OS WALBURGA BLACK


Walburga Black, se trouvait dans le salon, de la grande et noble maison des Black, au 12 Square Grimmaurd.
Assise dans son fauteuil, le dos droit, les mains à plat sur ses genoux, son visage impassible, ne montrait aucun signe de la moindre émotion..

Ses longs cheveux noirs, soigneusement lisses, était relevés en un chignon stricte.
Ses yeux bruns, frangés de longs cils noirs, semblaient perdus dans le vague.
Apparemment, aucune émotion ne transparaissait, mais en y regardant de plus près, on aurait pu voir ses mains se tordre, ses traits fins et nobles, s'affaisser. Elle tremblait.

Elle retenait ses larmes.
Comment tout ceci avait il pu se produire ?
Régulus, son fils, son trésors le plus précieux, les avait quittés. Et elle n'avait pas même un corps à enterrer.
Il avait été tué par le seigneur des ténèbres, qu'il avait pourtant rejoint avec tant de fierté. Pourquoi ? Kreattur, son elfe de maison, n'avait pas dit grand chose, à ce sujet. Et les questions ne cessaient de se bousculer dans sa tête.
Elle avait épousé Orion, cet homme qu'elle haïssait profondément, contre son gré, pour donner un fils à la famille Black, afin de perpétuer leur nom,

Elle avait rempli doublement sa mission, et si Sirius, son fils ainé, avait été une véritable déception, Regulus, son cadet, faisait sa fierté.
Il était si jeune ! À peine dix huit, lorsque le destin l'avait frappé.

Et à présent, Walburga se retrouvait plus seule et désespérée que jamais.
Elle avait été si heureuse, si fière, lorsque Régulus leur avait montré la marque des tebèbres sur son poignet.
À l'instar de sa cousine Bellatrix Lestrange,  il rejoignait les rangs des mangemorts,  honorant ainsi  son sang pur et son nom, en se battant aux côtés de Lord Voldemort, le défenseur des sang pur, l'homme qui devait les amener au pouvoir,

Mais tout ceci n' avait plus  d'importance, à présent. Régulus était mort, Sirius avait fui la maison, et elle l'avait  renie.
Elle était seule, elle n'avait plus rien, à quoi se raccrocher.
Elle était âgée de cinquante quatre ans, mais avait l'impression d'en avoir quatre vingt, tant elle se sentait lasse.
Une larme roula sur sa joue.
Elle ne tenta pas de l'effacer.

- Maîtresse ? Demanda la voix chevrotante de Kreattur. Peut être voulez vous prendre une tasse de thé ?
Elle secoua la tête.
- Plus  tard, Kreattur. Peut être.
- Mais.. Vous n'avez rien avalé de la journée.
- Je n'ai pas faim, laisse moi.
- "bien maîtresse, dit il en baissant ses longues oreilles en arrière.
Il quitta le salon, la tête basse.

Walburga se leva, et marcha lentement jusqu'au portrait de famille, ou elle posait aux côtés d'Orion et de leur deux garcons.

- Comment avait elle pu en arriver là ?
Elle qui ne voulait pas se marier, qui s'était tant battue, pour les droits des sorcières, qui voulait être une femme libre ! Voilà qu'elle n'était plus rien !
Ni libre, ni mère.

Que lui était il arrivé ?
Elle s'installa dans un Fauteuil, près de la cheminée, et d'un coup  de baguette, fit venir un plaid, dont elle se couvrit. Elle avait froid, malgré le feu qui brulait dans l'âtre.
Son cœur de mère était en miette.
Elle avait placé tant d'espoir, en Regulus, son magnifique petit garçon, si obéissant, si respectueux. Il avait rempli son cœur de mère de fierté, grâce à son courage, et à sa volonte de bien faire.
Comment deux frères pouvaient être si différent ?
Mais si Sirius l'avait déçu, il était sans aucun doute, celui qui lui ressemblait le plus.
Malgre elle, elle sourit en se souvenant des premières rébellions de son fils aîné.
Lui, avait su se libérer du carcan familial, au fond, il avait réussi, là ou elle avait  échoué, et pour ça, dans le secret de son cœur, elle était fier de son enfant. Même si elle ne l'aurait jamais admis, devant quiconque.

Elle avait conscience de ne pas les avoir aimé comme ils l'auraient mérité, comme tous les enfants, mériteraient d'être aimés. Elle qui avait tant rêvé d'échapper à cette éducation rigide, n'avait pas  réussi à ne pas, reproduire le schéma famial.
Elle avait donné à ses enfants la même éducation rigide et stricte que ses parents lui avait donné, s'efforçant de briser le caractère frondeur de Sirius, incapable de leur donner la tendresse, et  la chaleur maternelle,, dont elle même, avait été privé.
Et si Regulus s'était contenté de ce qu'elle était en mesure de leur  donner. Comprenant, avec sa sensibilité à fleur de peau, que sous la carapace, brulait l' amour maternel, de sa mère, Sirius, lui, lui en avait toujours voulu.
Elle avait tant essayer de le couler dans un moule pour lequel il n'était pas fait. Trop entier, trop indépendant, trop fier,  trop courageux, et passionné, , Sirius ne supportait pas  qu'on l'enchaine, qu'on lui impose des idées, reftactère à la discipline, et si brillant, si intelligent. Il ne connaissait que les extrêmes.

Regulus était d'une autre trempe,
Largement aussi intelligent  que son frère, il ne rêvait que de briller, il recherchait son approbation, il voulait voir l'admiration et la fierté  dans les yeux de sa mère.
Toute sa courte vie, il avait voulu être le premier, surpasser son frère.

