Chapitre 5

Le soleil encore loin, la pièce était plongée dans l'ombre d'une nuit plus paisible. 
Dans un grand lit en bataille, un homme en enlaçait un autre. Le tenant contre lui, endormit, respirant paisiblement, laissant à leurs corps et esprits le temps de se reposer après ces quelques jours passés à s'aimer avec fureur. 
Le plus grand des deux hommes ajusta sa prise autour de son compagnon, derrière lequel il se trouvait, humant son odeur, le nez posé contre sa nuque. Quant à l'autre, il frissonnait. Un soupir traversa ses lèvres, jusqu'à ce qu'un cri ne retentisse dans la bâtisse, les réveillant tous les deux en sursaut.

- Tout va bien, gronda l'alpha en le tenant contre lui d'abord, cherchant instinctivement son arme pour la brandir.
- Vous n'avez pas le droit d'être ici ! cria une femme horrifiée.
- Silence, vermine ! gronda une autre voix de femme, visiblement très énervée. Je sais qu'il est ici ! 
- Vous n'avez pas le droit d'entrer ma Dame ! l'implora la pauvre servante.

Cainnech gronda, furieux d'être dérangé dans son moment le plus intime. Il se leva, nu et enfila un peignoir, rabattant les draps sur le corps de son compagnon à qui il tendit une arme. Les pas se dirigèrent vers leur chambre et une femme y fit irruption, poussant furieusement les portes qui allèrent se fracasser contre les murs de la chambre.

- Où est-il ?! hurla-t-elle.
- Puis-je savoir, qui et pourquoi ? entendit-elle gronder avec violence, la faisant sourire de joie et d'excitation.
- Mon Seigneur ! s'exclama-t-elle. Je-

Un feu avait été allumé dans l'âtre et elle put découvrir une chambre qui avait connu un moment d'émoi assez intense, puis son regard se porta sur le lit où il le trouva allongé, tenant un garçon contre lui. La colère de la femme explosa.

- Qui est-ce ? Qui ose venir dans cette chambre qui est censé m'appartenir ?! Toi ! Lève toi et part d'ici, tout de suite !

Lens eut de la peine pour cette femme. Bien qu'il n'avait rien demandé à personne, le voilà mêlé à une histoire de cœur ou plutôt un désir de pouvoir qu'un être comme lui, n'aurait jamais put espéré avoir. Sa place à lui était dans les rangs militaires de l'armée du Prince, mais la vie en avait décidé autrement et il se retrouvait désormais être à la place que cette femme revendiquait comme étant la sienne. Était-ce un mariage arrangé ? Une quête d'élévation de pouvoir ? Un amour à sens unique ? Quand il regarda son alpha, il comprit que ce n'était visiblement rien de tout ça ou alors, il n'en avait pas connaissance.

- Dois-je ? demanda-t-il au Prince qui le tenait fermement contre son torse.

Cainnech baissa la tête et planta son regard dans le sien.

- À qui appartiens-tu ? gronda l'homme.

Fallait-il vraiment qu'il le dise devant cette pauvresse qui allait clairement lui déclarer une guerre sans merci ? Oh, soit.

- À mon alpha, répondit Lens.
- Quoi ?! s'écria la femme. Qui est donc cet alpha pour que tu te glisse dans les couches d'un autre ?! Sors de là !

Elle s'approcha du lit, pour tenter de le prendre, retira les draps et poussa un cri horrifié.

- Ta jalousie a t-elle atteint un point aussi haut pour que tu décides de jouer un rôle qui n'est point le tien ? gronda Cainnech, fou de rage.
- N-Non, Votre Altesse, je... je... C'est... C'est cet homme qui...
- Silence ! vociféra-t-il, attrapant les draps pour en recouvrir les jambes meurtris de Lens.

Il lui baisa la tempe et se leva, ajustant le vêtement qui lui recouvrait le corps, l'épée en main, la  pointe en avant, pré du sol, il foula le parquet de la chambre, toisant la femme qui se pencha en avant, les mains jointes sur son ventre, la peur lui retournant l'estomac.

