Chapitre 10 : La fosse de l'éternelle damnation
Septembre 1976
Chapter 10 : La fosse de l'éternelle damnation
Les joueurs de Quidditch, nouveaux et anciens, sortirent tous pratiquement en même temps des vestiaires. Sauf évidemment Sirius qui aimait prendre son temps sous la douche pour se pomponner. Il était pire qu'une fille selon James et Marlène quand il s'agissait de son hygiène et de ses cheveux. Il avait d'ailleurs un shampoing spécial pour ses pointes, à la framboise et la goyave sucrée. Sirius n'était cependant le dernier dans les vestiaires.
Jina et Camille prenaient aussi leur temps et discutaient en s'habillant. Camille s'étant trompé de vestiaire, elle s'était retrouvée dans celui des Gryffondors par erreur.
James et America finirent par crier aux filles de se dépêcher et les trois retardataires sortirent tranquillement. Mais Sirius dût retourner à l'intérieur quand il s'aperçut qu'il avait oublié sa batte et son démêlant ce qui était bien évidemment une véritable catastrophe. Arrivé aux limites de sa patience, Thomas alla chercher le Maraudeur alors qu'Aleksander s'éclipsait prestement.
Quand Sirius maniaque Black fut enfin prêt, ce fut au tour de Remus de s'excuser pour aller récupérer son magie-parleur. Mais on ne lui en tint pas rigueur parce que c'était Remus, tout simplement. Sirius ne manqua pas de s'indigner devant ce traitement de faveur.
Ce fut à cet instant qu'un jeune homme sortit des vestiaires des Serpentards, agitant ses cheveux pour se débarrasser de l'eau accumulée dans ses boucles brunes et en se disputant avec Axel Yaxley. Il s'arrêta devant les gradins des Serpentards, cherchant quelqu'un du regard et son regard s'arrêta sur le groupe bruyant, surtout sur une certaine Serpentard aux cheveux blonds.
Il appela Camille qui arrêta sa conversation avec Alice et Marlène en relevant la tête. Elle fronça les sourcils en reconnaissant son interlocuteur qui la rejoignit rapidement, très rapidement et finit en dérapage sa course devant elle. Arrivé devant la jeune fille, il reprit son souffle en réajustant son sac en bandoulière, la tête en arrière, le bras appuyé contre le mur des vestiaires. Axel le suivit et rejoignit son ami, plus tranquillement, un semblant de sourire sur le visage. Il salua James d'un hochement de tête respectueux que lui rendit le capitaine des Gryffondors.
— Oui Hollander ? demanda Camille avec prudence en s'adressant au nouveau poursuiveur.
— Tu... te... sou'iens de 'ot'e pa'i ? répondit Tom essoufflé.
— Je n'ai rien compris, articula Camille.
Tom sourit en inspirant une grande bouffée d'air tandis que Yaxley se moquait ouvertement de lui.
— Tu vois ce qui arrive quand tu essaies de faire la course avec moi ? railla-t-il.
— Il n'empêche que je t'ai battu, répliqua Tom avec triomphe.
— Oui mais on a l'impression que t'as besoin d'une bouteille d'oxygène pour survivre.
— Je ne peux pas t'entendre, ta voix semble à des années-lumières !
— C'est qui ces guignols encore ? soupira Thomas.
— Axel Yaxley, Capitaine des Serpentards, rétorqua Axel.
— Tom Hollander. Nouveau Poursuiveur, ajouta Tom.
— Ne vous fiez pas aux paroles de ce fieffé menteur, son vrai prénom est Tommius.
— Tu t'appelles Axel Corban Cormac Johann Yaxley, rétorqua Hollander.
— Qu'est-ce que tu me voulais Tommius ? l'interrompit Camille.
Tommius afficha un air renfrogné quand son vrai prénom franchit les lèvres de la blonde et Axel donna une tape sur l'épaule de son ami en signe de réconfort, un sourire plein de pitié étirant ses lèvres.
— Mais pourquoi tu fais ça ? Je ne lui ai même pas demandé ! s'exclama Tom.
— Juste au cas où, répondit-il en haussant les épaules.
— Mais me demander quoi au juste ? s'impatienta la Serpentard.