Et maintenant il était mort. Et si Sirius lui, était encore en vie, elle savait  qu'elle ne le reverrait jamais.
Lorsqu' Il était revenu dans cette maison, qui l'avait vu naître, il y avait tant de haine, dans son regard, il avait prit tant de plaisir  à l'humilier, à la rabaisser et lui cracher son mépris, et la douleur, dans les yeux de son fils avait creusé un cratère, dans le cœur de Walburga.

Il cherchait Meredith Lestrange, son grand amour, enlevée, par Bellatrix, mais elle ignorait tout de cet enlèvement. Et elle était morte. Bella l'avait torturée et d'àpres Regulus, elle était morte dans les bras de Sirius

Et Walburga aurait voulu étrangler Bella, pour la souffrance incommensurable, qu'elle avait fait endurer à son fils. Mais elle était restée de marbre, supportant sans broncher, les insultes, et le mépris de son aîné.

Et son cœur de mère vide saignait à présent, d'une hémorragie, qui ne semblait pas  vouloir s'arrêter.
Il ne lui restait plus rien !
La guerre lui avait tout pris.

Elle avait construit sa vie autour de ses enfants, projetant sur  eux, ses rêves de gloire.
Mais finalement, que restait il de ses rêves ? De ses espoirs ?
Des vies brisées. Et une lente agonie,
Elle poussa un gémissement, et les larmes glissèrent sur ses joues, tandis que la douleur lui transperçait le cœur.

Lorsque le flot se tarit, une image venue de son passé lui revint, celle d'une fillette aux cheveux noirs, qui se cachait dans le verger du manoir famillial, car elle refusait de voir ses grands parents paternels, qu'elle détestait.
Elle sourit, en se remémorant ses premières rêvoltes, qui ressemblaient tant à celles de son fils ainé.

- Walburga ! Walburga, ou te caches tu ? Cette enfant me rendra folle !
Je suis vraiment désolée. Beau papa. Elle était là il y a une minute.
-  Bon, et bien peut être pourrions nous prendre une collation, cela la fera peut être venir.
- Bien enyendu. Si vous voulez bien me suivre.
Irma Black, née Crabbe. Conduisit ses beaux parents Cygnus Black, deuxième  du nom, et son épouse, violetta, née Bulstrode, jusqu'à la tonnelle sur la terrasse.

Walburga se trouvait au fond du verger. Elle était alors âgée de six ans.
Assise dans l'herbe, elle se gavait de pèches.

Un crack sonore retentit près d'elle.
- La maîtresse envoie Vaurien chercher la petite maitresse.
Walburga jeta à l'elfe un regard  noir
- Non ! Dit elle en se levant d'un bond, les yeux luisant de colère, les bras croisés sur sa robe de sorcière. Elle frappa du pied l'herbe rase.
- Vous avez tâchez votre robe, dit Vaurien. La maitresse sera très fachee.
- M'en fiche !
- Vous allez être punie.
- Et alors ? Tu seras content, hein ?
L'elfe secoua la tete.
- Pourquoi faut il que la jeune maitresse fasse toujours des histoires ? Pourquoi ne peut elle  pas obéir ?
Walburga lui tira la langue..
Il lui prit la main et ils transplanèrent

Toute l'enfance de Walburga avait été ponctué de ses revoltes d'enfant.
Elle avait commis un crime, elle était une fille, dans une famille qui :vénerait les garçons.

En 1925, une fille ne pouvait souhaiter qu'une seule chose, faire un beau mariage.
Hors. Une sorcière de sang pur, une Black, ne pouvait épouser qu'un sang pur.
Walburga était dotée du caractère des  Black, soit, une volonté  farouche, emportée, susceptible, et arrogante,

Son éducation, rigide, stricte, par une mère qui ne l'aimait pas, froide, distante et méprisante, allait peser lourdement, sur la façon dont elle même élèverait ses enfants.
La petite Walburga manquait cruellement de tendresse et d'amour maternelle.
Son père l'ignorait, se contentant de lui adresser un regard désaprobateur dès qu'il la croisait. Cette enfant, était une telle déception ! Une fille, ne présentait pour lui, aucune intérêt.

Et puis, Alphard était né. Elle avait six ans, et ce garçon, si désiré, allait attirer toute l' attention de ses parents. Choyé, aimé, dorloté, il faisait déjà la fierté  de toute la famille. Car sur ses frêles épaules, reposait l'avenir des Black. La perpétuité de leur nom.

Et si Walburga, ne pouvait pas être plus délaissée qu'elle ne l'était déjà, l'arrivée du bébé, apporta plus de punition et de brimades. Sa mère  supportait encore moins, ses  caprices, ses rébellions, et les reprimaient violemment.

Pour échapper aux coups, et aux Maléfices, qui pleuvaient, sans cesse, la fillette apprit à se taire, à porter un masque d'indifférence polie, à sourire, les poings serrés de colère.
Déversant sa frustration et sa rage à l'extérieur, loin des regards des adultes. Elle devint une fillette respectueuse. un modèle d'obéissance, apprenant à se faire oublier, discrète, presque invisible, attendant son heure.

Et elle entra à Poudlard.
Enfin, elle était libre, enfin, elle pouvait jeter le masque. et être elle même. Plus de brimades, d'insultes de punition.

Elle était une élève brillante, envoyée à Serpentard, comme tout Black qui  se respecte, elle mit un point d'honneur à travailler durement, et à devenir la meilleure de sa classe.
Ce fut le cas, en cette première année d'étude.
Cependant, ce n'est pas pour autant que ses parents lui manifestèrent  d'avantage d'intérêt. Elle n'était qu'une fille, après tout, et tout ce qu'on lui demandait, c'était de bien se tenir en societé et de savoir  tenir une maison.
Walburga se  convainquit alors qu'elle travaillait pour elle.

