Prologue
Une nuit noire sans lune quittait peu à peu ce qu'il restait d'une ville désolée. Et bien que l'aube s'annonçait, aucun rayon de lumière ne parvenait à percer l'épaisse couche de brouillard qui assombrissait l'horizon.
Parmi les débris, les carcasses métalliques et les ruines de béton, aucune âme ne semblait vivre. Cette terre, stérile, affligée, jonchée de tôle et de gravats ne semblait pas pouvoir accueillir les êtres faits de chair.
L'ère des hommes était révolue. Leur existence ne fut pas longue avant que cette race ne s'extermine d'elle-même.
Le 3 mars 2487, le Deliverer Plague mit fin au règne des hommes et aux guerres qu'ils avaient engendrées. Le missile fut lancé par le bloc de l'Ouest, dans une dernière tentative désespérée d'en finir avec le bloc de l'Est qui venait de s'allier avec le Sud. Mais le missile n'était pas près, pourtant, ils manquaient cruellement de temps. Et lorsque le lancement fut enclenché, rien ne pouvait plus l'arrêter.
Le monde était déjà affaibli par les anciennes guerres et par la surexploitation des ressources. Il ne restait plus rien, si ce n'est la folie et une haine trop profonde, trop vieille.
Le Deliverer Plague ne fit qu'apporter une dernière conclusion. Totalement incontrôlable, l'Ouest n'avait pas prédit qu'il ferait autant de ravages. En voulant mettre un terme au conflit, ils achevèrent l'existence du monde malade qu'ils avaient créé.
Et aujourd'hui, cinquante-cinq ans plus tard, il ne restait plus rien. L'existence des hommes avait été balayée à coup de détonation et de forage. Les retombées radioactives faisaient encore des ravages, plus rien ne poussait, plus rien ne vivait.
Plus rien, vraiment ? Pourtant, à quelques kilomètres à peine de l'ancienne ville en ruine, une silhouette se mouvait péniblement au milieu de la poussière. Et à bien y regarder, ces formes grossières étaient plusieurs.
Si leurs mouvements étaient difficiles, c'est parce qu'ils transportaient avec eux tout ce qu'ils possédaient, et même si cela se résumait à un unique bagage, il encombrait tout leur dos.
Si les silhouettes semblaient taillées dans la roche, c'est parce qu'elles portaient des vêtements censés abriter leur corps des fréquentes tempêtes de sable.
Des survivants. Mais le prix à payer pour cette survie était gros. Leurs corps subissaient les pires attaques, l'air qu'ils respiraient n'apportait plus rien de bon. Ils étaient, à l'image de la terre, malades et fébriles. Mais ils étaient en vie.
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