Chapitre 41: Les premiers
Un peu apprehensive je finis par demander à Sebastien:
-Est-ce que t'étais amoureux de Min Jung?
Il soupire puis après une pause il dit:
-Oui, je pense que oui.
-Tu penses?
-J...je sais pas. J'ai un peu tout bloqué avec le temps quand elle m'a trompé.
Je hoche la tête puis dis:
-Hmmm...si elle n'avait pas fait ça, tu serais pas là.
-Maintenant, c'est bizarre parce que je veux dire malheureusement oui. Mais honnêtement, quelque chose me dit doucement que si elle n'avait pas fait ça je serais pas passé par la rupture. C'était comme une blessure douloureuse et on veut toujours éviter la douleur...mais je pense encore plus fort que la récompense en valait la peine.
Il me sourit et j'émets un:
-Hmmm.
-Ce qui est arrivé est arrivé.
Il hausse les épaules et je demande:
-Et si elle revenait changée? Du genre pas enragé jusqu'à la folie. Si tu pouvais mettre ta rancune de côté pour récupérer ce que t'avais.
Il me sourit amusé en plissant son regard noir et répond:
-Tu sais que t'es folle aussi?
Je grimace pour ne pas sourire et il me dit:
-Je crois que t'as oublié mon "je préfère crever".
On rit et il continue:
-Je doute que tu vas me croire parce que bien sûr personne ne va dire à sa copine "oui, je retournerais avec elle". Mais moi et Min Jung c'était plus une jolie façade pour le dehors que tu le crois. C'était...pas comme nous.
Il me sourit puis s'arrête avec un air de tristesse et me dit:
-Mais j'ai vraiment passé des semaines à ressasser nos mois ensemble avec Min Jung. Chaque partie. Je me demandais ce que j'ai pu faire pour que ça foire. Je veux dire, on se disputait pour des conneries bien sûr. Mais j'étais jamais super méchant ou blessant avec elle, parce que je détestais la voir pleurer. Ça lui arrivait très facilement. À chaque fois que quelque chose n'allait pas dans son sens. Donc je finissais par la laisser gagner.
Il soupire et continue:
-Au bout d'un moment, ça me pesait et mes parents et moi on se disputait encore plus parce que j'étais un bordel colérique et susceptible.
Je prends sa main et il étire ses lèvres avec un regard attendrissant. Il poursuit:
-On se disputait pour des conneries du genre, parce que je ne pouvais pas sortir avec elle parce que j'étais occupé. Ou j'avais parlé trop longtemps à une fille même si c'est juste amical. Ça, ça lui faisait péter les plombs de façon flippante quand on n'était que tous les deux. Il y avait aussi le fait que je reste trop avec Raj et Ivan. Il y avait aussi les rendez-vous qu'elle n'aimait pas et des trucs débiles sur lesquels elle pouvait rester colérique des jours si elle ne m'ignorait pas totalement.
Il tord ses lèvres perplexe puis me dit:
-Je suis pas débile, j'ai senti que c'était pas normal. Que c'était toxique. Mais d'un autre côté j'arrêtais pas d'essayer à cause de...en fait si, je suis débile. Parce que je me disais que...que je devais rester parce que j'avais commencé. Je sais pas, c'est de la loyauté je suppose. Mais avec toi, c'est tellement différent que je réalise encore plus à quel point c'était l'enfer avec elle.
Son rire chasse ma tristesse. Je demande:
-Quoi?
-Tu sais avant que je te demande de sortir avec moi, que je me batte avec Jamari et que je te demande de dire à tout le monde qu'on se parlait pour que je puisse éventuellement aller plus loin dans mon plan machiavélique...
Je ris et il m'imite puis continue:
-En gros avant tout ça même si j'étais pas sûr que t'allais pas me jeter je me suis un peu bourré le crâne avec des trucs sur les relations.
J'essaie de ne pas rire et réponds:
-T'as fait quoi?
