Chapitre 18 : The Past is History
1976
Chapter 18 : The Past is History
— Que voulez-vous dire par « vous vous rendez en France » ? répéta avec incrédulité Marlène.
— Rassurez-vous, ce n'est pas dans l'immédiat. Mais cela arrivera bientôt. Le quinze novembre pour être exact, répondit Albus Dumbledore depuis son fauteuil.
— Mais qu'est-ce qu'on va faire en France ? demanda Sirius. Par Merlin professeur,
ne me dites-pas que Voldemort s'est étendu là-bas. Déjà qu'on a du mal en Angleterre...
— Fort heureusement non. Les français restent hors de sa portée, physiquement parlant du moins. Cependant son influence a déjà fait des dégâts. Des attentats contre des nés-moldus ont déjà eu lieu et le nombre de victimes ne cesse d'augmenter. Les patrouilles d'Aurors français, les Gendarmes, se multiplient et tout les lieux sensibles sont surveillés de très près. Ce qui m'amène à l'événement qui nous intéresse : ce quinze novembre un bal international va être organisé à l'académie de sorcellerie Beauxbâtons. Un de nos membres a pu, grâce à ses relations, avoir accès à certains dossiers appartenant à un sorcier sang-pur nommé Louis Toussaint. Il a appris le lieu et la date de la prochaine attaque. Elle est dirigée contre le Premier Ministre de la Magie français, Julius Bazin, un sang-mêlé instigateur de nombreuses lois améliorant la condition des nés-moldus, dont un réseau de cheminée lié au monde moldu facilitant l'accès au monde sorcier pour les nés-moldus. Ce bal étant une tradition annuelle de nombreuses familles sang-pur...
— Ah. De nombreuses familles de cinglés racistes tous réunis dans la même pièce, soupira Sirius. Voldemort va prendre son pied.
— Sirius, nous avons déjà parlé de cela. Tout les sang-purs ne sont pas mauvais.
— Juste la plupart, intervint Aleksander.
— J'espère seulement que les Belby ne seront pas à ce maudit bal, remarqua Sirius et Camille l'appuya d'un hochement de tête distrait. La dernière fois que je les ai vu ils ont menacé de brûler des traîtres à leur sang...
— Hélas...
— Par la baguette de Morgane, gémit silencieusement Camille. Ne m'y envoyez pas s'il vous plaît professeur. Envoyez moi à Castelobruxo avec Maugrey, America et les autres ! Je ne pourrais pas éviter mes cousins s'ils m'aperçoivent.
— Vous quatre assurerez la protection du Premier Ministre sous la charge de Gideon Prewett tandis qu'Angelina, Charlie, Thomas, America et Cassiopeia Bones surveilleront Toussaint et récupéreront un message qu'il a l'intention de transmettre à Voldemort. Et aussi je vous ai déjà dit de m'appeler Albus lors de ces réunions. Je ne pense pas que je puisse vous considérez comme de simples élèves désormais. Vous vous battrez autant que n'importe quel membre de l'Ordre du Phénix.
— Vous avez enfin trouvé un nom, professeur ? L'Ordre du Phénix... C'est parfait pour une organisation clandestine, sourit Sirius.
— Seulement Albus, j'insiste, insista le professeur Dumbledore.
— Vous savez très bien qu'on ne pourra jamais vous appeler comme ça professeur, intervint Marlène avec un air perturbé. Ce serait... Super bizarre.
— Parle pour toi, rétorqua Sirius. Avez-vous pensé aux nouvelles recrues que vous avez mentionné Albus ?
— Sirius ! pesta Camille en lui écrasant le pied.
— Pas de marque d'affection devant notre cher directeur voyons prince charmant, sourit Sirius en lui ébouriffant les cheveux.
— Et ta main c'est pas une marque d'affection peut-être ? Retire-la, je préfère encore que tu m'écrases le pied.
— J'ai étudié vos propositions Sirius, la plupart ne sont pas très surprenantes. Je me doutais que vous tenteriez d'embarquer Monsieur Potter dans toute cette histoire.
— Je déteste lui mentir professeur. Et en toute objectivité, James est l'un des meilleurs sorciers de notre promotion, de l'école même. Bien sûr rien d'impressionnant par rapport à moi...
— Ou moi, glissa Camille avec un sourire.
— ...ou Evans.
— Evans ? s'étranglèrent les sorciers.
— Évidemment. Elle a beau avoir un terrible caractère, je préfère l'avoir à mes côtés plutôt que face à moi ! Mais ça, ça ne risque pas d'arriver.
— Je suis d'accord, lança Marlène depuis un coin. Elle n'a pas d'égal en potions à part peut-être Severus Rogue. Mais je doute qu'il nous rejoigne un jour.
— Rien n'est impossible, Marlène. Qui aurait parié sur vous ? Vous devez être la sorcière la plus têtue de votre génération, vous ne m'écoutez jamais, se désola Dumbledore mais son sourire démentait son ton.
— C'est différent... Je préfère de loin vous écoutez vous, professeur, plutôt que ce Seigneur des Ténèbres ou même le Ministère. Ma meilleure amie est une née-moldue, hors de question de soutenir ces cinglés. Mais vous, vous avez beau être fou aux yeux de tous, je vous trouve le plus sain d'esprit.
— Ces compliments me touchent énormément, Marlène.
— Pour en revenir à la liste professeur, est-ce qu'on savoir qui vous avez sélectionné ?
— Ce sont des informations confidentielles, vous en avez conscience n'est-ce pas ? Rien ne sortira de cette pièce avant que je n'ai pu m'entretenir avec les principaux concernés, est-ce bien clair ?
— Parfaitement professeur, assura Camille.
— Aleksander m'a fait des propositions pour le moins... Surprenantes. Lucinda Taylor, Axel Yaxley et Rosie Dice. Je dois avouer avoir été surpris par vos choix, mais après quelques petites recherches elles ne sont pas dénuées de tout sens. Monsieur Sunner ne m'a soumis qu'un seul nom, celui de Clinton Bardt tout comme Miss Light a proposé Clinton Bardt et Evelyn Miller. Quant à Miss McKinnon elle a tenue à présenter Lily Evans, Remus Lupin et Mary MacDonald
Le professeur Dumbledore s'arrêta un instant et son regard se darda sur Sirius qui fronça les sourcils. Les lèvres du professeur formèrent un sourire calme alors qu'il reprenait la parole avec amusement.
— Et Monsieur Black m'a évidemment extorqué à recruter James Potter, Remus Lupin, Peter Pettigrow et Lily Evans. Il m'a même fait une éloge sur chacun de ses amis... Je me suis beaucoup amusé à les lire, ria Dumbledore avant de reprendre plus sérieusement. J'ai déjà décidé de proposer à Clinton Bardt et Evelyn Miller de nous rejoindre à leur sortie d'Ilvermorny l'année prochaine... Et pour l'instant j'ai préféré m'entretenir aux deux personnes qui me sont apparues comme un choix évident : Miss Evans et Monsieur Lupin. Bien sûr je recevrai d'autres élèves au cours de l'année une fois que je me serai assuré qu'ils sont dignes de confiance...
— Votre entretien avec Remus s'est bien passé ? demanda immédiatement Sirius.
