Chapitre 16 : Hide Your Love Away


1976

Chapter 16 : Hide Your Love Away

Aleksander sentit son visage se tordre de douleur. Remus continuait de le fixer sans bouger, le visage déchiré par la colère et l'incompréhension.

— C'est compliqué ? répéta Aleksander dans un souffle.

Remus recula, ses yeux grands ouverts. Il semblait se rendre compte de ce qu'il avait dit et fit la première chose qui lui passa par l'esprit, il claqua précipitamment sa porte. Aleksander resta immobile devant l'entrée fermée.

Bordel ça faisait mal, ça faisait si mal. Il avait été rejeté par beaucoup de personnes dans sa vie, son père, sa belle-mère, ses camarades de Durmstrang, les Serpentards... Mais il n'avait jamais eu aussi mal de toute sa vie. Même un sort en pleine poitrine ne lui avait pas semblé si douloureux. C'est compliqué ? Non. Non. Non, il ne pouvait pas avoir dit ça. C'était impossible. Il n'avait pas dit ça.

Tu peux pas me dire ça, s'exclama Aleksander en s'effondrant contre la porte, à deux doigts de gémir. Pas après ce que je t'ai dis ! Merde Lupin ! Ouvre cette porte !

Remus laissa échapper un murmure indistinct pourtant Aleks ressentit une telle impuissance dans sa voix que son cœur se tordit. Il se cala dans l'embrasure de la porte, se moquant bien que quiconque puisse monter et le voir dans cet état. Un bulle d'émotions s'était formée dans sa gorge, un mélange improbable d'incrédulité, de colère et de tristesse qui l'empêchait de prononcer un mot sans gémir.

Remus ne savait pas comment répondre. Qu'est-ce qu'il était supposé dire ? Moi aussi je t'aime ? Je t'aime depuis que tu as rabattu le caquet de Rogue pour la première fois ? Je t'aime depuis que tu t'es retourné contre ta propre Maison pour défendre les personnes comme moi ?

Il ne pouvait pas dire je t'aime. Il n'y arriverait pas. C'était nouveau encore. Il ne comprenait pas encore.

Il se laissa aller contre sa porte, sa tête penchée en avant alors qu'il essayait de répondre, de dire au moins quelque chose. Aleksander méritait au moins qu'il essaye. Il avait eu le courage de lui dire, c'était brave. Peut-être que c'était la chose la plus brave qu'il n'ait jamais vu.

Aleks, on est amis.

Alors non, croassa-t-il. Non ! Ne me sors pas cette excuse stupide, tu sais bien qu'on est dix fois plus que des amis !

Et les autres tu y as pensé ? lança Remus d'une voix enrouée. À leurs réactions ? À ce que notre relation va changer ? C'est égoïste de prendre une décision qui changerait notre groupe...

Je ne vois pas en quoi ça les dérangerait, notre relation ne va rien changer Remus ! Et puis merde alors sois égoïste alors !

On est des mecs Aleks ! Deux gars.

Aleksander resta silencieux et Remus sentit son regard désapprobateur et furieux même à travers la porte en bois. Le Gryffondor fixait en retour la porte avec culpabilité. De toutes les raisons qu'Aleks attendait c'était celle auquelle il avait le moins pensé. Sûrement parce que c'était la plus évidente.

C'est juste pour ça ? Parce que je suis un mec ? Remus je croyais qu'on avait dépassé...

— Non ! Enfin oui... Je... Je ne sais pas. Aleks, tu es... Tu es bien plus qu'un ami ou juste un mec à mes yeux, tu le sais ça ? Mais pas aux yeux des autres. Aux yeux des autres... On est détraqués Aleks, on est malades. Toi, tu fais partis des chanceux qui s'en foutent royalement de ce que pense les autres mais pas moi ! J'ai pas besoin d'apparaître encore plus dangereux ou taré aux yeux des autres. Savoir que nous deux ensemble pourrait changer la vision que mes amis ont de moi, je trouve ça insupportable. Moi ça me fait peur... Et toi aussi tu me fais peur. J'ai tout essayé, t'es toujours revenu ! J'ai beau essayer de te repousser, tu reviens toujours ! J'arrive pas à te supprimer de ma vie et c'est quelque chose de vraiment flippant, Aleks. Moi, je ne peux pas. Je ne pourrais pas... Je devrais te faire entièrement confiance parce que...

