyé à Paris, près de l'ambassade sorcière américaine. Le troisième allait envoyer Thomas, Charlie, Alice, America, Benji et Cassiopeia près de Castelobruxo rejoindre deux connaissances du professeur Dumbledore.

Pourquoi ? L'autre groupe ne le savait pas. Les détails d'une mission restait entre les mains d'un seul groupe à la fois. Benji et Cassiopeia informeraient les élèves des modalités de la mission une fois arrivés au Brésil.

L'autre groupe étant constitué de Gideon, Marlène, Sirius, Aleksander, William, Camille et Dorcas, pour le plus grand malheur d'Aleksander qui n'aimait pas vraiment Meadowes. Cette dernière de toute façon ne parlait qu'avec William, son neveu et son filleul.

Pour l'instant les élèves n'avaient pas beaucoup d'informations sur leur mission si ce n'était qu'il devait protéger Julius Bazin et retrouver l'espion du gouvernement français qui avait réussi à faire évacuer Toussaint en Amérique du Sud après son emprisonnement. Camille doutait tout de même qu'un attentat ait lieu sous le nez de la moitié des Aurors français et de la majorité de l'aristocratie sorcière du monde.

C'était le bal du centième anniversaire de la refondation du Ministère de la Magie français après sa destruction suite à une manifestation de sang-pur en 1876. Beaucoup de dignitaires étrangers avaient donc été invités comme certains chefs de Départements du Ministère anglais, des hauts fonctionnaires du MACUSA, des dirigeants russes, polonais, danois et hongrois, le président du Conseil de Sécurité du Code du Secret Magique et les chefs du gouvernement allemand, brésilien et japonais.

Camille considérait donc ses chances de tomber sur un de ses cousins infimes malgré son large arbre généalogique. Malheureusement ses parents se trouveraient sûrement à ce bal comme ceux de Sirius et il serait plus difficile d'échapper à son père, Charles Light. Il savait toujours tout sur elle.

Quant à Aleksander, il ne pensait pas y trouver son père. Les mondanités lui faisaient horreur et il préférait la compagnie de ses dragons à celles de nobles caquetant joyeusement.

De son côté Gideon riait aux larmes dès qu'ils répétaient qu'ils se rendaient à un bal.

— Est-ce que j'ai la tête de quelqu'un qui va à des bals de sang-purs merdique ?

Non. Bien sûr que non. L'Auror arborait de longues cicatrices sur son visage et le long de son cou. Ses cheveux roux coupés courts lui donnait un air militaire, de même sa posture droite et ses yeux alertes le classaient au premier regard dans la catégorie des hommes de terrains. Ses grandes mains ne quittaient jamais sa baguette et il clamait haut et fort qu'il était un fier « traître à son sang ». Cependant malgré son poste important au sein du W.O.R.L.D et du Bureau des Aurors, lors des entraînements Prewett ne pouvait s'empêcher de glisser des plaisanteries au contraire de son frère qui était plus sérieux et calme.

Ce n'était pas surprenant que Gideon plaisent tellement à Aleksander et Sirius. Il possédait la nonchalance, la liberté et la joie de vivre qui leur manquaient, mais c'était surtout un sorcier talentueux qui attirait le respect. Expert en duel, il avait été recruté en même temps que son frère Fabian par Albus Dumbledore, deux ans seulement après leur sortie de Poudlard.

— Alors Meadowes on va valser ? railla Gideon.

— Non. Si on doit valser, on valsera après avoir déniché l'espion.

— Et comment comptes-tu le faire sortir de sa cachette ?

— Il  se trahira tout seul dès l'ouverture des festivités, lui garantit la sorcière.

— Tu en es sûre ?

— Je te laisse  les duels et la partie physique, Prewett. Moi je me charge de réfléchir. Protège le Premier Ministre, c'est tout ce que je te demande.

— D'accord alors je garde Aleks et Sirius, toi tu...