Aleksander se tourna discrètement vers eux pour mieux entendre, luttant toujours contre la douleur que lui procurait la potion de William. Il fit mine de fixer le tableau d'un des proviseurs pour ne pas avoir l'air aussi avide que Sirius.
— Si vous voulez dire qu'il ne m'a pas ris au nez, ni qu'il n'a pris toute cette histoire pour une mauvaise plaisanterie alors oui tout s'est parfaitement bien passé. Il n'a pas non plus paniqué, commenta distraitement Dumbledore avec un coup d'œil pour une Camille rougissante. Mais j'ai promis de n'en parler à personne. Monsieur Lupin se doutait que vous faisiez également partie de cette histoire, il m'a fait promettre de ne rien vous dire concernant sa décision.
Sirius eut une moue déçue mais n'insista pas. Il n'était pas dans ses habitudes de se montrer trop envahissant avec Remus, surtout depuis l'année dernière. Depuis l'incident du Saule Cogneur en avril dernier il se faisait même tout petit, craignant toujours que Remus ne révise son jugement et qu'il ne recommence à l'ignorer. Dumbledore hocha la tête d'un air satisfait quand il n'insista pas.
— Et pour Lily ? intervint Marlène.
— Elle m'a chargé de vous dire que vous n'étiez pas des plus discrètes, Marlène. Apparemment vous chuchoteriez trop fort... Alastor serait déçu.
— Par Merlin, professeur ne lui dites pas s'il vous plaît ! s'empressa de dire Marlène.
— Loin de moi l'idée de vous dénoncer, Marlène. Miss Evans est une sorcière très prometteuse comme vous tous. Elle a néanmoins besoin de temps pour réfléchir. Elle m'a d'ailleurs demandé si Monsieur Potter participait, je suis au regret de vous annoncer qu'elle avait l'air soulagée quand je lui ai dit non... Décidément ce n'est pas gagner pour Monsieur Potter mais ne perdons pas espoir.
Aleksander et Sirius éclatèrent de rire alors que William fronçait les sourcils avec surprise. Camille esquissa un grand sourire ravi.
— Vous avez parié professeur ?
— Oh non. Même moi je ne sais pas quand ils s'avoueront leurs sentiments.
— Je vise Novembre de l'année prochaine. Le lendemain d'Halloween, proposa Camille.
— Vacances de Noël de l'année prochaine, avança Sirius.
— Juin.
— Tu es drôlement optimiste Marl...
— De l'année prochaine. Il ne faut pas rêver.
— Je n'en reviens pas ! s'exclama une voix froide. De tels propos dans le bureau du directeur ! Qu'est-ce que c'est que cette attitude Sirius Orion ? Et vous jeune homme cessez de me fixer comme cela ! C'est extrêmement impoli ! J'attends mieux d'un élève de ma Maison.
Aleksander sursauta quand le portrait qu'il fixait depuis tout à l'heure — et qu'il croyait endormi — prit la parole. C'était un vieil homme à la chevelure grise et aux yeux anthracites perçants, il arborait l'écusson de la famille Black sur sa cape. À l'entente de sa voix, Sirius se renfrogna immédiatement et ses amis tournèrent la tête dans sa direction. Tous sauf Camille qui fixait le portrait avec fascination.
— Bonsoir Phineas vous nous avez fait peur, salua poliment Dumbledore.
— Pourtant les trois quart des élèves présents sont de nobles Gryffondors, ironisa Phineas. Tu ne me salues plus Sirius Orion ?
— Sirius tout court, marmonna Sirius. Salut, Phin.
— Est-ce comme cela qu'on s'adresse à son arrière-arrière-grand-père ? s'indigna Phineas.
— Bonsoir, noble et poussiéreux ancêtre.
— Décidément ton attitude est désolante... Heureusement que Regulus a réussi à assimiler certaines notions de politesse. Si nous devions compter sur toi, la lignée Black s'éteindrait en seulement quelques années.
— Oh c'est vrai que ce serait un désastre...
— Ne joue pas au cynique avec moi, mon garçon. Ta mère serait déçue...
— Phineas, cela suffit, coupa Dumbledore.
— Je me demande comment ça marche, marmonna Camille. Dites-moi Phineas, vous êtes bien mort ?
— Quelle impolitesse ! Typique des Light, aucune retenue...
— Donc vous êtes bien mort ?
— Il est mort depuis belle lurette, répondit Sirius. Et heureusement parce que même en étant réduit à l'état d'un portrait il m'a cassé les oreilles toute mon enfance...
— Comment faites-vous donc pour continuer à réfléchir et parler Monsieur Phin ? demanda très sérieusement Camille. Je me suis toujours demandé comment les tableaux de sorcier étaient doués de conscience. Est-ce que votre âme est piégée dans le tableau ? Ou alors votre esprit ? Mais c'est bizarre, ça ressemblerait vachement à de la magie noire...
— De la magie noire ! s'indigna Phineas. Mon noble et magnifique portrait, de la magie noire ! Petite impertinente ! Fille de Centaure ! Ravalez immédiatement vos ignobles insinuations ! Je ne trempe pas ce genre d'infâme magie Miss !
— Phineas, calmez-vous voyons. Camille était juste curieuse.
— Comment pouvez-vous toujours exister en étant mort ? C'est forcément de la magie noire ! Comme les carnets à souvenirs ou les cro...
— Ne prononcez pas ce mot ! hurla Phineas. Jamais vous m'entendez, jamais je n'ai trempé dans la magie noire ! J'ai encore de l'honneur Miss ! Même si je suis décédé !
— Sirius, tu le crois ? s'exclama Camille avec indignation.
— Oui, soupira Sirius. Phineas est aussi haïssable que Walburga mais c'est l'un des rares membres de ma famille qui n'a jamais touché à la magie noire.
Derrière les adolescents, Phineas émit un bruit indigné à l'insinuation que sa famille usait de cette sombre magie mais n'ajouta rien.
— Pour tout vous dire Miss Light, notre portrait est enchanté par un sort pour lui donner une conscience. Mais ce n'est pas notre conscience. Cela fait des années que mon portrait est enfermé dans un de mes placards et que je lui apprends à se comporter comme je le ferais pour qu'à mon départ, mon esprit puisse guider mon successeur. Malheureusement mon portrait est affreusement indiscipliné... Je trouvais cela amusant au départ mais au fil du temps il est devenu horripilant. Je dois trouver une autre tactique que le jeu du mime.
Les remarques du directeur firent sourire les élèves présents dans la salle même s'ils savaient tous pertinemment pourquoi il faisait le pitre comme cela. Il cherchait à les distraire après l'annonce d'une mission d'une telle envergure. Le professeur Dumbledore ne cessait de leur répéter combien il était désolé de devoir faire appel à eux alors qu'ils étaient encore si jeunes. Il s'en voulait de leur faire courir de tels risques, surtout depuis Emma. Personne n'aurait pensé qu'une femme aussi jeune puisse être aussi sauvagement tuée... Mais les sorciers avaient tendance à oublier à quel point la guerre était meurtrière.
