Chapitre 5 - Crochet du droit


Ce matin nous avons été réveillés en fanfare. Une alarme digne de celle qu'on entendait dans la ville à l'époque où des RAIDS étaient menés par l'armée. C'est donc avec un souvenir plutôt mauvais, un mal de crâne énorme et une humeur de chien que je me lève.

C'est aujourd'hui que les choses sérieuses commencent. Tandis que je me brosse les dents tout en observant mes yeux fatigués tournant plus vers le gris que le bleu aujourd'hui, mes cheveux châtain dressés sur ma tête, je me demande à quelle sauce nous allons être mangés. Je n'ai pas de grandes attentes et je ne me fais aucune illusion. Aujourd'hui va être le début de l'enfer pour moi. Car si certains dont je ne citerai pas le nom – Sheïla Baker – ont l'air de se plaire ici, ce n'est pas mon cas. Mon seul objectif est le même depuis le début : sortir d'ici le plus vite possible.

Je crache mon dentifrice dans un lavabo crasseux et étouffe un cri en relevant la tête.

- Je ne te savais pas aussi trouillarde, rigole Elijah torse nu, une simple serviette nouée autour de la taille.

- Tu ne m'as pas fait peur, je ne m'attendais pas à te trouver là c'est tout, tout le monde semble être déjà parti, rétorqué-je en m'attachant les cheveux en un vulgaire chignon.

- Je crois qu'ils sont dans le réfectoire en train de manger. Perso je n'arrive rien à avaler depuis hier soir, je suis trop excité de commencer mon entrainement pour ça !

J'étouffe un rire en rangeant mes affaires et me retourne sur le visage d'un Elijah perplexe.

- Qu'est-ce qu'il y a de si drôle ?

- Oh rien. Je suppose que j'ai juste moins hâte que toi de me faire ratatiner la figure, répliqué-je en tentant de partir avant que cette discussion ne tourne au vinaigre.

- Tu rigoles j'espère ? On va être entrainés par les meilleurs ! Tout le monde ne peut pas se vanter de se faire conseiller par la Numéro Un et Caleb Underwater ! Seuls les Mercenaires y ont le droit !

Son ton est devenu un peu plus froid, presque cassant et j'hésite quelques instants avant de lui répondre ; cela pourrait me mettre dans une salles postures selon ce que mon cerveau décidera de laisser filtrer. Mais je suis comme ça. Plutôt impulsive et pas très maligne. Je préfère répondre et garder ma fierté, quoi que ça me coûté – et Dieu seul sait le nombre de soucis que ça m'a apporté, à croire qu'on n'apprend jamais vraiment.

- J'ai le droit de ne pas être aussi excitée que tu as le droit de l'être Elijah ! Excuse-moi de ne pas avoir envie de me faire démonter par le premier venu ! Je connais mes forces, et mes faiblesses, et je vois la détermination dans la plupart des yeux qui se trouvent ici, y compris les tiens ! Je suis loin d'être bête, je sais me battre, je sais répliquer, mais je sais que le premier combat venu, je mordrais la poussière parce que je suis moins forte que la plupart et que je ne suis pas prête à tout pour remporter une bataille !

Je reprends mon souffle. Je n'ai pas l'habitude de monologuer et ma tirade m'a presque fatigué. Le regard rempli d'étincelle, je jauge Elijah, attendant qu'il me saute dessus pour m'emmener auprès de je ne sais qui et me dénoncer. Mais rien de tout cela ne se passe. A la place, je l'entends soupirer. Il pose ses mains sur le lavabo et s'observe dans le miroir.

Je l'imite.

Ses traits sont fins et anguleux. Il a une mâchoire carrée et ses cheveux blonds tombent légèrement devant ses yeux. Son regard bleu océan contraste avec sa peau bronzée par les efforts physiques en extérieur. Il ressemble un peu aux photos de surfer qu'il y avait dans l'ancien temps, en un peu plus beau goss, il faut l'avouer.

