01
Zain marchait. Il tapait du pied sur le sol, buttait sur chaque relief, traînait des pieds. Il était las, sans aucune motivation. Il n'attendait plus rien de sa vie, plus rien ne le titillait ou ne lui donnait envie d'avancer. Il ne faisait plus attention à rien. Il se contentait de suivre le courant de sa vie, comme un mouton en suit un autre. Il avait l'impression de butter à chaque fois que son pied se cognait à un pavé de la rue situé plus en hauteur que celui sur lequel il était. Il ne portait plus attenton à ce qui l'entourait, les bruit des voitures autour de lui, lui était presque familier.
Pourtant, il ne savait même pas qui se trouvait au volant. C'était tous des purs inconnus à l'anglo-pakistanais, mais il ne pouvait pas s'empêcher que quelque chose les liaient, faisait qu'ils se ressemblaient indirectement. Le fait d'être sur cette route était la manière indirecte dont Zain pensait et pour ce qui les lies, cela devait être quelque chose qui était dans sa tête. Une envie de rentrer rapidement à la maison était sûrement cette chose. Il ne pouvait s'empêcher de se demander s'il voulait rentrer chez lui, ou rester dans cette rue durant toute la nuit.
Zain pensait que la vie ne servait pas à grand-chose et par l'occasion qu'il ne serait à pas grand-chose lui non plus et qu'il n'était pas grand-chose non plus. Zain se demandait l'utilité qu'avait l'être humain, dans sa globalité sur cette planète. Il aurait tendance à dire que l'humain ne servait à rien, que ce n'était qu'un objet de décoration, comme un cadre, dans une maison. Un bête cadre ou s'il n'était pas là, cela ne changerait pas beaucoup. Il n'avait pas un très bon avis sur lui-même et sur le monde, ainsi que les êtres humains dans leur globalité.
Pour Zain, aucun humain n'était jugé tel qu'il le devrait, qu'il était toujours trop impuissant et détesté ou alors on lui envoyait trop de roses et cela le faisait serré la mâchoire dans ces cas-là. Pour lui, le monde favorisait toujours ceux qui ne méritaient rien et délaissait ceux qui méritaient tout. C'était un aspect qu'il avait sur la vie. Il n'était pas prêt de changer d'avis non plus. Sûrement qu'il restera avec le même jusqu'à la fin de ces jours. Cela ne serait pas vraiment étonant. Il est ainsi et n'est pas préparé pour changer un jour chaque aspect qu'il a sur chaque chose qui l'entoure.
Zain venait de manquer de tomber, tellement qu'il était concentré dans ses pensées. Il avait un peu mal à son pied gauche, celui qui avait buté sur le pavé qui sortait de la route, mais il s'en foutait. Cela l'importait vraiment peu puisqu'il était plus occupé à insulter et critiquer le pavé et la façon qu'ont les humains d'entretenir la rue et les ouvrier de s'en occuper. Zain pestait contre le monde, il ne voulait pas avouer qu'il faisait partit de ces humains qui marchent sur la rue en pavé en s'en foutait de leur état et du soin qu'il en prenait. Il ne voulait pas l'avouer, alors que c'était la vérité.
Zain pestait contre le monde entier, il ruminait contre chaque être humain aussi minable qu'il le sont et qu'ils le cachent. Il avait mal au pied, à la pointe des orteils, mais même la misérable petite douleur qu'il pouvait sentir dans à l'extrémité de son pied ne saurait le faire arrêter de critiquer et de mettre tout le monde dans le même sac. Il ne voulait pas entendre parler des différences, pour lui, nous sommes tous un peu égaux et que si un de nous fait une erreur, nous allons faire la même.
Zain se jugeait en dehors de cela. Il se disait qu'il n'était pas un de ces humains. Il se disait qu'il n'était peut-être même pas humain lui-même, que ce n'était qu'une façade. Il regarda devant lui, la rue était presque vide, juste quelques piétons vraiment presser. Les voitures autour de lui dépassaient la limitation de vitesse pour la plupart. Tout le monde était presser de rentrer chez lui ou de se rendre à son lieu de travail. Au milieu de tout cela, se trouvait Zain qui n'avait rien faire, qui était à la fois presser mais avait aussi tout son temps. Il ne savait même pas lui-même.
Zain reprenait sa marche, ruminant à chaque micro relief qu'il y a dans la différence d'hauteur entre les pavés. Il pestait, mais s'il avait fait lui-même la rue, cela aurait été tellement pire, mais il ne le revendriquerait pas. Il trainait ses pieds sur le sol, ce qui faisait qu'il pouvait facilement sentir la différence entre les hauteurs entre chaque pavé. C'était son moyen pour s'occuper et montrer son mécontantement. Sauf que personne ne lui prêtais vraiment d'attention. Il n'était qu'un piéton parmi tant d'autre qui avait traverser cette rue, qui avait piétiné des pieds, qui n'avait aucun but, qui était las.
Zain n'était pas le premier à déambuler dans la rue ainsi, avec cette mine d'enterrement qu'il avait presque à chaque seconde de sa vie. Il n'était pas le premier qui pestait contre la différence d'hauteur entre chaque pavé alors que s'il avait fait la rue à la place des ouvriers de la ville cela aurait été nettement pire. Il n'était pas le premier qui n'avait plus aucun but dans sa vie et qui pour s'occuper passait dans cette rue. Il n'était pas le premier,mais il n'était sûrement pas le dernier non.
Zain n'était qu'un piéton parmi tant d'autre et quand cette idée lui frôla la tête, avait chatouiller ses pensées, il ne peut s'empêcher de vouloir s'arracher la peau de son visage. Il en avait assez de se dire qu'il n'était qu'un parmi tant d'autre. Il se disait qu'il en valait la peine, plus que certaines personnes, mais qu'il n'y avait personne que pour le constater. Il secoua la tête de chaque côté, comme un chien et reprit sa petite marche qui c'était stopper à son envie de s'arracher la peau de son visage. Il regarda droit devant lui, mais ne pu se retenir de ne tourner à nouveau son regard vers ses pieds. Il avait la tête baissé, impuissant contre le monde et lui-même. Il avait toujours été ainsi, impuissant et tête baissé.
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