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CALUM

L'amour est magnifique. Il te fait sentir vivant. Il te fait voir un monde meilleur. Mais l'amour peut être une belle pute aussi. Il peut détruire ton monde en seulement quelques secondes ou en quelques gestes.

La sensation que j'ai eu lorsque j'ai croisé ses yeux n'a pas été supportable. J'ignore si j'ai du regret ou de la culpabilité. Pourtant Thomas a réussi le temps d'un instant. Il a réussi à combler ce vide dans mon cœur et ce chaos dans ma tête. Mais pour quelques secondes seulement. Après ça nous sommes partis jouer et j'ai tenté de laisser ça sur le coup de l'alcool. Je me dois de vivre, je me dois de l'oublier sinon jamais je pourrais aller de l'avant.

- Cal' je te parle.
- Oui oui Luke, désolé.

Le blond secoue la tête avant de s'allonger à même son tapis.

- Pourquoi tu as embrassé Thomas ?

Prit de court je fronce les sourcils ne comprenant pas son intention.

- Je vous aie vu. Je croyais que vous ne viendriez pas, du coup j'étais venu vous chercher.
- Ooh.. et bien je sais pas..
- Il y avait Ashton.

Je fixe le sol osant à peine respirer.

- Même si il t'a fait bien pire ce n'est pas une raison pour agir comme ça tu sais. T'enfonce p-
- Agir comment ? Comme un connard ?! Mon ton à monté d'un coup et Luke s'est placé sur ses coudes. Désolé de te dire ça Luke mais tu es très mal placé pour parler de ça. Je n'ai embrassé qu'un mec, moi. Dis-je en le regardant dans les yeux. Chacun fait comme il peut et tu le sais. Je dois y aller on ce voit demain, bonne soirée.

Je me lève, attrape ma veste et part. A peine ai-je un pied dehors que la pluie ce mélange à mes larmes. Je suis faible. Il m'a rendu faible. Avant j'étais seul, mais fort. Tout était mieux avant. Je m'en veux, je sais que j'ai blessé Luke. Mais il le sait, j'ai tendance à m'emporter vraiment vite et à regretter par la suite. Je ne fais qu'empirer les choses, tomber toujours plus bas même quand je pense remonter, et cette douleur qui ne cesse de me tordre. Je souffle et rentre chez moi, demain sera un autre jour.

*

Mes cours en main et mon sac sur l'épaule j'avance sans grande envie vers mon casier. J'ai vu Luke ce matin. Enfin de loin, il a pleuré cette nuit. Par ma faute. Je me sens mal, encore. Les bonnes affaires prisent je repart vers ma classe. La tristesse de mon meilleur ami me rend mal. Je trouve que ne pas pouvoir aider ceux qu'on aime est pire que ne pas pouvoir s'aider sois même.

Au début on essayais de réconcilier les deux amants. Pour nous c'était impossible de retourner à la case départ. C'était écris. Ça l'est toujours. Ils s'aiment, j'en suis sûr, c'est tellement évident. Puis les choses ce sont compliqués pour moi aussi alors j'ai juste fini par passé mon temps avec Luke, laissant tomber tout ça. J'ai essayé d'appeler Michael, je l'ai harcelé. J'avais besoin qu'il revienne pour Luke. Je ne l'avais jamais vu aussi mal. Pendant ses nuits je croyais voir une nouvelle personne. Il était rongé par les remords, la tristesse, la peine. Rien ne le consolait, pas même moi. Il avait juste besoin de Michael. Juste lui. Mais il ne m'a jamais répondu et Luke finissait par s'endormir dans mes bras, tremblant et faible. C'est quelque chose que je ne souhaite pas revivre, cette impuissance. Je comprenais la peine qu'il ressentait, j'avais moi aussi ce sentiment désormais mais je me devait d'être fort pour lui. Pour lui montrer que j'étais là pour lui et qu'il pouvait compter sur moi.