- Désolé, je suis un peu à cran en ce moment. Je ne sais pas vraiment ce qu'il se passe mais j'ai ce mal de tête qui ne cesse de revenir depuis que je suis arrivé ici, la pression sûrement.

Il se frotte les tempes et se retourne si rapidement que sa serviette tombe à ses pieds, me faisant pousser un cri.

- Oh merde, s'exclame-t-il en se retournant vivement.

Dos à dos, je crois que nous sommes tous les deux rouges comme des écrevisses. C'est quand je tente de me baisser pour attraper sa serviette et la lui rendre, les yeux fermés, que la porte s'ouvre avec fracas, laissant entrer une Adrianna Kirman médusée.

Je ne sais pas si c'est le fruit du hasard, ma malchance légendaire ou un complot monté de toute pièce, il n'empêche que la situation est bien plus que gênante.

- Je vois qu'on s'amuse déjà dans les vestiaire, numéro 308, énonce-t-elle, un sourire carnassier aux lèvres.

Je suis morte de honte. Je sais ce qu'il s'est passé, je sais aussi ce qu'il ne s'est pas passé, mais je sais surtout que cette vipère va s'empresser de raconter ce qu'elle croit avoir vu, que l'information soit vraie ou non.

- Ce n'est pas ce que vous croyez ! Un malheureux concours de circonstances, essaie de se défendre Elijah.

- Oui, ça ne fait aucun doute, un malheureux concours de circonstances, répète-t-elle en s'éloignant, le regard pensif.

- Fais chier, gronde Elijah en s'emparant de ses vêtements disposés par terre.

Il se rhabille rapidement et se laisse tomber contre le mur, la tête entre les mains. Je ne me doutais pas que le fait d'être pris sur le fait – de rien du tout d'ailleurs – avec moi lui ferait tant d'effet, dans le négatif, j'entends.

Je m'assieds à côté de lui, soupirant comme si mes poumons ne supportaient plus tout l'air emmagasiné.

- Tu sais, je ne veux pas te démoraliser encore plus, mais elle est sûrement déjà en train de tout raconter, fais-je en fixant mes yeux sur le plafond sale et gris de la pièce.

Il ne répond pas et se contente de regarder dans le vide, les mains croisées sur ses genoux.

- Je peux démentir tu sais, je ne sais pas vraiment si ça va arranger les choses ou si les gens me croiront mais je peux leur raconter la vérité, si ça te dérange tant que ça, proposé-je, sentant sa gêne me gagner.

Je le sens bouger à mes côtés et c'est quand je crois qu'il ne me répondra pas qu'il se lève et me tend la main, un sourire radieux aux lèvres.

- Laisse tomber, je ne sais même pas pourquoi je réagis comme ça, je suis un peu bizarre en ce moment ! Adrianna peut bien répandre son venin comme elle veut, Numéro Un ou pas, si elle a besoin de ça pour vivre, je pense qu'elle n'en vaut pas vraiment la peine ! Allez maintenant vient, sinon notre avance va se transformer en retard et je ne crois pas que le Sergent Instructeur soit très patient, finit-il en me tenant la porte pour me laisser sortir.

Le fait est que nous ne sommes pas en retard mais en avance, et je ne sais pas trop si c'est un bon ou un mauvais point jusqu'à ce que tout le monde entre en nous lançant un regard lourd de sous-entendus. Apparemment la grande bouche d'Adrianna a fait son œuvre. Je soufflet décide de prendre sur moi, de toute façon il n'y a plus grand-chose à faire maintenant.

Je lace mes bandes autour de mes poignets quand une porte claque sur ma droite.

Caleb vient de faire son entrée.

Je le fixe plus que de raison, je le sais. Je ne comprends pas vraiment ce qu'il se passe. C'est comme si j'étais irrémédiablement attirée par lui. Je détourne cependant très vite les yeux quand je croise le regard assassin d'Adrianna. Chasse gardée, j'ai compris.

