Numéro privé de mars 2018
Bonjour et bienvenue dans ce numéro privé.
Connaissez-vous "Le coin des amoureux des lettres" ? Le site répond à l'adresse www.ficpad.fr et a été mis en place par quelques wattpadiens afin de donner aux auteurs amateurs que nous sommes une plateforme d'information généraliste. On y parle autant de Wattpad que de Fyctia ou d'autres plateformes, de livres ou de conseils d'écriture. Depuis quelques semaines, la Wattpad Academy a noué un partenariat avec ficpad.fr pour être présent également hors de la sphère Wattpad. Une catégorie nous y est d'ailleurs dédiée. N'hésitez donc pas à aller y faire un tour. Non seulement pour nous lire, mais également pour découvrir des interviews d'auteurs et des reportages sur le monde de l'édition et de l'auto-édition.
Dans ce mag privé, ce mois-ci, nous restons dans le thème avec une application discrète mais à l'ambition démesurée et un petit focus de HoxydeHair et Elkisa116 sur les auteures qui ont dû changer de sexe (en tout cas de nom...) pour éditer un livre...
Bonne lecture !
Connaissez-vous l'organisation Plan International ? C'est « une organisation non gouvernementale de solidarité internationale, indépendante de toute confession ou de tout parti politique, qui agit depuis plus de 80 ans pour faire progresser les droits des enfants et l'égalité filles-garçons ».
Cette ONG vient de mettre au point un nouveau clavier virtuel disponible sur Google play et donc uniquement sur Android, baptisé Sheboard.
Petit rappel, pour ceux qui ne sont pas familiers des termes techniques : un clavier virtuel est, tout simplement, le clavier qui apparait sur l'écran d'un smartphone ou d'une tablette au moment de taper du texte. Il en existe de nombreuses variantes plus ou moins intéressantes. Celui-ci a une différence plutôt sympa : il permettrait (selon ses créateurs) de redonner confiance aux jeunes filles. Comment ?
Le principe est finalement assez simple : Plan a complètement repensé le mode d'écriture intuitive. Ainsi, lorsque vous écrivez « ma fille est », la suggestion sera « forte » ou « une bonne personne ». Par défaut, toutes les propositions relatives aux filles seront donc positives. Par ailleurs, des expressions toutes faites comme « ma petite princesse » seront remplacées par « mon incroyable aventurière ».
Certes, c'est un petit pas pour l'humanité, mais cela pourrait tout de même avoir un petit effet sur les utilisateurs. Premiers visés les parents et la famille de jeunes filles. D'après l'organisation, ces petites évolutions permettront aux jeunes filles qui recevront ces messages de reprendre confiance en elle. Petit à petit, ils espèrent même faire évoluer le langage et, finalement, les comportements.
Le seul moyen de savoir si ça a une chance de marcher, sera d'essayer ce clavier. Malheureusement, pour l'instant, il n'est disponible qu'en anglais...
Ces auteurs qui sont des auteures...
En littérature, même si la discrimination envers les femmes est encore présente, elle s'est atténuée au cours de ces dernières années.
Par le passé, plusieurs femmes ont dû, prendre un pseudonyme masculin afin de pouvoir être publiée, elles n'avaient pas de place dans la littérature. Entre autres, une des femmes les plus connues à avoir été publiée sous un pseudonyme masculin est George Sand, auteure appartenant au mouvement du romantisme au XIXème siècle.
Amantine Aurore Lucile Dupin de son vrai nom est l'auteure entre autres de La Petite Fadette ou La Mare du diable. Elle était la seule femme de son époque à pouvoir vivre de sa plume. Néanmoins, pour des raisons "commerciales évidentes" son éditeur ne souhaite pas la publier sous son nom réel, malgré son succès.
