Lorsque j'ouvris les yeux, j'étais assis. Je ne savais ni où, ni pourquoi. Je ne voyais rien. Il faisait tout noir. Après quelques secondes, je repris mes esprits, j'essayai de crier pour savoir où j'étais. J'avais un foulard dans la bouche, qui m'empêchait de créer tout son. Je commençais à pleurer doucement. Je me souvins que c'était Lucas qui m'avait fait ça. C'est lui qui m'avait attaché je-ne-savais-où. Si il l'avait fait, c'est qu'il avait une raison, mais laquelle ?! Pourquoi ne m'aimait-il plus ? Pourquoi me faisait-il ça ?
Je pleurais toutes les larmes de mon corps, tout ça en silence. J'avais peur, peur de mourir ici, peur de rester seul à jamais. J'arrêtai de pleurer et essayai de me ressaisir.
Soudainement, alors qu'il n'y avait aucun bruit, j'entendis une respiration dans la même pièce que moi, ce qui me terrifia. Je n'étais pas seul dans cette pièce, j'en étais persuadé. Je sentais une présence. J'avais peur. Je ne voyais rien. Je ne pouvais plus bouger. J'étais.. seul.. et en danger. L'une de mes plus grandes peurs.
Je donnai des coups de pieds contre le sol. Mes pieds étaient attachés à ce qui me semblait être une chaise, cependant ils étaient assez desserrés pour pouvoir les claquer contre le sol. Le noir était total. Je repensais à tous ces moments que j'avais passés avec Lucas. Tous ces moments où nous savions pas que nous en arriverions là.
Je me souvenais, qu'un jour, alors que nous étions en vacances, Lucas était tombé malade. Je m'étais occupé de lui comme si il n'avait que 6 ans, et il avait aimé ça. Il m'appelait "Docteur", comme si ça l'amusait, même si le voir cloué dans un lit ne m'amusait pas tant que ça. Il était si faible. Il me regardait amoureusement.. ce regard qui me manquait, et qu'aujourd'hui, il n'avait plus.
Je ne savais pas depuis combien de temps j'étais ici, mais je savais qu'il devait se faire tard. J'avais faim. Je n'avais pas pris de gâteau pour goûter. La dernière chose que j'avais mangé était ce kebab avec Chloé et Gabriel. Je me souvins alors que j'avais toujours mon téléphone portable sur moi.
J'essayai de bouger mes mains qui étaient attachés derrière mon dos, avec la chaise. C'était extrêmement serré, je ne pouvais plus du tout bouger. Comment pouvait-il me faire ça ?
Les minutes passèrent, ou peut-être les heures, je ne savais pas. J'avais perdu la notion du temps.
J'entendais toujours cette respiration près de moi, mais j'essayai de me convaincre que ce n'était que mon imagination, que j'étais seul dans cette pièce. J'avais toujours fait ce genre de cauchemar : être seul, dans une pièce, très très ombre, en présence de quelqu'un ou quelque chose d'inconnu. Ne pas savoir si ce "quelqu'un" est bon ou mauvais. J'étais apeuré.
Soudainement, alors que j'essayai malencontreusement de me détacher, j'entendis le verrou de la porte se mettre en marche. Quelqu'un ouvrit la porte et entra. La lumière du couloir éclaira légèrement la pièce. Je regardai autour de moi et aperçus une silhouette près de moi, assis sur une chaise. Cette personne était attachée comme moi. Je n'arrivais pas à percevoir qui c'était.
Lucas s'approcha de moi et vint me chuchoter :
- Alors, je t'ai manqué, "bé-bé" ? articula-t-il par provocation.
Je ne le reconnaissais plus. Comment pouvait-il être aussi sadique et horrible avec moi ? Que lui avais-je fait pour mériter ça ? Le fait qu'il me posait une question alors que j'avais un truc dans la bouche m'énerva davantage. Je ne pouvais pas lui répondre, et il le savait. Rien qu'avec le son de sa voix, je pouvais entendre toute la satisfaction qu'il avait en me voyant dans cette situation.
Il s'approcha de l'interrupteur, et appuya dessus subitement. Je m'étais pas préparé à ça, et la lumière fut tellement forte qu'elle m'aveugla d'un seul coup. Je fermai fortement les yeux, ayant eut un gros flash d'un seul coup. Un gros mal de tête se fit ressentir quelques secondes après.
