La Braise
L'état de Newt était de plus en plus préoccupant. De larges cernes violet barraient le dessous de ses yeux, et le blanc de ces derniers devenait de plus en plus rouge. Sur son visage angélique, les veines étaient proéminentes et ressortaient, noires, comme du charbon sur sa peau cireuse.
Ses cheveux blonds, d'habitude brillant, étaient ternes et commençaient à tomber. Ses mouvements déjà désordonnés, se faisaient pénibles et douloureux. Une toux, grasse, effrayante, le gagnait : « La Braise » envahissait son corps.
« La Braise », ce terrible virus échappé d'un centre épidémiologique peu après de terribles éruptions solaires, étant responsables de la destruction de la quasi-totalité des ressources de la planète Terre.
Fini l'air frais d'une fin d'été, fini les après-midi passés dans un parc à l'ombre d'un arbre. Il n'y avait plus rien.
Près de l'Équateur, il n'y avait plus d'arbres, où alors ceux-ci étaient complètement calcinés. Partout, la plupart des bâtiments, en ruine, étaient inhabitables, risquant de s'effondrer à la moindre bourrasque de vent. Enfin si vent il y avait encore. L'air était sec, aride, presque irrespirable. Il ne pleuvait plus et les seuls tempêtes qui déchiraient le ciel étaient des orages secs, dont la foudre, tellement violente, calcinait les derniers édifices encore debout et tuait les rares personnes qui osaient s'aventurer sous elle.
Mais ce n'était pas le sujet.
Quand Thomas entendit la respiration rauque de Newt et le vit vomir un liquide noir visqueux à l'odeur nauséabonde, il se dit qu'ils étaient définitivement dans la merde.
« Aller Newt, tiens bon je t'en prie ! le pria le jeune brun en portant le blond du mieux qu'il pouvait afin qu'ils puissent avancer. »
Autour d'eux, tout tombait en ruine. Les résistants bombardaient le quartier général de W.I.C.K.E.D, cette maudite organisation à l'origine de leurs malheurs. Thomas, déjà ralentit par le corps de son ami, qu'il essayait au mieux de soutenir, laissait vagabonder ses yeux bruns afin d'analyser le maximum de détail possible : il aurait été bête de se ramasser un bâtiment sur la tête par un simple manque d'attention. Sur leur droite, une voiture de leurs ennemies explosa, ce qui les obligea à s'allonger au sol pour ne pas être blessé. Les soldats du W.I.C.K.E.D, désemparés, essayaient au mieux de défendre leurs positions, ainsi que cette ville sécurisée dans laquelle ils avaient investi tant de temps et d'argent. Devant eux, Minho et Gally continuaient de courir, essayant de rejoindre le Berg, un de ces gigantesque avion créé par W.I.C.K.E.D, qu'ils avaient pu voler grâce à un certain Jorge qui savait les piloter. Dans le Berg en question devait se trouver Brenda, cette brunette intrépide qui était devenue leur amie, et qui avait en sa possession quelques flacons de remède. Du moins, Thomas espérait qu'elle avait réussit à s'en sortir et qu'elle et les futurs cobayes qu'ils avaient délivrés, étaient désormais en sécurité. Elle était la dernière chance de Newt.
« Aller Newt, encore un effort ! »
Le blond rigola nerveusement, et quand Thomas essaya de le relever, ses jambes cédèrent et il tomba au sol face contre terre.