- Échauffement !

La voix de Caleb est forte et chaude, un peu rauque. Il ne s'embarrasse jamais de politesse ou de mots de trop. Je ne sais pas si j'aime ou déteste ça, tout ce que je sais c'est qu'il va nous en faire baver.

Je cours à un rythme plus lent que la moyenne, j'ai toujours eu du mal avec la vitesse, et l'endurance me fait défaut, pourtant je m'accroche. Elijah est loin devant moi. On le surnommait la gazelle à l'époque.

David n'est pas très loin de moi, et c'est quand j'essaie de me rapprocher de lui pour essayer de lui parler qu'Adrianna nous siffle la fin de l'échauffement.

Je suis essoufflée comme un bœuf et je ne crois pas avoir déjà autant sué dans ma vie. À court d'air, je me penche en avant, mains sur les genoux, crachant mes poumons.

- Et dire que tu fais partie des Mercenaires. Je ne sais même pas si tu aurais mérité de rejoindre ces tapettes d'Info-Négo, encore moins les Infiltrés ! Pathétique !

Je lève les yeux vers la personne qui est en train de me parler, tombant nez à nez avec le même type qui molestait Kira Williams, la jeune fille aux cheveux colorés, quelques jours plus tôt.

Ses cheveux roux sont de la même couleur rougeaude que son teint et ses dents jaunes me donnent envie de lui tendre une brosse à dent et du dentifrice au plus vite.

Je ne comprends même pas de quoi il parle, tout ce que je sais c'est qu'il m'énerve et que j'ai envie de lui foutre mon poing dans la figure, histoire de lui ratatiner ce nez bien trop long à mon goût.

Je ne comprends même pas ce qu'il raconte par rapport à ces histoires d'Informateurs-Négociateurs, mais je n'ai pas le temps de lui poser la question. Caleb ne semble pas le moins du monde ému par ce qui est en train de se passer et nous somme de nous trouver un partenaire. Elijah me semble la meilleure option.

- Très bien. Maintenant que vous avez trouvé votre binôme, vous allez nous montrer ce dont vous êtes capable, entonne Adrianna d'une voix chantante.

Je reste assise contre le mur, attendant des consignes plus précises quand Caleb s'empare du bras d'une grande rousse filiforme du nom de Kitty Eiceman, numéro 320, la projetant sur le devant de la scène.

- Toi là, le numéro 324, viens là !

La paire de la fille s'avance, peu sûr de ses mouvements. Certains ricanent, tandis que j'en suis au même stade que ceux se trouvant au centre de la pièce.

- Eh bien, t'attends quoi là ? Tu veux que je te montre comment donner des coups ou tu peux le faire tout seul ?

- Je ne comprends pas, je...

Le poing de Caleb s'abat lourdement sur la mâchoire du garçon, le projetant en arrière.

- Tu comprends mieux là ? Plus besoin de te faire un dessin ? Alors maintenant, tu bouges, et tu frappes !

L'horreur doit se lire sur mon visage car Adrianna se rapproche de moi, son sourire narquois toujours sur les lèvres.

- Eh bien eh bien, la numéro 308 serait-elle choquée par ce qu'on lui demande de faire ?

Elle détourne le regard et relève la tête, fière, s'adressant à tout le monde, cette fois.

- Nous sommes en train de vous évaluer. Votre force, votre réactivité, votre volonté, tout sera passé au crible durant cet exercice, alors je vous conseille de vous donner à fond. Battez-vous comme vous ne l'avez jamais fait !

- C'est n'importe quoi ! Si vous nous aviez dit plus tôt ce qu'on était censé faire, jamais je ne me serais mis avec Willow, lança Elijah en me tendant la main pour m'aider à me relever.

- Ah Elijah... je te croyais plus intelligent que ça, je te trouvais même mignon, à vrai dire. Mais peut-être que l'épisode dans les toilettes t'est monté à la tête, après tout.

