🤍chapitre 7🤍

👻Une matinée ensoleillée pour
un instant lecture loin d'être tranquille.👻

Je sens quelques rayons du soleil me caresser le visage ; c'est d'un geste de la main que je tire la couverture pour me camoufler et échapper à cet astre solaire très matinal.

Je me rendors profondément aux sons de la mélodie des oiseaux qui chantonne gaiement dehors pour annoncer une belle journée certainement radieuse. Je ne suis pas encore prête à m'éveiller dans la réalité de l'instant présent, alors doucement mes rêves, pour une fois agréables, viennent me bercer dans un sommeil protecteur.

Hélas, ce petit moment de bien-être me fut arraché avec brutalité par un coup de pied surgi de nulle part pour me faire tomber lourdement sur la maquette. Je me débats avec la couverture avec acharnement jusqu'à être enfin libéré de celle-ci, que je rejette dans un coin de la pièce avec agacement.

Ma main frotte nonchalamment mes yeux éblouis par la lumière de l'extérieur qui se reflète contre les baies vitrées. C'est un peu déboussolé que j'observe les particules de poussière visible voltiger lentement ; celles-ci m'hypnotisent, mais un bruit sourd me fait détourner la tête vers Cassie, confortable, à l'aise dans le grand lit désormais, qu'elle m'avait éjectée comme une vieille chaussette.

Je me relève en m'aidant de l'encadrement du lit parce que mon corps est tout engourdi, toujours un peu sous l'effet de la somnolence. C'est avec une main dans ma longue tignasse que je décide d'aller sur le balcon pour prendre un bol d'air fait, sûrement que cela va me permettre de mieux me réveiller.

J'ouvre la porte coulissante à moitié pour me faufiler à l'extérieur, mais une boule de poil surgit brusquement pour pénétrer dans la chambre. Dans un tel boucan que je crains que cela n'ait tiré Cassie de son sommeil ; avec surprise, je m'aperçois que non, car celle-ci ronfle d'un point fermé. Je me baisse avec prudence pour voir où est cachée cette petite chatte sous le meuble de la bibliothèque.

Je ne pensais pas que ma matinée allait être aussi agitée pour une première journée dans cette demeure, ça ne commence pas aussi bien que je me suis imaginée.

Je tends une main vers cette petite boule de poil noir avec l'espoir de pouvoir la faire sortir de sa cachette. Celle-ci me donne un coup de patte d'une telle rapidité que je m'écarte de justesse pour ne pas me faire griffe par cette furie. 

À quatre pattes, c'est avec difficulté que je me relève en remarquant qu'un livre est tombé d'une des étagères ; alors, d'un geste, je le récupère assez intrigué par la couverture rigide d'un joli coloris décorée d'un jaspage vert émeraude.

J'observe attentivement ce roman avec un sentiment étrange de l'avoir déjà eu dans mes mains auparavant. Peut-être cela est possible, comme la plupart du temps, j'aime flâner dans les bibliothèques pour toujours dénicher des merveilles. Sûrement qu'un jour, je suis tombée sur celui-ci par un heureux hasard.
 
Un petit vent frais s'engouffre : cela semble être une invitation à venir dehors pour profiter d'un instant de calme et admirer le soleil de levé derrière les montagnes majestueuses. Je prends une écharpe déposée négligemment sur une chaise avant de passer par l'ouverture qui mène à l'extérieur.

C'est avec agilité que je m'installe sur la rambarde pour coller mon dos contre le muret. Un peu pensive, je balance ma jambe dans le vide d'un air parfaitement détendu. Un sourire effleure mes lèvres sous le bain chaud de ses rayons délicats qui transpercent les rares nuages blancs dans le ciel d'un bleu comme l'océan.

Le chant des oiseaux s'entremêle avec celui des branches qui remuent au rythme des légers courants d'air. Je m'entoure de cette grosse écharpe bicolore pastel en laine : celle-ci a le parfum de Cassie. Un doux arôme fruité et apaisant, mon nez s'enfonce dans cette texture pour ne pas frissonner de froid.

Bien que la chaleur réchauffe mon corps, je ressens quand même le froid s'insinuer dans mon pyjama dédié à l'univers de Winnie l'ourson.

Un cadeau de William pour un de mes anniversaires, car celui-ci adore m'embêter en me disant à chaque fois que je ressemble à un porcinet. Cela m'agace toujours, qui me compare à ce petit cochon rose, parce que je suis aussi trouillarde que ce petit être imaginaire.

Je penche ma tête pour observer les nuages aux formes étranges, mon esprit divague lentement pour imaginer les histoires de ses petits babas papa blancs. 
 
Je pose délicatement l'ouvrage que je tiens toujours dans ma main sur ma jambe repliée pour le feuilleter par curiosité : un courant d'air fait défiler les pages jaunies par les années, certainement. 
 
Je souffle sur une mèche de mes cheveux qui me chatouille le nez ; c'est avec lassitude que j'essaye de la coincer entre mon oreille, même si sans aucun doute celle-ci, dans quelques minutes, va être encore devant mes yeux pour me narguer sournoisement. 
 