« Aller, je ne te laisserais pas abandonner, tu m'entends ?! Tu ne m'as pas laissé faire quand j'étais sur le point d'abandonner dans la terre brûlée, alors il est hors de question qu'à mon tour je te laisse t'apitoyer sur ton sort. Tu m'as dit que tu me suivrais n'importe où, tu te souviens ? Alors viens avec moi, Newt. Je te promets que je vais te sortir de là ! »
Thomas avait appris que Newt était infecté après une engueulade. La première qu'ils avaient eu. Le brun évoquait le fait d'aller trouver Teresa, la fille qui les avait vendu à W.I.C.K.E.D, parce que c'était leur seul moyen de défaire l'organisation. Newt s'était jeté sur lui, l'avait plaqué violemment au mur, et lui avait balancé des méchancetés que jamais Thomas n'aurait pensé pouvoir sortir de la bouche de son ami. Et puis ce dernier avait semblé retrouver ses esprit et s'était excusé, perdu,. Il était flagrant que lui-même ne savait pas d'où lui venait cette réaction. Il en avait été tellement perturbé qu'il était parti s'isoler, sur le toit, ne souhaitant pas blesser à nouveau quelqu'un à qui il tenait. Évidemment Thomas avait voulu comprendre d'où venait cet accès de colère et l'avait rejoint. Alors Newt, qui avait pris sur lui trop longtemps, avait simplement relevé la manche de sa veste et avait révélé au brun le mal qui le rongeait. Il avait la Braise, et l'infection se propageait particulièrement rapidement, comme si elle tenait à se venger. La maladie le rongeait alors qu'il commençait à reprendre goût à la vie.
Alors Thomas, après s'être assis à ses côtés, le souffle court et les larmes coulant sur ses joues, lui avait dit qu'il le sauverait. Mais pourquoi faire ? Depuis qu'on l'avait envoyé dans le Labyrinthe, depuis sa tentative de suicide raté, Newt savait bien qu'il ne s'en sortirait pas. L'objectif était de sauver Minho et de mettre les autres en sécurité. Ça s'arrêtait là. Il n'y avait plus rien à faire pour lui.
Son corps était trop lourd, il ne pouvait plus bouger. Il avait même du mal à se rappeler comment on faisait pour marcher... Newt essaya donc de donner une impulsion de sa jambe valide, ce qui le fit simplement chuter au sol d'une façon plus brutale. Thomas avait essayé. Mais respirer dans cet atmosphère aride, faire attention à ce qui les entouraient et porter son ami, se révélait être épuisant. Ainsi, quand Newt défaillit, il fut incapable de le retenir. Il ne put que l'aider à s'asseoir plus confortablement, avant de se remettre debout, tournant le dos au malade, et de lever la tête en direction du ciel, afin d'essayer de retrouver son souffle. Autour d'eux, de nouvelles explosions se faisaient entendre. De toute part des incendies prenaient et de nombreux immeubles s'effondraient. Minho et Gally devaient être loin, certainement déjà dans le Berg en train de récupérer le remède...
Enfin c'est ce qu'il espérait : ils n'avaient plus beaucoup de temps, Thomas le savait et plus il y pensait, plus sa cage thoracique semblait se rétracter, l'empêchant de respirer correctement. Il paniquait. Comme le premier jour lorsqu'il était arrivé dans le bloc. Sauf que ce jour-là, Newt avait été là, lui racontant tout ce qu'il savait. Aujourd'hui, son ami ne pouvait pas le rassurer, et l'angoisse n'en était que plus forte. Jusqu'à présent, c'était Newt qui l'avait poussé à avancer, c'était grâce à lui qu'il avait gardé la tête sur les épaules et qu'ils avaient pu s'en sortir. Alors savoir qu'il était sur le point de devenir fou, sur le point de sombrer et de rejoindre les fondus, non il ne pouvait pas l'accepter.
« Thomas. »
La voix provenant certainement de haut-parleurs disséminés dans la ville le fit sursauter. Il savait pourtant à qui appartenait cette voix : Teresa.
« Thomas, s'il te plaît, il faut que tu me rejoignes. Tu es la clé, Thomas. Ton sang est la clé. »
Le jeune garçon ne savait pas quoi penser. Il n'avait plus confiance en cette fille, elle les avait trahis. Jamais il ne pourrait la pardonner pour cela. Mais si c'était vrai ?