Je le vois déglutir et reculer quelque peu, serrant ma main plus que de raison.

- On ne vous demande pas de vous faire des amis, encore moins de baiser dans les couloirs – tout le monde rigole à cette affirmation qui n'en est pas une –, simplement de faire votre boulot. Alors tu viens au milieu, tu portes tes couilles, et tu défonces ta partenaire, à moins que tu ne veuilles que ce soit elle qui s'en occupe !

Elle a presque hurlé sur la fin, et je me sens mal à l'aise de la voir ainsi perdre son sang-froid.

Mais nous n'avons pas le choix.

Je prends discrètement Elijah par le bras et tente de lui chuchoter quelque chose mais Caleb nous a déjà séparé. Face à face, nous n'avons plus d'autre choix que de nous battre. Je ne sais pas qui donnera le premier coup. Je n'ai jamais été douée pour me battre, et Elijah est loin d'être quelqu'un de violent, que ce soit dans cette vie ou dans une autre.

Nous restons là quelques secondes à nous regarder dans le blanc des yeux, et je décide de me lancer. Je n'ai pas le choix, si je ne le fais pas, je sais qu'ils nous forceront et que ce sera trois fois pire.

Je me rapproche le plus possible d'Elijah et lui envoie un direct du droit dans l'épaule.

- Frappe-moi et ce sera vite fini.

J'ai juste eu le temps de lui chuchoter rapidement ma consigne avant de voir son regard de désapprobation puis d'éviter son poing. Il a compris que cela ne servait à rien d'éviter l'exercice.

Je fais de mon mieux pour que ça ne paraisse pas trop facile, mais le combat est court, je suis nulle pour me défendre, et ce n'est que quelques coups de poings et un coup de pied plus tard bien placé que je suis à terre, la respiration saccadée et un sévère goût de sang dans la bouche.

J'ai mal à la pommette droite et mon arcade semble saigner car je ne vois plus grand-chose de l'œil gauche. Il n'a pas retenu ses coups, et c'est tant mieux, tout fait beaucoup plus vrai.

Je me relève sur les coudes, encore groggy. Caleb me regarde, me jugeant de toute sa hauteur. Apparemment le combat n'a pas été aussi bien que ce à quoi il s'attendait.

Bien fait. Ça lui apprendra à se réjouir de la douleur des autres. Je lui lance mon regard le plus assassin avant de partir et de saisir la main d'Elijah.

Je grimace à peine quand l'infirmière recoud mon arcade. Si je ne suis pas douée pour le combat, ce n'est pas la première fois que je me fais poser des points de sutures, et ce ne sera sûrement pas la dernière.

Elijah se tient dans l'embrasure de la porte, accoudée au mur.

- Je suis vraiment désolé, j'ai essayé de ne pas y aller trop fort, mais je pense que si j'avais trop retenu mes coups ils ne nous auraient pas laissé partir, confesse-t-il, le regard contrit.

- Ce n'est pas grave. Après tout, c'est moi qui t'aie dit de frapper, rigolé-je alors que l'auxiliaire coupe le dernier fil.

- Merci madame, à la prochaine, fais-je en lissant ma brassière et en repassant mon t-shirt blanc tâché de sang.

- Au revoir, 308 ! En espérant ne pas vous revoir, me répond-elle d'une voix sévère.

Nous marchons depuis quelques minutes sans parler. Il n'y a pas de malaise, nous ne savons juste pas quoi dire. Avant, nous aurions rigolé, crié, discuté, mais maintenant, nous ne nous connaissons à peine. Je vis dans le passé en me rappelant de l'ancien Elijah, et lui évolue avec cette impression étrange de me connaître plus que ce qu'il ne le croit.

- Qu'est-ce que c'est que ces histoires de Mercenaires, Infiltrés et autres ?

Je dis la première chose qui me passe par la tête, et il me semble que cette question n'est pas bête. Elle pourra peut-être m'aider à résoudre les mystères qui entourent cette Ruche et ses habitants.

