BISCUITS DE NOËL

Salut les enfants ! Ici Cycla ,(Asproscycla) votre despote assumée et insoupçonnée à tous ! J'ai réquisitionné les studios aujourd'hui, et ça va envoyer du lourd ! Alors attachez les ceintures, sortez vos tickets et préparez vous un chocolat chaud, le Pôle express va partir !

Pôle Express destination Noël, jour 3 : Biscuits !

Profitez bien de votre trajet, et n'oubliez pas de faire part de votre ressenti au personnel de bord, c'est important ;)

Merci de votre soutien, on s'accroche aux branches (du sapin)... Bref, je fuis suite à cette blague qualitative !

On se revoit le 5 !

Alerte : Micro Spoiler concernant les scans dans les premières lignes de dialogue, mais rien de flagrant !

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Tout avait commencé avec un bruit de casserole tombant au sol, suivi d'un grognement sinistre et d'un ricanement amusé.

Dans une autre réalité, l'après-midi aurait pu continuer normalement : Ryuunosuke, improvisé marmiton d'un jour, aurait lancé en regard d'avertissement vers sa soeur cadette, aurait ramassé ses ustensiles et épongé le sol, et aurait poursuivi la concoction d'une nourriture dont lui seul avait le secret. Mais nous nous trouvons dans une réalité au premier abord saugrenue.

D'abord à cause du cadre : les cuisines dignes d'un restaurant quatre étoiles et équipées comme ils se doit de la mafia. Situées au premier étage du bâtiment principal d'un complexe d'immeubles facilement repérable au milieu du quartier des affaires de Yokohama. Arrivés par la mer, ce serait la première que vous repéreriez, chers touristes, avant même la grande roue ! On peut dire que ne nous attarderons pas sur l'aspect incognito de la chose.

Ensuite, saugrenue de part les protagonistes mis en scène : l'assassin meurtrier des Black Lizard tirée dans la cuisine par son frère aîné, le chien de garde de la mafia Portuaire. La fratrie Akutagawa. Les dernières personnes que l'on s'attendrait à croiser à quelques fourneaux que ce soit. Tous les cuisiniers qualifiés avaient été expulsés des cuisines à grand renfort de menaces silencieuses et de regards mortels, et il était probable que certains refusent de reprendre leur poste le jour suivant suite au choc subi.

Le jeune homme aux cheveux bicolores restait penché en arborant un air mi-pensif mi agacé au dessus d'un saladier en verre contenant une substance oscillant entre le monde du solide et celui du liquide et arborant une couleur marron peu attirante. Il portait à l'occasion un tablier blanc et une sorte de charlotte du plus mauvais goût, mis de force par sa jeune soeur qui avait quant à elle poussé la plaisanterie jusqu'à enfiler un tablier à froufrous en dentelle et une toque de cuisinier immense.

"Gin, plus on avance, moins cela paraît comestible. Je doute sérieusement du fait que tu me dictes bien la recette."

"Mais non, c'est juste ton imagination. Et même si c'était le cas, est-ce ma faute si tu es mauvais en cuisine ?"

"Facile à dire pour quelqu'un qui ne fait que parler..."

"Déjà que tu m'as traînée là de force, je ne vais pas en plus participer. Et puis tu ne veux même pas que je touche à ta mixture."

Son interlocuteur baissa la tête pour cacher de légères rougeurs au niveau de ses joues et se focalisa sur ce qui était censé devenir du pain d'épices. "Était censé", le terme était important. Quelle idée avait-il eu de faire des biscuits pour Atsushi... Tout ça parce que cet imbécile bienheureux lui avait confié ne jamais avoir pu apprécier un vrai goûter de Noël, malgré son amour des fêtes...

"Hallo hallo Grand-frère, ici la Terre ? Tu m'écoutes ?"

Et sa soeur qui ne faisait que le taquiner avec ça depuis qu'il l'avait mise au courant de ce plan... Bizarrement, elle pouvait être très loquace en privé et quand il s'agissait de l'embêter.

"Pardon, tu disais ?"

"Je ne vais pas devoir tarder à partir. Tu veux que j'appelle quelqu'un pour t'aider ?"

Ryuu fronça les sourcils. Cette perspective ne l'enchantait absolument pas et sentait selon lui l'arnaque à plein nez.

"Pourquoi, tu as quelque chose de prévu ?"

