Chapitre 32


Point de vue de Louis


Je reste silencieux pendant de longues minutes, le regard perdu dans le vide. Charlotte a croisé notre mère. Mais comment? Où? La panique me prend tout à coup aux tripes. A-t-elle accosté Lottie? Lui a-t-elle fait du mal? Ce n'est pas possible, que vient-elle faire ici? Mon père et elle nous ont assez fait de mal comme ça, il est hors de question que l'enfer recommence. Nous sommes débarrassés d'eux depuis plusieurs années, nous sommes enfin heureux et en sécurité et je refuse de vivre à nouveau dans la peur. La peur de la revoir, la peur qu'elle et son mari nous fassent du mal, encore une fois. Et maintenant je ne suis plus seul, Harry et Eden font partie de ma vie et je n'ai pas envie qu'ils soient atteins par toute cette merde. Il faut qu'elle retourne d'où elle vient, Lottie et moi n'avons pas besoin d'elle dans notre vie. Nous sommes heureux ainsi avec Mamie et nos proches, nous n'avons certainement pas besoin d'eux pour être heureux, au contraire. Plus nous sommes loin d'eux, plus nous nous sentons en sécurité. Ma sœur pose sa main sur la mienne et cela me sort de mes pensées. Je secoue la tête pour retirer toutes les images qui tournent en boucle dans ma tête et lève le regard vers elle. Ses yeux sont brouillés de larmes et je peux enfin voir toute la peur qu'elle cache au fond d'elle.

- Est-ce qu'elle a cherché à te parler Lottie?

Elle réfléchit quelques instants, elle semble hésitante, comme si elle ne voulait pas tout me dire par peur de me faire du mal, alors j'insiste.

- Charlotte, c'est important, tu dois me dire ce qui s'est passé. On est tous les deux dans cette histoire depuis le début et rien n'a changé.

Elle soupire et répond d'une voix hésitante :

- En fait, Dani et moi avons fait du shopping cet après-midi et ensuite nous avons décidé d'aller boire quelque chose au bar où tu bosses, comme nous avons toujours l'habitude de le faire. Nous nous sommes installés et il y avait cette femme qui nous observait quelques tables plus loin. Son regard semblait insistant, elle me regardait vraiment bizarrement et je dois avouer qu'elle me faisait un peu peur. Je l'ai fixée à mon tour et c'est là que j'ai remarqué que son visage ne m'était pas inconnu mais je n'ai pas cherché plus loin et j'ai repris ma discussion avec Dani. Et puis lorsque nous nous sommes levés, cette femme s'est levée à son tour et m'a accosté, ajoute-t-elle en tremblant. Lou je...elle...elle m'a appelé Charlotte, Grace, Olivia Tomlinson et c'est à ce moment-là que j'ai reconnu sa voix. Je ne sais pas ce qui s'est passé mais j'ai eu une sorte de flashback et je me suis revue, plus jeune. Lou je pouvais l'entendre hurler mon nom entier dans ma tête. C'était horrible! Je me suis mise à trembler et...j'ai paniqué. Je lui ai hurlé de ne pas m'approcher, j'ai pris la main de Dani et je suis sortie du bar en courant.

Je n'attends pas et prends ma sœur dans mes bras pour la serrer contre moi. Elle tremble, effrayée et terrorisée. Je suis sous le choc. Cette femme a osé lui parler, après tout ce qu'elle nous a fait subir. Je n'en reviens pas. Il faut que je règle cette histoire au plus vite, il faut que ma mère biologique retourne d'où elle vient et qu'elle oublie qu'elle a des enfants, comme elle a su le faire ces dernières années. Il est absolument hors de question qu'elle m'approche et surtout qu'elle approche Lottie une nouvelle fois. J'interroge Charlotte.

- Tu en as parlé à mamie?

Elle secoue négativement la tête, toujours blottie contre mon torse. Alors je reprends :

- Très bien, on ne lui dit rien pour l'instant et si elle revient on lui en parlera. Ne t'inquiète pas Lottie, ils ne te feront plus jamais de mal, je te le promets.

