Bonjour Wattpadiens et Wattpadiennes. Vous lisez un mag fait par une équipe qui a bien besoin de vacances.
Cela fait trois mois et 5 numéros que nous avons entamé cette quatrième saison, entraînant un nombre conséquent de facepalm pendant les périodes de corrections, de débats enflammés mais toujours amicaux. Pendant ce temps, l'équipe a bravé le froid, un second confinement, les partiels pour les membres qui sont encore étudiants et l'implacable désespérance pour les chroniqueurs adultes devant la fermeture des bars, parce qu'écrire sobre n'est vraiment pas drôle. Bref, pour toutes ces raisons qui sont quand même moins triviales qu'une explosion à Beyrouth, des incendies mortels, des violences raciales et les seize cent mille morts causés par un putain de barbecue de pangolin, on espère le 31 décembre faire exploser l'année 2020 façon piñata.
Mais avant ça, nous allons devoir vivre les traditionnels repas de famille, où le gouvernement nous a joué un sale tour. En effet, être obligé de n'être que six adultes autour de la table fait qu'il sera encore plus difficile d'échapper à l'oncle bourré qui n'aime vraiment pas les bougnoules et les pédés. Comme le mag se veut ludique et que cette incantation fait vraiment horreur à ce genre de personne, nous avons décidé de parler d'écologie dans les news. Hélas pas de Greta Thunberg (trop facile) mais de la cli-fi, un dérivé de la SF qui traite des questions climatiques. Pour compléter et vous faire passer encore plus pour un intello prout-prout, Kellroye vous offrira le traditionnel Dîner Mondain sur le thème de la bonne chère, histoire de deviser autour du traditionnel banquet du 25 - avec supplément reste pour cinq jours - si il vaut mieux écrire après avoir mangé du saumon ou du fois gras.
Enfin si les profs ou patrons ne vous ont pas assommés de devoirs et vos enfants/frères/soeurs/cousins ont été préalablement calmés avec du Valium, vous pourrez profiter de ce temps pour lire. Sur Wattpad, vous pourrez vous jeter sur le dernier coup de cœur, ou sur le plus traditionnel Christmas Carol de Dickens, on en parlera plus tard, mais dans les deux cas, ça vaut le coup.
Enfin nous avons profité de cette fin de cycle pour discuter entre nous de comment nous voulons faire évoluer l'ACA. On vous avait lancé un appel à témoignage et nous avons été très heureux de vos retours. Parmi tous les messages de félicitations et les demandes en mariage, nous avons eu quelques suggestions nous demandant de nous recentrer sur l'écriture. C'est effectivement une remarque pertinente, surtout que nous avions pris un virage plus littéraire. Cependant, on avoue sans crainte s'amuser beaucoup avec cette nouvelle manière de faire, bien qu'elle nous prenne plus de temps. On a donc sorti notre chéquier pour faire appel à notre cabinet d'avocat préféré - quoique hors de prix - pour vous offrir une défense de la lecture quand on est écrivain. On a cependant aussi décidé de s'occuper durant les mois qui viennent d'un véritable serpent de mer dans l'ACA : l'actualisation des amphis. Intrigué ? Il va falloir lire la Vie de l'ACA pour en savoir plus.
Bonne lecture à vous.
Cli-fi ou la littérature pour le climat
La Science Fiction, c'est l'art d'extrapoler le futur plus ou moins proche à partir du présent. Il n'est donc pas étonnant qu'on retrouve dans ce genre un précipité des peurs du moment. Car oui, si vous ne le saviez pas, les envahisseurs de la planète rouge étaient communistes, la société de la Servante Écarlate est patriarcale et les Singes de la Planète sont aussi humains que ne l'étaient nos grands-parents face aux colonisés.
Il fallait se douter qu'à un moment donné, le changement climatique allait transpercer les cerveaux de nos chers auteurs, si bien qu'un blogueur (pour les plus jeunes, c'est comme Youtubeur mais avec que du texte) du nom de Dan Bloom a fini par inventer le terme de cli-fi, ou climate fiction.
