|• Mindscape •|
[ Wragg & Log:One - Mindscape (Nomad remix)]
Une lumière rougeâtre jaillit. Sur la piste et les alentours, rien ne brouillait la vision du pilote, pas même les innombrables panneaux lumineux ou les lumières des lampadaires fluorescents. Pour Sylvain, ce paysage de néons virevoltants était devenu son quotidien durant les derniers mois. Allongé sur un siège en cuir, les mains posées sur un guidon, son corps était reposé et calme, son cerveau occupé à fixer le circuit imposé devant ses yeux. Ce n'était que de la simulation, mais la réalité était semblable à ce qui se déroulait devant ses yeux.
Le vaisseau qu'il contrôla se déposa sur la borne d'atterrissage et le casque qu'il avait sur la tête libéra son visage, s'élevant dans son dos par un mécanisme de métal et d'aluminium. Le pilote garda le volant dans ses mains, agrippés aux manettes qui s'étaient posées dans ses paumes une heure plutôt. Il délaissa à contre cœur les manivelles de simulation et se rehaussa sur le siège en cuir. Ses yeux se posèrent sur l'homme en blanc devant lui, donc les yeux étaient rivés sur son écran. Ce n'était que des sessions d'analyse, mais Sylvain était confiant.
- Les chronos sont bon?
- Ils sont parfais.
Une sensation de joie parcouru son âme entière et un frêle sourire étira ses lèvres. Si ces chronos étaient bon, alors c'était que son état s'était amélioré. Nettement amélioré. Le pilote huma, ses yeux toujours rivés sur l'homme en blanc, qui ne l'avait toujours pas fixé depuis le début de sa pause.
- Mais.
Un silence pesa sur la pièce. Sylvain fronça des sourcils, quelque peut surprit. Mais? Mais quoi? Il avait fait les chronos demandés et son état physique s'était amélioré, il avait les informations pour le prouver sous son nez! Qu'est-ce que ce médecin avait trouvé pour le laisser clouer dans son coin?
- Je trouve que vos réactions ne sont pas encore entièrement neutre. Il soupira, délaissant sa tablette. Votre manière de conduire est trop instinctif, monsieur Levy.
- C'est courant parmi les pilotes d'avoir cette manière de conduire, je ne vois pas pourquoi la mienne déroge autant des autres?
Le médecin me fixa, quelque peut désespéré de le voir s'agripper à une onze d'espoir invisible. Mais Sylvain la voyait cette porte de sortie. Il pouvait déjà sentir son corps s'envoler de nouveau en même temps que son vaisseau. Il était impatient de pouvoir remettre un pied dans son engin et s'envoler vers les courses. Ça lui manquait. Il suivit la forme de l'homme en blanc parcourir les quelques espaces de travails de cette petite pièce métallique et simpliste, illuminé de néon blanchâtre au plafond. La tablette déposée sur un coin de comptoir, l'homme à la chemise blanche se retourna vers lui, soupirant.
- Je ne vais pas passer par quatre chemins, mais j'ai l'impression que vous conduisez pour vous sauvez d'un danger X et que vous prenez des risques insensé pour contrer ce dernier. Je ne peux pas me permettre de vous redonner votre licence aussi longtemps que vous jouer ce petit jeu avec vos démons, Levy.
Cette fois, son âme s'effondra de nouveau. Il sentit son corps se crisper dans cette état comateux et une envie d'hurler franchir ses lèvres. Ses poings se serrèrent doucement, mais juste assez pour que ses jointures blanchirent. Sylvain respira, frottant son visage de ses mains, désespéré. Il pensait avoir suffisamment cacher son jeu, décidément, il avait merdé à quelques endroits.
- Pouvons-nous refaire une session?
- Votre temps est écoulé, j'ai mon prochain patient qui attend. Le docteur lui lança un petit sourire quelque peut compatissant. Nous allons nous revoir dans trois jours, Monsieur Levy. Ne soyez pas en retard.