— Non. Brand et Light restent ensemble. Alastor m'a dit qu'ils étaient le plus efficace ensemble. Mais je rentre en premier avec Brand sinon il ne franchira jamais les portes, lui et son casier judiciaire. Officiellement j'y suis en tant que porte-parole de Minchum de toute façon. Dix minutes après tu te présentes avec William et McKinnon. Black et Light rentrent dix minutes après, leurs noms et visages sont suffisamment connus pour qu'ils les laissent rentrer. Elphias nous attends à l'intérieur, tu restes avec lui. Tu viens récupérer Black vers onze heures. Brand et Light se fondent parmi les invités et montent la garde pendant que vous surveillez Bazin. William sera placé à un point stratégique, si jamais un de nous est blessé vous allez le voir immédiatement, lui ou Doge. McKinnon reste avec moi, j'ai besoin de son cerveau de Serdaigle.

Gideon hocha la tête, forcé d'admettre que c'était un plan qui tenait la route. Pour être franc, il était soulagé d'être avec Meadowes. Il n'en pouvait plus des « vigilance constante» de Maugrey. Même s'il regrettait que Cassiopeia n'ait pas pu les accompagner, sa partenaire lui manquait quelque peu.

— Hé les adultes ! Ne me dites pas qu'on va devoir coucher dans ce kiosque, râla Marlène en resserrant les pans de sa cape autour d'elle. Sinon je vous préviens, je rentre en Écosse à la nage.

— On se les gèles ici, approuva Aleksander en laissant échapper un souffle qui forma un nuage glacé.

Le Serpentard le tapota de sa baguette et il se transforma en véritable petit nuage. D'un léger mouvement de la main, Aleksander l'envoya dans les airs.

— Frimeur, grogna Camille.

— Oh ne soit pas jalouse le farfadet.

— Il n'y a pas à être jalouse. Tes maléfices n'ont rien à envier aux siens, rassura Sirius.

— Ouais c'est ça, ricana Aleksander.

— Tu veux une démonstration mage de pacotille ? fit Camille.

— Tu n'oserais pas.

— C'est un défi ? Ala...

— D'accord, c'est bon ! On va vous trouver un hôtel, les interrompit Gideon.

***

— C'est bon celui-ci est à votre convenance ? demanda Dorcas avec irritation.

— Je refuse de me refaire jeter dehors parce que vous critiquez tout sur tout, gronda Gideon.

— Ce n'est pas de notre faute si vous ne savez pas choisir un hôtel qui n'est pas miteux, se défendit Marlène en frottant ses mains.

— Ils méritaient tous une bonne inspection sanitaire, renchérit William.

— Je ne vais pas dormir dans une poubelle géante, embraya Camille.

— Vous êtes au courant qu'à cause de vos minauderies, on se retrouve dans l'Hôtel des Officiels ?

— Et alors ?

— Alors vos caprices vont nous coûter cher.

— Oh ne râlez pas. Camille et moi on vous remboursera, promit Sirius. Bon on peut récupérer nos clés ?

— Il n'y a qu'une clé.

— Quoi ? On prends qu'une chambre ? s'indigna William.

— Non mais ça suffit ! Le W.O.R.L.D ne roule pas sur les gallions !

— De toute façon avec le bal, toutes les chambres sont réservées... On a du prendre la plus chère parce que c'était la seule innocupée, commenta Dorcas d'un air sombre en contemplant sa bourse désormais bien légère. Heureusement que le Ministère me paye bien... Vous êtes insupportables.

— C'est un talent, dit Camille en observant le Hall. Quand même... Vous avez vu cette moquette ? Ringarde.

Le regard incendiaire des deux adultes fit soupirer Camille.

— Je plaisante...

— Donc on a une suite ? C'est classe, commenta William en attrapant les clés que lui tendait Dorcas.

— Il y a cinq chambres mais je compte le salon. Une pour moi, une pour Prewett, vous vous débrouillez pour le reste. On s'en fiche. De toute façon, Prewett et moi nous avons des courses à faire pour demain. Ne détruisez pas la suite, ne détruisez pas l'hôtel tant que vous y êtes... Et ne sortez pas d'ici !

