Je venais de recevoir un appel de Ketsia, la meilleure amie de Maé pour m'informer qu'elle venait de se réveiller. Au bout de deux longues semaines, elle venait enfin d'ouvrir les yeux, ce fut le plus grand soulagement de toute ma petite vie, j'avais tellement peur de l'avoir perdu. Rien que pour ce coup de fil je venais d'interrompre un meet and greet, le jeune fan était entre Jack et moi quand mon téléphone à sonné. En voyant le prénom de Ketsia apparaitre je ne pouvais que répondre et après avoir appris la bonne nouvelle, des larmes de joies roulaient sur mes joues. J'étais tellement heureux que je n'ai pas pu m'empêcher d'informer toute la salle rempli de fans qui ont quitté la fil d'attente pour me faire un câlin groupé. C'était tellement mignon de leur part, je ne leur revaudrait jamais tout le soutien qu'elle m'ont apporté quand j'ai su qu'elle était dans le coma.

Mon manageur m'avait forcer à partir en tournée parce qu'on ne pouvait absolument pas l'annulée, trop de dates étaient prévus pour ça. J'ai pris mon mal en patience et j'ai quitté sa chambre, le coeur serré de devoir la laissé seule entouré de toutes ses machines. Ketsia m'avait fait la promesse de veiller sur elle, qu'elle passerait la voir tous les jours sans exception même si ce n'était que quelques minutes. Les gars m'ont beaucoup soutenu eux aussi, ils sont passés la voir plusieurs fois, je suis même sure qu'ils lui ont raconté pleins de petites anecdotes aussi humiliantes les unes que les autres sur moi. Les connaissant ça ne pouvait être que ça mais je leur en suis très reconnaissant de tout ce soutien.

Après le concert, j'ai pris le premier avion en direction de notre petite ville, je n'avais qu'une envie c'était de la retrouver, de la serrer à nouveau dans mes bras et de l'embrasser. J'avais aussi une grande chance d'avoir quelques jours de repos avant de reprendre la tournée, à croire qu'elle avait fait exprès de choisir le bon moment pour se réveiller.

Je crois bien que le trajet en avion a été le plus long que j'ai jamais eu tellement j'étais pressé de la revoir, elle m'avait tellement manqué. J'avais passé ces deux semaines à ressasser le passé, notre rencontre, la première fois que je l'ai embrassé,notre première fois. Rencontrer nos fans était la seule chose qui me redonnait le sourire, les voir aussi heureuse de nous voir, de rencontrer leur idoles. Les concerts étaient tout aussi magique, elles hurlaient des que je faisais la fameuse vague avec mon corps et quand Johnson ouvrait la chemise je crois bien qu'on les avait toutes perdu. Heureusement qu'elles étaient la, je n'aurais pas tenu sans elles.

Je stresse à l'idée de la revoir, j'ai imaginé les pires scénarios. Je me suis imaginé qu'en plus de son coma, elle avait perdu la mémoire et ne se souvenait plus de moi mais seulement de moi, de ce qu'on avait vécu avant son accident. Et a chaque fois c'était le même cauchemar qui me réveillait au beau milieu de la nuit, je me posais devant la fenêtre et j'observais le monde extérieur jusqu'à retrouver le sommeil. Toutes ses petites habitudes du matin avaient déteints sur moi, tout ce que j'aimais observer chez elle, je le reproduisais sans m'en rendre compte.

« Bonjour, le numéro de la chambre de Maé Davis s'il vous plait » demandais-je à l'infirmière

« Vous êtes de la famille? »

« Je suis son petit ami »

« Très bien, elle se trouve dans la chambre 202 »

Je remercie l'infirmière avant de me diriger vers l'ascenseur pour aller au deuxième étage, les couloirs d'hôpital avaient toujours cette couleur de blanc cassé vraiment déprimant pour les patients qui s'y trouvaient. Je n'ai jamais aimé les hôpitaux, l'ambiance pesante qui y régnait, la couleur des couloirs qui donnait tout de suite le cafard, le silence toujours roi dans ce genre d'endroit même lors d'urgence. Il y régnait toujours un calme plat qui pouvait être apaisant et agréable pour certains mais pour moi ça avait toujours été signe de mauvais signe quand tout était calme alors que l'on devrait s'affoler pour trouver une solution au problème au lieu de le subir. Il y a aussi ces longues minutes voire heures d'attentes avant qu'un médecin daigne se présenté pour au final annoncer une mauvaise nouvelle. Ils nous font espérer pendant des heures et par la suite détruire tout ce quoi on avait cru pendant ces longues heures d'attentes.