•.•
Il s'arrêta devant les portes vitrées de l'établissement de santé, les mains dans les poches, sans savoir quoi faire. Trois jours, c'était long trois jours! Il grommela, jurant, alors que ses pas le menèrent à une petite navette grise et jaune, stationnée sur le quai. L'air était frais et même si l'atmosphère de la planète était toujours ainsi, Sylvain s'y sentit bien. Ce frais rafraîchissait ma colère qui bouillonnait en lui devant cette annonce. Il releva ses yeux de nouveaux, détaillant un homme y était, le fixant avec un grand sourire chaleureux, ses mains dans ses poches également. Sylvain ne lui lança qu'un bref sourire quelque peut forcé, mais il était heureux de voir Pierre tenir sa promesse.
- Alors... t'es vraiment venu me chercher.
- Écoute, je t'ai promis. Le barbu lui lança, enlevant ses mains de ses poches pour l'enlacer faiblement. Aller, embarquons avant que quelqu'un ne te remarque, nous avons du chemin à faire.
Les sièges de ces navettes autonomes avaient toujours été confortable et même s'il doutait qu'elles n'avaient pas changées, Sylvain détestait le tissus. Ce matin, il s'était entiché de cette odeur de cuir fraîchement ciré et de cet habitacle parfaitement nettoyé, mais présentement, il y était inconfortable. Inconfortable parce que ce banc en tissus lui rappelait celui de son vaisseau qu'on lui interdisait. Son vaisseau chéri qu'on lui interdisait d'embarquer, qu'on lui interdisait même de voir. Il avait cet amertume qui le démangeait en ce moment et Sylvain n'écoutait que d'une seule oreille la discussion de Pierre. Il se sentait mal pour son petit copain, mais Sylvain n'avait point l'énergie.
- Comment s'est passé ton rendez-vous?
- Bien et mal. Il grommela, enfonçant sa tête dans ses mains. J'ai choppé les chronos demandés, mais ce bordel de médecin ne veut pas me donner l'autorisation encore! Cet enculé!
- Hey, Oh. Les gros mots. Le barbu le gronda gentiment, posant sa main sur la sienne. Tu veux en parler?
Sylvain soupira, fermant ses paupières. Il revoyait encore le visage tiré de désolation du docteur en sa personne. Il revoyait ce dernier compatir de son sort, mais Sylvain était enragé de le voir ainsi. Lui ne savait pas, il n'avait aucune idée de ce qu'était la sensation d'être derrière le volant d'un vaisseau spatial. De la libération qui en suivait, qui vidait les pensées noires et les débordements émotionnels. Se retrouver derrière les guidons était thérapeutique.
- le doc' dit que j'ai une conduite beaucoup trop instinctive, parce que pour lui je tente d'échapper à mes démons. Ce qui est faux.
- Tu es sur que c'est faux?
Le plus petit détailla son copain d'un œil sombre, involontairement. Pierre savait à quel point voler était libérateur pour lui et comment il se sentait au contrôle d'un si gros engin. Pierre savait, mais Sylvain se sentait trahi en le voyant douter de ses dires.
- Pierre, je t'assure que c'est vrai! Ma conduite n'est pas altérée par les événements de ma vie d'avant.
- D'accord, si tu le dis. Il souffla, voyant qu'il n'allait pas avoir le dernier mot. Mais... c'est que tu ne m'as jamais parlé de cette vie...
- Il n'y a rien à dire.
Pierre le fixa se refermer comme une huître, mais ne tenta plus de discussion. Pierre savait que son copain n'avait pas toujours été pilote de course, qu'il avait fait un différent boulot avant de tomber sur les paddocks. Sauf que Levy ne lui en avait jamais parlé, se refermant sur lui-même chaque fois que le sujet était abordé. Pierre était curieux, mais laissait cette dernière de côté pour éviter le sujet sensible.
Sylvain resta silencieux durant tout le trajet jusqu'à leur grand appartement, situé tout en haut d'un immeuble luxueux. Pilote de course pour le république payait bien grassement et même si Sylvain pouvait fournir un salaire net pour eux deux, Pierre était obstiné à travailler. Son boulot était serte moins payant, mais c'était principalement un passe temps plutôt qu'un travail. Sylvain savait à quel point Pierre tenait à son passe temps de photographe et l'appuyait dans sa carrière artistique.