La guerre était un concept étrange dans le monde magique. La seule guerre ayant marqué leur civilisation restait la montée de pouvoir de Grindelwald au début du vingtième siècle. Pourtant ce conflit faisait pâle figure face aux grandes guerres moldues de cette période, violentes et meurtrières. Les sorciers n'avaient aucune idée de ce qu'impliquait une guerre. Ce n'était pas surprenant qu'ils ne se rendent pas compte des dangers qu'ils courraient. Malheureusement le jour où ils s'apercevaient qu'ils risquaient de mourir, il était déjà trop tard.
Peu de sorciers comprenaient parfaitement la gravité de la situation et aussi étonnant que cela puisse paraître, certains n'étaient que de simples adolescents. Des adolescents qui souhaitaient se battre plus ardemment que la plupart des adultes.
Ces élèves que Dumbledore avait pris sous son aile avaient conscience depuis un certain temps de la violence de leur monde. Pourquoi ? Parce qu'ils avaient observé la haine pervertir les gens autour d'eux, les insultes et les coups se multipliaient... Ce n'étaient que des enfants se cachant de parents amers et violents, de camarades de classe haineux, des insultes que leurs proches recevaient.
Le professeur Dumbledore trouvait ces quatre adolescents bien trop jeunes parfois.
Pourtant, et c'était triste à avouer, le WORLD et l'Ordre avaient cruellement besoin d'eux, de renforts. Albus n'avait pas eu le choix quand il leur avait offert la possibilité de se battre alors qu'ils étaient encore trop jeunes. Il ne pouvait pas laisser Voldemort gagner, il devait tout faire pour l'arrêter. Si le Ministère — et les lâches qui travaillaient pour lui — ne voulait pas prendre la situation au sérieux, alors Albus prendrait les choses en main. Comme d'habitude.
***
1974
Albus Dumbledore sortit du bureau de son amie Hannah Graves-Winsky, la directrice-adjointe de la célèbre école Ilvermorny. En face de lui Aleksander Brand et America Wile se levèrent de leurs chaises et le fixèrent, une question silencieuse brillant dans leurs yeux.
— Voilà ma partie est faite les enfants. C'est à votre tour maintenant de la convaincre de vous laisser partir à Poudlard, déclara Albus avec un sourire rassurant.
— Ça veut dire qu'on va quitter Ilvermorny ce soir ?
— Non. Bien sûr que non. Vous finirez votre année scolaire puis vous entrerez à Poudlard en quatrième année. Techniquement ce sera votre cinquième année, car au Royaume-Uni nous commençons l'éducation magique à onze ans et non dix. Mais nous avons un programme plus poussé et avancé, je suis sûr que vous vous plairez là-bas...
— Et pour les entraînements ? demanda Aleksander. Comment on va faire ?
— Lors des week-ends et certains soirs de semaine. L'année prochaine un Auror du nom Llewellyn Selwyn viendra enseigner la Défense Contre les Forces du Mal à Poudlard, vous vous entraînerez avec lui en semaine... Le week-end vous rencontrerez d'autres instructeurs. Mais nous discuterons de ces détails lorsque vous aurez convaincu votre professeur de Charmes, allez-y.
Les deux adolescents retinrent un mouvement d'exaspération avant de finalement obtempérer et de rejoindre le bureau de la directrice-adjointe. Albus retint un soupir. Entre Sirius Black et ces deux-là, il avait du fil à retordre. Il n'avait pas beaucoup parler à la petite America mais il savait par son père à quel point elle pouvait se montrer difficile malgré un talent indéniable. Quant à Aleksander Brand... Albus savait qu'il n'avait pas une vie facile entre les problèmes de garde entre son père et sa mère et ses propres... Difficultés. Il se retrouvait forcé à vivre avec une famille qu'il n'appréciait pas et son temps à Durmstrang avait été... Catastrophique aurait été un euphémisme. Dumbledore se souvenait encore de leur rencontre horrifiante.
« Vous venez m'enfermer chez les fous ? ... Je vais finir à Nurmengard. C'est là où ils sont les autres monstres. »
Ce garçon avait subi un réel traumatisme chez son père et dans l'école impitoyable qu'était Durmstrang. C'est pour ça que Dumbledore ne pouvait pas le blâmer pour la défiance dont il faisait preuve lorsqu'ils se parlaient.
Le professeur s'assit dans le siège vacant d'Aleksander et croisa les mains sur ses genoux, attendant patiemment la fin de la réunion. Cependant à peine était-il installé qu'il sentit un regard posé sur lui. Il tourna la tête, fronçant légèrement les sourcils, et fut surpris par ce qu'il vit.
Une petite blonde l'observait avec admiration et crainte, recroquevillée dans une chaise à côté de lui.
— Bonjour, salua le professeur.
— Bonjour...
— Que fais-tu ici jeune fille ?
— J'attends juste mes amis, balbutia-t-elle. Ils avaient rendez-vous avec le professeur Graves...
— Tu es une amie d'Aleksander et d'America ?
— Oui. Oui ce sont mes amis.
Albus fut à nouveau étonné quand il remarqua la fierté qui avait empreint la voix de la blonde.
— Et comment t'appelles-tu ? Je suis le professeur Dumbledore.
— Je sais, sourit-elle timidement. J'ai votre carte Chocogrenouille... Je m'appelle Camille Light.
— Light ? Chocogrenouille ? Tu dois être une des filles de Charles et Gemma Light, en déduit immédiatement le professeur. Je me souviens encore de ta mère, une parfaite élève... Et Sophie, ta sœur, est une de mes élèves. Une très bonne élève même. Elle est préfète.
— Je sais, dit-elle amèrement.
— Pourquoi n'es-tu pas à Poudlard Miss?
— Mes parents m'ont envoyé ici. Pour ma culture. Et parce qu'ils n'étaient pas sûrs que je sois faite pour Poudlard. Apparement je ne serais pas assez forte.
— Sottises. Poudlard est accessible à tout le monde !
— Pas à moi visiblement.
— Hum... Je ne pense pas que ce soit vrai. Camille, n'est-ce pas ? Aleksander m'écrit parfois. Il m'a dit qu'une de ses amies anglaises était très douée, qu'elle avait même sauté une année. Et qu'elle était une des meilleures de sa promotion, serait-ce toi ?
Camille rougit, ses longs cheveux tombèrent sur son visage et elle essaya de se soustraire à son regard. Elle jouait nerveusement avec sa baguette, des étincelles en jaillissant parfois.
— Aleks exagère, je ne le bats pas en duel. C'est lui le plus fort, c'est juste qu'il ne travaille pas...
— Oh c'est donc aussi toi l'amie qui le force à travailler ? s'amusa le directeur.
— Il faut bien que quelqu'un le fasse sinon il ne ferait jamais ses devoirs...
— Ça me rappelle quelques-uns de mes élèves, rit le professeur.
— Comme les Maraudeurs ? tenta timidement Camille.
Albus haussa un sourcil en entendant cela.
— Exactement comme eux. Comment le sais-tu ? Serais-tu au courant de toute ce qu'il se passe à Poudlard ? s'enquit Dumbledore avec un sourire malicieux. Aurais-tu des histoires à me raconter ?
— Non, ria Camille. Je suis juste amie avec Sirius Black. On se connaît depuis qu'on est petit et c'est mon correspondant. Il aime bien me raconter ses blagues. Il doit vous en faire voir de toutes les couleurs...