— Tu te souviens de notre pari ? Si j'intègre l'équipe j'ai le droit à une faveur ! déclara Tom en souriant triomphalement.
— Ah oui ça... marmonna Camille, les bras croisés.
— Veux-tu sortir avec moi à Pré-Au-Lard samedi prochain ? demanda Tom très sérieusement.
Camille le dévisagea avec stupéfaction. Quand Tom avait lancé ce pari en Sortilège, elle avait pensé qu'il lui donnerait un gage idiot ou un ordre stupide. Là, il l'avait prise au dépourvu. Elle décroisa les bras alors que ses amis commençaient à murmurer entre eux. La jeune fille pesait les pour et les contre dans sa tête quand elle se rendit compte, qu'elle ne pouvait pas refuser parce que c'était un gage. De toute façon, Tom était sympa et intelligent, qualités rares pour un Serpentard, elle ne voyait pas pourquoi elle se défilerait. Pendant ce temps-là, Tom affichait un air assez gêné et c'était compréhensible vu qu'Axel et America s'étaient mis à parier sur eux sans aucune gêne.
— D'accord. J'accepte, déclara Camille, magnanime.
— De toute façon ce n'est pas comme si tu avais le choix, sourit-il.
Camille soupira longuement mais tendit tout de même sa main. Tom la fixa un instant avec perplexité avant de la serrer et Thomas se mit à clamer son désaccord et son indignation qu'elle ne lui ai pas demandé son avis.
— Thomas, tu te tais ! ordonna Charlie.
— Mais je ne peux pas me taire elle va se balader dans une ville inconnue avec cet abruti, qui selon mon avis n'est pas du tout recommandable ! s'indigna Thomas en s'avançant vers les deux Serpentards.
Mais Charlie le retint par le bras et l'entraîna vers le parc en adressant un regard désolé à Tom. Thomas cria que si Tom osait s'approcher à moins de deux mètres de Camille durant leur rendez-vous « amical », il ferait en sorte que la lignée Hollander s'éteigne avec lui.
— Bon bah... On se retrouve à quatorze heure trente devant les Trois Balais samedi prochain ? dit Tom.
— C'est noté Tommius !
— Yaxley.
— Je ferais mieux de partir. On se voit à l'entraînement si je suis toujours entier America ! salua Axel et s'éloigna à reculons, avec un sourire cynique.
Hollander s'élança rapidement à la poursuite de son ami. Camille le regarda s'éloigner avant de se retourner vers America, le regard perplexe.
— Pourquoi il veut qu'on se retrouve devant des balais ?
America éclata de rire avec James qui donna un coup de coude à son meilleur ami, maussade. Sirius affichait une tête de six pieds de long. Il avait très envie d'aller dire deux mots à Hollander au sujet de Camille. Il savait très bien que c'était sa propre décision de ne pas demander à son amie de sortir avec elle mais cela ne l'empêchait de se sentir bouillonner de jalousie et de colère.
Finalement un murmure de James à Sirius, lui assurant que les chances pour que Camille refuse de sortir avec ce Serpentard étaient élevées, le calma. Ce fut donc d'un pas léger qu'il emboîta le pas à son meilleur ami pour retourner au château suivit de Remus et Peter. America et Marlène décidèrent d'aller se promener avant d'aller réviser à la bibliothèque ce que James trouva révoltant. Enfin jusqu'à ce que America lui explique qu'elles s'amusaient à lancer le plus discrètement possible des boulettes de papier sur la dragonne, Madame Pince.
***
Au moment où les Maraudeurs allaient passer la Grande Porte, une voix bien familière appela Remus. Ils se retournèrent tous en même temps, James avec des étoiles dans les yeux, Remus avec un soupir en avisant la tête de son ami, Sirius en grognant et Peter en riant toujours d'une plaisanterie d'Aleksander.
Lily Evans se dirigeait à grands pas vers les quatre garçons suivie de ses amies Mary, Alice et Emilie.
— Que puis-je faire pour toi Lily ? demanda gentiment Remus.
— Oh je voulais juste savoir si... commença Lily avant de s'interrompre et de se renfrogner en remarquant l'expression James. Qu'est-ce que tu as encore fait Potter ?
— Lily-jolie, veux-tu sortir avec moi à Pré-Au-Lard samedi prochain ? demanda James avec espoir.
