Chapitre 19 : Tirage Au Sort

1976

Chapter 19 : Tirage Au Sort

— C'est quoi ces cris ? grogna Sirius depuis son lit.

— J'sais pas, marmonna James.

— Patate fiz ditrouille...

— Corny tu veux pas aller leur dire de la fermer ?

— Pourquoi moi ? C'est Lunard le préfet ! râla Potter, toujours endormi.

— Remus est toujours à l'infirmerie. Tu sais y'avait la Pleine Lune y'a deux jours, on y était, railla Sirius à voix basse, essayant de ne pas réveiller Edward.

— Vas-y toi-même, bougonna son meilleur ami.

— Mais je dors !

— Moi aussi je dormais jusqu'à ce que vous l'ouvriez ! lança Peter sous sa couverture.

— Tiens Pete ! Tu veux pas rendre un service à ton meilleur ami ?

— La ferme, Black. Tu sais encore descendre des escaliers, non ? Ben vas-y seul !

— Eddie ?

— Non, Sirius.

— Bordel c'est bon j'y vais ! Espèce de traître. Toi aussi Cornedrue. Je suis extrêmement déçu.

— Ça me brise le coeur... ronfla James alors que Peter ricanait.

— Faux amis, marmonna Sirius, écœuré.

Il sortit de ses couvertures, mit un pantalon et descendit en bâillant. Il essaya de coiffer ses cheveux avec une main et s'engagea dans l'escalier, encore dans les vapes. Il aurait bien aimer pouvoir dormir encore un peu, il avait fait deux nuits blanches de suite. La première pour accompagner Remus lors de la Pleine Lune. Et la deuxième pour le gaver de chocolats à l'infirmerie. Désormais, il regrettait énormément d'avoir veiller si tard... En plus une fois réveillé, impossible de se rendormir pour lui. S'il attrapait celui qui faisait un boucan pas possible à une heure pareille, il allait se recevoir un sort bien placé. Une fois arrivé en bas, il se figea un instant. Dans la Salle Commune, c'était la cohue. Déjà des oreillers enchantés frappaient des élèves. Ensuite une immense foule était amassée devant le tableau d'affichage. Et finalement, Sirius avait de l'eau jusqu'aux chevilles.

— Si j'attrape Light, je la jettes dans le Lac Noir, grogna-t-il. Ça c'est encore une de ses idées à la con...

— Sirius ! Qu'est-ce que vous avez encore foutu ? hurla une voix.

— Ah ne commence pas, Evans ! Déjà que je suis crevé, hors de question que tu me gueules dans les oreilles !

— Je vais me gêner ! Tu as vu dans quel état vous avez mis la Salle Commune ?

— Ce n'est pas nous. On ne s'en prend pas aux Gryffondors.

— Ah tiens Black te voilà ! Je te jure si c'est toi qui a donné le mot de passe aux trois Serpentards à la con là, tu vas te prendre un sort dans la figure !

— C'est même pas moi. C'est Camille qui l'a découvert seule. En plus si tu restais dans ta Tour au lieu de t'incruster dans la nôtre, tu serais pas trempée, McGrognon.

— Arrête de m'appeler comme ça, tu deviens lassant... Essaie de trouver un autre surnom pour une fois, grogna Marlène.

— Sirius, va mettre une chemise... La moitié de la flotte ça doit être la bave des dindes face à ton torse, lança Emilie depuis un fauteuil.

— Pourquoi tout le monde est rassemblé autour du tableau ? demanda Sirius en l'ignorant.

— Parce que McGonagall a enfin accepté de t'accompagner au bal.

— Sérieux ?

— Mais non crétin, souffla Marlène. C'est une annonce de Dumbledore. Apparemment on a plus le droit de choisir nos cavaliers seul, un système de tirage au sort va être mis en place. C'est pour éviter que des gens se retrouvent seul... La barbe, je préfère être seule qu'être avec le premier plouc tiré au sort !

— Avec ma chance, je vais finir avec Potter... soupira Lily.

— Ah non ce serait une catastrophe ! James n'arrêterait pas d'en parler, il serait insupportable ! C'est quoi cette idée à la con ?

— En plus c'est pas cool pour ceux qui sont déjà en couple, marmonna Emilie.

— C'est une idée de Dumbledore, qui ça surprend franchement ? Tout les ans, il devient de plus en plus fou.

— Je trouve que ça rajoute du peps, déclara Georgina. Qui sait ? Je me retrouverais peut-être avec Yaxley. On peut dire ce qu'on veut sur lui, il est canon.

— Tu peux te retrouver avec une fille aussi. Ça c'est sympa, y'a pas d'urnes séparées pour filles et garçons, on peut finir avec nos potes ! Mais il y aura aussi trois couples avec des gens de différentes années. Donc tu pourrais aussi finir avec un quatrième année.

— Oh la barbe ! Je déteste cette école ! Et va mettre une chemise, Black !

— Vous devez être les seules filles de l'école qui veulent que je m'habille.

— Sûrement parce que contrairement au reste de l'école, nous on sait à quel point vous êtes stupides et arrogants, grogna Lily. Si tu vois tes amis Serpentards envoie-les moi, il faut que je les colle. Ils ont ruiné mes chaussures neuves...

— C'est de l'abus de pouvoir ça, Evans.

— L'abus de pouvoir ce serait de te jeter un sort là maintenant. Allez va t'habiller, on a cours dans une demi-heure.

— On ne va pas en cours ce matin.

— Quoi ? Oh que si !

— Mais on est crevé Evans...

— Je m'en fiche, va te préparer !

— Je ne peux pas remonter, je risque de les réveiller maintenant ! Ils se sont sûrement rendormis !

— Oh par Merlin...

Lily empoigna Sirius par l'épaule et le traîna vers l'escalier. Voyant qu'il se refusait à monter, la préfète serra les dents puis entreprit de monter les escaliers en poussant Sirius, sous les rires des Gryffondors. Le Maraudeur protesta, mais la rousse était étonnamment forte et ne lâchait pas prise. Finalement, ils arrivèrent en haut et Lily les guida vers la chambre des Maraudeurs. Elle avait suffisamment entendu de gens se plaindre d'explosions dans le chambre 42 pour s'avoir que c'était celle des quatre farceurs. Elle ouvrit la porte brusquement et s'introduit dans la pièce, sans gêne, suivie par un Sirius irrité. Prenant sa plus belle voix de préfète, elle dévisagea les trois sorciers encore endormis.

— DEBOUT ESPÈCE DE FAINÉANTS ! ALLEZ ! LEVEZ-VOUS ! Potter sors de cette couette on a cours dans trente minutes ! Allez plus vite que ça ! Curphy sois prêt dans cinq minutes ! Potter dans sept si ca te permets de te coiffer pour une fois ! Et Pettigrow... Tu as un superbe pyjama. Où tu l'as trouvé ? Mon petit cousin adore les dinosaures, il en cherche un comme ça depuis des années.

— Lily ? Qu'est-ce que tu fous dans ma chambre ? Je croyais que c'était juste un rêve ! bailla James en se redressant.

— Oh par pitié ne me raconte pas tes rêves bizarres sur moi, dit Lily, écœurée. Lève-toi et coiffe-toi !

— Sirius qu'est-ce que t'as foutu ? grommela Edward. On t'avait dit d'aller calmer le bruit pas de le ramener dans notre chambre !

— T'avais qu'à y aller toi... Elle m'a traîné jusqu'ici, se plaignit Sirius en attrapant une chemise propre.

— Du coup pourquoi y'avait des cris ? demanda James en mettant ses lunettes.

— Je vous attends en bas ! Si dans dix minutes personne n'y est, je vous y amène de force, prêts ou non ! menaça Lily. Sécher les cours... Comment Remus est censé rattraper les cours si vous ne l'aidez pas ?

Peter se précipita vers la salle de bain pour se doucher.

— Je te signale qu'on a écouté et pris des notes en cours hier. Même en Histoire de la Magie, maugréa Sirius.