La porte de sa chambre était ouverte, elle était en train de discuter avec l'infirmière qui s'occupait de la soigner. Elle rigolait de plus belle, mon dieu que son rire m'avait manqué, ses petits yeux s'étaient repliés, ses joues prenaient toute la place sur son visage lorsqu'elle riait. Quand l'infirmière leva les yeux et voyait que j'étais en train de les observer, le regard de Maé suivi le sien qui se reporta sur moi et elle se mit à pleurer.

« Tu sais que tu m'as fait la peur de ma vie » dis-je en la serrant le plus possible contre moi

Je l'avais rejoint dans son lit pour être le plus près possible d'elle, elle m'avait tellement manqué que je ne voulais plus perdre un seul instant pour être auprès d'elle.

« Je suis désolé pour t'avoir causé tous ces problèmes, crois moi que ce n'était pas prévu » dit-elle en m'embrassant la joue

« Le plus dur a été de te laisser dans ce lit d'hôpital, seule avec toutes ces machines qui te permettaient de rester en vie »

« Tu sais malgré le fait que ce soit quelque chose de grave, je suis contente que ça me soit arrivé » dit-elle en posant sa tête sur mon torse

« Pourquoi? »

J'étais vraiment intrigué par ce qu'elle venait de ma dire, comment on pouvait être content d'avoir été dans le coma pendant deux semaines.

« J'ai revu mes parents. Enfin ce n'était qu'un rêve mais ça me paraissait tellement réel Jack que je n'avais pas envie de me réveiller. Je pouvais enfin passer du temps avec mes parents depuis que je les avais perdu, je les ai serré dans mes bras. L'odeur du parfum de mon père, celui de ma mère, les petites taquineries qu'ils se lançaient, le sourire de ma mère, les bras musclés de mon père quand il me prenait dans ses bras, tellement de choses qui m'avaient manqué chez eux. Ils m'ont raconté tellement de choses, ils m'en ont aussi appris, comme pour l'accident qui leur à couté la vie. Figure toi que mon père s'est toujours senti coupable, il avait voulu faire rire ma soeur et c'est ce qui leur a couté la vie mais je lui ai dit que je ne lui en voulais pas. Quant à ma mère, elle m'a dit à quel point elle était fière de la personne que j'étais devenu. Elle m'a aussi ouvert les yeux sur une chose, c'est que j'ai une famille contrairement à ce que j'ai pu penser toutes ces années. Ketsia a toujours été à mes cotés et surtout depuis que je t'ai rencontré ma famille s'est agrandit, Johnson, Nash, Sammy et j'en passe. Elle m'a montré que le bonheur était la, juste sous mon nez mais que je restais bloqué sur la perte de ma famille pour le voir. Alors ne m'en veut pas d'être restée aussi longtemps mais je voulais profiter de ce court moment qui m'étais offert »

« Je ne t'en veux absolument pas et tu le sais très bien, tu n'as pas a te justifier d'avoir voulu passer du temps avec tes parents. C'est tout à fait normal, j'aurais fait la même chose si j'avais été à ta place. Mais ta petite soeur n'était pas avec eux? »

« Non, elle n'était pas la, ils ne m'ont rien dit à son sujet mais je sais que là où elle est, elle est heureuse avec mes parents et qu'ils sont loin d'être triste. Ils ont toujours veillés sur moi, ça j'en suis sure et certaines et je sais qu'ils continueront tous les trois à me guider vers le bon chemin »