Alors je sens bien le regard interrogateur que tu me lances à travers l'écran, en te demandant qui peut bien écrire sur un sujet pareil. Déjà beaucoup (trop) de monde sur Wattpad - on a d'ailleurs présenté la Dernière Femme d' Apocaptic dans notre rubrique coup de cœur. Dans le domaine professionnel, le maître du genre s'appelle Kim Stanley Robinson. Il n'est pas très connu en France mais a obtenu deux fois le prix Hugo pour sa trilogie martienne et a enchaîné avec une "trilogie climatique". On traverse dans son œuvre des déserts arides, New York futuriste englouti sous la mer, manque de ressources et maladies mortelles. En bref, en année cli-fi, 2020 serait considérée comme clémente.
Il n'est pas le seul à s'intéresser au sujet, et on ne peut pas éviter État d'Urgence de Michael Crichton, le papa de Jurassic Park. Le réchauffement climatique est un sujet qui aborde à la fois des notions de géopolitique, de sciences, de thermodynamique... Ce n'est donc pas étonnant qu'un nerd comme Crichton, spécialisé dans les techno-thriller ait été attiré par le sujet.
Nous avons vu l'image de carte postale du sujet, mais si on prend un peu de recul, on s'aperçoit que ce n'est pas si nouveau que ça. Déjà dans les Raisins de la Colère, Steinbeck nous parle d'une terre dévastée à cause des nuages de poussière provoqués par le défrichement intensif. Ensuite, les années 80 nous ont proposé une vague de SF-climatique avec la Compagnie des Glaces et surtout le Transperceneige. Cependant, on ne connaissait pas les raisons des Dust Bowl dans les années 30. Et la glaciation qui conduit toute l'humanité à se réfugier dans des trains ne vient pas de la pollution mais d'un hiver nucléaire. Notons cependant que les Raisins vont beaucoup inspiré Nolan dans son Interstellar, avec la recherche de quitter une planète en fin de vie, et que le Transperceneige a subit en 2019 un Retcon (=continuité rétroactive : on change après coup le passé d'une histoire) où l'événement climatique a remplacé la bombe.
Scott, Blade Runner, tous droits réservés The Ladd Compagny
Image respectant le Fair Use (US) et le droit de citation (Fr)
La vision cauchemardesque de Los Angeles dans Blade Runner
Enfin, est-ce que cette prise de conscience va nous permettre d'inverser la tendance ? Dans les années 80, on a vu l'apogée du Cyberpunk avec des œuvres comme Alita, Ghost in the Shell, Alien, Terminator et l'adaptation de Blade Runner. Dans ces univers, le capitalisme est souvent vu comme une entité malveillante, responsable de la destruction de l'environnement et du pouvoir des Etats. Est-ce que la société a vraiment évolué depuis ? Et reproduirons-nous les mêmes erreurs ?
Bilan/Projets 2021
Petit à petit, l'Académie continue sa mutation au cours d'une année que l'on ne peut que considérer de charnière. Tout d'abord, nous avons le regret de vous annoncer le départ d'un nouveau membre. Si je n'ai pas eu autant d'interaction avec Detico qu'avec Pandikoe, je reconnais en lui un membre sympathique et surtout toujours présent en soutien. Je me souviens notamment de toute l'aide apportée pendant le concours A Fleur de Mots au printemps dernier, et du travail colossal fourni. En bref Pandikoe, c'est quelqu'un dont la discrétion ne cache qu'un cœur en or. Mais bon, je suis fan des Ailes Écarlates qui a entre parenthèses reçu un Wattys ce mois-ci, donc je ne suis pas objectif.
