Chapitre 20
Lie down with me
Allonge-toi avec moi
And hold me in your arms
Et serre-moi dans tes bras
Kiss me like you wanna be loved
Embrasse-moi comme si tu voulais être aimée
Kiss me – Ed Sheeran
---
— Anna ? Qu'est-ce qu'il t'est arrivée ?
Je suis plantée devant Gab', trempée jusqu'aux os, le visage dégoulinant. Et il remarque sûrement que l'eau qui trempe mon visage n'est pas que de la pluie. Je reste là, sans rien faire à part l'observer, comme s'il pouvait régler tous mes problèmes d'un claquement de doigt et me rendre heureuse rien qu'avec un sourire. Mais non. Quoique, il n'a pas encore souri, on n'en sait rien...
— Ne reste pas là, rentre voyons ! me presse Gabriel.
Il paraît paniqué. Je ne peux pas l'en blâmer, je dois faire peur à l'heure actuelle. Il me fait rentrer et directement, il me dit.
— Qu'est-ce que tu veux Anna ? Une serviette, une douche, des vêtements ? Dis-moi ce dont tu as besoin !
Je lui souris légèrement mais même ce sourire est superficiel.
— Je ne peux pas...commencé-je, enrouée. Je ne veux pas en parler pour l'instant.
— Il n'y a pas de problème, Anna. Prends tout le temps dont tu as besoin.
Alors qu'il reste devant moi, à attendre que je lui dise ce qu'il peut faire pour moi, je me décide à faire ce qui pourrait me faire le plus de bien.
— Tu parlais d'une douche ? tenté-je.
— Oui, rigole-t-il. Je t'apporte une serviette. Tu sais déjà où est la salle de bain n'est-ce pas ?
— Oui, assuré-je.
Il disparût quelques instants et revient avec une serviette et un t-shirt dans la main.
— Je suppose que tu ne remettras pas tes vêtements mais je n'ai que ça à t'offrir.
— Ce n'est pas un peu... peu ? lui demandé-je, pas très sûre de la tête que j'aurais là-dedans.
— A moins que tu veuilles un de mes boxer...commence-t-il en ricanant.
— Non ! l'interrompis-je. C'est bon, je vais me débrouiller, merci.
Je dis tout cela à la va-vite et disparais rapidement derrière la porte de la salle de bain avant de me secouer la tête. L'image de moi en train de porter un de ces boxer ne veut pas quitter mon esprit. Je prends une douche rapide mais très réparatrice. Elle fait un bien fou ! Je me décide alors à enfiler le t-shirt de Gabriel et me rassure très vite. Je suis loin de l'apparence que j'imaginais. Au lieu qu'il me frôle le bas des fesses, il descend bien sur mes genoux. C'est clair que c'est beaucoup moins sexy que je ne le pensais mais je serais bien... couverte. Je sors vite de la salle de bain et vois que Gabriel a préparé tout un repas sur la petite table devant le canapé.
— Allez, viens. J'ai prévu un film, me dit-il doucement.
Je ne peux m'empêcher de sourire face à l'attention qu'il me porte alors qu'il ne connaît même pas la raison de mon état.
— Ça va mieux ? me demande-t-il.
J'hoche la tête pour lui signifier que mes larmes sont passées et prends place à ses côtés.
— Quel chef cuisto ! m'exclamé-je en voyant mon assiette remplies de pâtes avec une saucisse.
— Qu'est-ce que tu veux ! Je ne comprends toujours pas qu'on ne m'ait pas appelé dans un restaurant !
Il rigole et me fais un clin d'œil rapide avant de démarrer le film. J'en profite pour boire un grand verre d'eau. Je pense que pleurer autant m'a complètement déshydratée ! Je suis captivée par le début du film et remarque seulement après quelques scènes que je n'ai toujours pas touchée mon assiette et que je meure de faim. Lorsque la première bouchée rentre en contact avec ma langue, un son sort de mes lèvres tellement cela fait du bien de manger. Gabriel tourne la tête, surpris, et me regarde en haussant les sourcils.
— Quoi ? dis-je, sur la défensive. J'avais faim...
— Je n'ai rien dit ! s'exclame-t-il en levant les mains. Mais... enfin non rien !
Il commence à rire tout seul et je décide de lui faire regretter directement.
— Avoue juste que tu rêves que ce son sorte pour toi, lui soufflé-je.
— Ne t'inquiète pas bébé, je t'ai déjà entendu gémir quelque chose de bien plus érotique !
— Ce n'était pas du tout pareil, déclaré-je, de mauvaise foi, bien que son surnom m'arrache un sourire.