— Tu ne me perdras jamais Remus, répondit Aleks en devinant le fil de pensée de son ami. Je serai toujours là. Tu peux me faire confiance. Je ne voudrais jamais te faire du mal.

— Tu ne peux pas en être sûr, tu ne sais pas de quoi demain est fait. On est que deux ados. Et dehors... C'est la guerre bordel.

— Et alors ? Mieux vaut profiter du moment présent. Il n'y a que les gens qui ont trop peur de tout perdre qui s'empêche de vivre. Mais la vie... C'est... C'est comme une partie de poker, tant que tu as de bonne cartes tu continues de jouer. C'est toi, tu es ma bonne paire de carte Rem' et notre partie de poker elle vient juste de commencer.

— Et les autres ? Qu'est-ce qu'ils vont penser ? Sirius a déjà deviné mais je ne veux pas que James ou Peter me voient différemment.

Aleksander ne dit rien pendant un moment. Durant une seconde Remus eut même peur qu'il soit parti. Mais finalement le batteur reprit la parole en pesant chacun de ses mots.

— On n'est pas... On n'est pas obligé de leur dire, proposa-t-il. À propos de nous. De toute façon si Sirius bave sur ma meilleure amie j'ai bien le droit de baver sur le sien.

— Je devrais leur mentir ? demanda Remus en fronçant les sourcils. Et comment tu sais pour Sirius et Light ?

— Tout le monde ment lors d'une partie de poker. Et je ne suis pas aveugle. Sirius est clairement jaloux d'Hollander. Écoute, moi tout ce que je veux c'est toi, continua Aleks d'une voix ferme. Je m'en contrefous des autres ! Peu importe la façon dont je t'ai, poses tes conditions pour qu'on soit ensemble, je ferai tout ce que tu veux.

— Brand...

— Tout ce que tu veux.

Remus enfouit ses mains dans ses cheveux, tirant légèrement. Le désespoir dans la voix du Serpentard lui brisait le cœur. Il avait tellement envie d'être avec lui mais il avait tellement peur... Peur des autres. Peur de se faire juger, insulter, tabasser simplement parce qu'il sortait avec un type génial.

— S'il te plaît Remus, murmura Aleks.

Il devrait la contourner, cette angoisse. Aleksander le méritait. Peur ? C'était un Gryffondor. Incertain ? Il savait qu'il voulait être le Serpentard pas besoin d'y réfléchir à deux fois. Il pouvait poser ses conditions pour être avec Aleks alors pourquoi hésitait-il encore ?

Parce que c'était trop beau pour être vrai.

Les sentiments qu'on avait pour certaines personnes étaient rarement réciproques. Surtout quand ces personnes étaient du genre d'Aleks. Alors que ce dernier lui avoue l'aimer c'était inespéré, quasiment impossible. Quand il avait commencé à tomber amoureux du Serpentard en cinquième année, il n'avait jamais imaginé entendre ces mots de sa bouche ... Qu'il l'aimait.

Pourtant c'était le cas et Remus trouvait encore le moyen de ne pas se lancer. Sa crainte le dégoûtait et savoir qu'il était à l'origine du tremblement mal-assuré dans la voix d'Aleksander, d'habitude si confiant, le dégoûtait.

Il ne lui fallut qu'un énième s'il te plaît du Serpentard, qu'un moment d'hésitation pour que ses doutes cèdent. C'était dans ses moments qu'il comprenait pourquoi il n'avait pas fini à Serdaigle. Parfois il n'arrivait plus à réfléchir, il se laissait juste porter par le courant. Et Remus devait prendre des risques pour une fois dans sa misérable vie. Aleksander valait bien tout les risques du monde.