« Souviens-toi, Brenda aurait dû avoir besoin d'une autre dose de remède. Mais elle est définitivement guérie, Thomas. S'il te plaît, il faut que tu te rende. Il n'y a pas d'autres solutions. Tu pourrais sauver tes amis... »
C'était tentant, très tentant. Mais que ferait-il si c'était un piège ? Et s'ils voulaient simplement l'enfermer pour avoir permis à leurs cobayes de s'être enfui ? Mais en même temps, maintenant qu'il y pensait, ce qu'elle avait dit au sujet de Brenda n'était pas faux. Et s'il pouvait vraiment sauver Newt ?
En pleine bataille intérieure afin de savoir ce qui était le mieux, il se retourna pour regarder Newt, qu'il s'attendait à trouver sur le sol, là où son ami était tombé quelques minutes auparavant. Seulement, Newt n'y était plus. Il se tenait plus ou moins debout, le dos voûté et la tête basse. Ce liquide visqueux noir coulait intarissablement de sa bouche, et le son rauque qu'il produisait coupa le souffle de Thomas. Et puis tout à coup tout dérapa. Alors que le brun allait dire quelque chose, Newt lui sauta dessus. Le blond avait mis tellement de force dans son geste que Thomas tomba en arrière sur le goudron. Légèrement assommé, il reprit toutefois rapidement ses esprits lorsqu'il sentit deux mains serrer fortement son cou, ce qui l'empêchait de respirer correctement.
Newt était en train de l'étrangler.
Et cette pensée lui faisait tellement mal au cœur que tout ce qu'il avait envie de faire était de se laisser faire afin de ne plus pouvoir constater l'état déplorable dans lequel se trouvait son ami. Seulement, les réflexes de son corps décidèrent le contraire et ses propres mains vinrent enserrer celles du blond, essayant de minimiser la pression sur sa trachée. Mais Thomas était en position de faiblesse et bien vite, il se retrouva dépassé.
« Newt... essaya-t-il de chuchoter alors que sa respiration se faisait de plus en plus saccadée. »
Il aurait voulu croiser le regard de son ami, que celui-ci se reprenne, s'excuse et lui dise qu'ils pouvaient continuer d'avancer... Mais ces yeux demeuraient vides.
« Newt ! dit-il alors plus fort en essayant d'inverser leurs positions, ce qui se révéla être un échec. »
Enfin, c'est ce que cru d'abord Thomas. Et puis, alors qu'il cherchait une dernière fois son regard, une petite étincelle sembla se raviver. Une petite étincelle durant laquelle il lâcha le cou du brun d'un geste rapide, comme s'il avait été brûlé, se releva vivement et attrapa quelque chose que Thomas ne reconnu pas tout de suite. Tout s'était déroulé en une poignée de seconde. L'objet que Newt avait saisit n'était autre que le pistolet qu'il avait à la ceinture. Et le fait qu'il pointait le canon sur sa tempe ne laissait aucun doute sur son intention. Le corps de Thomas réagit avant même que son cerveau ne traite entièrement le geste qu'il venait de voir. Il passa outre cette douleur sourde qu'il ressentait à la nuque et frappa de son poing droit la main du blond qui tenait l'arme. Cette dernière vola à plusieurs mètres d'eux.
« Je ne peux pas te laisser faire ça Newt... »
Son ami leva subitement la tête en sa direction, dans un geste presque surnaturel.
« Tommy s'il te plaît... implora-t-il d'une voix basse, que le brun ne reconnu pas. S'il te plaît... insista-t-il. »
Ledit Tommy restait immobile, perdu. Les larmes, qui avaient depuis longtemps envahies ses yeux coulaient désormais sur ses joues. Il ne pouvait pas faire ça. Pas à Newt. Il était égoïste de refuser, mais il ne voyait pas sa vie sans son principal pilier.
« Je ne peux pas... souffla-t-il. »
Sa réponse parut plonger son camarade dans une colère monstre.
