Chapitre trois
J'arrivais quelques minutes après l'ouverture de la soirée donnée en l'honneur d'un homme d'affaires important de la ville. Je remerciai mon chauffeur privé SeokJin et me dirigeai vers les marches, armée jusqu'aux dents. Sous ma robe (le classique) un mini revolver qui tenait sur le haut de mon collant. Dans mes bottines rouges, de la même couleur que ma robe, quelques lames bien sympathiques qui n'attendaient qu'à se régaler du sang d'une veine bien chaude. Et bien sûr, le petit gadget qui me permettait d'ouvrir toutes les portes était dissimulé dans mes cheveux, prenant l'apparence d'une baguette dans mon chignon. Quant à mon portable, il était accroché à ma ceinture qui me serrait la taille. Avec cette mode asiatique, je m'avançai jusque dans le vestibule ou plusieurs personnes défilaient, parus de toute leur richesse. Je levai les yeux au ciel.
-Qu'est-ce que ces personnes peuvent m'exaspérer.
Je tournai à gauche et arrivai dans la salle de billard. J'allais tout d'abord me fondre dans la masse avant d'exécuter ma mission. Discrétion oblige. Je regardais jouer les hommes qui agitaient leur queue de billard de manière grivoise... me faisant penser à une autre queue que celle-ci.
Puis je passai à la plus grande partie du casino, là où toutes les machines s'y trouvaient. Un énorme bruit de fond de ces dernières embrouillaient l'ambiance, se mêlant aux rires des bourgeoises (qui se faisaient sauter quand l'occasion se présentait) et aux conversations des riches entrepreneurs (ou autres fils à papa en tout genre). Monde de ouf.
-Mademoiselle, du courrier pour vous.
Je me tournai vers le serveur et pris le petit papier qui était posé si majestueusement sur son plateau. Il s'inclina et s'éclipsa, me laissant seule avec ce mystérieux message. Je regardai autour de moi et le dépliai.
"Salut ma belle, toi aussi tu viens tenter ta chance au casino ?"
Je ramollis d'un geste sec le papier dans ma main. Il était là, ce connard. Putain fais chier ! Je me dirigeai aux toilettes et claquai la porte en rentrant. Je passai mes mains sous l'eau froide puis les passai sur mon visage. Il fallait que je me détende, sinon j'allais tout faire capoter. Et c'est pas un p'tit con comme lui qui va aussi jouer un rôle dans ma pseudo-défaite ! Je me regardai dans le miroir, j'étais à présent détendue. J'irai tirer quelques balles ce soir avant d'aller me coucher dans un mannequin. Ou dans un humain, je n'en sais trop rien. Je tournai les talons et sortis des toilettes.
-Ça y est ? On est calmé ?
Je serrai les poings mais ne me retournai pas vers lui pour autant.
-Tu cherches la même chose que moi ?
-Ça dépend ce que tu cherches toi.
Je me tournai vers lui.
-Tu me joues la comédie ou bien tu ne sais vraiment pas ce que je cherche ?
Il sourit tout en fixant l'arme qu'il faisait tourner dans sa main. Un petit sourire en coin. Je ne sais pas ce qui me retient de lui en foutre une. Je tournai les talons et rejoignis le bar.
-Ma compagnie te déplaît ?
-Fous-moi la paix, on a rien à faire ensemble.
-Pourtant je pourrais t'aider.
-Donc tu sais ce que je cherche ! Et puis, comment tu pourrais m'aider, tiens ?
-Suga ! Mon ami !
Ce dernier, toujours retourné vers moi, me sourit d'un air fier tandis que le patron du casino, soit ma cible, s'avançait vers lui.
-Comment allez-vous, mon ami ?
-Merveilleusement bien et vous ?
-Très bien très bien, merci. Oh, je vois que vous n'êtes pas venu seul.
-Non, en effet.
Suga glissa sa main sur ma taille, en faisant courir ses doigts sur mes fesses au passage. J'étais réellement choquée mais rien ne paraissait sur mon visage.
-Vous avez très bons goûts, mon ami.
-Je sais.
D'un geste sec, il me rapprocha de lui. Je décidai alors de jouer complètement le jeu. J'attrapai sa cravate et tirai sa tête vers moi, pour lui susurrer des mots doux à l'oreille :
-Encore un doigt sur mes fesses et je te fais bouffer ton arme par le trou du cul.
-Aaaah, je vais vous laisser, jeunes gens. Je vois que vous avez quelques petites choses à faire. Tenez.
Le patron glissa une clef dans la main de Suga qui fit tourner l'anneau autour de son doigt puis remercia le patron. Il se retourna en attrapant ma main et m'emmena à l'étage. Il ouvrit la chambre et quand nous fûmes à l'intérieur, il se retourna vers moi et posa ses mains sur mes hanches, je lui en flanquai une. Et une belle ! Parce qu'il partît tester la moquette.
-Alors là, tu rêves.
Il se retourna vers moi, le regard mauvais, puis son regard dériva vers le haut de la pièce. Je compris alors. On était surveillés. Je devais donc jouer le rôle de la pute qui allait satisfaire l'envie d'un jeune homme comme lui.
-Je veux du bestial, pas du doux.