- Merci Lou, souffle-t-elle contre mon cou. Je t'aime.

Je souris, touché par ses mots et resserre mes bras autour d'elle en murmurant «Moi aussi je t'aime petite sœur.» Charlotte finit par retourner chez mamie une demi-heure plus tard, toujours bouleversée mais rassurée et soulagée de m'en avoir parlé. Une fois la porte de l'appartement fermée, je rejoins Harry sur le canapé et me blottis contre son torse. J'ai besoin de sa présence pour ne pas craquer et il le comprend très bien puisqu'il resserre ses bras autour de ma taille en posant de tendres baisers dans mon cou. Je soupire, soulagé. Je me sens tout de suite en sécurité lorsqu'il est près de moi. Un léger sourire s'affiche sur mes lèvres lorsque j'entends la douce voix de mon petit-ami me murmurer à l'oreille «Tout ira bien mon ange, je suis là maintenant.» J'ai peur, peur qu'elle essaie de revenir dans nos vies, peur qu'elle fasse une nouvelle fois du mal à Lottie, peur que mon connard de père fasse lui aussi une apparition. Mais je sais, au fond de mon coeur, qu'avec Harry à mes côtés, tout ira bien et qu'il sera là, quoi qu'il arrive, pour me soutenir et m'aider.

Nous sommes à présent au mois d'octobre, l'automne est arrivé il y a peu. Les feuilles vont doucement commencer à tomber, le mauvais temps ne va pas tarder à faire son retour et le soleil va se coucher plus tôt. Une semaine est passée depuis que j'ai retrouvé ma sœur totalement paniquée chez Harry. Cette boule dans le ventre ne me quitte pas depuis le début de la semaine. J'ai cette peur en moi, peur de croiser le regard de la personne qui m'a mis au monde, peur de croiser celui de la personne qui pense être mon père, peur de recevoir un appel de ma petite soeur en larmes parce qu'elle aurait par hasard croisé nos parents. Ouais, je suis totalement terrifié par tout ça. Cette semaine a été l'une des pires semaines de ma vie, je ne me suis pas senti aussi mal depuis longtemps. Depuis notre retour à la maison, je suis irritable, voire même insupportable. Au boulot j'enchaîne connerie sur connerie, j'envoie chier tout le monde, j'ai du mal à garder mon calme et je me renferme à nouveau, comme avant. Je sais que ce n'est pas bon, je sais que je ne dois pas laisser mes parents me briser une nouvelle fois mais c'est plus fort que moi. Je me laisse atteindre parce que je suis faible. Je répète sans arrêt à Lottie que je ferai tout pour la protéger mais je ne sais même pas la réaction que je vais avoir lorsque je vais finalement croiser son regard. Parce que je sais qu'Elle reviendra. Oh oui! Je le sais. Si ma mère est dans le coin, c'est pour une bonne raison et je sais qu'elle ne partira pas d'ici tant qu'elle n'aura pas tenté une approche avec moi. Elle a toujours été têtue, je l'ai toujours connue comme ça et je suis persuadée qu'elle n'a pas changé. Toute cette histoire me rend dingue, j'ai l'impression de revenir 15 ans en arrière, j'ai l'impression de me revoir ado...un ado complètement perdu et terrifié par ses parents. Ouais aujourd'hui je ressens exactement les mêmes émotions. Je suis terrorisé, pas parce que j'ai peur d'eux, non, tout ça c'est fini, mais parce que j'ai peur qu'ils réussissent à faire du mal à Charlotte, encore une fois. Je crois que si cela venait à arriver, je ne me le pardonnerais jamais. Ma petite sœur est tout pour moi, j'ai toujours fait mon possible pour la protéger étant plus jeune, alors si maintenant, à 30 ans j'échoue, je ne me pardonnerai pas. La seule chose qui me permet de ne pas devenir complètement fou aujourd'hui, c'est l'amour et la tendresse que je reçois en plein coeur lorsque je rentre à la maison. Je ne sais pas si Eden sent que je ne suis pas vraiment bien en ce moment, mais elle est deux fois plus câline que d'habitude. Elle passe son temps à me réclamer des câlins et à me faire des bisous et bon sang, ça me réchauffe réellement le cœur! Quant à Harry, et bien...c'est Harry. Il reste le même : un petit-ami doux et attentionné. Je crois qu'il a un don et qu'il ressent les choses, ou plutôt il a le don de ressentir ce que je ressens à la seconde près. Il sait lorsque je suis sur le point de craquer et il est là, à chaque instant. Il me câline, me fait des papouilles, me prend dans ses bras, me prépare des bon petits plats et surtout il me répète encore et encore à quel point il m'aime, jusqu'à ce que mon cœur se libère du poids qui l'écrase. Mon Hazza est une perle rare, un ange, un diamant étincelant qui fait briller mon cœur de mille feux. Je suis complètement fou amoureux de lui.

