Chapitre XXVII
- Non mais tu imagines ? Hyorin et Seokjin ?!
C'était un peu comme si mon frère et ma soeur... Rhaaa, je ne voulais pas y penser !
Taehyung pouffa devant mon désespoir avant de ramener légèrement un drap sur son corps dénudé.
- Le grand Jungkook serait-il gêné ?
Je soupirai légèrement, me demandant quoi penser de tout ça.
Hyorin n'avait pas paru spécialement sérieuse, elle m'avait juste fait comprendre que Seokjin hyung était très beau à ses yeux, chose que j'avais déjà plus ou moins compris à leur première rencontre.
Il n'y avait pas de quoi s'alarmer, Hyorin n'avait aucune intention de tromper Jungwoo avant même d'être mariée et Seokjin ne songeait probablement même pas à poser une main sur elle.
Mais il était plus agréable de penser à ce genre de choses qu'à mes problèmes actuels...
Je me rembrunis quand ces derniers revinrent tourner dans ma tête et Taehyung se redressa, s'asseyant juste à côté de moi et déposant un baiser sur mon épaule. Il m'avait pardonné, mais moi je m'en voulais toujours un peu de m'être laissé emporter aussi facilement...
- Ça va aller. D'ici quatre jours nous serons loin, tu n'auras plus à te soucier de rien.
Facile à dire. Mais même si je partais, je ne pouvais plus ignorer ce que je savais. Sur ma mère, sur la reine, sur moi...
- Tu crois... Que je devrais essayer de lui parler... ?
Taehyung posa sa tempe sur mon épaule, réfléchissant en jouant distraitement avec l'une de mes mains.
Depuis que nous nous étions embrassés devant Hyorin, les dernières tensions qui subsistaient entre lui et moi avaient disparu. Tout était redevenu comme avant, presque mieux qu'avant... Je n'arrivais plus à me passer de lui, de son contact. Cela venait sans doute du fait que j'avais cru ne plus jamais pouvoir le toucher mais j'avais un peu honte en pensant que je lui laissais vraiment peu de répit depuis son arrivée...
Je n'arrivais plus à me contrôler lorsqu'il était dans les parages, et au lieu de s'en plaindre, cet idiot en jouait, m'aguichant dès qu'il en avait l'occasion.
J'étais encore en train de loucher sur son torse découvert lorsqu'il se décida enfin à me répondre :
- Tu en as envie ?
J'allais répondre machinalement par l'affirmative, ayant depuis quelques secondes très envie de lui sauter dessus, puis me souvins que nous parlions de la reine, ce qui réussit à doucher assez rapidement mes pulsions.
- Je ne sais pas... J'ai du mal à savoir ce que je pense de tout ça alors lui parler pourrait aussi bien m'aider à y voir plus clair comme me perdre encore plus.
Je n'arrivais pas à voir la reine Jaehee comme quelqu'un de droit et attentionné. J'avais passé tellement d'années à la détester que de savoir que tout ce que je lui reprochais n'avait presque pas lieu d'être me chamboulait complètement.
Je n'avais pas l'habitude d'être si perdu... À part peut être pour ce qui concernait Taehyung, j'avais toujours eu une certaine maîtrise de mes propres émotions.
- Je sais que parler ce n'est pas ton truc mais je pense que ça pourrait quand même t'aider d'avoir une petite discussion avec elle. En tout cas, tant que tu ne l'auras pas fait, ça continuera à te tracasser.
J'observai ses doigts monter et descendre lentement le long de mon bras, suivant le tracé léger de mes veines, s'amusant à caresser les poils qui se dressaient à son contact.
Il avait raison, tant que je n'aurais pas crevé l'abcès, je ne cesserai pas de me poser des questions.
- J'irai la retrouver quand tu iras prendre ton tour de garde, soufflai-je en tournant la tête pour embrasser doucement le haut de son crâne.
- C'est dans longtemps... Qu'est ce que tu vas faire en attendant ?
Il releva la tête avec un petit sourire traître. Il savait pertinemment ce que j'avais en tête.
Depuis quand était-il aussi sournois ?
Nous allions finir par nous épuiser mutuellement si nous continuions ainsi mais la joie de pouvoir être ensemble sans craindre pour notre vie nous rendait ultra sensibles l'un à l'autre et je n'arrivais pas à trouver de motivation pour faire autre chose que l'embrasser.
Cette fois, c'est lui qui happa mes lèvres, les emprisonnant entre les siennes et m'attirant un peu plus à lui pour nous faire retomber sur le matelas.
Si on me laissait choisir, je voudrais mourir en l'embrassant, je n'imaginais pas plus belle mort qu'entre ses bras.
Alors que j'étais en train de penser à l'amour et à la mort, une main vicieuse se posa entre mes jambes, par dessus le drap fin.
Il sourit contre mes lèvres en sentant mon sursaut de surprise et il devint plus insistant.