La grande porte métallique de leur loft s'ouvrît et Sylvain s'engouffra d'un pas las, le plus grand tout juste derrière lui, qui referma la porte. Ils se firent un petit bisou, Pierre le délaissant ensuite pour aller préparer à manger. Sylvain resta un moment à fixer l'intérieur sombre et minimaliste du loft, d'un œil découragé et fatigué. Il se dirigea ensuite en direction de la chambre, préférant aller faire une sieste avant le goûter. Pas que le canapé et la télévision criaient son nom, mais son cerveau avait besoin d'un temps off. Il avait besoin de décompresser.
Plongé dans le noir, seul la grande fenêtre circulaire de la pièce laissait émaner la lumière de l'extérieur. Sylvain appuya sur un bouton sur le petit tableau de commande et d'épais volets recouvrirent la plaque translucide. Il voulait être absolument plongé dans le noir et ne pas être dérangé par des lumières clignotantes ou blanchâtres. Son corps chuta sur le moelleux matelas et le pilote jura d'aise. Les paupières fermées, il laissa le silence de la pièce l'emporter.
{La scène qui se passait sous ses yeux était violente. Sylvain aperçut un vaisseau exploser, la fumée obstruer son champ de vision suite à la déflagration. Les boutons du panneau de contrôle clignotaient en simultané, l'alarme d'intérieur perçant ses tympans. Il faisait tout en son possible pour diriger son vaisseau entre les tirs ennemis, virevoltant dans une précision folle entre les morceaux de vaisseaux enflammés, gravitant autour de lui. Les tirs ricochaient sur les plaques de métal tordues, explosant les gros rochers en suspension. La radio émit un grisailla et une voix masculine émergea de cette dernière.
- Pilote 201 touché, je répète, pilote 201 touché.
Ses yeux cherchèrent le vaisseau, mais le champ de bataille qui se colorait de déflagrations ne lui laissait guère le temps d'admirer les dégâts occasionnés. Sylvain vu un vaisseau ennemis jaillir de nul part, tirer en sa direction, sans se rendre compte qu'il l'avait déjà analysé dans son angle. Un coup de guidon vers la gauche et le vaisseau évita les coups ennemis, qui trouèrent la carcasse d'un vaisseau. Il zigzagua durant de longues minutes entre les débris, le vaisseau ennemis dans son dos qui cherchait à l'abattre. Les coups le manquaient de peut, mais Sylvain avait une confiance aveugle en son pilotage. Un vaisseau de son équipe arriva en contre sens, face à lui et l'engin actionna ses canons. Une explosion retentit dans son dos et le reflet de sa vitre s'illumina d'une vive couleur orangée.
- Pilote 200, nous avons besoin de votre position. Pilote 200, je répète, nous avons besoin de votre positon.
Sylvain tâta le plafond de son cockpit du bout des doigts, son casque grisonnant l'ordre à ses oreilles. Il bifurqua son vaisseau en direction opposée de la bataille, longea un couloir de météores et analysa ses alentours. Il était seul. Les vaisseaux ennemis ne semblaient point diminuer, contrairement à leur bataillon qui peinait à les repousser. Il se terra dans un nuage de fumée qui allait cacher son vaisseau quelques secondes.
- Ici pilote 200, je vous envoi les coordonnées. Il prit un moment avant d'enchainer. Des nouvelles du pilote 201?
- Aucune, la communication a été rompue.
