Lune

A l'extérieur du village et de la forêt, en traversant un étrange portail d'énergie de Wakfu, se trouvait une zone isolée, où l'habituelle herbe verte à été remplacée par la glace et le froid. Dans ce lieu reculé vit une Eliatrope. La peau pâle, les yeux blancs à cause de sa cécité, portant des vêtements blancs et rembourrés pour résister à la température. Elle était assise devant sa demeure, observant le ciel, comme si elle attendait quelque chose..

-Madame Lune !

La femme tourna la tête vers la voix. Elle sourit. Bien qu'elle ne puisse pas voir cette jeune fille qui vient la voir tous les jours, elle pouvait ressentir le Wakfu et la bonté.

Elle la reconnaissait souvent, vu qu'elle n'en avait qu'un seul des deux.


-Tenez ! fit la jeune Eliatrope en approchant et en tendant une poche. J'ai des chouquettes !

-Ah, merci Sora... Mais la prochaine fois, tu peux les acheter, je peux attendre. dit-elle en gardant son sourire maternelle.

-O-oui...

-Je pense préparer un petit repas ce soir, voudrais- tu te joindre à moi ?

-Oh ! Je ne veux pas déranger !

-Hihi, ne t'inquiètes pas pour ça : Je n'ai que peu de visiteurs...Tu devrais appeler tes amis aussi.

-Mes amis ?

Lune sourit, Sora hésita. C'est vrai que depuis leur « rencontre » au marché, elle s'était lié aux trois énergumènes, mais ce ne sont que des connaissances.

Après...

Elle repensa à Redd et à sa gentillesse...

Elle se souvient.


◎◎◎◎◎


Sora était allongée sur un autel en pierre. Dans un énorme temple, au sol carrelé, dessinant un dragon à six têtes, lié par un œuf de dragon. Des statues effrayantes et lumineuses.

Ses parents, l'observant, inquiets.

Ainsi que le seigneur Baltazar, accompagné par sa seconde à lunettes.

Le dragon retira sa main d'au-dessus de la jeune fille, baissant la tête.

Il ne pouvait rien faire.


-Je suis vraiment désolé. commença-t-il humblement. C'est la première fois que je vois ça.

-Une Eliatrope ne pouvant utiliser le Wakfu...Marmonna l'Eliatrope aux cheveux bleus à ses côtés.

La mère enlaça son mari. Ce dernier se leva, approchant de la petite Sora.

-...D...désolée...fit cette dernière.

-Ce n'est pas de ta faute, Sora. la réconforta le gardien d'Emrub en faisant apparaître un petit sourire sur son visage ancien.

-L'unité est une force. ajouta l'autre en souriant amicalement malgré son air sérieux.

Les larmes qui s'apprêtèrent à couler ne sortirent pas. La jeune fille se leva et enlaça ses parents.


Quoi qu'elle faisait, elle ne pouvait créer de portail. Au début, ce n'était pas gênant, mais quand ses camarades commençaient à jouer avec leurs capacités raciales, allant haut dans le ciel ou s'amusant entre eux, Sora était dans son coin, les observant, les observant aller dans le ciel brumeux.

Mais ce n'était pas grave.

L'unité est une force.


Elle ne pouvait pas utiliser le Wakfu ? Qu'à cela ne tienne ! Son tempérament serait son point fort.

Voler des petits bonbons en douce, faire son intéressante en embêtant, des insultes amicales par ci par là.

Les gens venaient vers elle. Elle les attirait.

Elle était unique.


Sortir le soir quand ses parents pensaient qu'elle dormait. Faire des « blagounettes » à ses amis.

Unique.


Se faire sermonner. Les gens ne l'approchaient plus.

Unique.


Voir tout le monde l'éviter. Les rumeurs fusaient pour le moindre larcin. Les insultes.

Unique.

Et seule.


◎◎◎◎◎


Le temps passait. Elle avait à peine dix-sept ans.

Elle sortait, errant dans la forêt...

Puis elle croisa une personne, tombée. Elle approcha.

Une Eliatrope, devant avoir plus de vingt ans, aux vêtements blancs, la peau pâle et aux yeux aveugle.

-Vous allez bien ? fit la jeune fille.

L'aveugle releva la tête, « observant » Sora. Un petit sourire apparut.

-O-oui, ne vous inqui- hurg.

Elle posa par réflexe sa main sur sa jambe. Le kimono était légèrement taché, elle a du vraiment mal tomber.

-N..ne bougez pas ! Stressa l'Eliatrope solitaire.

Elle regarda autour d'elle, essayant de savoir quoi faire. Elle partit...


Quelques minutes après une course effrénée, la jeune fille revient. Tenant dans ses mains une potion qu'elle avait « emprunté » à quelqu'un.

-T-tenez !

Elle tendit la fiole au liquide violacé à la dame qui s'était posée sur une roche.

Cette dernière tendit sa main en signe de refus.

-Merci de ton aide. Mais je n'en ai pas besoin. sourit-elle.

-Mais vous êtes blessée !

-Oui. Mais une blessure peut toujours être soignée.


Malgré ses yeux non fonctionnels, l'Eliatrope dévisageait Sora du regard, toujours aussi perdue.

-Tout le monde peut changer. Je le vois en toi que tes intentions sont bonnes. Mais elles sont cachées au fond de toi.

Sora resta silencieuse. Elle lâcha la potion qui chuta dans l'herbe d'un son feutré.

Elle partit. Elle n'avait pas besoin qu'on lui raconte quoi faire. Elle est unique, c'est sa vie...

Un jour.

Trois...

Sept.


Lune était assise à sa place habituelle, à observer l'horizon glacé de chez elle, ainsi que la demeure gelée se trouvant non loin de la sienne.

Puis elle sourit.

Elle sourit en voyant la petite flamme de bonté arriver.

Depuis, Sora vient souvent voir Lune, que ce soit pour lui apporter de quoi se nourrir (légalement, la plupart du temps), discuter où poser des questions.

Elle lui avait même offert un nouveau bonnet, grâce à l'anneau que Redd lui avait offert.


◎◎◎◎◎


Lune était chez elle, déplaçant quelques chaises pour attendre ses potentiels invités. Elle sortit le petit repas qu'elle avait préparé et le posa à la table déjà rempli des couverts.

Sa cécité n'était pas un problème.

Elle avait cette chose qu'« il » lui avait donné avant son départ.

Une pierre étrange libérant une quantité de Wakfu colossale, permettant, tel un phare dans la nuit, de discerner le moindre obstacle.

La porte se mit à toquer. L'Eliatrope mûre sourit en voyant deux sources de Wakfu.

Et la petite flamme de bonté.


◎◎◎◎◎


Le froid augmentait en Emrub, c'était très étrange.

Certains pensaient à un temps plus froid, mais cela n'était pas arrivé depuis longtemps.

L'ombre d'Eliatrope avançait vers cette étrange sensation. Le Wakfu s'accumulait à un point précis.

Et en y arrivant, l'entité compris.

Une fissure bleutée, dans l'espace. Du Wakfu s'en échappait.

Ainsi qu'un froid polaire.

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