Chapitre 14
Il est 15h30 lorsque je sors du travail. Je prends la route en direction de l'appartement de Louis pour aller récupérer ma fille. Il semblait vraiment stressé ce matin, je m'en suis aperçu lorsqu'il a ouvert la porte. Il avait un sourire crispé, il semblait respirer plus vite que la normale et il n'arrêtait pas de gigoter même lorsque nous étions assis sur le canapé. Il ne pouvait pas s'empêcher de jouer avec ses doigts ou de bouger ses jambes dans tous les sens. J'ai eu l'impression de lui avoir confié une mission impossible alors que je lui ai simplement demandé de garder ma fille. Je savais qu'il allait être stressé, puisqu'au téléphone j'ai presque été obligé de crier pour le calmer. Mais je ne m'attendais pas à ça. Quand je suis entré dans le salon et que j'ai observé la pièce, je n'ai pas pu m'empêcher de rire : son salon était propre, rien ne traînait sur le sol ni sur la table. On se serait cru dans un catalogue de décoration tellement tout était niquel! Pendant quelques instants, j'ai pensé que Louis était une véritable fée du logis, ce qui m'a étonné, car ce n'est pas du tout ainsi que je l'avais imaginé en apprenant à le connaître. Mais il m'a vite détrompé en rougissant : Il avait tout rangé quelques heures plus tôt, après mon appel. J'ai été à la fois attendri par sa gêne, et touché par son attention. Derrière ses allures un peu brusques, ce garçon est décidément adorable...Ce qui m'a fait le plus sourire c'est qu'il a pris soin d'installer une couette bien épaisse sur le sol avec une tonne de coussins pour ne pas que Eden se fasse mal. Et le pire, c'est qu'il a protégé les coins de table avec du coton et du scotch. C'est en voyant tous les efforts qu'il a fournis pour que Eden soit en sécurité et se sente bien chez lui, que je me suis dit pour la première fois qu'il ferait un bon papa. Je suis certain qu'il sera un papa poule, doux et tendre avec ses enfants. Plus j'y réfléchis, et plus cela me semble évident : Il sera parfait. Cette idée me fait sourire à nouveau. Je pense qu'il sera encore plus paniqué que je l'ai été à la naissance de ma fille. Mais je sais aussi qu'il s'en sortira très bien, parce qu'il a un véritable don avec les enfants, et qu'il possède toutes les capacités pour devenir un père formidable.
J'arrive chez Louis après un petit quart d'heure de route. Je toque à la porte mais personne ne vient m'ouvrir. Je fronce les sourcils et colle mon oreille contre la porte pour écouter s'il y a du bruit. J'entends le doux rire de ma fille, ainsi que celui de Louis. Mais que font-ils là dedans, pour se marrer autant? Je rentre au bout de quelques minutes, voyant que je risque de passer ma vie sur le pas de la porte si j'attends que quelqu'un se décide à venir m'ouvrir. Je me guide au son des rires et atterris dans la cuisine. Je suis complètement étonné de voir ce qu'il se passe devant moi : Louis tient ma fille dans les bras, ils sont tous les deux partis dans un énorme fou rire, et surtout ils sont couverts de...Farine. De FARINE. Mais qu'ont-ils fait? Que s'est-il passé dans cette cuisine? Pourquoi ma fille ressemble-t-elle à un petit bonhomme de neige? Je prends la parole et Louis se retourne brusquement, la bouche ouverte de surprise. Apparement il ne s'attendait pas à me voir arriver si tôt. Je répète ma question et il finit par m'expliquer que ma fille a joué les "Miss Catastrophe" en attrapant le paquet alors qu'il était en train d'essayer de faire un gâteau. Bon, visiblement cela a l'air de beaucoup les amuser. Eden glousse toujours, le visage plongé dans le cou de Louis, qui lui glousse de plus belle en me voyant sous le choc. Je ne tiens pas plus longtemps et éclate de rire à mon tour. Une fois calmé, j'embrasse ma fille sur le front et pousse légèrement Louis d'un coup de hanche, pour qu'il me laisse une place devant le plan de travail. Je prends le fouet, mélange un peu la pâte pour regarder ce qu'il a préparé et grimace Comment a-t-il fait pour mettre autant de coquilles d'oeufs dans si peu de pâte? Je secoue la tête en ricanant. Quand Louis m'a avoué qu'il n'était pas doué en cuisine, je ne voulais pas le croire, mais je m'aperçois aujourd'hui qu'il ne mentait pas. Il a vraiment des lacunes. C'est décidé, je vais lui apprendre quelques petites techniques de cuisine que ma mère m'a apprises lorsque j'étais plus jeune. Il n'y a pas de raison qu'il n'y arrive pas à son tour. Je tourne la tête vers Louis qui boude dans son coin en marmonnant qu'au moins il a essayé. Je ris en lui demandant d'aller changer ma fille pendant que je m'occupe du gâteau. Il acquiesce et me fait une grimace en partant, ce qui fait rire ma puce. Je reprends la préparation du gâteau au chocolat, tout en écoutant le doux rire de mon bébé venant de la pièce d'à côté. Au moins, ils ont l'air d'avoir passé une bonne journée tous les deux.