Gideon adressa un regard d'avertissement aux élèves, toujours agacé d'avoir du faire cinq hôtels différents en deux heures. Pestant contre les adolescents snobs, il se dirigea vers la sortie avec Meadowes qui allumait une cigarette pour calmer ses nerfs à vif. Elle réajusta sa cape avant de sortir à la suite de son collègue. Une fois la porte claquée, les élèves se regardèrent avec défi.

— Le premier arrivé choisit sa chambre ! lança William en se mettant à courir.

— Tu triches Sunner !

Les autres se mirent à la poursuite de l'américain, glissant dans les couloirs et bondissant dans les escaliers. Malheureusement ils ne rattrapèrent pas William qui les attendait, l'air triomphant, devant la porte de leur suite. Les deux Serpentards du lot le fusillèrent du regard, lui et son sourire fier, les mains sur leurs genoux en essayant de reprendre leur souffle. Sirius était arrivé exactement dix secondes après William malgré son avance considérable et Marlène les avait suivi une minute plus tard.

William avait le visage rouge mais l'air ravi alors que les deux autres étaient parfaitement coiffés et à peine essoufflés. Camille avait une bonne endurance mais elle n'était pas rapide et en plus elle avait été ralentie par les escaliers. Elle desserra sa cravate en inspirant de grande goulées d'air. De son côté Aleksander n'était ni très rapide, ni très endurant. Défaisant sa cravate, il s'écroula à moitié sur un mur.

— Alors le sorcier de génie fait plus le malin, hein ? ricana Camille.

— Tu es arrivée trente secondes avant moi...

— Mais je souffle pas comme un dragon moi.

— C'est moi qui choisi ma chambre ! lança William en insérant la clé dans la serrure.

Il ouvrit la porte à la volée et s'engouffra à l'intérieur avec un sourire diabolique. Sirius lui adressa un regard sombre en entrant à sa suite vite suivi par le reste. La suite était certes spacieuse et bien lavée, elle n'en demeurait pas moins beaucoup trop blanche.

— Ça manque de noir, commenta Camille.

— Plus maintenant, je suis là, lança Sirius.

— Je prends le salon, décida William en s'effondrant sur le canapé.

— De tout les lits que tu pouvais avoir, tu choisis le canapé ?

— Au moins j'aurai pas à le partager, rétorqua William avec un sourire victorieux.

Les quatre autres se figèrent et se regardèrent avec surprise.

— Merde, marmonna Camille. Va te faire foutre Sunner.

— Pas ici voyons.

— Je ne dors pas avec Black ! s'écrièrent Marlène et Aleks en même temps.

— Hé !

— Mais pourquoi ? s'exclama Camille, exaspérée.

Sirius se tourna vers elle, vexé.

— Tu veux pas dormir avec moi ? dit-il en croisant les bras.

— Quoi ? Non ! Enfin si mais non !

— Je ne dors pas avec lui, je l'ai dit la première, rappela Marlène en se dirigeant vers une chambre.

— Et moi je ne peux pas dormir avec un autre mec, Remus me tuerait. Enfin il tuerait Sirius, argua Aleks à voix basse en emboîtant le pas à la Serdaigle.

— Lupin et Aleks ? intervint une voix.

Camille et Sirius sursautèrent et se retournèrent vers l'américain qui s'étalait toujours sur le sofa. Le Gryffondor eut tout de suite une posture défensive.

— Pourquoi ? C'est un problème ? demanda Sirius d'un ton sec.

William esquissa un rictus.

— Sirius, intervint Camille.

— Parce que tu peux le dire tout de suite Sunner.

William éclata de rire et Sirius le prit comme une insulte envers son ami. Il envoya un regard noir au blond, prêt à se jeter sur lui.

— Espèce de petit...

— Will est gay, lança Camille avec exaspération.

— Sérieux ? fit une voix derrière.

— Crie plus fort, je crois que la vieille sorcière du deuxième t'as pas entendu, railla William.