Lors de la grande réunion de rentrée, en septembre dernier, l'équipe s'était fixé un objectif ambitieux, celui de renouveler l'Académie. Le premier objectif, vous l'avez devant vos yeux, c'est cette nouvelle version du mag. Ce changement de direction était avant tout pragmatique : DaRio98, notre doyen n'avait plus le temps de gérer ce gros projets. Cela allait entraîner forcément un changement de cap : il avait créé une ligne éditoriale à son image, et nous n'avions tous pas les mêmes affinités. De fait, on a fonctionné à la méthode dite de l'"Auberge Espagnole" : chacun apportant ce qu'il avait en lui.
Dans l'ensemble, nous sommes ravis de cette nouvelle version, bien qu'elle demande plus de travail. En plus des efforts de coordination, il y a eu un important effort iconographique mené par Deti et Aillys, mais aussi un rythme de publication plus fréquent. Cette création, c'est pour nous une montagne russe où on n'arrête pas d'osciller entre la peur des délais trop courts et l'émerveillement d'avoir créé un format horriblement long. En bref, on se plaint tout le temps, et on est donc fièrement français.
Le problème principal est que, si l'ancien mag marchait autant, il n'a jamais été le cœur de l'Académie et pour produire la nouvelle version, nous avons été obligé de concentrer toutes nos maigres ressources dessus. Parmi les principaux abandons, notons les différents Guides, appelé Campus. A l'échelle de Wattpad, le compte commence à vieillir et vu qu'il s'agit d'un travail collectif, nous nous retrouvons avec un ensemble de texte assez disparates. L'objectif durant les prochains mois sera de créer un annuaire avec l'ensemble des textes, mais aussi de renommer les amphis dont certains ont des noms un peu ésotériques. Il n'est pas impossible que nous nous mettions à écrire de nouveaux articles de conseils, mais comme cela demande du temps, nous ne pouvons pas encore en garantir le délai.
Nous espérons que cette solution permettra de contenter les lecteurs du mag qui sont un peu déçus de la tournure moins littéraire que nous avons pris pour cette saison 4 (mis à part bien sûr la gendarme d'Aïlys et le défi du mois que vous snobez continuellement, ce qui nous rends bien triste).
Sur une note un peu plus triviale, le côté réseau social de Wattpad va nous obliger à commenter aussi sur les comptes des gens, avec le compte collectif. Cela risque d'apporter un peu plus de confusion à ce bordel - et de faire encore un peu plus voler en éclat notre idée des commentaires de textes anonymes - même si chaque message sera évidemment signé par le membre qui l'a écrit.
Prenez soin de vous et longue vie à l'ACA.
Lire, utile pour un écrivain ?
Lorsque votre cabinet d'avocats préféré a obtenu cette demande pour défendre la lecture pour les écrivains, on a avoué être un peu surpris. Pendant un instant, on s'est même demandé si ce n'était pas une erreur provoqué par le service conjoint, vu que l'Enfer a dû réduire les coûts et que nous partageons nos bureaux avec le service du CROUS, le syndicat des adorateur des pizzas avec de l'ananas et l'amicale des personnes qui utilisent des notions psychologiques pour justifier que leurs ex sont des connards sans se remettre en question. Rien de tout ça en fait, c'est bien l'Académie qui nous a supplié de traiter ce sujet, et nous a grassement payé en conséquence.
Tout a commencé en septembre dernier. Au cours d'une réunion rédactionnelle sur le nouveau mag, DaRio98 a émis l'hypothèse que l'on risquait un peu de s'éloigner du sujet. L'ACA est un compte créé pour apporter des conseils aux écrivains, pas pour leur donner des astuces pour leur bac de français. Sur le coup, les autres membres n'en ont pas tenu rigueur, après tout, un doyen, c'est fait pour râler comme quoi c'était mieux avant.
