Chapitre 2 : Nouvelles Recrues
Septembre 1976
Chapter 2 : Nouvelles Recrues
Remus avait beau les connaître depuis longtemps, ses amis continuaient de l'impressionner. Seulement pas toujours de la bonne façon... Car les génies qui lui servaient d'amis avaient déjà fait perdre dix points à Serpentard et vingt points à Gryffondor. Il n'était même pas arrivé à Poudlard, par Merlin ! Il devait déjà faire attention à ses amis et leur humour douteux. Par le caleçon de Merlin, qui aurait l'idée de faire neiger dans un train ? D'inonder deux compartiments ? De répandre une colle gluante sur les murs ?
Bien évidemment seuls les Maraudeurs et les deux Serpentards auraient des éclairs de génie aussi brillants. C'était le nouveau professeur de Défense Contre les Forces du Mal et Lily Evans qui s'étaient charge de punir les élèves responsables, retirant par la même occasion quelques dizaines de points. Remus devait maintenant supporter les regards outrés qu'on envoyait dans leur direction.
Cela n'inquiétait pas le moins du monde les coupables. Leur première réaction n'avait pas été de s'excuser, de lui jeter un sort contre les migraines ou même de nettoyer leurs bêtises. Oh non ! Ils s'étaient tous applaudis et félicités. Ils se vantaient d'avoir écopé de deux jours de retenus alors qu'ils n'étaient même pas arrivés au château.
Des enfants, des enfants immatures et irresponsables ! Remus ne trouvait pas d'autre mot pour les décrire. Ah si ! Des imbéciles sinon. Il regardait avec consternation Sirius sourire en imaginant la réaction de ses parents. Sourire, pas rire. Remus leur avait jetés un Silencio quand il en avait eu assez de les entendre se tordre de rire et de vanter leur génie. Sirius n'était toujours pas libéré contrairement aux autres mais cela ne s'aurait tarder malheureusement. James avait aussi reçu un Chauve-Furie de la part de Lily. Remus n'avait même pas tenté d'aider son ami, plongé dans sa lecture et trop ennuyé par leurs pitreries.
C'était la pleine lune le week-end dernier, il était encore épuisé. Cela avait été une lune particulièrement douloureuse, il avait brisé ses liens et certains mouvements rouvraient les blessures qu'il s'était lui-même infligé. Pourtant il ne s'était pas plaint quand ses amis avaient fait trop de bruit, réveillant le marteau piqueur dans sa tête, ni quand ils l'avaient fait tomber sur sa mauvaise jambe. Il avait serré les dents, mais il n'avait pas pu s'empêcher de leur jeter le Silencio.
Seul Sirius semblait s'être rendu compte que quelque chose clochait quand il avait vu son ami grimacer en se frottant l'abdomen. Il s'était rassit tranquillement quand il avait vu ça, l'air inquiet. Aleksander aussi était resté, mais sûrement pas pour la même raison. Il ne savait pas que Remus était lycanthrope et malgré la tolérance à toute épreuve du Serpentard, Remus se répugnait à confier son secret. Il aimait le fait qu'au moins une personne ne connaisse pas sa condition. Il ne voulait pas voir de pitié dans les yeux noirs de son ami.
Justement une des autres personnes au courant de sa lycanthropie était son homologue féminin en tant que préfet de Gryffondor. Lily Evans, une des personnes les plus douces et ouvertes qu'il connaissait. Enfin sauf avec James Potter, il était l'exception à la gentillesse de Lily.
— J'ai entendu dire que tu les avais rendu muet Remus ! s'exclama la sorcière rousse avec ravissement.
— Désolé pour les blagues Lily, soupira Remus. Je n'en pouvais plus de leurs rires alors j'ai du sortir ma baguette. Tu n'es pas la seule qui peut rabattre le caquet de James, tu sais ?
