Chapitre huit
J'ouvrai les yeux, non sans peine. J'étais assise par terre, pieds et mains liés, dans une pièce sombre et humide.
-Le classique commence à m'pomper l'air.
-Prodigy !
-Salut les gars.
Mes amis avaient crié mon nom à la manière de gosses cherchant leur mère depuis une vingtaine de minutes dans un hypermarché. Vous savez, ce fameux "maman" en faisant un putain d'aegyeo ? Bref, là n'était pas le sujet, je voulais surtout le libérer pour me tailler d'ici.
-Tout le monde va bien ?
-Ouais. Ça pourrait aller mieux si on me décrochait.
-Comment ça ?
-On m'a pendu par les pieds.
-Et pourquoi ?
-T'arrêtais pas de bouger, aussi ! Si tu te tenais plus tranquille, ça ne serait pas arrivé.
-Je préférerais nettement recevoir ton fuck dans l'cul que d'être pendu comme un cochon grillé !
SeokJin et TaeHyeong continuèrent à se quereller comme de pauvres vieux à la pétanque tandis que je cherchais un quelconque objet coupant aux alentours. Je n'y voyais rien mais je tâtai quand même. Je me rapprochai soudainement d'un corps.
-C'est qui ?
-NamJun.
-Ah... salut.
-Salut. Tu vas bien ?
-Super et toi ?
-Ça va ça va.
-Dites, vous deux... j'aimerai en aucun cas couper votre jolie conversation qui pue la rose mais on ne devrait pas chercher un moyen de s'enfuir là, non ?
Tout le monde se tut. Avant que TaeHyeong reprenne de plus belle contre SeokJin, faisant soupirer JiMin.
-Quand j'ai pas mon arme, tu te permets tout. Je pense pas que j'aurais visé à côté de ta tête mais bien ta tête. C'est moi qui décide, ici.
-Alors si c'est toi qui décide, t'as un plan ?
Comment m'humilier en cinq secondes chrono. J'avais envie de castrer l'hamster, soudainement.
-Si tu veux assurer ta progéniture, ferme ta gueule. Je réfléchis. D'abord les deux vont arrêter de se chamailler sinon je les empale sur une broche !
Le silence se fit un instant. Oui, j'ai bien dit un instant. Parce que SeokJin traita TaeHyeong pour la énième fois. Je m'approchai du cochon grillé alias TaeHyeong et donnai un coup de pied dans son épaule. Rien qu'à l'entendre à sa voix (car oui, il continuait à déblatérer des insultes comme un portugais en colère), il valsait de gauche à droite, comme un pendule.
Un pendule. Mais oui !
-SeokJin ! Tourne-toi !
Étant le plus proche de moi en ce moment, je lui demandais à lui plutôt qu'à un autre. Je me couchai à terre derrière lui.
-Essaie d'attraper mon collier.
Je sentis sa main sur ma tête puis descendre doucement.
-Tu touches ma poitrine et j'te défonce.
-Je... je fais attention.
-NAN ! Profite-EN ! Tant qu'elle N'EST PAS libérée, fais CE QUE tu veux, mon GARS !
-Toi, le cochon grillé, quand on s'balance de gauche à droite, on ferme sa gueule.
-MAAAiiis...
La crédibilité. La réparti. Le swag. Ah ! SeokJin a réussi à décrocher mon collier. Je me mis dos contre lui et l'attrapai. Je l'actionnai et une petite lame sortit dans un bruit sec et tellement jouissif que mes mains tremblaient à découper mes liens. Je fis ensuite de même avec SeokJin puis JiMin, NamJun et enfin TaeHyeong. Mais lui, je l'avais coupé sans le retenir, ce qui fait qu'il était tombé comme une grosse bouse au sol. C'était plutôt drôle à entendre, puisqu'on ne voyait rien.
-JeongGuk, il est où ?
-On sait pas. Il s'est pas encore réveillé.
-Ça m'étonnes, après tout le cirque qu'ils ont fait les deux.