Il jura. Merde! Sylvain poussa les manettes de gaz vers l'avant et actionna ensuite son canon, retournant sur le champ de bataille comme un lion enragé. Entre le trajet qui le séparait de son bataillon et de sa position, il cibla quatre vaisseau ennemis de ses canons, laissant les explosions colorer ce sombre coin de la galaxie. Il avait le cœur qui bâtait si vite dans sa cage thoracique que ce dernier risquait d'exploser à tout moment. Son harnais le serrait, rajoutant une pression de plus sur lui et son âme déchainée. Ses yeux tentaient de chercher parmi les débris un vaisseau chutant en apesanteur, mais avec cette fumée, impossible de détailler qui compte. Le bruit d'une énième explosion retentit dans son angle mort le fit crisser des dents, son corps se crispa et une vague de chaleur le colla sur son siège. Autour de lui, des morceaux de métaux étaient propulsé dans sa direction, déraillant contre la coque de son vaisseau dans des sons horribles et grinçants, le laissant seul avec lui-même.}
- Sylvain... Sylvain... hey, c'est moi.
La prénommé sursauta au touché des deux mains qui se posèrent sur lui, contre ses épaules. Son cœur battait si fort que ses tympans s'étaient bouchés, sa gorge était sèche tellement il avait haleté durant son sommeil. Une fine particule de sueur l'avait couvert, trempant son col de gilet et les draps du lit. Ses yeux aperçurent la forme de Pierre assit à ses côtés, coloré à cause néon bleuté du plafond. Sylvain se redressa, passant ses mains sur son visage, jurant. Les mains de Pierre délaissa ses épaules, l'une d'elle se posant sur son genoux. Cette attache physique le retenait sur cette terre, son ancre dans cette vie de vitesse qu'il menait. Sylvain respira un bon coup. Cette attache était surtout la preuve que Pierre allait rester à ses côtés à tous jamais.
- Tu m'as fais une bel peur tu sais. Le barbu souffla, passant , sa main frottant son genoux dans de petits cercles. Tu parlais tous seul dans ton sommeil, puis tu t'es soudainement mis à crier.
Son cœur se serra en voyant la mine inquiète de son amoureux, tellement inquiète que Sylvain regretta d'avoir prit une sieste. Il regrettait amèrement son choix. Il aurait dû aller sur le canapé et mater une série.
- Pardon, je n'ai pas voulu te faire peur. Sylvain força un sourire, fixant le faciès de son copain. Ce n'était qu'un cauchemar.
- Un sacré cauchemar pour que tu cris comme ça. Il vit Pierre rigoler nerveusement en se redressant. Aller, vient manger, c'est prêt.
Sylvain analysa le faciès de son amoureux et sa démarche. Il avait ce même regard triste et compatissant que le docteur lui avait lancé aujourd'hui, mélangé avec une curiosité qui semblait le dévorer. Il avait les mains enfouit dans ses poches, mais le brunet voyait bien que celles-ci jouaient nerveusement avec le tissus. En posant ses pieds sur le sol froid de la pièce, le plus petit fronça des sourcils. Non, Pierre n'était point comme d'habitude, quelque chose le tracassait. Il souffla, se redressant pour suivre les pas de son amoureux.
- Pierre, qu'est-ce qu'il y a?
Le plus grand se détourna, surprit de sa question. Ils se fixèrent bêtement, Pierre n'osant dévoiler la raison de sa curiosité qui lui dévorait l'entre. Sylvain était là, devant lui avec son air fatigué et quelque peut malmené par son cauchemar. Le plus jeune tira un faible sourire.
- Rien, voyons. Aller, le repas va refroidir.
- Non, il y a quelque chose, t'es pas comme d'habitude. Le plus vieux lui attrapa gentiment un poignet, forçant ce dernier à s'arrêter. Qu'est-ce qu'il y a, Pierre?
Le plus jeune marmonna un juron, tournant son faciès de nouveau vers son petit ami. Il savait bien que Sylvain n'allait point le lâcher jusqu'à ce qu'il crache le morceau, mais il ne voulait pas réveiller de nouveau ce cauchemar qui avait fait crier son amoureux. Le cri que le plus petit avait lâché résonnait toujours entre ses tympans. Un cri surprit, horrifié de quelque chose.
- Rien... J'entends encore ton cri entre mes oreilles, c'est tout.