— Je suis si fière de toi ! lança une fille à côté de lui. Tu as réussi à faire taire James ! Je dois l'avouer, je suis impressionnée ! Tu m'aideras à m'entraîner au sortilège Silencio ? Je veux pouvoir faire taire mon idiot de petit frère.
Mary MacDonald, en sixième année à Serdaigle lui souriait avec fierté. Remus lui offrit un sourire fatigué en retour. Il avait rencontré Mary l'année dernière quand elle lui avait demandé de l'aider en Arithmancie puisqu'ils n'étaient que quatre à faire cette matière dans leur année. Elle était amie avec James depuis leurs sept ans et était la fournisseuse officielle de pétard des Maraudeurs. Ils étaient devenus bon amis depuis leurs séances de révisions communes, que Mary interrompait souvent avec ses célèbres blagues sur les gnomes.
— Si tu veux Mary, en même temps que l'Arithmancie. Il rentre en quelle année ton frère ?
— Oh non pas l'Arithmancie... Je te jure, si ce n'était pas obligatoire pour faire Briseur de Sort j'aurais déjà brûlé mon livre ! Quant à Stephan... Je crois qu'il rentre en troisième année, oui c'est ça ! Cet imbécile veut faire de l'Arithmancie en option !
— Je ne comprend pas pourquoi l'Arithmancie est simplement une option, marmonna Lily. Les mathématiques c'est très important, tout le monde devrait en faire ! En option on devrait faire du grec ou du latin, ça se serait utile !
— Oh non c'est reparti, gémirent Mary et une autre voix de concert.
Emilie Finn, une autre amie de Lily, venait de les rejoindre et s'était mêlée aux plaintes de Mary. C'était une sorcière en septième année à Gryffondor. Emilie était en tout point le contraire de Mary. Elle avait la peau couleur chocolat, de grands yeux marrons très chaleureux, des lèvres fines toujours étirées en un sourire calme et un visage qui inspirait confiance. Il émanait d'elle une aura apaisante, ce qui expliquait la fait qu'elle calme souvent les disputes. L'année dernière, elle avait d'ailleurs abandonné son badge de préfète au profit de Lily, car elle n'en pouvait plus d'être toujours prise à parti.
— Vous ne vous rendez pas compte ! L'univers est régit par les mathématiques, expliqua Lily, pas seulement par la magie. Quant au latin et au grec ça nous avantagerait beaucoup pour apprendre des formules ! « Aqua » dans aquamenti veut littéralement dire « eau » en latin, n'allait pas me dire que ça ne vous aurait pas servi de savoir ça pour vos BUSES.
— C'est exactement pour ça que je refuse de réviser l'Arithmancie avec toi Lily ! Ce n'est pas une matière amusante ni cool ! C'est la matière de Satan, se lamenta Mary. Remus me comprend au moins...
— Mais Satan, il est cool et amusant, lança une voix derrière eux.
Aleksander venait d'apparaître à leurs côtés et envoya un sourire à Remus. Mary sursauta en le voyant à côté d'elle et porta la main à son coeur.
— Tu veux bien arrêter de grandir, Brand ? On a l'air de lutins à côté de toi ! C'est pareil pour toi, Remus.
— Il faut que je rattrape Rem' voyons MacDonald ! Il doit s'ennuyer à nous regarder d'en haut tout seul. Mais ne t'inquiète pas chéri. Je te rattrape, déclama Aleksander en lui envoyant un clin d'œil.
Remus sentit ses joues chauffer sous l'effet du surnom et du clin d'oeil. Pour toute réponse, il se redressa pour toiser Aleksander avec ennui. C'était vrai qu'il avait grandi, il lui arrivait aux yeux désormais alors que l'année dernière il lui touchait à peine le menton.
— Je suis très bien là-haut, c'est le seul endroit où vous ne pouvez pas m'emmerder.
— Et bah profite bien de ta tranquillité, je te rattrape lentement mais sûrement Lupin !