- Encore ? demanda-t-il en me lâchant pour reprendre mon souffle.
- Encore.
- Qu'est ce que j'aurai en échange ?
C'était lui qui me sautait pratiquement dessus et c'était moi qui devait lui offrir quelque chose ? Le monde tournait décidément à l'envers depuis notre arrivée dans ce palais.
Mais je répondis tout de même avec un sourire.
- Je te confie mon coeur, fais-y attention.
- Comme si je ne l'avais pas déjà, déclara-t-il avec un petit sourire. Mais ça fera l'affaire.
Il revint à l'assaut, ne me laissant pas une seconde de répit.
J'aurais bien souri face à notre petite discussion mais il était à présent bien trop proche, sa présence bien trop tangible, envahissant tous mes sens, ses mains parcourant mon torse avec avidité.
Les miennes trouvèrent leur place sur ses hanches, le rapprochant autant que possible pour mieux le sentir contre moi. Il grogna contre mes lèvres quand nos bassins se touchèrent et il se redressa légèrement sur les bras, prenant appui sur ma poitrine.
Plaqué contre le matelas, j'avais une vue imprenable sur son corps à peine couvert par un drap de soie au niveau des cuisses. Il avait rejeté la tête en arrière et ondulait lentement sur le rythme imposé par mes mains.
Des soupirs de plaisir montèrent rapidement de sa gorge blanche exposée et je sentis ma poitrine se serrer.
Pourquoi le reste de notre vie ne pouvait-il ressembler à cela ? Qu'avions-nous fait pour mériter d'être plongés au cœur de pires intrigues du royaume ?
Je m'assis à mon tour pour plaquer mes lèvres sur ce cou qui me tentait depuis tout à l'heure, et pour faire taire la vague d'émotions qui menaçait de m'emporter, me concentrant sur quelque chose de plus primaire. Taehyung trouva un nouvel appui sur mes épaules, soupirant contre mon oreille.
L'une de ses grandes mains s'insinua entre nous et commença à nous toucher ensemble, faisant encore monter la température de la pièce d'un cran.
Il avait le pouvoir de me rendre fou d'un seul geste, d'un seul son, et le grondement grave qui s'échappa de ses lèvres quand mes mains attrapèrent ses fesses suffit à me faire perdre mes dernières bribes de retenue.
Je l'allongeai sur le dos, complètement en travers du lit et laissai sa gorge et tout le reste, le faisant couiner de frustration.
- Ne t'arrête pas... se plaignit-il.
Il se tut bien vite quand je me laissai pratiquement tomber sur lui, l'embrassant avec hâte et envie.
- Maintenant... minauda-t-il contre la peau brûlante de son cou.
J'avais pris le temps de le préparer longuement ce matin lorsque nous l'avions fait une première fois. J'avais recommencé la deuxième fois... Puis la troisième nous avait montré que ce n'était plus nécessaire.
Aussi, je n'hésitai que très peu avant de me caler entre ses cuisses, le laissant enrouler ses jambes autour de son bassin.
- C'est ce que tu veux ? demandai-je en passant ma langue sur ma lèvre inférieure.
C'était peut être un peu sadique de ma part, vu la difficulté évidente qu'il avait à se contenir, mais j'adorais l'entendre dire clairement ce qu'il attendait de moi.
Et il savait parfaitement quoi répondre pour faire de moi absolument tout ce qu'il voulait.
Je lui aurais donné n'importe quoi. J'aurais fait n'importe quoi pour ses yeux, pour qu'il sourit comme il était en train de le faire.
Parfois, autant d'abandon de ma part me faisait trembler.
- Prend moi sans discuter Jeon Jungkook, je ne suis pas un enfant.
Il avait bien changé depuis le premier soir où nous avions partagé un lit, au beau milieu de la nuit dans notre vieille caserne.
Il était encore timide par moments mais le voir se dévergonder ainsi me rendait fou.
Je suivis ses ordres, comme toujours, ses mains griffèrent légèrement mon dos.
Un murmure me parvint, si fragile que je crus un instant l'avoir imaginé.
Plus...
Ce hyung allait finir par me tuer... Est-ce qu'il avait conscience que nous n'avions pratiquement fait que ça de la journée ? Je ne disposait pas d'une endurance illimitée...
Mais j'étais bien trop heureux de lui faire plaisir pour songer à me plaindre.
Je lui donnai plus, je lui donnai tout ce qu'il osa demander.
- Jungkook...
Sa voix aurait dû être dans la liste officielle des aphrodisiaque, s'il en existait une. En première place.
Tout en lui transpirait la fragilité et la faiblesse, il était au bord du gouffre, submergé par ses émotions, ne sachant plus où donner de la tête et ses ongles se plantant dans mon dos, pourtant, sa voix restait profonde et rauque, tellement grave que la mienne ressemblait à celle d'un petit garçon en comparaison.