— Quand est-ce que tu vas arrêter avec ça ? s'énerva Lily en le regardant avec agacement.
— Jamais ! Tu es si belle pourquoi abandonnerais-je ? Et tes yeux sont si merveilleux, déclara James en la regardant avec émerveillement et sérieux.
Mais Lily prit sa remarque comme du sarcasme et une autre de ses sempiternelles moqueries. Elle se mit à rougir et à bouillonner intérieurement. Elle était déjà assez complexée par son physique sans que Potter en rajoute une couche à chaque fois.
Elle savait bien qu'elle n'était pas belle avec ses cheveux tomates, son nez trop petit et son front trop large. Le seul trait qu'elle aimait vraiment chez elle c'était ses yeux. Mais maintenant Potter la faisait douter dessus. Ah qu'est-ce qu'elle le détestait ce Gryffondor arrogant. Pourquoi devait-il toujours critiquer et donner son avis sur tout ce que Lily aimait ?
D'abord ses jolis cheveux qu'elle avait adoré toute sa enfance avant les comparaisons peu flatteuses de Potter. Cheveux tomates, carottes, citrouilles... Cela avait continué avec son sourire qu'on qualifiait toujours de chaleureux avant que Potter ne lui fasse remarquer qu'il mettait en valeur son petit nez. Depuis Lily doutait systématiquement de son physique. Déjà qu'elle devait subir les remarques mordantes de sa sœur durant les vacances, maintenant que Potter se rajoutait dans l'équation Lily sentait sa confiance vaciller de plus en plus.
Elle avait beau prétendre que les remarques de Potter la laissaient indifférente, en vérité elle en souffrait énormément. Cela ne faisait qu'accentuer que son dégoût et mépris envers Potter. Elle décida donc de faire la chose la plus sensée à faire : l'ignorer.
— Mary et Emilie ont besoin d'aide pour leur devoirs de Défense mais je ne suis vraiment pas exceptionnelle dans cette matière. Alors comme tu es le meilleur, j'ai...
Lily s'adressait à Remus mais fut interrompu par les toussotements de Sirius et Mary lorsqu'elle fit remarquer que Remus était le meilleur. Le loup-garou esquissa un rictus fier qu'il envoya à Sirius. Mary quant à elle s'engouffra dans le château avec autant de dignité dont elle pouvait s'entourer sans jeter un seul regard derrière elle, son orgueil de Serdaigle piqué à vif.
— Comment peux-tu ne serait-ce qu'insinuer que quelqu'un est meilleur que moi en Défense, s'indigna Sirius en croisant les bras sur sa poitrine.
— Je suis désolée... Quoique pas vraiment en fait. Mais c'est Remus le meilleur, affirma Lily. Tu veux bien nous aider Remus ?
— Bien sûr, je vais chercher mon livre et j'arrive.
— Oh ne t'inquiète pas pour ça, nous allons à la bibliothèque de toute façon ! sourit Alice en s'emparant du bras de Remus sans douceur et en l'entraînant vers le château.
— Hop, hop, hop ! intervient Sirius en s'emparant du bras de Remus et en le tirant vers lui. Lunard est à nous, il reste avec nous !
— Pas aujourd'hui, répliqua Alice en récupérant Remus.
— Vous ne pouvez pas nous prendre Remus comme ça, s'interposa James d'une voix qui ne souffrait aucune réplique.
— Oh ça va... Vous ne pouvez pas nous le prêter au moins deux heures ? s'exaspéra Emilie.
— Je ne suis à personne...
— Et puis d'abord pourquoi il serait « à vous » ? Nous sommes bien plus recommandables que vous, les vandales, remarqua Lily en croisant les bras.
— Oui mais nous, nous sommes ses amis ! fit James en articulant avec exagération le dernier mot.
— Je suis son amie au même titre que toi, Potter ! Je suis sûrement une meilleure amie que toi d'ailleurs !
— Oh bien sûr ! Je ne savais pas que tu étais familière avec le concept de l'amitié Miss Préfète Parfaite. Les choses ne se sont pourtant pas super bien terminées avec Servilus, rétorqua James avec un sourire brillant.