Ils se dirigèrent vers la cuisine, marchant sur le carrelage noir et froid de leur loft. Sur le mur qui séparait les pièces principales aux chambres, Sylvain détailla les médailles accrochées et les numéros de journaux, détaillant ses victoires et courses entre les rangs des pilotes de la République. Sa dernière médaille trônaient avec ses sœurs sur un petit crochet, l'or s'illuminant sous la lumière du couloir.
La course lui manquait terriblement. Depuis sa mise à pied en suite de blessures, Sylvain était impatient de recevoir son autorisation médicale qui lui confirmait la reprise des courses. Le brunet espérait pouvoir reprendre le volant pour la course qui se donnait au centre de la République dans deux semaines. Son coéquipier avait besoin de lui, même si le remplaçant était gravement doué. Ce qui lui manquait le plus, en dehors de l'adrénaline et de la sensation des courses, c'était le calme qui régnait dans l'habitacle de son vaisseau. Le silence qui tombait dans sa tête et le fait de ne penser à rien d'autre que la course. Tout ceci lui manquait.
Se retrouver derrière le guidon de vaisseau de course avait été son échappatoire après la fin de son service au sein des pilotes armées. Bien avant sa rencontre avec Pierre, bien avant que pierre ne devienne son nouvel encrage, Sylvain ne connaissait le bonheur que derrière le guidon d'un engin volant. Sa vie avant Pierre était si noire, si brisée et si bordélique que la ligne droite et l'encadrement du vaisseau lui avait servit de bouclier contre la vie réel. Il n'était plus l'homme qu'il était cinq ans au paravent, mais son cerveau lui jouait constamment des morceaux de sa vie antérieur. Des moments qu'il priait d'oublier à tout jamais, ses démons enfermés.
Pierre posa un bol sous son nez, lorsqu'il se posa à la table à manger. Le brunet détailla le contenu de l'assiette creuse en souriant, détaillant les nouilles qui nageaient dans un bouillon dorée aux côtés de légumes. Il récupéra la cuillère, savourant une première bouchée, le tout sous les yeux de son copain.
- C'est délicieux.
- Merci bon dieu. Le plus grand souffla, se tournant pour récupérer son bol. J'ai eu peur de trop l'avoir salé.
Il s'installa en face de lui, récupérant à son tour sa cuillère, récupérant une première bouchée. Sylvain le fixa longuement, analysant les traits de son copain qui s'était adoucie en mangeant. Récupérant une nouvelle bouchée, le plus vieux soupira.
- J'ai dis des trucs dans mon sommeil?
Surprit, Pierre releva ses yeux sur son amoureux, fixant sa soupe dans sa cuillère, sans relever ses yeux sur lui. Le barbu passa nerveusement sa langue sur ses lèvres, délaissant sa cuillère dans le bol fumant. Devait-il ramener le sujet délicat? Devait-il mentir à Levy en lui avouant que non, alors que le plus petit avec bel et bien parlé? Il passa une main dans ses cheveux, avant de venir rajuster sa lunette sur son nez.
- Tu as parlé, effectivement.
- Qu'est-ce que j'ai dis?
- Pas grand chose.
- Pierre, je sais que tu me mens. Le petit délaissa à son tour sa cuillère et vint récupérer les mains de son copain dans les siennes. Tu peux tout me dire, Pierre. Je le vois que ça te mets mal à l'aise et je ne veux pas que tu restes ainsi pour le restant de la journée.
Le plus grand posa ses yeux sur son amoureux, qui le fixait avec un petit sourire en coin. Lorsqu'il avait rencontré ce dernier, Sylvain se trouvait dans les paddocks d'un des circuits de la République entrain d'enlever son casque. Pierre, travaillant dans une boîte journalistique dans le temps, avait questionné le pilote s'il pouvait le prendre en photo. Les rencontres avaient ensuite déboulés, suivit de rencards et le duo s'était retrouvé dans les bras de l'un et l'autre au bout de deux mois, avide pour l'un et l'autre.