— D'accord, murmura Remus. Oui... Oui je veux... Bien sûr que je veux être avec toi Aleks, depuis longtemps aussi.

Aleksander ne s'était jamais senti aussi soulagé de toute sa vie. Inconsciemment il posa son front contre le battant de la porte, son coeur battant la chamade. Il laissa échapper un soupir de soulagement qui atterrit aux oreilles de Remus.

— Mais personne ne saura, ajouta précipitamment Remus avec une pointe panique.

— Je m'en fous, assura Aleks en souriant sincèrement. Tu peux m'ouvrir Rem' ?

Le Gryffondor hésita avant de se relever rapidement et d'ouvrir la porte avec une certaine brusquerie. Immédiatement, le Serpentard bloqua son pied dans l'encadrement, de peur que le loup-garou ne referme la porte. De toute sa hauteur, il dévisagea Remus. Remus Lupin. Son petit-ami.

Il le dévisagea d'un regard scrutateur sans rien dire, détaillant son visage et son corps. Le Maraudeur cligna des yeux et fronça son nez. Inconsciemment il basculait d'une jambe à l'autre, ses doigts tapotant sa cuisse. Aleksander finit par incliner la tête sur le côté, un étrange sourire ornant ses lèvres.

— J'arrive pas à y croire. C'est bon ? C'est vrai ? Remus Lupin est mon copain ? déclara-t-il avec un grand sourire.

Les Serpentards pouvaient le traiter comme si c'était un sorcier terrifiant, Remus n'arrivait pas à se sortir de la tête son sourire si brillant. Oui Aleksander pouvait se révéler menaçant, mais il possédait aussi ce côté enfantin, enthousiaste qui le faisait sourire.

— Pour ton plus grand malheur, ironisa Remus.

— Crois-moi j'ai rarement été si peu malheureux. Bordel, je sors avec toi. Tu es mon petit-ami, répéta-t-il. Secret en plus, continua-t-il avec un regard languissant.

Remus déglutit face à son regard brûlant, se rappelant soudainement de leurs baisers et de ce qu'ils avaient éveillés en lui. Aleksander devait s'en souvenir aussi car il émit un bruit de gorge avant de se pencher en avant pour cueillir les lèvres de son petit-ami d'un baiser langoureux.

— C'est moi ou tu es encore plus mignon maintenant que tu es à moi ? murmura-t-il contre ses lèvres.

— C'est quoi ce goût Aleks... Attends, je rêve ou tu pues le cognac ? Ça ne va pas de boire à une heure pareille ?

— Ravi de voir que tu n'as pas changé, chéri.

— Tu n'as même pas ramener la bouteille, grogna Remus en fronçant ses sourcils.

— J'ai mieux que de l'alcool, promit Aleks en s'emparant du visage de Remus.

***

— J'ai rencontré une fille aujourd'hui, lança James depuis son lit.

— Chouette, grommela Sirius sur son lit en observant la carte des Maraudeurs.

— Autre que Lily, précisa James.

— J'écoute, fit Sirius en reposant la carte et en se tournant vers son ami.

— Elle est à Serdaigle.

— Hum.

— Elle joue au Quidditch.

— Mouais. Logique quand on te voit.

— Elle est Capitaine.

— Pas mal.

— Elle est en septième année.

— Ah ! Bien joué champion !

— Et elle me déteste.

— Donc elle est parfaite pour toi.

— Exactement. Et elle a un visage magnifique...

— Pardon ? s'étrangla Sirius. Elle est belle ?

— Magnifique. Avec son visage en amande et ses yeux chocolat aux reflets...

— Hé Lunard ! Corny a trouvé une autre fille qu'Evans sur qui baver.

— Impossible, protesta Remus en se redressant dans son lit. Qui ?

— Emmeline Vance, leur apprit James avec un sourire.

— Hé ! Je crois que je la connais. Une Italienne, très intelligente, elle fait partie du programme d'échange je crois. Et elle est à Serdaigle, non ?

