Le devoir est une série d'acceptation
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Le devoir est une série d'acceptation
Victor Hugo
Un bon nombre d'hiver avaient vu le jour depuis cette odieuse journée, et depuis au moins tout autant de temps le colosse ne lui demandait plus d'essayer de le tuer. Ils continuaient de s'entrainer avant chaque lever du soleil, mais l'ami n'en demandait jamais trop à sa Kulka. Le colosse s'était promis de toujours veiller à son bien-être, quoi que cela lui en coute. La faucheuse ne dépassait jamais une limite qu'elle s'était imposée, il y avait bien une dizaine de saisons de cela.
Une ombre sombre s'était imposée à elle ce jour-là, elle ne l'avait jamais quittée depuis. Guettant la moindre faille dans l'épaisse armure de la Kosilka pour s'y faufiler et la posséder. Ana renforçait chaque jour son corps et son esprit aussi bien grâce a ses entrainements avec l'ami et a ses moments de solitudes, pour ne lui laisser aucune chance de la posséder. Quand elle s'isolait, sur la colline ou chez elle, Archi montait la garde férocement, n'hésitant pas une seule seconde à planter ses crocs sur le pauvre bougre qui oseraient s'approcher un peu trop de sa maîtresse.
De temps en temps l'ami la rejoignait, quand le serpent l'y autorisait.
Leur village avait lui aussi bien changé depuis ces nombreuses années. Il s'était étoffé, laissant fleurir de nombreuses maisons et une infirmerie bien plus grande aussi, non loin du terrain d'entraînement. Lui aussi avait évolué, une petite cabane en bois sans grande prétention avait vu le jour à ses côtés. Le colosse et Zoran y entreposaient leurs armes d'entraînements.
Soldats et humains se mêlaient pour toutes les taches de la vie quotidienne du village, l'ami y veillait scrupuleusement et Ana gardait toujours un œil ouvert.
Une seule chose n'avait pas changé : le rapport entre le Kosilka et son peuple. La jeune femme gardait toujours la même distance avec les siens, ne se mêlant à eux qu'en dernier recours. Malgré cela, personne n'avait jamais eu l'idée de remettre en cause son autorité ou son rang. Il leur suffisait de regarder ses yeux entièrement blancs contraster avec sa chevelure noire pour que le moindre doute ne meure.
Pourtant, quand l'un des siens lui faisait une demande elle l'écoutait et y répondait avec autant de justesse et de rapidité qu'elle en était capable. Pour elle, quand l'un des siens venait lui demander quelque chose directement, c'était un honneur alors, elle se devait d'y répondre plus que correctement.
Anton comprit qu'Ana les plaçait toujours avant elle et que son apparente froideur n'était qu'un masque uniquement créé pour son équilibre. Quelque part il admirait sa ferveur et enviait les faveurs qu'elle leur donnait.
- Kosilka ? Lui avait demandé une fois l'une des femmes de son village. Elle n'était pas très grande et chétive Ana eut envie de lui ordonner d'aller se nourrir correctement dans la cuisine à l'instant ou ses pupilles se posèrent sur elle.
D'un geste de la main, elle l'encouragea à continuer.
- Mon compagnon et mon plus grand fils ne sont pas revenus de la frontière, la voix de l'humaine tremblotait.
La frontière, une ligne invisible pour bien des gens à peine détectables pour ses soldats et affreusement voyante pour les faucheurs. Cette limite faite de sable et de terre séparait les deux territoires des Kosilkas choisis par les Zabyls.
La jeune femme avait toujours en mémoire que quelqu'un comme elle vivait à l'autre bout de leur Mira sans pour autant être comme elle. Certain des siens, qui vivaient bien trop proche de la frontière ou derrière elle, lui avait raconté que l'autre choisit par l'oublier n'avait pas les mêmes objectifs que la jeune femme. Il détruisait tout sur son passage, martyrisait et asservissait les siens sans vergogne ni honte. Quand elle l'apprit, Ana se promit de le détruire avec toute la cruauté dont elle était capable.
- Pourquoi n'étaient-ils pas avec toi quand je suis venue vous chercher ? demanda la faucheuse en se souvenant du faible nombre d'humains qui l'attendait dans un bois cette fois-là. Que des femmes et de jeunes enfants.
- Ils... Ils...
- Parle. Ordonna la kosilka sèchement à la jeune femme. La faucheuse n'aimait pas tergiverser, selon elle tout allait rapidement mieux quand on soignait une plaie avec du gros sel.