« Tout ça c'est de ta faute ! hurla-t-il. »
Ces paroles firent tellement mal au cœur du jeune brun qu'il ne chercha même pas à éviter le violent coup de poing que le blond lui asséna. Le choc le fit se plier en deux. Le côté gauche de son visage le brûlait méchamment. Alors qu'il était penché en avant, les mains sur ses genoux, Newt s'approcha de lui, prit le canif qu'il avait dans l'une de ses poches et essaya de lui porter un premier coup qu'il évita de justesse uniquement grâce à l'intervention de Brenda, que Thomas n'avait même pas vu arriver. Il fut tellement soulagé de la voir qu'il rigola nerveusement. Malheureusement son arrivée ne plût pas au blond qui essaya de l'attaquer elle aussi. C'était sans compter sur la seringue de remède que la jeune fille tenait fermement dans sa main gauche. Alors que Newt s'apprêtait à blesser la jeune fille, celle-ci leva le bras.
« Thomas ! l'interpella-t-elle. »
Le garçon n'eut qu'à tendre la main afin d'attraper la seringue.
Le remède.
Il ne fallut à Thomas qu'une demie seconde avant qu'il ne s'approche de son ami blond et qu'il plante la seringue dans son bras. Tout aussi rapidement, il injecta le produit et regarda Newt, tomber au sol, inconscient.
« Est-ce que tu penses que ça va marcher ? demanda-t-il à Brenda qui se tenait désormais à ces côtés.
- Je ne sais pas... J'espère qu'il tiendra assez longtemps pour que tu puisses le soigner définitivement. répondit-elle simplement en jetant un coup d'œil dans le ciel. Jorge ne devrait pas tarder avec le Berg. Il faut qu'on le bouge d'ici. expliqua-t-elle en pointant le corps immobile du doigt. »
Jamais Thomas n'avait vu Newt si immobile. S'en était presque dérangeant. La seule chose qui le rassurait et qui lui redonnait un peu d'espoir, était que les veines proéminentes caractéristiques du virus commençaient à s'effacer du visage de son ami. Tout ce que le brun espéra était que Newt lui laisse le temps de le sortir de là, afin qu'il puisse être définitivement débarrassé de la Braise.
C'est fou à quel point il s'était habitué à la présence de ce garçon. Évidemment, il s'était beaucoup inquiété lorsque Minho avait été récupéré par W.I.C.K.E.D., mais avec Newt c'était différent. Il ne saurait expliquer en quoi, mais il le ressentait au fond de lui : il aurait à jamais besoin de Newt dans sa vie.
Quand Jorge fit atterrir le Berg près d'eux, Thomas, aidé de Brenda, souleva délicatement le corps de son ami et tous deux commencèrent à gagner l'avion. Ils y était presque. Mais c'était sans compter sur l'intervention d'un homme que le brun haïssait.
« Alors Thomas, tu préfères fuir plutôt que de nous aider ? Je ne te savais pas lâche. »
Il n'en fallut pas plus pour que le jeune homme réagisse.
« Brenda, je veux que tu emmène Newt jusqu'au Berg. Quoi qu'il se passe, ne t'arrête pas. D'accord ? »
La jeune femme hocha simplement la tête, passa ses bras sous les aisselles du malade et commença à le tirer jusqu'à l'étrange avion.
« Si moi je suis lâche, qu'êtes-vous, Janson ? le questionna Thomas en lui faisant face. »
L'Homme-Rat, comme aimait l'appeler Minho, perdit son sourire narquois. Et alors que le jeune homme s'attendait simplement à ce qu'il enchaîne avec une réplique sanglante, Janson choisit plutôt de sortir une arme à feu et de la pointer sur lui. Derrière lui, il pu entendre Minho et Gally, prêt à intervenir, mais d'un signe de la main, il leur fit comprendre de ne rien faire.
« Vous me traitez de lâche parce que je ne me rend pas, mais vous êtes prêt à me tuer ? Qu'est-ce qui ne va pas avec vous, Janson ? Ça ne vous a pas suffit de faire souffrir des centaines de gamins pendant des années ?! s'emporta-t-il. »
Il n'y pouvait rien, toute la rancœur qu'il ressentait à l'égard de cet homme avait été retenue bien trop longtemps.