— Ah, fit Sirius. Ben... Euh... Désolé...

— Je m'en fiche honnêtement qu'Aleks ait un copain. Je suis mal placé pour juger.

— Vous avez un copain tout les deux ? demanda Marlène, les yeux brillants de curiosité.

— Ouais, il s'appelle Clint, lui apprit Will avec un grand sourire. Ça fera un an qu'on est ensemble le mois prochain.

— Je veux le rencontrer ! Et toi Aleks ? T'as un copain et tu me l'a pas dit ?

Aleksander qui venait de sortir de la chambre se figea et jeta un regard accusateur à ses amis, l'air penaud.

— Vous lui avez dit ?

— Vous le saviez et pas moi ? s'indigna immédiatement Marlène.

— Évidemment ! Je suis sa meilleure amie, il ne lui viendrait jamais à l'esprit de me cacher quelque chose de si important quand c'est moi qui l'a aidé. Jamais, répéta Camille avec un regard noir pour son meilleur ami.

Aleksander trouva subitement le parquet incroyablement intéressant et s'y consacra entièrement. Pas parce que le regard déçu et meurtrier de Camille lui faisait peur, non non. Le parquet en bois était simplement fascinant !

— C'est qui ? demanda Marlène près de son oreille.

— Bordel, jura Aleksander en s'éloignant. J'ai pas le droit de dire, il ne veut pas !

— Ahah ! C'est un "il" !

Tout les autres adolescents s'accordèrent pour lui adresser un regard entre la perplexité et la consternation.

— Mais ça tu le savais déjà !

***

— Vous êtes sûr qu'on a le droit ?

— Meadowes nous a dit de ne pas sortir de l'hôtel. Techniquement on est toujours à l'intérieur.

— Oui mais... On a le droit d'aller sur la piscine du toit ?

— T'es un Gryffondor ou pas, Sunner ? Moi j'ai pas envie de dormir !

— Toi t'es un gosse, Black.

— Un gosse qui sait s'amuser alors.

— Vous pensez qu'il y aura des bouées ? demanda Camille l'air excitée.

— Mais quelle bande de débiles...

— Je prends la grosse frite bleue !

— Non c'est moi !

***

— J'ai jamais vu des abrutis pareils ! Non Sirius tu reposes la frite et vous sortez ! Tout les deux, Aleksander ! Sortez !

Les deux garçons commencèrent à protester mais sortir précipitamment quand Camille dégaina sa baguette. À côté d'elle traînait sa belle bouée hippogriffe, désormais trouée à cause d'une bataille de frites qui avait mal tourné entre les deux sorciers. Aleksander attrapa une serviette sur un transat alors que Camille en tendait une à un Sirius penaud. Elle prit le soin de le frapper avec avant de la lui donner.

— Vous êtes insortables, jura-t-elle en récupérant sa serviette.

Elle sortit, rejoignant une Marlène et un William hilares. Aleks la suivit en silence tout comme Black et ils retournèrent à leur chambre sans échanger un mot. William imitait continuellement Camille tombant à la renverse dans la piscine alors que sa bouée fusait dans l'air en se dégonflant. Jusqu'à ce que la Serpentard le tape l'arrière de la tête et lui assène son pied dans la cheville, menaçant de frapper plus haut s'il continuait.

— Vous l'avez mise en mode furie...

— Je vous emmerde, jura Camille en leur claquant la porte au nez.

Les adolescents se regardèrent avant de se mettre à tambouriner sur la porte pour qu'elle les laisse rentrer. Elle les fit poireauter pendant une poignée de minute, lisant un livre en humant un air des Magi'Dragons. Elle mit un point d'honneur à ignorer les menaces et protestations de ses amis. Finalement elle ouvrit la porte lorsque William et Sirius entreprirent d'essayer de la défoncer. Elle les regarda s'écraser par terre, satisfaite d'elle-même et les menaça de les enfermer sur le balcon s'ils recommençaient à s'exciter.

