28. Un petit "truc" en plus.
À l'occasion de ma sortie de l'hôpital, tout le monde s'est retrouvé dans ma chambre pour m'aider à dire au revoir à cette partie de ma vie : Maman, Basile, Cléa et...Non, Cléo visiblement a dû rester au village pour régler je ne sais quoi.
Il est effectivement grand temps que je reprenne cette dernière là où je l'ai laissé il y a presque un an de ça maintenant. Ça me fait encore tout drôle quand j'y pense, car je n'ai pas vraiment l'impression d'avoir perdu un an. J'ai vécu autre chose à ma façon et n'n'ayant rien d'autre à faire ces deux derniers mois depuis ma sortie de mon coma, j'ai largement profité du temps qui m'était donné pour rattraper mon retard que ce soit au niveau des BD, séries et mangas sortis pendant mon année de "repos" si je puis dire. D'ailleurs, je suis presque au point et faire un marathon "Games of Throne" ou "Lucifer" m'a grandement aidé.
- J'ai vu ses fesses !
- A qui ?
- À Lucifer ! Mais je te rassure, elles ne valent en rien les tiennes.
Il en fallait peu pour m'occuper et me distraire et je remercie le ciel chaque jour que Basile soit resté avec moi jusqu'au bout.
- Mon poussin, tu as tout, c'est bon ? Tu es prêt ?
"Prêt" c'est un bien grand mot maman. Je me demande si je ne l'ai jamais été un jour en fait. Je n'étais définitivement pas prêt pour tout ce qui m'est arrivé et à tout bien y réfléchir, je crois que la seule chose à laquelle je m'étais presque préparé c'est l'arrivée de Basile dans ma vie, même si là encore, je crois que mon corps était partant bien avant mon cœur ou mon cerveau. Ça s'est fait d'instinct. J'ai immédiatement été attiré par lui et je ne saurais jamais expliquer "pourquoi". Peut-être parce que d'une façon bien étrange, Basile me complète. On dit bien "qui se ressemble à s'assemble", mais je ne suis pas sûr que l'on est beaucoup en commun, bien au contraire.
Mais maintenant que j'ai réussi, non, que l'on a réussi a réussi à surmonter tout ça lui et moi, toutes ces difficultés, toutes ces épreuves de la vie, on devrait pouvoir être tranquille, n'est-ce pas ?
- Tu as ta canne ?
Petit cadeau des médecins en guise de "soutien". Je me sens véritablement et pleinement comme Docteur House avec les blagues noires en moins, le sarcasme en moins, le charisme en moins...Tout en moins. En fait, c'est juste moi.
- Maman, je peux marcher tout seul, tu sais ? Je n'ai pas de ce truc de...
- De quoi ?
Je m'arrête avant même de dire le mot qui fâche. Je n'ai pas envie d'être réduit à ça même si je sais que cet incident m'a grandement réduit ma mobilité. Je veux dire hé ! Je suis un mec de presque 25 balais avec une canne. Si ce n'est pas anodin ça alors !
- Non, rien, oublie. Je vais la prendre. Basile et Cléa sont... ?
- Certainement dans le coin. Tu t'inquiètes pour Basile ?
Plutôt pour Cléa. Basile a tendance à embarquer les gens avec lui. Il les prend et il part avec sous le bras. On peut marcher des heures et des heures avec Basile, il est inépuisable.
Sur le trajet, pendant que maman conduit, Cléa et moi avons décidé de nous adonner à un petit jeu pour nous occuper pendant que Basile a ses écouteurs dans les oreilles et ne nous prête pas la moindre attention. Je le suspecte d'ailleurs d'en profiter pour faire la sieste.
- Vache ! Un point pour moi.
- C'est de la triche, y'en a plus de ton côté. Je veux dire t'as tous les près et moi j'ai les champs, y'a rien à part du blé, des arbres et des éoliennes.
- Je n'y suis pour rien si tu as une mauvaise vue Gabriel. Je gagne, c'est tout.
- T'es vraiment le portrait craché de ta soeur niveau personnalité. Oh vache ! Et voilà !
- Tu vois quand tu veux.