Nous sommes jeudi, il est 18 heures et je viens de commencer mon service. Ce soir je travaille de nuit, je remplace un collègue comme cela m'arrive souvent. Ça ne me dérange pas même si je dois avouer que je préférerais passer la soirée avec ma famille et m'endormir dans les bras de mon petit-ami. Je suis en train de servir mes clients lorsque la cloche de la porte retentit. Par réflexe, je tourne le regard vers la porte pour regarder qui entre et je me fige. Ce n'est pas possible...Que fait-elle ici? Je pourrais la reconnaître entre mille, malgré l'âge qui lui tire les traits. C'est elle...Ma mère. La voix d'un client m'interpelle et me fait sortir de ma transe. Je ferme les yeux quelques secondes pour tenter de calmer les battements de mon cœur et me tourne à nouveau vers lui pour le servir. Du coin de l'œil, je la vois se diriger vers une table non loin du bar. Plus facile pour m'espionner je suppose. Je souffle et enchaîne mon service en essayant d'ignorer sa présence. Je sens son regard peser sur moi, je suis sur le point de craquer et de lui balancer à la figure le contenu de la cafetière que le tiens dans les mains. Plus le temps passe, et plus ma respiration se fait rapide, saccadée, douloureuse. Je suis au bord de la crise d'angoisse. Il faut que je me calme, il faut que je respire et pour ça, j'ai besoin de sortir d'ici, besoin de ne plus sentir son regard sur moi, besoin qu'elle disparaisse...pour toujours. Voyant que le calme revient peu à peu dans le bar, je quitte mon poste, laissant mon collègue gérer les clients en salle. Je descend au sous-sol, où le sac de frappe m'attend. Une fois en bas, je n'attends pas et enfile mes gants. Je respire fort et me place près du sac. Je commence à frapper, de toutes mes forces. J'ai besoin de faire sortir toute la haine qui est en moi, besoin de frapper dans ce sac pour me libérer de ce poids qui étouffe mon coeur. Elle n'a pas le droit d'être là! Elle n'a pas le droit de revenir dans ma vie! C'est trop tard. Elle n'est plus ma mère. Elle a perdu ce titre le soir où elle a laissé mon père me rouer de coups sans intervenir. Le soir où elle m'a regardé quitter notre maison sans esquisser un seul geste pour me retenir. Je cogne dans le sac, encore et encore, jusqu'à ne plus avoir de forces. Mes bras et mes mains commencent à me faire atrocement mal, mais je continue. Je ne peux pas m'arrêter. J'ai besoin d'évacuer ma rage et mon chagrin, ou je vais finir par exploser. Alors que je lève le poing, prêt à asséner un nouveau coup, mon téléphone vibre dans la poche arrière de mon jean, interrompant mon geste. Je m'arrête, et je reprends contact avec la réalité. Je fronce les sourcils en respirant avec difficulté. Essoufflé, intrigué, je décide de regarder de qui provient le message que je viens de recevoir. Malgré ma tristesse et ma colère, je ne peux empêcher un fin sourire de se dessiner sur mes lèvres, dès que j'aperçois le nom de l'expéditeur. C'est Lui. Au bon moment, comme toujours. Je ne sais pas comment il fait, j'ignore comment il sait, mais il a senti ma souffrance, à nouveau. A travers la distance qui nous sépare, il a compris que j'avais besoin de lui.