— Non mais ça on s'en fiche Lunard, soupira Sirius. Est-elle prête à nous aider à défoncer les Serpentards ?

— Langage, gronda Remus.

— Totalement, répondit James en tapant dans la main de Sirius.

— Désespérant, soupira Remus en se recouchant.

— Et donc quoi de nouveau pour toi Sirius ? À part le fait que tu sois incapable d'assumer avec Light parce que ça pourrait devenir sérieux.

— Y'a cette fille Cassidy Dobberige je crois qui est cool. Je pense que je vais l'amener au bal. Et toi Lunard ?

— Comment ça « et moi » ? répéta Remus en arquant un sourcil dans le noir.

— Tu y vas avec qui ? Au bal ?

— Je ne sais pas. Je pense que je vais y aller seul.

— Quoi ? Mais pourquoi ? Y'a pas mal de fille qui m'ont demandé si t'étais libre ! Je leur ai dit que tu serais ravi de les accompagner...

Remus s'étrangla dans son lit et se redressa à nouveau, l'air indigné cette fois.

— Tu as fais quoi ? James ne me dit pas que t'as fais ça !

— Ben quoi ? Pete et Patmol ont des rendez-vous eux ! Si tu continues à rester célibataire tu vas finir vieille fille, Lunard.

***

— Comment ça tu refuses d'avoir un cavalier ? demanda Alice à Marlène.

— Je ne céderai pas à la pression de notre société qui exige qu'un mec m'accompagne.

— Et toi tu es d'accord ? lança Alice à America.

— Totalement. On ne se laissera pas traiter comme des pantins par notre société conformiste. J'y vais seule si j'en ai envie, on est en 1976 !

— Je ne sais absolument pas ce que je fais ici mais là je suis d'accord. Prenons notre indépendance, renchérit Emmeline.

Marlène sourit et se rapprocha de la Capitaine pour entamer la discussion. Elle finit par passer un bras autour de ses épaules au milieu de la conversation, lui proposant de rejoindre son groupe de célibataires. Emmeline s'apprêtait à accepter avant que James ne débarque devant elle, tout sourire.

— Tu es en retard Jaimie, remarqua Emmeline.

— Dis James tu n'aurais pas vu Aleks ? demanda America. Et Camille aussi a disparu.

— Light parlait de poêle il me semble et Aleks est dans notre dortoir avec Remus, lui apprit James. Désolé Emmy. Je me préparais à encaisser ta beauté.

— Dans ce cas là, je te pardonne. C'est vrai que c'est dur.

Marlène, Alice, Emilie et Mary échangèrent le même regard incrédule. D'habitude Potter ne réservait-il pas ce genre de phrase douteuse à Lily ?

— Tu sais que ma proposition tient toujours, ajouta James avec un grand sourire.

— Et la réponse reste non, rétorqua Emmeline. Bon on se dépêche, je n'ai pas que ça à faire !

Emmeline partit en direction de la sortie sans attendre la réponse de James. Ce dernier indiqua à America quelques précisions sur ce qu'avait dit Camille avant de courir rejoindre la Serdaigle.

— Vous pensez que cet idiot a changé de cible ? demanda Marlène en regardant le tableau se refermait.

— Oh que oui et cette petite est une perle ! s'exclama une voix derrière les filles.

Sirius se tenait là, fièrement, accompagné de Peter et Edward. Emilie ignora Black et alla rejoindre son petit-ami tandis que Mary demander gentiment à Peter si son mal de ventre était parti. Marlène fut la seule à écouter Sirius parler d'Emmeline.

— Mais écoutez-moi quand je parle ! protesta Sirius.

— Accouche alors ! s'impatienta Marlene.

— Alors figurez-vous que non seulement James a arrêté de nous emmerder avec son Evans mais en plus grâce à l'autorité de Vance, il dit de moins en moins d'idioties ! C'est fou l'influence qu'elle exerce sur lui. Il n'a même pas fait de commentaire sur le nouveau pyjama à dinosaures de Peter, s'émerveilla Sirius.