Elle explique : « Le nom que je devais mettre sur des couvertures imprimées ne me préoccupa guère. [...] Le nom est tout pour la vente, et le petit pseudonyme s'était bien écoulé, on tenait essentiellement à le conserver. »
Wikipédia nous précise que certaines grandes voix du XIXème ont tenu sur George Sand des propos d'une grande virulence, comme Charles Baudelaire avec ces paroles : « [...] Elle n'a jamais été artiste. Elle a le fameux style coulant, cher aux bourgeois. Elle est bête, elle est lourde, elle est bavarde ; elle a dans les idées morales la même profondeur de jugement et la même délicatesse de sentiment que les concierges et les filles entretenues ». Il ajoute, non sur l'auteur[e], cette fois, mais sur la femme : « Que quelques hommes aient pu s'amouracher de cette latrine, c'est bien la preuve de l'abaissement des hommes de ce siècle »
Ou encore, venant cette fois de la part de Edmond de Goncourt (le fondateur éponyme de l'académie) : « Les femmes ont le génie du faux. »
Il y a beaucoup d'exemples, moins connus que George Sand, de femmes ayant publié sous un pseudonyme masculin.
Amable Tatsu, de son vrai nom Sabine Casimir Amable Voïart a régulièrement collaboré au Mercure de France et à La Muse française. Elle a aussi publié des ouvrages pédagogiques, des traductions, des sommes historiques, un Cours d'histoire de France, publié en accord avec le ministre de l'Instruction publique, un volume sur la littérature allemande, un autre sur la littérature italienne. Elle était également l'auteure de libretti pour des musiciens comme Saint-Saëns.
On retrouve également André Léo, de son vrai nom Victoire Léodile Béra, ou Noël Tani, pseudonyme de Mlle Leroux.
George Sand n'a pas fait que prendre un pseudonyme masculin, elle s'est aussi habillée en homme pour avoir accès à la bibliothèque, interdite aux femmes. Et elle n'était pas la seule femme de son époque à s'habiller en homme afin de forcer les limites imposées aux femmes et d'accéder à des lieux interdits - fosses de théâtre, procès publics, ... Certaines femmes expliquent qu'il était plus commode de s'habiller comme un homme, et aussi moins coûteux. C'était une façon pour elles de forcer les portes de la liberté d'esprit et des mœurs, d'être indépendantes.
Il est évident qu'à travers l'histoire, les femmes ont subis des discriminations. Néanmoins, en ce qui concerne la littérature, on ne peut pas nier que des progrès encourageants ont été constatés. Cela commence avec les prix.
En 1944, Elsa Triolet devient lauréate du prix Goncourt et est la première femme à recevoir ce prix en 41 ans d'existence. Aujourd'hui, on compte 12 auteures récompensées par ce même titre, qui existe depuis 115 ans. Les romancières sont rares, c'est le moins que l'on puisse dire, dans le palmarès du plus prestigieux des prix littéraires français.
Sujette à de nombreuses polémiques, l'académie a été soupçonnée de distinguer surtout des hommes, ainsi que le constate la journaliste Cécile Mazin, qui dénombre, le 3 novembre 2015, 112 lauréats dont 101 hommes. Elle signale également que « pour le prix du Pen Club britannique, la sélection comporte 16 personnes, 8 hommes et 8 femmes ». A contrario, le jury du Goncourt est composé de 10 membres dont seulement trois femmes.
L'Académie française, de son côté, fondée en 1635 par le cardinal de Richelieu, ne voit entrer une femme dans ses murs qu'en 1980, avec l'écrivaine Marguerite Yourcenar. Si pendant ces 345 années, divers motifs politiques, moraux, religieux et sociétaux ont été invoqués pour en interdire l'accès aux femmes, plusieurs candidatures ont néanmoins été déposées au cours des décennies précédentes. Aujourd'hui, huit femmes ont, depuis 1980, endossé l'habit d'Académicienne ; quatre y siègent encore depuis le décès de Simone Veil, en 2017. Hélène Carrère d'Encausse est secrétaire perpétuelle de l'Académie depuis 1999.
De manière plus générale dans l'industrie du livre, Cécile Mazin souligne l'absence d'équité « dans les chiffres de la rentrée littéraire 2013, on comptait 72 % d'hommes chez Grasset, 81 % chez Seuil et 82 % chez Gallimard ».