Oui mais voilà, on a proposé il y a un mois une grande consultation et quelques lecteurs ont répondu. Nous remercions d'ailleurs tout particulièrement lesfilmsromantiques, jacklineandrews, Le_Voyageur_, Shad_Eau et Klarouille02 pour leurs retours. Et si la plupart des lecteurs ont un avis plutôt positif sur le mag, force est de constater qu'on a de nouveau entendu la crainte du doyen, à savoir "qu'[on a] l'impression d'être en cours de Français, en analyse de texte" et en gros ce serait chiant.
C'est alors que je me suis rappelé d'une phrase de Bernard Werber disant qu'il n'aimait pas particulièrement lire, et citant pour appuyer son propos Victor Hugo qui aurait affirmé que "les vaches ne boivent pas du lait". Alors on va avoir un problème, parce que l'ami Bernard cite souvent des auteurs de mémoires dans ses romans pour appuyer le côté érudit et iconoclaste, mais qu'il se goure souvent dans les traductions. Ainsi, il n'y a aucune correspondance avec cette phrase chez l'auteur de Notre Dame de Paris... Surtout que son avis est plutôt contraire : "L'homme attentif qui lit les grands livres éprouve parfois au milieu de la lecture de certains refroidissements subis suivis d'une sorte d'excès de chaleur."
Alors est-ce qu'il a totalement tort ou ne s'agirait-il pas d'élucubrations d'un écrivain ayant sans doute une véritable équipe pour écrire ces livres, vu le nombre de personnes présentes dans les pages de remerciement ? En fait c'est plus compliqué.
Écrire n'est pas une activité comme une autre. C'est déjà un travail extrêmement solitaire, qui pour pouvoir s'améliorer est extrêmement chronophage. De la même manière qu'on n'imagine pas un sportif de haut niveau atteindre son objectif en ne pratiquant qu'une demi-heure par semaine, un écrivain professionnel doit passer plusieurs heures seul, en tête-à-tête avec sa feuille. Et à ce moment arrive l'ennemi ultime de notre siècle, la procrastination. De fil Insta en notification Wattpad, on se retrouve facilement avec des heures de travail foutues en l'air. C'est la raison pour laquelle si la majorité des écrivains sont passés à l'informatique, quelques irréductibles refusent toujours de lâcher feuille ou machine à écrire, quitte à devoir tout recopier avant de présenter le travail à l'éditeur. Je crois que pour l'anecdote, George Martin écrit sur DOS, une ancienne version de Microsoft datant des années 80, l'obligeant à entrer des lignes de codes pour retrouver son texte. Son ordinateur n'est pas relié à internet, rendant toute tentative de piratage impossible.
Anonyme, représentation de Titivilus dans une iconographie du XIVème siècle - domaine public
Titivilus tentant l'écrivain avec une nouvelle vidéo Youtube
On a donc des livres de conseil qui considèrent que chaque heure passée à ne pas écrire ou travailler sur sa prochaine œuvre est une heure perdue. La seule activité autorisée serait une activité purement physique pour laisser le cerveau reposer. Je suis en profond désaccord avec cette vision de l'art. Déjà parce que peu d'entre nous ont réellement une ambition d'écrivain professionnel - pour rappel, être publié ne veut pas forcément dire gagner de l'argent et encore moins en vivre. Alors pourquoi obliger chaque personne ne voulant qu'améliorer son propre talent avec une voie aussi contraignante ? J'ai étudié un instrument de musique par la voie classique du conservatoire, avec une importante charge de travail, des évaluations, des heures de solfège... C'est une méthode qui a fait ses preuves mais qui entraîne un nombre considérable d'abandons, ce qui est encore plus inutile quand on sait que le seul rôle d'un(e) guitariste consiste à jouer trois accords vu sur Youtube et à se taper les filles/mecs après les concerts.