Si un jour on m'avait dit que j'allais dire ça un jour, j'aurais ri à gorge déployée. Et encore plus si je devais baiser avec quelqu'un que je ne pouvais pas saquer. J'attrapai la cravate de Suga et le tirai vers moi en posant si sauvagement mes lèvres sur les siennes. J'exagérai mes souris et mes gémissements mais Suga en faisait tout autant. Et ce n'était pas pour me déplaire, à vrai dire. Après avoir enlevé nos chaussures, il me poussa sur le lit et tira sur les rideaux qui fermèrent cet endroit intime. Il n'y avait pas de caméras au-dessus du lit, alors Suga sortit un rayon laser de l'intérieur de sa veste et tira sur les caméras.
-Pas trop tôt.
-T'avais peut-être envie de te faire sauter par quelqu'un d'autre que moi ?
-LES CHEVILLES ÇA VA ??!!
Je le poussai hors du lit avec mes pieds puis partis remettre mes chaussures. Je lançai celles de Suga dans sa face et me dirigeai près de la porte.
-Tu y vas sans moi ?
-Tu ne vas quand même pas me dire que tu peux encore m'aider ?
-Peut-être bien.
Je me tournai vers lui. Il avait les jambes au sol et était penché vers l'arrière, se tenant par la force de ses bras. Il souriait d'un air triomphant. Je soupirai.
-Allez, grouille-toi.
Il se mît à rire tout en se relevant puis s'approcha de moi.
-Petit bisou ?
-Tu veux pas que j'te suce aussi ?!
-Ah bah si c'est toi qui propose...
-Ferme ta gueule et avance.
Je le poussai dehors mais malheureusement, on rencontra le patron du casino et quatre de ses gardes du corps. Eh merde, il a dû voir que les caméras avaient sauté.
-Dis-donc, vous êtes rapides, jeunes gens.
-C'est normal, monsieur. Mon amie est très fragile et elle jouit au moindre contact de peau.
Le patron du casino afficha un sourire intéressé et se tourna vers moi.
-Serait-ce un bon marché si je vous offrais un yacht contre elle ?
Je me retournai vers Suga. Pourquoi il sourit c't'enculé ?!
-Ok. Mais avec du champagne de qualité.
-Il y sera au frais.
-Et quelques billets.
-C'est comme s'ils étaient déjà sur votre compte en banque, cher ami.
Ils se serrèrent la main puis se séparèrent. Il allait me le payer, lui !! Aisssh !! Le patron posa sa main sur mon épaule puis glissa le long de mon dos pour finir sur mes fesses. Je me retins de lui donner une beigne mais fus très vite devenue une enfant sage et docile quand je vis qu'on allait droit dans son bureau. J'allais pouvoir accéder au sous-sol par la porte secrète derrière sa bibliothèque.
-Laissez-nous, je vous prie.
Les gardes du corps s'inclinèrent puis partirent direction le casino. Quant à nous, nous primes place dans le sofa du bureau majestueux qui tenait du style époque victorienne. Ses mains baladeuses passèrent sur mes cuisses puis sur mes côtes, je jouais le jeu en faisant ce que Suga avait prétendu à mon sujet. Le petit con. J'écartai les jambes, créant un sourire sur le visage du patron.
-C'est pas pour ça, connard.
Je sortis mon arme d'en-dessous de ma robe et pointai le canon sur son front. Il n'avait rien compris à sa vie.
-Allez, maintenant tu vas m'ouvrir l'accès au sous-sol. Si tu fais quoi que ce soit qui rameute tout le monde, je te tue et tuerais toute ta famille.
Je sortis une photo de mon soutien-gorge et l'agita devant ses yeux.
-Ce serait bête que ton fils devienne un bâtard et que ta fille devienne une pute. N'est-ce pas ?
Il déglutit bruyamment puis se leva en se dirigeant vers la bibliothèque. Il actionnai quelques livres puis cette dernière s'ouvrit.
-Merci bien.
Je l'assomme avec la crosse de mon arme puis la rangeai dans son fourreau. La porte s'ouvrit soudain en coup de vent.
-Oh. Bah j'arrive trop tard.
-Dégage de là ! J'veux pas te voir, toi !
-C'est comme ça que tu me remercies ?
-Ferme-la !!
Je sortis une lame d'une de mes bottines et la lançai dans sa direction. Elle se planta à quelques millimètres de son visage, le résignant à avancer.
-Maintenant, laisse-moi tranquille.
-Tu connais le code pour désactiver le système de sécurité de la salle où est entreposée la drogue ?
Je bouillonnai au fond de moi. Comme un volcan sur le point d'entrer en éruption. Je me tournai vers celui qui m'avait troqué et qui affichait ENCORE UNE FOIS un sourire fier, les bras croisés. Je lui fis signe d'avancer, il m'accompagna alors jusqu'en bas. Il pianota sur le tableau de contrôle qui ouvrit la porte en désactivant le système de sécurité.
-Voilà. Fais ce que t'as à faire et rentre à l'hôtel. Je vais aller faire une piqûre doté d'un sérum d'oubli au patron et le gouvernement se chargera du reste quand tu leur aura fourni les preuves qu'ils t'ont demandé.
Il me sourit vaguement puis s'en alla. Je le regardai partir puis entrai dans le dépôt afin de prendre des photos avec mon téléphone. Je quittai les lieux quelques minutes plus tard et appelai SeokJin pour qu'il me raccompagne à l'hôtel. Depuis que Suga était parti, je ne cessais de penser à lui. Et à ce qu'on avait fait ce soir. Notre duo de choc, nos paroles échangées... Nos soupirs si lourds de sens entremêlés.
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