— Effectivement. Lui et Monsieur Potter sont de vraies terreurs.
— Oh vous n'avez pas vu nos farceurs à nous, sourit l'adolescente.
— Certes. Est-ce que tu aimes Ilvermony ?
— J'adore. J'adore la magie en général alors l'étudier c'est juste génial, même s'il fait un peu froid ici. Mais honnêtement j'ai toujours voulu aller à Poudlard.
— Ah ! Tu me fais très plaisir.
— J'aimerais bien savoir à quelle Maison j'appartiens et voir la château... Il paraît que vous avez des troupeaux entiers de licornes aussi. Aleks et America ont de la chance d'y aller. Mais bon maintenant que c'est la guerre mes parents ne veulent pas que je rentre.
Le sourire d'Albus se fana en entendant l'amertume de l'adolescente. Camille jouait avec un trou dans sa robe de sorcier désormais, l'air plus sombre.
— Ils doivent sûrement penser à bien... Il est vrai que la Grande-Bretagne n'est pas des plus sûres en ce moment.
— Mais moi j'ai envie de rentrer en Angleterre... Ça me manque...
— Ça ne te fais pas peur de vivre dans un pays en guerre ? demanda le professeur d'un air songeur.
— Non. Je veux être Auror plus tard, déclara-t-elle avec défiance. Je n'ai pas peur de me battre. En plus les Mangemorts c'est nul comme nom.
— Certes, s'amusa Albus. Mais la guerre c'est dangereux...
— Je sais. Mon amie Evelyn est née-moldue et elle m'a parlé des guerres moldues. Des millions de personnes sont mortes et beaucoup ont été blessé.
— Et ça ne te fais pas peur ?
— Si bien sûr. Mais s'il n'y avait que des personnes qui n'ont pas peur qui se battaient, personne ne se battrait.
— Tu penses que beaucoup de gens vont se battre durant cette guerre ?
— Pourquoi ils ne le feraient pas ? C'est leur pays qui est en guerre et ce mage noir veut tuer des personnes innocentes. Ce serait idiot de ne rien faire...
— Ah mais le monde est rempli d'idiots malheureusement. Tout le monde ne veut pas risquer sa vie en s'osant s'opposer à Lord Voldemort. Il a beaucoup de pouvoir.
— Ma famille aussi a beaucoup de pouvoir. Celle d'Aleksander aussi. Il y a beaucoup de gens puissants, si on avait peur d'eux tous on n'oserait plus rien faire. Ces gens sont stupides, si personne ne se bat le mage noir va juste gagner et ce sera encore pire, non ? Ils ne se rappellent pas de Grindelwald ? Mes parents m'en parlent tout le temps moi.
— Vraiment ?
— Oui. Ils... Ils ne me parlent pas des détails, juste que c'était une période horrible et qu'ils ont failli tout perdre à la fin guerre à cause de lui... C'est pour ça qu'ils ne veulent pas que je rentre, ils ont peur. Mais moi je veux bien me battre. Et mes amis aussi.
— En effet, Grindelwald a failli détruire beaucoup de familles... Et pourtant tu veux quand même te battre ? s'enquit Albus avec intérêt.
— Je ne vais pas laisser mes amis seuls, professeur, rétorqua-t-elle sur le ton de l'évidence. Mais je n'ai que treize ans. Personne ne me laisserait me battre. Et puis comment est-ce que je pourrais aider ?
L'adolescente se désigna d'un geste dédaigneux avant de croiser ses bras frêles sur sa poitrine. En effet elle restait jeune et affreusement maigrichonne pourtant Albus Dumbledore sourit. Au moment où il s'apprêtait à répondre la porte du bureau s'ouvrît. Le directeur se leva, revêtant un chapeau pointu par la même occasion.
— Cette conversation fut très intéressante, merci Miss Light. J'ai été ravi de te rencontrer.
— Vous aussi professeur.
— Au revoir... Même si je pense qu'il est possible que nous nous revoyons très bientôt tout les deux. Tu diras bonjour à Castiel de ma part.
— Quoi ? Attendez comment vous connaissez mon cousin professeur ? s'exclama Camille en se redressant.
— Le monde est petit Miss Light. Très petit, répondit le professeur Dumbledore avec un air mystérieux.
Albus la salua d'un signe de la main, un sourire ourlant ses lèvres alors qu'il disparaissait dans le bureau d'Hannah Graves.
***
Albus Dumbledore était fier de ses élèves. Il avait découvert des sorciers aussi doués que loyaux, bien qu'ils aient été rejetés d'une façon ou d'une autre. Mais si Albus avait une seule obsession, c'était bien celle d'aider les parias et les cas désespérés aux yeux de tous. Il avait accepté un loup-garou comme élève et un demi-géant renvoyé comme Garde de Chasse. Maintenant c'était ces enfants rejetés, ces parias qu'il acceptait à ses côtés.
Beaucoup lui avait dit qu'il était fou de recruter des adolescents, mais au final ceux qui feraient la différence dans cette guerre étaient élèves dans cette école. C'était sur ces enfants que tout reposerait. Les recruter si jeunes et les faire participer était la meilleure façon de s'assurer qu'ils se sentent accepter et qu'ils rejoignent le bon camp...
Camille recracha le jus de citrouille que le directeur lui avait proposé en début de réunion.
— Professeur je crois que votre jus est périmé, grimaça la Serpentard.
Elle présenta la bouteille de jus au professeur qui ria légèrement avant de faire apparaître une bouteille de bièreaubeurre dans la main de son élève.
— Je pense que cette réunion est officiellement terminée... Il me semble que je vous ai tout dit. Si j'ai oublié des détails, je vous convoquerais. Il faut dire que je commence à me faire gâteux... D'ailleurs, curieux vieillard que je suis, je voulais savoir... Qui récitera le discours des élèves d'Ilvermony ? demanda Dumbledore, les yeux pétillants.
— Camille et moi, professeur, répondit William. À mon grand désespoir...
— Encore une fois j'insiste pour que vous m'appeliez par mon nom Dumbledore... Après toutes ces années vous pouvez vous permettre un peu plus de familiarité voyons.
— Désolé profess... Dumbledore ? C'est une question d'habitude de vous appeler professeur...
— Une mauvaise habitude. Je me demandais aussi jeunes gens qui seront vos partenaires pour notre bal d'Halloween ? s'enquit curieusement le directeur.
— Mais professeur ! s'indigna William.
— Oh, je me posais simplement la question. Un bal c'est terriblement excitant, cela va faire des décennies qu'il n'y en a pas eut ici !
— Euh... J'y vais avec Tom Hollander, répondit Camille.
— Le poursuiveur des Serpentards si ma mémoire est exacte.
— Elle ne vous fait jamais défaut, le flatta Camille.
— Oh que si ! Rien que la semaine dernière j'ai oublié le mot de passe de mon bureau, j'ai du aller réveiller cette chère Minerva pour qu'elle me le rappelle.
Sirius et Aleksander ricanèrent en imaginant leur tortionnaire crier « Lemon Curl » devant la gargouille du directeur, habillée d'une simple robe de chambre et l'air revêche. Camille pouffa plus discrètement dans sa main.