— Sérieux ? Je vous attends en bas.

— C'est ça, bon débarras...

— Sirius.

— Quoi ? Elle vous a réveillé !

— C'est pas grave. De toute façon, on devait passer voir Lunard ce matin.

— J'te rappelles qu'il nous a interdit de revenir avant midi... Apparemment on passerait trop de temps avec lui à l'infirmerie.

— Comme si ça allait nous arrêter ! On ira le voir que ça lui plaise ou non !

Lily ferma la porte, stupéfaite. Elle pensait qu'ils allaient sécher pour faire une autre farce idiote, mais en fait ils allaient rendre visite à Remus. Un sentiment étrange la traversa. Presque de la culpabilité... Sauf que c'était idiot, ils n'avaient pas le droit de sécher les cours. Elle ne faisait que son devoir de préfète. Alors pourquoi elle hésitait à aller leur dire qu'ils n'étaient pas obligés de venir en Sortilège ? C'était idiot, en plus Remus avait besoin de repos. Après, les trois garçons aussi avaient l'air exténués. Potter avait des cernes énormes... Mais si ce n'était pas lui le responsable de l'état de la Salle Commune, alors pourquoi il avait l'air de ne pas avoir dormi ?

Black avait dit que Remus leur avait interdit de revenir le voir encore... Est-ce qu'ils avaient passé la nuit à l'infirmerie ? Oh, ils étaient impossibles... Pourtant Lily eut un petit sourire à l'idée que Remus ait des amis aussi impliqués... Non et non ! C'était Potter par Merlin ! Ce n'était pas quelqu'un de bien ! Il suffisait de voir ce qu'il faisait à son meilleur ami ! Enfin à Severus. Juste Severus. Ce n'était plus son meilleur ami désormais... Pas après ce qu'il lui avait dit.

Lily soupira. Triturant son badge de préfète, elle eut un sourire amer. Après toutes ces années à le défendre face à Potter et sa bande, après sept ans d'amitié, Severus avait fini par l'abandonner. Ça lui faisait mal de l'admettre mais Potter avait eu raison pour une fois. Severus et elle n'étaient pas dans le même camp.

C'était ça le pire : de se rendre compte que finalement ses amis et même Potter avaient eu raison. Severus l'avait abandonné, quand il l'avait traité de sang de bourbe leur amitié avait été brisée irrémédiablement. Lily se sentait tellement stupide... Depuis des années elle le défendait, depuis des années elle essayait de le garder de son côté. Mais finalement Severus avait préféré sa magie noire et ses amis sang-purs à leur amitié. À sa meilleure amie, la sang de bourbe Gryffondor. Elle qui avait réussi depuis des années à lui trouver des excuses sur ses fréquentations et la magie qu'il utilisait, après l'insulte elle n'y arrivait plus. Elle avait vraiment essayé durant les Grandes Vacances, une fois sa colère retombée, mais rien à faire. Elle le détestait.

— Ça va Evans ? lança une voix depuis son dos.

Lily sursauta puis se retourna. Elle fronça les sourcils en avisant la tignasse ébouriffée de James.

— Je t'avais dit de te coiffer.

— Mais je suis coiffé ! protesta James.

— Laisse tomber Evans. Ça fait des années que j'essaie de dompter ses cheveux, rien à faire, soupira Sirius derrière lui.

Au contraire de son meilleur ami, Black avait soigneusement coiffé ses cheveux en arrière —même s'il apparaissait toujours un peu décoiffé à cause de la longueur de ses cheveux.

En les dévisageant côte à côte, Lily se rendit compte à quel point les deux Maraudeurs pouvaient être différents... Ils étaient très similaires d'une certaine façon : même arrogance, même talent, même imbécilité... Pourtant quand on les regardait de près on discernait des différences. La mauvaise posture de James contrastait avec celle de Sirius avec son dos toujours droit et son perpétuel air nonchalant. La façon dont ils parlaient les différencier également.  James avait cette façon de mâcher ses mots et de parler à toute vitesse alors que Sirius détachait chaque syllabe et articulait parfaitement chaque sons. C'était dans ces moments-là que Lily se rappelait l'éducation stricte qu'avait du subir Sirius. Tout ce qu'il avait du subir enfant.

L'année dernière en mai — pendant la mystérieuse dispute des Maraudeurs — Lily était rentrée dans la volière et avait trouvé Sirius recroquevillé dans un coin, une lettre déchiquetée parsemant le sol autour de lui. Ne sachant pas trop comment réagir, elle s'était figée à quelques pas de lui sans rien dire. Elle n'avait jamais vu le Maraudeur si défait, si abattu.

« — Qu'est-ce qu'il y a Evans ? Tu vas me coller parce que j'ai loupé Botanique ? marmonna la silhouette prostrée de Sirius Black.

— C'est une lettre de ta famille ?

— Ouais.

— Mauvaise nouvelle ?

Sirius ricana amèrement.

— Le jour où je recevrais une lettre agréable de ma famille ce sera l'invitation à leur enterrement.

— Ne dis pas ça voyons, s'indigna Lily. C'est famille...

— Qu'est-ce que t'en sais Evans ? défia Sirius en relevant la tête. Tu ne sais rien de moi.

— Oui mais...

— Ma famille c'est un ramassis de sorciers atroces. Ils détestent les personnes comme toi entre autre. J'ai honte de faire partie de leur famille...

— Les gens comme moi ?

— Les nés-moldus, Evans... Ils détestent les nés-moldus.

Lily s'éloigna de lui et de sa lettre comme si elle s'était brûlée.

— Alors tu veux toujours les défendre ? On ne peut pas défendre des gens comme eux. Laisse-moi tranquille préfète parfaite...

— Sirius, que disait la lettre ? demanda doucement Lily.

Sirius fut surpris quand Lily s'accroupit à côté de lui et prit la parole avec une voix si gentille. Il était loin de se douter que Lily était particulièrement sensible aux problèmes familiaux que ce soit par rapport à sa propre situation avec sa sœur Pétunia ou à la situation de son meilleur ami Severus.

— Ils n'arrêtent pas de me dire que je suis la honte de la famille. Notamment parce que je suis à Gryffondor et amis avec des êtres non-respectables... Et ils en ont marre de recevoir des lettres de McGonagall. Ils lui ont demandé de m'empêcher de revoir James. Ils n'ont jamais voulu que je sois ami avec lui. Ça sert à rien de toute façon, j'ai tout gâché et maintenant il ne veut même plus de moi... J'ai tout gâché Evans, murmura-t-il tristement et l'ombre d'une larme coula sur sa joue.

Lily fut brusquement prise de pitié pour le Maraudeur. Elle avait beau le détester elle comprenait également la peine qu'une dispute avec son meilleur ami pouvait apporter. Décidément elle ne se serait jamais douté du nombre de points en communs elle avait avec Black... Il lui avait toujours paru être un imbécile de première, arrogant et sûr de lui. Pourtant il se trouvait maintenant devant elle, pleurant à cause d'une lettre de sa famille et d'une violente dispute avec ses meilleurs amis.

— Ils me détestent tout les trois, continua Sirius sans pouvoir sans empêcher. J'ai vraiment essayé... Ils veulent plus me parler. Je suis peut-être vraiment un Black. Je suis horrible comme eux, je ruine tout...

— Ne dis pas ça ! protesta véhément Lily.

Sirius la dévisagea, l'air interloqué. Lily elle-même ne savait pas ce qui lui avait pris. Néanmoins elle continua, les mots dégoulinant de sa bouche sans qu'elle puisse les arrêter.