Lire, tout comme s'intéresser à d'autres formes d'art, c'est avant tout une question d'ouverture, un moyen de découvrir des histoires et ainsi de lutter contre la page blanche. C'est absolument nécessaire pour un écrivain, et encore plus pour des écrivains débutants. Sans compter que lire beaucoup apporte un autre avantage : éviter le plagiat. Cela peut sembler ironique, mais il est difficile de challenger les codes sans les connaître. Une anecdote à ce sujet est particulièrement intéressante. En 2011, David Fincher adapte le roman de Stieg Larsson Millenium, Les hommes qui n'aimaient pas les femmes. Or deux ans plus tôt, il y avait déjà eu une adaptation par le danois Niels Oplev, qui a permis de révéler Noomi Rapace. Deux adaptations aussi rapprochées, cela a fait tiquer plus d'un observateur. Or le réalisateur de Seven a voulu rassurer tout le monde en affirmant qu'il n'avait pas vu et se refusait à voir la version de son collègue. Résultat de courses, il existe entre les deux films des plans quasiment similaires. Voir comment le sujet avait déjà été traité aurait sans doute évité de commettre ce faux pas.
Dans les différents livres (et guide Wattpad), je n'ai jamais trouvé de réponse satisfaisante sur la phase de recherche pour un écrivain. Quand on y réfléchit, celle-ci peut être horriblement longue, et parfois prendre plus de temps que l'écriture et la correction réunie, surtout en fantasy ou en historique. Mon conseil, et c'est d'ailleurs ce que j'ai écrit dans ma fiche de présentation en arrivant dans l'ACA, c'est de rester curieux, toujours. Prenez soin de vous, écrivez, lisez, et à bientôt en Enfer.
Elfes vs Nains
Vous pouvez remplacer par Loup-Garou vs Vampire, Cowboy vs Indien ou encore Noble vs Bas Peuple. La civilisation en harmonie avec la nature contre la civilisation technologique/industrielle. La civilisation avancée contre la civilisation rustique. Dans tous les cas, nous avons donc une dichotomie entre deux peuples. Si nous reprenons l'exemple des Elfes vs Nains, voilà ce que cela donne :
- Elfes : avancés et en harmonie avec la nature. Ils vivent dans les bois, dans de magnifiques demeures lumineuses. Ils sont élégants dans leur stature, leurs habits, leur prose et possèdent des capacités hors-normes dont la magie. En bref, ils sont au-dessus de tout.
- Nains : rustiques et technologiques. Ils vivent dans des grottes souterraines sombres. Ils sont bourrus, simples d'esprit et se battent grâce aux armes fabriquées dans leurs mines. En bref, ils sont négligés et peu dignes d'intérêt.
Jackson, le Hobbit : la Bataille des Cinq Armées, tous droits réservés New Line Cinema
Image respectant le Fair Use (US) et le droit de citation (Fr)
Dans sa trilogie sur le Hobbit, Peter Jackson accentue les traits des Nains et des Elfes, en les rapprochant de la vision de Warhammer
Ces descriptions sont effectivement des concentrés de clichés basées sur la représentation que la majorité des personnes se font de ces races depuis Tolkien. Vous remarquerez tout de même que l'on peut retrouver cette version dans de nombreux livres de Fantasy encore aujourd'hui. Souvent, ces deux peuples prennent les armes et leurs voix pour se faire la guerre l'un contre l'autre. Oui, le racisme est également présent.
Comme précisé au tout début, nous retrouvons régulièrement cette dichotomie entre deux peuples dans les fictions, qu'elles soient littéraires ou cinématographiques. Un des peuples sera considéré comme primitif tandis que l'autre est supérieur. Et s'ils ne se font pas la guerre, le scénario implique qu'ils coopèrent contre un grand méchant (#orcs).
Maintenant que le cadre commun est posé, la question est de savoir comment en tirer parti pour sortir de ce schéma.
Tout d'abord, la solution d'inverser le peuple supérieur et inférieur est une fausse bonne idée à mon avis. Alors oui, vous enlever le cliché des elfes super badass et des nains sur le banc de touche mais vous gardez tout de même cette dichotomie "civilisation avancée vs civilisation rustique". Cliché non résolu.