Il étire ses lèvres charnues en plissant ses yeux fins puis explique:
-Je voulais pas tout gâcher. D'abord, je devais être sûr que c'était quelqu'un qui était pour moi et j'en ai vraiment l'impression. Donc j'ai continué et essayé de repérer tout ce qui n'allait pas avant. Et il y avait tous ces trucs sur la communication comme exprimer ses émotions et comprendre l'autre et l'attention, les limites personnelles et tout.
Il grimace encore avec ses lèvres voluptueuses puis poursuit:
-Et oui, malgré tout ce que j'ai lu j'oublie sur place et j'agis comme un imbécile des fois, mais tu penses pas toujours au manuel quand t'agis. Mais c'était surtout pour connaître les leçons et être plus compréhensif. Mais des fois, voilà. Comme quand t'es en colère, j'ai le défaut d'essayer de creuser même si t'es un mur.
Il soupire et ajoute:
-Mais j'arrive pas à m'en empêcher. Je veux savoir pourquoi t'es comme ça, je l'ai toujours fait. Même avec Min Jung, ça pouvait dégénérer avec elle. Mais j'ai du mal avec les non-dits. Pourtant dans les leçons justement ils disent de pas piquer les gens à répétition pour les pousser à réagir et répondre. Il faut respecter les limites personnelles, mais ouais il faut communiquer. Mais pas creuser trop tôt...je suppose que ça c'est un des trucs qui devait pas aider avec Min Jung aussi.
Je souris puis joue à faire marcher mes doigts sur son visage, ce qui le fait rire. Je continue en disant:
-C'est cool que t'y aies pensé autant. Pensé à moi.
Il prend ma puis dépose un doux baiser dessus ce qui me fait frissonner un peu. Il ajoute:
-T'en vaux vraiment la peine.
Il va me tuer. Je souris et lui réponds:
-Toi aussi, vraiment.
Il m'embrasse et ses lèvres tendres me font flotter. On finit par se séparer et à chaque fois j'ai ce manque quelques secondes. Je me calme mieux en lui disant:
-Tu sais en fait j'ai regardé un tas de vidéos sur ces trucs par divertissement pendant un moment. Je me suis quand même aussi dit que ça pourrait être utile. Mais j'ai tout oublié, du coup je suis plus mal barrée que toi.
On rigole et il me répond:
-Ça va aller, on s'en sort pas trop mal pour l'instant. On se débrouillera tout seuls avec la partie subconsciente de notre cerveau qui s'en souvient. Elle nous aidera en cas d'urgence j'espère.
On rit à nouveau puis ne pouvant plus trop retenir mon cerveau, je commence un peu nerveuse:
-En parlant de choses compliquées, je me demandais, euh...
Il répond amusé:
-Oui?
-Min Jung c'était ta première fois? Je veux dire, euh...
Il se met à rire avec ses dents nacrées contrastant avec son regard. Je fronce les sourcils et il se calme avant de dire:
-Heureusement que non.
Je fronce les sourcils en réfléchissant et il me dit moqueur:
-T'essaies de calculer là hein?
-Euh...
Je répète beaucoup ça aujourd'hui on dirait. Il résout ma question intérieure en répondant:
-J'avais 15 ans, donc y'a pire. C'était un peu avant que je me rapproche de Min Jung.
En souriant taquine, je demande:
-Je la connais?
-Sauf si t'es surprenamment aussi de Santa Fe et que tu parles espagnol, les chances sont pas élevées...enfin, tu parles espagnol, mais non, pas assez.
-Oh excuse-nous hein, c'est pour ça que t'avais travaillé ton accent hein? Pour chopper Catalina ou Sofia.
Il me regarde ennuyé puis réponds:
-C'est pas...ok peut-être un peu. Orh, oui, ça va avec Jasmine Lorenza.
Je dis moqueuse:
-Surprenant.
-À part l'accent, t'es meilleure que moi et pourtant je t'accuse pas.
-Parce que j'ai pas d'antécédents qui parlent espagnol.
Il souffle et je demande:
-Tu l'as rencontré où?
-Un complexe touristique à Palm Spring vers le Mexique.
-Tu repenses à elle des fois? Honnêtement, hein.