— Je ne connais pas beaucoup ta famille mais j'ai entendu des rumeurs et je peux t'assurer que tu n'as rien à voir avec eux. Tu sais parfois j'ai tendance à oublier que tu n'es pas lié génétiquement à Potter ! Et de tout les élèves de Gryffondor, tu es peut-être celui qui mérite le plus ta place dans notre Maison. Moi aussi j'ai des problèmes avec ma famille, avec ma soeur. Elle me déteste... Mais moi je n'arrive pas à lui faire face, je m'écrase tout le temps quand on se dispute... Alors que toi tu as le courage d'affronter toute ta famille, tes propres parents, ton petit frère pour défendre ce que tu crois juste ! Je te vois en cours d'Etude des Moldus, c'est le seul que tu ne rates jamais, tout le temps tu prends des notes et tu écoutes. Ça me fait tellement plaisir de voir des sorciers qui s'intéressent à mon monde aussi ! Tu es quelqu'un de bien Sirius, même si tu es malheureusement né Black, même si vos farces sont stupides. Tu te bats pour des personnes comme moi, que tu ne connais même pas, contre l'intégralité de ta famille. Tu n'es pas comme eux, Sirius. Tu n'es pas un Black, tu es un Gryffondor. Tu es un agaçant Maraudeur. Tu es une bonne personne.

Lily s'arrêta pour reprendre son souffle alors que Sirius la dévisageait en silence, l'air triste comme s'il ne la croyait pas.

— Sirius... Je ne sais pas ce qu'il se passe entre toi et Potter, ni ce que tu as fais pour qu'il soit autant en colère, ni même pourquoi Remus refuse de te parler. Mais je sais que ça va s'arranger. Parce que je n'ai jamais vu des amis s'aimer autant que vous. Quand je vous vois... On dirait presque une famille. Vous êtes plus qu'amis. Alors vous allez vous réconcilier. Vous allez refaire des blagues idiotes. Vous allez faire rire la galerie. Vous devez juste parler, mettre les choses au clair. Potter te pardonnera, il te pardonne toujours. Il tient beaucoup à toi.

Sirius observa longtemps la sorcière, ses yeux brillants toujours avant qu'un petit sourire ne finisse par retrousser ses lèvres.

— On te fait rire avec nos blagues stupides, Evans ?

Lily cligna des yeux avant de se renfrogner.

— Oh tu es insupportable ! Franchement, je te dis tout ça et tu retiens que cette partie ! Tu es beaucoup trop...

— Merci Evans. Merci, s'empressa de répondre Sirius. Je comprends peut-être ce que James te trouve...

— Tu es si charmant Sirius...

— Ta soeur est une idiote, intervint brusquement Sirius. De te détester.

Lily lui adressa un regard surpris avant qu'un petit sourire ne vienne étirer ses lèvres.

— Et ta famille est stupide. »

Depuis cette étrange conversation, Lily avait pris l'habitude d'appeler Sirius par son prénom et ce dernier lui glissait toujours des bonbons quand il entendait qu'elle avait reçu une lettre de sa famille. Néanmoins même s'ils se comprenaient mutuellement, ils n'en étaient pas devenus amis pour autant. C'était plus un accord tacite qui s'était installé entre eux — surtout depuis le moment où Lily avait été parler à Remus de Sirius l'année dernière. La semaine suivante, les Maraudeurs s'étaient mystérieusement réconciliés. Sirius avait offert à Lily un livre pour la remercier et avait empêché James à de nombreuses reprises de lui faire un commentaire sur ses cheveux carottes.

Mais malgré ses différends avec les Maraudeurs, Lily pensait tout ce qu'elle avait dit. La preuve, elle n'avait même pas eu besoin de réfléchir avant de parler. Leur amitié l'impressionnait et Sirius qui tenait tête à toute sa famille l'impressionnait, plus qu'elle ne le voulait. Elle n'arrivait même pas à dire ce qu'elle pensait à sa grande sœur Pétunia et lui faisait face seul à des sorciers aguerris. Décidément les Maraudeurs n'arrêteraient jamais de la surprendre.

— De toute façon ce n'est pas mon problème, soupira Lily. Allez manger et gare à vous si je ne vous vois pas en Sortilège !

— Bien reçu, préfète parfaite ! lança Sirius en passant à côté d'elle.

— À plus Lily-jolie !

— Et pour l'amour de Dieu, arrête d'utiliser ce surnom ridicule !

— D'accord Lily-fleur.

— Potter ! ragea Lily, tapant du pied par terre.

James passa le portrait de la Grosse Dame en riant alors que Sirius secouait simplement la tête, un sourire aux lèvres. Peter semblait plongé dans une discussion avec Edward sur les dinosaures arguant que si Remus était là, il serait d'accord avec lui : le Peterosaurus avait bien existé.

Lily les regarda disparaître et ressentit un pincement de jalousie. Elle enviait tellement ce lien indéfectible qui semblait les liait et ne pouvait s'empêcher de ressentir une vague de tristesse en les voyant ainsi ensemble. Lily l'avait perdu cette amitié fusionnel, elle l'avait perdu à cause de son statut de sang. Elle avait perdu Severus Rogue, son meilleur ami, parce que c'était une sang-de-bourbe.

***

— Je vous jure, je me suis fais engueuler par Evans à cause de vos bêtises, râla Sirius auprès de Camille et Aleksander.

Ces derniers — toujours assis côte à côte — hochaient la tête avec sympathie, pas désolés pour deux noises.

— Tu m'en vois navrée princesse. Tu me passes la sauce du poulet ? demanda Camille.

— Je te présente mes plus plates excuses. Tu peux me servir du jus de citrouille ? renchérit Aleks, son verre tendu.

— Tu sais où tu peux te le mettre ton gobelet, grommela Sirius, ignorant leurs demandes.

— Accio sauce du poulet, marmonna Camille, la baguette levée.

— Light ! Pas de magie dans la Grande Salle ni les couloirs ! s'indigna Lily. Et la sauce est littéralement deux places à côtés de toi, tu pourrais te lever !

— Mais je comprends rien à votre règlement, s'agaça Camille en agitant sa baguette. À quoi ça sert d'avoir nos baguettes et d'apprendre à faire de la magie si on peut même pas les utiliser ?

— Pour une fois je suis d'accord avec Light, intervint James. Cette règle est stupide.

— C'est pour éviter que vous deveniez deux gros faisans complètement dépendants à la magie, grommela Lily. Hélas, il est déjà trop tard...

— Hé ! protesta la Serpentard. Va te faire voir Evans. Je suis sympa, je vous rafraîchis la Salle Commune et toi tu...

— Ahah ! s'exclama Lily. Tu as avoué ! Allez, deux heures de retenue pour toi samedi prochain Light.

— Par le caleçon de Merlin...

— Bon alors colle-moi Evans, déclara Aleks avec ennui.

— Quoi ? Mais pourquoi ? s'étonna Sirius.

— Parce que je ne laisse pas Camille seule en retenue, dit-il sur le ton de l'évidence en fixant Sirius comme s'il venait de dire une énormité.

— De toute façon t'étais dans le coup aussi, non ? soupira Lily.

— Évidemment. La barbe. J'aurais préféré avoir un samedi libre quand même...

— Pourquoi tu les mets en retenue que maintenant ? On avait cours de Sortilège ensemble ce matin, pourquoi tu ne les a pas collé à ce moment-là ?

— Elle n'avait aucune preuve que c'était nous, avança Camille.

— Franchement si c'était pas nous, c'était forcément vous.

— Pas forcément. Ça aurait pu être n'importe qui dans tout le château, continua Camille avec un sourire malicieux. En plus, on n'est pas censé avoir accès au mot de passe de votre Salle Commune, on n'était pas des suspects évidents.

— Pourquoi tu m'as traité de faisan, Evans ? demanda James, les sourcils froncés.

— Quoi ? Oh, ça... Je sais pas. J'ai toujours supposé que si tu devais être un animal, tu serais un faisan. Un gros faisan.

— Quoi ? s'offusqua James. C'est grotesque ! Je ne serais pas un faisan ! Tu n'as aucun autre animal à me proposer ? Parce que...

— Un porc.

— Elle a même pas hésité, fit remarquer Sirius. Moi je te vois plutôt en otarie.