C'est toujours le cas aujourd'hui, on est tout autant brisé mais on le cache mieux je suppose.

Je passe de plus en plus de temps seul, préférant laisser Luke avec ses autres amis. Je ne sais pas si je fais ça pour lui ou pour moi. Comme si le fait d'être ensemble nous rappelais des souvenirs trop douloureux. Je me demande comment je fessaid avant. Je n'arrive pas à supporter cette solitude. Pourtant avant je subissais ça tout les jours sans le moindre problème. Je haie l'amour de m'avoir transformer autant.

ASHTON

Un œil au bord noir et la lèvre fendu. C'est comme ça que ma mère m'a forcée à aller au lycée. Il faut dire qu'apparemment hier soir quand je suis rentré je n'ai pas été discret. Ma mère est cool, mais comme on dit, c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Alors elle a débarqué dans ma chambre à 6h30, me lançant des affaires propres en me demandant de me dépêcher de m'habiller et de me préparer pour m'emmener elle même au lycée. Je soupçonne les professeurs d'avoir appeler ma mère. Ne voulant pas me fâcher avec cette dernière j'ai fais ce qu'elle m'a dit et me voilà devant le lycée. Elle m'embrasse la joue et la seconde d'après je la vois faire un sourire radieux suivis d'un signe de main. Je me retourne pour voir de qui il s'agit et remarque Calum. Tout ce bouscule dans ma tête. J'attrape mon sac et sort le plus vite possible de la voiture. Évidemment je me doutais qu'il prendrait la fuite. Je me lance à sa poursuite et tente de le chercher, même si la difficulté est présente puisqu'on ce trouve en heure de pointe.

Voyant tout de même grâce à ma haute taille je garde en vue ses cheveux et son teint basané. La sonnerie retentit et je sens que je le perd. J'accélère le pas quand je reconnais l'entrée de sa salle un peu plus loin. Alors que les couloirs ce vident à une vitesse incroyable je finis par attraper son poignet dans un dernier effort. Il ce retourne et regarde autour de lui paniqué.

- Cal…
- Lâche-moi.

Comme moi, il semble mourir, comme si on lui avait retiré une partie de lui, comme si, il était obligé de souffrir pour vivre. Tout ça par ma faute.

- Laisse-moi t'expliquer… Dis-je dans un murmure
- LACHE-MOI PUTAIN!

Son regard est dur. Je suis tellement surpris par son ton que je fais un mouvement de recul et finis par lâcher son poignet sans même le vouloir. Mes yeux ce bordent de larmes alors que je le vois disparaitre, il m'a glissé entre les mains, une fois de plus. Ma capuche sur la tête je baisse la tête et part me réfugier dans les toilettes. Je prend ce dont j'ai besoin et décide de fuir du lycée. Tant pis pour ma mère. J'atteris au terrain vague et mon cœur est toujours autant lourd. Voir plus. Michael me manque. Luke me manque. Et Calum plus que tout au monde.

Quelques heures plus tard, alors que le soleil est couché je vais à cet endroit habituel.

- Tiens Irwin ! La même chose que d'habitude ?
- En double dose, merci.

Le barman secoue la tête avant de faire tout de même ce que je lui demande. C'est un endroit assez réputé mais en pleine semaine c'est un lieu plutôt calme et la compagnie y est agréable. Je ne supporte pas de rester seul, alors je reste jusqu'à la fermeture, même si en semaine celle-ci ce fait assez tôt. Après ça j'ai souvent plus les idées claires alors je finis soit par m'endormir dans un endroit quelconque ou alors une jolie fille me propose de la suivre.

Comme ce soir.

