Chapitre 3

Ils parlent tous comme des animaux

De toutes les chattes ça parle mal

2018 j'sais pas c'qui te faut

Mais je suis plus qu'un animal

Balance ton quoi – Angèle

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Ça fait maintenant deux semaines que la rentrée est passée et je commence à m'habituer à ma nouvelle vie. La semaine, nous allons dans un petit café avec Méli et Dan, en sortant de l'université, pour travailler ensemble. Les cours sont intenses mais intéressants et rencontrer de vrais professionnels donne vraiment un sens à ce que nous étudions. Le soir, je rejoins mon père à la salle de sport pour qu'il me remmène et deux fois par semaine, c'est Méli qui s'en occupe à la fin de notre entraînement de volley. La seule ombre au tableau ? Mes cauchemars. Bien que je n'aie pas refais de crises depuis celle dans les toilettes, ils ne me quittent jamais et rendent mes nuits beaucoup trop courtes pour être fraîche le matin.

— Anna ? Anna, tu m'écoutes ? me demande Mélissane.

Alors qu'on s'installe à la table pour manger, je secoue ma tête pour sortir de mes pensées et souris à mon amie.

— Désolé Méli, j'étais dans mes pensées, qu'est-ce que tu disais ?

— Anna, t'es toujours en train de rêvasser ! Tu ne penserais pas à un beau blond par hasard ?

— Ah non, tu ne vas pas recommencer...

Dan me regarde de travers alors que je soupire face à l'interrogatoire de Méli. J'ai revus Gabriel depuis notre rencontre, lorsque j'étais avec mon père. Sauf que le problème c'est qu'il ne me calculait pas vraiment, à part quelques politesses. Malheureusement pour moi, Mélissane a remarqué mes regards un peu trop insistants sur le blond, pendant les entraînements, et ne m'a pas lâchée depuis.

— Laisse-la Méli, tu vois bien qu'elle ne veut pas en parler, me défend mon meilleur ami.

— Non mais c'est super important, tu ne t'imagines même pas comment elle le dévore des yeux, c'est dingue !

— Méli ! m'écrié-je

Elle me jette alors un regard qui veut tout dire : elle n'arrêtera pas avant d'avoir le fin mot de l'histoire.

— Bon écoute, oui il est magnifique, oui il est sexy à souhait et oui je ne vais pas me gêner pour me rincer l'œil mais tu vois, le problème, c'est qu'à mon avis ce n'est pas si réciproque que ça.

— Qu'est-ce qui te fais dire ça ? demande Dan.

— Nos 6 ans d'écart ? hésité-je.

Dan a la bouche grande ouverte et les yeux écarquillés.

— 6 ans ?! Romy, tu es irrécupérable.

— Merci de ton soutien Dan.

Je commence à bouder dans mon coin, vexé de voir que personne ne prend au sérieux une relation probable entre deux personnes qui ne sont pas du même âge. Mais en même temps, ils ont peut-être raison, la preuve, lui-même ne me prend pas au sérieux. Alors que je continue à faire la tête, un groupe de personnes s'approche de notre table.

— Salut beauté, dis voir, on peut s'asseoir avec vous ?

Celui qui vient de m'adresser la parole est à peine plus grand que moi. Il pose sur mon corps son regard gris orage, me faisant me sentir piégée entre ses amis et la table de la cafétéria. Il est accompagné de deux autres garçons et d'une fille qui prennent place alors même que je n'ai pas encore ouvert la bouche.

— Je crois qu'on n'a pas le choix en fait, répliqué-je.

Ils ricanent comme si je venais de sortir une bonne blague et je jette un regard incrédule à mes amis qui me regardent aussi, tout autant perdus que moi. On décide donc de les ignorer et de continuer de manger lorsque je sens une main qui se pose sur ma cuisse. Je sursaute directement et fusille le nouveau venu.

— Pour qui tu te prends exactement ?

Ses yeux ne renvoient qu'une chose : de l'amusement. Il joue, provoque et ne souhaite qu'une chose : mettre mal à l'aise tous ceux qu'il croise. Il me sourit de toutes ses dents.

