🤍chapitre 7🤍
👻Une excursion dans les bois à la recherche d'une âme perdue👻
Madame Alessandro ne pouvait lire la page suivante de l'article que ses mains, s'activant déjà à prendre ses affaires avec une rapidité impressionnante.
Les claquements de ses talons aiguilles retentissaient dans les longs couloirs sombres en direction de la sortie. Arrivée devant les lourdes portes, c'était sans prendre la peine de réfléchir qu'elle poussait celles-ci et une vague de chaleur étouffante s'abattait sur elle.
Quand elle arrivait devant sa voiture de collection, d'un rouge vif qu'elle avait pris pour venir ici. C'était sans sortir ses clés de son sac à main que celle-ci s'ouvrait automatiquement, après être montée côté conducteur. À l'intérieur régnait une véritable fournaise, bien qu'elle ait pris une place à l'ombre.
La portière côté passager s'ouvrait à la volée pour laisser Brandon s'installer à son tour sur le deuxième siège. Après s'être attaché, c'était avec précipitation qu'il tenait fermement l'accoudoir, car la conduite de madame Alessandro n'était pas sans danger.
Elle ne prenait pas la peine de mettre sa ceinture, pour ne pas perdre du temps, à peine que son pied s'appuyait sur la pédale d'accélération, que la voiture s'élançait à une vitesse affolante. Ses mains bien agrippées au volant, avec une facilité, elle savait garder le contrôle de son véhicule.
Ils arriveraient devant l'établissement après seulement quelques minutes. D'un coup de frein contrôlé, madame Alessandro se garait tant bien que mal à côté des autres voitures. C'était la première fois que les sœurs de l'orphelinat voyaient autant de monde dans leur demeure. Elles s'étaient toutes rassemblées devant les grilles de l'entrée, aussi lugubres que dans un conte d'horreur, pour faire peur aux enfants.
Madame Alessandro descendait dans un geste élégant, sans se préoccuper des regards fixés sur elle. C'était la tête haute qu'elle avançait vers les agents de police pour avoir des renseignements. Brandon mettait du temps pour réussir à s'extirper du véhicule, car celui-ci avait vu sa vie défiler sur ce court trajet.
Il n'était pas habitué aux sensations fortes. Alors, c'était maladroitement qu'il rejoignait madame Alessandro en pleine conversation avec les agents, qui se faisaient engueuler comme des moins que rien par celle-ci.
Ils ne savaient aucunement comment répondre aux questions avisées que madame Alessandro leur poserait avec dédain. C'était avec un regard noir pour eux qu'elle passa les rubans jaunes, bien qu'ils essayassent de l'empêcher.
Brandon n'avait pas le choix que de la suivre avec une promesse aux policiers de la surveiller, bien qu'il ne pensât pas tenir son engagement, parce que ce petit bout de femme était pire qu'une démone.
Elle avançait tant bien que mal dans cette végétation avec ses talons aiguilles, qui s'enfonçaient dans les trous formés dans la terre sèche. C'était à contrecœur qu'elle décida de les enlever pour faciliter sa progression.
— Aliénor, s'il vous plaît, vous devez venir avec moi, c'est pure folie de participer à ces recherches, surtout dans cette forêt qu'on ne connaît pas, laissez les forces de l'ordre faire leur travail, murmura-t-il d'une voix essoufflée après avoir dû la rattraper, car mine de rien, même sans talons aiguilles, elle savait marcher vite.
Elle se retournait vers lui avec un regard rempli de fureur, bien déterminée à continuer à chercher cette petite Éléonore, parce que son instinct la poussait à suivre cette voie. C'était plus fort qu'elle, alors, sans un mot, elle se détournait pour poursuivre ses recherches.
Elle sentait son cœur s'alléger par la présence de Brandon, qui avait décidé quand même de la suivre dans sa folie. Au fond d'elle, c'était une évidence que celui-ci n'allait pas l'abandonner. Même si un doute, c'était fait un chemin dans son cœur avant de s'évaporer, comme une fumée, pour s'envoler grâce à sa présence.
Ils avançaient sur un sentier dans cette forêt dense avec des milliers d'arbres de tailles différentes, leurs branches s'entremêlaient dans le ciel ; quelque rare rayon du soleil parvenait à s'infiltrer entre celles-ci. Pour jouer un jeu de lumières éblouissant, l'intensité de la chaleur se faisait moins sentir dans cet environnement avec l'ombre que les arbustes leur offraient.
Ils entendaient qu'au loin, une rivière s'écoulait, ce bruit se mélangeait parfaitement avec celui des oiseaux qui chantonnaient, dissimulés dans les feuillages.
Madame Alessandro se permettait de ralentir pour rassembler ses cheveux épais et les attachait en chignon, ainsi, elle avait l'impression d'avoir un point au moins.
Ses mains sur ses hanches, c'était lentement qu'elle prenait une respiration bienfaitrice avant de continuer à suivre Brandon, qui ne l'avait pas attendu pour avancer.
Ses pieds la faisaient souffrir au fur et à mesure que leur progression devenait plus longue dans des sentiers moins faciles, mais à aucun moment. Elle se plaignait de tout cela, car c'était loin d'être une épreuve, pas comme cette fillette perdue et seule dans ce lieu.