— Puisque ça vous intéresse tant, professeur ! J'y vais avec Cassidy Dobberidge, rit Sirius en coulant un regard discret vers Camille.
Ceci n'échappa pas au regard vif du directeur et Albus haussa un sourcil avant de poursuivre son interrogatoire.
— Bien, merveilleux ! J'imagine que vous, Aleksander, irez avec Monsieur Lupin ? demanda innocemment Dumbledore. J'ai cru remarquer que vous étiez proches.
Le rire du Serpentard s'étrangla dans sa gorge alors que ses amis le dévisageaient avec étonnement ou amusement. Camille se contenta d'un soupir déçu, déjà au courant que cela n'arriverait sûrement pas et que c'était vraiment dommage parce qu'ils allaient super bien ensemble ! Sirius eut un sourire narquois.
— Non. J'y vais seul, corrigea Aleksander.
— Ah bon ? Pourtant je pensais... Enfin, bon, soupira le professeur Dumbledore avec une moue déçue. Monsieur Lupin aussi ira "seul" ?
— Professeur ! s'insurgea Aleksander.
— Oh ne m'en voulez pas Aleksander, je pense qu'en ma qualité de vieux directeur ma seule distraction reste les potins... Et je pense que tout professeur se doit d'être proche de ses élèves, décréta joyeusement le directeur. Et vous Marlène ?
— J'y vais avec America. On se serre les coudes entre célibataires.
— J'imagine que Monsieur Potter ira avec Miss Evans ? interrogea le professeur Dumbledore.
— Oh non ! Il espère y aller avec Emmeline Vance, répondit Sirius comme s'il n'y croyait pas.
— Ah oui... Une élève de Beauxbâtons. Très bonne danseuse, elle présidera vos cours de danses avec Minerva d'ailleurs, leur apprit le directeur.
— Cours de danse ? répétèrent avec horreur Aleksander et Marlène.
— Évidemment qu'il y a des cours de danse.
— Attends quoi? Tu savais toi ? s'indigna Aleksander auprès de Sirius.
— On organise un bal d'Halloween. Évidemment qu'il faudra danser. Et je m'attendais à ce que vous ne sachiez pas valser ! rétorqua le Gryffondor avec un grand sourire. Moi et Serpy on a une longueur d'avance sur ce coup-là !
Sirius et Camille se tapèrent dans la main sous les regards horrifié d'Aleksander et Marlène. Le professeur Dumbledore les suivit du regard avec un petit sourire. Il avait quand même eu une idée brillante...
Ce bal c'était exactement ce qui leur fallait pour qu'ils n'oublient pas de vivre pleinement leur adolescence. Les jeunes avec trop de responsabilités avaient tendance à oublier leur âge et à arrêter de s'amuser. Mais avec ce groupe-là, le directeur n'avait pas à s'inquiéter. Les horreurs de la guerre les rattraperaient tôt ou tard mais en attendant ils allaient vivre. Vivre et pas seulement survivre.
***
— Potter !
— Aaaah ! s'exclama James en tombant par terre.
Emmeline se pencha par-dessus la banquette pour fusiller du regard le Gryffondor. La Serdaigle et James était en pleine séance de stratégie de Quidditch mais tout ne se déroulait pas super bien... Déjà James avait du courir comme un dératé dans tout le château pour rejoindre Emmeline à leur point de rendez-vous. Trop pris par un débat avec Peeves, il n'avait pas vu que la Serdaigle s'était éloignée sans lui. Heureusement pour lui, la Serdaigle ne s'en était pas rendu compte, trop occupée à relire ses fiches pour ses examens d'automne qui arrivaient. Les ASPICs la mettaient dans un état de stress permanent et James était devenu son punching-ball préfère. Elle se défoulait sur lui à coup d'insulte pour évacuer la pression trop grande.
— Pourquoi tu rêvasses abruti ? On est censé établir une stratégie rapide et efficace !
— Mais j'en ai déjà une, protesta James.
— Foncer dans le tas ne suffit pas, s'agaça Emmeline.
Elle se mit à jouer nerveusement avec sa plume. Certes James rêvassait beaucoup. Mais il devait réfléchir à un plan pour que la Capitaine accepte de l'accompagner au bal, il ne pouvait pas tout faire !
— Désolé Emmy, grimaça James en se relevant. Euh... Ça va ?
Emmeline releva les yeux de sa plume, l'air perdue. Elle semblait troublée par quelque chose et plongée dans ses pensées. Des mèches de cheveux brunes encadraient son visage, sortant de son chignon serrée.
— Je... Non c'est bon, dit-elle en se replongeant dans son parchemin.
— Nan vas-y dis-moi, insista James. Sirius m'a dit que j'étais un très bon psychologue.
— Oh ben si Sirius l'a dit alors, ironisa Emmeline.
— Remettrais-tu en doute la parole de mon meilleur ami, Vance ? s'offusqua James. Allez balance tout à tonton Jaimie !
— Ne dis pas ça c'est bizarre. Vu toutes les fois où tu m'as demandé de t'accompagner au bal...
— D'ailleurs tu n'as toujours pas répondu.
— J'ai dit non.
— Ce n'est pas une réponse, rétorqua James. Veux-tu m'accompagner au...
— Je ne sais pas quoi faire de ma vie, avoua subitement Emmeline pour le faire taire, l'air néanmoins mortifiée.
— Tu ne sais pas quel métier tu veux faire ?
— À ton avis crétin ?
Sur le coup James fut surpris. Il ne s'attendait pas à ça. Lui, il savait très bien ce qu'il voulait faire désormais et il avait tendance à oublier que ce n'était pas forcément le cas des autres. Mais Emmeline était si sûre d'elle, si déterminée, si passionnée... Pour lui ça tombait sous le sens qu'elle sache ce qu'elle voulait faire. Visiblement ce n'était pas le cas. Emmeline lui semblait vraiment perdue alors qu'elle triturait sa plume nerveusement.
— Oh, fit James.
— Alors tonton Jaimie tu as un plan carrière à me proposer ? se moqua Emmeline.
— Tu as raison ce surnom est bizarre. Tu en as parlé à quelqu'un ?
— À part Flitwick, personne, répondit à contrecœur Emmeline.
— Qu'est-ce qu'il t'a proposé ?
— Il m'a dit qu'avec ma prédisposition pour les Métamorphoses, je pourrais facilement me trouver un poste au Ministère ou alors à Gringotts. Mais je ne sais pas... Ça ne m'attire pas tout ça... Je veux dire, j'aimerais avoir un bon salaire et mon indépendance dès que je finirais Poudlard mais sûrement pas grâce au Ministère, expliqua Emmeline. Je déteste rester derrière un bureau et Briseuse de Sort ne m'attire pas vraiment...
James l'écoutait en réfléchissant et son regard glissa vers leur parchemin de stratégie. Soudain une idée se forma dans son esprit tordu et il bondit de leur banquette pour lui faire face avec un grand sourire.
— Tu pourrais faire du Quidditch ! s'écria-t-il.
— Quoi ? Oh ça... Non.
