Décembre 2020 - Partie 1

Bonjour Wattpadiens et Wattpadiennes, vous lisez un magazine réalisé par une équipe qui, à défaut de sapin, a bien les boules d'être encore confiné.

L'année 2020 semble ne jamais vouloir s'arrêter et pourtant nous tenons bon, ce qui déjà est un miracle en soit. Quand DaRio98 a laissé la main à une nouvelle équipe en septembre, il avait exprimé ses doutes concernant le fait de tenir notre organisation sur la longueur, mais avec le confinement, cela revenait à se lancer dans un atelier de jonglage avec des grenades (non, pas les fruits).

Et pourtant nous avançons petit à petit en direction des fêtes. On va s'intéresser à un texte d'Aillys dans un univers fantastique proche des contes - nous sommes toujours preneurs de nouveaux textes pour l'analyse 2.0 - et je vais vous intéresser à l'univers d'Andersen, à la recherche d'une marchande d'allumette, d'un vilain petit canard, d'une sirène voulant rencontrer les hommes ou d'une reine des neiges garantie sans la chanson prise de tête.

Restez émerveillé et bon numéro.

Et tout le monde poussa un soupir de soulagement. L'allégement du confinement a été vécu comme une bénédiction par les libraires, touché de plein fouet par l'arrêt de leurs activités et la concurrence accrue des sites de vente en ligne. Il est pour le moment impossible d'évaluer quel a été le bénéfice engendré par Amazon sur ses ventes de livres, mais le chiffre s'annonce colossal alors même que le réseau des libraires indépendants se sentait souvent en difficulté. Face à cette situation dramatique, des librairies ont par endroit refusé de fermer, malgré la réglementation en vigueur. "C'était soit ça, soit la liquidation" a assuré Florence Kammermann qui gère l'établissement Autour du Livre à Cannes.

Si on voit le verre à moitié plein, on peut saluer les différents élans de solidarité qui ont eu lieu ces derniers temps. Tout d'abord, on a vu de nombreuses personnalités vanter les mérites de la plateforme Place des Libraires, qui permet de référencer les livres vendus par les librairies indépendantes et d'organiser le click and collect. Intermarché a lui lancé un drive solidaire pour vendre les produits des artisans, mais aussi des libraires. Enfin on a surtout vu des communautés défendre ce qui s'apparente pour beaucoup à un lieu de vie, ce qui a permis de sauver de nombreux établissements.

Cette solidarité, on l'espère, va permettre à tout le monde de faire le plein, d'autant que le mois de décembre est un des plus porteurs en termes de vente. J'ai dans l'article du mois d'octobre parlé de la rentrée littéraire, et elle a qualitativement tenue toute ses promesses, avec des pépites venus d'auteurs dont on ne soupçonnait pas la pertinence. J'ai adoré Comme un Empire dans un Empire d'Alice Zeniter, ancienne prix Goncourt des Lycéens, qui raconte la rencontre improbable entre un assistant parlementaire et une hackeuse pour lutter contre la surveillance de masse. Et j'ai dans ma liste d'attente le Petit Polémiste d'Ilan Duran Cohen ou le Cœur Synthétique de Chloé Delaume, un Prix Médicis qui me semble prometteur.

En parlant de prix, les Goncourt et Renaudot sont enfin tombés dans l'indifférence quasi-générale et avec des résultats plutôt surprenant. J'ai déjà évoqué les critiques qu'avaient reçu les jurys et manifestement, ils en étaient conscients et on choisit leurs titres avec parcimonie pour ne pas se recevoir un retour de bâton derrière l'oreille. Ainsi le Goncourt a sacré l'Anomalie d'Hervé le Tellier, un thriller humoristique sur un tueur professionnel cuisinant des plats végétariens, et dont les chaines de télé se battent pour obtenir les droits d'adaptation, et le Renaudot a préféré Histoire d'un Fils de Marie-Hélène Laffont, une fresque paysanne écrite par une femme loin des cercles parisiens. Du provincial et du populaire donc...

Un point amusant, les cérémonies des prix se sont déroulées sur Zoom, et était ironique beaucoup plus convivial que dans le traditionnel salon de la Rotonde. J'ai adoré l'intervention de Nothomb, par exemple. Comme quoi quand on enlève la pompe, on s'aperçoit que les auteurs sont des humains comme les autres, ce qui est bien plus agréable.

Aaron_Roy

Andersen, la douceur venue du froid

Avez-vous déjà ressenti cette émotion douce-amer quand vous avez lu une histoire triste, une sorte de mélancolie qui paradoxalement vous procure un sentiment de bien-être ? C'est ce que j'ai ressenti après avoir découvert les contes d'Andersen.

