Chapitre 39: D comme...
J'entre dans le magasin de donuts, avec ses dessins alléchants aux couleurs pastel et les gens qui y discutent. Il y a quelqu'un qui prend une commande au comptoir. J'observe le fond visible avec une partie des cuisines et souris en reconnaissant Sebastien en uniforme, avec une charlotte sur la tête. Il parle avec une fille qui semble être rousse. Je m'approche un peu, mais ils sont trop occupés à cuisiner et parler pour me remarquer. Je me glisse à la fin d'une table collée au mur et les observe. Ok peut-être que je suis folle, peut-être que c'est mes grosses insécurités ou peut-être que j'ai une intuition de fille.
Mais wow, elle a l'air euphorique quand Sebastien lui parle.
Maintenant, je repense aux fameux trucs de "work husband". Le fait qu'il lui serve de "mari de travail" parce qu'ils sont proches ne m'emballe pas des masses. Je saute presque en remarquant un autre employé qui s'est glissé près de moi. Il a l'air un peu plus vieux que moi. Il a un grand sourire animant son regard turquoise contrastant avec ses taches de rousseur. Il me dit:
-Bonjour, vous voulez quelque chose?
-Oh oui, désolé. Je squattais pas.
Il me sourit toujours en répondant:
-Pas de problème.
Je me lève et il me dit:
-Je peux prendre votre commande ici.
-Non, je veux voir les donuts...vous les avez sur la fiche du comptoir non? Ça fait des années que je suis pas venue.
-Oui, c'est là-bas. Bon retour.
J'étire mes lèvres et le suis. Derrière le comptoir, son sourire ne me lâche toujours pas quand il me demande:
-Alors?
Après avoir regardé, je réponds:
-Je vais prendre deux Circus Circus s'il vous plaît.
-C'est parce qu'il est mignon?
En étirant les lèvres grillée, j'avoue:
-Oui.
Il rigole et me dit:
-C'est pas le seul qui est mignon ici.
Face à son regard se voulant charmeur, je souris à nouveau, un peu mal à l'aise. Il ne m'a pas l'air très professionnel lui. Il s'éloigne pour récupérer ma commande. En fond, je croise le regard de Sebastien qui me sourit, ce qui me fait l'imiter beaucoup trop contente. Yeux Turquoise me tend mon sac en souriant puis me demande:
-Vous êtes sûre de ne rien vouloir d'autre?
Je réponds:
-Non merci.
Je commence à enlever mon sac à dos pour récupérer ma carte, mais il me dit:
-Non, non, c'est pour moi. Mais si ça ne vous dérange pas, vous feriez ma journée si je pouvais avoir votre numéro.
Je ris à l'absurdité du truc puis demande:
-Vous demandez ça à tout le monde en échange d'un donut?
-Non, je serais fauché sinon. Je demande seulement aux jolies filles.
Je fronce les sourcils, mais ris aussi. Je lui réponds:
-Oui, mais malheureusement j'ai...
Sebastien apparaît en manteau sans sa charlotte et dit à son collègue:
-Laisse tomber Tanner, c'est ma copine.
Tanner rit et répond:
-Wow, je savais pas que t'avais trouvé le moyen d'en avoir une.
Sebastien émet un:
-Tss.
En sortant de derrière le comptoir Sebastien prend ma main en disant:
-Viens.
Je fais signe à Tanner qui rit et demande à Sebastien en sortant:
-T'as pas du travail?
-J'ai dit que c'était une urgence.
Je rigole et on s'arrête plus loin à l'extérieur. Les coins tombants des lèvres de Sebastien et son regard me disent qu'il est contrarié. Je lui demande amusée:
-Qu'est-ce qu'il y a?
-Rien.
-T'es un menteur maintenant?
Sebastien soupire et me répond:
-Tu as eu ton donut vu que je t'ai vue le prendre, mais tu parlais encore avec lui.
