Touch - III
Cela faisait maintenant une semaine que la chambre était réparée, et on pouvait dire que j'avais fait quelques progrès.
Je discutais parfois avec quelques uns des autres soldats, j'avais même réussi à apprécier la compagnie de Yoongi. Il ressemblait à certains de mes amis à la caserne. Je me demandais même s'il n'avait pas déjà eu un enseignement militaire vu sa rigueur et son sang froid.
J'avais aussi essayé d'en apprendre un peu plus sur Kim Seok Gong, sans grand succès, personne ne semblait relié à lui.
Tout avait commencé quand j'avais suggéré de leur donner des conseils en matière de combat et peu à peu, j'étais passé du soldat froid que personne ne voulait approcher au garçon qui donnait des cours après les heures et qui n'était finalement plus si effrayant.
Ça m'embêtait un peu que certains d'entre eux, presque tous mes aînés, me voient comme un professeur, mais au moins je commençais à m'intégrer.
À vrai dire, ma situation était à l'opposé de celle dans laquelle j'étais une semaine plus tôt. À ce moment là, seul Taehyung me parlait, aujourd'hui, c'était l'un des seuls à m'éviter, ce que j'avais toujours un peu de mal à comprendre.
Il croyait peut-être être discret mais je voyais bien que lorsque je rentrais dans une pièce, il la quittait au bout de quelques minutes et qu'il se limitait au strict nécessaire lorsqu'il me parlait. Pourtant, je croisais souvent son regard lorsque je relevais les yeux, me sentant observé.
J'aurais dû me sentir heureux d'avoir progressé et pourtant je me sentais encore plus mal qu'à mon arrivée et je ne savais pas pourquoi...
Est-ce que c'était à cause de cet idiot ? Pourquoi je me préoccupais de savoir ce qu'il pensait de moi ou s'il m'appréciait de toute façon ?
Ça devait juste être parce que je ne savais pas ce que j'ai fait de mal, c'était probablement ce qui ramenait toujours mes pensées vers lui. Je me sentais constamment coupable mais je ne savais même pas pourquoi, c'était incroyablement frustrant.
Peut être que ça avait à voir avec le fait que je l'avais rejeté lorsqu'il m'avait proposé d'être son camarade de chambre, mais je le voyais mal se vexer pour si peu après tout ce que j'avais pu lui dire.
C'est vrai quoi, ce n'était pas comme si c'était la première fois que je lui disais de dégager. Non ? Ou peut-être que cela avait été la fois de trop.
Au final, il avait fait exactement ce que je lui demandais depuis tout ce temps et il était presque complètement sorti de ma vie. Mais maintenant je me sentais stupide de l'avoir repoussé aussi violemment alors que ce garçon était probablement la personne la plus gentille que j'aie rencontrée. Je ne voulais pas devenir trop proche de lui, mais nous aurions pu nous entendre, si j'avais été un peu moins émotionnellement constipé...
D'une certaine manière, je le détestais un peu, parce qu'il me faisait me sentir comme le dernier des salopards alors que j'essayais juste de faire au mieux pour mener à bien ma mission et mettre mes amis hors de danger sans faire trop souffrir ceux qui m'entouraient.
Je n'avais rien fait de mal, j'avais peut-être juste été un peu maladroit, et pourtant je me sentais désagréablement vide depuis qu'il avait décidé de m'ignorer du jour au lendemain.
Sans ma fierté mal placée et ma peur de me voir s'accrocher un peu trop à moi, je serais peut être allé lui parler, mais je n'avais rien fait. J'étais resté là à l'observer, de loin, et il avait fait de même pendant une semaine.
J'avais juste demandé à Yoongi s'il lui avait dit quelque chose à mon sujet, mais il n'avait pratiquement jamais parlé de moi à son ami.
Ce soir là, j'étais dans ma chambre vide et j'avais du mal à dormir, pour ne pas changer. J'étais à deux doigts d'avouer que sa présence agaçante me manquait...
Je devais vraiment être fatigué pour penser de cette façon, ou alors je n'avais pas assez mangé tout à l'heure.
C'était possible vu le boucan que faisait mon estomac depuis dix bonnes minutes.
Je compris assez vite que je ne pourrais pas dormir tant que je n'aurais pas avalé quelque chose, alors je me levai et sortis discrètement, sans prendre la peine de me changer, ma tenue de nuit convenant parfaitement pour une escapade nocturne dans les cuisines.
