J'allais dans ce qui me semblait être le self. J'avais pris une porte au hasard, ne connaissant pas l'internat. Le self était beaucoup plus grand que celui de Wrecking Place, cependant il était moins joli. 

- Vous cherchez quelque chose ? 

Je me retournai.

- LUCAAAAS !! m'écriai-je en sautant dans ses bras. Tu m'as trop manqué !

- Toi aussi n'amour, me dit-il en déposant un baiser dans mon cou.

Je frissonnai.

- J'suis tellement content de te voir, souris-je.

- Moi aussi, me répondit-il en me reposant au sol.

Je posai mes lèvres sur les siennes et l'embrassai tendrement. Mes mains longeaient le long de son torse qu'il avait légèrement musclé durant les grandes vacances. Je séparai nos lèvres, par manque de souffle. Nous nous regardâmes quelques secondes avant d'être interrompu par Fabien.

- Mathéo, tu sais où est la bibliothèque ? me demanda-t-il.

Je le regardai et haussai des épaules, ayant la flemme de lui répondre. Fabien posa ensuite son regard sur Lucas, et le fixa durant une bonne dizaine de seconde, ce qui me rendit jaloux instantanément.

- Non, on ne sait pas, répétai-je, sèchement, le faisant sursauter.

- Ah.. euh.. oui, désolé..

Il repartit par là où il était entré.

- C'est qui ? m'interrogea Lucas.

- Mon colocataire, soupirai-je.

- Tu ne l'aimes pas ?

- Pas trop, non.. Il a l'air très superficiel.

- Je le trouve sympa, moi.

Je le dévisageai avant de lui pincer fortement le bras. Il lâcha un cri étouffé.

- Je ne te permets pas de dire ça, fis-je, jaloux.

- Rooooh, chut, je t'aime, dit-il tout en se frottant le bras, à l'endroit où je l'avais pincé.

- Mh.

- Tu préfères que l'on se cache dans cet internat, ou que l'on assume d'être en couple ? me demanda-t-il.

Je ne m'étais pas encore posé la question. Effectivement, je ne savais pas si les gens ici allaient être moins indulgent qu'à Wrecking Place. Je regardai Lucas dans les yeux avant de lui répondre :

- Bah.. on s'assume.. Je ne veux pas me cacher, on a le droit d'être heureux, non ? 

- Bien sûr, sourit-il.

Il posa ses mains sur mes hanches et me tira jusqu'à lui. Nos nez se touchaient et nous pouvions sentir le souffle de l'autre contre notre visage. Ma respiration devint irrégulière. C'était ce genre de moment entre nous qui me faisait perdre tout contrôle.

- Je t'aime, chuchota Lucas.

Il m'embrassa passionnément. Je glissai mes mains dans son dos et le serra doucement contre moi. Je sentais sa langue qui essayait de passer entre mes lèvres. Je souris contre ses lèvres et le laissai jouer doucement avec ma langue. Nous nous embrassâmes langoureusement durant une bonne dizaine de secondes avant de nous lâcher. J'étais rouge comme une tomate.

- T'es parfait, dis-je, essoufflé.

- Et toi encore plus..

Je me serrai à nouveau contre lui et posai ma tête sur son épaule. Il glissa une de ses mains dans mon dos qui me caressait, et la seconde dans mes cheveux. Je sentais les battements de son cœur tout contre mon torse. J'étais aux anges.

- Que faites-vous ?! Il n'est pas toléré de faire cela dans l'enceinte de l'établissement ! s'écria une femme d'un certain âge.

- Nous sommes juste en train de nous câliner, répondis-je.

- Éloignez-vous loin de l'autre ! Aucun contact physique sensuel ! 

- Sensuel ?! m'exclamai-je.

- Oui, vous m'avez bien entendu. Je vais en parler à monsieur Grole, vous allez voir, nous menaça-t-elle.

J'écarquillai les yeux, ne comprenant pas la raison pour laquelle elle s'énervait à ce point. Nous n'étions pas non plus à poil en train de nous frotter.

- C'est injuste ! fit Lucas.

- Oui, mais c'est comme ça, finit-elle, avant de sortir du self.

