Jour 15 : Froid

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Froid

Un nuage blanchâtre de vapeur d'eau se forma quand Mori expira.
Le bout de ses doigts était gelé, et le docteur commençait à douter de leur présence.

De temps en temps, il soufflait sur ses mains jointes, dans l'espoir d'y trouver un peu de chaleur.
Espoir vain.

Mori essaya ensuite la fameuse technique qui consistait à sautiller d'un pas sur l'autre dans une attitude totalement ridicule.
Cela ne marchait pas non plus.

Il tapa ses deux mains l'une contre l'autre, chassant la neige qui s'y était déposé.
Malheureusement, le brun soupçonnait que le froid qui l'habitait n'était pas seulement extérieur, mais aussi intérieur.

Son cœur était figé, glacé, congelé, dans sa poitrine, devenant un organe inutile.

Un petit flocon de neige se déposa sur le bout de son nez, laissant une brûlure glaçante sur son passage. La scène aurait pu être féerique, si Mori ne se sentait pas à demi mort de froid.

Bientôt, il se mit à neiger de plus en plus fort, et le boss de la mafia se retrouva très rapidement enseveli de la matière blanche.

Il secoua la tête pour dégager les flocons qui s'y étaient accumulés.

Pendant un instant, Mori se demanda s'il ne valait pas mieux qu'il rentre chez lui.
À peine avait-il formulé cette pensée, qu'un sentiment amer lui mordit la poitrine, et il eut beau claquer ses mains ensembles, rien n'y fit.

Ce froid intérieur ne voulait pas le laisser.
Mori haïssait se disputer avec son compagnon.

Cela avait commencé de la manière la plus idiote qu'il soit : Fukuzawa avait attribué les tâches ménagères.
Mais dans la seconde même, Mori avait vivement protesté : il était le boss de la mafia, il n'avait absolument pas le temps de récurer les carreaux de la cuisine.

L'homme aux cheveux argentés s'était contenté de soupirer avant de barrer la feuille de papier.
Et Mori avait pensé que l'affaire était réglée.
Grave erreur.

Pas plus tard que ce matin, Fukuzawa avait explosé. Et sans plus attendre, il avait mis à la porte l'autre homme.

—"Ouvre moi ! avait protesté ce dernier. Sinon, je plante ici jusqu'à ce que tu cèdes."

Quand Mori avait vu une étrange lueur s'allumer dans le regard bleu de son conjoint, il avait su qu'il allait regretter ses paroles.

—"Eh bien, attends ici jusqu'à demain," avait rétorqué le patron des détectives.

Cela expliquait pourquoi Mori s'entêtait à patienter dans le froid.
Il avait eu le temps de réfléchir.

Et il s'en voulait énormément de ne pas avoir su remarquer les cernes qui s'accumulaient sous le visage de son partenaire.
Ou même toutes ses mises en gardes non dissimulées.

Mais Mori avait préféré fermer les yeux sur tous les signes apparents de fatigue que tentait de lui transmettre l'autre homme.
Il avait été ignorant, idiot, égoïste et c'était peu dire.

Alors son dernier espoir était de rester planter sous la neige, dans le froid de l'hiver, devant la porte d'entrée.

Mori ne céderait pas. S'il devait attraper un rhume pour que Fukuzawa accepte de l'écouter alors soit : il attraperait un rhume.

Cela ne le gênait pas plus que ça.

Un premier éternuement le secoua. Puis vint un second. Et un troisième. Et ainsi de suite jusqu'à ce que Mori en perde le compte.
Cela n'avait pas plus d'importance que ça.

Ses dents s'entrechoquaient en claquements discordants qui faisaient grincer les oreilles. Ses lèvres avaient pris une teinte bleutée. 
Cela ne le dérangeait pas plus que ça.

Mori était sur le point de se laisser tomber sur le tas de neige le plus proche, quand la porte s'ouvrit.
Un rayon de soleil tomba sur son corps gelé, le réchauffant jusqu'à la moelle épinière. Il ne s'en plaignit pas, trop heureux de ressentir une nouvelle fois de la chaleur.

La silhouette de Fukuzawa se découpa dans l'ouverture. Le docteur rassembla ses dernières forces pour tenir debout.

—"Je suis si… désolé, tu ne peux pas savoir à quel point. Ce n'est pas encore le matin, si ?
L'argenté soupira doucement.
— Non, en effet. Mais te voir dans le froid m'a brisé le cœur.
— Dis plutôt que c'est ma légendaire beauté !"

Mori ne sut jamais d'où il tira cette force pour plaisanter.
Fukuzawa ne répondit rien, se contentant d'ouvrir les bras.
Sans attendre, Mori se jeta dans l'étreinte chaleureuse, solide barrière contre le froid hivernal.

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