Lorsqu'elle entra en deuxième année, elle se trouva face à un solide conccurent.
Il était très beau, charismatique, et brillant.
Bien que d'un an plus jeune qu'elle, il fit très vite l'inanimité, tant pour les professeurs, que pour les élèves.
Walburga lui voua aussitôt une haine farouche.
Elle était populaire au sein de sa maison, toujours entourée d'un groupe d'amies, elle ignorait les garçons. Mais c'était avant tout une élève studieuse. 
Très vite, cependant, elle s'éleva  contre les discriminations féminines. Revendiquant les même droits que les hommes. Elle se destinait à une carrière politique.

Lorsque son deuxième frère, Cygnus troisième du nom vint  au monde, elle était en troisième année, cette nouvelle ne lui fit ni chaud ni froid.
Jusqu'à ce qu'elle réalise, que ces garçons, lui offrait une chance d'échapper au destin que lui réservait sa famille. Elle ne se marierait pas.
Puisqu'avec deux garçons, ils avaient largement de quoi perpétuer leur nom, ils n'avaient pas besoin d'elle pour ça.

Au collège, elle était pleine de joie de vivre, drole, dotée d'un solide sens de la répartie et de l'humour,

Elle n'avait pas son pareil pour décourager les garçons les plus entreprenants, pour protéger les jeunes filles de Serpentard contre les avances, de ces jeunes gens.
Elle défendait leur droit avec fermeté, et passion.
En revanche, son éducation lui interdisait tout rapprochement avec des née moldue. Elle les toisait avec mépris, et ne se mêlait pas à elles. Elle tolerait les sang mêlées, mais n'en comptaient pas parmi ses amies.

Peu à peu, cependant, au fil des annees, L'influence de Tom Jedusor se fit sentir. Même si elle  ne l'aurait pas rejoint. Elle épousait cependant ses convictions, sur la suprématie des sang pur.

Lorsque la chambre des secrets fut ouverte et le monstre qui y vivait lâché sur les né-moldu, elle n'éprouva aucune compassion. Bien au contraire, elle se disait soulagé que quelqu'un, prenne enfin les choses en main, pour se débarrasser des sang de bourbe au scein de l'école.

Lorsque l'une d'elle fut tuée, elle se dit que Dippet n'aurait pas d'autres choix que le renvoi des né moldus. Malhreusement, Hagrid, fut renvoyé, et la chambre fut refermée.
Elle savait que ce gros balourd, n'était pas coupable, et elle se doutait bien de l'identité du responsable.
Mais elle s'était toujours demandé comment Dippet avait pu accepter ce lourdeau dans l'ecole. Elle le toisait avec un profond mépris, et ne manquait pas de l'insulter et l'humiluer, publiquement, chaque fois qu'elle le croisait, aussi, son depart fut un réel soulagement.

Les moldus étaient en guerre, contre l'Allemagne. Les bombes pleuvaient sur Londres.
De nombreux sorciers s'étaient discrètement  joints aux combats, mais la plupart  des sang purs, ne voyaient pas pourquoi ils devaient se battre aux côtés de personnes dénués de pouvoir, et donc sans intérêt.

Elle sortit de Poudlard, ses buses en poches, première de sa promotion.
Mais ce n'est pas pour autant, que ses parents se montrèrent fiers d'elle. Qu'à cela ne tienne, elle se moquait de leur approbation. Elle n'en avait pas besoin.

À peine fut elle rentrée chez elle, dans le manoir des Black,
Que sa mère se mit en tête de la marier.
Mais Walburga avait d'autres projets.

Tandis que les Moldus signaient la paix, elle écrivit des articles, et des nouvelles, qu'elle tenta de faire publier.
Repoussant tous les prétendants que sa mère lui présentait, avec obstination, elle les décourageait, les terrifiait.
Sa beauté sophistiquée, et aristocratique était à couper le souffle.
Un visage à l'ovale parfait, des traits fins et reguliers, des yeux bruns, rehaussés de long cils, une taille fine et élancée, un port de tête altier. Et une allure fière, elle attirait immanquablement les regards. Mais elle ne s'intéressait pas aux hommes qui la couvaient avec des yeux concupiscents.

Depuis l'âge de six ans, son précepteur lui enseignait la pratique de la magie noire. Bien que sa mère ait tout d'abord pensé que c'était une perte de temps, d'enseigner à  une fille, ces pratiques, elle avait fini par céder aux instances de sa fille.

Walburga maîtrisait parfaitement les Potions et les sortilèges. Si la métamorphose ne faisait pas partie de  ses matières préférées, l'arythmancie et la botanique en revanche,  n'avaient pas de secret pour elle, car elles étaient utiles pour la magie noire.

Cela lui prit deux ans, et des disputes interminables, avec ses parents, qui désespéraient  de la voir se marier, mais  elle tint bon, argant qu' en tant que femme, son mariage ne servirait en rien le nom des Black, puisque ses enfants porteraient le nom de son mari.

Elle finit à force de persévérence à  obtenir un poste de chroniqueuse à la
Gazette du Sorcier.
Elle se servit de cet emploi pour prendre la défense des droits des  sorcières, et se fit rapidement une solide réputation.

Puis, dès qu'elle eut réuni suffisemment d'argent, ses parents refusant de cautionner cette vie indigne d'une Black, selon  eux, elle loua un petit studio à Londres et ainsi se libéra totalement de l'emprise de sa famille.