- Venir dans mon domaine sans mon autorisation, énuméra le Prince. Prétendre être ma future femme, s'en prendre à mes gens, humilier mon oméga et me faire front...

Quand elle l'entendit appeler le garçon "mon oméga", la femme sentit tout son corps se tendre. Elle avait fait une grave erreur et allait en payer le prix fort, mais son désir d'être à ses côtés, d'avoir ce statut si puissant pour régir un Empire tout entier lui était si proche... 

- Je vois que le clan McLoad n'a aucune considération pour le genre humain. Gardes !

La voix forte et portante du Prince fit courir les soldats qui étaient restés en faction au domaine, vers la chambre et découvrir Lens qui tentait de se cacher sous les draps, honteux de la situation, Cainnech tenant son épée et la fille.

- Seigneur !
- Prévenez son père, ordonna-t-il. Un crime a été commis envers moi et mon oméga.

Les soldats, qui avaient rencontré Lens et pris connaissance de la situation à Lystdine, empoignèrent la jeune femme qui se mit à hurler, tandis que d'autres partirent pour prévenir le couple impérial ainsi que la famille de l'effrontée qui n'avait de cesse de leur détruire les tympans.

- Gloria.
- Votre Altesse ?
- Aidez Lens à s'habiller, ordonna le Prince en colère. Il ne peut utiliser ses jambes.

Mise au courant de l'infirmité du garçon, elle exécuta une légère révérence et se dirigea vers le lit.

- Cai... Cainnech...

L'alpha se tourna vers lui et dit :

- Ailiena a fauté une fois de trop. S'en prendre à l'oméga de la famille impériale et passible de mort. Son clan est l'un des plus puissants, mais face à ce crime, ils ne pourront rien faire. Gloria va t'aider à te préparer. 
- Où allons-nous ?
- Au château. 

[...]

Gloria était une femme d'une quarantaine d'années. Douce et gentille, elle avait été si outrée par la façon dont ce pauvre garçon avait été traité, qu'elle s'en voulu de n'avoir pu le protéger. Quand la faction, venue avec le Prince, lui avait expliqué qui était avec son Seigneur et l'état dans lequel il se trouvait, elle avait été horrifiée. Son histoire était si triste, mais savoir qu'un héro de guerre était dans cette maison, elle en avait ressentit une sorte de fierté. Elle allait pouvoir s'occuper d'une célébrité, mais apprendre son infirmité dû à cette guerre pour laquelle il avait été si célèbre, lui avait crevé le cœur.
Assister à cette humiliation dans la chambre qu'avaient partagé son maître et le jeune homme l'avait mise en colère. Mais bien sûr, elle ne pouvait agir comme elle le voulait. N'étant pas de noble lignée, mais une roturière, elle devait se garder de remettre quelqu'un plus haut qu'elle à sa place. Quand le Prince lui avait ordonné de s'occuper de l'oméga, elle avait ressentit un élan maternelle pour ce garçon infirme qui avait tant subit à un si jeune âge.

Une fois prêt, elle assista à une scène qui la fit sourire. Cainnech entra dans la chambre, habillé de sa tenue princière, un pantalon de cuir, ses bottes de cavaliers, son haut noir, son tartan qui lui entourait la taille et revenait sur son épaule, une broche en or accrochée et sa ceinture de cuir refermant le tout, il vint soulever son compagnon dans ses bras et toute la procession quitta les lieux pour rejoindre une calèche sombre. Gloria fut invitée, en tant que suivante attitrée de Lens, à monter avec le couple. Cainnech grimpa et garda son oméga sur ses jambes, bien que celui-ci lui ait demandé plus d'une fois de le laisser s'asseoir à côté de lui, pour ne pas lui faire mal. Mais Cainnech était bien trop en colère pour le lâcher.