Je plisse les yeux en espérant l'intimider, mais il éclate de rire en plissant son regard pétillant. Il me répond:
-C'est vraiment n'importe quoi.
Je lève les yeux au ciel et il continue:
-Crois-moi tout le monde n'est pas amoureux de sa première fois, loin de là.
Moi j'espère plutôt le rester si je fais ça dans un moment de folie. Mais on n'est pas dans un conte de fées. Pourtant...
J'émets un:
-Hmmm.
Il a le regard "j'essaie de capter tes pensées". Pour l'éviter, je me remets à parler en disant:
-Tu dis ça juste parce que ça a été un fiasco.
Il étire ses lèvres voluptueuses en riant puis réplique:
-Pas du tout.
-Ah ouais? Même avec un espagnol pourri?
-Oui.
Je fronce les sourcils puis demande:
-Alors je comprends pas, pourquoi t'as pas...tu...t'es pas attaché?
-Je comprends pas, vous les filles vous avez toujours ce truc qui vous fait penser qu'on doit tomber amoureux pour le moindre truc.
-Mais c'est quand même la première fille que...avec qui t'as été si intime.
Il se remet à relever ses pommettes en riant donc je continue quand même ennuyée:
-C'est pas rien, tu lui as fait confiance. Ou si ça se trouve, t'étais juste bourré.
-Non, j'étais très sobre à 15 ans. Et je la connaissais que depuis une dizaine de jours, je crois.
-Et donc?
Il hausse les épaules et répond:
-Je sais pas, c'était son corps surtout.
Je le regarde ennuyée et en se retenant de rire il répond:
-Je dis pas ça dans le sens elle vaut rien à part ça. C'est juste honnête, c'était surtout ça qui m'attirait. Parce que sinon elle était...je sais pas. T'es pas super sociable donc peut-être...ok ok, me tape pas.
Je souffle et en plissant ses yeux d'amusement il dit:
-Non, mais je veux dire prends cet exemple. Il y a des gens avec qui ça peut juste être cordial si t'es obligé de leur parler. Mais tu vas pas faire l'effort de rester avec eux après, tu vois? Enfin oui tu vois très bien en fait je suis sûr. Je suis bête.
-Effectivement.
Il sourit en soupirant puis continue:
-Eh ben avec elle, c'était pareil. Elle me trouvait attirant, c'était pareil pour moi. On couchait juste ensemble et après on continuait nos vies de notre côté. On s'entendait pas super bien. Pas au point de se disputer, mais juste...pour moi, elle était un peu ennuyeuse. Peut-être parce que je la comprenais pas complètement. Enfin non, je m'étais fait des amis là-bas avec mon espagnol douteux. De son côté, je crois qu'elle me trouvait immature. Après, on a quitté l'endroit sans se donner nos réseaux et je lui ai pas demandé son vrai numéro. Vu que le sien était sur une ligne américaine temporaire. On s'en foutait un peu, je pense, vu qu'on pourrait pas continuer à coucher ensemble. J'ai pas vraiment entendu parler d'elle directement après.
Je me demande ce que veut dire "directement", mais je commente:
-À juste, 15 ans t'as commencé la fast life. Wow.
Il rigole puis je réponds:
-Je suis sûre que tu l'as stalké après, "directement" hein?
Coupable, il étire ses maudites lèvres trop attirantes, avant de me dire:
-J'ai peut-être fait ça un peu plus d'un an après. Vu que je me souvenais de son nom.
-Tu vois? Monsieur "on n'est rien l'un pour l'autre".
-Non, on venait juste de me tromper. Je sais pas à quoi je pensais. Peut-être la nostalgie mélangée à un truc avec mon estime de moi.
J'émets un:
-Hmmm.
En plissant ses yeux, cachant une nuit étoilée, il répond:
-Elle était toujours vraiment bonne...
Je lève les yeux au ciel et il répond en riant:
-Mais pas autant que toi.
-Oh pitié ça fait cliché le coup du "deviens pas jalouse alors que c'est un fait qu'on va ignorer pour le bien de tous".