— Par Merlin, Emilie disait vrai ! s'étrangla une autre voix. Quelle horreur, vous mesurez combien maintenant tout les deux ?
Alice Weasley les observait avec effarement depuis son mètre soixante. C'était une Poufsouffle de septième année. Elle était notamment reconnaissable à ses cheveux roux bouclés qui partaient dans tout les sens. Alice était accompagnée d'un garçon à la taille moyenne qui haussa un sourcil en voyant les deux sixième année. Theo MacMillan avait eu une poussée de croissance monumentale durant sa quatrième année mais depuis plus rien. Il stagnait au mètre soixante-quinze. Mais sa taille était largement compensée par sa musculature.
Theo était dans la même année qu'Alice, mais à Gryffondor, ils restaient souvent ensemble a cause du copain d'Alice, Frank Londubat leur ancien préfet-en-chef et gardien. Theo était un des meilleurs amis de Frank alors qu'Alice était en couple avec lui depuis trois ans. Seulement leur gardien favori avait quitté Poudlard l'année dernière pour poursuivre son rêve d'être Auror. James ne lui avait d'ailleurs toujours pas pardonné de ne pas entrer dans le Quidditch. C'était lui qui avait convaincu Londubat de se joindre à l'équipe et le Gryffondor s'était révélé être le meilleur gardien de Poudlard. Bien qu'extrêmement maladroit dans la vie de tout les jours, sur le terrain il effectuait des prouesses.
James, America et Peter finirent par rejoindre le groupe, suivis par une femme blonde à l'air scandalisée et derrière cette dernière, ricanant, Marlène McKinnon.
— Vous ! appela la femme. Les préfets !
Immédiatement Alice, Lily et Remus se retournèrent vers la femme et contemplèrent avec ennui les nouveaux-venus. Aleksander et Sirius se contentèrent de laisser échapper un petit rire. America et James n'avaient pas l'air gêné par cette blonde qui les menaçait, ils avaient plutôt l'air content d'eux-mêmes.
— Vous pouvez me surveiller ceux-là ? Trois fois que je les attrapes en train d'interchanger les couleurs des uniformes ! Je suis supposée me rendre au château, pas jouer les baby-sitters ! Sentez-vous libre de les mettre en retenus jusqu'à la fin de l'année s'ils continuent. Non mais par Merlin, grommela la femme. Bon à plus Marly on se verra en cours. Reste loin d'eux !
— Pas de problèmes, je comptais déjà le faire, répondit Marlène en dévisageant James.
La femme rangea sa baguette, adressa un regard noir à James et America et s'éloigna à grands pas.
— Marly ? Sérieusement ? répéta Lily en interrogeant son amie du regard. Je croyais que tu détestais ce surnom.
— Je le déteste. C'est pour ça que ma sœur s'entête à l'utiliser. Elle adore m'énerver, quelle professeur modèle ! railla Marlène.
— Professeur ? C'est elle le nouveau professeur de Défense ? interrogea Alice.
— Eh oui Weasley. Ma très chère grande soeur, cette noble Auror, la fierté familiale a décidé de venir m'embêter jusqu'à Poudlard, répondit Marlène d'un air sombre.
Lily lui prit le bras et lui sourit d'un air rassurant alors que Sirius faisait mine de vomir.
— Deux McKinnon maintenant ? marmonna-t-il. Ce cauchemar n'a donc pas de fin ?
— La ferme Sirius, fit sèchement Lily.
Remus approuvait. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre que Marlène n'aimait pas particulièrement sa soeur et Remus capta la lueur de compassion et de compréhension dans les yeux de Lily. Elle aussi ne s'entendait pas bien avec sa sœur aînée, elle n'aurait pas été ravie de la voir débarquer à Poudlard. Néanmoins la pique de Sirius arracha un sourire à Marlène.
— Tu devras dire "professeur McKinnon" désormais ! fanfaronna-t-elle. Et je lui en ai parlé Lily, elle veut bien faire un cours de latin en cours d'année...