"Une sortie en ville pour aller choisir des cadeaux."

Son frère fronça les sourcils. Il savait que le sien avait déjà été choisi et avait accompagné sa benjamine pour qu'ils aillent choisir ensemble les cadeaux adressés à leurs collègues et amis. Lequel avait-elle bien pu oublier ?

A moins que...

"Tu sais que je n'approuve toujours pas le fait que tu sortes avec Michizô ?"

Gin stoppa son avancée vers la sortie et se retourna, son air amusé ayant quitté son visage.

"Devons-nous réellement avoir cette discussion maintenant ?"

"Je ne lui fais pas confiance, surtout après ce qu'il a fait !"

"Il s'est repenti, et même le parrain a accepté ses excuses !"

"Qui te dit qu'il ne reste pas dangereux ? Si jamais il te brise le coeur, ce sera à moi de recoller les morceaux ! Votre relation n'est pas saine !"

"Dit celui qui sort actuellement avec l'homme qu'il a tenté de tuer un nombre incalculable de fois !"

"Ne détourne pas le sujet de conv-"

"Waouh ! Ca sent bizarre ici !" résonna une voix claire qui stoppa immédiatement leur dispute. Akutagawa frère s'immobilisa, pâlit encore plus qu'en temps normal, et se tourna de façon robotique en direction de la nouvelle arrivante.

"Elise... Que fais-tu ici ?"

"Je vous ai entendu", répondit la susnommée en souriant. "Vous avez la voix qui porte, surtout toi Ryuu !"

En entendant les gloussements de sa soeur, Akutagawa aîné se tourna vers elle l'air menaçant et prêt à crier, avant que la pseudo benjamine de la pièce ne le prenne au dépourvu :

"Qu'est-ce que c'est dans le saladier ? Ouah, le goût est surprenant mais pas mauvais ! En quel honneur ?"

"Elise éloigne toi de ce plat immédiatement !"

"Ce n'est pas un plat mais un contenant !"

"On s'en fiche, dégage de cette cuisine !"

Élise se redressa la tête droite, prête à appeler Rintarô en renfort et à crier au loup, avant d'apercevoir le livre de recette que Gin avait reposé sur le plan de travail.

"Vous cuisinez... des biscuits de Noël ?"

"Pas moi, seulement lui."

"S'il te plaît Gin tais-toi !"

Elise ne les écoutait plus, perdue dans ses pensées. Noël... des biscuits... cuisiner... des moments passés en famille... en famille...

Elle sourit de toutes ses dents, ayant trouvé un prétexte pour réunir tout le monde et s'amuser sur le dos de ses amis.

"Dites, vous pensez que Rintarô accepterait qu'on en fasse tous ensemble ?"

Ryuu s'apprêtait à répondre négativement avant que la "fillette" ne lui serve un visage larmoyant et des yeux brillants. Gin soupira devant la scène à laquelle elle assistait tandis que le visage de son frère se décomposait.

"S'il te plaît, je n'en ai jamais fait. J'ai jamais pu pratiquer ce genre de traditions de Noël. J'aimerais tellement en faire avec vous tous... Tu accepterais dis ? Dis, dis, dis ?"

Akutagawa ne savait pas comment réagir. Il sentit une chaleur oppressante dans sa poitrine. Il stressait. Sa gorge commençait à le démanger. Il se sentait de plus en plus mal. Et il savait que de sa réponse dépendrait son état mental et physique des prochaines heures, voire des prochains jours. Sa santé... ou sa vie...

Et alors que sa "supérieure" hiérarchique continuait de lui répéter la même chose à toute vitesse telle le tortionnaire expérimenté qu'elle était, il prit la décision qui allait changer la journée de tous :

"Peut-être. Tu veux que je t'accompagne lui demander ?"

Silence dans la salle. Rompu par le bruit des clefs de Gin tombant par terre, signe qu'elle était parée à sortir. La porte s'ouvrit sur Higuchi qui demanda si tout se passait bien, elle s'inquiétait de ne plus entendre de bruit. Un silence de mort lui répondit. Elise souria de toutes ses dents blanches tranchant avec sa robe rouge et commença à sautiller sur place. Et Akutagawa déglutit.

Il le savait. Dans cette réalité et à cause de nombreux facteurs bousculant sans cesse son quotidien, l'après-midi n'aurait jamais pu continuer normalement.