Cette remarque jeta un silence de mort sur le groupe alors que Lily digérait ces paroles et que James commençait immédiatement à les regretter. La rousse fixa James, tremblante de rage. Elle leva sa main et frappa avec force la joue du Gryffondor. Des larmes de rage perlaient dans ses yeux mais Lily les contint avec difficulté.
James savait pourtant que Rogue était un sujet particulièrement sensible pour la jeune fille et qu'en plus c'était en partie de sa faute si tout s'était si mal terminé.
James porta la main à sa joue en clignant des yeux. Autour de lui Alice et Emilie mais aussi Remus le regardait avec déception. James n'aurait pas du faire la forte tête avec Lily, c'était lui qui était en tort, mais il ne put s'en empêcher et défia silencieusement la rousse du regard. En plus de cette façon, il pouvait observer les yeux verts de la jeune fille. Ils étaient encore plus beaux quand ils reflétaient sa colère ou sa tristesse même si c'était James qui en était la cause. Il se demanda si un jour, il verrait autre chose dedans. De la joie ? de l'amusement ? de l'amour ?
— Tu es vraiment détestable Potter. Ne viens pas te plaindre si tout le monde t'abandonnes plus tard ou si tes amis te laissent enfin tout seul, tu l'auras mérité ! cracha Lily avec dégoût. Tu ne sais absolument pas ce que c'est d'être seul !
Elle dégagea Remus de la poigne de Sirius et l'entraîna par la main vers l'intérieur en marchant à grands pas. Ses bottes martelèrent brutalement le sol à chaque pas. Emilie fut la première à sortir de son immobilité, elle rejoignit Lily et Remus en marmonnant « crève » à James.
— Félicitations James. Tu as finalement réussi à dire une idiotie plus grosse que toi !
James fixa le sol une fois les filles et Remus partis. Sirius soupira en passant une main sur son visage puis s'approcha de son meilleur ami. Il mit ses mains sur ses épaules et le força à le regarder.
— Quand on t'a conseillé de trouver des points communs avec Evans et d'en discuter tranquillement autour d'un thé avec elle, on ne pensait pas à Servilus ! s'exclama-t-il avec exaspération en secouant James avec force.
— Je me suis comporté comme un enfoiré, marmonna James. Désolé les mots sont sortis tout seuls...
— Je sais James. Mais bon ce n'est pas la première fois alors tu vas te ressaisir et on va aller sortir Lunard de ce merdier, rétorqua Sirius en passant son bras autour des épaules de son meilleur ami.
Il le guida vers l'entrée et Peter marcha à leurs côtés en souriant aux remarques idiotes de Sirius. Finalement James sembla s'être ressaisît quand il murmura « t'es nul » à Sirius alors qu'il racontait une blague sur Dmbledore. Peter sourit sincèrement quand James afficha un sourire narquois et se moqua de Sirius. Ce dernier se mit à protester vivement. Peter les observa rire et se disputer et il éprouva un sentiment de joie et de fierté intense quand il se rappela que c'étaient ses amis et cela depuis la première année. Leur amitié avait débuté très tôt.
Cela devait faire trois semaines que les cours avaient commencé pour Peter qui n'avait jamais été à l'école. Il n'en avait pas les moyens. Peter était désormais à Gryffondor en première année, depuis trois semaines, et il n'avait toujours aucune idée de pourquoi le Choixpeau l'avait envoyé dans cette Maison. Parce que, soyons honnêtes, Peter n'était pas vraiment courageux. Il était influençable, naïf, timide et n'avait aucune détermination. Et à côté de lui, dans son dortoir, il y avait deux garçons très forts, populaires et intelligents : James Potter et Sirius Black. Au départ ces deux-là ne le remarquaient même pas. Mais lors de cette fameuse soirée, le vingt-deux septembre, alors que le petit Pettigrow se faisait brutaliser par des Serpentards, les choses avaient changés. Sirius avait été le premier à s'interposer et défendre Peter, suivit de James puis de Remus, que les deux a is avaient pris sous leur aile.
Au final, les garçons avaient perdu le combat parce que quatre premières années contre trois cinquièmes années, cela ne faisait pas long feu. Mais ils avaient bien rigolé en teignant les cheveux de leurs adversaires en orange et en transformant leurs montres en pique-à-aiguilles (les seuls sorts qu'ils connaissaient par coeur). Et bien que Sirius ait avoué qu'il avait fait cela surtout pour défier les Serpentards, Peter s'était quand même sentit touché.