— Oh c'est pas vrai, gémirent de concert Emilie et Mary. Pourquoi tu as fait ça Marl' ?
— Parce que ça va être intéressant ! insista Lily.
— Je comprends pas pourquoi tu n'as pas fini avec moi à Serdaigle Lily. Ni pourquoi c'est MacDonald qu'il m'a envoyé !
— Je te rappelle que j'ai été répartie avant toi Marl' !
— À deux lettres près on va pas en faire un Snargalouf, balaya Marlène.
— Bon moi j'ai froid ! Et il va pleuvoir, alors est-ce qu'on peut rentrer au château ? râla Aleksander.
— Arrête de te plaindre, Aleks. Tiens prend ma cape, proposa Remus en défaisant son habit.
— Lupin, le seul gentleman de notre promotion, soupira Marlène.
— Peut-être mais bah les pattes. C'est mon gentleman personnel, maugréa Aleksander en collant son épaule contre celle de Remus.
Ce dernier rougit et soupira alors qu'Aleksander dévisageait Marlène avec un regard incendiaire. Cette dernière était rapidement passée à autre chose et discutait de ses vacances avec Lily et Alice.
***
— J'ai faim ! Ils se dépêchent les gnomes ou quoi ? s'impatienta Peter depuis sa chaise, ses couverts déjà en mains.
— Relax Queudver, Minnie ne va pas nous faire attendre trop longtemps tu sais bien qu'elle nous aime trop pour ça, rétorqua Sirius.
— Je suis d'accord avec Pete, mettre le bordel dans le train m'a donné une de ces faims, soupira pauvrement James.
— Ça t'apprendra à faire neiger dans mon compartiment.
— Pour la dernière fois Lunard, c'est pas moi qui...
James fut interrompu dans sa phrase par l'ouverture des portes de la Grande Salle qui laissèrent passer une soixantaine d'élèves. Remus et James dévisagèrent Sirius qui se tordait le cou pour essayer d'apercevoir quelque chose derrière le groupe. Ils ne comprenaient pas le comportement étrange de leur ami.
Quant à Peter il fixait avec impatience sa directrice de Maison qui dirigeait les nouveaux petits sorciers. Le professeur McGonagall alla se placer à côté d'un tabouret en bois sur lequel était posé un vieux chapeau rapiécé. Remus sourit en remarquant les regards perplexes que les enfants lançaient au bout de tissu. Lui-même se souvenait parfaitement bien de son passage sous le Choixpeau. Plongé dans ses souvenirs, ce fut une voix criarde qui fit sursauter tout le monde qui l'en sortit.
« Un ange passe alors je chante,
Mes paroles vous libèrent, elles vous enchantent !
En ces temps obscures faut pas désespérer !
'Faut se battre et chanter !
Les Gryffondors d'abord
Ils n'sont guère patients on est d'accord...
Si vous allez dans la maison des rouge et or !
Ç'sera pars'que vous z'êtes courageux et fort !
Les Serdaigles prennent le relais !
Chez eux ç'rigole pas 'faut gagner !
T'es le meilleur d'la classe l'plus studieux,
Mais ç'veut pas dire qu't'es l'plus silencieux !
Après viens les Serpentards,
Eux faut pas les mettre en pétard...
C'est pour les rusés et les ambitieux !
L'autre maison pour les curieux !
En dernier viens les Poufsouffles, les gentils !
Ils laissent leurs places, font d'très bon amis !
Loyal, travailleur et honnête sont leurs qualités
Mais c'est bête, quelle naïveté...
V'la les quatre Maisons, place à la Répartition !
Mais avant j'souhaite vous dire 'tention,
J'profite qu'vous soyez tous là, adultes, enfants,
Pour vous faire passer un message d'avertissement !
Les forces du mal sont aux aguets !