— Non ! c'est vrai que tu n'étais pas en train de bouffer ! ricane-t-il.
— Qu'est-ce que tu veux, lui glissé-je sensuellement, déguster une saucisse me fait toujours le même effet.
Cette fois, c'est lui qui détourne les yeux. Il a très bien compris le sous-entendus que j'ai voulu placer dans ma phrase. Je continue de manger mon assiette en regardant le film. Mais lui ne touche plus la sienne. Au début j'ai souris, mais je vois que lui ne souris plus du tout. J'ai même l'impression qu'il fait la tête. Est-ce que j'ai dit quelque chose de mal ?
— Gabriel ? Ça va ?
Aucune réponse, il ne bouge même pas son regard, toujours fixé sur la télé.
— Gab' ? Tu m'écoutes ?
Non. Toujours rien. Il me fait vraiment la gueule et je n'ai aucune idée de pourquoi. Mais là, le temps devient long et déjà que mes parents m'ont pris la tête, ce n'est pas pour aussi perdre Gabriel pour des conneries. Alors je décide de le faire réagir, je m'étends de sorte que ma tête repose sur ses genoux et je reste dans cette position, en le fixant.
— Arrête de faire ça.
Ah ! Monsieur a une langue apparemment !
— Faire quoi ? le provoqué-je.
— Ça.
— Ok, mais tu me dis ce qu'il ne va pas !
Il soupire et se lève brusquement du canapé, faisant retomber ma tête sur les coussins du sofa. Je me relève, sans rien comprendre. C'est là qu'il commence à parler.
— C'est toi ! Ta faute ! Toi et tes phrases à la con, tes sous-entendus débile ! Tu veux me chauffer c'est ça ? Bien joué, félicitation ! Ça marche du tonnerre ! C'est con, je trouvais qu'on s'entendait bien mais là, j'ai juste l'impression que tu as envie que je te baise et puis basta !
Il est à bout de souffle et moi je le regarde les yeux écarquillés. C'est l'hôpital qui se fout de la charité là ? Moi ne vouloir que le baiser ? La première fois que je l'ai vu, je voulais qu'il m'emporte sur son cheval blanc jusque dans le pays des merveilles ! C'est vraiment ce qu'il pense ?
— Tu te fous de moi, j'espère ? m'emporté-je. Dois-je te rappeler lequel d'entre nous d'eux baise tout ce qui bouge ?
Gabriel de passe une main sur le visage.
— Non ! crache-t-il. Je t'interdis de renverser la situation comme ça parce que c'est faux ! Je n'ai jamais baisé plusieurs filles en même temps ! Je n'ai même pas baisé depuis un mois, alors comment peux-tu oser dire ça ?
Un mois. Un putain de mois. Il y a un mois, j'ai pris l'avion. Il y a un mois, il m'emmenait dans un bar. Il y a un mois, il m'embrassait pour la première fois. Si c'est vraiment ce qu'il pense, et qu'il en est tant dérangé par le fait que je le chauffe, est-ce que ça veut dire que ce n'est pas ce qu'il veut ? A cette révélation, mon ventre fait un looping. Oui, oui, un looping. Je me demande si ma tête n'en fait pas un aussi. Gabriel veut me baiser. Enfin non, au contraire... et puis merde, je m'embrouille moi-même : il ne veut pas uniquement me baiser.
— Gabriel... tenté-je.
— Laisse tomber ! me coupe-t-il.
Avant qu'il ne tourne définitivement les talons, je le prends par le poignet et je fais se rassoir sur le canapé. Une fois qu'il est installé, je l'enjambe et m'assois à mon tour sur ses cuisses. Je prends son visage entre mes main et actuellement, je me fous complètement du fait que le t-shirt soit remonté sur mes cuisses et que ma culotte rentre directement en contact avec son pantalon. Je ne sais même pas quoi dire. Je m'approche de lui et l'embrasse désespérément. Comme pour lui signifier tout ce que je ne sais pas exprimer. Puis je me recule pour lui faire face.
— Gabriel, bien sûr que je sous-entends plein de truc et que quelques fois, ça peut paraître bancal voire mal placé, mais c'est comme ça que je suis. Je peux te jurer que je ne le fais pas juste dans l'optique de vouloir faire la forceuse avec toi. C'est comme ça que je suis, toujours franche, à plaisanter et avec une répartie de dingue, on peut se l'avouer.
Il me regarde de travers comme pour me dire que je commence un peu à exagérer et je m'arrête un instant pour reprendre mon souffle.
