Vers le bonheur
Je pense que même si même si je m'en sors, même si j'arrive à oublier, même si j'arrive à pardonner, je ne serai jamais véritablement heureuse.
Car pour être heureuse il faut réussir à oublier mes pensées.
Il faut savoir arrêter de réfléchir tout le temps tout le temps tout le temps à pourquoi à comment ça comment ça aurait été si j'avais fait ce choix si j'avais décidé comme ça si cett personne était restée près de moi.
Je ne serai jamais être véritablement heureuse car j'ai beaucoup trop beaucoup trop beaucoup trop de sentiments beaucoup trop beaucoup trop exacerbés.
Tu sais, j'ai trop de sentiments qui vont dans tous les sens, et donc j'aurai toujours une part de moi qui sera triste.
Y a pas longtemps, j'ai lu une histoire dans laquelle un groupe d'amis faisait face à la mort de l'un d'entre eux. Et tu sais quand j'ai pleuré ? Pas quand le personnage est mort, mais quand j'ai vu les autres personnages réagir. Et il y a eu un endroit particulier, ou quelqu'un essaye de réconforter quelqu'un d'autre, et j'ai explosé. Juste avant ce moment, mes sentiments étaient "c'est trop triste machin est mort". Juste après, je pleurais tellement que j'ai du arrêter de lire quelques secondes pour me calmer.
Je ne sais pas si tu arriveras à comprendre ce que je voulais dire en parlant de cet événement.
Je ressens les emotions trop fort, trop intensément, comme si c'était moi qui avait perdu mon ami ce jour là. Alors que non.
C'est pas grave, hein.
Je vois ça comme quelque chose d'inévitable, comme la mort.
Et en soi, la mort, c'est pas triste. Et le fait que je n'arriverai jamais à être à 100 % heureuse non plus.
C'est quelque chose qui sera toujours là, que je n'arriverai jamais à faire partir, parce que je réfléchis beaucoup trop, aussi.
Tu sais, le bonheur tel qu'il est décrit dans les films, il est inatteignable.
Surtout pour quelqu'un comme moi, qui, chaque seconde, réfléchit beaucoup trop à pourquoi je dis ça, pourquoi je n'ai pas fait ça, pourquoi l'autre réagit comme ça, qu'est ce que j'ai fait de mal, non je ne veux pas qu'elle se rende compte que j'ai mal, que je souffre, et puis merde pourquoi elle s'en est pas rendue compte, est ce que je joue si bien la comédie que ma meilleure amie n'y a vu que du feu, et puis pourquoi je ne lui ai pas dit, aussi, oui mais elle se plaint jamais et moi tout le temps, et bien on en oublie le début de sa pensée comme j'avais oublié le début de cette phrase, et que je réfléchis beaucoup trop.
Je ne peux pas m'en empêcher.
Pendant l'adolescence, je me suis détestée. Haïe, même. Je voyais la personne dans le miroir et je ne la trouvais pas laide, esthétiquement parlant, j'ai des traits acceptés par les canons de beauté, je trouvais mon âme hideuse, horrible, détestable. Je détestais ce que mes yeux laissaient passer, l'âme que je voyais derrière.
Je l'ai cachée, cette âme. Littéralement, par le maquillage, puis par des sourires forcés.
À la fin, je ne savais même plus sourire sans avoir mal aux mâchoires.
Puis je me suis regardée dans le miroir. J'étais belle. Je n'étais pas moi. J'étais quelqu'un d'autre. C'était une putain d'inconnue que je voyais dans le miroir, tu vois ?
Alors je suis redevenue moche.
C'est ça, le vrai moi ?
Ma mère m'a fait passer des tests, à huit ans.
Je n'en ai aucun souvenir.
Selon les résultats que j'ai lus y a quelques temps, dans la presentation de ce qu'iels ont observé chez moi, j'avais une mauvaise estime de moi.
Les résultats de ces tests, ils ne sont pas importants. Enfin, pas ici.
Pour moi, dans la vie de tous les jours, ils sont importants, mais pas ici.
En tout cas, j'ai eu la preuve concrète qu'à huit ans, j'avais une mauvaise estime de moi tellement évidente que des inconnus qui m'ont posé des questions l'ont remarqué.
Jusque là, je croyais que ma déprime, mon malheur, mon dégoût envers moi-même étaient arrivés avec l'adolescence et quelques autres événements importants dans ma vie.
J'ai la preuve concrète que cet état n'est pas du à quoi que ce soit d'extérieur : il est intrinsèquement lié à moi.
En tout cas, les résultats m'ont fait comprendre que cette tendance à suranalyser, à trop réfléchir à tout ce qu'il pourrait arriver, tout ce qui n'est pas arrivé, à beaucoup trop ressentir les émotions beaucoup trop fort, et à faire des phrases aussi longue, cette tendance elle fait partie de moi et je dois apprendre à vivre avec.
Tu sais, aujourd'hui, je vais voir cinq personnes merveilleuses. Et j'ai peur. Je pense que j'ai déjà analysé toutes les situations les plus catastrophiques les unes que les autres.
Mais c'est normal.
C'est moi.
Et tu vois, là, elles viennent de m'envoyer une vidéo très drôle où elles disent des phrases débiles.
Liste non-exaustive des emotions que j'ai ressenti :
*Rire
*Joie
*Rire encore
*Hâte
*Heureuse pour elles
*Envie
*Jalousie
*Appréhension
*Angoisse
*Solitude
*Re-rire sur la fin car c'était trop drôle.
Et j'essaye de ressortir tout le positif de tout ça.
À l'heure où j'écris ces lignes, je les aurai rejoins dans 21h et 6 minutes
après onze heures de voyage.
Une heure entre deux bus, je vais la passer avec une personne merveilleuse, l'heure sera beaucoup trop courte.
Je vais rester avec elles jusque lundi.
La vie est belle.
Il reste une tache de gris...
Mais je préfère une tache de gris dans un tableau plein de couleurs qu'un tableau uniformément noir.
La vie est belle, avec un petit peu de piment, c'est mieux.
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