— La ferme Patmol, répondit James, vexé.

Pendant ce temps, Camille riait de son côté et Aleksander avait esquissé un petit sourire amusé.

— Bon vous pensez que Dumbledore va annoncer quand les résultats du Tirage au Sort ? lança Peter, orientant la conversation vers un sujet moins épineux.

Remus lança un discret regard Aleksander aux mots « résultats » et le Serpentard lui offrit un piteux sourire. Aucun des deux ne voulait y aller avec quelqu'un d'autre et ils n'étaient pas franchement emballés par toute cette histoire de tirage au sort.

— Sur l'annonce il y avait marqué que le tirage avait eu lieu hier. Donc Dumbo va sûrement... commença Emilie.

— Dumbo c'est le petit éléphant qui vole avec ses oreilles ! s'exclama triomphalement Camille, en pointant Emilie du doigt. J'ai compris cette référence.

Emilie esquissa un sourire gêné alors que Lily se tournait vers elle, l'air indignée.

— Tu as surnommé notre directeur Dumbo ? Comme le dessin animé pour enfants ?

— Il me fait penser à Dumbo. Tu sais, croire en ses rêves et tout... Célèbre et courageux mais étrange. Passé tragique, mère décédée...

— C'est pas une histoire pour des enfants ça, protesta James.

— Je suis presque Dumbo ! Malheureusement ma mère est toujours en vie, soupira tristement Sirius. Comment tu connais ça, Camille ? C'est un truc moldu.

— C'est Evelyn qui me l'a montré, dit fièrement Camille.

— Oh non nous y revoilà... grogna Aleksander.

— À quoi ?

— Evelyn est une amie de Camille, elle lui voue un culte bizarre et est en admiration sur chacun de ses faits et gestes.

— N'importe quoi ! Evelyn est juste incroyable et tu es jaloux, soutint la Serpentard.

— Evelyn par là, Evelyn par ci... Je n'en peux plus !

— Tu exagères, je parle pas tellement d'elle.

— Tu la vénères.

— C'est mon amie !

— Je suis ton meilleur ami aussi !

— Ne t'inquiète pas, nous aussi on n'en peut plus quand elle nous parle de toi, soupira Marlène.

— Elle vous parle de moi ?

— Tout le temps c'est insupportable ! Aleksander par là, Aleksander par ci... Il est tellement doué ! Vous connaissez Aleksander Brand ? C'est mon meilleur ami et le meilleur sorcier sur cette Terre ! C'est dommage qu'il soit gay mais dans le déni et que j'ai un copain ! raconta Sirius, maussade.

— C'est pas du tout ça... En général je dis Aleks, marmonna Camille, mortifiée.

Aleksander la regarda avec un sourire avant de lui ébouriffer affectueusement les cheveux ce qui lui arracha un grognement dépité. Elle s'empressa de se recoiffer. Quant à Remus, il avait plongé la tête dans sa soupe au potiron à l'entente de la dernière phrase.

« Gay mais dans le déni... Donc Aleks n'aime pas vraiment les filles ? »

— Qui te dit que je suis dans le déni ? releva justement Aleks en jetant un coup d'oeil discret à Remus.

— Dis ça à Lee Travers, ricana Sirius.

— Oh non pas lui, grognèrent Remus et Aleks.

— Qui ? Qui ?

— L'ex d'Aleks. Un insupportable Serdaigle. Ils sont restés ensemble durant trois semaines. Il n'arrêtait pas de le coller, c'était franchement chiant, commenta Peter.

— On peut éviter de parler de lui ? Sa voix aiguë hante toujours mes cauchemars... De toute façon, je ne suis pas dans le déni.

— Quand on parle de déni, on parle des dindes avec qui tu es sorti, idiot, clarifia Camille. T'avais toujours l'air mal à l'aise avec elles.

— Oh elles... C'était pour faire plaisir à mes parents, répondit Aleksander en haussant les épaules. Je leur envoie des photos d'une copine... Quand mon père a su que j'avais déjà embrassé un gars, il n'a pas super bien réagi...

Le Serpentard évita les regards gênés de ses amis en se mettant à jouer avec ses carottes, l'air de vouloir s'enfoncer sous Terre. Remus restait silencieux à sa place, soudainement agacé que Camille soit assisse entre eux. Il aurait voulu pouvoir prendre la main du brun dans la sienne sous la table.

— Mais vous savez, je suis habitué maintenant. Mon père et ma belle-mère n'ont jamais été tolérants. Sur tout. Garçons, sang... Avec ma mère.

Aleksander ne s'épancha pas plus, son visage reflétant parfaitement sa gêne, mais la plupart comprirent les paroles cryptées du batteur. Si les Maraudeurs et les filles n'avaient aucune idée de ce qu'il avait du subir enfant comme violence, ils étaient bien familiers avec les idées de ses parents, un père suprémaciste mariée à une suprémaciste et une mère née-moldu à côté.

C'était devenu tellement courant dans leur groupe d'avoir de mauvaises relations familiales et pourtant ça n'aurait pas du. Lily détestait le fait qu'elle ne soit pas surprise d'entendre ça. Décidément elle était loin l'époque où elle découvrait les rivalités entre nés-moldus et sang-purs ou que les Black détestaient les sorciers comme elle. Maintenant ça devenait une habitude de découvrir qu'on la détestait et que ses camarades étaient malheureux. Elle haïssait ça. Ça n'aurait pas du être si naturel.

Ils savaient pratiquement tous qu'Aleksander ne pouvait voir sa mère qu'un mois par an, qu'il avait subi du harcèlement à Durmstrang à cause de son sang et qu'il avait beaucoup changé d'écoles pour cela également.

Mais Camille était la seule qui savait ce qu'il se passait quand il était seul avec sa belle-mère. L'année où ils s'étaient rencontrés, il n'avait pas pu lui cacher les bleus et cicatrices qui sillonnaient son corps. Tout comme elle était au courant pour les cicatrices sur le dos de Sirius. Aleksander lui avait tout avoué. Elle se souvenait avoir été surprise par le manque d'émotion qu'il avait montré, il n'avait pas pleuré, il ne s'était pas plaint... Il semblait tellement vide. Aleksander apparaissait vide. Aucune émotion sur son visage froid, aucun sourire ne retroussait ses lèvres au naturel. Il forçait tout.

— Dumbledore va sûrement annoncer à fin du repas les résultats, intervint Emilie.

Aleksander lui adressa un merci silencieux, soulagé.

— Je me demande avec quel idiot je vais me retrouver coincé, soupira Marlène. Tant que ce n'est pas Black ça va...

— Va te faire foutre, McKinnon.

— Tant que c'est pas avec toi Black, ricana la Serdaigle en haussant les épaules. Je suis partante.

— Et toi Lily ? s'empressa de demander Remus.

— Je ne sais pas... J'ai pas de préférence. Juste pas quelqu'un du groupe d'Avery et Mulciber. Emilie ?

— J'aimerais que ce soit Edward évidemment. Camille ? J'imagine que tu veux que ça tombe sur Hollander ?

— Pour ce que ça vaut tant que je peux boire, ça ne me dérange pas d'y aller avec un dragon... En même temps, y aller avec un dragon ce serait stylé. Personne ne vient t'emmerder après. Et puis je suis la seule qui veut brûler le buffet à vaisselle hideux dans les cuisines ? Et toi Aleks ?

— Hein ? Oh tant que c'est pas Travers, je m'en tape, esquiva-t-il habilement. Sirius ?

— Même chose qu'Evans, pas de préférence. Corny ?

James observa Sirius, clignant des yeux. Un débat faisait rage dans sa tête... Entre deux filles tout aussi butées l'une que l'autre. Heureusement, le professeur Dumbledore choisit cet instant pour se lever, lui sauvant la mise et captant l'attention entière de la Grande Salle.