En attendant que le gâteau cuise, nous nous installons dans le canapé pendant que Eden joue sur la couette. Elle a l'air d'apprécier ce petit coin douillet que Lou lui a préparé. Louis me détaille leur journée : il me raconte qu'il lui a lu une histoire, qu'ils ont beaucoup joué ensemble et que ma fille a été passionnée par Ariel avant sa sieste de l'après-midi. Je suis touché qu'il se soit souvenu que c'était son disney préféré. Il me dit également que ma princesse a bien mangé à midi et je suis soulagé. Il y a des jours où elle refuse de manger et je suis content que cela ne soit pas arrivé pendant que Louis prenait soin d'elle. Ca lui a fait un poids en moins, et le connaissant, il aurait paniqué si cela était arrivé. Je ne peux m'empêcher de sourire en écoutant Louis parler de sa journée avec les yeux brillants, il a finalement passé un très bon moment avec ma fille et il semble fier de s'en être sorti sans difficulté. Si cela peut lui donner un peu plus confiance en lui, j'en suis ravi. Une fois le gâteau cuit, je nous en coupe une part pendant qu'il nous sert une bonne tasse de thé. Nous continuons de parler tranquillement de tout et de rien. Puis, au bout de quelques minutes, je le vois hésiter à me poser une question. Il ouvre la bouche à plusieurs reprises mais se retient. Je vois bien que cette question lui brûle les lèvres mais je ne sais pas pourquoi il s'empêche de la poser. Est-ce une question par rapport à Eden? Au fait que je sois un papa célibataire? Je grimace à cette pensée. Je ne sais pas si je suis prêt à me confier à lui à ce sujet. Je l'interroge du regard, il détourne la tête puis se lance...
- Je voulais savoir,...hmm...pourquoi as-tu choisi d'être prof de yoga?
Je hausse les sourcils : c'est seulement ça qu'il voulait me demander? Pourquoi a-t-il tant hésité alors? Cela ne me dérange pas de répondre à cette question, je n'ai pas honte de mon métier, au contraire. En me voyant faire une drôle de tête il reprend vite :
- Je ne veux pas dire que c'est nul ou quoi hein? Je me posais juste la question, sans arrière pensée, dit-il affolé. C'est un chouette métier que tu fais et...
- Louis! je le coupe en souriant. Détends toi enfin, il n'y aucun problème. Tu peux me poser cette question, ça ne me gêne pas, je t'assure.
- Oh, souffle-t-il. Désolé.
- Ce n'est rien, Lou. Alors cela va sûrement t'étonner mais lorsque j'étais plus jeune, j'avais beaucoup de mal à gérer ma colère. Je n'ai jamais frappé personne, je te rassure, mais je gardais toute ma colère en moi et c'était tout sauf bon. Ma mère me voyait triste et contrarié et un jour, elle m'a offert un livre sur le yoga en me disant que ça pourrait peut-être m'aider. Je n'y croyais pas du tout au début, et j'ai juste levé les yeux au ciel en jetant le livre sur mon bureau.