Les deux en question se ruèrent sur NamJun et le firent tomber à terre. Mais j'avais entendu que par rapport au bruit de leur chute, ils avaient buté sur quelque chose. Je m'approchai alors et sentis un pied. Je remontai doucement et touchai le visage de la personne.
-Je sais que je suis bien foutue mais quand même.
Je poussai un cri, tombant en arrière. Les autres s'étaient stoppés.
-Qu'est-ce que tu fous là ?
-Eh bien... je vous ai vu vous faire embarquer alors je vous ai suivi pour vous venir en aide. Admire ma bonté.
-Elle ira faire un tour bien loin de toi quand tu verras qu'on sortira sans ton aide.
-Tu ne me demandes pas comment je suis entré ici ?
Je le regardai noir mais noir ! Pire que de la suie, de l'encre de Chine ou du caca de poulpe ! Mais ça va, il ne me voyait pas. Mais il devait sûrement le deviner. Soudain, je sentis un souffle chaud près de mon oreille.
-J'ai la clé de la liberté, mademoiselle.
Je ne pus réprimer un frisson. Et je ne peux expliquer pourquoi. Je sentis une main glisser le long de mon bras, ce qui intensifia cette sensation bizarre que j'avais, et venir attraper ma main pour me relever. Il fit quelques pas et arriva près de la porte, dans laquelle il inséra la clé. La porte s'ouvrit sur un couloir illuminé, nous éblouissant la vue.
-Les gars... vous êtes trop sex à faire des grimaces. Quant à toi Pro...
-Ta gueule. Juste ta gueule. Allez dégage.
-Merci, monsieur !
-TAEHYEONG ! ON T'A JAMAIS APPRIS À NE PAS PARLER AUX INCONNUS ?!
-Que si ces derniers n'ont pas de bonbons.
-Il en a dans son froc.
Les autres explosèrent de rire alors que j'analysais l'endroit où nous nous trouvions. Suga s'adossa au mur et me fit un petit sourire. Je le voyais très bien du coin de l'œil.
-Troisième porte à droite en descendant l'escalier à ta gauche. C'est la sortie.
Je soupirai bruyamment, montrant parfaitement ma colère et me tournai vers lui.
-Merci, monsieur.
-Ah ! Prodigy elle veut des bonbons, ça s'voit !
J'allais gifler l'autre idiot avec ma main droite quand une porte derrière nous s'ouvrit. Des hommes armés foncèrent sur nous, nous eûmes juste le temps de courir afin d'éviter les balles. On courrait à en perdre haleine, suivant le chemin que Suga nous avait indiqué. Il courrait avec nous d'ailleurs, plus vite que les autres, mais il courrait avec nous.
-ICI !! ALLEZ ON S'DÉPÊCHE !!
Suga et moi vérifions que tous sortirent dehors puis nous sortîmes à notre tour. Bien sûr, il fallut que ce soit pour moi. Je reçus une balle dans la clavicule gauche, me faisant propulser à terre.
-PROOO !!
Suga fit signe à mes amis de partir tandis qu'il se penchait vers moi. Il sortit deux armes de derrière sa veste et tira sur tous les hommes qui nous poursuivaient. Il avait l'avantage de la nuit, et s'il savaient bien viser, c'est parce qu'il portait des lunettes à vision thermique. Le calme revint autour de nous, alors que je peinai à respirer. Il me retourna puis passa ses bras sous mon corps pour me porter jusqu'à nos amis.
-Là-bas, une pharmacie ! Elle est encore ouverte, il doit y avoir un pharmacien de garde !
Ils coururent jusqu'à elle tandis que j'étais toujours dans les bras de Suga.
-Bonsoir, messieurs. Que puis-je faire pour...
-Vite, elle est blessée ! Donnez-nous de quoi la soigner et on vous paiera plus tard.
La voix de Suga. C'est tout ce que j'entendais. Les bruits de pas qui s'activaient autour de moi se faisaient de plus en plus étouffés mais la voix de Suga m'arrivait très bien aux oreilles. Comme une douce mélodie. Comme une berceuse. Comme un hymne à... la... mort.
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