Nous avons tous une vision tronquée des contes, souvent parce que nous avons lu des versions infantiles où l'on masque les éléments qui pourraient déranger nos chères têtes blondes, et Internet s'amuse fréquemment à vous suggérer le top 10 des histoires sordides qui ont inspirés les grands classiques Disney. C'est sans doute l'envie de retrouver cette tension qui m'a fait me plonger dans la lecture des Frères Grimm ou des différentes histoires qui composent le Livre de la Jungle. Mais en lisant Andersen, j'ai vécu une expérience différente. Il y a dans certains de ses contes une dimension biographique, qui rend les récits certes moins graphiques que chez les frangins allemand, mais d'une dureté déroutante. Je ne conseillerais vraiment pas ce livre aux enfants. Pour les autres, je vous emmène au pays du froid.

Rudof Koivu, La Reine des Neiges, domaine public

Il est communément admis que le film de Disney n'a quasiment rien gardé du conte de la Reine des Neiges. En fait si, mais l'approche se trouve plus dans l'ambiance et les thématiques. Gerda et Kay sont voisins et meilleurs amis, presque des frères et sœurs jouant ensemble. Andersen a vécu son enfance dans la pauvreté, mais sa famille l'a toujours entouré. Enfin, presque toute sa famille. Il n'a jamais réussi à tisser des liens avec sa demi-sœur et en a été très affecté, vivant une enfance solitaire, perdu uniquement dans son imagination. La Reine des Neiges nous parle d'une tentative de récupérer celui qui s'est éloigné. Le mal ici est celui de la dépression. Kai a un éclat de glace dans le cœur, et ne peut de fait plus voir la bonté. On retrouve un peu dans ce duo la relation qui unit Elsa et Anna, la deuxième cherchant toujours à réparer ce qui est perdu. C'est aussi la preuve d'une ambivalence. Les antagonistes sont rares chez Andersen, et les menaces souvent plus spirituelles et intériorisées.

Jakobsen, la Petite Sirène, domaine public - Photo prise lors de l'exposition 2020 au Musée Bourdelle, Paris

On arrive au moment polémique de l'article, celui où on doit parler de la bisexualité d'Andersen. L'ACA essaye autant que possible d'éviter les débats politiques, ce qui lui fait parfois se retrancher dans des positions trop timorées. N'allons pas par quatre chemins, il est impossible de parler d'Andersen sans évoquer son coup de foudre pour Edouard Collin, un amour non réciproque qui lui a inspiré son conte le plus célèbre, la Petite Sirène. Que dire de se conte si ce n'est que Disney en a légèrement changé la morale en créant au passage un de ses meilleurs antagonistes. Chez Andersen, la sorcière des mers ne représente qu'une loi, elle n'est pas l'antagoniste mais au contraire une personne qui rappelle la persécution de celui qui va devoir vivre un amour impossible, et propose de fait un simple choix. Et pour sauver cette sirène qui se serait perdue, ses sœurs vont perdre à leurs tours leur réputation, en échange du reniement de cet amour, ce que la protagoniste ne pourra se résoudre à faire.

Vilhelm Pedersen, l'Intrépide soldat de Plomb, domaine public

Cette interprétation, on la retrouve aussi dans l'Intrépide Soldat de Plomb. Dans cette variation de Casse Noisette, un jouet cassé - il lui manque une jambe - est amoureux d'une danseuse de paillette. Hélas, il est victime d'un "jouet à surprise" - l'équivalent des monstres qui sortent d'une boite à ressort et me font avoir une crise cardiaque. La fin se finira, encore une fois, par un sacrifice. Un enfant jettera au feu la figurine - sans que l'on sache s' il s'agit de méchanceté gratuite ou d'une intervention du sorcier. Un coup de vent fera tomber au même endroit l'amoureuse, les liant pour l'éternité. Et pourtant s'agit-il vraiment d'amour ? La danseuse refuse de parler, et même le soldat renonce à se manifester aux humains pour ne pas ternir l'uniforme. On ne saura jamais si l'amour qui tourne à la dévotion de celle dont il n'avait jamais vu l'autre jambe et qu'il prenait pour une unijambiste comme lui était réciproque. A la fin, il ne restera dans les cendres qu'un cœur de plomb, et aucun signe de la ballerine.

Vilhelm Pedersen, le Vilain Petit Canard, domaine public

Andersen a mis du temps à se faire connaître, et c'est peut-être ce qui est le plus dur à vivre pour un écrivain. Pour une J. K. Rowling, combien y a-t-il d'écrivains se sentant la vocation, l'envie de faire l'écriture une métier, mais ne restant qu'une ligne oubliée de l'histoire ? Hans, lui, y a cru dès son plus jeune âge, et à force de travail, il a réussi à se former auprès de grands noms de la littérature danoise. Et pourtant même sa famille ne lui reconnaît aucun talent. Voici une lettre qu'on a retrouvé de la nièce d'un de ses professeurs : « Il écrit des tragédies et des histoires que de temps en temps il vient nous lire à haute voix. Il y a de bons passages, mais en règle générale, c'est un tissu d'absurdités. Demain, il vient nous faire la lecture, j'attends ça avec impatience en espérant que je pourrai me retenir de rire, mais c'est presque impossible tellement il se comporte de façon grotesque. » Cette expérience, c'est celle d'un Vilain Petit Canard.