- Les autres sont venus à notre rencontre sur le territoire neutre et nous ont promis bien assez de vivre pour une dizaine de génération.
- Contre ?
L'humaine baissa le regard pour toute réponse. La jeune femme n'eut pas besoin de plus pour comprendre. Ils avaient été menacés, eux contre leurs femmes et enfants. Ana serra les dents et son bâton se mit à crépiter entre ses doigts.
- Retourne à ta tache.
La jeune femme tourna les talons sans aucune autre forme de procès, quoique quelque peu effrayé tout de même.
Ana entrepris d'aller à la rencontre d'Anton avec la ferme intention de ne plus parler aux siens.
- L'ami. Le colosse la regarda rapidement puis para une attaque qui venait de sa droite, son énorme marteau, posé sur la rambarde, faisait tout aussi peur que son propriétaire. L'arme absorbait toute la lumière qui l'entourait pour la Stoker dans ses entrailles.
- Entraîne-toi avec eux, pas d'alliance ! Toi ! On se bat ! On ne danse pas !
Lorsque le colosse rugissait, le Mira semblait s'arrêter de tourner un instant. Quand la faucheuse haussait le ton, le Mira se fissurait.
Ana fut étonné qu'il ne trébuche pas sur ses pieds quand il s'approchait d'elle.
- Je pars pour la frontière j'ai des hommes et des fils à récupérer.
- Je t'accompagne.
- Non. Tu gardes le village.
Ils s'affrontèrent du regard un moment, Anton n'avait jamais pu accompagner sa Kulka en mission à l'extérieur. Elle lui demandait toujours de garder leurs murs et lui interdisait de l'agacer au point qu'elle le lui ordonne. Autour d'eux, leurs gens retenaient leurs respirations. Personnes ici as n'avaient jamais assisté a une dispute entre eux et malgré les muscles saillants et puissants du colosse, personne n'aurait parié sur lui. La Kosilka avait ce petit quelque chose en plus de terriblement létal.
- Je serais de retour dans six jours. Conclut la jeune femme avant de tourner de nouveau les talons sans rien ajouter de plus.
- Kulka, l'ami la rejoignit en quelques pas, Zoran reprit les rênes de l'entraînement sans que les deux hommes n'échangent un mot. La frontière s'est dangereux, faut pas que tu ailles seule.
- Archi va être avec moi et je prends des spleinirs aussi.
Ils marchèrent encore un moment dans le plus grand silence, quand, enfin, ils se retrouvèrent seules leurs épaules se décrispaient.
- Ebat', tu te rends compte ?!
- Elle me l'a demandé, tu sais très bien que je ne leur dirais pas non.
- Ebat'... mugit une nouvelle fois le colosse en se frottant la nuque. Je sais, conclut-il la mort dans l'âme.
Avant qu'elle ne puisse rajouter quoi que ce soit. Il l'a pris dans ses bras. L'encerclant de ses membres tout aussi puissants que doux.
- Fais attention à toi. Elle opine du chef en saisissant les pans de son vêtement. À l'autre du septième jour, je retourne cet Ebat' de Mira.
- Je sais, soupira la jeune femme tout en respirant son odeur. Tout ira bien.
- Je sais. Soupira à son tour l'ami.
Leurs deux cœurs se déchirèrent quand ils s'éloignèrent l'un de l'autre.
Juste avant que la faucheuse ne monte sur un spleinirs, il lui embrassa les cheveux. Ana ne s'attarda pas à la regarder dans les yeux, elle ne voulait surtout pas y voir cet éclat si particulier qui le définissait.
- Kosilka ?
- Je veux que tu secondes l'ami, comprit Zoran ? lui dit la jeune femme sans un regard quand elle passa devant lui. Je ferais de mon mieux, rajouta-t-elle pour l'humaine qui la regardait avec des étoiles dans les yeux.
Ce fut tout. La faucheuse ne se retrouva pas une seule fois avant de disparaître complètement dans la forêt. Anton lui suivit du regard longtemps, ton son être le suppliait de la suivre ou au moins de l'étreindre correctement. Il ne fit que la regarder s'éloigner, découvrant une nouvelle fois sa silhouette à travers le contre-jour.