Mon doigt bloque une page au hasard : à mon étonnement, ce livre est d'origine grecque. Cela est bien dommage, parce que je ne vais pas pouvoir assouvir mon avidité à découvrir ce que cette page contient. Hélas, je ne suis pas douée pour les langues de différentes nations. Bien qu'à une certaine époque, j'aurais aimé pouvoir étudier ceux-ci en cours, mais ma timidité a toujours été un obstacle pour communiquer avec les autres.

Mon blocage verbal a fait que souvent à l'école, on me laissait de côté comme je n'arrivais pas à suivre le même rythme que les autres. Mes pensées cheminent vers mes souvenirs enfouis profondément dans certains morceaux de mon cœur pour me faire rappeler ses douleurs, comme physiques et morales, de ce que la vie me fait endurer. 
 
Je me reconcentre et tourne quelques pages pour admirer quelques illustrations qui représentent des fabuleuses créatures dessinées aux crayons de papier. C'est vraiment époustouflant, même presque réaliste.
 
Je trace avec mes doigts le contour d'une femme avec un corps de serpent et mon regard se fixe sur les cicatrices qu'elle a sur sa peau. Mon regard fixe celui de cette créature ancrée dans ce papier, mais un long frisson parcourt mon corps qui se crispe. D'un geste brusque, mes mains referment l'ouvrage avec la drôle impression que les yeux de cette créature me scrutent avec un éclat vif. 
 
Je frotte mon front pour remettre en ordre mes pensées un peu emmêlées, c'est avec douceur que mes cheveux viennent chatouiller mon visage. Certainement que cela est dû au manque de sommeil, qui explique ce qui vient de se passer à cet instant précis. 
 
Je sens mon esprit se perdre dans les méandres de mes songes, cela me déconnecta un court instant jusqu'à ce que soudain une main fraîche se pose sur mon épaule légèrement dénudée.

C'est dans un sursaut de frayeur que l'ouvrage m'échappe des mains pour tomber en chute libre dans le vide. Celui-ci atterrit lourdement dans les buissons des rosiers dans lesquels quelque rose commence à fleurir. Maintenant, c'est un petit bouton rougeâtre écrasé.

Je passe une main dans mes cheveux pour m'empêcher de sauter sur celle que je tiens responsable pour ce malheureux accident. Mon regard furibond se pose sur elle bien sûr, ça ne lui fait pas comprendre qu'elle vient de commettre une terrible bêtise encore une nouvelle fois.
 
— Tu ne vas pas faire tout un drame pour un malheureux livre qui pue le moisi ? Surtout que les étagères sont remplies de ces choses horribles dans la chambre. Donc un de plus ou de moins, ça ne fait pas de grandes différences, dit-elle en posant ses mains sur mes épaules pour les masser et détendre mes muscles tendus. Je pose ma tête contre ma jambe pour retenir un cri de colère qui menace de franchir mes lèvres. Elle ne prend pas conscience souvent que ses actions peuvent avoir des répercussions très graves pour la plupart du temps.
 
J'aime énormément Cassie, c'est une jeune femme sûre d'elle et elle réussit absolument tout ce qu'elle entreprend, pour cela, je l'admire beaucoup. Hélas, parfois elle m'énerve parce qu'elle ne fait jamais attention à ce que les personnes entourées d'elle peuvent ressentir par rapport à ses manières ou à ce qu'elle peut dire généralement. Elle ne se soucie que de sa petite personne, fréquemment le reste est secondaire à ses yeux. 
 
Je lève ma tête vers elle pour l'observer longuement, un peu trouble par sa tenue vestimentaire. Elle porte un maillot de bain une pièce et une serviette blanche autour de sa taille de mannequin. Je remarque qu'elle a la chair de poule, pas étonnant avec ce petit vent frais hivernal.

Celle-ci me sourit, heureuse de m'annoncer qu'aujourd'hui, on va tester les sources thermales. Je ne peux pas partager son enthousiasme pour une seule et bonne raison : cela me fait horreur d'être pratiquement dénudée devant des inconnus. Juste le fait de devoir exposer mon corps aux regards des autres me rebute. 
 
Je mordille ma lèvre, le peux déjà malmener parce que celle-ci se met à saigner. Mon estomac se tend en me faisant ressentir une crise d'angoisses qui envahit chaque parcelle de mon être. J'essaie désespérément de réfléchir à une alternative pour changer le programme qu'elle a prévu de faire, mais bien sûr, rien ne me vient à l'esprit pour avoir une bonne excuse pour ne pas y aller.
 
— Je t'attends en bas, ne me fait pas patienter. Éléonore, essaye de sourire et décoince-toi. On va se détendre pour une fois qu'on peut profiter. Ne gâche pas encore un moment qui promet d'être bien, dit-elle avant de s'éloigner pour partir pour mettre fin à la conversation avant que je puisse rétorquer quelque chose.

J'entoure ma jambe de mes bras, énormément mal par rapport à ses mots qui me touchent plus que je ne peux imaginer. Elle a toujours eu une certaine emprise sur moi et souvent mes émotions sont légèrement décuplées par rapport à ce qu'elle peut me dire. Ce n'est pas généralement facile de gérer de telles situations. 


🤍Nombre de mot : 1676🤍
 

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