Elle avait réussi, à obtenir la vie à laquelle  elle aspirait. Elle était libre, indépendante, et exerçait le métier qu'elle aimait, et auquel elle se prédestinait. À travers lui, elle tentait d'atteindre son but, faire de la  politique, afin  défendre les droits des sorcieres, ce qui lui tenait particulièrement à coeur.

Mais le destin, allait contrecarrer ses projets

Son frère Alphard, refusait également de se marier. Dans la famille, on disait de lui, qu'il était un original, un artiste. La rumeur courait qu'il aimait  les hommes, mais il était inconcevable que la famille Black puisse compter un homosexuel, dans ses rangs.

AlPhard fabriquait des balais. Il s'était très vite taillé une solide réputation, et était rapidement devenu indépendant financièrement.

Il restait Cygnus. Walburga fut soulagée lorsqu'elle apprit que son jeune frère avait demandé Druella Rosier en mariage. Ils donneraient à leur famille, ce fils, dont elle avait tant besoin,

Mais Druella mit au monde trois filles.

Walburga sentait l'étau se resserrer autour d'elle.

Il restait son cousin germain, Orion Arcturus Black, le fils de Arcturus  III et Melania Macmillan.  Il avait épousé la douce et magnifique Alienor Malefoy. Une sang pur, naturellement, dont il était très amoureux..

Elle était tombée enceinte peu de temps après leur mariage. Et le couple nageait dans le bonheur.

Soulagée, consciente cependant de décevoir sa mère  qui souhaitait que ce garçon dont la famille avait tant besoin, soit issue de leur branche, Walburga attendait la naissance de cet enfant avec patience, mais une fois de plus, le sort s'acharnait..

Alienor et l'enfant qu'elle portait, succombèrent  à une épidémie de Dragoncelle.

L'épée de Damocles, au dessus de la tête de Walburga tomba brutalement.
La famille réclamait un héritier, et elle était désormais la seule, à pouvoir  lui en donner un.

Mais elle était une femme, pour perpétuer le nom, elle devait épouser un Black, et le seul disponible, était Orion.
Hors, depuis le décès de sa femme, c'était une épave.

Deux ans après la mort de Alienor, la famille Black au grand complet, décida qu'il était temps pour Orion de rompre son deuil et d'epouser Walburga.

- Je refuse ! Gronda cette dernière.
- Tu n'as pas le choix. Répliqua sèchement Irma. Tu es une Black ! Tu as des obligations envers ta famille.
Mais pourquoi ne pas marier Alphard ?
- Parce que ton frère est incapable de concevoir un enfant..
- Je refuse de me marier. Je ne suis pas une poule pondeuse !
- C'est bien dommage, ma  petite, parce que tu n'as pas le choix. Tu épousera Orion, que ça te plaise ou non. Même s' il faut que je te jete un imperius.
- Faites le dans ce cas, parce que moi vivante, jamais je ne l'epouserais.
- Tu es notre  dernier espoir, Walburga. Il nous faut un fils.
- Mais  qui vous dis que j'en aurais un ?
- Personne. Mais nous devons essayer.
- Je.. J'ai une vie, vous savez.
- Et tu en auras une autre. Et peut être alors que nous pourrons enfin être fiers de toi.

Un silence pesant s'abattit sur elles.

Il leur fallut quelques minutes, puis Walburga se laissa choir sur une chaise.
- Je ne le connais même pas.
- Bien sur que si.
- Vous savez ce que je pense des hommes. Ce sont des porcs !
- Orion n'est pas comme ça. Il était très amoureux de sa femme. Son décès l'a anéanti. Je suis sûre qu'avec ton temperement tu sauras lui  redonner goût à la vie
- Et lui, que pense  t'il de ce mariage ?
- Et bien, il n'a pas sauté au plafond, mais il comprend que c'est pour le salut de la famille.

Elle était au bord  des larmes. Elle voyait s'envoler tout ce qu'elle avait construit, tout ce pourquoi elle s'était
battue. Sa carrière, son ambition, ses rêves. Elle manquait d'air, soudain.

- Je.. Je ne peux pas faire ça !
- Oh si, tu le feras. Parce que quoique tu dises, quoique tu fasses, le bien être de la famille te tient à cœur.

Elle quitta la pièce, et Walburga s'effondra, en larmes.

Quelques jours plus tard, Walburga rencontrait officiellement Orion.
C'était un homme détruit. Il n'avait plus rien du jeune homme arrogant, qui paradait dans les couloirs du château comme s'il en était le maître,
De quatre ans plus jeune qu'elle, il avait la réputation d'être un Séducteur et un bagarreur peu respectueux des règlements, mais intelligent, et brillant, bien que peu studieux. Il était doté d'un solide caractère, comme tous les Black, ses colères brèves, éclataient soudain, et  s'averaient violentes.

Mais il était assurément un bel homme. Grand mince, une musculature discrète, d'épaix cheveux noirs, l'emblème des Black, et de magnifiques yeux gris. Qui changeaient de nuance selon ses humeurs.
Il avait de l'humour, et de la conversation.

Il parla peu, il semblait ailleurs.
- Alors, dit elle, tu es d'accord pour.. Te remarier ?
- Est ce que j'ai le choix ?
- Je crois...Qu'on a toujours le choix.
- C'est pas  l'impression que j'ai eu. Soupira t'il.
- Moi non plus. Avoua t'elle..