À partir de ce jour James et Sirius avaient commencé à protéger Peter, lui apprenant des sorts plus complexes afin qu'il puisse se défendre et les aider dans leurs farces. Peter avait, ce jour-là intégré, les Maraudeurs. Et il en était fier, il était extrêmement fier d'être un Maraudeur. Maintenant quand il se voyait dans le miroir, il pouvait sourire en voyant son reflet car c'était celui d'un garçon heureux et accepté comme il était par ses amis. Bien sûr son manque de confiance en lui n'avait pas disparu et il semblait parfois invisible aux yeux des autres. Continuellement dans l'ombre de ses trois brillants amis : James l'athlète et le leader des Maraudeurs, Sirius le rebelle celui considéré comme le cerveau des Maraudeurs, Remus le mystérieux garçon aux cicatrices, accessoirement la conscience des Maraudeurs. Et il y avait Peter.
Peter le petit garçon enrobé et discret, caché par ses amis. Peter l'intrus, celui que personne n'arrivait à comprendre. Que faisait-il avec les trois merveilleux garçons ? Peter aussi se posait la question, il ne savait pas vraiment pourquoi ils l'avaient accepté. Mais en tout cas, lui les aimait de tout son coeur et se fichait de faire tâche tant que ses amis ne le pensaient pas.
Mais la vérité c'était que quiconque observait attentivement les quatre garçons se rendait compte que Peter était le coeur des Maraudeurs. Ces derniers se battaient contre les injustices envers les nés-moldu et la discrimination. En acceptant une personne discriminée en leur sein, ils en avaient fait le coeur du groupe. En plus, Peter était quelqu'un de très gentil. Il était à l'écoute, il ne jugeait jamais, il ne se moquait pas et il réconciliait sans cesse les trois garçons qui se disputaient quand même assez souvent. Alors que Peter ne se battait jamais avec les autres. Il était le coeur du groupe d'amis, sans lui les Maraudeurs se seraient déjà séparés. Peter ne semblait peut-être pas s'en rendre compte mais il méritait sa place au sein du groupe. C'était un vrai maraudeur. Tant pis, si les autres ne s'en rendaient pas compte.
***
— On pourrait peut-être y mettre le feu ? proposa le jeune homme aux cheveux en bataille en redressant ses lunettes rondes sur son nez.
— Sérieux ? Un incendie t'as rien trouvé de mieux ? soupira son ami aux cheveux noirs et yeux gris anthracite. On croirait entendre Aleks... Le feu n'est pas la solution universelle !
James et Sirius regardaient d'un air pensif l'énorme porte de la bibliothèque de Poudlard. Ils semblaient réfléchir et quiconque aurait vu cela serait parti en courant. Quand les deux Gryffondor réfléchissaient ce n'était souvent pas, pour ne pas dire jamais, pour un devoir ou quoique ce soit qui soit en rapport avec les études.
— Bah quoi s'il y a le feu, ils devront sortir et Lunard aussi. Donc mission accomplie, on aura sauvé notre ami ! En plus on sera débarrasser de cet horrible endroit ! Hop deux tartes d'un coup, argumenta James.
— C'est deux pierres d'un coup, espèce d'ignare ! Mais si on met le feu, on risque de tuer Madame Pince, tu sais bien qu'elle n'abandonnerait jamais ses... « Choses » même si cela devait lui coûter la vie, répliqua Sirius. Et puis tu le commencerais où ton feu ?
— Tu veux dire... Ses livres ? demanda James en frissonnant de dégoût à l'entente de ce mot.
— C'est ça, approuva Sirius avec une grimace.
— Bah on sera débarrasser de la dragonne en plus ! Et voilà, deux cailloux d'un coup, s'exclama fièrement James, les mains sur les hanches.
— Pierre ! C'est pierre imbécile, s'écria désespérément Sirius.
— Pierre ? Il est revenu d'Albanie ? demanda James en regardant autour de lui.
— Non rien laisse tomber...
— En tout cas pour le feu c'est simple ! Un incendio et c'est bon ! On a qu'à le commencer là, suggéra James en pointant la porte.