— Chers élèves, je sais que mon annonce de ce matin a du en surprendre plus d'un, surtout sachant que certains ont du se réveiller pour trouver leur Salle Commune inondée... Oh ne vous cachez pas, je sais que vous êtes responsables, Monsieur Brand et Miss Light. Miss Wile est sûrement dans le coup également, sourit le directeur avec bienveillance. Si nous avons décidé d'organiser ce Tirage au Sort, c'est pour éviter que certains ne se retrouvent seuls. Et pour faire en sorte que vous vous mélangiez. Je sais que vous avez tendance à rester entre Maisons, mais nous, professeurs, pensons que ce bal est l'occasion de renouer des liens entre des élèves qui, à première vue, n'ont rien en commun. Ainsi nous avons également fait en sorte que six élèves se retrouvent avec des partenaires d'années différentes. Nous aimerions également que les élèves mis en ensemble restent ensemble pour toute la soirée. Vous allez donc recevoir des bracelets enchantés, qui nous préviendrons si vous restez trop longtemps l'un de l'autre... Nous avons conscience que c'est étrange pour vous, mais en ces temps troublés nous essayons de vous unir face à l'adversité. Ce bal est l'occasion de former des liens solides, peut-être même des amitiés durables ! Bien sûr en cas de problème et avec de bonnes raisons, nous pourrons faire des exceptions. Sans plus tarder, je vais annoncer les six élèves sélectionnés, quant aux autres les résultats sont déjà accrochés dans le Hall et dans chacune de vos Salles Communes. Je vais procéder à l'appel des trois duos... En septième année à Poufsouffle, Alice Weasley avec en sixième année Lee Travers à Serdaigle.

Alice ouvrit des yeux effarés alors que James et Sirius explosaient de rire dans leurs manches. Aleksander lui adressa un sourire crispé et plein de pitié.

— En sixième année, Elliott Montague à Serpentard et Emmeline Vance en septième année année à Serdaigle. Et enfin en cinquième année à Serpentard, Regulus Black...

Sirius se redressa soudainement alors que James affichait un air déçu.

— ...avec en sixième année à Serdaigle, Marlène McKinnon. Vous êtes maintenant libre de vous rendre aux listes !

Toute la Salle se leva bruyamment. Marlène, quant à elle, s'était figée sur le banc en entendant son nom. Elle dirigea son regard vers la table des Serpentards et croisa le regard froid de Regulus. Ce dernier la dévisageait, le visage indéchiffrable. Finalement, il soupira avant de se lever. À côté Lucinda Taylor faisait la moue, l'air amusée et agacée en même temps.

— C'est pas moi, mais c'est un Black. Comment te sens-tu McGrognon ?

— Je sens que je suis d'humeur à te péter tes dents parfaites, Black.

— Quelle violence ! Tu ne vas pas martyriser mon petit frère comme ça, j'espère ?

— Oh Sirius, pour une fois ferme-la, grommela Lily. Allez viens Marl', on va voir avec quel imbécile j'ai été mise.

***

— Je le savais. Évidemment ! Avec ma chance il fallait que ce soit lui !

— Lily-jolie ! appela une voix. C'est le destin !

— Si tu tues ton partenaire, est-ce que les profs seront au courant grâce à leur bracelet merdique ? demanda Lily, très sérieusement à Marlène.

— J'espère pas, vu que c'est ce que je compte faire... Mais bon ça aurait pu être pire. J'aurais pu finir avec Black senior. Au moins avec mini-Black on pourra jouer aux cartes...

— Hé Remus ! Ça va ? C'est quoi cette tête ?

— Je suis avec Aleks, annonça Remus comme s'il n'arrivait pas à y croire.

— Lily ! appela James. Ah tu es là ! Alors, heureuse ? Tu as le gars le plus canon comme cavalier !

— Ah non c'est moi ! lança Camille.

— Je suis avec Aleks, répéta Remus.

— Tu es avec qui Light ?

— Avec moi ! s'écria une voix enjouée.

— Je suis avec Aleks...

Sirius apparut au milieu de la foule et passa son bras autour des épaules de Camille.

— Quelle chance tu as Sirius, commenta Camille.

Le grand sourire éclairant le visage de Sirius fit ricaner légèrement ses amis, mis à part Remus qui restait toujours autant stupéfait. Évidemment que Sirius devait être chanceux, il avait exactement ce qu'il voulait...

— Attends tu as dit que j'étais le plus beau mec de l'école ? demanda Sirius, les sourcils froncés.

— Évidemment. J'ai beau être myope, j'ai toujours des yeux. Bien sûr, il faut ça pour être mis avec moi.

— Comment ça « mis » ? C'était un tirage au sort, fit remarquer Lily.

— Je suis avec Aleks !

— Tu y crois vraiment Evans ? Dumbledore a bien manigancé son coup alors. Tu trouves que c'est une coïncidence si tu as fini avec James alors que toute l'école pense que vous allez finir ensemble ? Que Lunard soit avec Aleks alors qu'on sait très bien qu'ils s'adorent depuis longtemps ? Que Ricky et Fred qui ont des coeurs dans les yeux quand ils se voient soient ensemble ? Qu'Eddie finisse avec sa copine ? Tout comme Dubois ou Rockfort ou Winsky ? Que je sois... commença Sirius avant de s'arrêter soudainement.

— Quoi toi ? Tu as fini avec moi, rappela Camille en fronçant les sourcils.

James pinça les lèvres pour éviter d'éclater de rire face au regard paniqué de Sirius et les joues cramoisies de Remus.

— Je... Que... J'évite les dindes glousseuses comme tu le dirais. Mais bon, y'a quand même Aleks et Remus ensemble. Ça c'est intéressant ! enchaîna rapidement Sirius.

— On... On est amis, balbutia Remus face aux regards scrutateurs de ses amis.

— À d'autres ! Et moi j'adore Potter, soupira Lily.

— ... Dis moi que vous êtes simplement amis Remus, dit James avec sérieux.

— Non mais je... Enfin vous... Je dois aller chercher un livre à la bibliothèque, improvisa Remus avant de s'enfuir à toute vitesse.

— Hé ! Lunard ! Pas cool on se dit tout ! protesta James.

— Trop parfois, marmonna Sirius.

— Comment ça ?

— À cause de toi, je connais parfaitement la nuance de vert des yeux d'Evans. Ou le nombre de tâches de rousseurs sur ses joues.

James et Lily rougirent de concert alors que Marlène se mettait à ricaner. Lily inventa une excuse puis se retourna pour s'enfuir dans son dortoir, après avoir fusillée James du regard pour faire bonne mesure. La préfète attrapa les bras de Mary et d'Emilie au passage.

— T'as vu Lily ? Je suis avec Ed ! Il faut que j'aille le voir ! Oh d'ailleurs je suis désolé pour toi... Finir avec James c'est vraiment pas de chance. Enfin tu dois bien être la seule fille qui pense ça mais bon !

— Oui, oui. Merveilleux, je méprise Potter. Je... Mary ? Mary ça va ?

Mary était aussi pâle que la mort, tout son visage était imprimé d'un masque de panique. Elle se dégagea de la poigne de son amie et cligna fortement des yeux pour empêcher des larmes de couler.

— Je dois aller voir les professeurs... Je... Je ne peux pas. Je peux pas y aller avec lui, répétait-elle en sanglotant à moitié.

— Mary, qu'est-ce qui se passe ? Tu es avec qui ? Attends calme-toi ! Parle-moi Mary enfin...

— Non ! Je dois aller voir McGonagall ! Je ne peux pas être avec lui ! s'écria-t-elle. Je ne peux pas !

Elle se retira brusquement de la poigne de Lily et s'enfuit en courant vers le portrait de la Grosse Dame, le regard embué et l'air terrifiée.

— Emilie est-ce que tu sais ce qu'il se passe ? demanda Lily précipitamment.

— Non ! On regardait tranquillement le tableau, puis elle s'est juste figée. Ensuite elle m'a amené ici et quand t'es arrivée elle a commencé à paniquer.