Sylvain avait drastiquement changé. Avant, Pierre se souvenait la maladresse que le plus petit faisait preuve. Ses mains tremblaient toujours de façon incontrôlable en dehors des paddocks et même s'ils étaient amis et se voyaient toujours à cette époque, avant qu'ils ne soient ensemble, Pierre avait remarqué la façon donc Sylvain le fixait, comme s'il avait peur de le voir disparaitre au tournant d'un chemin ou d'un immeuble. Comme aujourd'hui encore, quand le brunet le fixait dans son champ de vision. Sylvain avait peur de le perdre.
Pierre se souvenait encore de leur discussion avant la dernière course du plus petit. Les mains du brunet s'étaient mise à trembler et le plus grand les avaient réconfortées contre lui, sous le regard quelque peut heureux du brunet. Pierre se souvenait le faible remerciement que Sylvain lui avait lancé au bout des lèvres, avant de rejoindre son coéquipier pour une dernière mise à jour. Cette journée là peut-être qu'il aurait dû l'arrêter, le garder contre lui.
- Tu sais que P-O et moi, on se connaissait avant les courses.
- Ouais, je sais que vous en avez déjà parlé une fois.
Pierre connaissait brièvement P-O, qui avait été affectueusement surnommé Depielo par son équipe. Sylvain et lui venaient tout les deux du même milieu, ils avaient tous les deux pilotés des vaisseaux pour la République avant de rentrer dans le milieu de la course et des paddocks. Ils avaient eu l'occasion de parler entre les courses, ce dernier était même venu de nombreuses fois chez eux et Pierre aimait bien le caractère du pilote. P-O était un chic type et le barbu savait qu'il pouvait compter sur lui pour contenir Sylvain en cas de problème.
- Nous avions été dans le même bataillon d'attaque pour la République, avant de délaisser nos rôles et de prendre la piste vers les courses. Il débuta, soufflant. Nous étions pilotes dans un petit bataillon d'une dizaine de vaisseaux dont le travail était de contrer les attaques ennemis aux bordures de notre système. Tous ce passait bien, mais un jour on à été prit en épingle par une attaque ennemis. Sur la dizaine de vaisseaux de notre bataillon, nous ne sommes que cinq pilotes à avoir survécu.
Pierre écoutait le récit du plus petit avec intérêt. C'était la première fois que Sylvain parlait de sa vie d'avant avec facilité et c'était la première fois que Pierre voyait ce dernier prendre son temps. Chaque fois que cette vie de pilote était ramenée à la surface, les deux pilotes de courses se refermaient tel une huitre et incapable de leur faire cracher un mot.
- C'est... c'est la dernière mission que nous avons fait pour la division, moi et P-O. Nous avons été mis en congé maladie une année complète pour blessures et traumas. Il lâcha un petit sourire, reportant ses yeux sur le plus grand. Lorsque nous nous sommes rencontré, je venais à peine de commencer les courses avec P-O.
- Et eum... Le plus grand marmonna, incertain de sa question. Tu peux me le dire si c'est un terrain miné, mais c'est qui Lorianne?
Le visage du plus vieux se figea dans une mine déconfit et Pierre lâcha un juron. Lui et sa grande gueule!
- Pardon, je ne voulais pas, oublie ma quest-
- C'était une amie.
Pierre releva ses mirettes sur Sylvain, qui jouait nerveusement avec le bas de la nappe. Il soupira, cachant son visage dans ses mains, soufflant pour reprendre son courage sous les yeux de son amoureux. Pierre se sentait affreusement mal d'avoir apporté le sujet, il voyait bien que le plus petit n'était pas dans son assiette. Sylvain récupéra sa cuillère, prenant une bouchée comme pour se donner courage.
- Nous nous étions rencontré à l'Académie et comme elle n'était pas du coin, je lui ai proposé mon aide pour se familiarisé avec les alentours. Je la prenais pour ma sœur cadette, nous formions une bonne équipe nos trois avec P-O, mais elle à périt lors de l'attaque. Il prit une pause. Voilà.
- Je suis désolé.