— Mais si, réfléchis ! Tu es puissante, agile et efficace, ce sont des qualités très demandé au Quidditch ! Tu es capitaine des Serdaigles alora que tu es arrivée seulement l'année dernière, tu es brillante Emmy, s'exclama joyeusement James.
— J'ai beau être forte, je n'ai sûrement pas un niveau professionnel ! Je te signale que l'année dernière les Gryffondors nous ont battu en finale.
— Oui mais ça c'était parce que vous étiez face à moi, se rengorgea James.
Emmeline lui adressa un regard menaçant et il déglutit en passant une main dans ses cheveux déjà ébouriffés. Il se rassit plus tranquillement.
— Tu as aussi une équipe de bras cassés. Six bras cassés c'est dur à coordonner pourtant tu as parfaitement réussi lors des entraînements. Et je dois t'avouer que tu as un vol bien plus rapide et impressionnant que le mien. J'ai entendu dire que les Harpies de Holyheads recherchaient une attrapeuse pour leur début de saison l'année prochaine, tu pourrais au moins participer aux essais.
— James...
— Non, écoute-moi ! Tu es très talentueuse, ce serait dommage de tout gâcher au Ministère ! Alors on va faire un petit pari : si tu gagnes contre les Serpentards, tu participes aux essais le treize et quatorze décembre et je t'accompagne, déclara James avec une lueur de malice dans les yeux.
— James...
— Allez t'as rien à perdre !
Emmeline sembla tergiverser quelques instants avant d'accepter, serrant la main du capitaine des Gryffondors en maugréant contre ce dernier. James afficha un air ravi et se replongea dans le parchemin en lui demandant évidemment de l'accompagner au bal. Elle répondit non.
***
Le lendemain matin fut difficile. Les membres du WORLD n'avaient pas réussi à trouver le sommeil, se retournant sans cesse dans leurs lits, l'excitation d'une première grande mission les tenant éveillés. Ce fut donc de très mauvaise humeur qu'ils se réveillèrent. Exceptionnellement, les Maraudeurs et les filles s'étaient assis ensemble, ignorant les regards surpris de la totalité de la Grande Salle. Ainsi Marlène demanda à Sirius de lui passer la confiture de fraise avec civilité et le Gryffondor lui tendit le pot sans rechigner, bâillant et mastiquant une saucisse.
— Ben alors vous en tirez une tronche les filles, salua James en s'asseyant en face de Peter.
Sirius était assis à sa droite comme toujours. Sur le banc face à eux se tenait Mary MacDonald qui observait les Maraudeurs les sourcils froncés et, à la gauche de Peter, Emilie qui adressait un regard suspicieux à Remus.
Ce dernier ne releva pas la tête de son bol de chocolat pour saluer son ami et grognait quand on lui posait une question. Les effets de la pleine Lune commençait à se faire ressentir. Aleksander, assis à côté de lui, se gardait de faire des commentaires, bien conscient du calvaire qu'endurait son copain. De son côté Lily était plongée dans son manuel de Sortilège. Elle murmurait des sorts en lançant des regards inquiets à Remus. Tout à droite, Marlène et Camille débattaient avec entrain de la sexualité d'Oscar Wilde. Gay ou bisexuel ? Lily émergeait parfois de son manuel pour corriger leurs nombreuses erreurs de sang-pures.
— La ferme Potter, marmonna Lily.
— Aimable dès le matin Evans !
— Si vous vous disputez, commença Remus d'un ton menaçant, je vous verse le café de Finn dessus.
— Si tu touches à mon café, dis adieu à ton chocolat Lupin !
— Tu veux vraiment réveiller le grinch toi, soupira Aleksander en désignant son copain.
— Arrêtez de parler ! Je n'arrive pas à me concentrer, se plaignit Sirius.
— Pour faire quoi ?
— Minnie est en train de se plaindre à Dumbledore, je me demande de quoi. Est-ce à cause de la banderole ? Ou alors parce qu'on a jeté Avery dans le Lac Noir ? Tellement d'exploits.
— Imbécilités conviendrait mieux, commenta Mary en buvant une gorgée de jus de citrouille.
Elle fixait depuis le début du repas les fenêtres, en pianotant nerveusement sur la table. Sirius lui jeta un regard indigné.
— N'importe quoi !
— Je suis du côté de Mary, lança Camille. Une banderole ? Sérieux ? Où est ton sens du spectacle Sirius ?
— Hé ! C'était mon idée, protesta Peter.
— Et c'était une très bonne idée, le rassura James. Ne fais pas pleurer les enfants Light.
— Je déteste les enfants. Ça hurle, ça geint constamment et j'adore les faire pleurer, rétorqua Camille.
— Tu es sans-cœur.
— Pourquoi tu crois que j'ai atterri à Serpentard ? sourit Camille.
— Tu n'arranges pas les préjugés sur notre Maison là Camille, protesta Aleks.
— Ben il faut se faire à l'idée que Serpentard restera la Maison des méchants. Tout comme Gryffondor restera la Maison des idiots imprévisibles.
Lily roula les yeux et Mary laissa échapper un léger sourire malgré elle. James, lui, s'indigna fortement mais alors qu'il s'apprêtait à répliquer, des nuées d'hiboux se déversèrent dans la Grande Salle. Mary releva précipitamment la tête et chercha fébrilement des yeux quelque chose. Une immense chouette finit par se poser en douceur devant elle et hulula férocement. Un Grand Duc s'écrasa devant Camille et glissa sur la table jusqu'à renverser le café d'Emilie. Un hiboux rabougri se posa sur l'épaule de James qui mangeait joyeusement un kiwi et une chouette blanche déposa la Gazette du Sorcier au milieu de la Table. Mary s'empressa de le payer et l'arracha presque des mains d'Emilie qui lui adressa un regard étonné. Mary se plongea dans la lecture avec empressement.
— Archimède ! appela Camille avec mécontentement. Viens ici !
— J'arrive ! s'exclama Sirius en imitant la voix du hibou et en jetant le volatile à sa maîtresse.
Camille rattrapa son animal de justesse et lança un regard furieux à Sirius qui lui offrit un grand sourire en retour et porta une tasse de thé à ses lèvres. Elle détacha la lettre de la patte d'Archimède en grommelant contre la maladresse de son maudit hibou. Ce dernier se contenta de lui mordiller affectueusement le doigt en hululant. Camille décacheta la lettre qui portait son sceau familial et la lut d'un air distrait.
— Elle raconte quoi ? demanda curieusement Marlène.
— Apparemment le mariage de Castiel aura lieu le trente janvier, annonça-t-elle avec peu d'enthousiasme.
Sirius et Aleksander s'étouffèrent sur leur thé et relevèrent précipitamment la tête, un grand sourire ornant leurs lèvres.
— Castiel va se marier ? s'écrièrent-ils avec ravissement.
— Ouais, leur apprit Camille en reposant la lettre et en touillant excessivement son chocolat.
— Imagine-le, père de famille, s'esclaffa Sirius. En tout cas, je plains la pauvre prétendante !
— Moi aussi, grommela Camille.
— Qui est la malheureuse élue ? railla Aleksander.
Camille haussa les épaules d'un air détachée.
— Tiens, il avait bien accroché avec cette espagnole là... Miranda ? Ella ? J'ai oublié.