« C'était nécessaire, Thomas. C'est ça que tu n'as jamais compris. expliqua l'autre.
- Non en effet, je ne comprends pas. Vos scientifiques devaient pourtant le savoir que c'était moi le remède, non ?
- Ce n'était qu'une supposition, nous n'en étions pas certains. avoua Janson.
- Alors pourquoi ne pas avoir fait de testes avant ?! Pourquoi avoir continué à faire souffrir tous ces gamins ?!
- Je te l'ai dit, Thomas. C'était nécessaire.
- Nécessaire à quoi ? À rassurer les rares Hommes politiques encore vivant, ou à soulager votre conscience ? Je comprends pourquoi j'ai préféré rejoindre le labyrinthe. Vous n'êtes qu'une bande de dégénérés. »
Avant qu'il ne puisse ajouter quoi que ce soit, un coup de feu retenti. S'attendant à ressentir de la douleur, Thomas ferma les yeux. Mais rien ne vint. En les rouvrant il pu découvrir Teresa, droite, derrière Janson. C'était elle qui avait tiré, blessant mortellement son patron à l'abdomen. La balle, qui avait traversée son corps avait causé une large déchirure au niveau de sa chemise. Et c'est à ce moment que la vérité éclata. Les veines proéminentes et noires qui étaient visible le prouvait : Janson avait La Braise, il n'aurait pas survécu encore longtemps...
L'homme toujours debout, regarda d'un air choqué la plaie qui saignait abondamment, puis il tomba, les genoux au sol.
« Tu aurais dû nous sauver, Thomas... »
Et alors que le jeune homme pensait qu'il en était finit de l'Homme-Rat, celui-ci fit un dernier effort : celui de lever son arme et de tirer.
Cette fois-ci, la douleur fut bien présente. Elle irradiait dans l'ensemble de son abdomen et se répandait jusque dans ses jambes, qui lâchèrent. Autour de lui il y eut plusieurs cris. Des voix féminines et masculines retentirent, sans pour autant qu'il ne puisse dire à qui elles appartenaient. Il essaya de regarder la personne qui se tenait face à lui, qui le secouait, mais sa vision se floutait, et il ne voyait plus que des tâches de couleur dues aux explosions qui retentissaient toujours autour d'eux. Avant d'être envahit par les ténèbres, il pensa à Newt. Il se sentait partir, peut-être même mourir... Mais une interrogation s'insinua dans son esprit : avant que son cœur cesse de battre, est-ce que les autres auraient le temps de sauver Newt ? Newt devait être sauvé. Et c'est sur cette dernière pensé qu'il s'évanouit.
Quand il ouvrit les yeux, Thomas s'étonna d'être encore en vie. Il cligna quelques fois des paupières afin de s'habituer à la forte lumière produite par le soleil. Il se trouvait dans ce qui semblait être un abris fait de planches de bois et de toiles. Maintenant qu'il y réfléchissait, cet abris lui disait quelque chose, mais il n'arrivait pas à mettre un lieu dessus. Autour de lui, à part une petite table, il n'y avait rien de bien intéressant. Trouvant qu'il avait assez traîné dans un lit, Thomas essaya de s'asseoir, ce qui lui causa un douloureux tiraillement le long de son abdomen. Fronçant les sourcils, il souleva son maillot et pu voir qu'un large bandage ensanglanté était posé sur sa plaie. Quand la douleur reflua, Thomas se mit sur ses pieds. Il attendit quelques secondes que sa tête arrête de tourner, puis il sortit de l'abri. La première chose qui frappa le jeune homme ce fut la présence du sable et de la plage. Cet endroit idyllique, qui avait été leur repère, lui avait manqué, et il était très heureux de pouvoir y remettre les pieds. La seconde chose qui le frappa fut l'activité autour de lui. Il devait y avoir une centaine de personnes, dont la plupart étaient des gamins. Certains travaillaient, d'autre mangeaient rassemblés en petits groupes et rigolaient. On aurait dit que tout était fini. Que la planète était sauvée. Que la Braise n'existait plus...