Je dis en souriant:
-Ouh, tu deviens flippant. Tu sais dans le genre "t'as respiré trop près de lui, tu veux te le taper"?
Avec une moue toujours contrariée, il plisse ses yeux sombres puis dit:
-Je le connais ok. Avec les filles, il parle rarement pour parler.
-Ok, déjà j'essayais juste de pas être méchante. J'ai plus l'habitude de me débarrasser des gars comme à mon dernier job, vu que je suis toujours chez moi, je crois. Et j'avais l'air plus jeune, donc il y en avait vraiment peu qui voulaient risquer la prison. Mais j'étais en train de lui dire que j'avais un copain très jaloux.
Sebastien grogne et dit:
-Désolé.
Je souris et tapote son nez rond et réponds:
-T'inquiète.
Je m'arrête de sourire en hésitant et dis:
-Euh...
-Qu'est-ce qu'il y a?
-Ben vu qu'on est là-dessus, je crois que ta collègue a un truc pour toi.
Il fronce ses longs sourcils noirs avec un sourire confus, donc je continue:
-Aller, je pouvais la voir rayonner en rigolant comme le soleil des Teletubbies, depuis la table où j'attendais.
Sebastien se retient de rigoler moqueur et je dis:
-Oh oui c'est drôle, je t'ai espionné comme une cinglée. Je faisais que regarder comme ça ok?
Il continue en souriant:
-Après tout, tu peux être jalouse. C'est pas la première fois. Maya?
Je fronce les sourcils et réplique:
-Je le suis pas, je fais juste remarquer des choses. Tu confonds.
Il hoche la tête en plissant ses yeux et étirant ses lèvres charnues. Il répond:
-Pas besoin de flipper, Dahlia m'intéresse pas parce que je suis avec toi.
Je grimace en tordant mes lèvres puis répète:
-Parce que t'es avec moi.
-Orh, je voulais pas le formuler comme ça, mais te rappeler ça. Mais si je le voulais, j'aurais pu faire un truc avec elle, même si je suis avec toi. Donc je sais pas. Mais je suis pas comme ça et je suis avec toi donc j'ai vraiment aucune raison de déconner. En plus, faire quoi que ce soit avec une collègue c'est complètement stupide.
Je ris un peu en repensant au scandale qu'il y a eu à la glacerie où je bossais avant. Soudain, mes pensées me trainent à nouveau ailleurs et mon sourire retombe. Sebastien prend ma main et s'approche puis me demande avec un regard perdu:
-Pourquoi t'as peur?
-J'ai pas peur.
-T'es devenue une menteuse?
Je souris puis m'arrête de sourire et expire fort. Je lui raconte:
-Bon, crois-le ou non, mais j'ai eu des sortes de...situations, relations bizarres. Mais pas relations quoi ni rien d'autre, logiquement. Bref. Il y a eu les premières, avec deux gars. Pour chacun, c'était en colonie de vacances. On dirait que j'avais pris cette mauvaise habitude. Le premier gars a fini par choisir une autre fille parce qu'elle a finalement accepté de sortir avec lui. Apparemment, il lui parlait dans mon dos depuis le début. J'étais le plan B en fait. Et l'autre...
Je grimace, gênée. Sebastien m'interroge du regard donc je continue:
-J'ai refusé de le sucer donc lui aussi il s'est barré.
Il fronce les sourcils et me demande:
-T'avais quel âge?
-13 ans.
-C'est quoi ce bordel?
Je souris un peu, maintenant plus détendue. Je hausse les épaules puis continue:
-Du coup, ça n'a pas vraiment aidé ma confiance en moi avec le premier et le deuxième a enfoncé le clou. Parce que je me demande si les gars restent vraiment avec nous s'ils peuvent pas coucher. Si ça...peut-être que c'est tordu, mais quelque chose en moi me disait que c'est quelque chose qui aurait pu faire qu'ils m'auraient plus aimé. Mais vu que j'ai rien fait, ça n'a pas été le cas. Parce que je suis une peureuse qui n'a pas réussi.
