9
Les jours passaient, Drago avait annoncé, le lendemain du bal, à Clary qu'il resterait à Poudlard pendant les vacances de Noël, avec elle. Elle n'avait pas réagi, mais intérieurement elle en était terriblement heureuse.
Elle ruminait pendant toutes les vacances ce qu'il s'était passé au bal, et cet enfer, son enfer surgissait des limbes pour la hanter de plus belle.
Clary ne parlait plus et broyait du noir continuellement. Elle ne dormait plus et passait ses nuits dans les bras de Drago qui lui dormait.
Elle se refusait de manger malgré les assiettes copieuses et appétissantes que lui servait Drago pendant les repas.
— Tiens voilà pour toi, dit joyeusement le blond en déposant l'assiette en fonte remplies de victuailles
Clary regardait attentivement l'assiette, il n'y avait que des bonnes choses dedans mais elle n'avait pas faim, elle glissa ses mains frêles entre ses cuisses pour se réchauffer et contempla son assiette telle une œuvre d'art qu'on ne doit pas toucher.
— Mange princesse, lui murmura Drago
Elle ne répondit rien alors que Drago s'inquiétait de plus en plus de ses insomnies et cette "grève de la faim".
— Clary, il va bien falloir que tu manges quelques choses
Elle ne dit rien, toujours les yeux rivés sur cette œuvre d'art réalisé par son artiste préféré.
— Parle-moi bon sang... implora Drago
Elle voulait lui parler, lui dire que tous allait bien, mais ce n'était pas le cas, son esprit était trop occupé à penser à diverses choses, que tout se mélangeait, les flashes de ses six années passées enfermées dans les cachots humide et froid du manoir Malfoy à souffrir constamment sous les coups du célèbre Lucius Malfoy, ce regard froid, les paroles d'Ollivander "Sa mère, son père, son frère". Ses larmes coulaient intérieurement, elle se leva brusquement du banc de bois sur lequel ils étaient assis à une des tables en bois de la grande salle. Elle sortit rapidement de la grande salle non sans faire attention au bruit de coup que Malfoy avait donné à la table faisant renverser les deux verres et l'assiette de Clary. Elle se réfugiait dans sa chambre pour finalement s'enfermer dans la salle de bain et pleurer simplement pleurer.
Cette fois, elle ne pleurait pas par douleur, mais elle pleurait sur son sort ? Pourquoi il a fallu que Lucius tue ses parents et l'enlève ? Pourquoi a-t-elle été séparée de sa vraie famille ? Pourquoi fallait-il que ça lui arrive à elle ? Elle n'avait rien demandé !
Elle voulait juste être normale, avoir une famille, son frère à ses côtés et pouvoir vivre tranquillement avec la personne qu'elle aime, profiter de la vie sans se soucier d'avoir des gens à ses trousses, ou que le père de son blond veuille la tuer.
Puis, elle la fixa, cette lame, posée sur le rebord de l'évier. Après tout quelle importance de résister ? Elle sait qu'elle n'arrivera jamais à s'intégrer réellement. Alors pourquoi résister à ce bout de ferraille qui lui faisait tant de bien ?
Elle tendit la main vers la lame étincelante. Après tout personne ne le saura.
Elle prit vivement la lame et la fit glisser en travers de son poignet, la chaire se déchira, le sang coula et une larme de plaisir vint mourir sur le sol. Une entaille, puis deux, puis trois, puis quatre puis on attaque l'autre bras, puis les cuisses.
Ce que ça faisait du bien... On pouvait l'entendre soupirer de soulagement face à cette évacuation de stress, les nerfs lâchaient et des larmes de plaisir ou de soulagement on ne savait plus trop, s'écrasaient sur le parquet de la salle de bain. Accompagnée par de nombreuses gouttes de sang.
— Clary ?
Clary se figea à l'entente de la douce voix mystérieuse de Drago.
— Clary réponds-moi, je sais que t'es là !
Le sang gouttait de son bras, elle ne bougeait plus, comme si le temps s'était arrêté, seul le sang continuait de couler, elle n'osait pas respirer comme si ça avait pu aggraver les choses.
Un bruit sourd s'abattit sur la porte, sûrement la main du beau blond, qui dans le murmure du nom de sa jolie blonde avait laissé tomber sa main contre la porte.
— Je-heu oui, deux secondes, je t'ouvre.
La jeune fille se mit à paniquer, elle essuya son visage et fit en sorte de ne pas avoir l'aire d'avoir pleuré, elle nettoya ensuite tout le sang et désinfecté ses plaies avant de faire un bandage qu'elle recouvra avec les manche de son uniforme, ses chaussettes et sa jupe.
Elle souffla un grand coup et ouvrit la porte, elle trouva Drago assis.
— Pourquoi tu t'étais enfermé ? demanda le blond en relevant la tête vers Clary affichant un visage triste
— Je-heu, je ne me sentais pas bien
— Clary ! Tu me sors ça tout les jours ! Tu ne manges plus, tu ne dors plus, tu ne parles plus ! Bordel, j'en viens à me demander si ce n'est pas moi le problème !
— Non, ne dis pas ça, t'es parfait toi, s'empressa de rectifier Clary en caressant la joue du beau blond laissant entrevoir son bandage
— C'est quoi ça ! cria-t-il
— C'est rien dit-elle en remettant rapidement sa manche
— Clary, arrête de me mentir ! Si quelqu'un te fait du mal, il faut me le dire !
— Arrête ! Personne ne me fait du mal, je te dis ! Laisse-moi tranquille !
— Je veux juste ton bien...
— Sors de ma chambre ! lui cria-t-elle en sanglot
— Mais...
— Sors ! lâcha-t-elle avant de s'effondrer en pleure
Drago ne l'écouta pas, il la prit dans ses bras pour la réconforter, il ne pouvait pas la laisser comme ça, il l'aimait et ce serait lâche de sa part de la regarder souffrir et de ne rien faire.
— Non, je ne partirais, je ne peux pas te laisser comme ça, en pleurs sur le sol de ta chambre en ne faisant rien, que tu le veuilles ou non Clary, je suis dingue de toi et je ne te laisserais pas te laisser sombrer comme ça !
Clary esquissa un doux sourire et ferma les yeux, se sentant en sécurité dans les bras de son blond, elle n'était plus la sorcière qui avait vécu les pires choses, mais dans ce moment elle était juste Clary, comme si son passé n'existait plus, elle profitait de ce moment de douceur qu'elle apprécie tellement. Voguant à travers ses pensées les plus joyeuses, son idéal d'avenir avec son blond, une vie heureuse entourée d'une famille aimante, c'est de ça qu'elle rêverait, mais hélas, sa belle-famille ne sera sûrement pas du même avis.
Elle s'endormit doucement dans les bras de son blond, épuisée de son manque de sommeil, en formulant un dernier souhait : avoir un avenir heureux.
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