Coucou, c'est encore moi, Dracaufeu1609 ! C'est déjà le 4ème jour, on se rapproche de Noël, courage ! On compte sur votre soutien !
Maison de Fukuzawa Yukichi et Mori Ôgai, 21h
Mori était tranquillement assis sur le canapé du salon en regardant le journal télévisé, quand il entendit une clé tourner dans la serrure de la porte d'entrée et une voix annoncer d'un ton neutre :
-Je suis rentré.
Le brun se leva un peu brusquement et rejoignit Fukuzawa qui franchissait le seuil de la porte rapidement avant de lui dire d'une voix enjouée :
-Bon retour !
En apercevant son conjoint, le gris sourit et lui répondit par un signe de tête. Ce petit échange était devenu un rituel entre eux à chaque fois qu'un des deux rentrait à la maison. Même si cette formule de politesse répandue au Japon pouvait sembler anodine pour la plupart des japonais, elle était très importante pour eux. Pour l'un comme pour l'autre, c'était la première fois qu'ils avaient quelqu'un à accueillir le soir, ou bien que quelqu'un attendait leur retour. Et cette petite tradition entre eux était devenue un moyen de ce le rappeler, finalement.
Le plus jeune s'approcha à petits pas de son aîné et posa une main sur sa joue alors que l'autre l'attirai contre lui par la taille, et ils s'unirent tous les deux dans un baiser très tendre. Ils se séparèrent après un court instant et le détective parti s'assoir à la table de la salle à manger alors que le mafieux partait faire du thé. Ils profitèrent de cet instant pour échanger quelques banalités :
-Ta journée c'est bien passé ? , lui demanda Mori depuis la cuisine.
-Oui... Lui répondit-il d'une voix neutre, comme toujours.
Le brun revint alors dans la pièce avec deux tasses qu'il déposa sur la table, puis il s'assit en face de son amant et se mit à souffler lentement sur la sienne pour pouvoir boire son thé. Soudain, l'homme au yukata se souvint d'une chose et dit, tout en sortant un sachet en papier de son habit :
-Je viens de me rappeler... Mes employés m'ont donné ça.
-Ho, toi aussi ?
Le parrain désigna un autre paquet similaire, posé sur un coin de la table. En effet, dans leurs deux organisations, la tradition voulait que les employés offrent un cadeaux à leur patron en période de fête, attention souvent retournée au jour de l'an.
Alors que Fukuzawa ouvrait le fameux paquet, son conjoint le regardait faire avec attention, l'air impatient de voir ce que ça allait être. Le fameux présent se dévoila alors : une petite boîte en métal décorée de sapin et de rennes remplie de chocolat et un bocal contenant des sucres d'orges colorés. Le concerné rit intérieurement : l'idée de lui offrir un tel cadeaux venait très sûrement de Ranpo, vu sa passion des bonbons.
Cependant, quand il regarda le visage de sa moitié, il vit que celui-ci ne semblait pas partager son amusement. Il s'était de nouveau enfoncé dans sa chaise, un air de dégout sur le visage.
-Pourquoi fait tu cette tête ? Tu n'est pas content ?, lui demanda le plus âgé.
Le plus jeune soupira avant de rétorquer d'une voix lasse :
-Mes subordonnés aussi m'ont offert des sucreries, alors je suis un peu déçu. En plus, venant de Chuuya, j'avais espéré un bon vin !
-Tu sais que ce n'est pas bon pour toi.
Puis soudain, l'argenté compris le double sens de ses paroles et lui demanda :
-Mais... Tu n'aimes pas les sucreries ?
Il sembla réfléchir un moment, l'air surpris par sa question, puis dit :
-Ce n'est pas vraiment ça, c'est juste que... Je ne sais pas, ça me dégoûte un peu, en fait. C'est vrai que je n'en ai plus mangé depuis longtemps. Je ne suis plus tout à fait sûr du goût...
Le goût des sucreries... Voilà une saveur qui lui semblait bien lointaine, à présent. Pour beaucoup, c'était une saveur de l'enfance, des fêtes passées en famille, des éclats de rires et de joie, de la sensation de sécurité auprès de ses parents... Mais pas pour lui. Toutes ces émotions lui semblaient étrangères. Quand il disais qu'il avait oublié le goût des friandises, il lui semblait plus correct de dire qu'il ne l'avait jamais connu, en réalité. Pour lui, un chocolat ou un sucre d'orge restait un chocolat ou un sucre d'orge, et il n'éprouvait aucunes émotions particulières en en mangeant, ni ne ressentait aucun de ces doux souvenirs plein de nostalgie. Mais après tout, c'était ainsi. Il ne connaîtrait sûrement jamais cette saveur, et il n'allait pas pleurer.