Sirius regarda avec exaspération la porte puis son ami qui pointait toujours l'entrée avant de se pincer l'arrête du nez en soupirant.
— Et comment. Veux-tu. Qu'ils sortent. Si on met. Le feu. À la seule issue ? lança Sirius avec exaspération.
James laissa tomber sa main le long de son corps en regardant avec une petite grimace la porte.
— Mince alors...
— Il est nul ton plan Cornedrue ! s'exclama Sirius. Lunard est à l'intérieur, tout seul, avec les filles, chaque seconde compte !
— Mais toi t'as même pas de plan... Tu sers à rien encore une fois ! répliqua James avec humeur.
— Quoi ? Moi servir à rien ? C'est Sainte-Mangouste qui se fout de la charité ! Je suis le cerveau et toi tu es le petit neurone défectueux qui marmonne tout seul dans son coin.
— Non mais ça va l'ego là ?
— C'est toi qui me dit ça ?
— Il me semble que je peux encore voir mes pieds, ma tête ne me pèse pas trop Môssieur Patmol ! s'exclama James avec un air supérieur.
— C'est ça laissons le parler ça vaut mieux pour nous, répliqua Sirius.
— Pourquoi tu dis « nous » ? On est tout seul ici, dit James en haussant un sourcil.
— Mais qu'est-ce que vous faites là vous ? s'exclama une voix stupéfaite derrière eux.
— Mais bien sûr. Toujours là pour me contredire elle, bougonna James et Sirius lui donna un coup de coude.
— Tu devais pas venir réviser ici avec America et McKinnon, Camille ? demanda Sirius avec un grand sourire en remarquant l'absence de Marlène.
— Vous avez vraiment cru qu'on allait réviser un « samedi après-midi » ? se moqua Camille en croisant les bras.
— Tu as toujours trouvé le moyen de nous surprendre, fit Sirius en haussant les épaules, ses mains fourrées dans ses poches.
— Et sinon que faites vous ici ? demanda Camille en accentuant le vous.
— Pourquoi ne serions-nous pas ici ? Voyons Camille ! Sirius et moi sommes de studieux élèves férus de lecture prêt à commencer à réviser pour nos ASPIC dès aujourd'hui, répondit James d'un air sérieux.
Camille éclata de rire. Elle resta comme ça un long moment, à rire debout face à l'air outré de James et celui amusé de Sirius. Durant son fou rire, Camille observa discrètement Sirius du regard, se demandant à quoi il pouvait bien penser, et putain qu'est-ce qui lui arrivait ?! Elle n'était pas aveugle, elle voyait bien que quelque chose clochait, Sirius était bien plus distant avec elle et gêné. Elle avait aussi remarqué que Sirius l'évitait ou alors s'arrangeait pour que quelqu'un soit avec eux quand ils se parlaient, pour ne pas qu'ils se retrouvent seuls. Et cela lui faisait l'effet d'un coup de poignard dans le ventre, son ami l'ignorait et l'évitait. En ce moment-même, elle se demandait pourquoi. Qu'est-ce qu'elle avait bien puis lui faire pour le rendre comme ça ? Elle commençait à culpabiliser sérieusement pour un rien et à s'inquiéter de le voir partir en sens inverse quand il la voyait dans les couloirs. Elle avait plusieurs idées de pourquoi il agissait comme ça mais aucune ne faisait sens et elle avait peur d'empirer les choses en lui demandant. Alors elle ne disait rien et restait silencieuse en attendant que ce malheureux froid entre eux se dissipe.
— Bon sérieusement pourquoi vous êtes là ?
— On vient aider Remus.
— Remus est à l'intérieur ?
— Oui. Avec Evans, annonça sombrement Sirius.
— Par Salazar... murmura Camille, amusée.
— Depuis plus d'une dizaine de minute, ajouta gravement James.
— Doux Merlin ! s'exclama Camille, faussement horrifiée.
— Et oui... Tu nous aide à l'évacuer ? demanda Sirius.
Camille hocha affirmativement la tête, l'air aussi sérieuse que la situation l'était. Elle s'approcha des deux garçons et se mit également à fixer la porte.
— Bon, quel est le plan les gars ?
— Et bien Jamesie a eu la merveilleuse idée de mettre le feu à la porte, annonça Sirius en levant les yeux au ciel.