Cette mission dura exactement six jours et pour une fois, Ana ne revient pas les corps couverts de sang d'autre. Quand, au petit matin, sa silhouette découpait paresseusement la lumière, le colosse était là à l'attendre. Il fut subjugué, comme à chaque fois. Avec le temps, elle était devenue une belle femme et il n'était pas le seul à le voir.
- On dirait que tu as reçu un coup sur la tête, se moqua gentiment Zoran en voyant son ami regarder béatement leur Kosilka.
- Tais-toi...
- Un jour-chef, un jour. Termina le soldat en se levant pour s'éloigner de son chef.
Zoran connaissait les sentiments qu'entretenait secrètement le colosse pour sa Kulka et parfois, il jurerait qu'elle aussi en avait pour lui. Certains regards ne trompent pas, mais avec elle rien n'était jamais sûr, pourtant au fond, il le savait. D'après lui, cela crevait les yeux. Tout en s'éloignant d'eux, il distribua quelques ordres aussi rapidement que le colosse donnait des baffes.
- Six jours.
- Six jours, confirma le colosse en lui souriant.
- Vous êtes ici chez vous. Dis la faucheuse à la poignée d'être humain qui la suivait.
Une orde de femmes et d'enfants déboulèrent à grande vitesse vers eux, Ana du serrer les dents pour na pas fuir à toutes jambes. Elles passèrent devant eux sans un regard ou un remerciement se jetant dans les brans de leurs hommes.
- Pas eu de soucis ?
- C'était très calme, ils étaient juste sur la frontière.
- C'est étrange.
- Kosilka ? Coupa une jeune femme les joues rougies et les yeux pleins de larmes. Mon fils n'est pas là.
Ana laissa glisser son regard au loin, se gavant des effusions qui dansaient devant elle tout en priant pour que personne d'autre ne l'approche.
- Il n'y avait personne d'autre.
- Vous mentez... souffla la mère en tremblant légèrement. Vous mentez ! hurla-t-elle cette fois-ci bien plus fort !
- Non.
Possédé par sa douleur, cette mère au cœur brisé se jeta sur sa kosilka avec la ferme intention de la rouer de coups. Le temps s'arrêta, tous compatissaient à sa douleur, mais jamais, au grand jamais, on ne devait lever la main sur la seule et unique personne qui sacrifierait jusqu'à sa toute dernière étincelle de vie et de magie pour son peuple.
D'un geste, Ana captura les deux mains de la pauvre femme entre les siennes. Une rage bouillait en elle, une rage alimentée par la douleur atroce de cette femme, par l'échec de sa mission et par son geste.
Le colosse lança son poing en avant, et juste avant qu'il ne percute le ventre de la pauvre femme, Ana se mit devant. Son flan encaissa le coup de colosse, il sentit ses côtes se briser sous ses phalanges. Un bruit sourd résonna dans tout le village, alertant les soldats et humains qui se précipitèrent vers eux sans connaitre ou comprendre la véritable raison de ce drôle de sentiment. Si quelqu'un touchait la faucheuse, tout le village était concerné. Qui que ce soit.
- Écoute-moi. Commença la jeune femme en serrant les poignets de la mère endeuillée un peu trop fort. Écoute-moi, il n'y avait personne d'autre.
- Le chercher... Il faut aller le chercher ! éructa l'humaine qui rendu folle par son désespoir avait de la bave aux lèvres et les yeux fous. Le ventre de la faucheuse se tordit.
- Il est soit mort ou asservi par l'autre. Expliqua lentement, mais très froidement la faucheuse sans la quitter des yeux.
Elle ne mit à hurler une nouvelle fois, un cri de pure démence et de douleur mêlée. La Kosilka la tenait à bonne distance de son corps, elle l'a laissa se vider de toute cette noirceur se doutant que cette femme ne serait plus jamais la même. Elle aussi serait brisée a jamais.
- Tu as tort !
- Non.
- Tu mens !
- Non.
- Tu te fou de nous !
Cette fois-ci, profondément blessée par cette accusation, elle lui donna un coup de tête juste assez fort pour que l'humaine se retrouve sur les fesses. D'autres femmes rejoignirent leur amie aussi bien pour la calmer que pour la consoler.
Le colosse, qui avait assisté à la scène, comme beaucoup d'autres, bouillonnait de rage. Il du faire appel a tout son sang froid pour ne pas lui rompre le cou. Il se calma quand sa Kosilka passa devant lui en posant une main apaisante sur son ventre.
- Quelqu'un a une autre requête ?
Pour la toute première fois personne ne répondit à la faucheuse.
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