— Evans ? Tu sais ce qui est arrivé à Mary ? Elle s'est barrée en courant de la salle, lança Sirius.

— Moi je sais, déclara Georgina en s'approchant. Elle... Elle est avec Mulciber.

— Quoi !

— Mais ils sont cinglés ! Ce malade l'a agressée l'année dernière ! s'emporta James.

Lily le dévisagea, surprise par son ton enflammé, bien qu'elle-même ne se retienne de hurler contre le corps professoral. Quant à Camille, elle ouvrit de grands yeux.

— Pardon ? fit-elle. Agressée ? Il l'a agressée ?

— Elle est où là ? demanda Sirius.

— Elle n'arrêtait pas de répéter qu'elle devait parler avec McGonagall... Par Merlin Mulciber, murmura Emilie. Ils ont intérêt à les séparer. Déjà que lui et Avery auraient du être renvoyé définitivement de l'école pour ce qu'ils lui ont fait...

— Peter aussi est parti voir McGonagall.

— Pourquoi ? Il est avec qui ?

— Justement le problème c'est qu'il n'est avec personne, dit James en se grattant la nuque.

— Peter est allé voir McGonagall ? lança une voix.

— Tiens t'étais où toi ? demanda Camille à Aleksander, la tête renversée pour apercevoir son meilleur ami.

— Je suis allé voir les résultats autre part, éluda Aleksander. Et euh... Il est où du coup Remus ?

Le grand sourire attendri que lui envoya Camille fit apparaître une légère rougeur sur ses joues. Rougeur qui s'intensifia face aux sourires suggestifs de Sirius et James et le haussement de sourcil de Marlène.

— Arrêtez de me regarder comme ça, marmonna le Serpentard. Il est où Remus ?

— Il s'est enfui à la bibliothèque, répondit Camille. Il était aux anges ! Je trouve qu'il y a du progrès, non ?

— Camille ! protesta son meilleur ami.

— Oh ça va, tout le monde sait ici.

— Qu'est-ce que tu racontes ?

— Ça fait des mois que j'ai compris pour vous deux, intervint Lily.

— Franchement Brand ? Je le sais depuis avril dernier, soupira Sirius. Même James se doute de quelque chose, et c'est James !

— Je suis pas débile non plus !

— Non mais t'es complètement paumé sur ce sujet. Il te faut toujours des mois pour découvrir que quelqu'un en pince pour un autre.

— C'est dur de voir ce genre de trucs ! se défendit James.

— C'est faux. C'est pas si difficile de voir si quelqu'un a des vues sur quelqu'un d'autre, avança Camille.

— T'es mal placée pour dire... Aïe Patmol ! grimaça James en se frottant les côtés.

— Mais tais toi imbécile, siffla Sirius.

— Comment ça je suis mal placée ? Qu'est-ce que ça veut dire Jaimie ? Tu connais quelqu'un qui m'aime bien ?

Sirius adressa un regard éloquent à son meilleur ami, à deux doigts de l'étrangler mais le suppliant silencieusement de l'aider pour l'instant. James comprit immédiatement.

— Non, personne ne t'aime Light ! Et puis je disais ça littéralement, tu es mal placée pour dire ça parce je ne t'entends pas de là où je suis.

— Sympa, se vexa Camille. Le sentiment est réciproque Potter. Et je te signale que je suis à moins de deux mètres de toi, évidemment que tu peux...

— Viens Camille, on va essayer de trouver une stratégie pour réussir à passer la soirée loin de nos cavaliers respectifs ! suggéra Marlène en entraînant Camille à sa suite

— Mais enfin, moi je veux savoir ! Bas les pattes ! Marlène, saurais-tu quelque chose sur cette mystérieuse personne qui m'aime bien ?

Marlène jeta un rapide coup d'oeil par-dessus son épaule et son regard accrocha celui remplis de soulagement de Sirius. Un sourire cynique étira ses lèvres.

— Aucune idée. Mais il ne doit pas être bien loin.

— Désolé Patmol, marmonna James.

— C'est pas grave crétin. Je ne t'en veux pas.

— Tu m'écrases le pied là... Genre très fort.

— Je sais, dit tranquillement Sirius.

— Moi je vais voir Remus, décréta Aleksander en se dirigeant vers la sortie.

— Fais pas le con avec Remus, lança James.

Aleksander lui jeta un regard indéchiffrable par dessus son épaule avant qu'un rictus cynique ne retrousse ses lèvres. James et Sirius le regardèrent s'en aller sans comprendre ce sourire. Ils se retournèrent quand ils entendirent un raclement de gorge derrière eux. Le reste du groupe de Gryffondor les dévisageaient, dans l'attente.

— Quoi ? fit Sirius, gêné.

— « Tu penses que je suis beau ? », « Évidemment », grand sourire niais, dit Lily. « T'es avec qui ? », « Avec moi ! », grand sourire niais

— « T'es mal placée pour dire ça... », « Tais toi imbécile ! », idiot paniqué, renchérit Georgina.

— « Tu trouves pas que Camille est un rayon de soleil ? », « Franchement elle a un superbe profil », long soupir rêveur, inventa William.

— Et pourquoi on irait pas détruire la chambre de Hollander pour aucune raison précise !s'exclamèrent-ils en choeur.

— Tu baves sur elle.

— Tu lui fais des compliments.

— Tu détestes soudainement Hollander.

— Alors nous prend pas pour Potter et balance les potins, conclut William.

— Je ne suis pas si paumé ! insista James.

— Il est possible que j'ai un léger crush sur Camille, avoua Sirius à demi-mots.

Les Gryffondors et la Poufsouffle commencèrent à râler et à rouler les yeux avec exaspération.

— Quoi ? protesta Sirius. J'ai avoué !

— Un léger crush ? répéta Alice d'un air entendu.

— Tu l'aimes. C'est évident.

— Alors je l'aime bien, nuance déjà... Et depuis quand t'en as quelque chose à faire de ma vie amoureuse Evans ? rétorqua sèchement le batteur.

— Depuis que je m'ennuie, rétorqua Lily. Tiens, c'est pour te punir d'avoir séché Sortilège ce matin !

— Honnêtement, je préférais quand tu me collais.

— Avoue ! crièrent-ils en choeur attirant les regards de Gryffondors.

— D'accord ! J'aime bien Camille, souffla Sirius à voix basse. Je l'aime bien...

— Enfin, soupira William. Deux ans que je me coltines vos regards à la dérobée ! Deux ans !

— Comment ça deux ans ? demanda James, les sourcils froncés.

— Tu es arrivé en début d'année, renchérit Lily.

— Euh... Je... Façon de parler quoi, babilla William. Je vous laisse, je vais essayer de me joindre aux plans de Marlène et Camille. Hors de question que je passe une soirée entière avec Lysoria Greengrass.

William s'éloigna dans la foule, affichant un air détaché. Alice et Sirius échangèrent un regard entendu avant d'attirer leurs amis respectifs au loin.

Sirius se sentit coupable en voyant James rire des expressions bizarres de l'américain. Vivement que Dumbledore lui parle, Sirius n'en pouvait plus de mentir à son meilleur ami...

Quant à Alice, elle eut plus de peine à orienter la conversation vers un autre sujet. C'était son problème principal, Lily avait beau avoir déjà parlé avec Dumbledore, elle ne devait pas savoir que deux de ses amies faisaient parties de l'Ordre. Or Lily était perspicace et intelligente, c'était compliqué de lui mentir... Surtout que d'habitude, c'était Marlène et son ingénieux cerveau de Serdaigle qui trouvait des excuses et des mensonges crédibles.

Alice se répugnait à mentir à Lily, en tant que Poufsouffle c'était contre sa nature. Mais c'était un sacrifice qu'elle était prête à faire, ça et sa tranquillité avec Frank qui travaillait déjà pour à la fois Alastor Maugrey et Albus Dumbledore.

Franchement parfois Alice était vraiment impressionnée par son petit-ami, Frank alternait entre sa formation d'Auror et ses missions au sein de l'Ordre avec un flegme incroyable.