Sylvain ne fit que sourire doucement, reprenant une nouvelle bouchée de la soupe aux légumes de son amoureux. Ils mangèrent en silence, ni l'un ni l'autre n'osant parler ou débuter une conversation. Pierre fixait la fine silhouette de son amoureux, occupé à terminer son plat plutôt que de le fixer comme à son habitude. Ils firent la vaisselle ensemble de nouveau dans un silence pesant, mais à sa plus grande surprise, ce fut Sylvain qui enchaîna une discussion.
- Tu sais, je n'ai jamais osé parler d'elle jusqu'à aujourd'hui. Il récupéra l'éponge. Même P-O n'a jamais rapporté le sujet. J'étais très proche d'elle, donc la perdre du jour au lendemain, mon cerveau n'a pas encaissé le coup.
- Elle devait beaucoup compter pour toi.
- Beaucoup, mais maintenant avec du recul, je me rend compte que quelqu'un à prit une place importante dans mon cœur.
- Et c'est qui?
Pierre tourna ses yeux sur le plus petit, croisant sn regard quelque peut offusqué de sa réponse. Il lui asséna un coup de coude, sous le juron du plus grand.
- Quoi? J'ai encore dit une bêtise?
- C'est toi, idiot. C'est toi, cette personne.
Les joues quelque peut rougit par l'annonce, Pierre détourna le regard sur l'assiette dégoulinante d'eau que le brunet tendit. Le plus jeune savait qu'il avait une place spéciale dans le coeur du plus vieux, mais de là à reprendre la place de cette fille qui lui avait été importante, ça lui faisait quelque chose.
- Tu es mon petit ami, l'homme que j'aime le plus au monde et tu es, que tu le veuilles ou non, la raison qui me tient en vie.
- Tu exagères.
- Pas du tout! J'ai longtemps pensé à me crasher en vaisseau lors d'une course pour la rejoindre, parce que je n'arrivais plus à vivre en paix en dehors des courses. Ma perception de la vie à changé quand je t'ai connu et c'est P-O qui m'a poussé à te proposer des rencards. Selon lui, j'avais besoin de rencontrer quelqu'un en dehors des paddocks et il avait raison.
Pierre déposa son bol à moitié sec sur le petit grillage métallique du lavabo pour tirer Sylvain vers lui, déposant ses mains sur ses hanches. Leurs corps collés dégagea une chaleur dans la pièce froide et Pierre se pencha légèrement pour embrasser le plus petit, déposant ses lèvres avec douceurs sur les celles de son amoureux. Il sentit les mains du brunet se poser dans son dos, se refermer sur le tissus de sa chemise, l'attacher à lui d'une douce manière.
- Je ne partirais jamais. Pierre souffla dans le creux de l'oreille du plus vieux, sentant ce dernier pleurer. Je resterais avec toi jusqu'à la fin, Sylvain.
- Je sais, je le sais Pierre et merci. Merci de rester avec moi malgré tout mes problèmes et mes traumas.
Pierre sentit le corps de Sylvain lâcher tout son mal et se retenir à lui tel une bouée, parce qu'il avait été la bouée de survie du plus petit depuis longtemps, depuis leur première rencontre. Ils avaient été poussé l'un vers l'autre par une attirance et une émotion, tel un aimant à un bout de métal.
.•*
L'univers science-fiction dans lequel s'est déroulé le Os me plait énormément et je crois qu'avec le surnaturel, c'est mon thème préféré! J'ai aussi cette manie à écrire beaucoup, voir en extrême, sur les thèmes que j'adore et que j'affectionne. Cet un univers que je développe encore, mais il est encré principalement de vaisseaux spatiales et de combats intergalactique. Un univers qui colle bien à Vilebrequin je trouve, donc vous risquez de le recroiser de nouveau dans le recueil.
WAVES aurait dû être publié avant ce dernier, mais l'écriture me prend un temps de fou à cause du lemon et je veux vous pondre un truc alléchant et de qualité, donc je préférais vous offrir ce dernier en compensation. :>
J'espère toutefois que vous avez appréciez ce deuxième Os et que vous avez prit du plaisir à le lire autant que j'ai pris du plaisir à l'écrire. ✨
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