L'idée serait donc d'équilibrer le tout pour ne pas avoir « une race supérieure ». Tout le monde a ses défauts, chaque peuple a son histoire et quand on fouille le passé, on ne trouve pas que du beau. Si vous avez déjà tout créé et que « flemme de tout recommencer » (comme je vous comprends), vous pouvez jouer là-dessus. Fouillez, refouillez et trouvez les « cadavres dans les placards » (les secrets inavouables). Et de manière générale, même si vous bavez devant vos personnages super badass, il y a des combats que l'on doit perdre pour gagner les suivants. Quant à la race « inférieure », trouvez-lui des qualités et des exploits. Si si, je vous assure qu'on en a tous. On finit par gagner des combats !
Après, à vous de ne pas jouer les mauvaises foi. Lorsque l'on veut améliorer son texte, il faut être prêt à le taillader. Oui, ça fait mal sur le coup mais c'est pour une grande cause.
Si la phase de création n'est pas encore terminée pour vous ou que reprendre tout ne vous fait pas peur, prenez différents domaines (fiches création peuple trouvables sur internet) et équilibrez :
- Histoire : Exploits et « Cadavres dans le placard »
- Puissance de feu : Points faibles et forts (que ce soit de la magie, des armes ou leur corps)
- Culture, Education, Valeurs, etc : points négatifs et positifs
N'oubliez pas non plus que chaque individu est différent ! Effectivement, un peuple a une culture et une éducation commune qui impliquent des modes de pensées, de se comporter similaires dans certains domaines. Néanmoins, chacun est unique et certains sont même en marge de leur société. Ce rappel ne s'applique évidemment pas si vous avez créé une race où chaque individu est identique et extrêmement similaire.
Comme d'habitude, j'espère que vous avez apprécié cet article. N'hésitez pas à me donner vos retours et vos suggestions en commentaires (taguez-moi).
Je vous invite ce mois-ci aussi à réfléchir sur votre monde et à regarder si vous avez cette dichotomie. Je rappelle qu'elle ne s'applique pas forcément entre des races fantasy mais cela peut être riches/pauvres, telle famille contre une autre, du moment ou qu'une est considérée comme supérieure et l'autre supérieure.
Partagez vos réflexions en commentaires !
Bisous (de loin) et bonnes fêtes à vous !
Le dîner mondain : des anecdotes mi-littéraires, mi-insolites qui donnent l'air cultivé lors des repas de famille. Et aujourd'hui justement, on va parler de gastronomie.
Je profite de la période de Noël pour vous parler des plats mijotés par nos auteurs préférés. Je ne sais pas si vous grignotez en écrivant ou si vous construisez vos scénarios avec un brownie à portée de main. Perso, je refuse jamais un petit gâteau pour trouver l'inspiration. Et apparemment je ne suis pas la seule. Alors allons faire un tour chez nos amis les écrivains.
Théophile Gautier est un fin gourmet, un gourmand qui apprécie la bonne chère et se régale d'un bon repas. Il dit même : « Moi, le matin, ce qui m'éveille, c'est que je rêve que j'ai faim. [...] La viande me lève. » Jamais hésitant à l'idée d'inviter ses amis, il est connu de tout le Paris artistique pour la qualité de sa garbure gasconne et d'autres mets français qu'il propose à ses convives.
Mais il faut aussi parler d'Alexandre Dumas, qui, non content d'être l'auteur renommé qu'on connaît, est aussi un amateur des plaisirs terrestres et gustatifs. Il invente le poulet à la ficelle ou encore la broche à trois étages où cuisent simultanément une oie, six bécasses et une douzaine de cailles, le jus de chacune aromatisant les volailles de l'étage inférieur. Il écrit un livre de recettes, terminé deux mois avant sa mort. Peu de recettes vegan, vous l'aurez deviné, mais une belle quantité de plats copieux, traditionnels, qui réchauffent le cœur et sûrement l'esprit de cet amoureux des lettres.
