🤍chapitre 6🤍
👻La patronne et son secrétaire mène l'enquête👻
Madame Alessandro se rappelait de cette époque avec sa meilleure amie comme si c'était juste hier qu'elles faisaient leurs coups en douce. Elles pensaient naïvement que le monde leur appartenait et qu'elles avaient le devoir d'effacer toute noirceur.
Helas, elles avaient appris à leurs dépens que la lumière avait besoin de cette ombre pour pouvoir étinceler, parce que sans cela ne pouvait naître cette petite flamme.
Elle se perdait dans les abîmes de ses pensées, tourmentée par un passé qui ne l'avait jamais lâchée. Des bouts des doigts, elle touchait une zone de la photo, attirant son regard intense entremêlé par plusieurs émotions, qu'elle ne put dissimuler derrière ses pupilles froides et sévères.
Madame Alessandro observait le pendentif qui ornait le cou de sa défunte amie. C'était le même que celui de sa petite colombe.
Elle ne croyait pas aux coïncidences, mais une étrange certitude lui disait que cela devait se passer comme ça. Elle n'avait aucun doute que la main du destin avait dû jouer un tour encore cruel de chambouler la vie des êtres humains, pour le meilleur comme pour le pire.
Madame Alessandro leva sa tête après s'être assurée que la photo était cachée sous le tas de feuilles éparpillées sur son bureau mal rangé. La porte se refermait derrière le dos de son secrétaire, qui venait de rentrer dans la pièce sans avoir toqué.
Elle n'appréciait pas ce manque de politesse avec d'autres personnes. Cependant, venant de son secrétaire, cela ne la dérangeait pas. C'était même le contraire, elle aimait son audace de bafouer ses règlements pointilleux.
Madame Alessandro posa son menton sur ses mains jointes. Son regard soutenait celui de l'homme qui se tenait face à elle. Les couleurs de leurs yeux se mélangeaient parfaitement pour créer un bleu d'une rareté qu'on ne voyait pas souvent.
— Magnifique coup de soleil sur votre nez, cela vous fait un joli minois à votre mauvaise mine, Brandon, dira-t-elle avec un sourire époustouflant, qui ne laissa pas le jeune homme d'une trentaine d'années sans indifférence. Son cœur battait depuis quelques années pour sa patronne détestable aux yeux de la société. Personne ne savait ce qu'elle cachait au fond d'elle. À part lui, parce qu'il pouvait le dire avec fierté, il était devenu son confident au fil du temps.
Il baissait son regard sur le bureau surchargé encore plus que d'habitude, une légère inquiétude se créait en son fond intérieur.
Ce temps-ci, il avait l'impression que Madame Alessandro se comportait étrangement. Celle-ci esquiva toutes ses questions prétextant qu'il se faisait du soucier pour pas grand chose. Finalement, c'était son chauffeur Edgar qui a su le renseigner pour avoir des réponses à ce mystérieux comportement.
Il s'avança d'une démarche silencieuse comme celle d'un félin pour ne pas effrayer sa proie, car il n'avait pas révélé à celle-ci qu'il savait ce qu'elle manigançait par rapport à cette petite orpheline.
Ce qu'il ne savait pas, par contre, c'était que cette affaire était bien plus complexe, ce qui paraît être. Il ne pouvais dissimuler sa surprise en voyant le symbole de l'organisation sur un des papiers.
— Vous êtes la seule responsable de ma mauvaise mine avec vos activités, vous n'imaginez pas à quel point mon inquiétude grandit toujours pour vous à chaque instant, dira-t-il, ses mains posées sur le rebord du bureau, pour s'appuyer sur celui-ci sans toucher à ses affaires désordonnées.
Il s'était penché vers elle, son parfum floral vint avec délicatesse chatouiller ses narines, cela le fit frémir, car cette senteur sentait divinement bon.
Madame Alessandro se levait pour s'asseoir, sur une autre partie de son bureau. Dans son geste souple, sa robe remontait légèrement sur ses cuisses, ce qui donnait une vue délicieuse pour Brandon, qu'il eut d'un coup une grande bouffée de chaleur, pas liée aux températures.
— Combien de fois devrai-je vous dire de ne pas vous soucier de ma petite personne, car je suis assez grande pour me gérer par moi-même. Ne vous tracassez pas, surtout qu'il n'y a pas d'inquiétude à se faire parce que je gère la situation, dira-t-elle avec un sourire irrésistible qui pourrait séduire n'importe quel homme ou femme par sa perfection.
Hélas, Brandon n'était pas dupe, car derrière ce masque, elle cachait sa fragilité sur cette affaire qu'elle entretenait à cœur ouvert, sans protection.
Il croisait ses bras contre son torse pour ne pas céder à l'envie de remettre correctement sa robe et de caresser ses longues jambes fines. Sans la lâcher du regard, c'était avec un lourd silence qu'il lui fit comprendre qu'elle ne va pas le berner ainsi aussi facilement.