Mais il s'interrompit dans ces pensées en voyant l'expression du visage de son partenaire, qui semblait assez surpris. Il lui dit :
-Pourtant, avec tout ce que mange Éris, j'aurai cru...
-Et bien justement, quand tu te retrouves avec ces choses poisseuses et écœurantes sous le nez presque tous les jours pendant des années, crois moi, c'est un coup à te dégoûter.
C'était la deuxième raison de son aversion pour les sucreries : l'appétit sans fin d'Éris. En effet, la petite fille en mangeait sans arrêt, et s'il ne l'avait pas trouvé si mignonne, il aurait arrêté de lui en acheter depuis longtemps tellement cela avait fini par le dégoûter. Tout ce sucre, ces couleurs criardes, ces saveurs devenues presque insupportables, et l'odeur doucereuse qui s'en dégageait et qui semblait coller à sa peau et ses habit... Non, vraiment, c'était trop pour lui, il avait eu sa dose.
Mais c'est alors que Fukuzawa lui tendit un sucre d'orge. Celui-ci lui dit, l'air terriblement sérieux :
-Tu ne peux pas dire que tu n'aimes pas si tu ne te souviens pas. Allez, goûte et fais moi confiance.
En lorgnant l'objet fatidique d'un œil méfiant, Mori secoua la tête :
-Yukichi, je viens de te le dire, j-
Avant qu'il n'ait pu finir sa phrase, l'argenté lui avait enfoncé la friandise dans la bouche. Sous l'effet de la surprise, le brun recula, et alors qu'il s'attendait à être pris de nausées, il découvrit soudain quelque chose qu'il n'aurait jamais pensé trouver. La saveur de ce sucre d'orge, pourtant si banale, fit s'allumer quelque chose en lui. Soudain, les émotions qui lui semblaient quelques minutes auparavant si abstraites retrouvèrent un sens à ses yeux, et il comprit pourquoi les gens cherchaient du réconfort auprès des sucreries. Alors qu'une douce chaleur semblait le gagner dangereusement, c'est à ce moment la qu'il comprit ce qui donnait à cet aliment si banal toute sa saveur, en tout cas pour lui : Fukuzawa Yukichi. Il était là, dans une maison confortable et chaleureuse devant un thé parfumé à manger des confiseries, mais surtout il n'était pas seul, cette fois. Il avait l'amour de sa vie à ses côté, et c'était cela qui rendait ce goût si unique. En fin de compte, s'il ne l'avait pas connu, il n'aurait peut être pas pleuré, mais ça lui aurai manqué.
Alors que le parrain de la Mafia portuaire était en proie à un véritable examen de conscience, le patron de l'Agence des détectives armés se contentait de le regarder en souriant, attendri. L'expression de son visage était tout simplement adorable, avec ses joues légèrement rougies et ses yeux grand ouverts tout émerveillés comme ceux d'un enfant. Plus le temps passait et plus il trouvait dans son attitude et son caractère des traits mignons et insoupçonnés. Et cela ne le rendait que plus désireux d'en voir plus.
Au bout d'un moment, alors que Mori s'était finalement mis à croquer dans son sucre d'orge avec entrain, savourant l'agréable saveur sucrée qui lui remplissait la bouche sans l'écœurer cette fois, son conjoint lui demanda gentiment, en passant une main sur sa joue :
-Alors, le goût te convient il à présent ?
Celui-ci le regarda un moment puis sourit, comprenant qu'il avait encore une fois tout deviné, et alors qu'il s'apprêtait à lui répondre, ils furent interrompus par Éris qui déboucha dans la pièce en courant et leur cria d'une voix outrée :
-Ben alors, Rintarô, Yuki, vous mangez des bonbons sans moi !?
À ces mots, elle se précipita sur la table et fit main basse sur le sac avant de repartir en courant en sens inverse, suivi par son hôte qui se lança à sa poursuite en trébuchant à moitié, toujours la bouche pleine.
Le gris pouffa, amusé par l'attitude puérile de sa famille. Il se dit qu'il devrait penser à remercier ses employés.
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