— C'est un mariage arrangé, crétin.
— Oh, fit Aleksander.
— Ça craint ça, fit remarquer James en entamant son troisième scone.
— Je ne comprends pas pourquoi tu aimes ces gâteaux rassis, soupira Sirius avant de se tourner vers Camille. J'imagine que Castiel essaie de se débarrasser de ce mariage du coup ?
— Il essaie. Je l'aide un peu mais ici au château c'est plus compliqué. Merlin jamais je n'aurais pensé à ça ! Castiel... Mariage, murmura Camille.
— Il se fait plus tout jeune en plus lui. Pourquoi le marier si tard ?
— Apparemment sa fiancée devait d'abord avoir seize ans, majorité sexuelle, et elle ne les aura pas avant l'année prochaine, marmonna Camille.
— Ah ouais. Dix ans d'écart quand même...
— C'est pas toi qui devais te marier avec Bellatrix ? rétorqua Camille.
— C'est annulé depuis mes douze ans, protesta Sirius.
— Tu ne nous l'as jamais dit, s'insurgèrent James et Peter.
— Qui est Castiel ? demanda Emilie, perdue et frustrée par son ignorance.
— Mon cousin aîné du côté de mon père, répondit Camille. Il a vingt-six ans, vingt-sept mai prochain.
— Mais s'il est majeur on ne peut pas le forcer à se marier, protesta Lily en émergeant de son livre.
— Pas chez les sang-purs. Il existe un document de mariage spécial : le Contrat du Sang, tu parles d'un nom pourri... On prélève une goutte de sang des deux fiancés et on signe leurs noms avec. C'est quasiment impossible de le défaire. Il y a plusieurs possibilités mais difficile de les mettre en œuvre. Si celui qui a rédigé le contrat le brûle, si une des conditions spécifiques au contrat est rompue ou si le prêtre qui officie le contrat officie l'union d'un des deux fiancés avec un autre sang-pur, le contrat sera rompu, énuméra Camille d'un air morose. Sinon ce sera mu par une volonté plus puissante que la leur qu'ils se marieront le jour écrit sur le Contrat.
— C'est radical, murmura James.
— Ces trucs là c'est l'enfer. Il y a peu de chance que Castiel s'en sorte, commenta Sirius.
— Un de mes cousins a eu ça. Il était à deux doigt d'assassiner sa fiancée mais son père lui a jeté un Stupéfix et ils se sont quand même mariés, déclara tranquillement Marlène. La fille a pleuré pendant toute la cérémonie. C'était insupportable alors je me suis barrée.
— Je reviens j'ai... Oublié un truc, s'excusa Camille en se levant précipitamment.
Elle attrapa son sac et s'éloigna à grands pas hors de la Grande Salle, suivit du regard de Sirius et Aleks. Camille se cogna contre Tom qui rentrait dans la salle, le Serpentard afficha un air inquiet et sortit avec elle, son bras passée sur ses épaules affaissées.
— Que se passe-t-il ? demanda Mary en relevant la tête, l'air soulagée.
— Le cousin de Camille va subir un mariage forcé par un Contrat du Sang, marmonna Remus, la tête dans son troisième bol de chocolat.
— Ah... Emmeline m'en a parlé. Sa tante en a subi un et tout s'est bien passé. Ils sont même tombés amoureux, raconta Mary en haussant les épaules. Tant que ce n'est pas un mariage incestueux...
— M'en parle pas, grommela Sirius. Orion et ma harpie de génitrice ça n'a pas fait bon ménage. La seule chose positif qui en est ressorti c'est moi.
— Alors rien de bon n'est venu de cette union, lança Marlène avec un petit sourire.
— Mariage incestueux ? répétèrent Lily et Emilie avec horreur.
— Oui entre cousins souvent, précisa Mary.
— Elle est bizarre Camille, marmonna Aleksander en fixant avec inquiétude la porte.
— Pas plus que d'habitude, lança Remus depuis son bol.
— Elle est très proche de Castiel, en même temps. Et puis c'est le seul membre tolérable dans sa famille. Éventuellement Fleur le serait aussi. Mais elle est encore trop jeune pour savoir de quel côté elle est, répondit Sirius.
— Qui est Fleur ?
— La petite sœur de Camille, elle a onze ans si je me souviens bien.
— Pourquoi elle n'est pas à Poudlard ? demanda James.
— Elle est malade, elle a un problème avec ses jambes et ne peut se déplacer qu'en fauteuil roulant depuis ses six ans.
— Triste histoire, commenta Marlène en décrochant ses lettres. Tiens Emilie, c'est de ta mère.
Emilie la remercia et se plongea dans sa lecture, elle dut relever la tête pour répondre aux nombreuses questions de James. Il se trouvait que le père d'Emilie était un moldu peu à l'aise avec la magie et donc avec les hiboux. Alors les McKinnon faisait la liaison pour sa mère, une sorcière sang-mêlée.
— Je peux t'emprunter ta Gazette ? demanda Lily à Mary.
— Tu peux la garder il n'y a rien d'intéressant, décréta-t-elle d'un air soulagée.
— Hum... Il y a quand même des disparitions, commenta aigrement Lily. Et... Mon Dieu ! Un mort par Impardonnable.
— C'était pire l'année dernière. C'est bizarre comment les choses se sont améliorées comme ça, déclara Marlène songeuse.
— Les Aurors ont sûrement commencé à prendre Voldemort au sérieux, dit James en lisant sa propre lettre. Apparemment, ils ont arrêté un seul Mangemort fidèle en trois mois...
— Un pour combien ? Quarante ? Cinquante ? Et pendant ce temps des innocents souffrent ! Les disparus ne sont sûrement pas à l'abri dans une villa ! s'emporta soudainement Lily.
— Et qu'est-ce que je peux y faire moi ? rétorqua sèchement James. La situation m'irrite autant que toi Evans.
— De toi on attends rien. Ce sont des adultes responsables comme ton père dont on attends des choses, des avancées !
— Mon père attraperait sûrement plus de Mangemorts avec plus d'effectifs et l'autorisation de Minchum !
— Taisez-vous, ordonna Remus. Ce n'est la faute de personne tout ça ! Les adultes responsables font sûrement ce qu'ils peuvent...
— On agira quand on sera diplômé, déclara Emilie.
— Parce que c'est sûr qu'avec nos dix ASPICs, on va lui en mettre plein la tronche à ce Voldemort, rétorqua sarcastiquement Sirius.
— Peut-être pas, je vous l'accorde. Mais avec vos dix ASPICs vous pourrez suivre une formation d'Auror comme vous le souhaitez monsieur Black, intervint une voix paisible derrière Sirius.
— Professeur ! sursautèrent Lily et Mary en voyant le directeur derrière elles.