Louis me regarde d'un air surpris . Ouais! Difficile de m'imaginer de cette façon quand on me connait aujourd'hui, mais j'étais vraiment une boule de nerfs à l'époque. Je gardais tout en moi, ma mère avait affaire à un mur. Elle a souvent essayé de me faire parler, mais sans succès. Je voulais prouver que j'étais "fort", que rien ne m'atteignait alors que c'était tout le contraire... Les insultes de mes camarades de classe me blessaient, avoir un père absent me faisait plus de mal que je ne le souhaitais, être perdu et ne pas savoir qui j'étais réellement me rendait malade.. Mais je ne montrais rien, absolument rien. Ma mère et Liam étaient perdus et ne savaient pas comment m'aider. J'avais constamment cette boule dans la gorge qui m'empêchait de respirer, mais je prenais sur moi. Certes, il m'arrivait parfois de frapper dans les murs, lorsque j'étais prêt à exploser. Mais la plupart du temps, je me contrôlais. Mon entourage pensait que j'allais bien, parce que je cachais mon mal-être derrière mon sourire mais c'était faux...tout ça n'était qu'une façade, une image trompeuse. Repenser à cette période de ma vie n'est jamais agréable. Je secoue la tête, pour chasser ces souvenirs déplaisants, et je poursuis :
- Puis un soir, n'ayant rien à faire, j'ai décidé de feuilleter le livre et j'ai essayé de faire les exercices proposés pour apaiser ma colère intérieure. Et à mon plus grand étonnement cela a fonctionné sur moi. Je me suis senti plus calme. Je ne dis pas que ça a été la solution miracle parce que j'avais un gros travail à faire sur moi-même. Mais ça m'a tout de même aidé. Alors voyant que le yoga était quelque chose que j'appréciais vraiment, j'ai décidé de me spécialiser là-dedans. Je me suis dis que si cela pouvait m'aider, ça pourrait aussi être utile pour beaucoup d'autres personnes . Et puis l'idée d'aider les gens à se détendre et à rester positifs me plaisait beaucoup. Me voilà aujourd'hui prof de yoga depuis déjà cinq ans.
- Wow, quelle histoire! dit-il en souriant. Quand tu en parles, on voit vraiment que tu aimes ce que tu fais, c'est bien.
- Ouais, c'est une vraie passion, comme l'écriture. Sauf que j'en ai fait mon métier, contrairement à l'écriture qui est restée un simple passe-temps.
- Tu écris quel genre de chose?
- Mon histoire en cours est centrée sur l'amour...
- Je vois, répondit-il en faisant un petit sourire en coin. Je réplique aussitôt :
- Je sais ce que tu penses. Mais ce n'est pas du tout le truc niais, bisounours où les perso finissent ensemble au bout de deux chapitres! Loin de là!
- Et tu partages ce que tu écris?
Sa question me surprend et me met légèrement mal à l'aise. Je ne sais pas comment réagir. Est-ce que je dois lui dire la vérité? Il va sûrement vouloir lire ce que j'écris après. Pour le moment, seul Liam lit et me donne son avis, personne d'autre dans mon entourage ne sait ce que j'écris. C'est mon petit jardin secret et je ne suis pas encore prêt à le partager avec mes proches. Il semble deviner ma gêne, puisqu'il ajoute aussitôt :
- Si ça te dérange d'en parler, je peux comprendre, ne t'en fais pas. Je n'écris pas, mais je me doute que c'est très personnel. Alors, si tu ne veux pas en discuter davantage, il n'y a pas de problème.
Je l'observe quelques instants, indécis, avant de comprendre que mes doutes ne sont pas justifiés. Louis est mon ami, je lui fais confiance au point de lui confier ma fille. Je n'ai aucune raison de me montrer méfiant. Certes, je ne suis pas prêt à lui faire lire mes histoires. Mais cela ne m'empêche pas d'en discuter avec lui. Je sais que s'il demande à les lire et si je refuse, il saura comprendre et respecter ma décision.
- Hmm oui, je publie sur internet.
- Oh chouette! dit-il. Tu as beaucoup de lecteurs?
Son enthousiasme me fait sourire.
- J'ai pas mal de lecteurs oui. Apparement, ils aiment ma manière d'écrire. Je suis plutôt content de voir que je ne fais pas de la merde.
- Oh Harry! Tu ne fais pas de la merde, j'en suis certain, la preuve les gens raffolent de ton histoire. Dis, je pourrai lire un jour?
Nous y voilà. Je lui souris timidement.
- Hmm Lou, je .. bah...Personne de mon entourage ne lit ce que j'écris.
Il semble légèrement surpris.
- Vraiment personne?
J'hésite, un peu gêné, avant de répondre.
- En fait, Liam me lit. Mais il est le seul, parce qu'il m'aide. Hmmm... Je ne suis pas prêt à partager mon petit truc avec mes proches, désolé. C'est bien plus impressionnant de montrer son travail à une seule personne que l'on connaît, plutôt qu'à des centaines de lecteurs que l'on ne rencontrera jamais. Cela doit te sembler bête, mais...
- Non, je comprends, ne t'en fais pas. C'est ton petit truc à toi, et c'est normal que tu veuilles le garder pour toi. Et je comprends parfaitement : c'est toujours plus simple de partager ce que l'on fait avec des inconnus plutôt qu'avec nos proches. On a peur de leur regard, de leur jugement.