Je la suspecte au final de m'avoir laissé gagner sur le long terme juste pour me faire plaisir. Cléa en serait bien capable juste pour ne pas me voir bouder comme un gamin de cours de récré. C'est pour ça que je la préfère à Cléo, mais je le garde pour moi.
La voiture se gare dans l'allée devant la vieille ferme reconvertie en maison et pendant que tout le monde descend de la voiture, Cléa aidant Basile, j'ai un mal fou à me décoller de mon siège. J'ai cette boule au fond de moi qui me cloue sur place. J'hésite à revenir. Y ai-je ma place y'a-t-il eu des changements en un an ? Vais-je pouvoir retrouver mes marques ou dois-je tout reprendre ? Je n'en sais rien. C'est bizarre, mais je me sens subitement pris par une vague de questions et je ne sais pas quoi faire si ce n'est resté dans la voiture.
- Gabriel ? Tu ne viens pas ?
- Partez devant Francine, je m'en occupe.
Basile reste à hauteur de la portière grande ouverture tandis que je réalise que je n'ai même pas défait ma ceinture de sécurité.
- Ça va bien se passer. Je suis là avec toi. Je ne te lâcherais pas Gabriel. N'ai pas peur.
- Ce n'est pas de la peur...C'est juste...Je ne sais pas comment l'exprimer, mais je ne...
- Je suis là.
Et j'en remercie le ciel, crois-moi, mais à cet instant je n'ai pas l'impression que ça change grand-chose. Mon corps refuse de m'obéir. Je reste comme un con assis sur le siège arrière en étant incapable d'ouvrir la portière de mon côté, ni même de défaire ma ceinture.
- Basile, je...
- BASILE !
Cléo sort précipitamment de la maison tandis qu'un hurlement semble couvrir son propre état de panique.
- Le bébé n'arrête pas de pleurer !
- J'arrive Cléo, cinq minutes.
Le quoi ? Le...hein ?
- Basile, c'est quoi cette chose bruyante dans les bras de Cléo ?
- Un bébé.
- Un quoi ?!
- Un mini être humain.
Je rêve...
- C'est une longue histoire que je te raconterais, ne t'en fais pas.
- Oh bah il ne me tarde de savoir comment un BÉBÉ a fini ici ! Non, attends, ne me dit pas que Cléo et toi vous avez...
Il me pince la joue de façon "grand-mère aimante" avant d'éclater de rire.
- Je n'ai pas fait ce genre de chose avec Cléo, c'est une amie, pas la future mère de mes enfants. D'ailleurs, je préférerais qu'on parle de "futur père", mais ça encore, ça n'engage que moi. Mais pour l'instant, on peut potentiellement dire que cet enfant est effectivement le "nôtre".
Doux Jésus ! Diantre ! Sacre bleu ! Je sens mon cœur vacillé une nouvelle fois.
- Bon, tu viens ?
- Je vais encore moins descendre de la voiture maintenant que je sais mon chez moi possédé par un petit être diabolique. Les bébés sont des monstres ! Des manipulateurs, des complotistes ! Ils nous trompent constamment !
- N'importe quoi...
Un jour je lui raconterais l'histoire du film "Baby Boss". Il fera moins le malin.
- En plus, ça chie partout, tout le temps. Ça pleure et braille constamment. Ça vomit façon dragon qui crache du feu. Tu veux élever un bébé dragon, c'est ça ?
- Est-ce que ça ferait de moi "La mère des dragons" ?
Belle référence, bien placée, tir impeccable, rien à dire.
- Non. T'es pas blond platine à ce que je sache. T'es brun.
- Tu sais, parfois ça dort aussi les bébés. Ça n'a pas une batterie inépuisable.
- Dis ça à tes cernes. Tu verrais ta tête.
Je suis allergique aux enfants qu'il reste loin de moi ce truc en couche-culotte. Je ne supporte pas ça. Vraiment pas. Ça ne m'intéresse même pas d'avoir le mien un jour. Je ne sais déjà pas m'occuper d'une plante grasse ou d'un poisson, alors un bébé ? Autant se casser une jambe !
Quelle ironie en sachant que je viens d'hériter d'une magnifique canne couleur ébène aux options incroyables ! Waw !
Je veux retourner à l'hôpital. Ramenez-moi.
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