— Et vous m'achèterez une bouée, grommela-t-elle.

— C'était même pas la tienne, marmonna William.

D'un mouvement de baguette, Camille ouvrit la porte qui menait au balcon et le blond recula instinctivement, ses mains levées en un signe de paix. Sirius ricana, ricanement qui s'étrangla dans sa quand il se retrouva la tête à l'envers, pendu par sa cheville.

— J'aurais jamais du t'apprendre ce sort ! Fais-moi descendre Light, espèce de garce !

— Je te fais descendre si tu promets de ne pas m'énerver cette nuit en prenant toute la couette.

— Promis. J'espère que tu ronfles pas.

— Rappelle toi notre accord Black.

— D'accord, d'accord ! Mais relâche-moi sale teigne !

Camille baissa sa baguette et il tomba en douceur sur le canapé, écrasant la jambe de William au passage.

— La cohabitation va être dure, chantonna Marlène.

À sa surprise, les deux concernés ne répondirent pas, l'air gênés. Aleks étouffa un bâillement, un sourire diabolique aux lèvres.

— Vous vous incrustez dans ma chambre là, fit remarquer William.

— L'alcool est dans ta chambre en même temps, lança Aleks en disparaissant derrière un comptoir.

Il en ressortit triomphalement en tenant deux larges bouteilles. Il attrapa cinq verres et les remplit en entier avant de les distribuer à ses camarades. Marlène s'étouffa sur sa première gorgée.

— Ça envoie ce truc !

— Rien de tel qu'une bonne gueule de bois pour affronter Voldemort et ses fidèles toutous, rétorqua Aleksander en s'asseyant sur le comptoir.

Il s'était emparé d'un parchemin vieillot et le feuilletait avec intérêt alors que le reste des adolescents sirotaient leurs verres. La mixture acidulée et forte en alcool les fit grimacer mais ils continuèrent à boire, forcés d'admettre que ce n'était pas si mal.

— Vous voulez commander un truc à manger ? proposa Aleks en agitant le parchemin. Moi je crève la dalle.

— Une tarte aux framboises !

— Du fromage !

— Un flan aux pruneaux !

— Du pudding !

— Y'a pas de pudding en France.

— Pudding ça veut dire dessert pour nous espèces d'ignares.

— Pourquoi tu voudrais commander un flan aux pruneaux ? C'est dégoûtant les pruneaux !

— Un fondant au chocolat !

Un quart d'heure plus tard après qu'ils aient tous passé leur commande grâce à la chouette dans un coin de la chambre, un elfe de maison nommé Tinker apparut au milieu du salon et d'un claquement de doigt transporta tout les plats pour les poser sur la table basse du salon. Les adolescents la remercièrent brièvement alors que William lançait un claironnant "merci madame !". Tinker lui offrit un regard perplexe avant de disparaître avec un air gêné. Les élèves se jetèrent alors sur les mets, affamés, et se délectèrent des délicieuses pâtisseries françaises et du fromage étrange que Tinker leur avait apporté.

— Vous n'avez pas été très polis avec Tinker, remarqua William en enfournant une part de tarte aux prunes.

— C'est une elfe de maison, répondit simplement Aleksander.

— Et alors ?

— Ils n'aiment pas quand on les remercie, expliqua Camille. La première fois que j'ai rencontré notre elfe de maison j'ai dit "s'il vous plaît" et Windy est allée se frapper la tête sur un pied de la table.

— Quoi ? s'étrangla William.

— Du coup maintenant je ne suis plus polie avec elle.

— Mais c'est horrible !

— Pas pour eux, commenta Sirius en mâchant un morceau de camembert. Ce truc est dégueu.

— C'est de l'esclavage ! s'emporta William.

— T'as jamais rencontré d'elfes avant, hein ?

— Si...

— À part dans le Seigneur des Anneaux, intervint Camille.

— Ah. Alors non. Mais au moins selon Tolkien c'est un peuple libre bien plus fort que les humains et très intelligent !

— Selon qui ?