Sebastien caresse ma joue avec dans ses yeux fins ce regard doux me réchauffant toujours. Il me répond:
-T'as raison, c'est tordu. Et désolé, mais c'est très stupide.
On rit et il continue:
-Ta valeur n'est pas là-dedans Amina. Le fait que ces gars étaient complètement stupides ne veut rien dire sur toi. Ça va aller t'as le temps, on a le temps. Et je vais pas tout foutre en l'air parce que j'ai des pulsions. En plus, honnêtement, frire des donuts avec Dahlia et l'odeur de l'huile m'excitent pas vraiment.
Je ris et il continue de me réconforter avec la douceur de ses lèvres. Contre mon front, il me dit:
-Mais toi, tu peux me faire de l'effet, malgré l'huile.
Je ris, mais recule en disant:
-Je devrais y aller avant qu'on te vire.
Il emprisonne ma taille et me demande boudeur:
-Pourquoi t'es venue alors? Juste m'embrasser?
-On dirait que tu vas pleurer Sebastien.
-Je vais peut-être le faire.
Je rigole puis lui explique:
-J'ai choisi le mauvais jour, je crois que j'ai confondu quand tu m'avais dit que tu finirais à cette heure avec un autre jour.
-Hmmm, ok.
Il effleure mes lèvres puis recule pour s'amuser et je ne peux m'empêcher de rire à son idiotie avant qu'il ne m'embrasse longuement. Une femme qui passe nous lance:
-On se réchauffe?!
On pouffe et Sebastien s'en va en m'envoyant des baisers avec sa main ce qui me fait rire. Je m'éloigne et quand j'atteins l'arrêt, le siège là-bas est plein. J'attends donc debout sur mon téléphone. Quelqu'un me fait soudain sursauter en m'attrapant par-derrière. En panique, je donne un coup de tête en arrière, mais la personne est trop grande et recule un peu avant de me lâcher enfin. Aussitôt, je me retourne violemment. Sebastien se trouve là, avec les mains en l'air. Il a les yeux écarquillés avec un air de victime choqué, puis dit:
-Calmos.
J'ignore l'homme qui s'est mis à nous observer, pour répondre:
-Un étranger qui t'attrape par-derrière, c'est pas très calmant.
Il rit puis je lui demande:
-Donc t'essaies activement de te faire virer?
-J'ai eu une urgence. Je suis toujours là sans faute depuis que j'ai repris et je suis rapide. Du coup, mon patron pense que je suis son nouvel employé miracle. Et j'ai jamais eu d'urgences avant, donc...
-Tes collègues m'ont vue et vont sûrement balancer, donc...
Ses pommettes se lèvent avec son rire, faisant briller ses yeux au milieu du temps déprimant. Il me répond:
-Dahlia est ma plus grande fan comme tu l'as dit et Tanner n'est pas assez bête pour faire ça. Il est cool et il veut surtout pas que je balance sur le fait qu'il drague la moitié des clientes.
Je rigole et il ouvre un peu mon manteau. Après ça, comme il aime trop le faire, il dégage ma doudoune, pour déposer de doux baisers dans mon cou. Sûrement aussi à cause de sa lenteur, je bouge un peu parce que ça me fait frissonner. Pas le froid. Il dit maintenant dans mon oreille:
-J'aime trop quand tu fais ça.
Il s'éloigne tandis que mon cœur bat trop vite à cause des nouveaux frissons causés par sa voix. Je réponds à son air amusé par:
-T'es trop chiant.
Il rigole en fermant mon manteau et je lui dis doucement:
-Le gars là-bas nous observe depuis tout à l'heure. C'est flippant.
-T'inquiète pas je suis là. Mais t'aurais pas dû me dire ça. Je vais lui donner de quoi regarder.
Sentant ses conneries venir, je siffle:
-Non. Dégage, je vais te mordre.
-Il aura droit à de l'action aussi, ouh.
Je me mets à pouffer avec cet idiot.
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