Je lançai un regard désespéré à Lucas.

- Ne t'inquiète pas, on évitera juste de faire ça devant elle, me dit-il, passant ses doigts dans mes cheveux.

- Mh..

- Hé.. ce n'est pas grave.. On est ensemble, c'est le principal, tenta-t-il de me rassurer.

- Ouai mais, j'ai pas envie qu'on se cache.. répondis-je en reposant ma tête sur son épaule.

- Roh.. t'inquiète, on essaiera juste d'être prudent, ne t'inquiète pas..

Je déposai un baiser dans son cou avant de me décoller de lui.

- On devrait sortir d'ici, non ?

- Ouai'p.

Nous sortîmes du self et repassions par le couloir que nous avions pris pour arriver au self avant d'arriver à la fameuse bibliothèque, celle que Fabien cherchait tout à l'heure.

- Viens, j'ai envie de voir comment c'est à l'intérieur, fis-je à Lucas, lui prenant la main.

Nous entrâmes dans la bibliothèque. Elle était gigantesque. Je n'apercevais pas le fond de la bibliothèque, tellement elle était longue. La décoration de la bibliothèque était beaucoup plus jolie que celle des autres pièces que j'avais pu apercevoir jusqu'à là. Tout était fait de bois et de couleurs chaudes : Rouge, orange, et marron. Les tables étaient en bois foncé, tout comme le bureau de la documentaliste. Les rayons où se tenaient des rangées de livres étaient également en bois, mais légèrement plus clair. Dans le centre de la pièce se trouvait une dizaine de tables rectangulaires, où étaient déjà installés des adolescents qui bouquinaient différents livres.

- C'est magnifique, chuchotai-je.

Lucas sourit me voyant ébloui. J'avais toujours adoré les bibliothèques. J'adorais lire, et ce genre de lieu était mon refuge. Ni une ni deux je me dirigeai vers les rayons de livres afin de, peut-être, trouver un livre à mon goût.

Lucas me rejoignit alors que j'étais en train de glisser mon doigt sur la rangée de livre. Je faisais tout le temps ça quand je cherchai quelque chose.

- Je suis jaloux, annonça Lucas, attristé.

- Jaloux de quoi ? le questionnai-je, confus.

- Des livres. Tu les caresses, dit-il, continuant son jeu d'acteur.

- T'es c** ! ris-je, lui donnant un léger coup dans son épaule.

Il rit et me prit à nouveau par la taille afin de m'attirer contre lui.

- Oh, t'as pas peur qu'on se fasse engueuler ? lui demandai-je, mordillant légèrement ma lèvre inférieure.

- Arrête de faire ça, tu sais très bien que ça m'fait fondre.

- Je sais que tu aimes ça, c'est bien pour ça que je le fais, le taquinai-je.

Il me tourna de façon à ce que mon dos soit collé contre le rayon de livres. Il se mit face à moi et passa sa main derrière ma nuque. Il m'embrassa fougueusement.

J'adorais quand il prenait des initiatives comme ça.

- On est pas seul, fis-je remarquer à Lucas, entre deux bisous fougueux.

- Je sais, c'est ça qui pimente la chooose, répondit-il avec un léger accent.

Je souris tout contre ses lèvres. Nous nous embrassâmes pendant plusieurs minutes. Dieu soit loué, personne ne nous avait surpris. Ils étaient tous sur les tables en train de lire, le nez dans leur bouquin.

- Bon, au lieu de bouffer mes lèvres, aide-moi à chercher un livre, dis-je en scrutant à nouveau les étagères.

- Je préfère tes lèvres, dit-il, souriant.

Je lui lançai un regard qui voulait dire "Ne dis pas de bêtises, et aide-moi", ce qu'il fit.

Nous cherchâmes durant une bonne quinzaine de minutes. Je me trouvai dans un rayon, tandis que Lucas était parti de l'autre côté de la bibliothèque, allez savoir pourquoi.

- Mathéo ! Regarde ce que j'ai trouvé ! s'exclama-t-il à voix basse.

Je regardai le livre qu'il me tendait. "La guerre de Sécession", exactement le même livre qu'à Wrecking Place. Nous nous regardâmes, légèrement méfiant.