Tout le monde dormait depuis longtemps et je crus même reconnaître avec une pointe de nostalgie le ronflement qu'avait imité Taehyung en passant près d'une des portes en bois des dortoirs.
Je me faufilai dans le bâtiment du réfectoire en silence et entrai dans les cuisines. J'avais déjà été de corvée d'épluchage ou de vaisselle, comme les autres, alors je savais exactement où se trouvait la porte de la réserve. Mais parce que j'étais plus observateur que la plupart de mes camarades, je savais aussi où le chef cuisinier rangeait la clé.
Je fouillai quelques secondes dans un pot de graines et en ressortis le petit objet métallique avec un sourire satisfait.
Je me glissai dans la réserve sans trop ouvrir la porte car celle-ci grinçait un peu et que je n'avais pas envie qu'un garde passant trop près du bâtiment entende un bruit suspect.
Bon, je devais juste prendre un gâteau de riz et m'en aller. Ce n'était pas spécialement ma tasse de thé, mais ça calait bien l'estomac et il y en avait tellement que si l'un d'entre eux disparaissait, personne ne s'en rendrait jamais compte.
Je me redressai pour atteindre l'étagère où ils étaient disposés lorsqu'un bruit me fit me retourner pour faire face à une ombre beaucoup trop proche pour mon rythme cardiaque, ce dernier s'emballant sans prévenir.
J'étouffai mon cri de surprise et me mis en position de défense. J'évitai un coup de bâton qui vint se fracasser sur l'armoire derrière moi, y laissant une marque, et tout à coup, la lumière d'une lampe m'éblouit, m'obligeant à plisser les yeux.
- C'est toi ?! croassa une voix familière.
- Taehyung ?! On peut savoir pourquoi tu essaies de me tuer ? m'indignai-je en essayant de parler à voix basse.
- J'ai cru que c'était un intrus, j'ai juste vu une silhouette se faufiler dehors ! Comment j'aurais pu savoir que c'était toi ?
- Quel genre d'intrus irait droit dans la réserve ? Et puis qu'est ce que tu fichais dehors à une heure pareille ?
Je lui arrachai son bâton des mains pour éviter qu'il finisse par se faire mal et il baissa enfin sa lanterne, me permettant de voir son visage, enfin, de voir tout court pour commencer.
- J'arrivais pas à dormir alors je suis allé marcher au bord de l'eau, c'est tout. Et toi ?
- J'avais faim.
Oui, et d'ailleurs, c'était toujours le cas.
Sans me soucier de son regard braqué sur moi, j'attrapai un gâteau de riz et le fourrai dans ma bouche.
Il se rapprocha de moi et fit de même avant de se percher sur un petit plan de travail, l'air songeur. Il ne donnait pas l'impression de vouloir s'enfuir cette fois-ci, mais il n'avait pas non plus l'air à l'aise. Il me jetait de petits regards à la dérobée comme s'il voulait me dire quelque chose mais rien ne vint.
Quand j'eu enfin fini d'avaler mon encas, je lançai :
- Crache le morceau, pourquoi tu m'évites depuis quelques jours ?
- Je vois pas de quoi tu parles, marmonna-t-il, la bouche pleine de gâteau et sans me regarder dans les yeux.
Je soupirai et mis de côté mon aversion pour le contact humain pour attraper le bas de son visage et le forcer à tourner la tête dans ma direction.
- Me prend pas pour un imbécile hyung.
Je le lâchai en soupirant devant ses yeux écarquillés et sa bouche entrouverte et le laissai finir son gâteau avant de redemander :
- Alors ? La vraie raison ?
- Tu vas te mettre en colère et après tu ne voudras plus me voir...
Voilà qu'il baissait à nouveau les yeux, me perdant encore un peu plus. J'avais vraiment du mal à saisir son comportement.
- Là c'est toi qui donne l'impression de ne plus vouloir me voir, au final ça changerait pas grand chose.
Il pinça les lèvres et je devinai qu'il était en train de réfléchir à la manière dont présenter sa réponse, alors je m'assis et attendis patiemment.
- Comment tu fais toi, quand tu dois dire quelque chose de gênant ? demanda-t-il.