Les lueurs du soleil se faisaient moins intenses, puisque ce dernier se baissait pour laisser la nuit s'installer à son tour pour régner sur le monde.
Ils s'arrêtaient auprès de la rivière, à bout de force par cette marche interminable, sans avoir trouvé la moindre trace d'Éléonore.
Ils se posaient sur un rocher pour récupérer avant de poursuivre les recherches au loin dans certaines parties de la forêt. Ils pouvaient entendre les voix de ceux qui participaient à cette battue pour retrouver cette petite.
Madame Alessandro prenait sa tête dans ses mains, le désespoir commençait à ronger son cœur, car au fil du temps, il y a peu de chance pour retrouver Éléonore dans cette étendue de verdure.
Elle fermait ses yeux pour se laisser aller dans les bras amers et sinistres du désespoir, mais avant d'être submergée par cela, une main robuste et rassurante la ramenait doucement à la surface.
Brandon serra son épaule légèrement rouge, sûrement que quelques coups de soleil viendraient faire leurs apparitions dans peu de temps sur sa peau pâle.
— Je vous promets qu'on va la retrouver, alors ne perdez pas espoir pas maintenant, il nous reste encore des zones à explorer, murmura-t-il avant de se lever, une main dans ses cheveux ébouriffés. Il observait où ils se trouvaient avant de proposer à madame Alessandro de rester là, pendant qu'il allait fouiller un petit bosquet le temps qu'elle se repose.
Il avait bien compris que cette petite était importante pour elle, alors bien décidé à tout faire pour l'aider. Il se mit rapidement en marche, avec l'espoir de finir par retrouver quelque chose.
Durant ce temps-là, madame Alessandro mettait ses pieds dans l'eau froide de la rivière. Pour calmer l'échauffement de ceux-ci, cela faisait du bien et une fois revigorée, c'était avec détermination qu'elle reprit la marche. Car c'était hors de question pour elle de rester les bras croisés et d'attendre bien sagement.
Elle se mettait en route, en direction d'un autre sentier, qui menait plus profondément dans un coin de la forêt. Celui-ci n'était pas facile à descendre, alors, prudente, c'est doucement qu'elle se tenait aux arbres. Pour ne pas dégringoler, c'était simple d'avoir des prises avec ses mains vides ; c'était sans regret qu'elle avait dû laisser ses talons un peu plus tôt dans cette randonnée imprévue.
La pente était glissante, celle-ci descendait vers une petite clairière parsemée de fleurs sauvages, elle arrivait à la fin de ce sentier abrupt sans s'étaler de son long sur le sol.
Elle s'avança sans un bruit jusqu'à s'arrêter, dissimulée derrière des arbres. C'était sous le coup du choc qu'elle ne bougeait pas.
Devant ses yeux illuminés d'un intense sentiment de soulagement et de joie, c'était avec attention qu'elle observait fixement un endroit. Bien précis où était installée une petite fille aux longs cheveux châtain clair, dans ses petits bras se reposait un renardeau.
Ils s'étaient allongés dans ce lit de fleurs au parfum délicat, le doux bruit des feuillages berçait leurs sommeils profonds. Madame Alessandro faisait attention à ne pas briser cet instant merveilleux, car ce souvenir sera gravé dans sa mémoire pour toujours.
Elle venait de s'asseoir à côté d'Éléonore endormie, submergée par ses songes apaisants, ses bras serraient ce petit animal qui était, lui aussi, parti dans le monde des rêves.
Son regard observait avec attention cette petite jusqu'à s'arrêter sur ses poignets violets : c'était un signe que des hématomes apparaissaient. Il y avait d'autres marques sur son corps que sa petite robe abîmée ne pouvait cacher.
Elle soupira pour calmer son sang de bouillir d'une colère dévastatrice, car son instinct la forçait à ne pas douter de ce qu'elle pensait de tout cela.
Madame Alessandro s'allongeait contre ce petit corps maltraité d'une main, c'était avec délicatesse qu'elle caressait les cheveux soyeux de la petite. Sans la réveiller, parce que son cœur n'était pas prêt à devoir la ramener. Dans ce lieu, auprès de ses cruelles sœurs, alors égoïstement, pour une fois, elle n'écoutait pas sa raison.
Elle se lovait contre cette petite sous les éclats des feux d'artifice qui étincelaient dans la nuit. Elle s'était installée après le coucher du soleil. Quelques rares étoiles essayaient d'illuminer l'obscurité du ciel, mais elles s'étaient toutes éclipsées par ces feux multicolores.
Elle murmura trois petits mots contre l'oreille d'Éléonore, sans savoir que celle-ci était légèrement éveillée dans la brume de ses songes.
À la lisière des arbres, dissimulé dans la pénombre de ceux-ci. Brandon observait avec inquiétude ce moment, car pour la première fois depuis longtemps, il voyait la carapace d'Aliénor se briser pour cette petite fille.
Il comprenait à un seul regard quoi qui puisse arriver, ce serait avec détermination qu'il soutiendrait celle dont son cœur est amoureux malgré lui.
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