— Mais Gab', continué-je, oui j'ai déjà pensé au fait que tu me baises. Enfin non. Non. Je n'aurais pas dû dire ça. Je peux te promettre une chose, on ne baisera jamais ensemble.
Il fronce les sourcils et je le regarde dans les yeux.
— Quand on le fera, je ne te baiserai pas Gabriel, je te ferais l'amour.
Il continue de me regarder sans rien dire. Puis au bout d'un moment, il commence à sourire et me caresse la joue avant de foncer une nouvelle fois sur mes lèvres. C'est vrai qu'il a bien meilleur goût qu'une saucisse ! Il me soulève en me prenant sous les cuisses pour m'emmener dans la chambre et me poser sur le lit. Ses lèvres n'ont pas quitté les miennes et nos langues se sont jointent à la partie. Je passe ma main sous son t-shirt et dessine ses abdos avec mon doigt avant de remonter un peu plus haut. Ça doit avoir un effet de torture sur lui car il s'écarte pour retirer le tissu qui couvrait son corps et le jette plus loin avant de revenir à la rencontre de mes lèvres. Il me fait déjà perdre les esprits et je ne peux nier le fait qu'il soit juste magnifique. Une main dans son dos, je tire sur ses boucles avec la deuxième, ce qui fais sortir un délicieux son rauque de sa bouche. Après quelques instants, il s'écarte et déclare en souriant, fier de me laisser frustrée.
— J'espère que tu as sommeil, parce que te faire la gueule m'a épuisé !
Je rigole et le regarde en secouant la tête.
— La faute à qui ? l'accusé-je.
— Et ça ? dit-il, en pointant le haut de son jean déformé. La faute à qui ?
— Une bonne douche froide sera ta meilleure amie ce soir, souris-je d'une oreille à l'autre.
Il se prend la tête entre les mains avant de soupirer.
— Et moi qui pensait que tu voulais juste me baiser ! Quel con !
Je rigole franchement cette fois et il disparaît dans la salle de bain. Alors que je m'allonge dans le lit, je suis presque endormie lorsqu'il arrive et se cale contre moi pour entourer mon corps avec un de ses bras. Seulement, c'était trop beau pour durer. Et quand je rouvre les yeux, c'est pour me retrouver dans une obscurité totale, attachée, et paniquée. Plus les cauchemars avancent, et plus j'ai l'impression d'être de moins en moins épuisée pendant ceux-ci. Comme s'ils voulaient enfin me montrer tout ce que j'ai toujours voulu oublier. Malheureusement, cet état me permet seulement d'être encore plus encline à avoir peur. Je me débats de toutes mes forces contre un ennemis invisible qui entoure mes poignets pour me maintenir allongée. Je crie. Pour la première fois, je crie. Mais un autre cris surpasse les miens.
— Anna ! Anna !
Je me réveille en sursaut, Gabriel au-dessus de moi, en train de maintenir mes poignets dans l'optique que j'évite de lui donner des coups. Lorsqu'il voit que j'ouvre les yeux, il soupire en se laissant retomber sur le côté.
— Anna... Tu m'as fait tellement peur ! Ça va ?
Je le regarde, terrifiée. Autant la première fois, il a pris ça pour une simple crise d'angoisse, autant là, il a vu que c'était sérieux. Et ça me fait totalement flippée.
— Gab'... Je suis...je suis désolée.
Les yeux à demi fermés, il repasse un bras autour de moi et plonge sa tête dans mon cou.
— On s'en fout, rendors-toi, tu en as besoin. Je suis là. Ne t'en fais pas, je suis là.
Je soupire, soulagée d'éviter les questions en pleinenuit. Je sens déjà que sa respiration a repris un rythme lent, indiquant qu'ils'est rendormi. Et moi, je le regarde en me disant que je n'aurais pas pudormir en meilleure compagnie
---
Heyyy 🌺
Je dois avouer que je me suis éclatée à écrire ce chapitre ! 😂 Il est d'ailleurs plus long que d'habitude mais il marque un tournant ! On sait un peu plus ce que Gab' pense réellement de cette relation même si c'est encore loin d'être gagné !
Un grand pas est franchi et pourtant, ils ne s'officialisent pas comme couple...mon petit doigt me dit que ça va commencer à freiner Anna 🤭
Sinon, autre point important, Gab' doit commencer à se douter que quelque chose ne va pas. Déjà l'arrivée fracassante d'Anna et son petit cauchemar...
• Prochain chapitre mercredi •
Des Bisous ❣️
🤳 Insta : soreevzen
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top