10. Tu veux un bisou magique ?

Les jeux dans la neige ont pris fin à partir du moment où les lèvres de Basile ont commencées à se teinter de bleu même s'il avait beau dire "Non, je n'ai pas froid" en claquant des dents. Quelque part, ça m'a fait penser à cette scène que je voyais souvent quand j'étais ado et que j'allais à la piscine : Il y a toujours ce gamin mort de froid, qui tremble comme une feuille, mais qui veut "faire un dernier tour de toboggan" alors que cela fait déjà cinq tours qu'il dit que c'est son "dernier". Basile est à peu près pareil.

Cléo nous a donc ramené tous les deux à la maison et sur le trajet retour, tandis que Basile se blottis dans mes bras, je l'entends dire :

- Cette après-midi je vais aller voir Jacqueline à l'hôpital. Je vous enverrais un message s'il y a du nouveau.

C'est vrai. Ma grand-mère. Ces derniers jours, non, ces dernières semaines, je l'ai totalement occultée. J'étais sur mon petit nuage, profitant de mon bonheur avec Basile et j'ai alors oublié ma grand-mère et son cancer. Comment ai-je pu ? Ce brut rappel innocent fait immédiatement disparaître mon sourire que j'avais jusqu'à lors et je me rends compte à quel point je suis un piètre petit-fils. C'est tout de même en partie pour elle si je suis revenu ici. Pour elle et pour Basile, mais...Mon dieu. Non. J'ai honte.

- Si tu veux Gabriel, on ira tous ensemble demain, d'accord ? me propose Cléo tandis que nos yeux se croisent dans le rétroviseur, tandis qu'elle devine très certainement ce à quoi je pense alors que les traits de mon visage s'assombrissent

- Merci.

Elle nous dépose dans la cour tandis que j'aide Basile à entrer dans la maison, ce dernier étant complètement recroquevillé sur lui-même. On dirait un petit animal sans défense, c'est mignon.

- Et dire que tu te foutais de ma gueule quand je te disais que j'avais acheté des chaussettes en pilou-pilou.

- Oh ça va, hein ! Si tu ne m'avais pas mis autant de neige dessus, je ne serais pas aussi frigorifié.

Ai-je profité du fait qu'il ne voit rien ? Oui, je l'admets. Mais c'était avec le concours de Cléo qui s'est lâchement cachée derrière Basile pour en faire son bouclier humain.

- Allez viens mon petit glaçon, on va te mettre au chaud. Déjà, enlève-moi ces couches que tu portes, on dirait un bonhomme Michelin.

- Aide-moi ! dit-il alors avec un demi sourire amusé teinté par ses intentions coquines qu'il ne prends même plus la peine de cacher.

Il lèvre les bras en l'air tandis que je commence à défaire les boutons et la fermeture éclair de son manteau. Je l'enlève le manteau, le pull, les manches longues et il ne nous reste plus que le tee-shirt.

- Au bas maintenant ! T'as pas enlevé tes chaussures en entrant.

- Y'a de la boue de partout, je parie. Tu vas devoir faire le ménage.

- T'as cru que j'allais nettoyer ta merde ? Tu vas m'aider, qu'est-ce que tu crois ? Je suis pas ta bonniche.

- Femme, nettoie ! dit-il en éclatant de rire

Femme ? Et puis quoi encore ?

En guise de rébellion, je lui attrape fermement la fesse droite de pleine main et me permets même une petite claque.

- Oh oui la fessée !

- Petit dévergondé ! On va aller calmer tes ardeurs sous la douche.

- La fessée ! La fessée ! La fessée !

- Mais arrête ! Allez viens. On a encore l'ascension des escaliers à faire et ça, c'est pas gagné.

Mais petit à petit, sans se presser, on arrive à l'étage et je guide donc Basile jusque dans la salle de bain dans laquelle il enlève son tee-shirt pendant que j'allume l'eau qui s'écoule brusquement.

- Voilà ! C'est assez chaud, tu peux y aller.

- Merci.

Je me retourne vers lui et le vois s'avancer en caleçon et chaussette. Le tue l'amour par excellence.

- Mais Basile !

- Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?

- T'as toujours ton froc et tes chaussettes !

- Ah bon ? Merde, je n'ai même pas fait gaffe.

- Mais vérifie quand tu te déshabilles !

- Je suis tellement gelé que je ne sens même pas mes extrémités et je ne te parle pas de mes doigts de pied.

Il me désespère par moment. Il s'assoit par terre, enlève ses chaussettes et le dernier bout de tissu qui lui couvre les fesses avant d'entrer sous la douche.