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Lorsque Yûkichi rentra chez lui, le soir, plusieurs éléments le surprirent. D'abord, les traces de pas dans l'entrée, signe du passage d'une personne qui devait porter des chaussures particulièrement collantes. Ensuite, des chaussettes à rennes qui ne lui appartenaient certainement pas avait été collées à la cheminée du salon, épinglées du message "Je suis dans la cuisine". Soupirant d'avance, l'homme suivit la directive avant de s'immobiliser au niveau de la porte. Un paquet l'attendait sur la table. Un paquet immense, et décoré d'un papier cadeau démodé et de rubans rouges et verts.

Cette situation était plus qu'inhabituelle : ils étaient peu à avoir son adresse, et encore moins à avoir ses clefs, pour éviter toute effraction et découverte de cadeaux de ses très chers employés dans sa demeure. Alors qui aurait pu lui offrir un tel présent ? Si tant est que ce soit un vrai présent...

Fukuzawa fit la chose qui lui paraissait la plus censée en cet instant : il se prépara une tisane.

Puis, sa tasse en main et une paire de ciseaux dans l'autre, il entreprit d'ouvrir l'emballage. Dire qu'il fut surpris par son contenu serait un euphémisme.

D'abord, un album photo dont la couverture était décorée à l'aide de paillettes dorées. À l'intérieur, un ensemble de photos de jeunes gens et d'un adulte âgé semblant se battre dans une cuisine bien équipée. Il sourit en reconnaissant une tête blonde aux yeux bleus paraissant heureuse et bien entourée. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, il n'avait jamais été jaloux et n'avait jamais éprouvé de mépris envers le lien spécial reliant Mori et Elise, bien au contraire ! Au cours de leurs années de vie commune, il avait appris à la voir comme sa propre fille et une extension de son amant. Il aimait Elise et il aimait Rintarou. L'un d'un Eros que l'âge n'avait jamais su ternir, et l'autre d'un Agape doux mais intense. Et ces deux êtres formaient une grande partie de son univers, bouleversant la monotonie du quotidien, si tant est qu'elle trouve la place pour s'y installer un jour.

Sur une des photos, son petit-ami se tenait droit derrière Akutagawa, tenant un livre de cuisine dans ses mains et souriant d'un air sadique. Nul doute qu'il avait dû s'amuser en voyant ses meilleurs éléments en proie au désespoir le plus total face aux casseroles et à la montagne de vaisselle à faire.

Fukuzawa sourit involontairement au fur et à mesure qu'il tournait les pages, découvrant un pan de la vie des deux êtres satellites illuminant son univers. Il pensa soudain qu'il faudrait peut-être qu'il les montre à Dazai et Atsushi, avant d'apercevoir dans le carton deux paquets plus petits et à leur nom. Soit, si l'auteur intentionné avait pris la peine de les emballer à part, il n'allait pas bousculer ses projets.

Il s'arrêta soudain face à une page blanche, sur laquelle un post-it affichait clairement "À vous de construire la suite..."

Interloqué il baissa la tête vers le carton et y vit un livre de cuisine dédié aux recettes de Noël. Après tout, pourquoi pas ?

Enfin, une dernière carte signalait que la personne ayant emballé le tout était Kouyou. Ils sourit en songeant que si il était la mère de l'Agence, alors Mademoiselle Ôzaki remplissait parfaitement ce rôle au sein de la mafia.

Délaissant finalement le paquet pour se diriger vers le salon, il fit un détour par la chambre pour y poser sa veste. Et se stoppa sur le seuil en apercevant Rintarô dans son lit, un sachet de biscuits sur la table de chevet la plus proche et à portée de main.

Forcément... Qui d'autre aurait bien pu avoir ses clefs ?

Souriant, il s'approcha pour le regarder d'un air tendre et déposer un baiser dans la masse de cheveux noirs du mafieux. Puis, il repartit avec un livre dans l'optique de lire dans le salon, sans oublier les biscuits au passage. En s'asseyant et en goûtant un gâteau, le Grand Patron de l'Agence en vint à penser que si se sentir bien dans sa vie de famille revenait à cuisiner en compagnie de sa moitié et de sa fille, il se mettrait volontiers aux fourneaux beaucoup plus souvent. Et puis, il trouvait à Ôgai un charme insoupçonné en le voyant en tablier...

FIN DE BISCUITS DE NÖEL