Je réfléchis une seconde mais la réponse était plutôt facile dans mon cas.
- Je ne dis rien. Ou alors je laisse tout sortir d'une traite sans réfléchir, ça marche plutôt bien.
Il pinça les lèvres à nouveau et je détournai le regard. Il ne manquerait plus que je sois gêné moi aussi et nous aurions l'air de deux imbéciles dans un garde manger à minuit...
Soudain il parla :
- Plus je passe du temps avec toi, plus des choses inappropriées se mettent à tourner dans ma tête... Je pensais que tu l'avais remarqué, et que c'était pour ça que tu ne voulais pas que je reste dans ta chambre...
Je croisai les bras et haussai un sourcil, méfiant. Est-ce qu'il avait découvert quelque chose me concernant ? Quelque chose en rapport avec Jungwoo et ma mission ? Est-ce qu'après avoir passé du temps avec moi il avait sentit que je jouais un double jeu ?
Mes hypothèses, ô combien naïves, étaient bien loin de la vérité qui franchit ses lèvres après quelques secondes de silence :
- J'ai envie de te toucher, un peu trop souvent...
J'avais comme l'impression qu'il était encore plus doué que moi pour parler sans réfléchir.
Je m'efforçai de garder un visage calme mais mon cerveau carburait pour essayer d'analyser ce qu'il venait de me balancer. Envie de... quoi ?
Inappropriées... De quelle manière?
Il croisa mon regard et se mit à paniquer, secouant la tête.
- Non non, attends, je voulais pas faire de sous-entendu bizarre, ne le prend pas mal !
- Qu'est ce que tu veux dire par "toucher" ? demandai-je d'une voix vide.
- Je sais pas exactement moi même, j'ai jamais ressenti ça avant et je sais pas comment m'en débarrasser, c'est plus fort que moi et m'éloigner de toi n'a fait que rendre les choses encore pires. Je veux juste... Être près de toi.
Il releva la tête et une expression ébahie s'épanouit sur son visage.
Quoi ? Qu'est ce qu'elle avait ma tête ? Je touchai ma joue et m'aperçus qu'elle était brûlante, même dans l'obscurité je devais être parfaitement écarlate.
C'était de sa faute aussi, avec sa pseudo déclaration ! Comment étais-je censé réagir ?
Je pensais que ce type était le noblion le plus innocent de toute la promotion et voilà que je découvrais que ses regards insistants étaient... tout sauf innocents.
J'étais finalement le plus naïf et inexpérimenté des deux.
- Tu me trouves dégoûtant, pas vrai...?
La question me fit revenir brutalement sur terre et empêcha des images sournoises de s'imposer à mon esprit.
Il avait l'air d'être au bord des larmes.
Vite, trouver une solution, trouver une solution. J'étais affreusement mal à l'aise quand quelqu'un pleurait devant moi, pire encore que lorsqu'on se mettait à me faire des confidences.
- Bien sûr que non, m'empressai-je d'improviser, ça n'a rien de dégoûtant ! C'est même une réaction normale si on y pense.
- Ah bon... ? renifla-t-il avec une toute petite voix et une lueur d'espoir dans le regard.
- Bien sûr. Tu as déjà entendu parler du désir de l'interdit ? Bon. Si quelque chose est innacessible, on va avoir tendance à le vouloir, parfois même sans savoir pourquoi parfois, alors que c'est un truc totalement banal. Me toucher ne te ferait sûrement ni chaud ni froid, mais parce que je ne laisse personne le faire, ça te donne envie, c'est tout.
Il écoutait attentivement et renifla bruyamment comme un enfant qu'on viendrait de consoler. Il était presque... mignon ? Non, bien sûr que non ! Si je pensait comme ça c'était parce qu'il venait de m'embrouiller les idées en lâchant un truc pareil.
- Tu as peut être raison...
- Bien sûr que j'ai raison, soufflai-je à toute vitesse, poussé par la panique, d'ailleurs, si tu pouvais me toucher librement comme tu le fais avec tes amis, ça n'aurait tout à coup plus rien d'exceptionnel et tu n'y penserais même plus...
Je compris mon erreur au moment où ses yeux brillants croisèrent les miens.
C'était juste une façon de parler...
- Ça disparaîtrait tu crois ? demanda-t-il en se laissant tomber de son perchoir et en faisant un pas vers moi.