- Jeune Maître, dit Gloria à l'intention de Lens, un léger sourire sur le visage. Inutile d'argumenter. Vous n'obtiendrez point gain de cause face à lui.

Lens soupira et dit alors, surprenant tous le monde :

- Tête de mule.

Le Prince le détailla du regard puis explosa de rire. Jamais personne n'avait osé lui parler ainsi et encore moins de cette façon. Mais lui, il avait une attitude contre laquelle le Prince ne pouvait décemment pas gagner. Il posa son front contre l'épaule du garçon et caressa sa taille.

- Gloria.
- Mon Seigneur ?
- Suis-je à ce point faible, pour ne pouvoir lui résister ?
- Suis-je vraiment à la bonne place pour vous répondre ? gloussa la femme.
- Gloria est une femme douce, mais au tempérament de feu quand il s'agit de protéger ce qui est juste, confia alors le Prince à son compagnon. Elle fut ma nourrice et mon instructrice.
- Avoir une telle personne ici est une bénédiction, alors, dit Lens en souriant à la femme, caressant les cheveux de son alpha qui soupira d'aise. Je m'appelle Lens Folk.
- Gloria Fischer, Jeune Maître, lui dit-elle en inclinant la tête pour le saluer.
- J'espère ne pas vous encombrer de trop.
- Oh, nullement Jeune Maître ! Je n'ai point d'apriori sur les gens. Si mon Seigneur vous déclare comme sien, alors je n'ai qu'à lui faire confiance.
- Tu es le premier que j'emmène ici, confia Cainnech.
- Vraiment ?! s'exclama Lens, surpris.

L'alpha redressa la tête et pouffa.

- Me penses-tu aussi volage que mon père ou bien ces hommes infidèles ?
- Du tout, je suis tout simplement... surpris. Qui était cette femme ?
- Ailiena McLoad, répondit Gloria. C'est une cousine éloignée du Prince. Sa famille est l'une des principales qui agit sur le plan politique de l'Empire. Leurs faits d'armes n'est pas militaire, et Dame Ailiena fait partit des sélectionnées pour être l'épouse du Seigneur.
- Mais maintenant que tu es là, soupira Cainnech. La sélection n'a plus lieu d'être.

Dans les lois de l'Empire, si la famille possédait un héritier alpha, il devait trouver une épouse pour engendrer des enfants rapidement. Cependant, il existait une loi qui pouvait faire sauter celle-ci. Si l'héritier alpha trouvait son oméga. Le seul être qui lui serait lié à vie, alors il serait désigné comme l'époux légitime et reconnu de tous. Si effectivement Cainnech n'était pas encore marié, c'était uniquement parce qu'il participait aux guerres pour protéger l'Empire. Mais une sélection menée par l'Impératrice actuelle, était connue de tous. Elle avait choisit chacune d'entre elles avec minutie, mais maintenant que Lens était là... Tout ses efforts étaient réduit à néant. De plus, le soucis qui ce posait cette fois était que Lens était infirme, un héro de guerre avec une famille faite prisonnière pour trahison, tromperie et mensonge ainsi que tout un tas d'autres méfaits.

Lens soupira.

La vie ne lui avait pas sourit et elle se jouait même de lui, encore maintenant.

- Nous approchons ! entendit-il à l'extérieur, ajoutant un cran en plus à son stress.
- Je resterai avec toi, lui promis l'alpha en embrassant sa tempe. Si je dois m'éloigner, Gloria restera à tes côtés et mes hommes également.
- Je n'ai point peur, je suis juste...
- Nerveux ? proposa la femme en souriant.
- C'est ça...
- Je vais faire en sorte d'en finir le plus vite possible pour que nous puissions retourner au domaine encore quelques jours.
- J'ai donné l'ordre de nettoyer la chambre, leur apprit la femme.
- Merci, Gloria.

La calèche s'arrêta et elle sortit la première devant un parterre de curieux, agglutinés pour voir ce qu'il ce passait et comprendre pourquoi tant d'agitation.