Plus sérieux, il me dit:
-Eh arrêtes tes conneries, si je te trouvais moins belle qu'elle tu serais pas là.
-Peut-être que si grâce à mon grand cœur non?
Il me sourit, amusé et je réponds:
-Ah je vois, hmmm.
-Eh non. Hmmm ok je t'aurais pas remarqué aussi facilement. Mais si on s'était retrouvé tous les deux je pense que peut-être qu'il y aurait eu un truc. Parce que t'es vraiment cool. Je me contredis arh. Mais aller même dans un univers alternatif je suis persuadé que tu seras pas effrayante. C'est impossible, tu la battrais aussi. T'as juste une beauté à part.
Je ris à sa réponse chaotique et son sourire rêveur sur moi. Je lui dis:
-Mais du coup, tu l'as recontacté.
-Bien sûr que non, je suis pas fou. Mais je me suis bien senti un peu mieux. Du genre fier, je pense. Genre " je me suis tapé un missile en premier". Je me suis dit que j'étais pas rien.
Je rigole et puis je lui dis:
-C'est flippant que tu te bases là-dessus.
-Eh non, délire pas. Si c'était le cas, je serais encore en train de chialer dans ma chambre. J'avais ma famille et Ivan et Raj qui sont super depuis des années. J'ai de la chance, j'ai survécu.
Je demande peiné:
-Tu pleurais seul?
Il répond un peu brièvement:
-Ouais, c'est assez honteux, surtout pour elle.
-Non, ça montre que t'es pas froid.
Je lui fais un câlin et il rit en me serrant puis dis doucement:
-Ça va bien, t'inquiète pas.
-Je sais.
Je le lâche et ses lèvres me rendent mieux avec leur effet enivrant. Je lui souris et en prenant un des churros il me demande:
-Et toi du coup?
Je lui fais une bonne grimace de confusion le faisant rigoler et il continue:
-Je veux dire t'as jamais eu quelqu'un qui t'aimait et qui te hante en te cassant les couilles? Comme l'autre là?
Je souris amusée et réponds:
-Je suis jamais vraiment sortie avec les gars avec qui je flirtais pendant un moment. Ils avaient presque tous le même critère, mais je pouvais pas leur donner ça.
Je grimace et il s'amuse à secouer doucement une de mes tresses comme une vague et je ris. Il me demande:
-Donc personne à part ces idiots et les démons de colonie de vacances?
Je rigole doucement et il continue:
-T'as jamais...je sais pas, tu penses pas à quelqu'un d'autre quand je t'énerve? Je veux dire aussi, je sais pas. Hypothétiquement si mon plan machiavélique marche on sera ensemble jusqu'à ce qu'on soit des fantômes. Pour hanter le jardin.
J'ai des petits éclairs dans le ventre en me disant qu'il pense peut-être ça pour de vrai. Rester avec moi. Je lui souris et il poursuit:
-Donc hein? Donc?
-Hmmm?
-Sois un peu attentive. Je disais que d'après ce plan je serais le seul dans ta vie. T'auras pas l'occasion d'en découvrir d'autres. Tu vas pas regretter ça et te dire que tu rates des choses, non? Avoir l'impression de gaspiller ton temps? Tes expériences?
Je grimace en tordant mes lèvres ennuyées et réponds:
-Je sais à quoi tu penses. Pourquoi tu perds tes certitudes d'un coup?
-C'est pas ça...c'est juste qu'une partie de moi se souvient de ça et se dit que ça serait pas très juste. Pourquoi je devrais croire que tu t'en rendrais pas compte?
-Eh, t'es cinglé aussi. Parce que je te ferais jamais ce que cette idiote a fait. Et franchement si je suis heureuse, je vois pas de raisons de me barrer. En dehors du lycée, j'ai gravité autour de pas mal de looks et personnalités par une sorte de miracle, malgré mon aura sociale bizarre. Enfin le miracle des réseaux. Bref, j'aurais très bien pu mener l'un d'entre eux en bateau pour l'avoir peut-être une semaine ou plus en fonction de ses attentes. Mais même pour ça, aucun n'en valait vraiment la peine. Même s'ils étaient à l'aise avec mes limites, comme l'un d'entre eux l'était en fait. C'était un somnifère malheureusement.