Si vous cherchez un peu, vous trouverez aussi les envies culinaires de George Sand ou Marguerite Duras... Aussi trivial que cela puisse paraître, les essais et les réussites culinaires de cette dernière sont l'objet d'un scandale en 1999. La Cuisine de Marguerite est publiée après sa mort par son fils, et retirée la même année par l'exécuteur littéraire. Le mélange de textes écrits par Duras, de photos et d'extraits d'entretiens ne pouvait pas être signé par Marguerite Duras. Et ce retrait signe la fin du livre de recettes. Il faudra aller chercher ailleurs pour trouver les secrets de sa soupe aux poireaux !
Bruegel, le Repas de Noces, domaine public, original au Musée de l'histoire de l'Art de Vienne
L'art adore représenter les banquets, ici une peinture flamande du XVIe siècle représentant le partage
En rédigeant cet article, je cherchais un livre de cuisine primé pour sa qualité d'écriture. Je n'en ai pas trouvé.
À mon sens, Roald Dahl était bien parti. Tous ses lecteurs se souviennent de la fontaine en chocolat de Willy Wonka ou du fabuleux gâteau – qui deviendra écœurant par la suite – qu'avale Bruce dans Mathilda. Mais non : pas de Nobel, pas de Goncourt pour ces livres-ci. Ils se cantonnent aux prix spécifiques des livres de recettes. Ce qui se défend, certes. Et pourtant, je suis certaine qu'un livre de recettes gagne à être bien écrit. Personnellement, je trouve qu'un plat est alléchant par la photo qui l'illustre mais aussi par les mots qui l'accompagnent. À bas les « bullet points » et autres listes de gestes à effectuer, sans âme et sans charme. Je suis partisane des recettes qui donnent envie à la lecture, par les jolis mots qui les composent. à tous les amateurs de recettes simples et efficaces, le débat est ouvert : vous connaissez maintenant ma position.
Un chant de Noel
Je crois que j'ai rendu tout le monde taré dans l'Académie. Ce n'est pas vraiment de ma faute, mais je ne peux m'empêcher de faire résonner des Chants de Noël. Ils ne le savaient pas quand ils m'ont recruté l'année dernière et en écoutant pour la 30ème fois aujourd'hui, ils regrettent. Et moi je me trémousse comme un con en répétant à l'infini : "so this is Christmas and what have you done? Another year over, a new one just begun." Pour les fâchés avec la langue et la bouffe de la perfide Albion (pour la seconde, c'est normal), cela donnerait : "donc c'est Noël, et qu'as tu fait ? Une année se termine, une autre va juste commencer." Et ça, ça me fait penser à un des contes les plus connus sur Noël, écrit par Charles Dickens.
C'est un véritable paradoxe de se dire que dans un univers tellement rempli de glucose qu'est celui du 24 décembre, un des récits que l'on partage le plus est une histoire de fantôme. Peut-être parce que grâce à sa simplicité et son côté spectaculaire, elle a été adapté par des personnages aussi différents que les Muppets, Mickey et ses amis, la comédie romantique avec hanté par ses ex (oui, ça existe vraiment), et surtout un épisode de Doctor Who avec le meilleur docteur : Matt Smith. Peut-être certes, mais la justification n'est pas suffisante. En vrai, c'est plus profond que ça.
Déculpabilisons. C'est normal de ne pas aimer les rencontres familiales. J'ai explosé de joie quand j'ai appris que ma cousine de 8 ans avait développé des convictions végétariennes juste en imaginant comment mon oncle boucher (pas son père, un autre oncle) allait réagir. C'est la tristesse des Noëls en petit comité : je ne pourrais pas assister à un spectacle qui aurait pu me combler de mes frustrations passées. Ce n'est pas un manque d'amour, juste que le rejet du cérémonial peut parfois nous faire tourner à l'aigreur.