— Mec ! protesta Peter.

— Mince, désolé vieux... Mais rendez-vous compte ! Cette fille est la réponse à la stupidité de Cornedrue ! Enfin de James. C'est un être doué d'une intelligence et d'une violence dépassant tout les records d'Evans. En plus c'est une septième année et elle est super douée en Quidditch.

— Alors c'est quand que tu te trouves une fille ? Histoire de voir si ta stupidité a une réponse, rétorqua Marlène.

— Quand tu arrêteras de prétendre qu'être seule ne te fais rien, McGrognon.

— Je ne suis pas seule, j'ai America avec moi !

— Deux filles... Intéressant, songea Sirius en réfléchissant. Sous la douche ?

— Arrête tout de suite de penser à ce que tu penses sale pervers ! s'écria Marlène en frappant le Maraudeur à l'épaule.

Sirius se mit à rire, lui assurant qu'il ne faisait que plaisanter. Mais Marlène continua de lui asséner son livre de Métamorphose sur son épaule, une étincelle de panique brillant dans ses yeux.

Dans le dortoir quarante-deux, un jeune homme sursauta en entendant un hurlement féminin suivit d'un aboiement de chien. Aleksander posa une main sur son cœur en jurant contre les bruits constants chez les Gryffondors. Cela changeait de la Salle Commune des Serpentards où le silence et les ricanements régnaient en maître.

La seule exception restait les parties de poker toutes les semaines. Les Serpentards faisaient alors apparaître une immense table au milieu de leur Salle Commune, où se tenait l'Élite et où tout les coincés relâchaient leurs masques et pressions pour redevenir de simples adolescents. Sauf pour une poignée d'élèves, ceux qui composaient l'Élite, qui se devaient de garder un masque neutre et impassible. Les membres de l'Élite changeaient tout les mois. On faisait alors partir ceux qui avaient perdu la main et on faisait monter ceux qui s'étaient démarqués. Cette règle valait pour tout le monde excepté pour deux personnes qu'on avait élu présidents de la tablée.

Regulus Black et Marlène McKinnon.

Cette dernière avait eu du mal à se faire respecter à la table mais y avait gagné sa place en battant le prince des Serpents, le plus jeune Black. Entre eux deux c'était toujours la guerre, partout. Dès qu'ils se croisaient, ils se fusillaient agressivement du regard et ricanaient légèrement. Néanmoins, ils avaient tout les deux énormément de respect l'un envers l'autre et ils savaient reconnaître la valeur de leur adversaire. Tout autour de la Table on pouvait trouver d'autres petites tables où se réunissaient les joueurs de bas niveaux, il y avait aussi un bar où les joueurs allaient chercher un verre. Bien sûr l'Élite se faisait servir par des serveurs attitrés qui vérifiaient le contenu des verres pour éviter qu'un joueur ne drogue un autre. On ne plaisante pas avec l'argent.

Pour ce mois, les meilleurs joueurs restaient Regulus Black, Marlène McKinnon, Evan Rosier, Lucinda Taylor, Tommius Hollander, Frederick Turner, Kingsley Shacklebott, Axel Yaxley, Rosie Dice, Michael Jugson.

America avait tout orchestré pour que ces deux champions se retrouvent à la Table et sa stratégie avait brillamment marché vu que Marlène était parvenue au niveau du roi du poker et Fred en quatrième place. Le nombre de fric qu'elle s'était fait avec eux équivalait à l'achat d'une boutique d'Honeydukes. Cela ne dérangeait pas le moins du monde les deux joueurs, Marlène étant occupée à voler la place de Regulus et Fred s'amusait à faire tricher Axel et Lucinda.

Aleksander ne participait pas aux parties. Il s'était auto-proclamé bar-man et adorait préparer des cocktails que les joueurs n'avaient pas commandé. De cette façon il pouvait se faire de l'argent sans se le faire prendre deux minutes après et il pouvait aussi consoler Camille qui arrivait toujours en retard et ne pouvait pas rejoindre la table. Lors du premier mois, elle avait fait partie de l'Élite et elle avait pu remercier ses parents de lui avoir appris à aussi bien mentir. Seulement le mois suivant elle avait appris l'existence des partouclettes et elle devait maintenant courir dans tout les sens pour pouvoir assister aux deux.