En parlant de ce fichu virus, où était Newt ? Thomas essaya de regarder autour de lui afin d'apercevoir la chevelure blonde caractéristique de son ami, mais il ne le vit nulle part. Une angoisse sourde s'empara de lui. Est-ce qu'à cause de lui ils n'avaient pas pu le soigner ? Est-ce qu'il était... mort ?
« Eh la brebis égarée ! Comment tu te sens ? »
Le jeune homme se retourna et tomba sur Minho qui s'approchait de lui en souriant. Ce dernier voulu le serrer dans ses bras mais sa blessure se rappela vite à Thomas, qui poussa un gémissement de douleur.
« Oh, désolé... s'excusa Minho.
- Tocard ! répondit simplement le brun en posant sa main sur la zone de son corps blessée.
- Oui et bien le tocard, lui, il est pas resté une semaine à pioncer ! Y'avait du boulot ici pour accueillir les nouveaux !
- Une semaine ? »
Minho hocha la tête. Il avait vraiment dormi tout ce temps ? Si ça se trouve il était vraiment passé près de la mort... Penser à cela lui rappela simplement qu'il n'avait pas vu Newt et, sans même s'en apercevoir, il chuchota le prénom du blond.
« Ah non, tu vas pas recommencer ! C'était assez gênant comme ça de t'entendre gémir son prénom pendant une semaine !
- Parle pour toi Minho, j'ai bien aimé moi ! dit une voix derrière eux. »
À l'entente de cette dernière, Thomas se retourna vivement. Quand il découvrit la personne qui se tenait devant lui, un sourire presque moqueur collé sur ses lèvres, les jambes du jeune homme faillirent lâcher.
« Content de te revoir sur pieds... ajouta la personne en croisant les bras. »
Thomas n'arrivait pas à parler. Il restait, là, muet, incapable de réaliser le moindre mouvement. Newt, à part de larges cernes de fatigue encore présent sous ses yeux, semblait aller bien. Il n'avait plus le teint aussi pâle que la dernière fois qu'il l'avait vu, les veines noires proéminentes avaient disparues, et il n'y avait plus aucune trace de ce liquide noir visqueux. Le brun avait même l'impression que son ami n'avait jamais été malade.
« Aller Thomas, saute-lui dessus, étrangle-le, mais fait quelque chose, tu commences à me faire peur ! ricana Minho. »
Alors il réagit. Il s'approcha vivement du blond et entoura ses bras autour de sa nuque, oubliant consciemment la douleur que lui occasionna ce geste. Il s'était tellement inquiété, il avait tellement eu peur de ne plus jamais revoir Newt... Une larme solitaire coula sur sa joue. Le blond ne mit pas longtemps avant de répondre à l'étreinte. Son sourire, auparavant moqueur, avait changé, remplacé par une moue attendrie.
« Est-ce que tu vas bien ? demanda Thomas voulant s'assurer de sa santé.
- Oui Tommy. Et c'est grâce à toi... »
Ému, Thomas lâcha son ami et se recula, vérifiant une énième fois que ce dernier ne lui mentait pas et qu'il allait bien. Il ne savait pas pourquoi, mais il avait besoin de s'assurer que Newt était bel et bien là, devant lui. Qu'il n'était pas devenu complètement fou à cause du virus, et que ses amis n'avaient pas été obligé de mettre fin à sa vie...
Plongé dans ses pensées, il ne fit pas attention que Newt avait posé ses mains sur ses joues. Lorsqu'il leva les yeux, ce fut pour découvrir les yeux brillant du blond. Et quelques instants plus tard, sans qu'il ne s'y attende, ce dernier l'embrassait.
To be continued...
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