- Ah, ça. En fait c'est plutôt simple. Il y a trois catégories ici. Les Mercenaires, nous, donc. Nous sommes un peu les guerriers de l'histoire, les cœurs de pierre, les sanguinaires, comme tu veux. Ensuite il y a les infiltrés, eux ce sont les plus douées pour jouer avec leur apparence, les sentiments, de vrais acteurs ! Mieux que dans les films Hollywoodiens de l'ancienne époque. Ils arrivent à infiltrer n'importe quel réseau en se faisant passer pour un autre, et sans se faire remarquer. Et puis il y a les Informateurs – Négociateurs. Ce sont un peu les têtes par ici. Ils écrivent des lignes de code à longueur de journée, sont entrainés à négocier et à interpréter les informations que, nous, bien souvent, Mercenaires, avons obtenus grâce à la force.

Je réfléchis quelques secondes avant de reprendre la parole, essayant d'analyser la situation et de tout assimiler.

Ces informations sont importantes pour que je comprenne comment tout ici se déroule, et si je veux pouvoir partir rapidement, il ne faut rien laisser au hasard.

- D'accord. Donc en gros, si je comprends bien, nous sommes les barbares, les Informateurs – Négociateurs sont les intellos, et les Infiltrés les allumeurs.

- C'est un peu le principe, oui, pour simplifier, rigole Elijah en repoussant une mèche de cheveux derrière ses oreilles.

- Mais comment sommes-nous classés dans ces catégories ? Je suis désolée de poser autant de question mais il semblerait que mon cerveau n'ait pas assimilé les mêmes informations que toi, essayé-je de me justifier l'air quelque peu gêné.

- Je ne sais plus trop, c'est un moment assez flou dans ma vie, mais je crois que nous sommes évalués pendant quelques temps jusqu'à ce que les grands chefs, Suzanne Reynolds, Duke Smith, et d'autres, nous répartissent dans chacune de ces classes. Ensuite nous atterrissons ici pour servir La Ruche et empêcher que les Rebelles ne gagnent du terrain. C'est plus ou moins tout ce que je sais.

Je ne dis rien et nous continuons de marcher pendant ce qui me parait être plusieurs longues minutes. Je ne comprends vraiment pas comment Elijah et les autres font pour se rappeler autant de choses, alors que moi, je ne me souviens de rien, hormis de ma mère qui me manque, d'une pièce blanche et d'ordres donnés au hasard qui n'ont ni queue ni tête.

Nous arrivons vers les dortoirs tandis que je tente de trouver un sujet de conversation. Je percute alors une grande tête rousse qui me fait frémir.

- Regarde où tu vas, la naine.

Sa voix est glaciale et son ton acide me donne envie de lui foutre la raclée de sa vie. Pourtant je n'en fais rien et continue de marcher droit devant moi le regard orienté vers le sol. Je m'empare de la main d'Elijah avant même que celui-ci ne se décide à intervenir. Cela ne ferait qu'envenimer les choses, et ce Calvin, toujours suivi par son acolyte Jakob, n'a pas l'air des plus fins.

- Je ne comprends pas pourquoi il faut absolument que ce rouquin soit aussi con, laissé-je échapper en soufflant bruyamment.

- C'est un anglais, il ne faut pas chercher plus loin.

Nous ne disons plus rien jusqu'à nous pelotonner sur nos couchettes respectives – enfin, mon drap pour moi, et à nous endormir jusqu'à ce qu'une nouvelle journée commence.

Voici le chapitre 5 enfin en ligne ! Je suis vraiment heureuse avec cette histoire car, même si elle est loin d'être parfaite et a pleins de défauts, j'ai l'impression que dans ma tête, elle coule de source !

J'espère que vous aurez apprécié ce chapitre 5 et que vous me laisserez un petit signe de votre passage !


À la prochaine !

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