- On va vraiment le faire ? Demanda t'elle au bout d'un long moment d' un silence pesant
- Il semblerait.
- Fichue famille. On pense enfin en être débarrassée. On pense qu'on a fait sa vie, et puis boum ! Elle vous retombe dessus.
-  Oui, admit il. Quand on est un Black, on a des obligations, auxquelles on ne peut échapper. C'est comme ça.
Elle poussa un profond soupir.
- Oui, renchérit elle avec amertume. La famille avant tout..

Elle avait trente deux ans, il en avait vingt huit, et son avenir lui semblait tout à coup très sombre.

Puis, ce fut les préparatifs du mariage.
Walburga avait l'impression de flotter  dans un brouillard épaix,
Elle disait oui à tout, comme un automate, le cœur brisé,
Elle  n'était que colère, amertume, et souffrance.

Elle ne prit réellement conscience de ce qui se passait que lorsqu'elle remonta l'allée pour rejoindre Orion.
Une peur panique la saisit soudain. Une envie folle de s'enfuir, de transplaner, quitter le pays, changer de nom. Elle aurait voulu être  une molldue. Ce nom dont elle était si fière, était devenu une croix bien lourde à porter.

En disant oui, à Orion, elle disait adieu à son combat et à ses rêves, pour devenir ce qu'elle haïssait le plus au monde, une maîtresse de maison, et une mère. Elle avait l'impression d'être un agneau que l'on menait à l'abattoir.

Pourtant, elle endossa ce rôle, comme sa mère avant elle, avec dignité.
Elle revêtit ce masque d'indifférence, qu'elle avait si souvent porté dans son enfance.

Orion et elle n'avaient pas eu vraiment le temps, ni l'envie de mieux se connaître, ils avaient accepté ce simulacre de noces, mais ni l'un ni l'autre n'en était heureux.

Lors de cette nuit de noces, il but plus que de raison, et tomba ivre mort dans sa chambre du manoir Black.
Au grand soulagement de Walburga.
Elle n'avait jamais eu de relations sexuelles, et n'était pas pressée d'en avoir.

Le lendemain, le jeune couple s'installait  au 12 Square Grimmaurd,
La maison  familiale d'Orion, qu'ils partageraient avec ses parents.
Cette nuit la, Walburga pleura la nuit entière, ses rêves déchus.

Ce n'est que quelques jours plus tard, qu'Orion, très éméché, et sous la pression familiale, se décida à rejoindre Walburga.
Peu enthousiaste, il se montra maladroit et brutal. Et le peu d'enthousiasme de sa compagne, ne l'encouragea pas à s'adoucir.
Neanmoins, elle se prêta au devoir conjugal, résignée, mais pas brisée.

Puisqu'elle etait desormais la maîtresse de maison, elle entendait y régner en maître absolu. Elle s'imposa donc à sa belle mère, la relégant presque au rang d'invitée.
Puisqu'on lui demandait de renoncer à tout, pour jouer un role, dont elle ne voulait pas, elle le ferait à fond.. Et pour bien montrer qu'elle acceptait tout ceci contre son gré, elle ne se vetirait plus que de noir. Portant ainsi le  deuil de sa liberté et son indépendance..

Orion fut un époux convenable. Il la laissa gérer la maison, se concentrant sur son travail la gestion de la fabrique de  balais familiale.
Il la soutenait face à ses parents..
Ils dormaient dans des chambres séparées, qu'il regagnait sitôt son devoir accomplit.
Il buvait beaucoup, et passait beaucoup de temps dans son cercle..

Un an plus tard, Walburga tomba enfin enceinte. Dès que  sa grossesse fut confirmée, elle interdit sa couche à son époux. Désormais, elle avait remplit sa mission, il ne restait plus qu'à espèrer que ce soit un garçon, et elle ne voyait pas pourquoi elle devrait s'imposer d 'avantage, cette corvée qu' elle haïssait. Elle ne prenait aucun plaisir à ses étreintes, et elle était sùre que son mari non plus..

Et la longue attente  commença. Elle détesta être enceinte. Les jambes  lourdes, le mal de dos, la poitrine douloureuse, et l'interdiction formelle d'utiliser des sortilèges pour la soulager. Elle piquait des colères monumentales, était amère et  irascible.
Et puis elle redoutait que cet enfant soit une  fille, car elle devrait recommencer à gérer la présence de son epoux dans ce qu'elle considérait être son sanctuaire.

Et enfin, il vint au monde. Un magnifique petit garçon, prénommé Sirius Orion Black..

Walburga n'avait pas l'Instinct maternel, elle ne parvenait pas à aimer totalement cet enfant, qui était la cause de tous ses malheurs. ..
Cependant, à travers lui, revinrent les rêves, de gloire. Certes ce serait par personne interposée, mais c'était toujours mieux que  rien..
Et puis, en temps que mère  de l'héritier, Elle avait acquis une certaine notoriété et un respect de la part de sa famille, auxquels elle n'avait j'amaïs eu droit, jusque là.

Sa relation avec Orion se dégrada.
Walburga régnait d'une main de fer sur sa maison. Elle décreta qu'elle passerait l'été chez ses parents. Qui était aussi la demeure de son frère Cygnus..

Elle continua à refuser son lit à son époux, qui semblait s'en accommoder, jusqu à ce que des rumeurs parviennent aux oreilles de Walburga, quand aux fréquentations féminines de son epoux, et une violente dispute éclata.

Comme à son habitude Orion était ivre. La dispute dégénéra.
- Je suis bien obligé de chercher ailleurs ce que vous me refusez ! Gronda Orion.
- Vous pourriez faire preuve de discrétion.
- Et vous d'un peu plus d'humanité.
- Vous n'êtes qu'un porc !

