Jour 13 : bataille de boules de neige

Yo ! Ici Dracaufeu1609 ! Oui, encore moi, toujours pas morte XD ! Bonne lecture !

Banlieue de Yokohama, 15h

Il avait neigé, ce jour là. Comme par magie, le monde semblait avoir revêtu un habit d'une blancheur aveuglante, presque irréelle. Les toits des maisons, le haut des immeubles, les arbres, tout avait changé de couleur, tellement que l'univers semblait monochrome et homogène. Et c'est au milieu de cette étrange vision que marchait un petit groupe de personne au milieu des passants sortis pour admirer la neige.

Sur les pavés enneigés et recouverts de givre, Fukuzawa avançait d'un pas lent, semblant savourer l'instant présent. Il avait troqué son gilet d'été pour une manteau toujours aussi traditionnel, mais plus long et chaud, aux couleurs froides. Il avait aussi ressorti son écharpe, jaune ornée de cercles rouges, qui tenait solidement autour de son cou. Il observait le paysage autour de lui avec attention, signe chez lui que la beauté de la nature hivernale ne le laissait pas indifférent. Ça ne l'empêchait pas de rester attentif à son autre sujet de préoccupation principal, dont la main reposait fermement dans la sienne.

En effet, à ces côtés, Mori marchait avec beaucoup moins d'aisance. Lui était habillé du même manteau noir que d'habitude, mais au lieu de reposer sur ces épaules, son écharpe rouge était enroulée autour de son coup, lui couvrant un peu le bas du visage. Il trouvait qu'il avait l'air assez ridicule comme ça, mais l'argenté l'avait forcé à bien se couvrir pour lui éviter un nouveau rhume. Sa main gantée serrée dans celle de son partenaire, il marchait plutôt normalement, sauf que la semelle de ses chaussures à talon glissait sur le verglas et qu'il devait se rattraper à son bras pour ne pas tomber. En voyant l'air concentré et légèrement agacé de son visage, le plus grand sourit légèrement, amusé.

Devant eux courait Éris, vêtu d'un manteau marron clair qui s'élargissait vers le bas. Contrairement à son hôte, elle trottinant dans la poudreuse avec beaucoup d'aisance, sans jamais perdre l'équilibre. Bien que le ciel soit plutôt dégagé, quelques flocons tombaient encore de temps en temps sur le chemin, provenant en réalité des arbres autour d'eux. La petite fille tendait ses mains vers le ciel, et dès qu'elle sentait un flocon de neige toucher sa peau, elle qui avait enlevé ses gants depuis longtemps, elle souriait avec ravissement et riait avant de continuer sa course.

Les deux hommes la regardait en souriant, attendris. Son innocence leur était rafraichissante, et rien que de la voir leur donnait l'impression de rajeunir.

Au bout de quelques minutes de marche, où le mafieux réussi miraculeusement à ne pas tomber grâce au soutien de sa moitié, le groupe fini par arriver sur une grande avenue remplie de monde.

Là aussi, Dame nature avait revêtu son plus beau manteau blanc, recouvrant le sol de ce sable glacé et immaculé qu'était la neige. Autour d'eux, bon nombre de couples se baladaient main dans la main, alors que leurs enfants couraient dans tous les sens en se lançant des boules de neiges, ou bien fabriquaient de hauts bonshommes de neige.

En voyant toute cette animation, la blonde poussa un cris de joie en frappant dans ses mains puis courut vers la foule avant de disparaître. Ses deux "parents" ne s'inquiétèrent pas de sa soudaine disparition, sachant qu'elle ne partait jamais bien loin et qu'il leur était de toute façon impossible de la perdre.

Profitant de ce court moment de répit, Fukuzawa observait la nature. Il y avait encore pas mal d'arbres aux alentours, surtout de grands sapins dont les branches avaient conservées leurs feuilles. Le beau vert profond de leurs ramures contrastait avec la blancheur immaculée de la poudreuse. Le gris contemplait toutes ces teintes longuement, satisfait par le sentiment de paix qui le gagnait. Il adorait l'hiver et ses couleurs, ainsi que l'ambiance sereine et rassurante qui s'en dégageait. Si pour certain cette saison était synonyme de calvaire, c'était pour lui la meilleure période de l'année.

Le patron de l'Agence s'extirpa soudain de ses pensée lorsqu'il se rendit que la main du parrain n'était plus dans la sienne. Il se retourna pour contraster que celui-ci semblait avoir disparu. Il ferma les yeux et soupira avec lassitude, en se demandant où il avait encore pu bien passer, mais avant qu'il ne puisse les rouvrir, il senti une masse froide et humide s'abattre violemment dans son dos.

Il se retourna lentement pour apercevoir Mori planté derrière lui, les gants couverts de neige et un sourire narquois sur le visage digne d'un enfant quatre ans. Tout fier de son mauvais tour, il sourit encore plus largement et gloussa avant de reculer un pied, comme pour préparer sa fuite, ou pour l'inviter à le poursuivre.