De Amour :

Passe une bonne soirée mon ange,
j'ai déjà hâte d'être demain pour te serrer dans mes bras. Tu me manques. Je t'aime.

Une larme coule le long de ma joue sans que je ne puisse me contrôler. Je craque et me laisse tomber au sol en sanglotant. Je remonte mes genoux contre mon torse et enfouis ma tête entre mes mains. J'ai besoin de lui, besoin de ses bras, besoin de sentir son corps contre le mien, besoin qu'il me murmure à quel point il m'aime. J'ai besoin de sa présence pour aller mieux, il est ma bouée de sauvetage...c'est pour cela que je prends la décision de lui envoyer un message.

De Moi :

Tu me manques aussi mon amour.
Je t'aime tellement si tu savais.

J'hésite un instant, le doigt au-dessus du clavier, et j'ajoute une phrase. Une seule. Quelques mots qui pourraient paraître incompréhensibles à d'autres. Mais je sais que Harry comprendra.

De Moi :

Elle est là Hazza!

Il me faut quelques secondes à peine pour sentir mon téléphone vibrer entre mes mains. Il m'appelle.

-Lou, dit-il d'une voix douce
-Hazza je....

J'ai du mal à trouver mes mots. J'entends ma propre respiration, bruyante et saccadée.

-Lou, mon ange tu dois te calmer. Ça va aller, je suis là. Respire mon cœur. S'il te plaît, fais comme moi, respire.

Je tente de respirer convenablement, la douce voix de mon petit-ami résonne dans mes oreilles et cela m'aide énormément. Je parviens à retrouver une respiration normale au bout de quelques minutes et je soupire, soulagé qu'il ait réussi à me calmer.

-Merci, dis-je tout bas.
-C'est normal mon ange, je suis là pour toi. Alors raconte moi. Elle est là? demande-t-il d'une voix hésitante.
-Oui, elle est entrée dans le bar il y a à peu près une heure. Je l'ai complètement ignorée Hazz, mais je sens son regard sur moi et ça me rend fou, putain! Comment ose-t-elle revenir après ce qu'elle nous a fait! Hein?

Je suis hors de moi. Dans ma poitrine, ma respiration recommence à s'affoler.

-Je ne comprends pas, ça me rend barge! Je n'ai qu'une envie c'est de la jeter dehors.
-Calme-toi bébé. Tu as bien fait de l'ignorer. Où tu es mon cœur?
-Au sous sol, j'étais en train me défouler sur le sac de frappe, et j'ai reçu ton message.
-D'accord. Prends un peu de temps pour toi et lorsque tu te sentiras prêt, retourne bosser et fais comme si elle n'était pas là. Je sais que tu peux le faire. Tu es quelqu'un d'extrêmement fort et courageux mon Lou, même si je sais que tu penses le contraire. Crois-moi.

Mon souffle se coupe. Je ne sais pas quoi dire, une larme coule sur ma joue, tant je suis touché par ses mots. Je suis heureux, heureux d'avoir une personne aussi merveilleuse dans ma vie. Je murmure :

-Merci Hazz...Merci d'être là.
-Ne me remercie pas mon ange. Je te laisse un peu seul avec toi-même, je sais que tu en as besoin. Appelle-moi si tu as le moindre souci d'accord?
-D'accord.
-Je t'aime Lou.
-Moi aussi Hazzouille, moi aussi je t'aime.

Il finit par raccrocher après avoir pris soin de me répéter à quel point il m'aime et je me sens allégé de cet énorme poids qui était en train d'envahir petit à petit mon cœur. Parler avec Harry m'a fait beaucoup de bien. Il a raison, je dois reprendre le boulot et l'ignorer. J'en suis capable, je le sais. C'est la meilleure solution et de toute façon, il est hors de question qu'elle m'adresse la parole. Elle n'est plus rien pour moi.