Alice tritura une bague qu'elle gardait constamment dans sa poche. Une bague qu'elle avait reçue cet été, ornée de ravissant éclats de rubis.

« Bientôt, pensa-t-elle. Plus que quelques mois et je le rejoindrai. »

***

Si Sirius avait cru que James serait heureux après avoir vu son nom en face de celui d'Evans sur la liste, ce n'était rien en comparaison avec son état après le match contre Poufsouffle. Ils les avaient massacrés : 280 à 90.

James avait été transporté de joie par les résultats du Tirage au Sort et ses séances de stratégie de Quidditch avec Emmeline Vance avait achevé de le préparer. Il était arrivé comme un boulet de canon sur le terrain et n'avait pas arrêté d'enchaîner les buts. Puis Elizabeth, comme à son habitude, avait habilement attrapé le Vif d'Or sous le nez de Jonas Smith. Sirius quant à lui avait été ravi de pouvoir se défouler en frappant quelques Cognards après avoir vu Hollander embrasser la joue de Camille qui avait rougi en réponse.

Sirius voyait rarement la Serpentard rougir. Elle maîtrisait plutôt bien les émotions qui passaient sur son visage surtout les rougissements. Sirius ne comprenait donc pas comment Hollander avait pu la faire rougir alors qu'il ne la connaissait que depuis deux mois ! Le Serpentard commençait sérieusement à l'horripiler. Le pire c'était que Tom était génial. Sirius le voyait bien, c'était un chic type. Gentil et intelligent, drôle et responsable. Trop parfait. Pas du tout le genre de Camille. Elle s'entourait surtout de gens à problèmes ou instables. Alors Hollander... C'était une énigme.

— Arrête de le regarder comme ça, intima sagement Remus.

— Je ne le regarde pas.

— On dirait que tu vas lui arracher les yeux.

— Je pensais plutôt à son sourire parfait.

— Sirius.

— D'accord j'arrête de le regarder comme ça !

— Tu n'es même pas un petit content ? Vous avez gagné. James est aux anges.

— Ça fait une semaine que James est aux anges. Depuis qu'il sait qu'il va au bal avec Evans.

— Je sens que ça va mal se terminer cette histoire.

— Cinq gallions qu'elle le baffe six fois avant la fin de la soirée !

— Je ne vais pas parier là dessus !

— Oh allez Lunard !

— Non. Lily est mon amie !

— James est mon meilleur ami, pourtant je sais reconnaître qu'il va se prendre des tartes. T'as vu la tête d'Evans quand elle a découvert qui était son cavalier ? Elle avait l'air dég... Dis Remus tu m'écoutes ou je parle dans le vide ? Hé Lupin !

— Hein ?

— On dit « comment » pas « hein ».

— Oh arrête avec ça, je t'ai corrigé une seule fois et c'était en deuxième année !

— Ça m'a profondément marqué. Mais tu sais je ne voulais pas te déranger, tu peux continuer à mater Aleks autant que tu veux.

— Sirius.

— Remus.

— Tu as choisi de lui annoncer quand à Camille ? Que tu l'aimes ?

— Je ne l'aime pas. Je l'aime bien, corrigea Sirius avec agacéent. Je le ferais quand tu te déclareras publiquement à Aleks.

Remus s'empourpra.

— Bon allez viens. On n'a pas à se faire la leçon, on est tout les deux aussi minables, décréta Sirius. Allons plutôt nous soûler pour fêter notre victoire écrasante face aux Poufsouffles. Très beau commentaire d'ailleurs !

— Tu sais je t'ai vu envoyé un coup de batte dans le ventre de Smith...

— ...et tu m'as couvert ! C'est comme ça qu'on fonctionne Lupin !

— T'as de la chance que ce soit moi qui ait eu les jumelles à ce moment-là, soupira Remus.

— De toute façon Smith est un abruti. Il a volontairement coupé la route à James pour lui faire perdre l'équilibre !

— Oui. Mais ça ne justifie pas d'user de violence, rappela Remus en lui lançant un regard appuyé. Tu savais qu'il existait un sort qui permet de rendre les vêtements transparents ?

Les deux Maraudeurs se regardèrent d'un air entendu, un sourire diabolique collé aux lèvres.

— Qu'est-ce que vous allez encore faire vous deux ? lança une voix.

Ils se retournèrent pour voir Marlène qui les regardaient avec intérêt, des caisses de bièreaubeurre sous le bras. Aleksander, derrière elle, portait une bouteille en verre rempli d'un liquide ambré. L'air scintilla et une blonde au sourire ravi se matérialisa à sa droite faisant sursauter les Gryffondors. Camille portait deux autres bouteilles.

— Un sort qui rend les vêtements transparents ? répéta-t-elle, intéressée.

— Non, je ne te le dirai pas, refusa Remus.

— Oh... Je vais fouiller tout les livres de la bibliothèque pour le trouver, sourit-elle.

— Quelle plaie... Comment tu as fait pour te rendre invisible ?

— Je suis une sorcière Remus, j'ai une baguette magique. Je me suis jeté un sort de Désillusion.

— Mais... C'est un sort de septième année, dit le loup-garou, stupéfait.

Il savait la sorcière douée mais... Pas à ce point.

— Oh. C'est juste que ce sort m'intéressait... Devenir invisible qui n'en rêve pas ? Aleks m'a aidé.

— Mais... Quand même !

— Franchement Lupin, tu es un des meilleurs de notre année pas besoin de s'émerveiller face à moi.

— Tu l'as aidé ?

— Je suis doué en Sortilège, rappela Aleksander en haussant les épaules. Et pour son âge Camille aussi.

— Comment ça pour son âge ?

— Tu ne savais pas ? Camille a quinze ans. Elle a sauté sa deuxième année.

Remus dévisagea la Serpentard comme si une deuxième tête lui avait poussée. Il connaissait certaines personnes qui avait sauté une année, apparemment la célèbre Dorcas Meadowes, Chef du Département des Mystères avait sauté sa sixième année. Frank Londubat également. Tout le monde savait qu'il était promis à un brillant avenir en tant qu'Auror. Milicent Bagnold, Benji Fenwick, Amelia Bones... La plupart étaient des personnalités brillantes.

Personnellement, il ne connaissait que Frank. Le maladroit Gryffondor avait surpris tout le monde avec ses résultats brillants et son profil accepté par les Aurors directement à sa sortie. Et tout le monde savait qu'Alice, qui avait un profil tout aussi impeccable, allait le rejoindre dès sa sortie.

— Honnêtement Ilvermony est très différent de Poudlard. Il y a plus d'élèves qui sautent des années là-bas, on était trois dans ma promo, avoua Camille. Bon certes, on était une promotion à part mais quand même... Charlie par exemple, elle n'a que seize ans et elle est en septième année.

— Arrête de te trouver des excuses. Bon sang, pour l'arrogance personnifiée tu as du mal à te convaincre de tes capacités...

— Capacités, capacités... Je ne suis pas un génie non plus ! Je bosse pour avoir ce genre de résultats. Si j'ai appris ce sort de Désillusion c'est parce que j'y ai passé deux mois. Si je suis douée, c'est parce que je mémorise des sorts depuis que j'ai huit ans. C'est du travail, pas seulement du talent. Sauter une année n'est pas forcément incroyable...

— Oh s'il te plaît ! Tu dis ça parce que tu es constamment entourée de génies ! Si tu allais dans une école moins exigeante que la meilleure école de magie, tu serais toi-même un génie. Il y a peut-être Remus et Sirius qui majorent, mais eux ils sont dans leur tranche d'âge, s'exclama Aleksander.

— Ils ne travaillent même pas.

— Hé ! Si je travaille, se défendit Remus.

— Pas des masses. Et tu te barres une fois par mois pendant des jours pourtant tu arrives à suivre parfaitement. Tu es un petit génie, Remus.