- Dame Gloria ?! s'exclama un homme.
- Oh ! Sir Stein ! Son Altesse va sortir.

Ils se poussèrent, tandis qu'un soldat débarqua le fauteuil roulant de Lens pour le présenter au pied de la calèche. Le Prince sortit et tous purent ressentir cette puissance animale et féroce qu'il dégageait, mais la curiosité se posa surtout sur la personne qu'il tenait dans ses bras.

- C'est lui, murmurait-on. C'est le héro de Talway !
- Pourquoi ne se tient-il pas debout ?
- On dit que la guerre l'a rendu infirme.
- Oh, non... Pauvre enfant...
- Vive le Prince ! Vive le Héro de Talway ! scanda-t-on tout autour d'eux.

Contre toute attente, Cainnech se plaça derrière le fauteuil et le poussa lui-même. Gloria à deux pas en retrait, les soldats autour d'eux. Une femme se mit à hurler et on reconnu la fille du clan McLoad.

- Qu'a-t-elle donc encore fait, pour s'attirer les foudres du Prince ?
- Comme à chaque fois... Elle a dû prétendre être la future Impératrice et l'embêter.
- Penses-tu qu'elle s'en soit prit au garçon ?
- J'en mettrais ma main à couper.
- Oh ! Doucement malheureux.
- Ailiena ! s'exclama une voix.
- Père ! Mère ! pleura la femme en tentant de les rejoindre, solidement attachée. 

On leur bloqua l'accès quand ils voulurent s'approcher de leur fille. Les soldats du Prince, sombres et menaçants, s'opposèrent férocement à cette tentative.

- Poussez-vous ! s'écria la mère. Mon enfant ! Ma fille !
- Mère ! pleura-t-elle.

Quand le Prince passa devant eux, aucun regard ne leur fut adressé. Devant les marches du château, Cainnech s'arrêta, détacha Lens et le souleva dans ses bras. La scène fut si marquante que beaucoup de bardes la chanteraient, décrivant l'atmosphère autour du couple et la douceur avec laquelle le Prince Héritier avait traité le Héro de guerre.

Une fois à l'intérieur, Lens fut de nouveau installé dans son fauteuil, solidement attaché et ils entrèrent dans la grande salle d'audience où étaient réuni le couple impérial, Kael, ainsi que les conseillés et ministres, les dames de la cour, etc.

- Klaus.
- Ah ! Je me demandais quand tu allais enfin sortir, s'amusa son ami en lui tapant sur l'épaule.
- Cherches-tu la mort ? gronda le Prince.
- Du tout, mon cher Prince. Bien le bonjour, Lens.
- Bonjour, mon général, répondit l'oméga en saluant respectueusement l'alpha qui lui tapota l'épaule.

Les cris de la femme retentir dans la grande salle.

- Ah... La fille McLoad, soupira Klaus. Qu'a-t-elle fait cette fois ?
- Elle a humilié Lens.
- Pardon ?!

L'Empereur frappa son poing sur l'accoudoir de son assise, réduisant l'assemblée au silence.

- Mon fils vient de rentrer de guerre que déjà un scandale éclate, soupira l'homme. 
- Je me présente devant vous en tant que fils et héritier, déclara Cainnech, mettant l'assemblée dans une tension glaçante.

Il n'avait jamais exprimé clairement ses intentions quant au trône impérial, mais surtout, il ne s'était jamais adressé à ses parents de la sorte, faisant donc sursauter le couple qui se regarda, surpris.

- C'est bien la première fois que mon fils s'exprime ainsi.
- C'est que cela doit être grave, fit la femme. Raconte-nous.

Cainnech poussa le fauteuil au plus proche des marches qui menaient au trône de l'Empereur, s'inclina, imité par Lens et leur suite, puis s'exclama :

- Après avoir défait nos ennemis, j'ai parcouru l'Empire, passant de villes en villages, afin d'y faire soigner mes hommes et d'y trouver un peu de repos. Nous sommes arrivés au village de Lystdine et son chef nous a accueillit avec chaleur. Cependant, nous ne nous attendions pas à découvrir un scandale à l'intérieur des murs du village.
- Quel est-il donc ? demanda son père, intéressé, le visage fermé et les sourcils froncés.