- Merci de ne pas m'en vouloir.
Je suis soulagé. J'ai eu raison de lui parler. Il comprend ce que je veux dire, et il ne m'en veut pas. C'est un soulagement, car je n'aurais pas voulu qu'il pense que je n'avais pas assez confiance en lui pour partager mon univers avec lui. Ce n'est absolument pas le cas, bien au contraire. C'est simplement que pour l'instant, l'idée ne me met pas à l'aise. Un jour peut-être, lorsque nous nous connaîtrons mieux. Mais pas maintenant.
- C'est normal Haz, dit-il en me touchant doucement le bras.
Haz. C'est la première fois qu'il me donne un surnom...Je trouve ça plutôt mignon. Ouais je suis en train de sourire comme un idiot à cause d'un simple surnom, et alors? Ça compte beaucoup pour moi. Je vois que Louis tient à notre amitié autant que moi, et cela me fait plaisir.
Je suis finalement rentré chez moi après avoir discuté avec Louis pendant un long moment. Je ne pouvais pas traîner plus longtemps, nous sommes en semaine, je bosse demain. Et Eden est encore un bébé, elle a ses petites habitudes. Je n'aime pas trop décaler ses horaires. De plus, ce soir, ma fille a besoin d'un bon bain. C'est bien beau de jouer avec de la farine, mais ça salit vite, cette chose-là! Ma puce a les cheveux tout blancs malgré le fait que Louis l'ait nettoyée en la changeant. Il est 20h lorsque je me permets de me poser à mon tour. En rentrant, j'ai immédiatement donné le bain à ma fille, nous avons joué un peu avec l'eau de la baignoire, Eden s'est éclatée et a inondé la salle de bain. Je l'ai ensuite laissée au salon, le temps que j'éponge toute l'eau avant que cela n'aille sous les meubles. Puis, je lui ai préparé son biberon du soir. Elle l'a bu tout en me câlinant sur le canapé. Je l'ai laissé jouer encore un peu avant de la mettre au lit et en attendant je me suis préparé à manger. Quelque chose de rapide, parce que j'étais vraiment épuisé par cette journée. J'ai fini par mettre bébé Eden au lit. Je lui ai lu une petite histoire pour qu'elle s'endorme, j'ai embrassé son petit front, puis j'ai allumé le babyphone avant de sortir de la chambre. Je suis en ce moment même sur mon canapé, je viens de finir de manger ma salade et mon poisson pané. Oui j'adore le poisson pané! Je suis encore un enfant... Je regarde la télé, mais il n'y a absolument rien d'intéressant, comme toujours. Franchement, ils pourraient faire un effort et mettre un bon film le soir! C'est toujours la même chose : téléréalité, séries policières, documentaires ou feuilletons qu'on a déjà vus 50 fois. C'est d'un ennui mortel. Je décide finalement d'éteindre cette foutue télé, puis je me dirige en traînant les pieds vers la salle de bain, pour prendre une douche avant de dormir. Une fois dans mon lit, je prends mon ordinateur et ouvre mon google doc pour corriger mes derniers chapitres et en commencer un nouveau. J'aime écrire le soir avant de dormir, cela me détend et m'emporte loin de la réalité. Une petite heure et demie plus tard, je me force à éteindre mon PC. Sinon, je sais que je suis parti pour la nuit parce que lorsque je commence à écrire, il est difficile pour moi d'arrêter. Je me couche et avant de partir au pays des rêves, je pense à la journée d'aujourd'hui. Louis a gardé ma fille et il s'en est sorti à merveille. J'ai aimé voir le sourire fier qu'il avait lorsqu'il m'a raconté sa journée. Le voir sourire et rire aux éclats avec mon bébé me fait quelque chose dans le ventre, et je dois avouer que j'apprécie de plus en plus cette drôle de sensation qui envahit mon corps. C'est tellement agréable, d'avoir un ami tel que lui...
Hey!
Et voilà le chapitre 14. J'espère qu'il vous plaît et que vous avez apprécié ce petit moment Larry.
Louis questionne un peu H qui se confie sur son passé. Qu'en pensez vous? Comment trouvez-vous ce petit moment explication sur Harry ado?
Je suis ravie de voir que les comptes IG vous plaisent autant. N'hésitez pas à commenter les photos, et même à leur parler en dm si l'envie vous vient. Ils répondent toujours 😉
All the love 🌈💚💙
#WEYfic
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