— Tu vois c'est dans ces moments-là que je me sens seule, soupira Marlène. Écoutez, vous êtes tous des génies ! Vous savez c'est quoi le pire ? Il n'y en a aucun à Serdaigle. Et vous êtes littéralement six dans notre année. Aleksander ? Le pire fainéant que je connaisse ! Il ne fout jamais rien, pourtant c'est un incroyable sorcier qui jette des sorts mémorables et superbes.

Aleksander haussa les épaules, un sourire arrogant retroussant ses lèvres. Marlène se retourna vers les Gryffondor pour pointer le loup-garou du doigt.

— Remus ? Ce mec est un préfet, amis avec les pires feignasses que la Terre n'ait jamais porté. Il rate des cours chaque mois et réussit pourtant à majorer dans une des matières les plus compliquées et achève brillamment ses examens.

Remus fronça les sourcils et se frotta la nuque avec gêne, l'air prêt à protester. Sirius l'en empêcha en lui assénant son coude dans les côtes. Marlène continua son exposé en les ignorant.

— Sirius et James ? Ils mettent un bazar impossible à chaque cours, pourtant ils majorent en Métamorphose et je suis sûre qu'ils font partis des meilleurs sorciers de cette école. On a tendance à l'oublier vu leur comportement complètement immature et déplacé.

Sirius leva la tête avec un regard outré alors que Remus ricanait face au discours de McKinnon.

— Camille ? Littéralement un an de moins que nous, brillante en Sortilège et DCFM... Elle est déjà au même niveau que la plupart des monstres de notre année. Et je la vois presque jamais avec le bon livre à la main. Quant à Lily ? La meilleure Potioniste que je n'ai jamais vu et elle a un niveau excellent dans presque chaque autre matières. Alors ne vous plaignez pas parce qu'à côté, nous les élèves lambdas on ramasse avec les profs...

Les quatre amis se regardèrent, un sourire gêné aux lèvres. Néanmoins on pouvait le voir, ils étaient ravis. Seul Remus semblait vraiment embarrassé. Les autres étaient trop orgueilleux pour cela.

— C'est à cela qu'on va se bourrer la gueule, décréta Camille en levant ses bouteilles.

— Quel bel état d'esprit.

— C'est dans combien de temps déjà le bal ?

— Dans une semaine, le vendredi soir.

— Pitié dire que je vais me taper Black toute la soirée...

— Bonne chance !

— Tu es un Black, Sirius.

— Justement, je sais de quoi je parle.

— Dire que tu vas devoir le supporter toute la soirée Camille... Au moins Regulus sait quand la fermer.

— Hé !

— Tu sais c'est plutôt drôle de l'écouter parler.

— Camille !

— Quoi ? C'est positif !

— Moi en tout cas j'ai hâte, murmura Aleks dans l'oreille de Remus en lui prenant la main.

Ce dernier vérifia qu'aucun de leurs amis ne les regardaient avant de serrer sa main puis de lui sourire en retour. C'était récent mais depuis quelques jours, il arrivait à maîtriser la rougeur de ses joues quand le Serpentard avait un geste tendre pour lui. La même chose ne pouvait être dit d'Aleks. Le batteur avait viré cramoisie quand Remus l'avait embrassé sur la tempe au détour d'un couloir. Et Remus avait adoré voir ses joues devenir rouges. Depuis il prenait un malin plaisir à le faire rougir.

— Pas autant que moi, c'est sûr, dit-il en lui embrassant la tempe.

À son ravissement, le sourire d'Aleksander vacilla légèrement et ses joues se colorèrent.

— Et encore une fois il rougit, de moqua le lycanthrope.

— La faute à qui ?

— Bon les tourtereaux, on se dépêche ! lança Sirius.

Immédiatement, Remus lâcha la main de son petit-ami qui le fixa d'un air déçu. Même après l'annonce du Tirage au Sort et l'aveu de James et Sirius comme quoi ils étaient au courant qu'ils s'aimaient bien, Remus avait refusé d'annoncer qu'ils sortaient ensemble. Il n'était pas prêt et redoutait les réactions des autres. Aleksander avait accepté à contrecoeur de lui laisser du temps. Mais il n'aimait pas le fait qu'ils doivent constamment vérifier s'il n'y avait personne aux alentours avant de pouvoir s'embrasser ou même se prendre la main. Aleksander était quelqu'un de relativement impatient et toute cette situation le mettait à rude épreuve. Mais il subissait quand même en silence parce qu'il avait plus que jamais besoin de Remus.

***

Bonjour à tous me voilà officiellement de retour après une longue période de pause !

Je m'excuse de cette attente mais j'avais de bonnes raisons ! Promis je reprends avec sérieux. Un chapitre par semaine pendant les vacances si possible et un toute les deux semaines à la rentrée.

J'ai juste eu une profonde période de manque d'inspiration et de dépression de la page.
Je dois vous avouer, quand je me suis relu... J'étais catastrophée. C'était mauvais.
Alors j'ai tout recommencé. J'aurais du vous prévenir avant mais là j'ai fini la réécriture complète de mon histoire, je vous conseille de relire tout les chapitres si vous voulez mieux comprendre l'histoire, notamment le chapitre 11 très important et les 4 premiers chapitres.

Bon pour ceux qui ont vraiment la flemme, je vous fais un topo mais je vous préviens vous loupez pas mal d'éléments !

Déjà j'ai remplacé le couple Alice/Frank par Emilie/Edward que j'ai créé.

Alice est désormais préfète à Poufsouffle en septième année, Frank était anciennement Préfet-en-Chef à Gryffondor et batteur maintenant il débute chez les Aurors. J'ai changé parce qu'en fait Alice et Frank étaient des Aurors très talentueux et en seulement trois ans je vois pas comment ils auraient pu le devenir. Donc je les ai vieillis.

Mary et Marlène sont toutes les deux à Serdaigle en sixième année, ça ne change pas vraiment. Emilie est à Gryffondor en sixième année comme Edward qui est également le colocataire des Maraudeurs et le batteur de l'équipe de Quidditch. Alexandre se nomme en fait Aleksander (bien qu'il se peut que je n'ai pas tout changé), il est danois, avant d'aller à Poudlard, il était à Durmstrang puis Ilvermony. Fred, Charlie et Thomas sont en septième année (je clarifie parce qu'on m'a posé des questions), William est en septième année également. (Emma Cieslak était polonaise aussi, petite précision.) Camille a quinze ans. Elle est née la même année que Regulus. Donc je sais, il y a deux ans d'écart avec Sirius techniquement (1959 et 1961) mais avant qu'on proteste Camille est amie avec des gens plus âgés depuis des années. Alors oui il sera majeur un an avant elle mais la majorité sexuelle c'est 15 ans. (Ou 16, j'oublie tout le temps...) Donc je pense que ça va ! C'est pas comme s'il y avait dix ans de différence !

Et j'ai vérifié, sauter une année dans le monde magique anglais est certes rare mais pas impossible. Honnêtement, je pense qu'Hermione aurait pu, on lui a donné un objet capable de faire voyager dans le temps alors juste la faire sauter une année ça n'a pas l'air si fou ! Et comme on a pas vraiment d'éléments d'information sur Ilvermony, je me suis dit qu'ils étaient peut-être plus laxistes, moins regardants. Poudlard reste la meilleure école de sorcellerie au monde, c'est dit clairement, alors le niveau doit être différent entre les élèves anglais et américains. Donc qu'on fasse sauter une année à des élèves peut être possible là-bas. De toute façon c'est une histoire. J'essaie de la rendre plausible dans le monde de Rowling, c'est tout.

Dernière modification, les équipes de Quidditch. Mais ça, je vous laisse aller voir à la fin du chapitre 9. Encore une fois je vous enjoint à lire au moins le chapitre 11 et 6 parce qu'ils permettent de mieux comprendre la psychologie de certains personnages. Mais vous faites ce que vous voulez, je ne suis pas votre mère !

Sinon qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?

À plus !

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