Lens pouvait voir en Cainnech les mimiques de son père.

- Un de mes hommes a rencontré le sage, Kael, que nous avons pris avec nous après avoir quitté les lieux. Ils ont été témoins d'une scène entre une femme et une personne en fauteuil roulant, continua-t-il, d'une voix assez forte et grave pour que tous puisse l'entendre raconter l'histoire. Il me fut rapporté que cette personne était Lens Folk, connu comme étant le héro de Talway.

Des murmures se firent un peu partout dans la grande salle. La famille McLoad commença à se sentir fiévreux.

- Dis-tu que le garçon qui se trouve ici est...
- Si fait, répondit le Prince. Lens Folk, le héro de la guerre de Talway.
- C'est un honneur d'être en votre présence, dit le jeune homme en penchant la tête, une main sur le cœur, montrant ainsi, tout son respect, malgré son infirmité.
- Nous vous en sommes reconnaissant de tout ce que vous avez fait pour l'Empire, jeune homme, dit l'Empereur.
- Je n'ai fait que mon devoir.
- Lâchez moi ! hurla une voix, faisant se raidir Lens.

Cainnech posa sa main large sur son épaule, lui indiquant que tout irait bien.

- Qui est-ce ? demanda l'Impératrice.
- Le géniteur ainsi que les demi-sœurs de Lens, répondit leur fils.
- Pourquoi les tenir comme des prisonniers ?
- Car c'est ce qu'ils sont, gronda leur fils, d'une colère palpable.

Lens posa sa joue sur la main qui ne l'avait pas quitté, incitant son compagnon à se calmer. Ce qu'il fit, à la surprise de ses parents.

Alors, Cainnech raconta tout ce à quoi il avait assisté, prenant Mendon et Klaus pour témoins, ainsi que Tilla et Kael qui l'avaient aidé à soigner Lens. Le père et ses filles se firent entendre, mais l'Empereur ordonna qu'on en face un exemple. Puis, il s'intéressa à ce qu'il voyait entre son fils et le jeune garçon.

- Prince Cainnech.
- Mon Seigneur ?
- Qui est donc la créature qui se tient à vos côtés ?
- Mon oméga, Majesté.
- Ainsi, tu as donc trouvé ta moitié. 
- Qui nous le prouve ? demanda la femme, légèrement inquiète.
- La morsure que je lui ai faite à la nuque et celle que je possède à mon oreille, répondit simplement le Prince. Lens a un pouvoir sur moi que je ne puis comprendre, mais qui m'apaise et m'a fait comprendre bien vite, qu'il était miens. Ma complainte d'aujourd'hui, vient du fait que, sans mon accord, une personne s'est introduite dans mon domaine.

Le silence fut assourdissant. Lens en eut le vertige. Il savait que ça allait être le moment le plus critique de cette audience, mais avait peur que son compagnon soit également impacté par la décision qui allait suivre quand il leur expliqua la scène.

- Dame Ailiena McLoad ! appela l'Empereur.
- Mon Seigneur ? fit-elle, les poignets ligotés, tirée par deux soldats.
- Nous souhaiterions entendre une explication. Il est strictement interdit de se rendre sur ce domaine, même pour nous. Quel droit avez-vous pour oser une telle chose ? 
- Je... J'ai ouïe dire que le Prince était rentré, tenta-t-elle, cherchant à amadouer l'Impératrice qui sentait la catastrophe lui retomber dessus, elle qui avait sélectionner cette demoiselle et qui l'appréciait. 
- Alors, fit l'Empereur. Vous avez pensé avoir l'autorité nécessaire pour vous rendre sur un domaine strictement réservé aux héritiers Impériaux en vous octroyant un droit qui ne vous revient pas ?
- Puis-je ajouter quelque chose ? demande la Prince, cherchant à la terminer définitivement. 
- J'écoute.
- Quand la Dame rentra dans notre chambre, criant à tout va sur mes gens, elle s'en prit à mon oméga en tentant de l'accuser de tromperie. Pour tenter de le faire partir, elle a tirer sur les draps, dévoilant les jambes inertes de mon compagnon à la vue de tous.