— Siméon Vallas, pour te servir beauté.

— Ça me servirait bien que tu dégages ta sale paluche de mon corps, beauté, craché-je.

Ma réplique fait mouche et je sens la colère prendre le pas sur son plaisir à me déstabiliser. Dans un élan de fierté il fait glisser sa main un peu plus haut encore sur ma cuisse. Et là, je déchante complètement. Je crois qu'il ne sait pas vraiment à qui il a affaire. Je prends le verre d'eau qui était sur mon plateau, me lève brusquement et lui renverse le tout sur la tête.


Et je me dirige vers la sortie avec un dernier regard à mes amis qui sourient, comme s'ils étaient extrêmement fiers de ce que je venais de faire.

*

— Comment c'est passé ta journée ma chérie ? demande ma mère, alors que nous nous préparons à manger.

— Spéciale, on va dire...

Je vois ma mère froncé les sourcils, complètement inquiète pour sa fille chérie. Ma mère est ce genre de femme a la beauté fatale, dont le naturel rend mille fois mieux que n'importe quel artifice. Ses traits tirés marquent cependant la fatigue qui l'accable et quand on regarde mieux, on peut voir que chaque parcelle de sa peau transpire l'amertume qu'elle porte pour la vie.

— T'inquiètes pas m'man, c'est juste que j'ai versé un verre sur la tête d'un connard.

— Ton langage jeune fille ! me réprimande-t-elle.

Je regarde mon père et on explose de rire face au changement d'humeur radicale de ma mère, professionnelle dans cet art. Après le fou rire général, la discussion bascule vers un autre sujet et j'écoute distraitement mes parents parler de leur travail. Ma mère est infirmière, alors elle nous raconte toujours les blessés les plus farfelus qu'elle ait vus, comme cette fois où elle a dû soigner un mec qui s'était jeté par une fenêtre car il portait un costume de Peter Pan qui « lui conférait tous ses pouvoirs » ... Lorsque mon père commence à parler du volley et des progrès qu'il a vus, notamment chez Isaac et Gabriel, je relève la tête.

— Le point positif, c'est qu'ils sont tous potes, mais Isaac et Gabriel s'entendent vraiment bien alors ils s'entraident souvent et je pense que c'est capital pour évoluer.

J'essaye d'imaginer Isaac donner des conseils plutôt que des moqueries mais je n'y arrive pas. C'est impossible je crois, en tout cas envers moi. Pour Gabriel, c'est encore plus compliqué étant donné que les seuls fois où j'entends sa voix sont pour me saluer ou rigoler avec son coach... Mais mon dieu, quel rire ! Je suis interrompu dans mes pensées par mon père.

— Au fait, Anna, tu veux toujours m'accompagner pour voir les matches ? Parce que le premier se passe ce weekend à l'extérieur, pas très loin d'ici, alors je peux t'emmener si tu veux.

J'ai toujours apprécié accompagner mon père aux matches, déjà parce que je suis passionnées par ce sport et en prime, je peux passer gratuit !

— Compte sur moi papa, je serais là !

— Par contre je ne repartirai pas tout de suite et comme tu as cours le lendemain, je te laisserai rentrer avec les minibus.

C'est assez habituel que mon père doive rester sur place avec le coach et le manager pour repérer d'éventuelles recrues, alors ce ne serait pas la première fois qu'il me laisserait repartir avec les joueurs.

— Yes, ça marche.

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Heyyy 🌺

Le chapitre 3 est là ! Vous avez pu rencontrer Siméon...🙄 Mais aussi connaître un peu plus les parents de notre chère Anna !

Anna désespère déjà d'une quelconque relation avec Gabriel...et vous ? 😎

N'hésitez pas à me donner votre avis sur l'histoire, si elle va trop vite, si les personnages ne sont pas assez attachants. Je suis sûre que certains points de l'histoire peuvent être améliorés même si d'autres sont nécessaires pour la suite !

• À dimanche pour la suite •

Des Bisous ❣️

🤳 Insta : soreevzen

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