— Mais tu es idiot ! Comment veux-tu qu'ils sortent si on met le feu à la seule issue ? s'exclama Camille en regardant James.
— Exactement ! Merci Camille, ajouta Sirius triomphalement.
— Au moins moi j'ai eu une idée, marmonna James en se renfrognant.
— J'ai une idée ! s'écria Sirius.
— Bah vas-y alors, Monsieur Je-Sais-Tout ! répliqua James en commençant à bouder.
— Il faudrait simuler une attaque de mangemort du château ! proposa Sirius avec un grand sourire. Comme ça ils sortiront et toute la clique de Rosier sera contente !
— Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée, fit Camille en fronçant les sourcils.
— J'ai dit que j'avais une idée, j'ai pas précisé si elle était bonne, déclara Sirius exaspéré. Remus est déjà dans la fosse de l'éternelle damnation depuis au moins dix minutes, chaque secondes compte !
— Vous savez, c'est juste une bibliothèque... décréta une voix derrière eux.
Les trois adolescents sursautèrent et se retournèrent en même temps, le visage remplis d'effroi, pour se retrouver face à Mary qui affichait une mine exaspérée.
— Ne prononce pas le mot interdit ! ordonna James, soutenu par Sirius.
— Quoi ? Bibliothèque ? Je croyais que c'était chocolat le mot interdit ! dit Mary.
— Chocolat ? Pourquoi choco... commença Camille.
— J'ai entendu chocolat ! cria un Gryffondor en se précipitant hors de la bibliothèque.
Remus s'arrêta en catastrophe devant le quatuor d'élèves et regarda autour de lui, à la recherche de son met préféré. À sa suite se tenait Lily, Mary, Alice et Emilie qui observaient avec exaspération le Maraudeur. Au détour d'un couloir, Aleksander débarqua, affichant une mine soucieuse mais qui ne put retenir un sourire face au spectacle qui s'offrait à lui. Il avait entendu Remus crier chocolat et avait tout de suite changé de direction pour aller voir la scène.
— Ah c'est pour ça, chocolat, marmonna Camille.
— Et oui, Remus et le chocolat... Commença Aleks en s'approchant.
— Une grande histoire d'amour, ajoutèrent James, Sirius et Lily en souriant.
Mais quand elle remarqua que James était là, Lily ferma son visage et tourna les talons la tête haute. James la regarda partir avec tristesse, en songeant qu'il l'avait malheureusement grandement mérité.
— Bon ça ne se fait pas là ! Il est où mon chocolat ? demanda Remus l'air très déçu.
— Tu veux du chocolat Remus ?
— Tu en as Aleks ? fit Remus en le regardant, des étoiles dans les yeux, avant de rougir légèrement face au regard inquisiteur d'Alexandre.
— Toujours quand tu es dans les parages Lupin, répondit ce dernier en sortant quelque chose de sa sacoche.
Le Serpentard cassa un morceau de sa tablette au chocolat (au lait et aux morceaux de caramel, le préféré de Remus). Remus se dit que, décidément, cet homme était parfait. Il observa son ami lui donner un morceau de chocolat en lui souriant adorablement et il lui offrit un grand sourire en retour. Ce sourire était causé autant par le chocolat que par le jeune homme qui se trouvait en face de lui, et ça, ce n'était pas rien.
Aleks regarda Remus prendre le bout de chocolat en le remerciant avec une joie éclatante et un sourire qui ferait fondre de la neige éternelle. Le Serpentard se sentit également fondre, « l'effet Remus » selon lui. Cet effet était simple : à chaque fois qu'il voyait Remus, il ne pouvait pas s'empêcher de sourire. Parce que Remus était un ange tombé du ciel, un ange qui avait malheureusement ses propres démons mais un ange tout de même.