L'horreur fit se pâmer l'Impératrice, des cris aigües retentirent dans l'assemblée et la famille de l'accusée comprit qu'ils ne pouvaient plus rien faire pour elle. S'en était fini pour eux. Si la famille impériale décidait de les annihiler devant témoins, ils ne pourraient rien faire contre.

- Duc McLoad.
- Majesté ?
- J'ai beaucoup d'affecte pour votre fille, mais il m'a été reporté d'innombrables plaintes à son égard.
- Que... Que voulez-vous dire ? demanda la femme du Duc.
- Maltraitances, énuméra l'Empereur. Insultes, agressions verbales et physiques, humiliations... Ajoutons à tout cela, ce que vient de décrire le Prince, nous sommes dans l'obligation de trancher. Une loi existe quant à la protection de l'oméga impérial et il se trouve que notre jeune héro le soit.

C'était la fin pour eux. 

Lens, de bon cœur malgré l'humiliation qu'il avait subit, fit rouler son fauteuil et dit :

- Seigneur ! Puis-je vous demander de ne point punir la famille ? 
- Un parent doit subir les conséquences des actes de son enfant, déclara l'Empereur.
- En ce cas, fit Lens, détachant la corde qui le retenait à son fauteuil, se laissant glisser sur le sol froid de la grande salle, sous le regard horrifié de son compagnon. Suivant votre logique, je dois également subir les conséquences des actes de ma famille.
- Lens ! hurla Cainnech qui se précipita pour le replacer dans son fauteuil.

Mais le jeune homme détourna son regard, baissant la tête, refusant qu'il ne le touche. La colère de l'alpha explosa, mais l'oméga, bien qu'il en eut le désir, ne broncha pas.

- Assez ! l'implora alors l'Impératrice, suffoquant des phéromones puissants de son fils dont la colère les avaient tinté d'acide. Par pitié ! Mon fils, calme toi !

Mais elle le savait d'avance, il n'y avait rien à faire, tant que l'Empereur ne revenait pas sur sa décision, Lens ne ferait rien et laisserait l'alpha tout détruire. Voyant là une façon de savoir si Lens était vraiment le seul capable de gérer son fils, elle fit tout de même signe aux gardes de relâcher Ailiéna. La jeune femme tenta de s'approcher du Prince, mais ce dernier l'attrapa par la gorge quand elle vint se plaquer contre son dos. La rage était si forte que Cainnech dégaina son épée, prêt à tuer.

- Il suffit ! gronda finalement l'Empereur. Je te donne ma parole si tu l'arrêtes ! 
- Quelle est-elle ?
- Je ne toucherais point à la famille, seule la fille sera puni.

Lens soupira.

Alors, devant tous, il appela l'alpha qui, immédiatement s'agenouilla devant lui.

- Tout va bien, murmura Lens, conscient d'être allé trop loin avec lui. Pardonne moi, Cai'.
- Me faire souffrir ainsi et punissable, le sais-tu ?
- Me puniras-tu ?

Cainnech lui attrapa la nuque et vint capturer sa bouche avec force, plongeant sa langue pour rejoindre son homologue qui l'accueillit avec chaleur.

- Cela répondit-il à ta question ?
- Je souhaite rentrer, murmura l'oméga.

Cainnech le souleva dans ses bras et quitta les lieux, sans un regard pour personne.

Lens avait épargné des vies, mais au prix d'une humiliation que même l'Empereur allait payer. Cainnech s'en fit la promesse.

***

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