Il la giffla violemment, et elle tomba sur le canapé. Elle se releva, chercha sa baguette, mais il la désarma.
Ils luttèrent un moment, mais il était chancelant. Elle parvint à se détacher de son emprise, en le poussant violemment, il tomba lourdement sur le parquet, et elle se rua  dans sa chambre.
Ivre de rage, Orion défonça la porte  d'un coup de baguette et se jeta sur elle.

Ce fut violent, brutal et douloureux.. Une étreinte pour punir, et humilier..

Lorsqu'il eut fini, Walburga saisit une dague, dans le tiroir de la table de nuit, et la pointa sur sa gorge
- Recommence, dit elle. Et je t' égorge comme le porc que tu es.. Et maintenant va t'en, et ne remets plus jamais les pieds dans cette chambre.

Cette scène mit définitivement fin, aux peu de relations amicales qu'ils entretenaient.
Orion, se mit à boire de plus belle, et découcha souvent.
Walburga devint de plus en plus froide et aigrie.
Ils s'enfoncèrent dans un simulacre de mariage, en public, un couple uni et soudé, en privé, ils nourrissaient l'un envers l'autre une haine féroce.

De cette étreinte, naquit un second fils, Régulus Arcturus Black,
Désormais, Walburga ne devait plus rien, à cette famille pour laquelle elle avait tant sacrifiée.

Mais Sirius était un enfant difficile, refractaire  à l'autorité, l'obligeant à sévir, pour le couler dans le  moule familial, tout comme ses parents avaient fait avec elle.
Il avait fini par s'enfuir, alors qu'il venait d'avoir seize ans.

Alertée par des cris,  elle était arrivée dans l'entrée. Sirius se trouvait dans le seuil du bureau de son père, sa baguette braquée sur lui.
- Que se passe t'il ici ?
Sirius tremblait.
- IL A OSE ME DESARMER ! Hurla Orion.
Il était assis par terre.
- Quoi ? Mais pourquoi ? Sirius, baisse ta baguette.
Il tourna vers elle ses yeux gris. Couleur d'orage
- Non ! Je ne vous laisserais plus me maltraiter. C'est fini ! Je m'en vais.
Walburga pida sa main sur son cœur.
-  NON ! Je te l'interdis !
- Vous n'avez plus rien à m'interdire. C'est fini.
- C'EST ÇA ! VA T'EN ! Hurla Orion.
- Je te préviens, gronda Walburga, si tu pars, tu ne reviendras plus. Tu m'entends Sirius ? JE TE RENIERAIS. TU NE SERAS PLUS MON FILS.!
- TANT MIEUX ! Je n'ai jamais souhaité l'être, de toute façon.
- Tu n'es qu'un ingrat !
Pour toute réponse, il rit, et recula vers la porte.
- Sirius, non ! Ne pars pas !
- Oh si je m'en vais.

Elle tenta de le désarmer, mais il fut plus rapide. Il la désarma.
- Comment oses tu ?
- Et vous ? Comment osez vous prétendre être  une mère ? Dit il, en franchissant le seuil.

Elle  resta la, debout, à fixer la porte béante, submergée par la douleur.
- TANT MIEUX ! GRONDA ORION. BON DÉBARRAS !
Elle ne lui jeta pas un regard, et monta da's sa chambre.
Elle se jeta sur son lit, et fondit en larme.

De rage, le lendemain, elle  brula son nom sur la tapisserie familiale.
Orion l'avait renié, mais au fond, ce n'était qu'une formalité, il l'avait fait depuis longtemps..
Lorsqu'il était parti, elle avait vu la haine dans le regard de don fils.

Un an plus tard, Alphar décédait à son tour, une mort bien mystérieuse, d'après sa mère. Un arrêt cardiaque, d'après les autres membres de la famille.
Il léguait sa fortune à Sirius. Ce qui  déclancha chez Walburga une nouvelle crise de rage. Elle brûla le nom de son frère.
Car contre toute attente. Elle espérait que le manque d'argent,  ferait revenir son fils, la tête basse. Mais  bien sûr, tout au fond d'elle, elle savait qu'il était trop fier, pour ça. Mais il lui fallait un coupable.

Régulus etait mort, son enfant, dont elle était si fier, n'était plus.
La rage, l'envahit, l'arrachant à la  souffrance. Elle avait  besoin d'un exutoire, un coupable pour ce désastre, qu'était  sa vie.
Elle gravit les marches menant aux  étages et arrivée au troisième, elle s'assit sur la dernière marche, sa baguette à plat sur les genoux.

Elle attend Orion...
Orion, l'objet de toute sa haine et sa rancœur.
Il va rentrer ivre, comme d'habitude, puant  l'odeur putride  de ces filles de joie qu'il paie grassement,
Il tituberait jusqu'à sa chambre,
Ou il s'écroulerait, sans aucun respect pour leur fils mort, et pour sa douleur.
Mais pas ce soir.
Ce soir,  il n'ira pas jusque là. Elle ne le laissera  pas franchir la porte de sa chambre.
Car s'il n'a pas tué son fils, il est responsable de tant de souffrance, d'humiliation,
Ce soir, elle n'a plus rien à perdre. elle va en finir  avec ce monstre, qu'on l'a forcé à épouser.

La porte claque, dans l'entrée la faisant sursauter. Elle a fini par s'assoupir. C'est  déjà l'aube.
Elle se crispe. Tandis que la douleur revient en force, lui broyant le cœur..
Qu'est elle en train de faire ? C'est de la folie.
Elle s'apprête à se lever, mais elle l'entend trébucher contre le porte parapluie. C'est idiot, non, un ustensile pareille dans une maison de sorcier.
Il jure,
Elle est pétrifiée, sa main se crispe sur sa baguette.
Elle l'entend monter, en soufflant, elle sent les vibration, sur la rampe à laquelle il s'accroche, pour ne pas tomber.