Aleksander fixa Remus qui n'avait même pas cillé en entendant le cri. Le Gryffondor lisait paisiblement un livre, le tenant dans la main droite, l'autre caressant inconsciemment les cheveux bouclés de son petit-ami.

Aleksander en profitait pour admirer Remus. Il était beau quand il était concentré. Certes il le trouvait beau tout le temps, mais là il pouvait voir le visage de Remus changer d'expressions au fur et à mesure qu'il avançait sa lecture. De la colère à la surprise, toutes les émotions défilaient sur son visage zébré de cicatrices. Le Serpentard l'observa un long moment, immobile. Quand il se remit à bouger, il leva la main pour retracer lentement les cicatrices de Remus du bout de l'index.

Aleksander vénérait les cicatrices de Remus. C'était ce qui le rendait si fascinant au premier regard, c'était ce qui attirait le regard et qui le rendait si mystérieux. Aleksander n'avait jamais eu honte de ses propres cicatrices mais il savait qu'avec Remus il n'avait pas à les dissimuler. Lui il n'aurait pas peur de lui comme tout le monde. Remus comprenait.

En sentant le doigt d'Aleksander sur sa peau tout les sens de Remus se mirent en alerte et il se tendit en sentant le doigt du Serpentard retracer ses cicatrices. Remus détestait ses cicatrices. Contrairement à Aleksander, il les haïssait et en avait honte. Il les trouvait encombrantes, laides et témoins de sa faiblesse. Elles lui rappelaient sans cesse le monstre en lui.

Il baissa les yeux vers Aleksander qui le détaillait du regard en souriant, loin de trouver Remus monstrueux mais plutôt angéliquement beau. Remus fut troublé par son expression rêveuse et resta un petit moment à fixer le Serpentard.

— On apprécie le paysage Lupin ? railla le Serpentard.

Remus déglutit et ramena son livre devant son visage pour qu'Aleksander ne voit pas les rougeurs qui couvraient ses joues. Il balbutia une excuse en se remettant à lire.

— Remus. On sort ensemble tu as le droit de me regarder. Arrête de t'excuser, dit Aleksander en fronçant les sourcils.

— Désolé, marmonna le Gryffondor.

Aleksander éclata de rire et laissa sa tête retomber en arrière, rentrant en contact avec la cuisse de Remus. Le préfet leva les yeux au ciel. Aleksander finit par se retourner et se rapprocha de Remus. Il lui retira le livre des mains et le laissa tomber par terre pour avoir accès au visage du Gryffondor qu'il prit entre ses mains.

— Qu'est-ce que tu fais ? s'enquit Remus.

Aleksander le regarda avec patience et amusement.

— Je t'embrasse Lupin.

Aleksander embrassa avec douceur le loup-garou qui mit timidement ses mains sur sa nuque. La première fois qu'ils s'étaient embrassés Remus avait agi par impulsion. Il avait été surpris et sous le choc. Maintenant qu'il avait les idées claires, il ressentait clairement le baiser et toutes les sensations qu'il lui procurait. Mais maintenant qu'il avait les idées claires, il se mettait aussi à douter. Est-ce qu'il embrassait bien ? Ce n'était pas trop baveux ? Trop maladroit ? Trop incertain ?

Son copain embrassait divinement bien mais il doutait que ce fut son cas. Remus avait très peu d'expérience, il avait du embrasser deux filles dans sa vie, jamais de garçons. Or ce n'était pas le cas d'Aleksander qui avait pas mal d'expérience avec les deux sexes. Cela rendait Remus insignifiant et incertain face à tant de concurrence. Sentant un problème chez le Maraudeur, le Serpentard se recula et dévisagea son petit-ami, ses sourcils froncés.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Je... Enfin, rien. Il n'y a rien, mentit Remus.