Alors que je bois à même le goulot de la bouteille de vodka, la brune devant moi ce déshabille. Ses yeux noisettes ce plantent dans les miens et je retire mon t-shirt avant de me jeter sur elle. Nous tombons sur son lit avant de rouler sur le côté. Je n'ai aucune envie de coucher avec elle, comme toutes les autres. Mais ses cheveux et son regard foncés mon rappelé quelqu'un que je me devais d'oublier. Je me dois de penser à autre chose, sauf que la seule chose qui me fait tenir c'est lui. Alors lorsque je donne un dernier coup de rein pour venir, son prénom s'échappe de mes lèvres abimés.

Une fois de plus il a réussi.

Quelques minutes après j'enfile de nouveau mon caleçon et la fille à côté de moi me propose son joint. Je sourit et tire fortement dessus avant de m'installer dans son lit défait.

*

J'ai tout fait pour échapper à ma mère. Depuis deux semaines je dors chez cette fameuse fille dont le surnom est Deb'. On parle très peu mais c'est une fille bien. On sort chaque soir avant de rentrer pour ce mettre en l'air et d'enfiler quelques joints suivi de bières. Je crois que je suis bien ici. Je pourrais peut-être y vivre. Je me sens bien, léger. Le lycée n'a pas arrêter d'appeler ma mère apparemment, chaque jour. Alors je lui ai répondu que tout allait bien. Je sais qu'actuellement je dois la faire souffrir et je m'en veux, mais je suis incapable de contrôler ce sentiment, cette sensation.

- A quoi tu penses bel Apollon ?
- A que tu mets vraiment trop de temps pour rouler ce joint. Dis-je en souriant

Elle rigole et je m'approche d'elle pour l'embrasser avant de tirer sur mon propre t-shirt qu'elle porte. Il n'y a rien d'amoureux entre nous. Juste une distraction mutuelle de cœur ensanglanté.

- Ash' je vais en foutre partout. Dit-elle entre mes lèvres alors que je commence à la faire basculer en arrière.

Je grogne et me détache attendant patiemment qu'elle termine.

- Moi d'abord !
- Kiddo ! Dit-elle en secouant la tête avant de sourire

Le joint entre mes fins doigts je la voit qui s'approche de moi avant de me faire allonger sur le lit. Mes yeux fixant le plafond je recrache la fumé de mes poumons profitant de ses mains qui ce baladent sur mes côtes. Mes côtes.. Calum verrait ça il serait déjà entrain de me cuisiner trois kilos de crêpes. Je souris avant de réaliser que je n'avais pas penser à lui depuis plus d'une semaine. Fronçant les sourcils je tire une nouvelle fois sur le joint, priant pour qu'il agisse à cet instant même.

- Ehhh vorace. Tu vas le finir en 2 taff si tu continues. Dit-elle en me le prenant des mains, son corps posé sur le mien
- Il est quel heure ?
- 14h20 pourquoi ?
- Il faudrait que j'aille chercher des affaires maintenant si je ne veux pas prendre le risque de croiser quelqu'un dans la maison.

Elle semble réfléchir puis hoche la tête. Quelques secondes plus tard elle part prendre sa douche. Une fois fait je part à mon tour, puis reviens rapidement.

- Qu'est-ce que tu fais ? Dis-je en la voyant penché sur la table dos à moi
- Rien d'important. On y va ?

J'hoche la tête et attrape les clés de sa voiture.

- C'est moi qui conduit.

Elle ouvre la bouche et finit par accepter.

Arrivé chez ma mère, Deb me suit. Ce n'est pas la première fois qu'elle vient ici alors je la laisse faire pendant que moi je monte à l'étage. J'ouvre mon sac et y place toujours un peu plus de vêtements. Une dizaine de minutes plus tard je redescends, prêt à partir.

- Deb ?!
- Je suis là !

La brune apparait devant moi sortant tout juste de la cuisine.

- J'avais soif.

J'hoche la tête et nous rentrons chez elle dans un silence paraissant, lourd ?

- Bon, ce soir. Je paye ma tournée !
- Ça me va !

Elle sourit et allume la radio, son visage ayant changer immédiatement d'humeur.

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