— Très drôle Sunner, ria Marlène. Les elfes sont malheureux si on ne leur donne pas de travails. Ça vous apparaît comme étrange et dur pour vous les nés-moldus mais pour nous c'est normal et pour eux c'est vital. Sans ordres ils n'ont plus de raison de vivre...

— Vous vous rendez compte de ce que vous dites là ? s'emporta William. Vous privez des créatures douées de raison de liberté ! Peut-être que si vous leur proposiez d'autres choix que l'esclavage, ils choisiraient la liberté !

— Ça nous arrangerait bien à Poudlard ça...

— Comment ça ?

— Tu crois vraiment que les plats apparaissent seuls ? Loi de Gansk, on ne peut pas produire de nourriture avec de la magie, lança Camille. J'ai demandé d'où venait les plats la première semaine, les elfes les transportent des cuisines jusqu'à la Grande Salle avec leur magie...

— Et ton linge sale ?

— Et la Salle Commune propre et rangée ?

— Et les cadeaux de Noël et d'anniversaires ?

— C'est les elfes.

— C'est atroce, marmonna William.

— Présente-le à Evans et Curphy, Camille, lança Sirius. Ils auront qu'à fonder une association pour la protection des elfes... Attends j'ai un nom ! La S.A.L.E. La Société d'Aide à la Libération des Elfes, s'esclaffa-t-il.

— Oh ! J'en ai un ! L'Organisation pour la Révolution Générale Illégale des Elfes ! L'O.R.G.I.E !

Les quatre sorciers éclatèrent de rire sous le regard horrifié de William.

— Vous êtes ignobles, marmonna-t-il en buvant une gorgée de son verre.

Sirius recracha une bouffée de fumée en riant à nouveau tout comme Aleksander et Camille. Marlène, qui ne fumait pas parce qu'elle essayait vraiment de quitter pour sa meilleure amie, lança un regard désolé au Gryffondor blond. Lui-même ne fumait pas, en tant que futur médicomage il trouvait ça dégoûtant.

— Écoute, on a été élevé comme ça et les elfes aussi. C'est dans leur nature de recevoir des ordres et c'est dans notre nature de leur en donner. Peut-être qu'un jour ça changera, mais ce n'est pas le cas aujourd'hui. Et si t'es pas content avec ça alors fonde cette organisation, même si ce sont des noms très nuls que Black et Light ont proposé.

— Qu'est-ce que vous croyez ? Bien sûr que je vais la fonder cette organisation ! Une fois la guerre finie, on va m'entendre !

— Bel esprit Willy. Et moi quand je serai au Magenmagot, je donnerai un coup de pouce à tes requêtes.

— Et en tant qu'Auror, je défendrai passionnément ton organisation, railla Sirius.

— Et toi Aleks ? Qu'est-ce que tu veux faire après la guerre ?

— Briseur de Sorts.

— Comme Prewett. Tu marches sur les trace de Fabian, Brand ?

— Évidemment, les sortilèges sont d'une incroyable beauté et en tant que Briseur de Sorts, on en découvre tout les jours... Fabian a encore trouvé des sorts qui datent de l'Egypte Antique en Libye. C'est ça que je veux faire !Mais plutôt en Grèce ou en Italie, je parie que leurs dieux grecs et romains ont été inspirés par des sorciers pas très discrets.

— Ces mythes ont été inventés pour expliquer des faits naturels qu'ils n'expliquaient pas Aleks, lui apprit Camille en tirant sur sa cigarette. Et il y a aussi tout un principe religieux derrière que je ne comprends pas moi-même...

— Alors Hécate a du être inspirée par une sorcière. C'est la déesse de la magie après tout. Circé, Médée, Pasiphaé... Des enchanteresses puissantes qui avaient sa bénédiction. Je suis prêt à mettre ma main au feu si ce ne sont pas des sorcières.

— Ça vaut rien comme promesse pour toi ça, marmonna Camille.

— Mais avant je veux aller à Cambridge étudier les sortilèges en profondeur. Et toi Marlène ?