Je finis par prendre mon courage à deux mains et je sors du sous-sol. Harry a réussi à me calmer. En sortant je croise le regard de John qui ne me lâche pas des yeux, visiblement inquiet. Je lui lance un petit sourire en levant le pouce pour lui faire comprendre que tout va bien et qu'il n'a pas à s'inquiéter pour moi. Il hoche la tête pour réponse mais il continue de me surveiller du coin de l'oeil. John est tellement protecteur envers moi que cela me fait sourire. Il est vraiment génial, je ne pouvais pas mieux tomber. C'est mon patron mais c'est avant tout un ami sur qui je peux me reposer lorsque je suis sur le point de m'effondrer. Je reprends tranquillement mon service en discutant avec nos habitués et en papotant avec les nouveaux clients. Je souris pour ne laisser rien paraître même si je sens toujours le regard de ma mère sur moi. Je tente de l'oublier en racontant quelques blagues et en riant avec Monsieur Léon qui se trouve en face de moi. Léon est un habitué des lieux, c'est un vieux monsieur âgé de 85 ans qui vient prendre son thé tous les après-midi à la même heure en lisant son journal. Aujourd'hui il est de sortie le soir parce que son petit-fils est dans les parages et qu'il voulait absolument me le présenter. Monsieur Léon est au courant pour ma bisexualité, il a été présent un après-midi où je ne me sentais vraiment pas bien à cause de tout ça et il m'a aidé. Il m'a aidé à ouvrir les yeux en me disant que je devais être fier de la personne que j'étais parce qu'il n'y a rien de honteux à aimer quelqu'un. Depuis ce jour, il n'arrête pas de me parler de son petit-fils gay qui est selon lui très charmant et fait pour moi. Il fait des allusions à chaque phrase et me montre ô combien son petit-fils est merveilleux. Je trouve l'attention plutôt charmante mais je lui fais indirectement comprendre que j'ai quelqu'un dans ma vie, à présent. Léon hausse les épaules en riant et me dit qu'il aimerait bien rencontrer un jour la personne qui fait battre mon coeur. Alors je lui promets de lui présenter Harry prochainement, et cela semble le satisfaire. Ils finissent tous les deux par quitter le bar, Léon me salue en me disant «A lundi» et j'en fais de même. Du coin de l'oeil je vois ma mère se lever et s'approcher de moi. Je me crispe automatiquement en serrant le rebord du bar entre mes mains. Mes jointures deviennent blanches tellement je serre fort mais je m'en fous, je fais mon possible pour contrôler la colère qui monte petit à petit en moi. Olivia finit par se placer devant le bar, elle me regarde pendant de longues minutes alors que mon regard lui envoie des éclairs. Elle semble hésitante, elle n'ose pas parler et moi je suis là, j'attends, j'attends qu'elle tente de parler pour l'envoyer bouler. Je bous à l'intérieur de moi, la rage monte encore et encore, je suis sur le point d'exploser alors je tente de respirer calmement en pensant à la douce voix de mon petit-ami me demandant de me calmer. Je ferme les yeux quelques secondes et lorsque je les rouvre, je tombe directement sur ses yeux bleus. Les mêmes que les miens. Ma mère finit par poser ses mains sur le bar et prend la parole :

-Louis, souffle-t-elle.

Mon corps se crispe en entendant le son de sa voix. 15 ans que je ne l'avais pas entendue,15 ans que je ne l'ai pas vue, 15 foutu années loin d'elle et elle revient, du jour au lendemain, après tout ce qu'elle m'a fait, ce qu'elle nous a fait...Non...Non, hors de question que je la laisse parler! Hors de question que j'entende sa voix une seconde de plus...Je veux qu'elle disparaisse, je veux qu'elle s'en aille, je veux qu'elle nous oublie comme elle a su le faire pendant 15 ans. Je la coupe d'une voix tranchante :

- Non! N'ose même pas me parler, ni m'approcher et surtout tiens-toi loin de Lottie, parce que je risque de vraiment m'énerver, Olivia.