Elle n'ose plus bouger.
Elle entend son souffle court, un étage, un second, le pas lourd, hésitant, il est là, les yeux injectés de sang, le visage bouffis, le corps ventripotent.
Il n'a plus rien de l'homme séduisant qu'elle a connu à Poudlard.

- "Qu'est ce que tu fiches là ? Demande t'il d'une voix pâteuse
Son haleine fétide lui renvoie une odeur âcre de tabac et de whisky.  Et il sent l'eau de toilette bon marché  pour femme.
En regardant cette épave qu' il est devenu, la rage éclate, les images de son corps lourd sur le sien, de son halaine fétide, de sa sueur, de sa brutalité, et des humiliations, lui revient avec une cruelle acuité, que ses poings se serrent.
- Je t'attendais
- Pourquoi faire ?
Elle le hait tellement qu'elle en tremble. La rage bouillonne dans ses veine, comme un torrent furieux.
Elle se tait.
- Dégage de là, lui dit il.
Pour toute réponse, elle tend sa baguette dans sa direction.
Il suit son mouvement, les sourcils se froncé, surpris.
- Qu'est ce que tu fais, tu es folle ? Écarte toi de là.
- Tout est de ta faute ! Dit elle d'une voix glaciale.
- Qu'est ce que j'ai encore fait ?
- Tout, et rien.
- Tu as bu, ma parole ?
- Non, c'était inutile. L'alcool ne me rendra pas mes  garçons. Il ne me  rendra pas la vie que tu as gâché.
- Comprends rien à ton charabia, pousse toi.
Comme elle ne bouge pas, il s'énerve.
- " BOUGE TOI, FEMME !
- Oui, Orion, je suis une femme, mais ce soir, je suis une mère  sans enfant.
Et toi ? Tu n'es plus un père, si tu l'as jamais été, tu n'es qu'un vieil ivrogne, tu souilles le nom des Black, depuis trop longtemps.
- DÉGAGE VIEILLE HARPIE !
Il tente de sortir sa baguette, mais ses gestes sont gauches, il tient la rampe d'une main crispée, sa baguette lui échappe, il tente de la rattraper, lâche la rampe, perd l'équilibre, se rattrape inextremis
- Tu es pathétique ! Dit elle avec mépris. Tu mériterais de mourir
lentement. Que je te fasse souffrir comme tu as fait souffrir notre fils, comme tu m'as fait souffrir. Mais je ne le ferais pas...je ne m'abaisserais pas à ton niveau.
- AVADA KEDAVRA.
La lueur verte jaillit de la baguette de Walburga, et frappe Orion à la poitrine. Son regard exprime une totale surprise, qui se fige sur ses traits. Autrefois si nobles, sa main lâche la rambarde de l'escalier, il bascule en arrière, et son corps lourd, sans vie, dévale les marches, dans un vacarme assourdissant.

Elle reste là, debout, un long moment, puis, se retourne, entre dans sa chambre, comme un automate, et va se coucher.

Orion était mort, officiellement, une chute dans l'escalier.
Une foule a assisté à l'enterrement. Mais Sirius n'est pas venu. Elle s'en doutait, bien sûr, mais au fond, elle l'espérait.

Elle est restée digne, devant les regards circonspects.

Et à présent, elle est seule, dans cette grande maison sinistre.

Les jours s'étirent, interminables, identiques.
Elle ne survit que grâce à Kreattur. Il la nourrit, l'oblige à se laver, à monter se coucher.
Elle  est vide.
Elle ne s'anime que lorsqu'elle parcourt fébrilement  la gazette du sorcier, à la recherche de son nom..
Elle a tellement peur pour lui.
Tous  ses noms de gens disparus, de morts. Il n'a aucune chance d'échapper aux mangemorts de Voldemort. Elle tremble. Car même si elle ne doit jamais le revoir, il reste son enfant, et elle l'aime, à sa façon.
Mais les jours passent, et son nom. N'apparaît pas.

Nous sommes le premier novembre 1981, dans deux jours, ce sera l'anniversaire de Sirius. Vingt et un an, il est si jeune.

Le hibou qui distribue le journal aurait déjà dû être là. Que fait cet elfe ?
- Kreattur !
Il arrive, la tête basse, les oreilles en arrière.
Le cœur de Walburga manque un battement, Sirius, il est arrivé malheur à Sirius.
Elle prend le journal d'une main tremblante.

La photo, sur la première page, est celle de Voldemort, et en gros titre,

VOLDEMORT EST MORT.

Elle n'arrive pas à y croire.
Elle lit l'article, le regard fiévreux, les mains tremblantes.

Le mage noir à été tué alors qu'il tentait de tuer un enfant dont il venait de tuer les parents.
Le nom  lui saute aux yeux. POTTER !
Comment pourrait elle oublier ce nom  qu'elle hait entre tous ? Ce James Potter, qui a su si bien embrouiller le cerveau de son fils, et l'éloigner de sa famille.
Il est mort, à présent. Elle ne sait pas si elle doit être soulagée, ou attristée. Mais  le nom de Sirius n'apparaît pas. Elle est soulagée.
Elle tourne la page, et pousse un cri.
Car le visage de Sirius apparaît en gros plan..
Sirius Black, le traître qui a trahi ses amis James et Lily Potter et les a vendu à Voldemort, arrêté pour avoir tué douze moldus et un sorcier, Peter Pettigrew, son ami de toujours.