Aleksander se contenta d'un regard sceptique et passa distraitement une main dans les cheveux du Gryffondor pour l'encourager. Remus se racla la gorge, sa voix soudainement rauque.

— C'est juste que tu as été avec beaucoup de gens Aleks. Je me demandais si... Enfin c'est juste que...

— Remus, si tu veux tout savoir... J'ai rarement autant pris mon pied en embrassant quelqu'un, répondit Aleksander avec sérieux.

Remus se cacha le visage avec ses mains en rougissant et en grommelant que ce n'était pas ce qu'il voulait dire. Il mentait à nouveau, c'était tout ce qu'il voulait savoir. Aleksander ricana et se redressa avant d'attirer le loup-garou contre son torse. Il enveloppa le Gryffondor de ses bras et posa son menton sur sa tête. Remus se figea. Il finit par se relaxer quand Aleksander se remit à jouer avec ses boucles blondes.

— Tu vois on est pas obligé de s'embrasser on est bien comme ça aussi, commenta Aleksander. Et je ne te forcerai jamais à faire quelque chose que tu ne veux pas faire Rem'.

Remus eut un douloureux pincement au cœur en entendant le ton véhément et presque acide d'Aleksander. Il se demandait toujours tout ce qu'il avait pu subir à Durmstrang pour qu'il soit aussi défensif et presque agressif.

— Je sais Aleks. Wow. Parfois tu peux vraiment te ramollir, qui aurait cru ça du Serpentard terrifiant ?

Aleksander ricana et posa sa joue sur les boucles du Gryffondor en humant doucement. Il ne savait pas s'il était vraiment à la hauteur, s'il était qualifié pour être le petit-ami de Remus mais il savait qu'il ferait de son mieux pour le rendre heureux. Et il semblait être sur la bonne voie à son grand soulagement.

Ils restèrent un petit moment dans cette position jusqu'à ce qu'Aleks sente que Remus s'était endormi. Il dégagea alors lentement le Gryffondor de son emprise et l'allongea sur le lit. Il se posta au bout du lit et regarda Remus dormir. Il avait l'air si paisible qu'Aleks se sentait lui-même apaisé. Remus replia les genoux contre son torse en se roulant en boule, Aleks sourit. Mais tout moment a une fin et ce fut une brusque douleur dans son avant-bras qui ramena le Serpentard à la réalité.

La douleur apparut violemment et repartit tout aussi rapidement. Surpris, Alexandre eut le souffle coupé et tout son corps se cambra. Il s'agrippa inconsciemment le bras en haletant. Un liquide noir ressemblant à de l'encre coula de son bras et Aleksander se figea en le reconnaissant.

— Hold da kæft, pas maintenant ! Merde, merde, jura-t-il.

La panique monta rapidement en lui et il se retrouva à jurer dans sa langue natale à voix haute.

— Værste tid, skide mørk magiker !

Il se leva en grimaçant et descendit le plus rapidement possible vers la Salle Commune, à la recherche d'une solution.

***

Camille releva la tête et regarda autour d'elle. Elle se leva et se tint la tête un instant quand le monde tourna à ses yeux. Tom qui s'était assoupi en faisant son devoir de Botanique s'agita à côté elle. Il papillonna des yeux et regarda sa petite-amie d'un air interrogateur.

— Tu vas où ? demanda-t-il en baillant.

— J'ai rendez-vous avec Aleks et Sirius, et je suis déjà en retard à cause de toi.

— C'est toi qui as traîné au lit, marmonna-t-il. C'était à tes risques et périls.

— Je t'aurais frappé si je ne tenais pas à te garder en bon état, menaça Camille en rajustant sa cravate.

— J'aimerai bien voir ça, miss crevette, ricana Tom en se redressant.

Miss Crevette ? Tiens Sirius m'appelle comme ça aussi, pensa Camille. Elle lança un regard venimeux à son petit-ami, qui lui répondit par un énième bâillement.