Tout ce qu'ils veulent c'est vous attraper,
Mais vous avez assez de savoir,
Pour nous défendre vous êtes notre dernier espoir. »
Le Choixpeau se tut et le silence se réinstalla dans la Grande Salle. Le professeur McGonnagall ne cilla même pas, toujours aussi imperturbable, et le professeur Dumbledore fixa le couvre-chef parlant d'un air pensif. Les élèves commencèrent à murmurer entre eux, inquiétés par les paroles sombres du Choixpeau. Sirius cherchait toujours quelque chose parmis les petits sorciers, les sourcils froncés. Après un temps de silence, ce fut la directrice des Gryffondors qui prit la parole en se raclant la gorge. Elle appela le premier nom.
— Chloé Boowy !
Une petite brune s'avança, les pieds traînants. Elle observa la directrice adjointe avec appréhension avant de s'asseoir sur le tabouret. Sitôt posé sur sa tête, le Choixpeau s'exclama « Poufsouffle ! ». La petite descendit du tabouret avec un grand sourire pour aller rejoindre la table des jaunes et noirs qui applaudissaient bruyamment.
Le reste de la répartition se déroula rapidement et les Gryffondors accueillirent douze élèves. Une fois le dernier élève réparti à Serdaigle, le professeur Dumbledore se leva, attirant l'attention des élèves affamés. Peter soupira de soulagement. Seulement ce ne fut pas le directeur qui prit la parole mais le professeur McGonagall qui interpella le fond de la salle.
— Veuillez-vous avancer pour être répartis, ordonna-t-elle d'un ton pincé.
L'attention des élèves affamés dévia vers le fond de la salle. Peter grogna en avisant le groupe d'élèves qui se détacha du mur pour se diriger vers l'avant de la Grande Salle. Remus ouvrit la bouche en voyant le groupe de huit élèves, tous des adolescents aux alentours de seize ans. En tête du groupe se tenait un sorcier blond qui dévisageait le reste de la salle avec circonspection. À sa droite une fille blonde agitait son doigt en l'air, probablement en train de le disputer vu la colère peinte sur son visage.
Derrière eux une autre fille aux cheveux blonds sales semblait se retenir de rire en pinçant ses lèvres. Ses doigts jouaient nerveusement avec sa baguette et ses joues rouges montraient son inconfort alors que le garçon à ses côtés observait avec émerveillement le ciel magique. Une rousse à sa droite le regardait avec exaspération tandis que son ami brune scrutait les visages des élèves assis. En fin de file se tenaient deux garçons, jumeaux vu leur ressemblance, qui parlaient à grands renforts de geste.
L'élément le plus surprenant était sûrement leurs vêtements typiquement moldus. Cela n'avait pas l'air de les déranger, la blonde du milieu observait même d'un oeil critique leur uniforme. Elle-même arborait une sac à dos noire, une veste aux couleurs d'une équipe sportive moldue et un jean noir. Ses yeux tombèrent sur la table des Gryffondors et ils s'ouvrirent sous l'effet de la surprise.
Remus haussa les sourcils, surpris par sa réaction. Elle fixa quelqu'un pendant un instant avant de détourner le regard, les sourcils froncés. Elle attira l'attention de son voisin et lui glissa quelques mots en souriant. Même de sa place Remus remarqua les cernes sous ses yeux bleus et les lunettes ramenées dans ses cheveux blonds sales. Malgré cela, elle souriait, l'air réellement heureuse d'être ici.
— Charlinia Abott, appela le professeur McGonagall, arrachant Remus à sa contemplation.
Il reporta son attention sur la petite blonde qui disputait le grand sorcier. Charlinia afficha un air dégouté en entendant son nom. Il est vrai que Charlinia n'était pas le plus beau des prénoms. Néanmoins elle rejoignit rapidement le tabouret. Le Choixpeau lui tombait sur le front mais elle attendit patiemment qu'il choisisse sa Maison. La décision fut immédiate, le chapeau ne tarda pas à délivrer sa réponse.