— En personne, répondit le professeur Dumbledore avec amusement. Je n'ai pas pu m'empêcher d'écouter votre conversation jeunes gens, ma curiosité est un vrai fléau, et Miss Finn et Monsieur Lupin ont tout les deux raison. Je me doute que cela doit vous frustrer de ne rien pouvoir faire depuis le château et je me vois dans l'obligation de vous dire que ce n'est pas le cas. Passez vos examens, décrochez vos diplômes pour avoir un bon travail et pour pouvoir changer les choses. Sur cela, je me retire jeunes gens. Passez une bonne matinée ! Oh et aussi passez dans mon bureau messieurs Potter, Black et Pettigrow. Le professeur McGonnagall aurait apparemment trouvé une ode à la gloire des Maraudeurs sur un des mur des Serpentards, nous allons devoir régler quelques détails ensemble ! Disons vingt heures ? Vous en serez bien évidemment excepté Monsieur Lupin... Passez le bonjour à votre mère !
Le directeur salua les élèves d'un hochement de tête et les gratifia d'un sourire malicieux avant de sortir tranquillement en fredonnant un air de valse. Lily soupira et se replongea dans son livre de Sortilèges tandis que Remus gémissait et que ses trois amis éclataient de rire. Seulement ils s'étranglèrent dessus quand ils comprirent qu'ils risquaient d'être en retard pour leur rendez-vous au clair de Lune qui commençait à dix-neuf heure. Ils commencèrent à se confondre en excuse auprès de Remus sous les regards interloqués des filles.
— Pas grave, marmonna Remus même si un douloureux pincement le frappa en plein cœur.
— Bien sûr que si c'est grave ! s'emporta Sirius. On va se libérer le plus tôt possible Lunard.
Depuis la mésaventure du Saule Cogneur, il faisait particulièrement attention à Remus et sa condition. Et il mettait un point d'honneur à être toujours présent et correct lors des pleines Lunes. Or c'était son idée l'ode à leur gloire et c'était à cause de cela que Remus se transformerait seul, et douloureusement, comme d'habitude.
Aleksander semblait être le seul à avoir compris le problème, il savait depuis la moitié de la cinquième année qu'ils étaient trois animagi. James se transformait en cerf brun, Sirius en chien noir, Peter en rat gris et ils accompagnaient Remus lors de ses transformations. Mais ce soir ils arriveraient en retard. Inconsciemment Aleksander pris la main de Remus dans la sienne sous la table. Le loup-garou ne se dégagea pas et grommela dans son bol.
— On y va Mary ? On va être en retard en Arithmancie, dit Lily en se levant.
— J'arrive, répondit Marlène en enfournant une dernière tartine de confiture. À plus ! Aleks tu viens aussi ? Remus tu dois partir chez ta mère, j'imagine ?
— Quoi ? Ah euh ouais, mentit Remus.
— On a Arithmancie là ? demanda le Serpentard, perplexe.
— Ouais bouffon.
— J'arrive. On se voit à midi. À demain Rem', salua Aleksander avec un sourire aux lèvres.
Remus se redressa pour le voir partir avant de se replonger dans son bol d'un air sombre. Pourtant il ne put empêcher un sourire de fleurir sur ses lèvres. Aleksander n'était pas au courant pour sa condition, pourtant il n'avait rien dit sur son humeur exécrable. C'était injuste d'être un petit-ami aussi exemplaire... Il ne savait même pas quelles excuses il lui sortirait demain à l'infirmerie. Surtout que si ses amis n'étaient pas là, ses blessures seraient plus nombreuses et graves.
Remus se sentait coupable de mentir ainsi à Aleksander qui était d'une patience extraordinaire avec lui.
— Remus ! appela Sirius.
— Hein ?
— On dit pas "hein" mais "comment".
— Qu'est-ce qu'il y a ? grogna Remus.
— On part en Divination t'es sûr de pas vouloir aller à l'infirmerie ? demanda James.
— Non c'est bon, en plus j'ai une dissertation à rendre en Étude de Runes. Je vais aller me cacher dans la Salle sur Demande. On se voit plus tard, les salua-t-il.
Ses trois amis échangèrent un regard inquiet avant de s'en aller en gratifiant Remus d'une tape sur l'épaule. James et Sirius se chamaillèrent pour savoir qui était le plus medium durant tout le chemin qui menait à la Salle de Divination. Peter entreprit de les raisonner quand ils entrèrent, en retard évidemment. Le professeur Allopza les dévisagea d'un œil mauvais avant de leur désigner une table dans le fond. Elle semblait en pleine séance de spiritisme et déambulait sur son estrade en invoquant des esprits.
— Pettigrow venait ici ! J'ai remarqué un lien entre vous et l'esprit que j'essaie d'appeler ! Mais il refuse de me dire son nom veuillez lui demander, ordonna le professeur.
James et Sirius pouffèrent dans leur fond et Peter leur adressa un regard suppliant tandis que la professeur le tirait vers le milieu de la salle. Sirius fit un clin d'oeil à son acolyte avant de se saisir de sa baguette et de la pointer sur sa gorge d'un air conspirateur. Peter capta le geste de son ami et un petit sourire se dessina sur ses lèvres. Il s'avança au milieu leva les bras et commença son interrogatoire.
— Esprit es-tu là ?
— Ouais, répondit la voix amplifiée et déformée de Sirius.
— Il a parlé ! s'extasia Allopza. Continuez Pettigrow !
— Comment vous appelez-vous cher esprit ?
— Vous pouvez m'appeler « Seigneur Sirius le Magnifique » ! gronda Sirius tandis que James se bidonnait à ses côtés.
— Il a un nom ! releva la professeur avec ravissement.
— J'ai une demande ! rugit Sirius.
— Que voulez-vous, Seigneur Sirius le Magnifique ? demanda Peter qui réussit par on ne sait quel miracle à rester sérieux.
— Allez chercher l'actuelle professeur de Métamorphose ! J'ai une demande très spéciale à faire à Minnie !
— Tout de suite Seigneur Sirius le Magnifique, accepta Allopza. Curphy ! Allez me chercher le professeur McGonagall immédiatement ! Oh quelle chance a Minerva ! Mais dépêchez-vous voyons !
Edward se leva en grommelant, adressant un regard amusé aux Maraudeurs au passage. Peter et Sirius continuèrent d'amuser la classe et de répondre aux questions enthousiastes du professeur Allopza. Un quart d'heure plus tard, la trappe s'ouvrit et Edward en sortir, le professeur McGonagall sur ses talons, l'air furieuse.
— Esmeralda que se passe-t-il donc ? J'ai du laisser mes élèves de deuxième année à la charge de Monsieur Blue à cause de vous !
— Venez vite Minerva, un esprit souhaite communiquer avec vous ! C'est une opportunité incroyable pour vous !
Complètement désemparée, le professeur McGonagall vient se placer sur l'estrade. Elle adressa un regard exaspéré à Peter qui lui fit un petit signe de la main.
— Seigneur Sirius le Magnifique, maintenant que Minerva est là, vous pouvez lui adresser votre requête !
— Sirius ? répéta McGonagall, interloquée. Oh par la baguette de Merlin...
— Minnie ! rugit Sirius. Voulez-vous m'accompagner au bal d'Halloween ?
— Une heure de retenue pour vous Monsieur Black et amenez Monsieur Pettigrow et Potter avec vous, soupira McGonagall alors que la classe éclatait de rire.
— Mais professeur ! râla Sirius. Je vous aime !
— J'en suis navré pour vous Black mais ce n'est pas réciproque.
James s'écroula de rire sur la table face à la mine défaite de son meilleur ami.
***
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