Quand il m'avait fait crier la nuit de nos retrouvailles, même j'en avais eu affreusement honte, j'avais tout simplement été incapable de me contrôler...
Je n'avais encore jamais eu l'occasion de vérifier à quel point ma voix pouvait monter dans les aigus auparavant.
Elle montait haut, j'avais retenu la leçon.
Il m'avait avoué que cela lui avait plu plus que de raison, mais cela avait suffisamment blessé mon égo pour que je me promette de ne plus jamais me retrouver dans cette situation à nouveau.
En plus, j'avais eu un mal de chien à marcher correctement le lendemain.
Rien à voir avec de la douleur, mais j'avais mis du temps à me débarrasser de la sensation de ne faire qu'un avec lui...
Il allait avoir du mal à se lever pour aller rejoindre Jungwoo lui aussi. Vu la matinée que nous venions de passer, j'aurais été étonné qu'il puisse aller le retrouver sans que quelques courbatures le gênent.
Une petite part de moi était satisfaite, trouvant que c'était un juste retour des choses.
Ses mains dans mon dos cessèrent de me griffer pour glisser dans le creux de mes reins et il commença à accompagner mes mouvements en soupirant bruyamment.
Je délaissai son cou un moment pour pouvoir le contempler. Il était absolument magnifique, parfait.
Comment un type comme moi avait pu finir avec une merveille comme lui ? Ce n'était pas comme si je l'avais cherché ou que j'avais fait de gros efforts pour me rapprocher de lui. Je n'étais toujours pas sûr de le mériter avec mon caractère froid et le peu que j'avais à lui offrir en comparaison de tout ce que je lui faisais traverse. Pourtant, il me traitait comme si j'étais la chose la plus précieuse du monde à ses yeux.
La possibilité que je sois en effet la personne la plus importante dans sa vie suffisait à me donner des frissons. J'en avais le vertige.
- Accélère mon ange...
Mes dieux, comment voulait-il que mon coeur tienne s'il se mettait à dire des choses pareilles ? Et avec cette voix ? Et ce regard fiévreux ? Et cette lèvre inférieure coincée entre ses dents, rouge et gonflée.
Mon ange... J'étais loin d'être un ange, et je comptais bien le lui prouver.
J'adorais le faire pleurer de plaisir, c'était bien le seul moment où j'aimais voir ses yeux s'humidifier. Parfois, quand il était trop submergé par les sensations, il arrivait que quelques larmes coulent sur ses joues et qu'il se mette à pleurnicher, comme maintenant.
Il couinait doucement, quasiment en continu, de façon presque désespérée.
Il était si proche de se laisser aller.
Je me décidai donc à me détacher du spectacle de son visage pour l'embrasser une dernière fois, scellant nos lèvres dans un baiser légèrement bordélique, mais qui sonnait si juste.
Un grognement rauque envahit ma bouche et j'harmonisai rapidement, le suivant de près dans ma délivrance.
Il resta tout tremblant entre mes bras pendant quelques secondes, continuant de m'embrasser malgré son souffle irrégulier, puis il laissa retomber ses bras le long de son corps et me laissa me coucher à ses côtés.
Je l'observai fixer le plafond, les bras écartés et un léger sourire flottant sur les lèvres. Des mèches folles rebiquaient sur son front et ses tempes, légèrement collées à sa peau par la sueur à quelques endroits.
Une douche ne serait pas de trop avant d'aller voir le roi, mais pour le moment, cela lui donnait un air animal qui me plaisait assez et qui s'harmonisait très bien avec sa poitrine musclée se soulevant fortement à intervalles réguliers.
- Mon ange ? demandai-je sur un ton amusé une fois sûr que ma voix ne serait pas hachée.
Il tourna la tête vers moi, la laissant retomber sur son oreiller et son sourire s'agrandit.
- Tu m'as bien appelé mon amour.
- Quitte à prendre un surnom niais, autant en trouver un crédible... Tu trouves vraiment que j'ai une tête d'ange ?
Je pointai mon visage du doigt et il rit légèrement, venant effleurer l'angle de ma mâchoire du dos de l'index.
- Ça ne servirait à rien de t'assurer le contraire je suppose. Tu veux vraiment autre chose ?
Je hochai la tête, curieux de voir ce qu'il allait bien pouvoir trouver.
Il réfléchit quelques instant puis ses yeux s'illuminèrent et il roula sur le lit pour se mettre sur le ventre, la partie gauche de son corps chevauchant le mien.
Il posa une main bien à plat sur ma poitrine et sourit, malicieux, presque moqueur. Quand il me regardait comme ça, par moments, j'avais cette curieuse impression qu'il songeait à me dévorer.
- Tu m'as dit que tu me donnais le tien, maintenant, je te rends la pareille. Mon coeur.
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Et voilà
Je repars m'enterrer, salut 👋
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