— Je n'en ai aucune putain d'idée... Et puis merde ! Donne-moi une cigarette Black !

— Non j'ai promis à Evans de ne plus t'en donner.

— Depuis quand tu obéis à ma meilleure amie ?

— Depuis que ça me sert pour t'agacer McKinnon. Maintenant bas les pattes.

— Tu sais que j'ai réussi à énerver suffisamment Regulus pour qu'il me renverse un bol de punch sur la tronche ?

— Tu as quoi ?

— Okay t'as le droit à une cigarette, marmonna Sirius avec résignation en lui tendant une.

— Merci bien.

— Vous pensez qu'ils feront quelles têtes Gideon et Meadowes en voyant ce qu'on a commandé ?

— Je sais pas. Je serai caché quelque part très loin d'ici.

— Je propose que ce soit Willy qui lui annonce vu que c'est son préféré. Merci Willy ! Moi je vais me coucher, ricana Camille en se levant.

— Pas con. Merci Willy !

Les deux sorcières vacillèrent légèrement en se levant, les effets de l'alcool commençant à les affecter. Pouffant sans pouvoir s'en empêcher elles se dirigèrent vers leurs chambres respectives. William riait incontrôlablement sur le canapé, à cause de son surnom, répétant « Willy » avant de replonger dans son fou rire. Sirius se sentait étonnamment triste en regardant la fumée qu'il recrachait.

— Mon Remus me manque, marmonna Aleks en serrant un coussin contre lui. Ses yeux d'or brillant aux éclats d'ambre brûlants me manquent... Sa chevelure cuivre aux reflets dorés me manque... Son adorable nez droit avec une petite cicatrice sur le bord me manque... Ses douce lèvres aux...

— Beurk. Je veux rien savoir sur ses douces lèvres à Lunard, grogna Sirius. Je suis un raté...

— Moi aussi, murmura Aleks. Je suis un gros connard...

— Elle m'aime même pas...

— Je suis pas à la hauteur de Remus...

— Je suis juste un bon pote...

— C'est un ange et je suis un démon...

— Camille est un ange fainéant... En fait non. C'est juste une salope...

— Remus c'est juste un ange. M'en fiche si c'est un loup-garou.

— C'est bien... Je t'aurais foutu mon poing dans la gueule si t'avais dit le contraire en plus.

— T'es pas un raté Black. T'es un sacré sorcier, un excellent duelliste et un chic type. En plus t'es canon. Pas autant que mon copain mais plus que moi. T'es le deuxième mec le plus canon de Poudlard.

— Dis pas de connerie... C'est James le deuxième...

— Camille est jolie pour une fille aussi.

Sirius gémit dans le coussin que lui avait tendu Aleks.

— Elle m'aime pas.

Aleks ricana. S'arrêta. Puis ricana à nouveau.

— Ouais et moi je m'appelle Aleksander... Ah bah. Je m'appelle Aleksander, dit le Serpentard en fronçant les sourcils et en portant ses lèvres à son verre. Oooh... C'est viiiide...

Il ria comme un enfant puis s'étrangla et se remit à sangloter dans son coussin.

— Ça résonne même pas dans le verre, sanglota-t-il.

— Camille est adorable, marmonna Sirius en fixant le vide. Si les gens sont des lumières, elle c'est un rayon de soleil... Pourtant elle est plus forte que moi... Mais surtout elle est complètement barge. Et j'ai peur qu'elle se blesse dans cette guerre... Et que je ne puisse pas la protéger.

***

Hey ducks !

Voici un nouveau chapitre écrit par mes soins.
Je suis ouverte aux critiques pertinentes et blagues nulles en tout genre. N'hésitez pas à lâcher un vote ou un petit commentaire, ça me fait plaisir et ça motive énormément !

On se retrouve la semaine prochaine pour le début du bal. Avec un invité surprise...

À dans une semaine !

PS : Nouvelle couverture parce que l'ancienne ne convenait plus à ma nouvelle intrigue. Qu'en pensez-vous ?

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