Un long soupir de lassitude s'échappa des lèvres pulpeuses de Madame Alessandro. Ses talons aiguilles se posèrent sur la moquette, c'était avec souplesse qu'elle fit le tour de la pièce. Pour calmer sa nervosité de devoir dévoiler ses manigances à son secrétaire, bien trop perspicace pour se laisser être manipulé par ses charmes.
Elle tortillait autour de son majeur une mèche de ses cheveux. Qu'est-ce que c'était défait de sa coiffure ? Ses pas se stoppaient devant son imposant meuble, où sont disposés ses souvenirs de chacun de ses voyages.
C'étaient ses plus précieux objets, comparés à certains, qui aimaient mettre des photos de leurs entourages. Elle préfère mettre à disposition ses trouvailles.
— Aliénor, qu'est-ce que ce sont ces dossiers sur cette enfant ? L'organisation vous a encore confié une mission ? demanda-t-il, sans lâcher les papiers dans ses mains.
Il n'a pas pu résister longtemps à l'envie de découvrir ce que sa patronne lui cachait. Maintenant qu'il avait devant lui ses renseignements sur cette petite fille, cela l'inquiéta, parce qu'il ne put qu'imaginer le pire, mais rapidement, avec une fluidité, tout lui fut arraché. Par Madame Alessandro, leurs regards s'ancrèrent l'un dans l'autre et une explosion d'émotions les entourait.
— Vous êtes un sale fouineur, ne vous auriez pas pu attendre une minute ou deux maximums avant de fouiller ainsi dans mes affaires, dira-t-elle avec froideur. Pour dissimuler un sourire au coin, amusée par le comportement de celui-ci. Son inquiétude à son égard était touchante, mais ça, c'était hors de question de le dire sinon il allait prendre la grosse tête.
Elle s'approchait de sa démarche élégante pour se mettre à ses côtés. C'était avec délicatesse que ses doigts étalaient les feuilles, ainsi plus rien n'était caché.
Un lourd silence accueillait les confidences de madame Alessandro, ainsi ses mots s'envolaient pour aller se réfugier dans le cœur de Brandon.
Il était suspendu aux lèvres de celle-ci, hypnotisé par son récit. C'était avec impuissance qu'il comprenait que cette affaire n'était pas une de l'organisation.
Une bien importante dans la vie de sa patronne qu'il voulait protéger à ses risques et périls, car aimer quelqu'un signifiait toujours rester à ses côtés malgré les difficultés.
Sa main venait se poser sur celle fine et délicate de Madame Alessandro. Elle détestait qu'on prononce son prénom, parce que c'était lié à un passé bien trop douloureux, mais de rares fois, Brandon le prononçait. Pour qu'elle comprenne que ses actions sont à la limite des bêtises.
— Je récapitule, cette fillette Éléonore serait la fille de votre amie, celle qui a disparu mystérieusement avec un objet précieux de l'organisation ? demanda-t-il d'une voix effrayée, car cette affaire avait laissé des séquelles irréversibles, surtout pour Madame Alessandro.
Elle n'a jamais pu se remettre de la trahison de cette femme, qu'elle considérait comme sa sœur malgré leurs différences de sang.
Il baissa la tête, quelques mèches de cheveux lui tombaient sur ses yeux mi-clos, secoués par cette révélation. Cela n'allait pas seulement changer des événements, mais aussi soulever des décisions pour aboutir à d'autres.
Il craignait beaucoup pour la vie de madame Alessandro parce que c'était certain que celle-ci n'allait pas rester sans rien faire, assurément qu'elle va faire son possible pour sauver cette enfant, mais à quel prix.
Il sentait ses doigts fins venir repousser ses mèches rebelles. Dans une caresse tendre sur son front, leurs regards s'accrochaient une nouvelle fois.
Il vit dans ses yeux sa détermination enflammée par une rébellion englobée d'un mélange de peur d'échouer encore,
De sauver la vie d'une personne.
Sa main s'enroula autour de la sienne pour la serrer tendrement avec l'espoir d'effacer cette angoisse. De pouvoir aussi la rassurer sur le fait qu'elle n'était plus seule, car il va l'aider dans cette affaire malgré ses résistances par rapport à ce projet.
Le silence fut brisé par leurs sonneries de téléphone respectives avec sa main libre. Il sortait le sien de sa poche arrière de son pantalon pour regarder la notification affichée sur le petit écran.
Il se sentait pâlir en lisant l'article qui s'était ouvert sous ses yeux. Concentré dans sa lecture, il ne faisait pas attention que Madame Alessandro s'était rapprochée de lui pour essayer de comprendre ce qui le mettait dans un tel état.
"Plutôt, dans la matinée de ce jour de fête, une disparition inquiétante a été annoncée, celle d'une petite fille de l'orphelinat Les Anges déchus.
La police pense que cet enfant se serait perdu dans la forêt à la lisière de l'établissement.
Une fouille a commencé à s'organiser et la population s'est engagée à aider les forces de l'ordre à ratisser l'endroit."
🤍Nombre de mot : 1561🤍
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top