Aleks savait pour la lycanthropie de Remus, et cela depuis une nuit de sa cinquième année, alors qu'il préparait une énième blague. Il avait entendu un hurlement animal dehors suivit de cris à l'air plus humains. Le Serpentard était alors sorti en courant et le spectacle auquel il avait assisté, lui avait glacé le sang. Une espèce de créature mi-loup mi-homme (qu'il avait identifié comme étant un loup-garou) se battait contre un gros chien noir. Derrière les deux animaux se tenaient Peter et James, couverts de blessures et de terre, qui soutenait un Severus Rogue évanouît qui pissait le sang. Aleks était resté pétrifié, il avait regardé Peter et James amener Severus à l'intérieur puis il avait vu le chien prendre le dessus face au loup. Mais ce qu'il l'avait définitivement mis sur le cul c'était quand le chien et le loup avaient laissé place à Sirius et Remus, également couverts de blessure. Le batteur était resté planté là, les bras ballants, pendant au moins la moitié la nuit, ressassant ce qu'il avait vu. Il avait eu besoin de plus d'une semaine pour digérer ces informations, à savoir que Sirius était un animagus non-déclaré et surtout, que Remus était un loup-garou. Plus il y pensait moins cela faisait de sens d'ailleurs. Comment Remus, l'être le plus gentil et le plus adorable au monde, pouvait être une créature aussi sanguinaire ? C'était absurde, complètement illogique !
Mais au final, à force de se poser constamment cette question, il s'était rendu compte qu'en fait, il s'en foutait royalement ! Il s'en foutait que Remus soit un loup-garou parce que pour lui Remus resterait toujours Remus. Après cet épisode, il avait beaucoup observé le jeune Gryffondor et avait vu des choses que peu de gens savait. Il avait vu Remus observer pendant des heures la Lune depuis la tour d'Astronomie en laissant parfois échapper des larmes solitaires. Il l'avait vu se déchaîner sur des objets dans la Salle sur Demande en hurlant sur ses amis les veilles de pleine lune avant de se confondre en excuses. Il avait vu Remus souffrir. Souffrir de son état, de son secret, de son fardeau. Et cela lui avait été insupportable. À tel point qu'il avait décidé de tout faire pour ne plus jamais le voir souffrir. Alors il était toujours là pour lui, le faisant rire, l'énervant, lui donnant du chocolat, le réconfortant et acceptant même de réviser avec lui. Il venait aussi parfois lors de la pleine lune et il l'observait depuis la fenêtre de la Cabane Hurlante caché sous un sortilège, son odeur masquée. Remus ne savait pas qu'Aleksander savait son secret. Et le Gryffondor n'était pas prêt de le savoir vu qu'Aleks n'avait aucune idée de comment aborder le sujet.
Aleks savait parfaitement qu'il ressentait plus que de l'amitié envers le jeune Gryffondor mais il l'ignorait du mieux qu'il pouvait. Ce n'est pas parce qu'il n'assumait pas d'aimer un garçon, son orientation sexuelle n'était un secret pour personne à Poudlard, mais Aleks savait qu'il avait la fâcheuse tendance de blesser ses amis et de briser les coeurs. Et il était hors de question qu'il fasse du mal à Remus ! Alors il sortait avec quelques filles, parfois des garçons, en essayant du mieux qu'il pouvait de faire cesser ce sentiment de chaleur qui montait en lui quand il voyait son ami. Il essayait aussi de paraître indifférent quand Remus sortait avec une fille, même si cela était rare, malgré le mal que cela lui procurait. À chaque il se contentait d'observer avec amertume.
Après tout ce qu'il lui importait c'était que Remus soit heureux, tout ce qu'il voulait c'était qu'il continue à sourire comme il souriait maintenant. Ce fut pour cela qu'il observa de loin le Gryffondor manger son chocolat en disputant James à propos de Lily, avec une pointe d'amusement qui se transforma en horreur et jalousie quand une Gryffondor de cinquième année se mit à flirter avec lui. Mais il repoussa son envie grandissante d'aller virer cette pimbêche à coups de sorts bien placés et se contenta d'observer, encore une fois.
« Peu importe tant qu'il est heureux. »
Aleksander tourna les talons et sortit dehors en essayant d'ignorer la douleur qui lui serrait le coeur.
***
Inspiration activée
Hey fuckers ! Como estas ?
C'est bon je l'ai enfin réécris ce foutu chapitre !
(Maudit Wattpad qui efface les putain de chapitre au hasard !)
Et je dois vous dire que je suis plus fière de cette version que de la dernière !
J'espère que vous avez appréciés !
Je m'excuse des fautes mais bon au moins je l'ai réécris !
Je vous souhaite une bonne fin d'après-midi, cher surimi.
Écriture terminée
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