- C'est chaud ! La vache !

- Tu aurais mérité une douche froide vu ton comportement. Bon, je te laisse, je vais ranger les affaires.

- Minute papillon ! Tu t'envoles ou comme ça ?

À peine ai-je détourné les talons pour le laisser se laver et se réchauffer tout seul, je sens sa main sur mon poignet et à chaque fois, ses capacités à deviner la distance à laquelle nous nous trouvons lui et moi m'étonne. Il m'attire donc violemment contre lui tandis que je m'écroule complètement, laissant tomber ma canne en dehors de la douche pour ne pas mouiller le bois.

- Basile !

- Qui va m'aider à me frotter le dos ? susurre-t-il tout en mordillant mon oreille.

- Frotter ton dos, hein ? Tu as d'autres intentions et tu ne les caches même pas.

- Pour quoi faire ? Frotte moi le dos Gabriel ou alors...Tu veux que je te frotte le tien peut-être ?

Je sens ses mains relevant progressivement mon tee-shirt, se faufilant dessous avec une douceur folle et pourtant, il y a plus dans son geste. Sa main gauche vient tourner mon visage pour que ses lèvres puissent trouver les miennes alors que je suis assis au milieu de ses jambes, son corps nu contre le mien qui l'est à moitié. Dans mon dos, il y a Basile et je le sais à son cœur qui bat. Son cœur qui danse. Il s'emballe de plus en plus comme pris dans un rythme que je ne peux jamais vraiment suivre malgré tous mes efforts. C'est sans doute pour ça que je suis exténué à la fin de chacun de nos ébats. Basile a une endurance de champion olympique et moi dans un fumeur ayant 20 ans de métier. Rien que nos baisers me semblent durer une éternité et si je perds mon souffle dans le sien, si je me perds dans son amour, si je me noie, chacune de ses caresses semble être un doux rappel à la réalité. Chacune provoque quelque chose. Un frisson. Un picotement. Un pincement au cœur. Je ressens tellement de choses pour cet homme que ça devient difficile de discerner si parfois, c'est un rêve ou juste une belle réalité. Basile me fait perdre la tête et pourtant tous mes sens son alerte à son toucher.

- À poil Gabriel.

Oh ouiiiiiiii.

- Alors déjà, tu vas mettre les formes. Mal poli, va. C'est "à poil, s'il te plaît". Pas de s'il te plaît, pas d'orgasme.

Pas de bras, pas de chocolat mon coco !

Je le sens enlever la pauvre ceinture qui me servait de dernière défense avant que ses petits doigts agiles viennent déboutonner le bouton de mon jean.

- Hé !

- Je sais aussi le faire. Ne t'en fais pas.

- Mais aucune retenue quoi, je n'y crois pas !

- C'est que j'ai des envies moi Monsieur. Que croyez-vous ? Je n'attends pas !

- Range ta main maléfique ! Je sais à quoi tu penses, je te vois venir.

- Ou plutôt, tu me sens venir.

Et ça le fait rire en plus. Quand il est question de sexe, Basile se trouve une nouvelle personnalité, c'est dingue.

- À moi le petit cul de Gabriel !

- Attends, attends, je suis pas prêt ! Ça demande une préparation mentale quand même !

- Détends-toi, ça va bien se passer.

- Basile !

Pour me faire taire, il n'a rien trouvé de mieux que de m'occuper en m'embrassant. Je déteste quand il fait ça, il n'attend même pas mon feu vert.

*************************

- Tu boudes ?

- Non.

J'ai mal trou du cul va ! Espèce de barbare.

- Démon. Ne connais-tu dont pas la douceur ?

- Je t'ai posé trois fois la question de savoir si ça allait, tu ne me répondais pas. Tu veux un bisou magique ?

- Comment veux-tu que je te réponde ?! J'étais occupé.

- Tu m'en veux, hein ? Je suis désolé. Je ne voulais pas...

Je le sens soudain tout câlin, calant sa tête contre moi tandis que ses bras viennent m'entourer comme si j'étais une sorte de peluche géante.

- La prochaine fois, c'est toi qui te la prends là où je pense. Clairement.

- Mon corps est prêt à recevoir tout ton amour !

Le mien n'arrive toujours pas à s'y faire malgré le temps qui passe et le nombre de fois où l'on fait l'amour lui et moi.

- Au fait Gabriel...

- Hmm ? Quoi, qu'est-ce qu'il y a ?

Je le regarde se décoller de moi pour se redresser sur le lit, le drap tombant et recouvrant ses parties intimes tel un hasard bien fait.

- J'ai quelque chose à te dire.

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