Lorsque je rouvris les yeux, je voyais légèrement trouble. Cette stupide ampoule m'avait aveuglé fortement. Je tournai doucement la tête et aperçus la personne à côté de moi. Malgré le fait que je voyais trouble, la personne à mes côtés me disait quelque chose. Elle ressemblait fortement à Lucas.
Je reposai mes yeux sur Lucas qui s'approcha à nouveau de moi. Il se mit à ma hauteur, et me regarda dans les yeux. Plus le temps passait, plus ma vue revenait progressivement. J'aperçus mieux les yeux de Lucas posés sur moi. Il me regardait en souriant. Le même sourire que celui d'Armelle : sadique et malsain. L'avait-elle transformé comme elle ?
Voyant mieux que la minute précédente, je tournai ma tête de nouveau et aperçus.. LUCAS ?!
Lucas était attaché à côté de moi. Je devais avoir une hallucination. Comment était-ce possible ? Je voyais un Lucas attaché juste à ma gauche, et un second Lucas, se tenant debout devant moi. Je compris alors la situation.
Armelle avait sûrement dû kidnappé Lucas afin d'envoyer un de ses "sbires" pour se faire passer pour lui. Cela expliquerait un grand nombre de chose : son comportement étrange, ses absences, ses humeurs changeantes..
- Oh, vous ne pouvez pas parler.. que c'est dommage.. se moqua-t-il, dirigeant son regard de moi à Lucas, puis de Lucas à moi. C'est tellement jouissif de vous voir si... vulnérable.
Il pouffa de rire. Comment avais-je pu ne pas remarquer que ce n'était pas lui ? C'était évident.
- Bon, il va falloir vous faire manger.. Je vous explique les règles, d'accord ?
Il attendit une réponse. Je me contentai de hocher la tête verticalement doucement. Lucas fit de même.
- Je vais retirer votre foulard, et vous ne criez pas. Si vous criez, je vous le remets, et interdiction de manger pendant une semaine. Je vous l'affirme, une semaine sans manger, c'est long !
J'acquiesçai d'un mouvement de tête, voulant quand même me nourrir. Je ne savais pas encore ce que j'allais faire, si j'allais essayer de crier, ou alors lui poser des questions, ou alors ne pas parler du tout ?
J'espérai juste qu'il allait retirer nos deux foulards en même temps. J'avais besoin de parler à Lucas.
Mon regard se posa sur lui. Il avait pleuré. Il avait très mauvaise mine et ses joues étaient déformés par les larmes. Son foulard était imbibé de ses larmes et de sa salive. Depuis combien de temps l'enfermait-il ici ?! Et d'ailleurs, qui était ce fou qui se faisait passer pour Lucas ?! J'avais besoin de réponses..
Il glissa ses doigts doucement sous mon foulard afin de le retirer de ma bouche. Le foulard se trouva autour de mon cou. Je fis de léger mouvement avec la mâchoire, afin de la "débloquer" à cause de son immobilité.
- Pourquoi tu fais ça ?
Ma voix se cassa à la fin de ma phrase. Ma gorge était sèche et j'avais extrêmement soif.
- Je ne fais qu'obéir aux ordres, répondit-il, versant des raviolis dans une assiette.
- Les ordres d'Armelle, précisai-je.
- Exactement.
- Quel est son but ?
- Pourquoi le vous dirais-je ?
- De toute façon, nous allons rester enfermé ici, alors autant savoir pourquoi.
Il réfléchit durant quelques secondes avant d'ajouter :
- J'ai juste entendu parler de son expérience. Elle veut vous faire vivre une "expérience unique" comme elle l'appelait, avoua-t-il.
- C'est quoi cette "expérience unique" ? questionnai-je.
- Je ne sais pas.
Il avait l'air sincère. Il enfonça la fourchette dans ma bouche. Je mangeai ses raviolis. Habituellement, je les mangerai pas, car ce n'était pas trop mon truc, mais là, c'était vital. Je pouvais même manger des choux de Bruxelles.
- Hey, mes p'tits choux.
Je levai la tête, Armelle se tenait à l'entrée de la pièce, toute souriante..
[Alors, que pensez-vous de cette suite ?! A votre avis, quelle sera cette "expérience unique" ? Laissez vos avis en commentaires ! J'espère que ça vous plaît toujours autant ! ;) Merci de me lire, et à très bientôt, pour la suite ! :3]
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