Walburga écarquillle les yeux, fixe la photo de son fils il a un  rire,de dément, on dirait un fou.
Mais elle sait qu'il n'est pas coupable. Elle le connaît, jamais il n'aurait trahi ses amis, il serait mort en les protégeant, cet article est un tissu de mensonge.
Sirius à bien des défauts, mais il est loyal. Et puis, lui, un partisan Voldemort ? Impossible. D'ailleurs il n'aurait pas tué des innocents. Il est bien trop pur, bien trop intègre.
Elle froisse le journal d'un geste rageur, le déchire.
Puis elle appelle Kreattur.
- Mon manteau. Dit elle

Il l'a regarde, surpris. Elle n'est pas sorti de chez elle depuis l'enterrement d'Orion. Néanmoins, il obéit sans poser de question.

Ils se rendent au ministère.
Au bureau des Auror, elle injurie Maugrey, le directeur, qui affirme que les preuves sont accablantes.
Il refuse de la croire, de l'écouter.

Elle repart, blessée dans son orgueil, Elle se sent humiliée.
Et  ce qui reste de son cœur est  en miette. Sirius est à Azkaban, il n'y aura pas de procès. Sa culpabilité ne fait aucun doute. À leurs yeux. À leurs yeux seulement. Car elle sa mère, que pourtant il hait du fond du cœur, sait qu'il est innocent.

La rancœur la ronge. Elle va la couver pendant un an.

Elle fait froid dans le dos, cette île,
Elle est sinistre. Et les détraqueurs qui flottent tout autour retirent tout espoir aux visiteurs qui s'y aventurent.
Mais de l'espoir ? Il y a bien  longtemps qu'elle n'en a plus. Les monstres avides lui sont indifférents.

Vêtue de noir, ses pas résonnent sur le pavé inégal. Elle passe sans les voir, les prisonniers, dans leurs cellules. Elle connaît pourtant  la plupart d'entre eux.
Cela  fait un an, qu'il est là. Un an qu' elle demande à le voir. Elle se doute bien qu'elle sera mal accueillie, elle s'en fiche, elle veut le voir. Elle en a besoin,. Peut être.. Pour expier..

Tout est gris, tout est froid, et sale.
Derriere les grilles de fer, il est là
Elle le distingue mal, dans la semi obscurité de la cellule.
Il se lève de la couche sale et défoncée, il marche jusqu'à la grille.
Sa démarche n'est plus aussi souple et assurée, une vilaine barbe lui ronge le visage, il a maigri. Mais son regard est le même.
Il la regarde comme si elle était un fantôme. Il fronce les, soucils.
Les mains de Walburga accrochent les barreaux.
- Sirius. Sa voix tremble.
- Que faites vous là, mère ? Sa voix à lui est dure, froide.
- Je voulais te voir.
- Pourquoi ? Vous êtes venue jubiler, je suppose. Vous vouliez voir de vos yeux ma déchéance ?
- Tu te trompes. Je suis venue t'apporter mon soutien. Je sais que tu es innocent. Que tu n'aurais jamais pu trahir tes, amis, et tuer ces moldus.
- Je n'ai que faire de votre soutien. Fichez le camp.
- Non, Sirius, attends. Je suis ta mère, et..
- VOUS N'ÊTES PAS UNE MERE ! VOUS ÊTES UN MONSTRE ! VOTRE  COEUR SI  TOUTEFOIS VOUS EN AVEZ UN, EST UN BLOC DE GLACE ! FICHEZ LE CAMP, JE VEUX PLUS JAMAIS VOUS REVOIR.

Il retourne dans l'ombre, et se laisse choir sur sa couche.

Il ne voit pas les larmes rouler sur le visage de sa mère.
Elle lâche les barreaux, et se retourne lentement.
Elle baisse la tête, vaincue, brisée, et repart comme elle est venue, le pas lourd,.

Walburga n'a plus rien à voir avec la femme fière et arrogante, qu'elle était jadis.
Elle a à peine soixante ans, elle en paraît dix de plus. Voûtée, les cheveux blancs, négligée, elle se traine comme une âme en peine. Elle a perdu le goût de vivre et attend la mort, promesse d'une délivrance. Elle se traîne de son lit à son salon, où sur son fauteuil à bascule, elle se perd dans le grand portrait qui la représente, aux côtés d'Orion et de ses deux enfants. Sa vie est devenue vide de sens.

Elle se balance doucement, enveloppée dans son plaid, elle ferme les yeux, et il lui semble entendre le rire de ses deux magnifiques garcons.
Elle voit leur cheveux noirs, et leurs yeux gris, posés sur elle. Morgane, qu'elle les aime.
Une douleur lancinante lui enserre la poitrine.
Elle agrippe son cœur à deux mains, mais ne  crie pas. Elle ne veut pas alerter Kreattur. Elle s'efforce de domîner la souffrance.
Elle ferme les yeux, et accueille la mort avec soulagement et reconnaissance. Puis, un voile noir s'abat sur elle. Elle sombre dans l'inconscience, emportant l'Image de ses enfants.

Walburga Black s'éteint dans le silence et la solitude, sans un cri, sans un mot, à l'image de cette vie, qu'elle n'avait pas choisi.
Juste avant de perdre connaissance. Elle murmure,
- Sirius....

Lorsque Sirius apprend la mort de sa mère, du fond de sa cellule, il ricane.
- Comment une femme qui n'a pas de cœur peut elle mourir d'une crise cardiaque ?

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