Sebastien rit avec ses pommettes saillantes et je continue en disant:
-J'étais vraiment capricieuse pour une fille aussi bizarre, c'était chaud. Donc je préférais avoir la paix, plutôt que de rencontrer à nouveau des gars dont je connaissais surtout la voix en vocal ou appel. Ça m'évitait de tomber sur une arnaque que ce soit au niveau personnalité ou physique.
Sebastien rit et je poursuis:
-Mais après t'es arrivé.
Il étire ses lèvres charnues et dit:
-Dans le pire des scénarios, je peux me mettre au cosplay pour créer de la variété.
On rit et il demande:
-T'as vraiment vraiment jamais été amoureuse?
Je grimace un peu gênée. Il demande:
-Ah. C'est si horrible?
-Honteux.
Il m'attend en me fixant donc je souris puis soupire. Je commence à raconter:
-Ok, donc y'a genre deux ans, comme je t'avais dit la dernière fois j'étais encore accro aux réseaux. Sur Insta, je laissais toujours des commentaires bien...opinionnés, sur la plupart des post sur lesquels je tombais. C'était ma façon bizarre de sociabiliser et me sentir validée, je suppose. Et un jour, je sais pas comment ou pourquoi, un gars m'a envoyé un message sur mon compte qui est privé comme t'as vu et à l'époque il y avait toujours pas grand-chose à part des photos bizarres de moi et des collages. Heureusement, je m'en suis débarrassé.
Il rit puis dit:
-C'est dommage. Ma tête est mieux hein?
-Je peux toujours la supprimer hein.
Il rigole et je souris puis continue:
-Donc vu que je suis folle j'ai parlé un peu à ce gars et je lui ai demandé ce qu'il foutait dans mes DM. Il m'a dit qu'il voyait souvent mes commentaires sur certains posts et les trouvais drôles et peut-être que c'est un signe. Après il m'a envoyé une vidéo et heureusement c'était pas ses parties génitales.
Sebastien pouffe et lève les yeux au ciel. Je poursuis:
-C'était lui assis dans l'herbe dans un parc et il m'a dit "salut" avec mon nom de compte. Il a ajouté "désolé j'ai pas 67 ans avec un bide énorme, je suis Leo".
Je souris en m'en souvenant, mais en pensant à la suite mon sourire disparaît. Je dis:
-Donc il avait l'air vraiment mignon. Il avait des boucles blondes, de grands yeux verts et un bronzage causé pas San Francisco. Il avait aussi un grand sourire avec des fossettes. Il avait l'air d'un cliché de romance.
Avec un air stressé, Sebastien répond:
-Eh ben putain...
Je ris et reprends:
-Donc il était mignon, de façon irréelle pour moi à cette époque. Je savais pas que j'allais tomber sur quelqu'un d'autre qui l'écrase.
Sebastien rit et tapote mon nez. Je souris puis soupire avant de reprendre:
-Donc il était trop beau. C'est là que j'aurais dû savoir ce qui allait suivre. Du coup, on s'est mis à parler littéralement tout le temps pendant des semaines par messages et appels. C'était du genre on savait tout sur l'autre. Enfin presque, si ce connard n'a pas menti sur sa vie à ce point-là. Après on a prévu de se voir dans des mois parce que je voulais pas le voir trop tôt et que je pouvais pas dire à ma mère où j'allais comme ça. Il fallait au moins que je sois capable de lui dire que c'est le gars que connais depuis des mois.
Je soupire et poursuis:
-Donc on parlait tout ça et des fois mêmes par appels vidéo, rien de bizarre. Ouais, peut-être que j'étais un peu amoureuse de lui. Mais pas trop, ça m'a fait moins mal que toi, je crois, c'est passé plutôt vite bizarrement. Mais je pensais vraiment qu'il m'aimait aussi. Un jour, il m'a demandé de lui dire une des choses que j'avais refusé de lui raconter sur moi. C'est un peu sur mon passé et ouais...quand j'ai refusé, il m'a donné une réponse bizarre.