— À tout à l'heure, ne te fais pas coller, recommanda Tom alors que Camille sortait de la chambre.

— Tiens j'y aurais jamais pensé, répliqua sarcastiquement cette dernière.

— Hahaha. Très drôle.

Light ferma la porte avec un petit sourire en levant les yeux au ciel. Elle ajusta sa chemise et rassembla ses cheveux en une queue-de-cheval en traversant sa Salle Commune. Elle chercha du regard son meilleur ami, mais Aleks n'était pas là. Elle continua son chemin en se dirigeant vers la Tour des Gryffondor, certaine d'y trouver Sirius.

Ce dernier l'aiderait à chercher à Aleks, il semblait toujours savoir où tout le monde se trouvait, très précisément. Camille savait qu'il cachait quelque chose à propos de cela mais pour l'instant il ne s'était pas trahi. Il lui avait juste fait un clin d'oeil malicieux avant de poser un index devant ses lèvres quand elle avait évoqué le sujet. Cependant alors qu'elle pénétrait dans la Salle Commune des rouges et or, elle se rendit compte avec un sourire soulagé que Sirius ne la narguerait pas avec son secret aujourd'hui.

Aleksander était déjà là. Pour une fois qu'il était à l'heure ! Seulement, il ne semblait pas très forme. Il discutait dans un coin avec l'aîné des Black, le visage pâle, ses traits tirés et tremblant légèrement. Il appuyait contre son avant-bras gauche, une sorte de torchon souillé d'un liquide rougeâtre. Appuyé contre un mur à côté de lui, Sirius le regardait avec une expression à mi-chemin entre l'amusement et l'inquiétude. Camille les rejoignit d'un pas rapide et fixa avec étonnement le bras de son meilleur ami.

— Par la baguette de Salazar, qu'est-ce que tu t'es encore fait ? demanda-t-elle.

— C'est ce que je m'évertue à découvrir, princesse. Mais Brand ici présent n'est pas très coopératif ! s'impatienta Sirius.

— Je te l'ai dit, je me suis juste coupé ! Rien de grave, s'énerva Aleks.

— Rien de grave ? Tu te fiches de moi ? Tu pisses le sang ! Montre moi, ordonna Camille.

— Ce n'est pas important...

— Aleksander, fit Camille avec autorité. Ton bras, immédiatement.

Avec un soupir piteux, Aleksander tendit son bras pour que son amie l'examine. De longues estafilades le recouvraient, traçant des lignes sur sa peau dont du sang s'échappait à grands flots.

— Mais bon dieu, qu'est-ce que tu as fabriqué ? demanda Camille d'une voix blanche.

— Rien. Je me suis juste énervé... Et j'ai cassé une fenêtre...

— Tu crois vraiment que je vais avaler ça ?

— Avale ce que tu veux Light. Moi je ne te dis que la vérité.

— Tu te fous vraiment de ma gueule, petit... ! cria Camille l'air furieuse.

— Camille, calme toi. Y'a du monde autour, et toi le briseur fenêtre cache ton bras de défiguré. Y'a des enfants dans cette salle, intervint plus calmement Sirius. Venez, on va parler dehors.

***

Des avis ? Des questions ?
Je suis preneuse.

Hey fuckers ! How y'all doing ?

Je suis pardonnée pour Remus ?

J'ai oublié de préciser que l'inventeur de la partouclette n'est pas moi-même mais Urbain de la chaîne YouTube « Topito » qui est géniale  ! Allez la regarder, c'est le mec avec la barbe je précise. Bref c'est lui qui a inventé le nom de la partouclette et qui me l'a fait découvrir, je l'ai juste revu à ma sauce ! Le mérite de l'avoir inventé revient à des inconnu dont il parle dans un de ses sketchs. D'ailleurs qu'est-ce que vous en pensez ?

Et des parties de poker ?

J'attends vos retours, vos votes et vos commentaires !

Et à demain si vous le voulez bien !

(Y'aura pas de chapitre demain, c'était pour la rime.)

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