— Poufsouffle !
Remus applaudit en même temps que les Poufsouffles. Charlinia rejoignit leur table d'une démarche sautillante et s'assit à côté du Préfet-en-Chef, Bobby Blue, qui l'accueillit d'une tape sur l'épaule. Le grand blond du début du groupe lança un regard torve à Bobby et eut une moue déçue. Charlinia lui envoya un sourire rassurant.
Remus se retourna finalement pour voir la réaction de ses amis face à l'arrivée des nouveaux venus. Emilie, assise en face de Remus, lisait un livre sans prêter attention à ce qu'il se passait autour d'elle. Lily observait le groupe avec curiosité. James parlait à voix basse avec Sirius qui lui répondait avec les sourcils froncés.
— Donc tu me dis que tu savais qu'ils allaient arriver depuis le départ mais que tu me l'as pas dit ? Je peux savoir pourquoi Patmol ? s'indigna James.
— J'avais pas le droit. Et puis de toute façon je l'ai appris il y a seulement trois semaines.
— T'avais le temps de me le dire en trois semaines. Mais donc ils viennent tous d'Ilvermony c'est ça ? Et c'est tous des amerloques ?
— Ilvermony est situé dans le Nord Est des États-Unis donc je suppose. Peut-être qu'il y a des canadiens et des mexicains aussi...
— Comment tu sais tout ça ?
— Je me documente Cornedrue.
— Quoi ? Tu sais lire ?
— Oh la ferme, abruti !
— Ashley Kingson !
La jeune fille rousse grimaça quand on posa le Choixpeau sur la tête. C'était la seule qui portait des vêtements oscillant entre le sorcier et le moldu avec une cape mais un jean, un chapeau pointu mais des converses. On devinait aisément qu'elle appartenait à une famille de sang-purs, avec ses manières de jeune fille bien-élevée. Depuis quelques temps, les nés-moldus évitaient d'afficher un air trop condescendant par peur des représailles.
— Serdaigle !
Ashley rejoignit prestement sa table, passant une main dans ses cheveux comme pour enlever toute trace du passage du Choixpeau. Elle s'installa face à Marlène McKinnon qui la dévisagea avec ennui.
— Camille Light !
La blonde aux yeux cernés se détacha du groupe à l'entente de son nom. Les conversations des Serpentards, ceux qui accordaient le moins d'attention à la répartition des élèves américains, cessèrent immédiatement.
Light. Camille Light.
Ce nom était familier à Remus, pourtant il n'arrivait pas à le situer exactement. Autour de lui, les réactions des élèves le renseignèrent quelque peu. Certains regardaient Camille en plissant les yeux, d'autres lançaient des regards surpris à la table des Serpentards. Une élève seulement se détachait du lot. Le préfet-en-chef Bobby Blue s'était retourné pour dévisager une certaine Serpentard avec consternation. Sophie Light.
Bien sûr, la nouvelle Préfète-en-Chef s'était présentée en tant que Sophie Light, deuxième du nom, dans le compartiment des préfets. Une sang-pure très respectée chez les Serpentards ce qui devait expliquer leur réaction et l'intérêt soudain qu'ils portaient à une des élèves transférés. Mais du coup, si c'était la soeur ou même la cousine de cette Sophie, que faisait Camille parmi les transférés d'Ilvermony ?
Cette dernière n'avait pas l'air d'apprécier être dévisagée par tout le monde de cette façon. De près Remus pouvait voir qu'elle serrait ses doigts autour d'une des lanières de son sac, le visage rosissant. Elle fit en sorte de ne croiser le regard de personne et quand elle s'assit sur la tabouret elle fixa son ami blond. Ce dernier hocha légèrement la tête. Elle se tordit les mains.
***
« Oh très intéressant... Voyons voir. Oh, oh ! Un esprit affuté et froid ! De la loyauté également ! Un peu trop de loyauté même... Voyons voir... »
***
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