Nicolas Gary, directeur du webzine littéraire ActuaLitté, émet des hypothèses à ce sujet : « Depuis Homère, la doxa littéraire, c'est celle des guerres, des conflits : bien entendu, les femmes apportent l'innommable, l'irreconnaissable avec leurs manuscrits ».
Aujourd'hui, les femmes ont « regagné » le droit d'être publiées, pourtant on ne leur en reconnait pas toujours le titre, car on dit toujours "un auteur". Les hommes sont manifestement plus présents en littérature (63.5%), excepté en "littérature jeunesse" où la proportion est inversée. En interrogeant le Dictionnaire de l'Académie française (version électronique consultée à la Bpi), on peut constater que le mot « auteure » n'y est pas retenu.
Voici un extrait de l'article auteur :
« Il signifie absolument Celui qui a écrit quelque ouvrage ou qui écrit habituellement des ouvrages. Bon auteur. Mauvais, médiocre auteur. Il s'est fait auteur. La condition, la vie, le métier d'auteur. La réputation, la célébrité, la gloire de cet auteur. Auteur ancien. Auteur moderne. Auteur classique. Auteur grave. Auteur frivole. Auteur dramatique. Auteur grec, latin, italien, arabe. Auteur approuvé. Auteur orthodoxe. Auteur apocryphe. Auteur anonyme. Auteur pseudonyme. Auteur original. Les auteurs sacrés. Les auteurs profanes. Auteur contemporain. On dit adjectivement, dans ce sens, Une femme auteur. »
On peut également consulter une page consacrée à la féminisation des métiers -->http://www.xn--acadmie-franaise-npb1a.fr/actualites/la-feminisation-des-noms-de-metiers-fonctions-grades-ou-titres-mise-au-point-de-lacademie.
De façon assez étonnante, il semblerait qu'en terme de rémunération, l'égalité soit plus généralisée. Pour preuve, le magazine Forbes a dévoilé la liste des romanciers qui gagnent le mieux leur vie et c'est, sans grande surprise, J.K. Rowling qui arrive en première place. Avec 95 millions de dollars. On constate également que cinq auteures figurent dans le top 10.
Enfin, sur Wattpad, il est connu que la population est en majorité féminine. Nous-même, à la Wattpad Academy, avons plus parmi nos membres, de titulaires filles que garçons.
Ce pourrait-il que les femmes aient enfin une place égale à l'homme en littérature dans les prochaines années ? La question reste posée...
C'est parti pour les appels à textes du mois !
On commence avec du conte pour Magic Mirror éditions. Le principe est assez fun puisqu'il s'agit de prendre un conte et d'en inverser les genres. « Nous vous proposons une expérience d'écriture : prendre le même contexte, et imaginer comment l'histoire se déroulerait si Blanche-Neige était un prince ou si Barbe-bleue était une femme. »
Infos : https://www.magicmirror-editions.fr/appel-a-textes/
Lune-écarlate éditions recherche des textes pour un recueil de six nouvelles sur les thèmes des sorcières. Une publication à la clef, bien sûr !
Infos : http://lune-ecarlate.fr/appel-a-textes-sorcieres/
Pour terminer, le site Sisyph.org recherche des articles pour les publier sur son site d'ici le 8 mars. Je vous laisse deviner le thème ;)
Infos : https://www.facebook.com/sitesisyphe/posts/10214582153924142
Comme chaque mois, voici la couverture que nous avons choisie de vous faire découvrir. Je le rappelle, même si je me répète : le choix de cette mise en avant ne se fait que sur la base de la couverture et en aucun cas sur le contenu de l'histoire une fois passée la couv' ^^
Voici donc "les onze aventures calamiteuses de Robin Dubosquet" par enfant-minuit
Et sur cette jolie couverture, nous terminons notre numéro privé du mois de mars.
Rendez-vous dans un mois pour de nouvelles aventures.
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