- Bah... Je...
- Tu ferais ça pour moi... ?
Je restai planté là, la bouche ouverte, ne sachant que répondre à ce garçon larmoyant.
Il m'avait prit pour quoi ? Un médecin ?
Je me fichais que son corps le démange moi, j'étais venu ici pour grignoter un morceau et prendre l'air et voilà que j'avais encore plus chaud que tout à l'heure et que mon ventre faisait encore des siennes.
- Non mais... c'est que je...
J'aurais aimé l'envoyer bouler et retourner m'enfermer dans ma chambre en espérant ne plus jamais le revoir mais son visage presque suppliant m'empêcha de finir ma phrase et me coupa toute échappatoire. Pourtant il ne s'approcha pas, attendant sagement que je lui donne mon autorisation. Pendant un bon moment.
- Si je te laisse faire, j'aurai la paix, non ? soufflai-je en resserrant mes doigts sur mes coudes.
Si on suivait ma théorie, il serait déçu ce soir et ne remettrait plus le sujet sur le tapis. J'étais tout à fait banal et je doutais que poser la main sur moi éveille quoi que ce soit de spécial en lui.
Peut être qu'il arrêterait de se sentir mal en ma présence et qu'il arrêterait de m'éviter, de cette façon je pourrais arrêter de me sentir coupable. En définitive, c'était pour moi que je faisais ça, pour me libérer de ce poids.
Il hocha vivement la tête mais resta quand même planté à deux pas.
- Alors... vas-y, mais tes mains restent strictement au dessus de la ceinture.
Je n'étais clairement pas prêt pour plus que ça, mais le voilà qui rougissait à nouveau comme s'il n'avait pas du tout envisagé cette possibilité avant que je la mette sur le tapis.
Sérieusement, en me demandant ça il n'avait même pas pensé à... ça ? J'avais du mal à saisir où se situait la ligne entre ce que Taehyung savait sur le sujet et ce qu'il ignorait.
L'hypothèse la plus probable était que nous étions deux idiots perdus, mais elle blessait un peu mon égo.
Mon coeur manqua de rater un battement lorsqu'il s'approcha soudain en me dévorant du regard, laissant tomber son attitude de petit garçon innocent.
Vous aviez déjà eu l'impression d'être un morceau de viande ? Ou une sucrerie particulièrement alléchante ?
Je sursautai lorsque ses doigts effleurèrent ma joue et fermai les yeux de toutes mes forces pour ne pas avoir à croiser son regard de nouveau hésitant.
- Hansoo... ?
- Tais toi s'il te plaît, soufflai-je, tendu au possible, fais juste ce que tu as à faire et retourne dans ta chambre...
Il m'obéit et ses doigts glissèrent sur l'arête de ma mâchoire jusqu'à mon menton.
Son autre main vint se poser sur ma deuxième joue tandis que la première traçait la ligne de mon cou, glissant sur ma pomme d'adam et prenant un virage direct au niveau de ma clavicule.
Ses doigts repoussèrent timidement le tissu blanc de ma chemise de nuit, révélant peu à peu mon épaule et je me crispai encore plus, n'arrivant pas à déterminer si ce contact est incroyablement désagréable ou étrangement agréable. J'avais juste extrêmement chaud.
Sa deuxième main descendit également et repoussa mes vêtements de l'autre côté, faisant glisser toute la chemise sur mon torse.
Elle ne restait en place qu'au niveau de ma taille, retenue par une épaisse ceinture et je me retrouvai dangereusement exposé à son regard scrutateur. Même les yeux fermés je le sentais sur ma peau aussi sûrement que ses mains.
Après quelques secondes passées à le sentir tester la sensation de ses paumes sur la peau fine de mon cou ou celle, plus ferme, de mes bras, j'arrivai à détendre légèrement les muscles de mon dos ainsi que mes sourcils froncés et me surpris à profiter un peu de ce qu'il était en train de faire.
À mesure que je constatais que ses doigts sur ma peau n'avaient rien de désagréables, mon rythme cardiaque accélérait.
Puis alors ses mains quittèrent mes épaules et un tout autre poids appuya soudain sur ma poitrine. J'ouvris les yeux pour découvrir seulement la longue chevelure de Taehyung, qui venait d'enrouler les bras autour de mon cou et de se serrer contre moi, le menton posé au creux de mon épaule.