Ses yeux s'écarquillent lorsqu'elle m'entend l'appeler par son prénom mais elle retrouve bien vite le masque froid qu'elle a toujours porté. Elle fronce les sourcils et répond de son éternel ton froid :

- Je suis ta mère, je t'interdis de me parler de cette façon, William.

Je ris, d'un rire mauvais et la foudroie du regard. A quoi joue-t-elle? Elle croit qu'en utilisant ce ton méprisant, elle va me faire peur? Ça aurait sûrement marché avant, oui...mais c'est fini tout ça. Je n'ai plus peur d'elle ni de mon paternel. J'ai grandi, je suis devenu un homme à présent et j'ai appris à me protéger des personnes comme elle.

- Tu n'es rien pour moi Olivia. Maintenant je veux que tu disparaisse d'ici.

- Non, s'écrie-t-elle Non je dois te parler, je -

Je perds patience et me mets à hurler en frappant mes deux mains sur le comptoir :

- SORS D'ICI !

Je sens tout à coup une main se poser sur mon épaule et je reconnais immédiatement les mains imposantes de John. Mon patron est venu à ma rescousse. Il préfère intervenir avant que je n'explose et ne fasse quelque chose que je pourrais regretter. Je lui suis reconnaissant de sa présence.

- Madame, déclare-t-il d'un ton aimable mais ferme, je vais vous demander de sortir, s'il vous plaît.

Ma mère ouvre la bouche, surprise et outrée qu'on ose la virer d'un bar. Elle a toujours été tellement habituée à ce qu'on lui lèche les pieds lorsqu'elle allait quelque part, parce qu'elle était Madame Tomlinson, qu'elle reste choquée que quelqu'un ose lui demander de sortir. Elle me lance un dernier regard que je n'arrive pas à décrypter, et relève la tête pour se donner un air fier, avant de quitter les lieux en claquant la porte. Que voulait dire ce regard? Il était rempli d'un petit quelque chose que je n'avais jamais vu avant. De la tristesse peut-être? Je secoue la tête à cette pensée. Non, non c'est impossible, ma mère est incapable de ressentir de la tristesse pour qui que ce soit et certainement pas pour moi. Je souffle en me frottant le visage, soulagé qu'elle soit enfin partie, et la voix forte de John me fait revenir à moi.

- Qui c'était bonhomme? demande-t-il en fronçant les sourcils

Je soupire et murmure d'une voix brisée :

- Ma mère...

Mon patron ne répond pas, et me prend simplement dans ses bras en me tapotant le dos. Puis quelques minutes plus tard, il reprend :

- Rentre chez toi mon grand, va rejoindre ton Harry, je sais que tu as besoin de lui en ce moment. Allez, va, je te laisse ta soirée.

- Merci Patron.

Je n'attends pas plus longtemps et me dirige vers les vestiaire pour me débarrasser de mon tablier et récupérer mes affaires. J'envoie un message à Harry pour l'avertir de mon arrivée et il me répond dans la seconde en me disant qu'il m'attend. Je vais retrouver les bras de mon petit-ami et après ce début de soirée pourri, j'en ai bien besoin. J'ai besoin de lui, besoin qu'il me réconforte, besoin de son amour. Besoin de me sentir chez moi.




Hello les petits chats 🌷


Voici enfin le chapitre 32. Je m'excuse encore une fois de ne pas avoir pu poster la semaine dernière.

Alors, dites-moi tout, j'attends vos avis.

Lottie se confié enfin à louis au sujet de leur mère... et oui celle-ci est bien de retour dans la vie de ses enfants mais pourquoi faire? Que veut-elle?

Louis est au plus mal dans ce chapitre, il est en train de peter un plomb, il a peur que la situation lui échappe et peur que sa mère fasse du mal à Lottie, encore une fois.

Heureusement, il peut compter sur son petit ami et éden qui sont une grosse dose d'amour pour lui. Sans eux, il serait à terre, croyez-moi.

Et enfin la confrontation entre Olivia et Louis a la fin... selon vous : est-Elle partie pour de bon où va-t-Elle revenir? Que veut-elle réellement? Bonne ou mauvaise intention?


All the love 🌈💚💙

#WEYfic

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