Le renfermement, c'est sans doute ce qu'exprime le mieux le personnage de Scrooge. Dickens, tout comme Andersen dont nous avons parlé dans le précédent numéro, a connu la pauvreté, et son récit a été écrit comme un cri du cœur, après avoir visité les mines de Cornouailles et avoir vu le travail des enfants, et on aurait pu craindre une vision particulièrement cynique, sans finesse de l'homme riche exploitant le pauvre. Il n'en est rien.
John Leech, Un Chant de Noël, Domaine Public
Au début du conte, le Fantôme de Marley rend visite à Scrooge
Ebenezer se voit comme un homme raisonnable et rationnel, une machine à amasser sans but de l'argent. Ce qui le choque en début de récit dans la joie de son entourage à vouloir fêter Noël, ce n'est rien d'autre que l'incompréhension de ce qui n'est pas mesurable. Cet état d'esprit, il s'en sert comme d'un rempart contre les autres, contre ses souvenirs aussi dont celle de son premier amour qui l'a quittée, décelant son avarice. Avec ses trois fantômes qui en une nuit vont faire changer un homme, c'est lui même que le protagoniste doit affronter, avec ses propres contradictions. La romancière Margaret Oliphant disait que ce conte "[n'avait] pas son pareil pour inciter les gens à devenir meilleurs."
Joyeux Noël à tous
Our Love Song de LaPorteusedeMort
Salut par ici !
Aujourd'hui on parle de musique, de déprime, de Bretagne et de finance. Installez-vous et laissez-moi vous parler d'Aaron, Hugo et Franck.
Hugo, c'est un petit comptable parisien qui mène une vie pépère et sans chichi au cœur de la capitale. Rien de fou : il trace des courbes, constate, passe son temps sur Excel et détermine les bilans des entreprises partenaires. Jusque là, tout va bien : la routine ennuyante et rassurante.
Et puis à la demande de son père, il débarque en Bretagne. Son but ? Inspecter la situation économique d'un studio d'enregistrement. La réalité ? Débarquer dans une maison de famille bretonne et tomber sur une star déchue et maladroite en train de faire du bricolage.
Et contre toute attente, ça lui plaît. L'ambiance au bureau est géniale et le cidre est bon. Aaron et Franck – les deux énergumènes complices et secrets avec lesquels il vit – sont de bonne compagnie. Le premier n'a plus rien du chanteur à la renommée mondiale qu'il était huit ans auparavant. Le deuxième n'est plus agent de presse depuis bien longtemps. Et pourtant... pourtant l'amour de la musique est toujours là, Hugo le devine. Sauf qu'avant de prétendre pouvoir remonter sur scène, quelques scandales doivent voir le jour.
Laissez-vous embarquer par la fraîcheur d'Hugo, la candeur d'Aaron et l'humour peu subtil de Franck. Cette histoire mérite bien quelques dizaines de lecteurs de plus. Vous connaissez maintenant mon attachement pour les personnages bien ficelés, cohérents et réalistes. J'ai vraiment pas été déçue ici. Les trois garçons sont de petites pépites, chacun à leur façon.
Alors attention quand même : cette histoire est cruelle par moments. Il y a des passages qui serrent le cœur, d'autres qui font monter les larmes. Deux chapitres successifs peuvent être drôles et soudainement affreux. Mais c'est ce qu'on recherche aussi, pas vrai ? Vivre des trucs, ressentir, serrer les dents à s'en faire mal aux mâchoires.
Bref, foncez. Il y a même un tome 2 (selon moi encore meilleur que le premier). Aaron n'attend que vous pour raconter son histoire.
Merci de nous avoir suivi. L'Equipe ne pouvant assurer de numéro début janvier pour cause de fêtes de fin d'année, nous vous retrouvons aux alentours du 15 pour le prochain numéro.
Portez vous bien et que 2021 exauce tous vos vœux
La Rédaction
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