Il se détendit complètement contre moi et je n'osai pas lui demander ce qu'il était en train de faire, ni pour combien de temps il en avait.
Ce câlin dans lequel j'étais piégé n'était pas si atroce si on y réfléchissait bien, et il semblait en avoir besoin.
Après une minute, je me décidai à poser mes mains dans son dos. Pour le faire réagir, pensai-je pour tenter de me convaincre, mais la position était étonnamment confortable compte tenu de ma nudité partiel.
Et puis, je me souvenais de ses larmes tout à l'heure. J'avais du mal à le comprendre, c'est vrai, mais je ne voulais pas qu'il pense que je le trouvais dégoûtant.
Singulier, exaspérant parfois peut-être, mais il ne me dégoûtait pas du tout.
- Hansoo...
Sa voix était plus grave que d'habitude, plus profonde, il n'avait absolument rien d'un gamin à cet instant et pour la première fois j'avais réellement l'impression d'être le plus jeune d'entre nous deux.
Je me sentis un peu petit dans ses bras.
- A... Alors ? demandai-je. Ça fonctionne ?
- Non... soupira-t-il derrière mon oreille. C'est encore pire...
- Pire?
Comment cela pouvait-il être pire...?
- Hansoo, j'ai envie de te goûter maintenant...
Mon coeur rata un battement et je manquai de glisser jusqu'au sol mais ses bras se resserrèrent autour de moi, plaquant nos deux torses l'un contre l'autre et m'empêchant de tomber.
- Prends plutôt un deuxième gâteau, ça vaudrait mieux...
- J'ai pas envie d'un gâteau... murmura-t-il plaintivement avant de tourner la tête vers mon cou.
Attends ! Attends ! Ne fais pas ça !
C'est ce qui traversa mes pensées. Mais je ne dis rien. Je pouvais le faire, je pouvais tout arrêter mais mes lèvres ne semblaient pas prête à s'y résoudre. J'attendis en silence, tétanisé par son souffle sur ma peau. Il attendit également, jusqu'à ce que je perde patience.
- Dépêche toi, je resterai pas ici toute la nuit...
Je sursautai seulement lorsque ses lèvres effleurèrent mon cou avec douceur, hésitantes, et mes doigts s'enfoncèrent littéralement dans ses omoplates.
Ma réaction eut l'air de l'inciter à poursuivre car sa bouche revint goûter ma peau où elle était la plus fine, juste en dessous de ma pomme d'Adam.
Je me tortillai faiblement mais il m'ignora et entreprit de couvrir cette zone de toute son attention et je ne pus que fermer les yeux à nouveau et me laisser aller.
À chaque fois que sa peau touchait la mienne, j'avais l'impression qu'il y allumait un brasier. C'était désagréable sans l'être. Agréable sans l'être. Inhabituel.
Ses dents effleurèrent mon cou juste une seconde, se posèrent sur la peau déjà malmenée, sensible, et je ne pus retenir un soupir bruyant et bien trop tremblant pour mon amour propre.
Il parut aussi étonné que moi et releva les yeux, mais ce qui me choqua le plus, c'est que je dus lutter pour ne pas en redemander, pour ne pas me rapprocher. Mon premier réflexe avait été de resserrer ma prise sur son dos.
J'en voulais encore. Cela alluma comme un signal d'alarme dans ma tête et je trouvai la force de le repousser et de remettre ma chemise de nuit sur mes épaules, les mains tremblantes et le souffle court.
- Ça suffit maintenant, lâchai-je entre mes lèvres pincées tout en resserrant ma ceinture qui avait commencé à se relâcher.
- Mais...
- J'ai dis ça suffit ! répétai-je un peu plus fort et plus sèchement avant de l'écarter de mon chemin et de m'enfuir vers la porte.
Il ne sortit même pas pour essayer de me rattraper, sans doute encore choqué par ma réaction brusque et je regagnai les dortoirs plus rapidement qu'à l'aller.
Cette sortie ne m'avait clairement pas aidée à trouver le sommeil.
Je n'allais jamais pouvoir m'endormir après ça.
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Et il est mercredi :3
Cette scène n'a pas tellement changé, j'ai juste essayé de la rendre un peu moins cringe :')
J'espère que ça vous plaît toujours ^^
À vendredi !
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