Le gris se dit que c'était un jeux puérile dans lequel il ne rentrerai pas. Une demi seconde plus tard, il lançait à son tour un projectile sur son immature de petit ami.

C'est là qu'une scène assez inhabituelle se produisit, qui ne manquât pas d'attirer tous les regard des passants autour d'eux : deux hommes de la quarantaine au moins, l'un au look plutôt traditionnel poursuivant à toute vitesse le deuxième qui fuyait en dérapant à moitié, mais l'air heureux. Dès qu'ils le pouvaient, les deux protagonistes se baissaient sur n'importe quoi, un tas de neige ou un buisson, et ramassaient une boule de la matière glacée  qu'ils lançaient à la tête de l'autre, ratant magistralement leurs coups à chaque fois. Aux yeux de tous, ces deux hommes étaient deux adultes immatures qui feraient mieux de se concentrer sur des activités sérieuses : pour eux, ils étaient deux hommes qui s'aimaient, et qui, pour une fois, pouvaient faire ce qu'ils voulaient ensemble sans avoir à se soucier de leur status.

Après quelques minutes de course-poursuite, le mafieux fini par glisser sur le sol gelé et bascula en arrière avant de s'étaler de tout son long sur le dos, soulevant une masse de fine poudreuse dans sa chute. Son poursuivant failli trébucher sur lui en dérapant, mais se rattrapa in-extremis et réussit rester debout devant lui. Ils se regardèrent une demi-seconde, puis Mori se mit a rire.

C'était un son très différent du rire que ces subordonnés ou ses ennemis avaient l'habitude d'entendre : des éclats violents et presque hystériques qui montaient dans les aigus, une note dérangeante qui glaçait le sang de tous.

Mais pas cette fois.

À ce moment précis, les joues et le nez rougis par le froid, il riait à gorge déployée, l'air comblé. C'était un rire franc et spontané, qui respirait la joie et venait du fond du coeur. Un son cristallin, presque angélique, qui n'avait rien à voir avec son rire habituel.

Et Fukuzawa regardait, écoutait plutôt, fasciné. Dans ces moments là, il le trouvait vraiment magnifique. Avec son visage souriant, il semblait vraiment serein, presque innocent. Et son aîné ne pouvais que se réjouir de le voir comme ça, éprouver des sentiments d'être humain en oubliant l'espace d'un instant son rôle au sein de la mafia, voir le soleil éclairer de sa pureté sa vie tachée de meurtres et de sang. C'est dans ces moments-là qu'il se disait que, malgré ses défauts, il ne quitterai son partenaire pour rien au monde.

Au bout d'un moment, le brun cessa de rire, le visage rougi et le souffle court. Le gris se mit en face de lui, puis se pencha et tendi la main dans sa direction Il lui dit d'une voix amusée :

-Allez, viens. Ce serait dommage que tu tombe encore malade.

L'autre lui sourit et saisit sa main, qui lui semblait bien chaude sous ses gants, comparée à la neige glacée. Il se redressa d'un bond, mais, emporté dans son élan, bascula légèrement contre le torse de plus âgé, leurs visages se touchants presque. Alors que le gris resserrait sa prise autour de sa main, l'autre passa timidement sa main libre contre sa joue et rougit légèrement. Leurs regards se croisèrent, alors que le monde semblait s'être arrêté.

Alors que leurs visages se rapprochaient, le mafieux reçu soudain un projectile à l'arrière de la tête. À cause du choc, il bascula en avant et envoya accidentellement un coup de tête à son conjoint, qui poussa un son étrange à cause du choc.

Les deux se séparèrent précipitamment, Mori se tenant la nuque et le front en grimaçant alors que Fukuzawa frottait lentement son nez endolori. Puis ils se retournèrent tous les deux et virent les coupables.

À quelques mètres d'eux, Dazai et Chuuya, vêtus de d'épais manteaux, les regardaient, l'un en riant, les mains encore pleines de neige, et l'autre l'air totalement paniqué. Entre eux, Éris regardait ses deux pères avec hilarité, les yeux brillant d'espièglerie. On savait maintenant pourquoi elle était partie si précipitamment : elle avait du apercevoir les deux hommes et mettre en place ce plan. En voyant les regard furieux de leurs deux chefs, les deux fautifs se dressèrent soudain et pointèrent chacun l'autre du doigt comme pour se dégager de toute responsabilité.

La dernière chose que les deux compères virent avant de se mettre à courir fut l'éclat des scalpels du parrain, accompagné du bruit caractéristique du katana du patron qui sortait de son fourreau.

Apparemment, les badauds ne pourraient passer la journée tranquille, sans cesse interrompus par ces courses poursuites. En même temps, il ne fallait jamais déranger notre cher couple en plein ébat romantique, tout le monde savait ça.

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