Et comme dans un conte de fée, il devint cygne et fut accueilli par les plus illustres personnalités. En 1845, alors qu'Andersen est l'hôte du duc d'Augustenborg, on lui demande d'écrire un conte à partir de trois illustrations. C'était l'époque où l'on aimait les défis, genre que l'on retrouve sur certains forum d'écriture. Il choisit une petite fille tenant un paquet d'allumettes.

Jakobsen, la Mère et la Mort, domaine public - Photo prise lors de l'exposition 2020 au Musée Bourdelle, Paris

Il existe un autre conte, plus ancien, qui raconte peu ou prou la même chose. Dans l'histoire d'une mère, Andersen raconte une course contre la montre, celle d'une femme contre la mort qui a emporté son fils malade. A chaque étape du trajet, la santé de l'héroïne s'abîme, perdant les yeux à force de pleurer, se déchirant la peau dans les buissons d'épines, voyant ses cheveux blanchir... Une angoisse sourde se dégage de ce texte qui est assez éprouvant à lire. Le cœur du récit est la confrontation finale entre la faucheuse et la mère, tenant dans ses mains la vie d'un autre enfant, pour sauver le sien. Alors la mort lui montrera la vie de son fils, potentiellement faite de misère, pour que sa maman accepte enfin qu'il aille au Paradis.

Jerry Pinkney, La Petite Marchande d'Allumettes, Tous droits réservés - utilisation respectant le Fair Use (US) et le droit de citation (Fr)

La Marchande d'Allumettes est une des œuvres les plus durs à lire, une simple agonie. On est en Europe du Nord et c'est cet engourdissement par le froid qui représente la mort. Durant l'hiver, le petit canard doit lutter pour sa survie, comme Gerda pour retrouver son ami Kai. Sept ans plus tôt, Dickens alertait sur les conditions des enfants pauvres dans Oliver Twist, et on peut voir ce texte comme un cri du cœur. Pourtant la fin n'est pas traitée comme une tragédie. C'est cette douceur pour une chose aussi grave qui touche au cœur, comme un élan de compassion.

Aaron_Roy

Comme un air d'Agatha Christie

Il fait froid, et c'est le confinement. Personne n'est censé se trouver dans l'Académie. Avec la pluie, une patine verte se forme sur la statue du Doyen. La rouille se mêlant aux fientes de pigeons, il en ressort une image assez trouble. La cour est jonchée de feuilles mortes, et Pandikoe a déjà failli se péter la figure. Depuis, il ne sort presque plus.

Dans cette ambiance morose, Aillys ne pensait trouver personne dans la bâtisse. Quelle ne fut pas sa surprise d'entendre Kellroye déclamer :

KELLROYE : Neuf petits nègres s'en allèrent en Chine, l'un éternua. Il n'en resta que huit.

AILLYS : Mais qu'est-ce que tu fabriques ?

KELLROYE : Un exorcisme

Aillys remarqua alors les bougies, l'eau bénite et le crucifix. Elle nota aussi l'haleine de celle qui avait mangé beaucoup trop d'ail, ce qui à défauts de démons devrait la protéger de tout malandrin s'approchant à moins de cinq mètres.

AILLYS : Mais pourquoi ?

KELLROYE : Une simple hypothèse. Tu te souviens quand Dario a dit à Aaron que le mag devenait trop littéraire ? Et bien juste après, il a disparu en se rendant dans sa villa dans les tropiques. Et Detico ? Il s'est plaint à Aaron des délais en retard et du fait que les backstages soient devenus moins drôles. Juste après, il décide de partir à l'autre bout du monde.

Son interlocutrice s'arrêta, remarquant pour la première fois la coïncidence. Pourtant, un détail ne clochait pas.

AILLYS : Tu ne vois pas un point commun entre ces deux affaires ?

KELLROYE : Le démon ?

Aillys soupira. Cela risquerait d'être long.

AILLYS : Non. Je voulais parler d'Aaron.

KELLROYE : Mon Dieu ! Tu crois que l'Académie accueille un Serial Killer ?

Aillys aurait voulu répondre que c'était stupide mais fut interrompu par l'arrivée inopinée de wait4aturtle

WAIT4ATURTLE : Les filles ! J'ai réussi à faire un article plus long que prévu et je n'ai même pas été retoqué ! Elle est bien plus laxiste, la nouvelle direction !

Aillys et Kellroye se regardèrent un instant, se demandant si la mention "Exorciste" existait dans l'annuaire.