Je grimace brièvement et continue:
-Je m'en souviens pas trop, mais c'était insultant. Donc j'ai arrêté de lui parler pendant deux jours. Quand je lui ai reparlé, il m'a juste dit qu'il n'avait plus l'envie de me parler parce que j'étais coincée et c'est tout. Une fille avec qui je parlais parfois à cette époque m'a dit qu'il faisait sûrement ça avec une tonne de filles. Et franchement, ça a du sens. Faire ça pour se divertir et/ou amadouer des filles pour qu'au bout d'un moment elles lui envoient des nudes et tout ça. J'ai vu des prédateurs faire ça dans un documentaire un peu après, même si je vais sûrement très loin. Mais bon. En bref, je suis une idiote qui était trop seule.
Sebastien caresse toujours ma main quand il me dit:
-Je pense que t'as raison pour l'hypothèse, des gars jouent à ce jeu parfois. Mais t'es loin d'être une idiote.
-Je sais pas, je sais pas pourquoi je n'y ai même pas pensé. Je pensais être spéciale ou un truc du genre.
Il caresse ma joue en disant:
-Hey, t'es spéciale et ce gars est juste démoniaque et vraiment con pour ne pas l'avoir réalisé.
Je hoche la tête avec un léger sourire. Il me réconforte avec ses lèvres agréables. Je soupire après et dis:
-Mais peut-être que si j'avais parlé il n'aurait pas...peut-être qu'il n'était pas tout ces trucs horribles et c'est juste ça qui l'a....
Je sais pas. Je me remets à penser ça. J'avais arrêté.
-Désolé d'avoir remis ça.
-Non, ça va.
Il joue avec ma tresse en disant:
-Non. Tu sais t'as bien fait. T'avais absolument pas à parler si tu voulais pas lui révéler ça. Tu dois rien à personne.
Je hoche la tête pensive, mais son odeur tropicale et de bois de forêt m'approche. Il m'embrasse en caressant mes tresses et je flotte. Cette fois, c'est moi qui suis ses lèvres quand il s'éloigne, ce qui nous fait rire. Contrairement à quand il me fait ce coup, ses lèvres à lui me rejoignent à nouveau et sa chaleur me fait du bien. Quand on se détache, il prend un air plus contrarié me rendant confuse. Il me demande:
-Il t'a pas fait tant de mal? T'es sûre?
-Il m'en a fait plus que ça aurait dû...enfin, je l'ai senti plus fort que je l'aurais dû. Ça m'est aussi arrivé de pleurer, en m'endormant. C'est vraiment honteux.
Il fronce les sourcils, puis répond:
-Si t'as dit que ça ne l'était pas pour moi alors c'est pareil pour toi.
Je soupire et dis:
-Donc c'est ça mon premier amour, une histoire virtuelle. C'est pas ouf.
-L'amour virtuel ça fait moderne, même si c'est un connard. Mais bon, ça t'a fait moins mal donc c'est mieux que l'amour "je me suis fait tromper".
-Sebastien.
J'avais pourtant bien envie de rire à cause de son ton. Il me tire et dit dans mon oreille:
-Tu peux rire. Je sais que t'en as envie.
J'ai des picotements qui me traversent, mais je le pousse en disant:
-T'es trop chiant.
Son regard parfois déstabilisant brûle de malice, il me demande:
-Quoi? T'aimes pas que je chuchote dans ton oreille?
-Bouge Takahara.
Il rit, mais se love dans mon cou et l'attaque avec ses baisers qui cette fois me font rire. Je lui dis:
-On va nous virer.
Il s'arrête et m'embrasse trop rapidement pour que je le dégage pour le punir. Contre moi, il ajoute doucement:
-Je vois vraiment pas pourquoi ils nous vireraient, t'as toujours tes vêtements.
Je devrais tirer ses cheveux. Très fort pour compenser, vu qu'il s'est habitué à ça à cause de nos baisers. À la place, je me mets à pouffer et il m'imite.
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