AILLYS : Alors, heu... C'est très bien... Mais prend quand même l'eau bénite.

Bon, nous avons un problème.

Dans les statuts de l'Académie, il existe une règle qui nous impose de ne pas se servir du collectif pour faire la promotion de notre propre travail. Or comme nous n'avons pas reçu de textes de la part de nos lecteurs adorés, on a été obligé de prendre un écrit d' @Aillys. Nous nous en excusons et vous supplions de nous apporter vos textes pour que cette situation ne se reproduise pas. ^^

Ce court récit est une ébauche qui date d'il y a deux ans. Elle ne pense pas le retravailler, du moins pour l'instant. Pourtant vous le présenter semble être une excellente chose parce qu'il va nous permettre d'évoquer certains des problèmes que l'on rencontre le plus lorsque l'on lit des prologues.

C'est sans doute à cause du cinéma et ces scènes pré-générique, mais cette manière de faire semble de plus en plus populaire. C'est pour autant assez casse-gueule : écrire un court texte n'ayant pas de rapport direct avec le début de l'intrigue, cela demande un travail de concision au cordeau. Quelle information est utile ou ne l'est pas ? Selon les commentaires audio de Peter Jackson, le prologue de la version cinématographique du Seigneur des Anneaux était considéré comme trop touffu et a été très rapidement élagué sur le banc de montage. Au contraire l'auteur du Trône de Fer, mais aussi Bram Stoker dans Dracula s'amusent à écrire une véritable nouvelle, se déroulant sur une vingtaine de pages.

Ici, Aillys a choisi la brièveté. C'est un texte très dur, sec, chirurgical. Trop peut-être ? A longueur de temps, on ressent un certain manque d'émotion. On comprend la violence de la relation entre une ombre et un villageois, mais on reste légèrement en dehors. Peut-être qu'une narration plus personnalisée, avec un vrai protagoniste, aurait pu pallier ce problème, même si ça signifiait faire tripler le texte de taille. Après tout, on n'est pas à 1000 mots prêts.

Ensuite, le problème de la brièveté est qu'on ne se concentre rapidement que sur la forme. Et même avec une plume aussi élégante qu'Aillys, on n'est pas à l'abri de se focaliser uniquement sur les maladresses. Sur Ombres, cela se remarque par une utilisation abusive des ponctuations, ce qui apporte une sur-ventilation. C'est un effet de style, mais il n'est ici pas maîtrisé et ruine l'ambiance pourtant intéressante qui se mettait en place. A cela s'ajoutent quelques choix de vocabulaire discutable, parfois trop moderne ou trop "clinique". Ce sont des erreurs qui peuvent facilement être corrigées ceci dit.

En conclusion, je ne peux conseiller à nos lecteurs de toujours s'interroger sur la pertinence d'un prologue. A première vue, cela semble à quelque chose d'évident, mais n'est-ce pas une solution de facilité ? D'autant que, comme nous pouvons le voir, c'est vraiment un art difficile à manier.

Vous pouvez nous envoyer votre texte pour l'Analyse 2.0 (jusqu'au ?). Le texte soumis doit obligatoirement faire entre 1000 et 3000 mots. Pour autant, il n'a pas besoin d'être terminé, il peut s'agir du début d'une histoire.
Il doit être envoyé au format word (doc, docx ou rtf) dans un seul document, à l'adresse . L'objet du mail doit être [Soumission] + Mag. Merci de préciser votre pseudo dans le corps du mail.

En attendant le mois prochain, les chirurgiens fous vous souhaitent de bonnes fêtes. 

Aaron_Roy et Kellroye

Ce mois-ci, j'ai choisi le #neige pour trouver la couverture. Sur une petite sélection de 6 couvertures, « Flocon d'espoir » de Aurore448898, est celui qui a obtenu une majorité de vote.

Nous vous rappelons que le livre n'a pas été lu, le jugement ne s'est donc fait que sur la couverture ;)

Aillys

On n'a trouvé que très peu d'Appels à Texte ce mois-ci, la période ne s'y prêtant sans doute pas. Après tout, avez-vous essayé de réunir un jury ou même les membres d'un mag en période de fêtes ?

Une perle pourtant se détache, proposée par l'Atelier Icare : un concours de synopsis. En gros résumer votre histoire en 750 mots maximum. C'est génial parce que, on ne va pas se mentir, c'est ainsi que se passe la présélection dans pas mal de maisons d'éditions. Un bon exercice donc avec un prix alléchant, des séances de coaching pouvant aller jusqu'à 1400 €.

Merci de nous avoir lu. Nous vous donnons rendez-vous dans deux semaines pour le dernier numéro de l'année. En attendant, portez-vous bien et que vos projets d'écritures s'envolent comme des flocons.

La Rédaction

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